Wiki Guy de Rambaud
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                            Syagria de Lyon

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Aelia fracilla

Aelia Fracilla, femme d'un empereur, soeur d'un ancêtre de Syagria

Syagria de Lyon est née en 458 à Soissons et décédée après 527 à Lyon.


Cette matrona nobilis (= dame noble)[1], lyonnaise, est de la gens Syagrii. Cette famille est célèbre par le dernier résistant romain à Clovis, le père de Syagria, le roi Syagrius[2]. La gens Syagrii a même compté un empereur parmi elle[3]. Dans ses efforts pour pousser le jeune Syagrius, vers 467, dans la carrière des honneurs Sidoine Appolinaire lui rappelle son nom, évocateur de toges consulaires, de chaises curiales et de robes de pourpre[4].

Syagria, à la mort de son père s'installe à Lyon chez son frère Gondebaud (455-516), rex Burgundionum et patricius Romanorum. Elle est mère de famille. Son fils, Gondobadus (= Gondebaud)[5], va permettre à la gens Syagrii de ne pas être éliminé par la nouvelle noblesse. Son mari est Latinus, très noble personnage consulaire, dux, arien[6].

Saint Oyand de Condat (450-510) envoie une lettre à Syagria de Lyon, et elle est guérie d’une maladie désespérée, après avoir baisé cette lettre. Elle devient une dame très charitable, mère des églises et des monastères : ecclesiarum monasteriorumque mater. Syagria se rend célèbre par ses vertus chrétiennes. Magnus Felix Ennodius lui donne l’épithète de ecclesiae thésaurus (véritable trésor de l'Église), et l'auteur de La vie de saint Eugendius la qualifie de mère des Églises et des monastères[7].

Avitus donne divers détails sur la veuve Syagria, de Lyon, qui donne les sommes nécessaires pour le rachat de Romains captifs des Burgondes. Il s'agit du rachat de six mille esclaves en 494.

Sa famille[]

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A456

Syagrius livré à Clovis par Alaric.

Syagria est issue de la famille Syagrii de Lyon, ou Lugdunum, race sénatoriale qui a déjà fourni un consul à l'Empire en l'année 382. Elle est la plus illustre de ces familles sénatoriales[8].

Egidius et Syagrius, son fils, portent effectivement le titre de roi dans la Gaule, suivant le témoignage de Grégoire de Tours ; mais on ne voit pas que ce titre ait été décerné au général Aétius, qui fut successivement maître de la milice, consul et patrice. Nous savons aussi par !a chronique de Prosper Tiro, et par l'historien Frigeridus, cité par Grégoire de Tours, qu'Aétius était fils du comte Gaudentius, Scvthe de nation, et non d'un roi nommé Pabolus. Nous savons, en outre, qu'Egidius était de la famille Syagria de Lyon, à laquelle appartenait Afranius Syagrius, qui fut consul en 38[9].

La figure de l'aristocrate romain lettré se maintient encore en Arvernie, de façon exceptionnelle même pour la Gaule méridionale, jusqu'à saint Bonnet (ca 640-707), issu, comme saint Didier de Cahors, de l'illustre famille des Syagrii[10].


La Descendance de Latinus, patrice de Lyon est aussi celle Syagria, son épouse.

Son mariage[]

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Postumus

L'empereur Postumus.

Le mari de Syagria de Lyon est Latinus, qui selon Francia; Forschungen zur Westeuropaischen Geschichte, du Deutsches Historisches Institut, est descendant de l'empereur des Gaules, Postumus. L'Institut le voici aussi descendant d'un Latinius Martinianus et de Latinus (ou Latinius ) Pacatus Drepanius, rhéteur et Proconsul[11]. Marcus Cassianus Latinus Postumus est un des nombreux usurpateurs de la crise de l'Empire romain du IIIe siècle. Postumus avait été un officier gaulois. Il est acclamé empereur en 258, après avoir tué son rival Solonius[12].

Syagria de Lyon et Latinus, seigneur romain, font une donation au monastère de Saint-Rambert. Il est dit dans cet acte, Dux. Leur fils, Gondobadus est témoin[13].

Légende de Domitien du Bugey[]

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Le futur saint Domitien du Bugey (347-440) décide de bâtir un oratoire et un hospice au bord de l'Albarine, au lieu qui deviendra Saint-Rambert-en-Bugey. En quête de subsides pour mener à bien ces travaux il se décide à aller rencontrer Latinus, seigneur de Lagnieu, et son épouse Syagria. Tous deux ariens, ils se convertissent au christianisme et donnent toutes les terres qu'ils possèdent dans la vallée de l'Albarine depuis Lagnieu jusqu'à Armix permettant de jeter les fondations de ce qui va devenir l'abbaye Saint-Domitien[14]. Mais la rencontre de ce personnage avec Latinus et Syagria est une légende. Ils ne vivent pas à la même époque. Ce saint est né en 347 et Syagria en 458[15].

A466

La vallée du Brevon où est construite l'Abbaye de Saint-Rambert.

La bataille de Soissons (486)[]

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Son père, Syagrius (430-487), après la mort de Childeric (481), est en guerre avec les Francs. Clovis l'emporte sur Syagrius de manière définitive à la bataille de Soissons en 486. Syagrius cherche alors refuge chez Alaric II, le roi des Wisigoths, qui l'emprisonne et le livre au roi franc l'année suivante. Selon Grégoire de Tours, il est égorgé dans sa geôle, sur ordre du roi[16]. Syagrius est le dernier représentant attesté du pouvoir gallo-romain en Gaule du nord, alors harcelée par les peuples germaniques dans le cadre des Grandes invasions après 406. Son royaume va former la Neustrie, après le partage entre les fils de Clovis du royaume franc en 511.

A457

Clovis assiège Soissons défendue pas Syagrius.

La rançon des prisonniers romains (494)[]

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Avitus

Saint Avitus (ca 450-525), archevêque de Vienne.

En 494, Gondebaud fait une irruption en Italie, d'où il ramène 6.400 captifs. Le roi Théodoric envoie saint Epiphane, évêque de Pavie, et Victor de Turin pour les redemander[17]. L'intervention de Rusticus a le plus heureux succès : quatre cents prisonniers, réunis à Lyon, sont rendus sans rançon.

Cependant le nombre des prisonniers dépasse de beaucoup celui dont le zèle de Rusticus a obtenu la liberté. 6.000 de ces malheureux sont devenus esclaves, et, pour les délivrer, il faut dédommager leurs maîtres. Le nombre en est si grand, que l'or confié par Théodoric à saint Epiphanius ne suffit pas. C'est Avitus, évêque de Vienne, qui fournit le surplus avec la charitable Syagria[18].

En effet, la charité et la richesse de cette pieuse dame lyonnaise viennent en aide au saint évêque, Avitus, qui est d'une famille sénatoriale et le neveu de Rusticus. Les largesses de Syagria permettent de racheter les six mille esclaves, auxquels elle fournit ensuite des vêtements. cette munificence, toute royale, lui vaut l'éloge de l'historien Ennodius, disciple de saint Epiphane, alors à Lyon et des autres députés du roi Théodoric. Énnodius lui donne l'épithète de véritable trésor de l'Église, et l'auteur de la vie de saint Eugendius la qualifie de mère des Églises et des monastères[19].


Le Musée de Brigoles recèle le plus précieux de tous les tombeaux chrétiens sculptés que l'on ait trouvés jusqu'à ce jour, écrit Le Blant, Sarcophaphages de la Gaule. Le mélange de motifs païens et chrétiens prouve l'ancienneté de la sculpture (fin du second siècle). L'inscription est bien postérieure, du début du VIe siècle. Elle est gravée lors de l'usurpation de ce sarcophage par la famille d'une dame romaine nommée Syagria :

Ici repose en paix Syagria, de bonne mémoire, qui mourut le 12 des calendes de février[20].

Une Dame Syagria, de bonne mémoire, morte vers 520/540, il n'en existe qu'une !

Syagria

Sarcophage d'une Dame Syagria, de bonne mémoire, morte vers 520/540.

Le souvenir de la pieuse et charitable lyonnaise Syagria se perpétue dans les monastères de l'ancien royaume burgonde[21]. Syagria est certainement une parente de Syagro (ca 460-523), archevêque de Bourges.

Notes et références[]

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  1. Francia; Forschungen zur Westeuropaischen Geschichte, Volume 10, Deutsches Historisches Institut (Paris, France), Germany (West). Bundesministerium für Bildung und Wissenschaft, W. Fink 1983.
  2. Production, pouvoir et parenté dans le monde méditerranéen de Sumer à nos jours: actes du séminaire, Volume 2, Ecole des hautes études en sciences sociales, Claude-H. Breteau, Nello Zagnoli, U.P.R. 414 du C.N.R.S., Libr. orientaliste P. Geuthner, 1993.
  3. Le Moyen âge: le roi, l'église, les grands, le peuple : 481-1514, Volume 1, L'univers historique, Histoire de la France politique, Philippe Contamine, Oivier Guyotjeannin, Régine Le Jan, Seuil, 2002.
  4. La noblesse de l'Empire romain: les masques et la vertu, Epoques, collection d'histoire, Christophe Badel, Editions Champ Vallon, 2005.
  5. Francia; Forschungen zur Westeuropaischen Geschichte, Volume 10, Deutsches Historisches Institut (Paris, France), Germany (West). Bundesministerium für Bildung und Wissenschaft, W. Fink 1983.
  6. Francia; Forschungen zur Westeuropaischen Geschichte, Volume 10, Deutsches Historisches Institut (Paris, France), Germany (West). Bundesministerium für Bildung und Wissenschaft, W. Fink 1983.
  7. Mathisen, "Prospographia II", Francia 7 (1980).
  8. La société française au Moyen Age, Histoire et civilisations, Alain Derville, Presses Univ. Septentrion, 2000.
  9. Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque nationale et autres bibliothèques, Antoine Isaac Silvestre de Sacy (baron), Emmanuel Latouche, Gustave Dugat, Edme Paul Marcellin Longueville, Bibliothèque nationale (France). Département des manuscrits, Octave Victor Houdas, Académie des inscriptions & belles-lettres (France), Julien Havet, Imprimerie nationale, 1838.
  10. Travaux de linguistique et de philologie, Volume 38, Actes et colloques, Centre de philologie et de littératures romanes (Strasbourg), Georges Kleiber, Gilles Roques, Librairie Klincksieck, 2000.
  11. Francia; Forschungen zur Westeuropaischen Geschichte, Volume 10, Deutsches Historisches Institut (Paris, France), Germany (West). Bundesministerium für Bildung und Wissenschaft, W. Fink 1983.
  12. Revue historique, Numéros 605 à 606, Odile Krakovitch, Librairie G. Bailleère, 1998.
  13. Histoire civile ou consulaire de la ville de Lyon , justifiée par chartes, titres, chroniques... avec la carte de la ville, comme elle était il y a environ deux siècles, Ménestrier, Claude-François (1631-1705), N. et J.-B. de Ville (Lyon) 1696
  14. Histoire hagiologique de Belley ou recueil des vies des saints et des bienheureux nés dans ce diocèse, Jean-Irénée Depéry, Bottier 1834.
  15. Église et société chrétienne d'Agobard à Valdès, Volume 10 de Collection d'histoire et d'archéologie médiévales, Michel Rubellin, Presses Universitaires Lyon, 2003.
  16. Grégoire de Tours, Histoire des Francs, livre II et Herwig Wolfram: Die Goten. 4. Aufl. München 2001.
  17. Notes et documents pour servir à l'histoire de Lyon..., Péricaud, Antoine (1782-1867), Lesné et Crozet (Lyon), Ferlay 1867.
  18. Histoire de l'Église de France : composée sur les documents originaux et authentiques. Tome 2, abbé Guettée, Guettée, Wladimir (1816-1892), J. Renouard (Paris) 1856.
  19. Mathisen, Prospographia II, Francia 7 (1980).
  20. Revue archéologique, Société française d'archéologie classique, Presses universitaires de France (Paris) 1844.
  21. Recherches sur l'histoire de Lyon du Ve siècle (450-800), Alfred Coville, A. Picard, 1928.
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