Wiki Guy de Rambaud
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Le Capitaine-adjudant-major Pierre Frotin.

Pierre Adolphe Frotin est né le 15 avril 1850, à Luxeuil-les-Bains (Haute-Saône), et décédé le 1er décembre 1925 à Cambrai.

Pierre-Adolphe Frotin est malgré ses cousins célèbres, comme eux d'origines modestes. Son père est brigadier-forestier. A 18 ans il est bachelier es lettres, puis répétiteur au lycée impérial de Troyes, en 1869. Il est engagé volontaire en 1870. Frotin fait la Guerre franco-allemande de 1870[1]. La guerre à peine finie, on le retrouve en première ligne face à 150.000 guerriers algériens, lors des campagnes d'Afrique (1871, 1872, 1873, 1874). Il va être décoré de la Médaille coloniale et doit être un bon meneur d'hommes car il est fait en 1875, sous-lieutenant au 1er régiment de Zouaves[2], régiment d'élite.

Le 20 mai 1875 on le retrouve sous-lieutenant au 5e régiment d'Infanterie, puis lieutenant au 45e régiment d'Infanterie, sept ans à Laon.

Le 10 mai 1887, Pierre Frotin est nommé capitaine au 127e régiment d'Infanterie, à Valenciennes[3]. Il est fait Chevalier de la Légion d'honneur le 30 décembre 1890 (L 104 3021)[4].

SA FAMILLE

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Jean Krautheimer est gouverneur de l'Indochine française de 1928 à 1934. C'est un cousin proche de Krautheimer à la fois du côté de son père et de sa mère.

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Le général Charles Mast et le général de Gaulle en Tunisie, en 1943, année du décès de son autre cousin, Krautheimer.

Pierre Frotin est fils unique, issu du mariage de la sœur du grand-père du général d'armée Charles Mast, résident général en Tunisie avec le frère de la grand-mère Frotin de Jean Krautheimer, gouverneur de l'Indochine.

Pierre Frotin est l'arrière-petit-neveu d'un Frotin, maire d'Origny-en-Thiérache du temps de la Terreur. Côté paternel ses origines sont donc picardes. Pierre Adolphe II Frotin est le fils de Pierre Adolphe Frotin (1814 - 1896). Après avoir passé son examen de brigadier-forestier, son père a fait deux ans de stage. Il est sous-officier sédentaire des eaux et forêts du sud des Vosges.

Du côté paternel Pierre Adolphe Frotin a une grand-mère du nom de Zeimessse, descendante des Zeimes, famille de notables luxembourgeois, mais en Picardie leurs descendants sont charpentiers ou laboureurs.

Pierre Adolphe Frotin épouse, le 30 janvier 1847, à Paris (ancien XIIe arrondissement de Paris) Marguerite Salomé Mast, née à Brumath, fille de Jacques Mast, boucher et de Marguerite Salomé Ritter. Au milieu du XIXe siècle, ma trisaïeule, sa soeur (grand-mère de Charles Mast), et leur frère Philippe (grand-père de Jean Krautheimer) quittent Brumath et l'Alsace pour la France de l'intérieur. A l'époque l'Alsace n'est pas encore Allemande. Marguerite Mast meurt relativement jeune (1812 - 1868).

Pierre Adolphe Frotin reste à Luxeuil-les-Bains, après le décès de sa femme. Il s'y remarie avec Antoinette Ursule Henry (1823 - 1900), veuve de Claude dit Léon Girardot (1810 - 1862), ex-adjudant major de la garde nationale, peintre en bâtiments. Antoinette Ursule Henry est propriétaire à Luxeuil.

Pierre Adolphe Frotin (1814 - 1896) est mort à 81 ans, domicilié chez Me Dupont, notaire à Arcueil (Seine).

D’après Marcel Zoude, neveu de sa femme, ingénieur, sous-directeur d'EDF-Oise, Pierre Frotin s’occupe surtout des problèmes de discipline dans toutes les garnisons où il est envoyé. C'est un officier connu pour sa sévérité avec ses hommes.

BIOGRAPHIE

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Sa jeunesse

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Bachelier et répétiteur (1868 - 1870)

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L'ex lycée impérial de Troyes.

Pierre-Adolphe Frotin est bachelier es lettres[5]. Les épreuves du baccalauréat ès lettres se passent devant une faculté des lettres et comprenne une version latine, une composition latine et des explication de textes grecs, latins et français, puis... Le baccalauréat correspond à une élite restreinte (1%), admise dans un enseignement secondaire payant. Ses parents se sont certainement sacrifiés pour payer ses études.

Le 25 janvier 1869, il est nommé aspirant répétiteur au lycée impérial de Troyes : en remplacement de M. Moustelon[6]. Un répétiteur est une personne qui a pour fonction d’expliquer à des élèves la leçon d’un professeur. Cela veut dire qu'il est considéré comme quelqu'un de cultivé, capable d'enseigner.

Engagé volontaire en 1870

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Le soir de la bataille de Mars-la-Tour, le 16 août 1870.

Le 15 juillet 1870 c'est la mobilisation de l'Armée française. Pierre Frotin est engagé volontaire, le 23 septembre 1870, au 85e régiment d'Infanterie de ligne[7]. Le colonel François Louis Plauchut, assure le commandement de ce régiment pendant la campagne de 1870 1871 contre l’Allemagne et reste à sa tête jusqu’en 1873.

Frotin est caporal le 11 novembre 1870 au 85e régiment d'Infanterie de ligne. Il fait les Campagnes contre l'Allemagne 22 octobre 1870/7 mars 1871[8].

La Guerre franco-allemande de 1870 se termine le 29 janvier 1871.

Campagne d'Afrique (1871 - 1875)

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Pierre Frotin est blessé pendant cette guerre coloniale.

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Attaque de Bordj Bou Arreridj par les hommes du cheikh El Mokrani (1871).

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Frotin est sous-lieutenant au 1er régiment de Zouaves, en 1875.

Pierre Frotin fait la Campagne d'Afrique du 24 juillet 1871 au 12 juin 1875[9].

En 1871, les Mokrani, une famille noble musulmane se soulève. C'est une riposte aux mesures injustes prises par les autorités coloniales à l’égard des Algériens, dans le décret Crémieux, du 24 octobre 1870, qui déclare en bloc les juifs algériens citoyens français, mais pas les Arabes et Kabyles. C'est le 14 mars 1871 que, sous la direction du bachagha El Mokrani est déclenchée une insurrection dont l'inspirateur et l'âme est le cheikh El Haddad et la confrérie des Rahmaniya. El Mokrani entraîne derrière lui 150.000 guerriers.

Cette insurrection est déclenchée à une période où la France est vaincue et elle doit faire face à la révolte des communards. Pour en venir à bout, les Français doivent aligner 85.000 hommes - et pas 800.000 comme l’affirme les hagiographes algériens.

Pierre Frotin est l’un de ceux-ci. Il combat dans un régiment qui s’est déjà distingué en Kabylie avant la guerre de 70.

Pierre Frotin embarque pour l'Algérie le 25 juillet à Toulon et débarque à Alger le 28 juillet. Le régiment est réparti dans de nombreux postes : Alger, Orléansville, Dellys, Bordj-Menaïel, Tizi-Ouzou, Villa Crosse et Azib-Zamoun, Dra-el-Mizan, Pallestro. Le 16 août 1871, Frotin est sergent fourrier dans ce 63e régiment d'Infanterie de ligne[10].

En 1872 il combat dans la province de Constantine, puis il participe à la pacifications des tribus de la rive droite de l'Oued-Sahel (16 mai) avant de rejoindre le reste du régiment à Constantine (24 mai). A la fin de l'année, outre la garnison de Constantine, le régiment a des détachements à Aïn-el-Bey, El-Méridj, Sétif, Bordj-Bou-Arréridj. Frotin est nommé sergent le 6 janvier 1872, toujours au 63e régiment d'Infanterie de ligne[11].

En 1873 le régiment est encore plus morcelé. Il défend d'autres postes : Bou-Saada, Mçila, Djebel-Ouach, qu'ïn-el-Bey, El-Méridj, Sétif, Bordj-Bou-Arréridj. Pierre Frotin est sergent major le 14 avril 1873 au 63e R.I. de ligne[12].

Après la guerre de 1870, il devient plus difficile pour les sergents major d'accéder au grade d'officier, car il sont généralement très âgé. Frotin, qui n'a que 25 ans et est très instruit, doit être un bon meneur d'hommes au combat, car il est fait, en 1875, sous-lieutenant au 1er régiment de Zouaves[13], régiment d'élite. Ce régiment est stationné à Koléa et participe à de nombreuses actions en Kabylie.

C’est une vraie guerre qui fait 60.000 morts du côté algérien, contre 20.000 du côté français. Des milliers de kabyles sont déportés en Nouvelle-Calédonie. Pierre Frotin reçoit la Médaille coloniale[14], instituée par l'article 75 de la loi de finances du 26 juillet 1893, pour sa participation à cette guerre coloniale, où il est blessé[15].

Officier en métropole (1875 - 1919)

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Lieutenant, puis capitaine

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Laon : caserne Saint-Vincent à la fin du XIXe siècle.

Le 20 mai 1875 on le retrouve sous-lieutenant au 5e régiment d'Infanterie de ligne, qui tourne entre 2 garnisons principales : Caen (7 fois) et Paris avec 1 bataillon de dépôt à Falaise.

Pierre Frotin, le 20 juin 1880 est lieutenant au 45e régiment d'Infanterie[16], qui occupe à Laon les casernes de la Citadelle et de Saint-Vincent et aussi caserné à Hirson, aux forts de Montbérault et Laniscourt et à Sissonne. Il reste 7 ans lieutenant à Laon.

Valenciennes (1887 - 1900)

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Valenciennes: caserne Vincent à la fin du XIXe siècle.

Le 10 mai 1887, Pierre Frotin est nommé capitaine au 127e régiment d'Infanterie, de la 1re brigade, 1re division, 1er corps, à Valenciennes[17]. Il est fait Chevalier de la Légion d'honneur le 30 décembre 1890 (L 104 3021)[18].

Pierre Frotin, le 28 avril 1892, est capitaine adjudant major au 127e régiment d'Infanterie de ligne.

Comme il est officier à Valenciennes pendant treize des années. Il rencontre une fille d'industriels de cette ville. Son père originaire de Origny-en-Thiérache qui n'est pas très éloigné de Valenciennes.

Son mariage (28 avril 1892)

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Jeanne-Marie Zoude, son épouse, jeune.

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Jeanne Marie Zoude.

Pierre Frotin se marie le 28 avril 1892 à Jeanne-Marie Zoude, née 15 juin 1861 à Valenciennes (Nord). Elle est morte le 24 avril 1955, au milieu des siens, square Pétrelle, Paris IXe arrondissement.

C'est une membre de la Famille Zoude, à l'origine maîtres verriers namurois et descendants des Hubert de Saint Hubert. Son père Adolphe Zoude est un important directeur d'usine, père et grand-père d'industriels, d'ingénieurs de négociants.


Article détaillé : Les Zoude de Tournai, puis de Valenciennes


La dote de sa femme est de 75.000 francs de dot, cela correspond à 300.000 €. Son trousseau d'une valeur de 5.000 francs (20.000 €). A l'époque un petit château et 100 ha de terres en région parisienne, beaucoup moins en province.

Les témoins à son mariage sont son colonel, Jean Dumont, et un ami, officier comme lui, le Capitaine Auguste Prèvot.

Du côté de sa femme est présent André Frédéric Zoude, propriétaire, Chevalier de la Légion d'honneur, son oncle. Une cousine germaine de sa femme est mariée à un Dertelle-Pontoine, Ingénieur de l'École Centrale de Paris (1859), fondeur de fer, d'une famille d'industriels. L'autre cousine germaine de sa femme est mariée au petit-fils du dernier des La Roëre est avoué à Saint-Etienne sous la Restauration. La mère du cousin germain de la femme de Frotin a épousé Marc-Antoine Quantin, notaire, directeur de la caisse d'Epargne (1837), maire bonartiste de de Saint-Étienne jusqu'à sa mort en 1854. Louis Quantin de La Roëre est polytechnicien, banquier et officier de réserve. Est témoin aussi Jules Adolphe Zoude, constructeur, son frère, qui va être père de quatre ingénieurs et beau-père de deux industriels.

Pierre Frotin fait un riche mariage, comme on dit à cette époque. Bien entendu, son père n'est pas là.

Après son mariage

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Cambrai (1900/1906 - 1907/1912)

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Caserne Mortier à Cambrai.

Le 30 décembre 1900, Pierre Frotin est chef de bataillon au 1er régiment d'Infanterie, de la 2e brigade, 1re division, 1er corps, à Cambrai[19]. Sous la Révolution ce grade équivaut à celui de colonel, mais en 1900, cela équivaut à commandant. Ce régiment est caserné caserne Mortier à Cambrai. C'est une unité d'élite et le plus ancien régiment du monde encore en activité.

Le 23 septembre 1904, il est major au 1er régiment d'Infanterie[20].

Le 15 avril 1906, vu son âge il est rayé des cadres[21], mais comme la menace de guerre se précise, le 2 mars 1907, il est à nouveau major au 1er régiment d'Infanterie.

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Musiciens du 1er régiment d'Infanterie et caserne Mortier.

Service de garde des voies (1912 - 1919)

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1916, service de garde des voies de communication.

Le 24 août 1912, Pierre Frotin est chef de bataillon au service de garde des voies de communication (ou GVC). La territoriale est une idée du Général Boulanger, alors ministre. Mais à l'entrée en guerre de la France en août 1914, plus de 200.000 hommes sont mobilisés pour le service de la garde des voies de communication. Ils rejoignent leurs postes de garde répartis dans toute la France, avec pour mission de surveiller les voies de chemins de fer, les lignes télégraphiques et bien d'autres infrastructures stratégiques dans le contexte de guerre.

Pierre Frotin a sous ses ordres le lieutenant P.P.G. Ozaneaux, les sous-lieutenants A.J. Blanchard, A.T.J. Bouillon, P. Fillette, Larguillère...

Il est rayé des cadres le 9 juin 1919. Il a 69 ans. Il prend sa retraite et décède le 1er décembre 1925, à Cambrai, chez lui et sa femme, à l'âge de 75 ans. Elle va vivre 30 ans chez sa fille et son gendre à Paris.

Notes et références de l'article

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  1. Dossier L.H. Frotin (base Léonore)
  2. Dossier L.H. Frotin (base Léonore)
  3. selon son dossier SHAT, LH et l'Annuaire de l'Armée française... sur les documents, de 1895, p. 236.
  4. Dossier L.H. Frotin (base Léonore)
  5. Bulletin administratif, Volume 11 Éditeur Impr. Nationale, 1869.
  6. Bulletin administratif, Volume 11, Impr. Nationale, 1869.
  7. Dossier L.H. Frotin (base Léonore)
  8. Dossier L.H. Frotin (base Léonore)
  9. Dossier L.H. Frotin (base Léonore)
  10. Dossier L.H. Frotin (base Léonore)
  11. Dossier L.H. Frotin (base Léonore)
  12. Dossier L.H. Frotin (base Léonore)
  13. Dossier L.H. Frotin (base Léonore)
  14. Dossier L.H. Frotin (base Léonore)
  15. Dossier L.H. Frotin (base Léonore)
  16. Dossier L.H. Frotin (base Léonore)
  17. selon son dossier SHAT, LH et l'Annuaire de l'Armée française... sur les documents, de 1895, p. 236.
  18. Dossier L.H. Frotin (base Léonore)
  19. Annuaire de l'Armée française... sur les documents communiqués par le Ministère de la guerre, France. Ministère de la guerre (1791-1936), Berger-Levrault & Cie 1903, p. 277.
  20. Annuaire de l'Armée française... sur les documents, de 1905, p. 109.
  21. Dossier L.H. Frotin (base Léonore)
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