Wiki Guy de Rambaud
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La fare philippe charles

Philippe Charles de La Fare (1687 - 1752).

Bouthillier-chavigny

Son gendre, Claude Louis Bouthillier (1719 - 1774), Marquis et Brigadier des armées du Roy.

Morville 1

Morville, le château de son autre gendre, Louis Groult des Rivières, oncle de mon ancêtre Françoise Gaudelet d'Armenonville.

Philippe-Charles de La Fare, 4e marquis de Monclar, comte de Laugères... est né le 15 février 1687 et décédé le 14 septembre 1752, à Paris.


Le Marquis de La Fare est issu d'une des plus anciennes maisons du Languedoc[1], côté paternel, et de Louise-Jeanne de Lux de Ventelet, originaire de Champagne. Il est le frère d'Étienne Joseph de La Fare, évêque-duc de Laon et le cousin des cardinaux Anne Louis Henri de La Fare et François-Joachim de Pierre de Bernis.

Philippe-Charles est mousquetaire du Roy à 14 ans, sous-lieutenant, puis lieutenant au Régiment du Roi. Au Régiment d'Auvergne, en 1704, il est capitaine, puis commandant. Il est un jeune colonel aux côtés du Maréchal Louis-Joseph de Vendôme, ami de son père. Il combat en Italie, puis à l'armée du Dauphiné (1707-1711). Philippe Charles est nommé capitaine des gardes du duc Philippe d'Orléans (1674 - 1723), le 29 mai 1712, en remplacement de son père. La Fare se marie avec Françoise Paparel, fille de Claude François Paparel, Trésorier de l'extraordinaire des guerres. Ce dernier est condamné à mort. La Fare demande sa grâce, mais aussi ses biens au Régent, dont il est le favori[2]. Du temps de la Régence, Philippe Charles de La Fare est nommé Brigadier des armées du roi (1716), Lieutenant général au gouvernement de Languedoc, puis Maréchal de camp et gouverneur du château d'Alès (1720). Il fait la guerre en Espagne, mais reste le Gouverneur des Gardes et le favori du Régent. La fille du prince de Condé, la princesse de Conti prend pour amant, vers 1716, le marquis de La Fare et il est très certainement le père du Prince de Conti.

Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon, se rend à Madrid en qualité d’Ambassadeur extraordinaire. Philippe Charles de La Fare l'accompagne comme Envoyé extraordinaire. La mésentente entre ces deux personnages importants venus représenter notre pays est complète. La Fare, au début, ne voit pas quel est le véritable objectif de Saint-Simon. Celui-ci veut faire de son second fils un Grand d'Espagne, et il est à trahir les intérêts de la France du fait de sa vanité. Heureusement La Fare peut compter sur le soutien de deux grands hommes d'Etat, mal connus des Français. Philippe Charles de La Fare est fait Chevalier de la Toison d’Or, par Philippe V d'Espagne, le 11 janvier 1722.

Guillaume Dubois, Charles Louis Auguste Fouquet de Belle-Isle, et le Régent, malgré les accusations grotesques que Saint-Simon leur envoie, font de La Fare un maréchal de France et de son frère, un évêque-duc, pair de France. Parmi les compagnons de débauche du Régent La Fare est le Gros Poupard[3]. Le Régent fait arrêter le maréchal de Villeroy, gouverneur du Roi, par le marquis de la Fare, son capitaine des gardes[4].

Au début du règne de Louis XV il obtient le Commandement en chef du Languedoc et est fait Chevalier de l'ordre du Saint-Esprit. Il participe à plusieurs batailles de la Guerre de Succession de Pologne et marie de sa fille à un Bouthillier. Sa lieutenance générale au gouvernement de Languedoc lui coûte très cher et l'oblige à persécuter les protestants. Il est Lieutenant général au gouvernement de Haute-Bretagne (1738). Il vit à cette époque au château de Vitry[5] et rue Bourbon, faubourg Saint-Germain. René Louis de Voyer de Paulmy d'Argenson nous dit que Philippe Charles de La Fare va dépenser quatre millions de livres durant sa vie. Par contre, le roi lui fait l’honneur de l’emmener chasser. Il dirige de nombreuses batailles et sièges pendant la Guerre de succession d'Autriche (1740 - 1748). Le Roi le fait Maréchal de France, mais il est aussi assez souvent à la cour, où il est Chevalier d'honneur de la Dauphine. Il trouve la mort en essayant le Dauphin de la petite vérole. Sa fille unique se remarie avec le futur général-comte Louis Groult des Rivières, oncle de mon ancêtre Françoise Gaudelet d'Armenonville.

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SA FAMILLE ET SA JEUNESSE[]

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Sa famille[]

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Blason la fare

Blason des La Fare : D'azur à 3 flambeaux d'or allumés de gueules, posés en pal.

A691

Bataille de Saint-Gothard.

AALF

Charles Auguste, marquis de La Fare, son père, écrit : Mémoires et réflexions sur les principaux évenemens du règne de Louis XIV, et sur le caractère de ceux qui ont eu la partie principale.

Aalafare

Galerie historique de Versailles, Portrait de Philippe Charles de La Fare et de Gaspard de Clermont-Tonnerre

Philippe-Charles de La Fare est le fils aîné de Charles-Auguste de la Fare (1644-1712), Capitaine des gardes de Monsieur, poète et mémorialiste français et de Louise-Jeanne de Lux de Ventelet (1667 - 1691). Le Journal du marquis de Dangeau, du 8 novembre 1684, nous dit que La Fare vent faire signer son contrat de mariage à toute la famille royale. Il y avoit déjà long-temps que l'on parloit de ce mariage-là[6]. Le même Marquis de Dangeau, le mercredi 29 novembre 1684 écrit :

Le soir il y eut appartement. Madame De La Fare dansa au bal pour la première fois, elle fut trouvée fort jolie et dansant fort bien.

Sa mère est la fille unique d'Antoine, seigneur de Ventelet, simple Gentilhomme ordinaire de la Maison du Roi et d'une certaine Marie Bourlasque, selon Le nobiliaire du Velay et de l'ancien diocèse du Puy (noms féodaux), du vicomte Gaston de Jourda de Vaux.

Pendant toute sa vie, Philippe Charles de La Fare va aider ses parents et ses amis à obtenir des charges, des avancements, des pensions… Le mécanisme de nomination fait intervenir le jeu des parentèles et des clientèles : pour obtenir par exemple une charge d’aumônier du roi, rien ne vaut un parent bien placé à la Cour, qui a toujours le souci de sauver de l'oubli une branche de sa famille enterrée en province. Cela est vrai pour les d’Aydie, Moreton de Chabrillan, les Sabran, Choiseul, Lascaris de Vintimille, Dufort, Galard-Terraube, Grimaldi, Talleyrand et donc La Fare. La famille a bénéficié des appuis de la maison d'Orléans. Ils sont leurs serviteurs à la Cour depuis que la monarchie s’est faite absolue et la mort de Mazarin. Ils reçoivent et fréquentent, à la Cour, en leurs hôtels, les villes qu’ils gouvernent et dans les salons, tout ce que la France compte de personnages importants au niveau de l’administration de l’état, de l’armée, du clergé, de la culture.

Le père de Philippe-Charles de La Fare, Charles Auguste est l’auteur de Mémoires. Nommé a 18 ans, maître du camp du régiment du Languedoc, que son père avait commandé avant lui, il est présenté au Roi en décembre 1662. Un extérieur agréable, des manières nobles et douces, la protection de la Duchesse de Montausier font qu'il reçoit un accueil des plus favorables à la cour. Son père accompagne le comte de Coligny, en 1664, avec un corps de six milles hommes, au secours de l’empereur. Il participe au combat de Saint Gothard, en Hongrie contre les Turcs. Il revient en France blessé lors d’un duel. L’affaire est qualifiée de simple rencontre et il peut, en 1665, devenir sous-lieutenant de la compagnie des gendarmes du Dauphin. Il se distingua au combat de Senef, de Mulhausen, de Turckheim. Ce brillant soldat, dont la valeur est reconnue sur les champs de bataille par le grand Condé, lui même, voit sa carrière s’arrêter du fait des intrigues de Louvois, jaloux de sa relation avec la maréchale de Rochefort. De cette romance, est tirée une considérable correspondance entre madame de Sévigné et sa fille. En 1677, il vend sa charge de sous-lieutenant des gendarmes dauphins, au marquis de Sévigné. Le Journal du marquis de Dangeau nous dit que le 27 novembre 1684 : La Fare prêta le serment de capitaine des gardes de Monsieur, et prit le bâton ; il y avoit longtemps que l'on parloit de cette affaire, mais elle n'étoit point encore achevée. Son père garde cette charge jusqu’à sa mort survenu le 3 juin 1712.

Philippe-Charles de La Fare est le frère d'Étienne Joseph de La Fare (1691 - 1741), évêque-duc de Laon, et le cousin de Ses Éminences les cardinaux Anne Louis Henri de La Fare et François-Joachim de Pierre de Bernis. Un autre de ses frères est abbé. Son cousin germain, François, marquis et vicomte de Montclar, transgresse la barrière de la consanguinité. Il épouse leur sœur[7].


Généalogie de la maison de La Fare en Languedoc, dressée sur les titres originaux, et établie dans les Grands Officiers de la couronne, par le P. Alexis, Augustin (Caquet)...

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Mousquetaire du Roi (1701 - 1702), à 14 ans[]

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Mousquetaires du Roy.

Nous ne savons pas grand chose de son enfance. Philippe Charles de La Fare est nommé dans la Chapelle du Palais Royal, à Paris, par Monsieur et Madame, le 26 mars 1693.

En 1701, la guerre de Succession d’Espagne commence. Elle va opposer de 1701 à 1714, la France de Louis XIV, alliée à la Bavière et à l’électorat de Cologne, au restant de l’Europe : Grande-Bretagne, Hollande, Autriche, Prusse, Hanovre, Portugal et Savoie. Philippe Charles de La Fare revêt l’uniforme des mousquetaires au début de la guerre, et part se battre. Les Mousquetaires du Roi sont engagés dans la campagne de Flandres, en 1702. La Fare sert au siège de Nimègue, en 1702, où les Hollandais sont battus[8]

Les Mousquetaires du Roi sont présents dans des batailles, mais ce corps sert aussi jusqu’en 1715 d’école de formation militaire des jeunes nobles. Philippe Charles n'a que 14 ans. La plupart des officiers supérieurs de l'armée royale au début du XVIIIe sont issus des deux compagnies de mousquetaires du Roi.

La première compagnie monte des chevaux blancs ou gris, la seconde des chevaux noirs, d'où le nom de mousquetaires gris ou noirs, l'effectif était de 250 cavaliers par compagnie.

Comme sous-lieutenant au Régiment du Roi. Ce régiment d’infanterie a été crée en 1663, et une troupe d’élite. Il se trouve à la prise du Vieux-Brisach, par le Duc de Bourgogne, le 6 septembre 1703.

Fait lieutenant, il est présent à la bataille de Spire remportée par le maréchal Camille d’Hostun, et participe à la prise de Landau in der Pfalz.

Philippe Charles de La Fare fait campagne à l'armée de la Moselle, comme enseigne de la compagnie colonelle du Régiment du Roi. Il est capitaine dans le même régiment[9].

La Fare passe au début de l’année 1704 en Italie, et accède au commandement du Régiment d'Auvergne en avril 1704, par suite de la démission du vicomte de Poudenx.

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SOUS LE RÈGNE DE LOUIS XIV[]

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Louis-Joseph de Vendôme[]

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Le Maréchal Louis-Joseph de Vendôme.

L’ami de son père, Louis-Joseph de Vendôme, est l’un des derniers chefs de guerre français. Il veut prendre par surprise la place forte de Verceil, mais le détachement destiné à cette expédition arrive trop tard, et une sentinelle avertit la garnison qu’elle aperçoit de la poussière. Le projet échoue.

La Fare suit alors ce maréchal qui met le siège autour d'Ivrée. Malgré le courage des défenseurs, faute de secours, la ville doit se rendre. Le duc et La Fare, après ce siège d'Ivrée, font celui de Verrue.

Le duc de Savoie après ses défaites est dans une fâcheuse situation. La Fare est présent aussi au siège de Mirandola. Il a une part importante dans presque toutes les affaires qui sont engagée par l'armée d'Italie.

À cette époque la France ne connaît plus que des défaites, à la fois sur terre et sur mer.

La Fare commande alors la brigade du Maréchal Louis-Joseph de Vendôme et réussit à battre Prinz Eugen à la bataille de Cassano, le 16 août 1705. Le jeune colonel et son régiment participent ensuite à la prise de Soncino. Le 19 avril, il est toujours aux côtés du maréchal, ils battent les armées du comte de Reventlau, à la bataille de Calcinato. Il se distingue à l’attaque de Canario et à celle des lignes ennemies devant Turin, où il reçoit une blessure à la cuisse.

Le fils du général François d'Aubusson dirige le siège de Turin. Le père du général, s’est approprié la victoire sur les Turcs à Saint-Gothard. Son fils est tout autant vaniteux, suffisant et encore plus incompétent. Il doit son avancement à son beau-père le ministre Michel Chamillart. La Fare, couvert de sang, souffrant atrocement, voit passer, au milieu des blessés et des morts, ce d'Aubusson, duc de La Feuillade, tout pommadé, la perruque bien ajustée, riant d’une de ses mauvaises plaisanteries, avec deux ou trois de ses amis.

Le siège dure deux mois. Le Eugène de Savoie-Carignan, Prinz Eugen, commence par vaincre les assiégeants de Turin, le 7 septembre 1706. Puis, en quelques mois, il chasse les armées françaises d’Italie. Toutes les victoires de Vendôme, aidé de La Fare et de son régiment de Gâtinais, n’ont servi à rien.

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L'armée du Dauphiné (1707 - 1711)[]

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Prinz Eugen en 1712.

Philippe-Charles de la Fare se remet de sa blessure peu de temps. En 1707, il est employé à l'armée du Dauphiné sous le maréchal René de Froulay de Tessé. Après les défaites en Italie, il faut contenir les forces ennemies. Elles envahissent le sud-est de la France, et entreprennent le siège de Toulon, devenu effectif le 26 juillet 1707. L’armée du maréchal de Tessé, soutenue et aidée par la population, repousse les attaques. Après 25 jours de bombardements et d'attaques infructueuses, La Fare contribue par un coup de main hardi à faire lever le siège de Toulon au duc de Savoie et à Prinz Eugen, le 22 août 1707. Les Austro-Sardes doivent battre en retraite derrière le Var. Ils ont perdu dans cette affaire plus de 8.000 soldats.

Dans la même armée, sous le maréchal Claude Louis Hector de Villars, La Fare obtient en 1708 contre le duc de Savoie un nouveau succès, par la prise des deux villes de Césane, malgré un ennemi supérieur en nombre. Il sert encore, de 1709 à 1711, à l'armée de Dauphiné, sous le maréchal Jacques Fitz-James de Berwick.

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Capitaine des gardes de Philippe d'Orléans et marié[]

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Le Régent (1715-1723).

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L'hôtel de La Fare, place Vendôme.

Philippe-Charles est nommé capitaine des gardes du duc Philippe d'Orléans (1674-1723), le 29 mai 1712, en remplacement de son père. L’entourage des Orléans est organisé selon des principes apparemment intangibles. La Maison est composée de commensaux qui jouissent à ce titre de privilèges importants. Depuis toujours, les usages avaient très fortement structuré les fidélités. Les parentés et les réseaux d’amitié assurent la promotion des La Fare[10].

Philippe-Charles de la Fare profite de son séjour à Paris pour se marier, par contrat du 6 avril 1713, le 6 août, avec Françoise Paparel, fille de Claude François Paparel, Trésorier de l'extraordinaire des guerres, et de Marie Sauvion. Le père donne 560.000 livres en mariage. L'Hôtel de La Fare, situé au n°14, construit en 1702-1704 par Jacques-Jules Gabriel[11], vaut 130.000 livres. À peine achevé, il est vendu au financier Claude François Paparel. Philiippe Charles de La Fare, dès 1716, le revend à Louis Nicolas Le Tellier de Souvré, second fils de Louvois. C'est l'un des plus intéressants, et aussi l'un des plus importants, puisqu'il compte cinq travées sur la place Vendôme.

La fiancée reçoit également 86.000 livres en rentes sur Paparel et 50.000 sur la ville. S'ajoutent à cela 180.000 francs en espèces ou en effets aussitôt exigibles[12].

Les Paparel, famille du Lyonnais portent d'azur, à 3 tours d'or ; au chef du mesme chargé d'un lion passant de gueules. Ils ne sont pas nobles. Mais le marquis de La Fare, sceptique et débauché comme son père, est capitaine des gardes du duc d'0rléans et son ami. Le Roi, qui a cette époque signe peu de contrats de mariage, signe le sien. Dangeau écrit :

Le roi signa le matin le contrat de mariage du Marquis de La Fare, capitaine des gardes de M. Le Duc d’Orléans avec Mademoiselle Paparel a qui le père donne 560.000 livres en mariage. Tessé précise toutefois que La fille de Paparel est aussi laide, dit-on, que son père est coriace et intéressé[13].

Claude François Paparel est arrêté sur ordre du Régent, comme beaucoup d'autres banquiers, pour soupçon de trahison et crime de péculat. Il est condamné à mort en 1716, mais Philippe Charles de La Fare obtient la grâce de son beau-père auprès du Régent, son protecteur, et dilapide la fortune du financier[14].

Françoise Paparel, épouse de Philippe-Charles de La Fare est née en 1696.

En 1730, Mme de La Fare, fille de Paparel, rêva la nuit que son ancien ami, Courcillon, mort dix ans auparavant, lui apparaissait et lui disait gaiement : Nous nous divertissons bien là-bas ; nous vous y aurons. Il est vrai qu'elle avait alors un commencement léger d'indisposition ; elle en mourut au bout de dix jours, pénétrée de la prophétie de Courcillon, nous dit d'Argenson. On fait même une chanson de cette anecdote, selon le Chansonnier historique.

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LA RÉGENCE (1715-1723)[]

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Officier général et gouverneur[]

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A702

Prise de Barcelone par Berwick, en 1714.

Du temps de la Régence, Philippe Charles de La Fare est nommé Brigadier des armées du roi (1716), Lieutenant général au gouvernement de Languedoc, puis Maréchal de camp et gouverneur du château d'Alès (1720). Il fait la guerre en Espagne, mais reste le Gouverneur des Gardes et le favori du Régent.

La Fare sert au siège de Barcelone, en 1714, toujours sous les ordres du maréchal de Jacques Fitz-James de Berwick. Philippe-Charles reçoit un brevet de brigadier, le 1er janvier 1716, grade que François Michel Le Tellier de Louvois avait injustement refusé à son père du fait de leurs rivalités amoureuses. Le duc de Luynes explique qu'il obtient ce grade du fait d’une charge qu’il n’a pas payé. Il reçoit les provisions de cette nouvelle charge et se démet alors de son Régiment de Gâtinais. Cette charge rend son propriétaire rapidement premier brigadier du corps des dragons.

Le 15 novembre 1717, le marquis de la Fare prend le commandement du Régiment de Normandie. Daniel, Gabriel (1649-1728) le cite dans son : Histoire de la milice françoise et des changements qui s'y sont faits depuis l'établissement de la monarchie. Le Régiment de Normandie, le régiment où servent les meilleurs officiers de l’armée française, est vacant par la mort du comte d'Angennes.

L'année suivante, le Roi lui donne, le 8 septembre 1718, la lieutenance générale au gouvernement de Languedoc pour le Vivarais et le Velay, sur la démission du comte de Roure. Ce rôle de gouverneur est de courte durée.

Dès le 2 janvier 1719, la France déclare la guerre à Philippe V d'Espagne. Une armée de 36.600 hommes commandée par le Maréchal de Berwick fait le siège de Fontarabie. Le 17 juin 1719, un boulet ayant décapité leur gouverneur, la place forte se rend. La Fare se réjouit de cette victoire qui leur permet d’attaquer Saint-Sébastien qui tombe le 19 août. Philippe Charles et les troupes françaises longent les Pyrénées et se retrouvent en Catalogne. Ils participent à la prise d'Urgel, faite malgré les pluies d’automne et le manque de ravitaillement. Les armées françaises assiègent Roses, mais doivent se replier sur le Roussillon, du fait d’une tempête qui détruit un convoi maritime venant les ravitailler. C’est alors la paix.

Le Roi le fait maréchal de camp le 10 avril 1720, et gouverneur du château d'Alès et des Cévennes le 1er janvier 1721. Philippe-Charles de la Fare séjourne alors dans le Languedoc.

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Carrière diplomatique[]

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Ambassade en Espagne[]

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A703

Le duc de Saint-Simon (1675-1755).

A694

Le Marquis de La Fare.

A704

Le fiancé, Louis Duc des Asturies.


C’est à cette époque que Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon supplie le Régent de lui accorder la faveur de se rendre à Madrid en qualité d’ambassadeur extraordinaire. À l’époque, la France et l’Espagne échangent leurs princesses. La fille de Philippe d'Orléans (1674-1723) devient reine d’Espagne, et l’infante se rend en France pour se marier avec Louis XV. Philippe Charles de La Fare va se retrouver en Espagne avec ce duc, qui est son cousin. C'est un personnage fat et pourtant des plus plus méprisables. Chassé de l’armée par François Michel Le Tellier de Louvois, du fait de son incapacité à commander une simple compagnie et de sa faible constitution, ce petit duc a avec lui pour cette mission l’ancienneté de sa noblesse et la fortune. D’ailleurs en Espagne, il va se ruiner à jeter l’or par les fenêtres de son carrosse, engloutir ses derniers écus à recevoir le dernier carré des importuns. Cette remarque est de Jean-Christian Petitfils qui, dans sa très intéressante biographie du régent, n’est pas tendre avec celui qu’il voit comme notre archiviste poussiéreux de toutes les vanités humaines.

Le Cardinal Guillaume Dubois recommande comme ambassadeur extraordinaire, l'ancien supérieur et ami de La Fare, Jacques Fitz-James de Berwick, chef militaire très apprécié des Espagnols. Mais le Régent préfère envoyer ce courtisan professionnel, car il croit Saint-Simon mieux préparé à affronter l’étiquette de la Cour espagnole. Philippe d'Orléans (1674 - 1723) le prévient toutefois que sa mission n’est pas de décider des orientations de la politique de la France, et tous les conseillers du Roi lui répètent, avant son départ, le 23 octobre 1721, qu’ils n’attendent de lui que de la soumission et de l’obéissance.

Dans le même temps, le Duc d'Orléans décide d’envoyer en Espagne l’un de ses premiers officiers, pour remercier les Espagnols de l'immense honneur du mariage de sa fille avec le roi. Il porte son choix sur le capitaine de ses gardes, La Fare. Leur ami commun, Charles Louis Auguste Fouquet de Belle-Isle. Celui-ci, d'après Voltaire écrit d'une manière simple et commune, et on ne se serait jamais aperçu, par le style de ses dépêches, de la force et de l'activité de ses idées, félicite le Roi du choix de cet Envoyé extraordinaire, et va en avertir le premier La Fare et Saint Simon.

Dans les Mémoires de ce dernier, les faits réels deviennent un éloge de Saint-Simon. Le Duc s'octroie l’origine du choix du régent en ce qui concerne Philippe Charles. Alors que le régent ne lui a confié ce poste qu'avec des limites très strictes à ses pouvoirs, Saint-Simon tient des propos légèrement méprisants envers La Fare : Je le lui promis et je l'obtins : ce fut son premier pas de fortune. C'est un fort aimable homme, de bonne compagnie, qui m'en a toujours su gré depuis. Sans blesser l'honneur et avec un esprit gaillard mais fort médiocre, il a su être bien et très utilement avec tous les gens en place et en première place, se faire beaucoup d'amis, et faire ainsi peu à peu une très grande fortune qui a dû surprendre, comme elle a fait, mais qui n'a fâché personne. La Fare a 34 ans est déjà maréchal de camp, capitaine des gardes du Régent, et ses exploits militaires sont connus de tous.

Dès le début, les rapports entre les deux représentants du Régent sont très difficiles. La Fare arrive à Madrid le lendemain du départ de la Cour, et va chez l’Ambassadeur de France. Le Saint-Simon parle à Philippe Charles de La Fare comme à un enfant mal élevé qu’il conviendrait d’éduquer. Il écrit : Dès ce premier entretien il m'exposa des prétentions sauvages; c'étoit d'être reçu comme le sont les envoyés des souverains; d'être conduit à l'audience dans la même forme, et d'être reçu et traité comme eux. J'essayais de lui faire entendre que ceux que feu Monsieur avoit envoyés faire ses compliments dans les cours étrangères, à Londres, même à Heidelberg, à l'occasion de ses mariages, à Madrid, à l'occasion du mariage de la Reine, sa fille, et en d'autres occasions en ces mêmes cours et en d'autres, n'avoient jamais prétendu ces traitements, quoique venant de la part d'un fils de France, et que lui pouvoit encore moins prétendre venant de la part d'un petit-fils de France. Saint-Simon veut donc que l’envoyé de la France parle en représentant d’un prince, non souverain, au Roi d’Espagne. La Fare lui répond que ce petit-fils de France est Régent et pas seulement prince de France. Cette qualité change tout. Philippe est le dirigeant de la France, à la place du roi. Son pouvoir est presque absolu, contrairement à son père.

La Fare utilise tous les arguments pour combattre le projet de Saint-Simon et forcer à obéir au Régent. Mais celui-ci persiste. Saint-Simon écrit :

Je répliquai que la qualité de régent ne changeoit rien au rang et à l'état personnel de petit-fils de France à l'égard de M. le duc d'Orléans, qu'il le voyoit tous les jours en France et en étoit témoin qu'il en étoit de même dans les pays étrangers, de pas un desquels il n'avoit prétendu quoi que ce pût être de nouveau à titre de régent; qu'à la vérité la conjoncture étoit heureuse, mais qu’il ne la falloit pas forcer et s'attirer un refus qui changeroit en dégoût et ensuite en éloignement la réunion qui faisoit la joie publique des deux nations et la gloire personnelle de M. le duc d'Orléans, et sûrement la jalousie des autres princes qui sauroient bien nourrir, se réjouir et profiter d'un mécontentement de cérémonial; qu'il ne pouvoit pas douter qu'étant depuis toute ma vie ce que j'étois à M. le duc d'Orléans, et lui devant l’ambassade où j'étois, je ne fusse ravi d'en profiter pour lui procurer toute sorte de grandeur ; mais que dans ce même emploi, où je me trouvois par son choix, les désirs devoient, quant aux démarches, être bornés par les règles, et que ce seroit fort préjudicier à cette même grandeur que de la commettre par des prétentions qui n'avoient pas été conçues jusqu'à ce moment en aucun lieu, et s'exposer à un refus qui, outre son extrême désagrément, changeroit aisément en dégoût, en froideurs, en éloignement le fruit d'une réunion qui se pouvoit dire le chef-d’œuvre de l'adresse et de la capacité de la politique après les choses passées; et le sceau le plus solide de la grandeur réelle de M. le duc d'Orléans en tout genre, par le mariage de sa fille avec le prince des Asturies. J'ajoutai que M. le duc d'Orléans ni le cardinal Dubois ne m'avoient jamais dit un mot de cette prétention ni mis sur son envoi quoi que ce fût dans mes instructions, et que c'étoit à lui à me dire s'il en avoit là-dessus, dont on né m'avoit rien dit ni écrit. La Fare devint embarrassé; il n'en avoit point, n'osoit me le dire, ne vouloit pas aussi me tromper, et parce qu'il n'étoit pas capable de se porter à ce mensonge, et parce qu'il sentoit bien que je ne serois pas longtemps, s'il m'eût avancé faux, d'être éclairci de la vérité à avoir le rôle le plus important.

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Le rôle du cardinal Dubois[]

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A705

Guillaume Dubois, cardinal.

Le mariage d’une princesse d’Orléans avec l’héritier du trône d’Espagne ayant comme but de réconcilier les Bourbons d'Espagne avec les Orléans et de permettre à ces derniers de parler d’égal à égal avec les souverains espagnols. La Fare, ami et confident du Dauphin, a certainement reçu lui-aussi des ordres du Régent et de Guillaume Dubois, le premier ministre. L'Ambassadeur a reçu l'ordre d’obéir Capitaine des gardes du Régent. Le petit duc fait semblant d’obéir : Mais il ne se rendit point, et me pressa de telle sorte que j'entrai en capitulation. Je fis une lettre pour Grimaldo, par laquelle, lui donnant avis de l'arrivée de La Fare, je lui exposois la convenance de le recevoir et de le traiter avec des distinctions particulières, mais sans rien spécifier ni demander distinctement ni directement, me contentant de m'étendre sur la faveur de la conjoncture, sur celle de La Fare auprès de M. le duc d'Orléans, qui seroit flatté pour soi et pour lui des bontés et des distinctions que Sa Majesté Catholique voudroit bien lui accorder. Je montrai ma lettre à La Fare; je l'envoyai à Grimaldo et une copie au cardinal Dubois. Mais en réalité sa lettre n’est pas claire : La Fare ne fut pas content d'une lettre qui n'exprimoit point ses prétentions […] moins encore de l'envoi de sa copie au cardinal Dubois.

Grimaldo, José Gutiérrez de Solórzano, marquis de Grimaldo en Vizcaya (1664-1733), est ministre, conseiller. C'est l'ami de Saint-Simon. Par la suite, il sera accusé d’être favorable à la Grande-Bretagne, et limogé.

Dubois est l’une des cibles préférées de Saint-Simon qui noircit au possible la vie du cardinal dans ses Mémoires. Dubois juge cet être vaniteux incapable d’être ambassadeur en Espagne et le renvoie à Paris. Le petit duc se venge en le traitant de pingre, oubliant d’écrire dans ses mémoires que Guillaume Dubois utilise la majeure partie de ses revenus personnels pour faciliter la conclusion favorable de ses nombreuses négociations. Il est le protecteur des protestants et un partisan de la paix en Europe. Si Dubois ne pense pas de bien de Saint-Simon, il n’est pas le seul. Avant la mort de Louis XIV, alors qu’il n’a que quarante ans, Saint-Simon a déjà dû quitter la Cour, où il n’avait plus un seul soutien. Son compagnon de jeux pendant l’enfance étant devenu Régent, il a le rêve de devenir un nouveau Richelieu ou Mazarin.

Saint-Simon, outre l’envie de voir son second fils fait un Grand d'Espagne, veut nuire à l’homme qui ose se présenter comme son rival à la Cour d’Espagne. Et d'ailleurs il réussit à nuire à La Fare et à l'image de la France. Cet Envoyé extraordinaire de la principale puissance mondiale de l’époque[15], du fait de l'attitude de l'Ambassadeur, n’est pas traité par les Espagnols selon son rang. Saint-Simon s’en réjouit :

Il comptoit d'emporter d'emblée ce qu'il avoit imaginé, et de s'en faire grand honneur en Espagne et un grand mérite auprès de M. le duc d'Orléans. Toutefois il aima mieux cela que rien. Grimaldo qui suivoit la cour avoit eu avis de son passage par les chemins, et La Fare en reçut ordre dès le lendemain d'aller incontinent joindre la cour. Il partit donc peu satisfait de moi, et par ce qu'on va voir qui m'arriva, nous fûmes près de deux mois sans nous rejoindre. Il reçut de la cour d'Espagne tout l'accueil et les distinctions possibles, mais aucunes de celles qu'il prétendoit et qui fussent de caractère. Je fus approuvé dans ce que j'avois fait là-dessus; et M. le duc d'Orléans étoit bien éloigné d'avoir formé aucune prétention nouvelle.

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L'Ordre de la Toison d'Or[]

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Philippe V recevant le duc de Berwick dans l'Ordre.

A707

Saint-Simon âgé.

Saint-Simon affirme que Philippe Charles de La Fare a l’esprit gaillard mais fort médiocre... des prétentions sauvages. Selon ce courtisan très imbu de sa personne son rival ne reçut de la cour d'Espagne aucune des distinctions qui fussent de caractère, Philippe Charles de La Fare est fait Chevalier de la Toison d’Or par Philippe V d'Espagne, le 11 janvier 1722. Dans ses Mémoires, Saint-Simon paraît comme abasourdi. Un autre homme parut aussi fort mécontent, et me surprit au dernier point. Ce fut La Fare, à qui le roi d'Espagne donna la Toison, en même temps qu'à mon fils aîné. Qui eût dit à son père que ce fils auroit la Toison, jamais il n'auroit pu le croire. Toutefois me voyant fait grand d'Espagne, et conjointement avec mon second fils, cet homme si fort du monde, doux, poli, gai, en reçut les compliments avec un sec, un court, un air, un ton qu'il ne pouvoit avoir emprunté que de Maulevrier. Saint-Simon ose le comparer à Jean-Baptiste Louis Andrault, marquis, ancien Ambassadeur en Espagne, coupable d’avoir signé un traité avec des clauses favorables à l’Espagne, ce que lui-même il essaie de faire.

La Fare n’apprécie pas lui non plus cet honneur accordé à Saint-Simon. Ce dernier à payé 840.000 livres pour cet honneur. Mais il faut surtout y voir la récompense d'une complaisance malvenue. En ne faisant pas respecter l’envoyé représentant la France, il a fait le jeu des Grands d’Espagne, toujours prêt à humilier les Français. Louville, en a fait en son temps lui-aussi la triste expérience.

Les commentaires acerbes de Saint-Simon sur La Fare continuent :

Il se méconnut assez pour m'en faire ses plaintes. Quel qu'en fût mon étonnement, je ne crus pas devoir le lui témoigner, mais le traiter en malade, avec complaisance; ainsi tachois là, comme depuis à Madrid, de le porter à des manières qui ne dégoûtassent ni le roi ni sa cour, et qui ne lui fermassent pas les voies de ce qu'il désiroit, mais que je savois bien qu'il étoit hors de portée d'obtenir. Il se servit tant qu'il put, et très mal à propos, du nom du régent et du cardinal Dubois, auprès de Grimaldo, et même avec d'autres seigneurs, familiers chez moi, qui après, rioient et haussoient épaules, et m'exhortoient de tâcher à le faire rentrer en lui-même.

En réalité, le duc doit jalouser La Fare, ayant sans doute peur qu'il le remplace. D’ailleurs, il l’écrit à nouveau : Cette ambition lui tourna tellement la tête, qu'il se mit à hasarder des propos comme s'il étoit ambassadeur de M. le duc d'Orléans, et à le prétendre. En me pressant sur sa grandesse, il me lâcha quelques traits de cette prétention que je ne pus lui passer comme le reste. La grandesse étoit une chimère personnelle, mais l'appuyer de cette prétention d'ambassade portoit sur M. le duc d'Orléans.

Cette animosité et cette rivalité avec ce proche du régent s’ajoutent aussi au désespoir d’un homme vieillissant. Son unique espoir est le plan qu’il a propos en vain au Régent à la mort de Louis XIV. Dans ce projet politique les opposants au Duc se retrouvent en exil. Des potiches ou des bilboquets les remplacent. Le futur régent s'en amuse : On se moquera de nous avec ce bilboquet.

Finalement, Saint-Simon devient Grand d'Espagne en trahissant les intérêts de son bienfaiteur, le Régent. Il écrit à nouveau des propos ridicules au sujet de La Fare : Je ne voulois pas qu'il fût ambassadeur ni grand d'Espagne comme je l'étois. À nouveau, il met sur le même plan Maulevrier et La Fare. Il leur trouve même un point commun : leurs origines non ducales : Je connusse la naissance des Andrault pour bien plus légère encore que celle de La Fare. Et ce fat, dont la noblesse de sa famille est plus récente que celle des La Fare, répète cette ânerie sans cesse dans ses Mémoires.

Guillaume Dubois, Charles Louis Auguste Fouquet de Belle-Isle, le Régent malgré les accusations grotesques que Saint-Simon leur envoie , font de La Fare un maréchal de France et de son frère, un évêque-duc, pair de France.

Le petit Boudrillon[16] réussit toutefois à faire en sorte que le capitaine des gardes ne reçoive l’ordre de la Toison d’or avec quelques mois de retard. Philippe la reçoit des mains de son ami le Régent, par commission du roi d'Espagne, le 11 janvier 1722. En 1722, le marquis reçoit aussi un brevet pour la "Première Entrée de la Chambre du roi"[17]. Saint-Simon n'en méprise que plus le Marquis : Il est étonnant combien l'ambition ouvre l'esprit le plus médiocre, et combien il est des gens à qui tout réussit, dont on ne se douteroit jamais. Le Marquis d'Argenson voit en Saint-Simon un dévot sans génie[18]. Les deux fils de Saint-Simon sont deux malades, auxquels leur père paie un régiment. C'est là la différence avec le père de notre La Fare et son frère.

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La vie à la cour[]

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L'affaire Claude Le Blanc (1722)[]

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A708

Belle-Isle et sa femme quelques années plus tard.

A716

The fall of the Marquise de Prie.

A717

Claude Le Blanc.

Philippe Charles de La Fare et Saint-Simon sont amenés à se rencontrer sans cesse dans les allées du pouvoir. En arrivant à Paris, Philippe-Charles de la Fare, accompagné de son ami Belle-Isle, va voir Saint-Simon en son château de La Ferté-Vidame. Après le meurtre d'u employé du Trésorier de l’extraordinaire des guerres, Gérard de La Jonchère, la rumeur publique accuse leur ami Claude Le Blanc d’avoir détourné des fonds. D’ailleurs, Jeanne Agnès Berthelot de Pléneuf, marquise de Prie, constate en septembre 1722 un déficit anormal.

Saint-Simon se rend compte que la situation est grave. Redevenu l'ami de Philippe Charles de La Fare, il prend sa défense : La Fare n'y fût pour rien... La Fare étoit aussi fort ami de Mme Jeanne Agnès Berthelot de Pléneuf, mais non son esclave comme ses deux amis Le Blanc et Belle-Isle.

La Fare agit uniquement par amitié pour ces deux conseillers. Gérard de La Jonchère est conduit à la Bastille, et l’on parle d'ôter à Claude Le Blanc sa charge de Secrétaire d'État, et de mêler Charles Louis Auguste Fouquet de Belle-Isle dans cette affaire.

Saint-Simon leur explique les dessous de l’affaire et notamment le rôle de la marquise de Prie :

Je leur dis franchement que je voyois clairement la suite du projet d'écarter de M. le duc d'Orléans tous ceux en qui il avoit habitude de confiance, et ceux encore dont on pouvoit craindre la familiarité avec lui, dont les exemples des exils récents faisoient foi; que Le Blanc étant celui de tous le plus à éloigner, en suivant ce plan par l'accès de sa charge et par l'habitude de confiance et de familiarité, le prétexte et le moyen en étoit tout trouvé par l'affaire de La Jonchère; que le cardinal Dubois auroit encore à en faire sa cour à M. le Duc et à Madame de Prie, et à tout rejeter sur eux; qu'ils connoissoient tous deux l'esprit et la rage de Madame de Prie contre les deux inséparables amis de sa mère, et quel étoit son pouvoir sur M. le duc; qu'ils ne connoissoient pas moins l'impétuosité et la férocité de M. le duc, la foiblesse extrême de M. le duc d'Orléans, l'empire que le cardinal Dubois avoit pris sur lui; qu'il n'y avoit point d'innocence ni d'amitié de M. le duc d'Orléans qui pussent tenir contre le cardinal, M. le Duc et sa maîtresse réunis par d'aussi puissants intérêts; que je ne voyois donc nul autre moyen de conjurer forage que d'apaiser la fille en voyant moins la mère, qui ne couroit risque de rien, à qui cela ne faisoit aucun tort, et qui, si elle avoit de la raison et une amitié véritable pour eux, et qui méritât la leur, devoir être la première à exiger de ses deux amis à faire ce sacrifice à une fureur à laquelle ils ne pouvoient résister, qu'en la désarmant par cette voie, même de ne voir plus la mère.

Saint-Simon conseille donc à Charles Louis Auguste Fouquet de Belle-Isle et à Philippe Charles de La Fare de ne plus voir la mère de la marquise de Prie, et de se méfier du cardinal Guillaume Dubois, qui cherche à renforcer son autorité sur l’armée, mais également sur Louis IV Henri de Bourbon-Condé, et même le Régent.

Philippe Charles de La Fare et Saint-Simon, connaissant si bien les mécanismes de la Cour, tombent d’accord sur le diagnostic de la situation et sur les remèdes à lui apporter. Saint-Simon note que :

La Fare trouvoit que je disois bien, et que ce que je proposois étoit la seule voie de salut, si déjà l'affaire n'étoit trop avancée. Belle-Isle, par contre, trop ami de Claude Le Blanc, et trop entichée de Madame de Pléneuf, ne veut pas trancher avec son passé.

Saint-Simon met La Fare en garde :

À la fin, je lui prédis la prompte perte de Le Blanc et la sienne, que le cardinal, M. le Duc et sa maîtresse entreprenoient de concert, et dont ils ne se laisseroient pas donner le démenti, si, en suivant mon opinion, ils ne désarmoient promptement M. le Duc et sa maîtresse par le sacrifice que je proposois; quoi. fait, ils auroient encore bien de la peine à se tirer des griffes seules du cardinal; mais que, quand ils n'auroient plus affaire qu'à lui, encore y auroit-il espérance. Mais rien ne put ébranler Belle-Ile.

Saint-Simon conseille la fuite hors du royaume en attendant que la situation s’améliore. La Fare est aussi de cet avis, mais Belle-Isle s'écrie que fuir seroit s'avouer coupable, et qu'il préféroit de tout risquer, étant bien sûr qu'il n'y avoit sur lui aucune prise. Il s'en retourne avec La Fare persuadé d’avoir raison. Son entêtement ne suffit pas à le sauver : Charles Louis Auguste Fouquet de Belle-Isle se retrouve à la Bastille, avec l’autre ami de Philippe Charles de La Fare, Claude Le Blanc.

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Les fêtes des roués[]

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Les soupers du Régent.

A700

Philippe d'Orléans et Madame de Parabère.

La Fare sait que le vieux courtisan a eu raison, car il reçoit les confidences du régent. Ils sont inséparables.

L’amitié va même plus loin. Dans les appartements du Régent, au Palais-Royal, presque tous les soirs, les domestiques ferment les portes. Le capitaine des gardes leur ordonne de ne laisser passer que quelques personnes, toujours les mêmes. D’ailleurs les portes sont fermées à clé pour être sur de ne pas être dérangé.

Les roués, compagnons de débauche du régent Philippe passent toute la nuit à boire, manger forniquer, chanter des chansons paillardes. Les roués affirment qu’on leur a donné ce surnom, car ils sont prêts à se faire rouer pour le Régent. Leurs adversaires voudraient eux les faire rouer de coups.

La plupart sont les compagnons de débauche du père de Philippe Charles de la Fare, ou leurs enfants. Ce sont, la plupart du temps, le comte de Nocé, dit Bracquemardus de Nocendo, le duc de Noailles, Louis de Brancas, dit la caillette gaie, le marquis de la Fare, dit le Gros Poupard, et sa maîtresse, la vieille Madame de Pléneuf, et puis, encore plus âgé, le grand prieur de France, Monsieur de Vendôme, petit-fils d’Henri IV[19].

Le Régent les adore, mais il a une admiration poussée jusqu’à la vénération pour Monsieur de Vendôme. Philippe voit en cet éminent ecclésiastique un exemple à suivre, car toute sa vie il ne s'est couché qu'ivre et qu'il n'a cessé d'entretenir publiquement des maîtresses et de tenir des propos continuels d'impiété et d'irréligion[20].

L'abbé Dubois observe son ancien élève et ses fêtards auxquels se mêlaient parfois Claude Le Blanc et Charles Louis Auguste Fouquet de Belle-Isle. Quand un invité tombe ivre-mort, le Régent crie au futur cardinal : Allons, chapelain du diable, récite les prières des morts pour celui-là.

Une nuit, le régent, complètement ivre, demande à Philippe Charles de La Fare de lui faire un plaisir et lui dit : je veux que tu me coupes la main droite, sous le prétexte qu'elle sentait mauvais. Heureusement le Régent s'endort[21]. Philippe Charles a la mauvaise idée d'en parler à quelques proches du régent et celui-ci se fâche en l'apprenant.

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Louise Élisabeth de Bourbon[]

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Louise Elisabeth de Bourbon-Conde

Louise Elisabeth de Bourbon-Condé.

Louise Élisabeth de Bourbon, princesse de Conti (1713-1727) puis princesse douairière de Conti (1727) et comtesse de Sancerre (1740-1775), est née à Versailles le 22 novembre 1693 et morte à Paris le 27 mai 1775. Elle est la fille de Louis III de Bourbon-Condé, prince de Condé, et de la princesse, née Louise Françoise de Bourbon (1673-1743), et par celle-ci, petite-fille de Louis XIV. Elle épouse, le 9 juillet 1713, avec dispense son cousin germain, Louis Armand II de Bourbon-Conti (1695-1727), prince de Conti. Un triste sire : bossu par devant et par derrière , affligé de tics nerveux et d’une laideur repoussante, si bien qu’à la cour, on le surnomme le singe vert. A son aspect physique correspond un esprit bizarre touchant à la folie, méchant, débauché et vicieux[22].

La princesse prend pour amant, vers 1716, le marquis de La Fare, capitaine des Gardes du Dauphin, excellent cavalier, futur maréchal de France. Cette liaison étant devenue publique[23], personne ne s’y trompe lorsque la princesse donne le jour, le 13 août 1717, à un superbe garçon droit comme un jonc, baptisé Louis-François[24]. Conti bat sa femme, qui se réfugie chez sa mère. Elle ne réintègre le domicile conjugal qu'en 1725.

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François de Neufville de Villeroy, gouverneur du roi[]

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A4

François de Neufville de Villeroy.

A710

Arrestation par les Mousquetaires de d'Artagnan.

A711

Le Régent sauve la vie de Law.

Pendant ce temps, l’éducation du jeune roi est confiée à un proche de Louis XIV, un vieux maréchal vaniteux, François de Neufville de Villeroy. Louis XV est né en 1710. En 1722, il n'a que 12 ans. Louis est toujours décrit comme taciturne, il ne parle pas beaucoup. Neufville de Villeroy, son déplorable éducateur, le contrarie en essayant de l’empêcher de voir sa fiancée. Neufville de Villeroy, auquel ses continuelles défaites ne lui enlevèrent pas la faveur du Roi-soleil, a été institué gouverneur de Louis XV.

Le maréchal se met dans la tête l’idée que le Régent va empoisonner l’enfant et lui interdit de le voir en particulier. Le 20 juillet, rencontrant le Cardinal Dubois, il l’agresse en ces termes : Vous voulez tout gouverner, mais je ne le souffrirai pas ! Villeroy n'est le seul dérangé mental de cette famille. Sa petite-fille, la Duchesse de Retz, veut prostituer sa belle-sœur et jouer les proxénètes. Ses petits-fils se livrent à des ébats amoureux dans les jardins avec d’autres adeptes du vice italien. Pour cela ils ont besoin de la présence de promeneurs.

François de Neufville de Villeroy n’en reste pas là et insulte à nouveau Dubois et va jusqu’à le menacer physiquement. Le cardinal Henri-Pons de Thiard de Bissy doit l’empoigner et le jeter dehors. Mais le vieillard n'hésite plus alors à affirmer, à qui veut l’entendre, que le Régent veut empoisonner le Roi. Philippe Charles de La Fare, le Cardinal Dubois, le Duc de Saint-Simon, et d'Artagnan, doivent monter un plan pour se débarrasser de ce vieux fou dangereux.

Dans la matinée du 10 août 1722, le Régent vient étudier les dossiers des personnes à récompenser. Il veut discuter en particulier avec le roi. Le Maréchal, du fait de sa démence, leur refuse le droit de discuter ensemble de dossiers contenant des secrets d’état. Le Régent essuyant un nouvel affront fait alors semblant de se fâcher.

François de Neufville de Villeroy se présente alors l’après-midi dans les appartements du Régent pour essayer de se justifier et rencontrer de force le Régent. La Fare, capitaine des gardes, quelques chevau-légers, quarante mousquetaires, des gardes du corps et des amis du régent s’y opposent. La Fare se présente en face de lui, et l’empêche d’approcher son ami. Le jeune roi (auquel le Régent vient de faire cadeau d’un coffre de jouets) n’intervient pas. Le plan fonctionne. Le Duc d'Orléans jette un regard à Neufville de Villeroy, lui exprimant son mépris, et lui dit : Monsieur de Villeroy, vous vous méprenez étrangement, ce me semble, et vous croyez parler à quelque autre. Mais puisque vous oubliez qui je suis, c'est à moi de vous en faire souvenir. Marquis de La Fare, continue le régent en s'adressant à son Capitaine des gardes, faites votre devoir. Alexandre Dumas raconte dans ses romans comment le Régent et La Fare se sont débarrassés de cet être nuisible. Villeroy est reconduit à son château, par d'Artagnan et M. de Libois, avant de se retrouver dans la région de Lyon, officiellement pour être soigné de la petite vérole[25].

Le Duc de Luynes relate dans ses Mémoires un évènement surprenant qui est arrivé à cette époque à son ami Philippe Charles de La Fare. Il loge alors porte à porte du maréchal de Belle-Isle et leurs logements communiquent. Un homme que La Fare ne connait pas vient lui parler un matin et lui dit qu'il vient lui demander sa protection auprès du Régent : Sa compagnie avoient 40 millions en or à porter à la banque; qu'ils demandoient qu'on leur donnât des billets pour cette somme et qu'ils la feroient porter pendant l'espace de dix jours, et que pour lui marquer la reconnoissance qu'ils auroient d'un service aussi grand pour eux, ils offroient de lui donner un million en or. La Fare est stupéfait par cette proposition. Il envoie sur-le-champ prier Belle-Isle de passer chez lui, et demande à l'homme de l'attendre. La Fare lui demande de répéter sa demande et son offre. Belle-Isle l’écoute avec attention. Il conseille à La Fare d'en parler à M. le duc d'Orléans. Le lendemain, Philippe Charles de La Fare lui parle de cette rencontre et des propos de l’homme. Le duc d'Orléans dit qu'il en faut en parler à Law. Le lendemain John Law vient chez le régent. La Fare est présent et le duc le fait entrer à la fin de la conversation. Mais ils n’acceptent pas cette offre. Charles Philippe d'Albert de Luynes conclut : Ce refus paroit aussi étonnant que l'offre qui avoit été faite.

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SOUS LE RÈGNE DE LOUIS XV[]

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Commandement en chef du Languedoc et Chevalier de l'ordre du Saint-Esprit[]

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A709

Germain Louis Chauvelin.

Philippe Charles de La Fare ne passe pas tout son temps à la Cour. Il est commandant en chef en Languedoc, par commission du 22 février 1724. Par une lettre missive, écrite le 2 mars 1726, à Narbonne, le marquis de La Fare, commandant en Languedoc, rend compte à la Cour de l'enrôlement que le marquis a fait d'un soldat du guet. Puisque cette milice est chargée de la garde de la ville, l'enrôlement n'est pas bon et il faut mettre le soldat en liberté; mais auparavant, il doit rendre l'argent qu'il a pris du marquis de Rochechouart. Pour éviter les abus, les capitouls devront envoyer dorénavant tous les mois le contrôle de la compagnie, avec les noms des morts et des remplaçants.

À Versailles, son ami, Germain Louis Chauvelin, reçoit le 17 août 1727 les sceaux, car Charles Jean Baptiste Fleuriau de Morville abandonne la place de Secrétaire d'État des Affaires étrangères. Chauvelin bénéficie de la protection de La Fare chez les militaires. Le marquis de La Fare, comte de Laugères est désormais un homme important à la Cour. Il est reçu le 13 mai 1731, comme Chevalier de l'ordre du Saint-Esprit, du fait d’un ordre du Roi Louis XV.

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Guerre de Succession de Pologne et mariage de sa fille[]

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A712

Le château de Pont, propriété des Bouthillier.

En 1733, c’est à nouveau la guerre, à la mort d'Auguste II, Électeur de Saxe et roi de Pologne. Le 1er février 1733, la Diète polonaise lui choisit comme successeur le beau-père du roi de France, Stanislas Leczinski. Ce choix est dû en partie à l'argent de la France. Mais Anne, l'Impératrice de Russie et l'Empereur d'Allemagne Charles VI du Saint-Empire envoient des troupes contre lui. C’est la guerre de Succession de Pologne (1733-1738). Philippe Charles est employé à l'armée du Rhin, et contribue à la victoire d’Ettlingen, le 4 mai 1734. On le retrouve à la réduction de Philipsbourg et à Worms. Pendant cette campagne, il est créé lieutenant général des armées, le 1er avril 1735.

Sa fille, Françoise Mélanie de La Fare (1716-1782) se marie quelques jours plus tard le 13 avril 1735 avec le comte Claude Louis Bouthillier de Savigny (1719-1774), jeune colonel au Régiment de Cambrésis, selon le Mercure de France, 1735. Ses ancêtres, Bouthillier, sont des proches de Richelieu et sa grand-mère une sœur de Bossuet. Le domaine de Pont-sur-Seine é cédé à la Princesse de Conti par Louis XIII. C’est en 1632 que Claude Bouthillier de Chavigny, surintendant des finances et grand ami de Richelieu, l’acquiert et fait construire un magnifique château sur les plans de l'architecte Pierre Le Muet. Françoise Mélanie de La Fare le vend à la mort de son mari.

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Le triste sort des protestants[]

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Martyr des protestants sous le règne de Louis XV.

Le marquis détient toujours à cette époque la lieutenance générale au gouvernement de Languedoc pour les Cévennes, le Gévaudan, le Vivarais et le Velay. Cette charge est rendue difficile du fait de la politique menée contre les protestants. En son absence, l’Intendant fait exécuter un certain Roussel, à Montpellier, le 30 novembre 1728. Un Lieutenant-général obéit aux ordres et fait appliquer les décisions du Roi et de ses ministres.

Depuis 1724, La Fare sert le roi comme ses pères avant lui et comme presque toute la noblesse le faisait avant Louis XIV. Il a réussi à se faire aimer dans la province, malgré les crimes commis par d'autres serviteurs de ce roi contre les protestants. La répression est brutale et dure des dizaines d’années. Philippe Charles de La Fare envoie au roi un mémoire fort détaillé en date du 16 mai 1728[26].

Le 3 avril 1730, un jugement de Philippe Charles de la Fare, envoie neuf femmes à Aigues-Mortes, à la suite de la surprise d'une Assemblée présidée par le prédicant François Roux, au Mas des Crottes, près de Nîmes. Elles appartiennent à la petite bourgeoisie. Elles sont bientôt rejointes par Marion Cannac, de Lacaune, qui est emprisonnée pour libertinage. Ses horribles jurements et blasphèmes font que les huguenotes la rejettent. Mais la contre-réforme catholique se soucie peu de ce genre de détails. Le marquis reçoit une supplique des familles des captives nîmoises. Un placet au Cardinal Fleury et la promesse du paiement d'une importante rançon, ne permettent pas de libérer ces pauvres femmes.

Une lettre du 13 février 1732 de l'Intendant de Bernage fils[27], au Comte de Saint-Florentin, Secrétaire d'État de la Religion prétendue réformée? nous montre qu'à cette date les persécutions contre les protestants redoublent.

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Les dépenses insensées de Philippe Charles de La Fare[]

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A713

Réunion des Etats de Languedoc.

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Louis François Armand de Vignerot du Plessis, duc de Richelieu, lui succède comme Lieutenant Général de Languedoc.

Philippe Charles a acheté cette lieutenance, et a un brevet de retenue de 200.000 livres. La Fare commande dans toute la province du fait d’un brevet du Roi. Ce brevet est nécessaire, et chaque lieutenant général a son district, et chacun d'eux ne peut commander sur le district des autres. Philippe Charles de La Fare répugne comme tous les aristocrates à compter. Le duc de Luynes écrit qu’en Languedoc il y tenoit un grand état, et qui lui a coûté dans les dernières années d'autant plus cher qu'ayant voulu servir les dernières campagnes, son équipage étoit obligé au retour de chaque campagne de traverser tout le royaume, pour retourner aux dits États.

Alors que la haute noblesse mène grand train depuis Louis XIV du fait des pensions, des charges uniquement honorifiques et lucratives, Luynes précise que La Fare a été dix ans entiers sans avoir d'autres secours pour fournir à ces dépenses que les revenus de sa charge, consistant, comme je viens de le dire en : 18 000 livres, dont il avoit acquis le fonds puisqu'il avoit acheté la charge; 17 000 livres de fourrages que la province donne à celui qui y commande, quel qu'il soit, car le grade militaire n'y fait rien ; et 20 000 livres que le Roi donne à celui qui y commande pour S. M.

Ses 20.000 livres proviennent des deniers que le roi touche de la province. La province est immense, mais compte beaucoup de pauvres. Philippe Charles de La Fare doit mener grand train pour représenter dignement le roi. Les 55.000 livres qu’il reçoit ne suffisent pas à beaucoup près pour la dépense immense qu’il est obligé de faire quand il séjourne dans sa province.

L'historien, François Bluche, nous explique qu'alors que certains courtisans habiles récupèrent des domaines ou font des échanges de terres toujours défavorables au monarque, Philippe Charles doit vendre les siens, en partie en argent, pour payer ses dettes, et pour une autre part en rente viagère.

En décembre 1736, Louis XV lui donne l’ordre d’annoncer aux États de Languedoc que le Roi ne demande pas de Dixième[28], à commencer du 1er janvier 1737.

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La Lieutenance générale de Haute-Bretagne (1738)[]

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Paparel

e château des Paparel-La Fare à Vitry.

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Louis XV, en 1748, par Quentin de La Tour.

Après la paix qui est signée à Vienne en 1738, il obtient la Lieutenance générale du comté nantais[29], sur la démission du maréchal d'Estrées, et se démet des mêmes fonctions en Languedoc. Philippe-Charles de La Fare va chez le duc de Luynes, son ami, pour lui annoncer que le roi venait de lui donner la lieutenance générale de Bretagne, et à Louis François Armand de Vignerot du Plessis, duc de Richelieu, celle de Languedoc. Ces deux lieutenances générales ne sont nullement semblables. En Languedoc il y a trois lieutenants généraux, qui sont Jean-Baptiste Desmarets, marquis de Maillebois, Louis de Prie[30], et La Fare, puis Louis François Armand de Vignerot du Plessis, duc de Richelieu.

Chacun de ces lieutenants généraux n'a que 6.000 livres d'appointements ou environ. Mais la règle est que chacun doit tenir tour à tour les États, lesquels se tiennent tous les ans. Les États donnent à celui des lieutenants généraux, qui les tient 36.000 livres. Elles sont toujours payées même à ceux qui ne tiennent pas lesdits États. Cette somme ne se payant que tous les trois ans, c'est 12.000 livres par an. C’est donc 18.000 livres que vaut une lieutenance.

Philippe Charles de La Fare demande en 1734 à être payé comme lieutenant général employé toute l'année. Cette grâce du roi lui est accordée. La Fare touche 20.400 livres, à raison de 1.700 livres par mois. Mais, depuis la fin de la guerre, le Cardinal de Fleury juge à propos de faire un retranchement sur cette paye des commandants. Ils ne touchent que les mois où ils résident effectivement dans leurs provinces. La Fare se voit donc dans l'impossibilité de soutenir sa dépense toute l'année ou seulement dans le temps de la réunion des États, en perdant les appointements des autres mois ,où il n'auroit pas résidé. Ce grand serviteur de l'État qui finance ses frais fait demander s'il n'y auroit pas quelque arrangement à faire dans lequel se trouvât l'avantage du Roi, et par lequel il se trouvât lui-même à portée de ne pas déranger davantage ses affaires. Il est prêt à tous les sacrifices. Sa devise est servir son roi. Elle est celle des derniers gentilshommes égarés au XVIIIe siècle. Il sacrifie son gouvernement d'Alais, en Languedoc, où vit une partie de sa famille et qui vaut, environ 17.000 livres.

Il vit à cette époque au château de Vitry[31], en Bretagne et rue de Bourbon, faubourg Saint-Germain[32]. L’Hôtel de Belle-Isle, voisin du sien, se trouve à l’angle de la rue de Bourbon (actuelle rue de Lille) et de la rue du Bac. La noblesse s’installe dans le faubourg Saint-Germain : plus de 200 hôtels particuliers y sont construits entre 1690 et 1725.

René Louis de Voyer de Paulmy d'Argenson nous dit que Philippe Charles de La Fare va dépenser quatre millions de livres durant sa vie. Il doit payer 200.000 livres de brevet de retenue sur la lieutenance de Bretagne, aux héritiers du maréchal Victor Marie d'Estrées, mais aussi percevoir 200.000 livres de brevet de retenue sur sa charge du Languedoc. La Fare paye les 200.000 livres à la Maison d'Estrées, mais Louis François Armand de Vignerot du Plessis, Richelieu, ne paye que 120.000 livres à La Fare. Louis XV offre alors un brevet de retenue au Duc de 100.000 livres, et un autre de 220.000 livres à La Fare. Moyennant cela les deux brevets de retenue se trouvent diminués de 80.000 francs.

Le Duc de Luynes remarque dans ses Mémoires : La Fare perd effectivement du revenu, puisqu'il avoit 55 000 livres sans compter les appointements de lieutenant général employé; mais je ne les compte pas, parce qu'on vouloit les retrancher; au lieu de cela il n'a plus que les 27.000 livres de la lieutenance générale de Bretagne et son gouvernement qu'il conserve. Mais, il n'est plus obligé à faire aucune représentation, puisque Louis de Brancas a le commandement de Bretagne, et la Fare compte économiser 25.000 livres de rente. Richelieu et la Fare font leurs remerciements au Roi.

Ce Richelieu est un habile courtisan, tout le contraire de La Fare. Le dimanche 13 septembre 1739, au château de Marly, le Roi lui accorde 12.000 livres d'augmentation sur ses appointements de commandant du Languedoc. Ces 12.000 livres sont bien entendu prises sur ce qui revient au Roi de la dite province. Philippe Charles de La Fare demande seulement 10.000 livres et ne peut les obtenir. Ce qui le détermine à quitter sa charge, comme le souligne le Duc de Luynes, c’est ce refus de la part du roi, et aussi cet ordre du Cardinal de Fleury de lui ôter, la paye de lieutenant général, dont il a joui depuis plusieurs années. Même à l’intérieur de la noblesse, il existe des familles privilégiées par rapport à d’autres.

Au mois d’août 1740, le roi lui fait l’honneur de l’emmener chasser avec le Duc Charles II Frédéric de Montmorency-Luxembourg et du Bordage. Philippe Charles de La Fare devient alors officiellement Lieutenant-général du gouvernement pour toute la Bretagne, en 1740.

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La Guerre de succession d'Autriche (1740-1748)[]

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A719

Montcalm.

A720

Chasses de Louis XV.

A721

Marie-Thérèse-Raphaëlle de Bourbon, la Dauphine.

A722

Maréchal de Brancas.

A723

Namur.

Avant de partir à la guerre, Philippe Charles de La Fare occupe au château de Versailles l’appartement S16, où vivait le François-Henri de Montmorency-Luxembourg, prince de Tingry. Cet appartement situé dans la basse-cour de la surintendance est composé de trois pièces, dont deux avec des cheminées et d’un entresol. La Fare est nommé Lieutenant général des armées le 1er avril 1735.

En 1740, au début de la Guerre de Succession d'Autriche, il est employé à l'armée de Bavière et de Bohême, et combat dans ces régions. Les armées françaises, commandées par le maréchal de Belle-Isle, envahissent la Bohême. Le 26 novembre 1741, le Maréchal de Saxe attaque Prague et s'en empare. La Fare contribue beaucoup par son action à cette victoire. Puis, il commande l'arrière-garde pendant la retraite de l'armée de Bohême, et ne se laisse jamais entourer malgré la poursuite furieuse des ennemis. À cette époque, son aide de camp est un certain Louis-Joseph de Montcalm, qui va devenir très célèbre.

À son retour en France, le marquis va faire sa révérence au roi en mars 1743. Il est très bien reçu. Il assiste au Lever du Roi, et Sa Majesté lui parle avec bonté. Cependant presque tous les amis de Belle-Isle sont sans commandement. Le Duc de Luynes écrit qu’à cette époque : pour M. de La Fare, quoique le Roi l'ait très-bien traité, qu’il lui ait toujours parlé avec bonté, qu'il l'ait même mené à Choisy ce voyage-ci, il n'a jamais pu obtenir de servir. René Louis de Voyer de Paulmy d'Argenson en parle plusieurs fois au Roi dans son travail, et le Roi remettoit toujours d'un travail à l'autre sur cette affaire. Enfin M. d'Argenson dit il y a quatre ou cinq jours à M. de la Fare qu'il ne falloit pas l'amuser plus longtemps, qu'il pouvoit vendre son équipage.

Le roi s’entretient longuement avec lui en avril 1743. Il accompagne le monarque à la chasse au mois d’août 1743, en forêt de Sénart, voyageant dans une calèche avec Mesdames d’Antin et Hortense de Mailly-Nesle de Flavacourt[33] et M. de la Meuse.

À la fin du mois d’août 1743, Philippe Charles est employé à l'armée d'Alsace sous les ordres du Maréchal de Coigny, en tant que lieutenant-général. Il se retrouve avec son ami le lieutenant-général Claude Guillaume Testu de Balincourt à la défaite du Prince Charles de Lorraine.

L'année suivante, en janvier 1744, il est le premier général auquel pense le Roi pour l'armée du Rhin. Il attaque Wissembourg, puis fait le siège de Fribourg-en-Brisgau. En 1745, il est employé à l'armée du Bas-Rhin, sous le Prince de Conti, et la commande jusqu'à l'arrivée de ce prince. Il concourt à la prise de Guermesheim, et on lui doit un célèbre hardi passage du Rhin, en plein jour, à la vue des ennemis.

Le 20 décembre 1744, Philippe-Charles de La Fare est créé Chevalier d'honneur de Marie-Thérèse-Raphaëlle de Bourbon, Madame la Dauphine, Infante d'Espagne. Le roi en informe ses proches à son quartier devant Fribourg-en-Brisgau, et prévient la reine de cette nomination par un courrier. La Fare est chargé de remettre à Madame la Dauphine les cadeaux à la princesse à son arrivée à la Cour.

Le roi a des entretiens avec Philippe Charles de La Fare de plus en plus souvent à son lever. Les rencontres sont brèves. Le Duc de Luynes écrit que : Aussitôt que le Roi a été habillé, il a fait signe à la Fare de le suivre, et est entré avec lui dans son cabinet; il y a resté assez peu de temps... Philippe-Charles rejoint après ces entretiens les appartements de Madame la Dauphine. Un jour, il la fait rougir en lui parlant du Dauphin qui par sympathie ne boit plus que de l’eau, comme elle.

Charles Philippe d'Albert de Luynes apprend à l'Infante à jouer quelque partie de cavagnole et La Fare compte les points. Ils sont rejoints parfois par Louis XV et ses proches, notamment en février 1745. Il accompagne l’Infante partout, comme sa charge l’y oblige. Mais, comme Chevalier de Madame la Dauphine, cela lui permet d’avoir ses Entrées chez la reine, ce qui est un grand honneur pour les La Fare. Le Marquis monte aussi dans le carrosse des Écuyers du Roi. Il a même le privilège d’assister à la Toilette de la Reine, notamment en mars 1745. La Fare, bien que n’étant pas prince, en qualité de Chevalier d'honneur de Marie-Thérèse-Raphaëlle de Bourbon a des porteurs de chaise à sa livrée. Il veut même avoir le privilège, comme les princes de sang ou les Grands d’Espagne, de tenir sa nappe, lors de la communion pascale de Madame la Dauphine, mais ce privilège lui est refusé.

En avril 1745, Philippe Charles rejoint une armée sur la Lahn, puis celle du Prince de Conti. La Guerre de succession d'Autriche (1740-1748) continue. Le Chevalier de Madame la Dauphines reçoit l’ordre d’organiser les défenses de Strasbourg.

Philippe Charles revient à la Cour pendant que son armée est dans ses quartiers d’hiver. Le 29 janvier 1746, Louis XV est informé par un de ses proches que : Monsieur de La Fare étant obligé d’aller très souvent à Monsieur et Madame la Dauphine, est logé très incommodément; il serait très content de celui de M. le grand prieur, si votre majesté voulait le changement conservant celui à M. et Mme d’Orléans celui de M. de La Fare[34]. Le 13 février 1746, il y a eu un changement de logement entre M. de la Fare et M. le grand prieur, celui de M. le grand prieur qui est dans l’aile des princes était trop grand pour lui. Son nouvel appartement au château de Versailles est composé de 6 pièces, 4 à cheminées et 1 soupente[35] au lieu de celui qu’il trouvait trop petit dans la surintendance[36]. Ils ont troqué, comme l'on dit au Château[37].

En mars 1746, Philippe Charles de La Fare va commander en Bretagne à la place du Maréchal de Brancas, dont l'âge et la mauvaise santé ne lui permettent plus de faire ce voyage. Personne n'est plus propre que La Fare à remplir dignement cette place et à y vivre honorablement. Sous l’Ancien Régime, ce n'est que dans le temps des États que le Lieutenant-général est obligé de se rendre dans sa province. Ce nouvel emploi ne dérange donc point le marquis de son service auprès de la Dauphine.

En 1746, Philippe Charles de La Fare suit le Louis François de Bourbon-Conti à l'armée de Flandre et au siège de Mons. Le 10 juillet, le Prince de Conti a sous ses ordres un corps d’armée, avec lequel il investit Mons, la capitale du Hainaut autrichien. Douze bataillons la défendent. Mais, La Fare attaque la ville et la prend. La moitié de des prisonniers sont hollandais. Jamais l’Autriche ne perdit tant de places, et la Hollande tant de soldats. C'est La Fare qui commande les assiégeants de Saint-Ghislain, forteresse qui subit le même sort le 24 juillet 1746. Deux semaines plus tard, le 2 août, Charleroi suit de près. Il prend d’assaut la Ville Basse, après deux jours seulement de tranchée ouverte. Et le marquis de La Fare entre dans Charleroi aux mêmes conditions qu’on a pris toutes les villes qui avaient voulu résister: c’est-à-dire que toute la garnison est prisonnière.

Le grand projet de La Fare est d’aller à Maastricht, d’où il pourra dominer aisément les Provinces-Unies. Mais pour ne laisser rien derrière soi, il faut assiéger la ville importante de Namur. Le Prince Charles, qui commande alors l’armée, fait en vain ce qu’il peut pour prévenir ce siège.

Au confluent de la Sambre et de la Meuse est située Namur, dont la citadelle s’élève sur un roc escarpé; et douze autres forts, bâtis sur la cime des rochers voisins, semblent rendre Namur inaccessible aux attaques. C’est l’une des places dite de La barrière. Le Prince de Gavre[38] en est le gouverneur pour l’Impératrice-Reine. Les Hollandais, qui gardent la ville, ne lui rendent ni obéissance, ni honneurs. Le Prince de Conti et La Fare forcent le Prince Charles à s’éloigner, et à les laisser assiéger Namur en liberté.

À la Cour, pendant ce temps-là, la Dauphine est obligée lors des cérémonies de le faire remplacer par Rubempré, Premier écuyer.

Philippe-Charles combat encore suite à Raucoux, le 11 octobre 1746, où Maurice de Saxe (1696 - 1750) remporte cette bataille face aux autrichiens.

La Fare rejoint alors Metz, puis et la Cour de Versailles. Au bout de trois jours de repos, le roi lui demande de rejoindre la Bretagne. Mais, une lettre annonce que la situation militaire s’arrange et il peut rester auprès de la Dauphine.

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Maréchal de France (1746)[]

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A724

Marie Leszczyńska, Reine de France.

A727

Marie-Josèphe de Saxe.

Philippe Charles de La Fare apprend le 19 octobre 1746 que le roi lui donne le bâton de Maréchal de France. Le soir même, il va chez le duc de Luynes, où la Reine joue aux cartes, après y avoir soupé. La Fare, toujours très discret, vient par le Cabinet, et fait demander Madame de Luynes. Celle-ci jouant avec la Reine et ne pouvant pas la quitter, dit à la Reine que La Fare la demande. Mais la Reine, se doutant apparemment de quoi il est question, répond que le jeu étant presque fini, elle peut attendre. Le Duc note : En effet, elle avoit déjà, annoncé la fin du jeu. Immédiatement après, elle se leva plus brusquement qu'à l'ordinaire, et sortit immédiatement après, sans voir de La Fare. La Reine a toujours marqué beaucoup de bontés à La Fare; elle dit qu'elle l'aime, et c'est le sentiment universel de tous ceux qui le connoissent. La Fare, indépendamment du cérémonial, croyoit donner une marque d'attachement à la Reine en venant lui rendre compte ici que le Roi venoit de le nommer maréchal de France.

Mais comment expliquer cette attitude ingrate et injustifiée envers ce grand serviteur de la famille royale ? Il semble que le fait que le Roi n’ait pas nommé Maréchal de France, Louis Charles de La Mothe-Houdancourt, son Chevalier d'honneur de la Reine soit la cause de son attitude. Elle reçoit assez froidement ce pauvre La Fare, le lendemain matin, lorsqu'il va lui faire sa révérence, suivant l'usage. Et Philippe Charles de La Fare apprend quelques jours plus tard qu’il ne tient plus les États, le Duc de Penthièvre va le remplacer.

Le Maréchal de La Fare prête serment entre les mains du Roi. Cette cérémonie s'est faite dans la chambre du Roi, avant la messe. Il ôte son épée, comme le veut la tradition. Il n'y a que les capitaines des gardes qui ne l'ôtent point. Philippe Charles est venu au dîner du Dauphin, qui lui demande combien il a donné pour son serment. Il répond qu’il a donné 250 louis et qu’il a envoyé à Bontemps.

En décembre 1746, il existe un différend entre Madame de Brancas et La Fare sur le commandement de la Maison de la Dauphine. Le Roi considère que cette direction doit être commune. Le Duc de Luynes conteste cette décision : Un chevalier a la préférence sur une dame d'honneur en toutes occasions. Il y a deux ans au mariage de feu Mme la Dauphine M. de la Fare prêta serment entre les mains de Mme la Dauphine, immédiatement après M. l'évêque de Mirepoix et avant Mme de Brancas. Nous voyons tous les jours à la chapelle, lorsque la Reine est dans sa niche à la grande tribune, que l'aumônier est le premier auprès de la niche, ensuite le chevalier d'honneur et après lui, la dame d'honneur.

Philippe Charles part commander sur les frontières du Luxembourg et dans les évêchés, au début de l’année 1747, jusqu'à la paix d'Aix-la-Chapelle, le 18 octobre 1748.

La Fare séjourne aussi à la Cour pendant ces deux années et est envoyé à Strasbourg, en janvier 1747, pour y recevoir la nouvelle Dauphine, Marie-Josèphe de Saxe. Elle y arrive vêtue à la polonoise. Elle est assez grande pour son âge, a d'assez belles dents et une belle taille, un vilain nez, mais un grand charme. La Fare envoie un courrier au roi, et un autre en même temps à Madame de Luynes, dans laquelle il lui envoie la copie de celle qu'il écrit au Roi. Dans cette lettre que j'ai lue, nous dit son mari, il commence par rendre compte de la révélation de la Dauphine et se sert du terme de nous car elle est remise à lui, mais aussi à Madame de Brancas.

Au mois de juillet 1747, il se démet de la lieutenance générale du Comté nantais. En 1747, il est créé à nouveau Chevalier d'honneur de Madame la Dauphine, mais de celle de Saxe, la précédente d’Espagne étant morte en couches.

En février 1747, les serviteurs de Marie-Josèphe de Saxe, Madame la Dauphine, prêtent serment. La Fare est le premier. Bayeux le fait à son tour. Madame de Brancas fait beaucoup de difficulté pour prêter serment en troisième. Elle prend d'abord pour prétexte qu'on ne l'avoit point avertie du premier moment du serment, et de ce que M. de la Fare demandoit des carreaux, prétendant qu'il ne devoit point donner d'ordre dans la chambre et qu'elle devoit être instruite de tout ce qui s'y passoit. Cela est si long que Louis Phélypeaux de Saint-Florentin est obligé de lui dire que Madame la Dauphine est fort lasse de l’écouter, et désire que l'on en finisse, ajoutant que la règle est respectée. Enfin, Mme de Brancas accepte avec beaucoup de peine. Lors de l'autre mariage, la Cour a du déjà supporter la prétention de Madame de Brancas et la contraindre à obéir.

Le lundi 26 juin 1747, à Versailles, la Cour apprend que Michel Ferdinand d'Albert d'Ailly, M. de Chaulnes? veut acheter la lieutenance-générale de Bretagne. Le Duc de Luynes ose affirmer qu’il est certain que le nom de Chaulnes est en grande considération en Bretagne. Pourtant son ancêtre écrasa la révolte des Bonnets rouges. Le peuple breton se rappelle que la révolte matée, une répression féroce s'ensuivit. Elle fit le déshonneur du Duc de Chaulnes, alors gouverneur de Bretagne. Dix mille hommes de troupe occupèrent la province et commirent des excès inouïs. Madame de Sévigné parle dans ses lettres des vilaines langues des milliers de paysans pendus aux branches, le long des routes. Le Parlement, coupable de n'avoir pas contenu la révolte, est exilé à Vannes.

Mais, c’est en partie du fait du fait de ces méfaits que le Duc de Chaulnes se détermine à négocier un achat. Ce marché ne paraît pas avantageux au Duc de Luynes. Le Maréchal de La Fare vend cette charge 560.000. Elle ne vaut que 24.000 livres de rente toute déduction faite, et le brevet de retenue que Chaulnes a obtenu est de 280.000 livres, comme celui de La Fare. Il est convenu dans le marché que 100.000 livres demeureront entre les mains de Chaulnes à fonds perdu, dont il fait 10.000 livres de rente à La Fare. Par cet arrangement, Philippe Charles se retrouve avec le même revenu, et a 180.000 livres d'argent pour payer ses dettes ou faire tel usage qu'il jugera à propos. Il va vite les dépenser !

Du fait de l’argent de Chaulnes et certainement de la vente d’autres terres, Philippe Charles peut donner de grands soupers. Il y invite le Dauphin et la Dauphine en l’absence du Roi, fin octobre 1747. Ces derniers préfèrent certainement le compagnie du Marquis à celle de la Pompadour, qu’il surnomme maman putain ou la pompon. Philippe Charles, grand mangeur, s’y connaissant en cuisine, habitué à festiner grandement dans ses places. C'est un hôte digne du Dauphin et de son épouse. La Fare tient le plus grand état qu'il soit possible à la Cour, et y est reçu avec grande satisfaction par le Roi.

En octobre 1748, les États de Bretagne accordent un don gratuit. Dès le milieu du XVIe, le Roi demande des subsides extraordinaires que les états, depuis le règne d'Henri IV, votent régulièrement dans chaque tenue sous la forme d'un don gratuit. Pour se procurer les fonds nécessaires, tant pour le paiement du don gratuit que pour les pensions et gratifications qu'ils distribuent à leurs membres et aux représentants du Roi. Les États ont l'autorisation du Roi de lever des impôts pour leur propre compte. Ce sont les devoirs, taxes sur la vente des boissons, auxquels s'ajoutèrent, à partir de 1643, les fouages extraordinaires, analogues au fouage ordinaire déjà levé pour le roi de 2.500.000 livres, au Roi, sans aucune contestation.

La Fare a réussi à convaincre quatre cents personnes dès l'ouverture des Etats. Le Maréchal arrive de Bretagne le 4 ou le 5 décembre 1748. Il y a tenu les États, et y a vécu grandement et magnifiquement. Il conte au Roi, au grand couvert, un événement de chasse assez singulier.

Il y a en Normandie un M. de Roncherolles. Les Roncherolles sont de la même Maison que les Pont-Saint-Pierre. Ils aiment beaucoup la chasse, et ont un équipage pour le sanglier. Il y a douze ou quinze jours ils attaquèrent dans une forêt, près de Coutances, qu'on appelle la forêt de Villedieu, un grand sanglier, qui leur tua ou blessa onze chiens, sans pouvoir le prendre. Piqués de cette déconfiture, non seulement ils passèrent la nuit, mais ils couchèrent sur le lieu pour recommencer le lendemain. Le sanglier fit beaucoup de chemin pendant la nuit; ils le suivirent et couchèrent encore dans l'endroit où ils espéraient le relancer le lendemain. Mais leur projet fut inutile. Le sanglier allait toujours devant lui. Enfin, ils ne purent le joindre que le quatrième jour, à vingt-huit ou trente lieues de l'endroit où ils l'avoient attaqué. Ils étoient à deux lieues et demie de Rennes. Ils ne jugèrent pas à propos de paraître aux Etats en habit de chasse, mais ils firent lever la hure et l'envoyèrent à Viarmes[39], Intendant de Bretagne.

La Fare dit au roi qu'il avoit mangé de cette hure qui étoit d'une grosseur énorme.

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Chevalier d'honneur de Madame la Dauphine[]

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A725

Louis de France, Dauphin.

Au mois d’avril 1749, Sassenage, menin du Dauphin, en 1745, est reçu Chevalier des Ordres du Roi, ainsi que Chevalier d'honneur de la Dauphine, en 1749, en survivance du Maréchal de La Fare qui garde toujours sa charge et ses appointements et qui continue à servir. Mais, La Fare ne borne plus ses vues à la charge de chevalier d'honneur. Il pense au commandement d'Alsace, qui pourrait bien devenir vacant par et les infirmités du Maréchal François de Franquetot de Coigny. Et puis, Philippe Charles aime sa liberté et est fort bien avec le Roi.

Bon enfant, comme le surnomme le Régent, a beaucoup d'amis et veut pouvoir vivre avec eux. Philippe Charles a maintenant soixante deux ans, et comme il n’a pas de fils, il désire avoir pour survivancier le Prince de Croÿ, gendre de d’Harcourt et neveu de Mme de Lède. Ce Prince a demandé à La Fare cette survivance[40]. Il lui a offert 80.000 livres. Cet arrangement n'a pu se faire. Le Roi a nommé Sassenage, qui ne l’avait pourtant pas demandé, selon le Duc de Luynes.

Ce dernier, le jeudi 24 avril 1749, va à la réception du Maréchal Belle-Isle, au Parlement. Ses témoins sont le Maréchal de La Fare, le Duc de Gesvres et lui. Leurs rapports sont toujours aussi amicaux.

Le 10 mai 1749, Marie-Josèphe de Saxe fait une fausse couche. La Fare l’écrit à Mme de Luynes. Dans ses mémoires, le Duc de Luynes constate que La Fare n’est pas le seul à se ruiner en servant le roi. Chaulnes, qui lui a acheté la Lieutenance générale de Bretagne, a reçu les ordres du Roi pour aller tenir cette année les États de Bretagne. Le Roi donne 100.000 francs à celui qui tient les États au nom de Sa Majesté. La province donne 30.000 livres et à sa femme 15.000 livres. Mais quoique les États ne durent que six semaines ou environ, le duc sait que la dépense excède de beaucoup ces 145.000 livres.

La Fare n’est plus gouverneur, mais à la Cour il cumule les honneurs du fait de ses deux fonctions de Chevalier d'honneur de Madame la Dauphine et de Maréchal de France. À Paris, il déménage et en 1750, il habite rue de Sèvres[41]. Le 3 décembre 1751. Il obtient le gouvernement de Gravelines[42]. et se démet de celui d'Alès. Il remercie le roi le 7 décembre 1751. Ce gouvernement ne vaut que 17.000 livres de rentes, mais le Duc d'Orléans en a fait ajouter douze en faveur de M. de Broglie. Le roi retranche cette augmentation en donnant le gouvernement. Voici l'arrangement qui a été fait : La Fare a le gouvernement d'Alès? en Languedoc, qui vaut 15.000 livres.

Ce gouvernement est au milieu des terres du Prince de Conti. Le prince de Conty le désiroit par rapport à la convenance. Il l'a demandé sans appointements. Cependant comme il y avait quelques frais à faire, on lui a laissé seulement 1 000 écus sur ce gouvernement. Philippe Charles de La Fare est de ce fait gouverneur de Gravelines avec 29.000 livres de rentes. Le retranchement des 12 000 livres est fait suivant les intentions du roi, et le Louis François de Bourbon-Conti a ce qu'il souhaite.

Philippe Charles de La Fare a maintenant soixante cinq ans. À cette époque les pensions de retraite sont rares. L’on meurt à son poste très âgé, quand on ne décède pas pendant les premières années de sa vie ou à la guerre. Mais, Philippe Charles est en parfaite santé. Hélas pour lui, en 1752, le Dauphin est atteint de la petite vérole. La France est très en retard dans le traitement de cette maladie. Elle tue une partie de la population mondiale et défigure les survivants. Les médecins de Montpellier prétendent que la petite vérole n’est pas contagieuse. L'expérience de La Fare démontre le contraire de ce raisonnement. La maladie de Monseigneur le Dauphin se transmet à son premier valet et au Maréchal de la Fare, ses fidèles serviteurs. Ils se sacrifient pour sauver leur prince. Le marquis a peur de la petite vérole. Ses amis lui conseillent de ne point entrer chez le Dauphin, mais il affirme qu'il n'a point peur; cependant il dit dans ce temps-là même, mais sans être effrayé : Si j'avois la petite vérole, j'en mourrois : mon père et mon grand-père en sont morts. Philippe Charles de La Fare a raison. Il meurt de la petite vérole, à Paris le 4 septembre 1752, âgé de 68 ans.


Comme son père, Philippe Charles de La Fare écrit des poèmes. Il a écrit aussi : Journal du siège de Saint-Guilain, commandé par M. le Marquis de la Fare, en 1746.

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APRÈS SA MORT[]

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Groult 1

Uniforme d'un officier des Gardes de Monsieur, dont fait partie son deuxième gendre, comte et brigadier sous la Restauration.

Gaudelet

Françoise Gaudelet d'Armenonville.

Charles Philippe d'Albert de Luynes perd un ami. Le Père Anselme est très élogieux pour Philippe Charles quand il écrit la généalogie des maréchaux de France et sur les La Fare. Le Duc de Croÿ parle du pauvre M. de la Fare, aimé de tout le monde. Seul le Marquis d'Argenson, comme en son temps Saint-Simon, se venge de lui en écrivant :

Le maréchal de La Fare meurt endetté de 500.000 livres, après avoir payé une partie de ses dettes par la vente de sa lieutenance générale au gouvernement de Bretagne. Il avoit mangé plus de quatre millions, tant de son bien que de paragouintes exercées par des moyens légers et des qualités aimables, mais fausses. Il avoit dépouillé de tous ses biens son beau-père Paparel, qui fut condamné à perdre la tête, puis gracié de la vie, mais ses biens confisqués donnés à un gendre qui le laissoit presque mourir de faim, ainsi que son beau-frère, qui vit encore, mais très malheureux. C'étoit un véritable courtisan, un homme du monde de ce siècle, né sans soucis, grand mangeur, se connoissant en cuisine, festinant grandement dans ses places, n'en méritant aucune, ayant mal fait la guerre, vrai maréchal de cour; conciliant avec qui pouvoit lui être utile, déchirant la vertu, ami du vice, gai et jovial, ami de tout le monde en apparence et n'aimant personne. Il laisse une sœur qui n'a pas de bien, et à qui l'on ne doute pas que le roi ne fasse une grosse pension.

La Cour est devenue un univers impitoyable, et bon enfant, très apprécié du Roi et des ministres, voit son portrait tracé par un vieux courtisan petit, fat et envieux et par ce grand carnassier, vivant en disgrâce. Le Maréchal de France, Philippe Charles de La Fare, a toujours servi ses rois et le Régent, sur tous les champs de batailles, à Madrid, dans les provinces et à Versailles fidèlement. Dans une France où les aristocrates dilapident l'argent du peuple lui a dilapidé le sien.

Le 31 octobre 1752, le Roi donne au Comte de Saint-Séverin d'Aragon, Ministre plénipotentiaire du Roi aux Traité d'Aix-la-Chapelle (1748) son appartement[43], auquel on joint celui de M. de Sassenage, qui est au-dessus[44], par un petit degré intérieur. Le 17 septembre 1752, le Roi dispose du gouvernement de Gravelines en faveur du Maréchal de La Mothe[45]. Ce gouvernement, qui ne valait que 20.000 livres de rente, a été augmenté de 9.000 livres, lorsqu'il est donné au Maréchal de La Fare. Le souverain qui veut bien le donner au Maréchal de ma Mothe, mais en retranchant 12.000 livres. La Mothe remet le gouvernement de Salins, qui en vaut 15.000, mais réfléchit avant d’accepter Gravelines avec le retranchement, puis il change d’avis et remercie Louis XV.

Françoise, la fille de Philippe Charles de La Fare, est la dernière des La Fare de la branche aînée. Veuve sans postérité du brigadier-comte Claude Bouthillier de Chavigny en 1774. Elle se remarie avec le futur général-comte Louis Groult des Rivières, oncle de mon ancêtre Françoise de Rambaud, née Gaudelet d'Armenonville.

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NOTES ET RÉFÉRENCES[]

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  1. Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France depuis l’avènement de Henri IV jusqu'à la paix de Paris conclue en 1763, Volume 65, Petitot (Claude-Bernard, M.) Volume 65,avec des notices sur chaque auteur, et des observations sur chaque ouvrage, Petitot (Claude-Bernard), Louis-Jean-Nicolas Monmerqué, Foucault, 1828.
  2. Journal de Paris, Volume 2, Société française d'étude du dix-huitième siècle, Mathieu Marais, Henri Duranton, Robert Granderoute, Université de Saint-Etienne, 2004.
  3. Le Régent, Biographies Historiques, Jean-Christian Petitfils, Fayard, 1986.
  4. Journal et mémoires de Mathieu Marais ... sur la régence et le règne de Louis XV (1715-1737): Publiés pour la première fois d'après le manuscrit de la Bibliothèque impériale, Mathurin Lescure, Volume 2, Firmin Didot frères, 1864.
  5. Etat récapitulatif des édifices
  6. Mémoires de la cour de France pour les années 1688 et 1689 : depuis l'avènement de Henri IV jusqu'à la paix de Paris conclue en 1763, Volume 65 de Collection des Mémoires Relatifs à l'Histoire de France, Marie-Madeleine Pioche de la Vergne de Lafayette, Charles-Auguste de. La Fare, Foucault, 1828.
  7. Jean Anton, Généalogie de la Maison des La Fare, Groupe de sauvegarde des vestiges historiques de Cendras (Cendras) 1994.
  8. Galeries historiques du Palais de Versailles, Volume 7, Galeries historiques du Palais de Versailles, Charles Gavard, Charles Gavard Impr. Royale, 1842.
  9. 18e régiment d'infanterie de ligne, ancien régiment du Bourg en 1606, puis Régiment d'Auvergne.
  10. Laurent Roussel (Université Lille III), La maison des Orléans à la fin de l’Ancien Régime, les traditions nobiliaires malmenées par le prince puis Philippe-Joseph in La noblesse, de la fin du XVIe au début du XXe siècle: un modèle social ? Volume 1. Marie Boisson-Gabarron, Josette Pontet, Michel Figeac, Atlantica, 2002.
  11. Argent, pouvoir et société au Grand Siècle, Nouvelles Etudes Historiques, Daniel Dessert, Fayard, 1984.
  12. Argent, pouvoir et société au Grand Siècle, Nouvelles Etudes Historiques, Daniel Dessert, Fayard, 1984.
  13. Lettres du maréchal de Tessé au prince Antoine de Monaco, Page 212, 1917.
  14. Journal de Paris, Volume 2, Société française d'étude du dix-huitième siècle, Mathieu Marais, Henri Duranton, Robert Granderoute, Université de Saint-Etienne, 2004.
  15. La France est le pays le plus riche du monde et le plus peuplé. Son armée est la plus nombreuse et elle affronte régulièrement celles de l’Europe tout entière. Le Régent a libéré en partie l’état des dettes qui pesaient sur le budget de l’État (1,5 milliard au lieu de 2,2 en 1715)
  16. La Langue du Duc de Saint-Simon: le vocabulaire et les images, Pierre Adam, Slatkine, 1970.
  17. A.N. O1 66 folio 404.
  18. La Langue du Duc de Saint-Simon: le vocabulaire et les images, Pierre Adam, Slatkine, 1970.
  19. Le Régent, Biographies Historiques, Jean-Christian Petitfils, Fayard, 1986.
  20. Le Régent, Biographies Historiques, Jean-Christian Petitfils, Fayard, 1986.
  21. Mémoires du maréchal duc de Richelieu, publié par François Barrière, p. 458
  22. Louis-Armand II de Bourbon-Conti
  23. Catalogue de la belle collection de lettres autographes de feu le baron de Trémont dont la vente aura lieu le jeudi 9 Décembre 1852 et jours suivants, a 7 heures très précises du soir ... Laverdet, 1852.
  24. Louis-Armand II de Bourbon-Conti
  25. Journal et mémoires de Mathieu Marais ... sur la régence et le règne de Louis XV (1715-1737): Publiés pour la première fois d'après le manuscrit de la Bibliothèque impériale, Mathurin Lescure, Volume 2, Firmin Didot frères, 1864.
  26. Louis Petit de Bachaumont, Mémoires secrets pour servir à l'histoire de la république des lettres en France, depuis ..., p. 228
  27. Intendant du Languedoc qui continue à persécuter les protestants.
  28. Le dixième est un impôt exceptionnel et comme la capitation, universel. Il prélève le dixième des revenus de toute propriété. Les personnes non-propriétaires (fermiers, métayers, manouvriers et les autres salariés) ne sont pas imposées. Créé en 1710, puis supprimé en 1717, il est de nouveau levé à l'occasion de différents conflits, puis remplacé par le Vingtième en 1749. Le Vingtième est, sous un autre nom, la même taxe que le Dixième, diminuée toutefois de moitié, et permanente.
  29. Selon le Père Anselme et l’Almanach Royal, mais pas l’ensemble de la Bretagne qui revient à Penthièvre.
  30. Louis de Prie (1673-1751), marquis de Plasnes, chevalier du Saint-Esprit reçu le 7 juin 1724, Marquis de Prie, Ambassadeur près la cour de Savoie à Turin et cousin issu de germains de Madame de Ventadour, qui avait été gouvernante de Louis XV lorsque ce dernier était enfant.
  31. Etat récapitulatif des édifices
  32. Almanach royal, 1738.
  33. Madame de Flavacourt, sœur des demoiselles de Vintimille et de Châteauroux, premières maîtresses de Louis XV, elle les remplace dans le lit du monarque.
  34. Bon du roi, A.N. O1 10766103
  35. GG-B 380. Blondel, planche 7 f
  36. appartements S22 avec 16.
  37. L* IX 58
  38. Journal du siège de Namur, en 1748, l’Heureuse Rencontre, seconde loge de Bruxelles, n°8).
  39. Prévôt des marchands de Paris, en 1758.
  40. La transmission de la charge se fait par survivance : le titulaire choisit son successeur et le propose à l'agrément du Roi. Dans la plupart des cas le survivancier fait partie de la famille du titulaire. Hélas n’a qu’une fille, seul son gendre brigadier de la famille Bouthillier de Chavigny, Comte de Pons pourrait briller à la Cour… ses cousins sont trop pauvres et vivent depuis trop longtemps au fin fond du Languedoc.
  41. Almanach Royal, 1750.
  42. L* XI 315. Comme Vauban et tant d’autres maréchaux avant lui...
  43. AP 75
  44. AP 106
  45. Louis Claude, marquis de La Mothe-Houdancourt (1687 - 1755), maréchal de France en 1747.


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Bibliographie[]

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  • Alexis (le P.), Généalogie de la maison de La Fare, en Languedoc, dressée sur les titres originaux et établie dans les grands officiers de la couronne; reproduction en fac-similé de l'édition originale, faite pour le comte Michel de Pierredon. Petit 50 p. Paris, imprimerie Plon Nourrit et Cie.
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  • Anselme Le Père, Histoire de la maison royale de France et des grands officiers de la couronne, 3Modèle:Exp éd. Paris, 1726-1733, B.n.F. : Fol. Lm3. 398
  • Anselme Père et Potier de Courcy, Histoire de la maison royale de France, B.n.F. : Fol. Lm3. 398
  • Anton Jules, Généalogie de la maison de la Fare, Cendras, Groupe de sauvegarde des vestiges historiques de Cendras, 1994
  • Argenson, René-Louis de Voyer (1694-1757 ; marquis d'), Considérations sur le gouvernement ancien et présent de la France, comparé avec celui des autres états, Amsterdam, 1784
  • Association de la noblesse de France, Recueil des personnes ayant fait leurs preuves, Paris, 1950-1979, B.n.F. : 8° Lm1. 221
  • Aubais Marquis d’, Pièces fugitives pour servir à l’histoire de France, Paris 1759, tome : 1, B.n.F. : 4° L46. 11
  • Bibliothèque Nationale, manuscrit, 32105, 32407, 32114, 32114
  • Bluche François, La noblesse française au XVIIIModèle:Exp siècle, Hachette
  • Bluche François, Les Pages de la Grande Écurie, Paris, 1966, B.n.F. : Rés. 4° Lm1. 223 (28, 29, 30)
  • Bluche François, Richelieu, Perrin 2003
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  • Brye (Bernard de), Un évêque d’Ancien Régime à l’épreuve de la Révolution : le cardinal Anne Louis Henri de La Fare (1752-1829), Paris, 1985, 319 p.
  • Bulletin des Séances, 1974, 109-15, B.n.F. : 8° Z. 1379
  • Burdin G. de, Documents historiques sur la province de Gévaudan, Toulouse, 1846, B.n.F. : 8° Lk2. 792
  • Cahier d’histoire et d’archéologie de Nîmes, 1931-II, B.n.F. : 8° Lc18. 742
  • Caquet, Père Alexis, Généalogie de la Maison de La Fare en Languedoc, 1766
  • Chaix d’Est Ange Gustave, Dictionnaire des familles anciennes ou notables à la fin du Modèle:S-, Evreux, 1903-1929, tome : 5,7,17,18 B.n.F. : 8° Lm1. 164
  • Charondas, Le cahier noir, Paris, 1957, tome : 1, B.n.F. : Rés. 4° Lm1. 223 (8,9)
  • Courcelles (chevalier de), Histoire généalogique et héraldique des Pairs de France, Paris, 1822-1833, B.n.F. : 4° Lm1. 51
  • Croÿ-Solre, Emmanuel de (1718-1784), Journal inédit du duc de Croÿ (1718-1784), E. Flammarion, 1906-1921
  • Godefroy, Frédéric, Histoire de la littérature française : depuis le Modèle:S- jusqu'à nos jours, XVIIIModèle:Exp, éd. de Paris, 1879
  • Haag Eugène et Emile, La France protestante, 2Modèle:Exp éd. Paris, 1877-1888, 8° Ld175. 46 A, B.n.F. : 8° Ld175. 46
  • Jougla de Morenas H. (puis Comte R. de Warren), Grand armorial de France, Paris, 1934-1949, B.n.F. : Fol. Lm1. 209
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  • La Chenaye-Desbois, Dictionnaire généalogique, 3Modèle:Exp éd. Paris, B.n.F. : 4 Lm1. 27. A
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  • La Chenaye-Desbois, Étrennes à la noblesse, Paris, 1779, B.n.F. : 8° Lc35. 5
  • La Fare marquis de, Memoires et Réflexions sur les principaux évenemens du Regne de Louis XIV, & sur le caractere de ceux qui y ont eu la principale part, Émile Raunié. Paris, G. Charpentier, 1884.
  • La Fare, Estienne Joseph de, Lettre de l'Evêque de Laon (Est. Jos. de La Fare), au Card. d'Alsace, archevêque de Malines, sur l'obligation de refuser la communion à ceux qui sont notoirement rebelles à la Constitution Unigenitus,
  • La Ramée Marquis de, Histoire de la noblesse française. Recueil authentique des généalogies historiques des familles nobles et titrées, Paris, 1896, B.n.F. : 4° Lm1. 160
  • La Roque Louis de, Armorial de la noblesse du Languedoc. Généralité de Montpellier, 1860, B.n.F. : 8° Lm2. 67
  • La Salindrinque, Famille de la Fare et un canton cévenol
  • Le Mercure de France. Paris, série ancienne (1672-1789) B.n.F. : 8° Lc2. 39
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  • Maynier B. de, Histoire de la principale noblesse de Provence, Aix, 1719, B.n.F. : 4° Lm2. 107
  • Newton William R., L’espace du roi, La Cour de France au château de Versailles (1682-1789), Librairie Arthème Fayard, 2000
  • Petitfils Jean-Christian, Le régent, Fayard, 1986
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  • Rambaud, Guy de, Pour l’amour du Dauphin, Madame de Rambaud (1764-1853), Anovi 2005.
  • Revol J., Histoire de l’armée française, Larousse
  • Rex, Annuaire généalogique de la noblesse de France, Paris, 1909-1914, B.n.F. : 8° Lc35. 33
  • Roussel de la Tour, Etat militaire de France, Onfroy,
  • Saint-Allais Nicolas V (de), Nobiliaire universel de France, 2Modèle:Exp éd. Paris, 1872-1875, B.n.F. : 8° Lm1. 43. B
  • Saint-Allais de, Annuaire historique, généalogique et héraldique de l’ancienne noblesse de France, Paris, 1835-1836, B.n.F. : 8° Lc35. 18
  • Saint-Simon, Louis de Rouvroy (1675-1755 ; duc de), Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon sur le siècle de Louis XIV et la Régence, Paris, L. Hachette, 1856-1858
  • T 92, Papiers La Fare, Dates extrêmes : 1767-1790, Importance matérielle : T 92/1 à 6, séquestre révolutionnaire, La sous-série comprend les papiers d’Anne Louis Henri de La Fare, évêque de Nancy, condamné.
  • Waroquier de Combles, Tableau généalogique et historique de la noblesse, Paris, 1786-1789, B.n.F. : 8° Lm1. 38
  • Woelmont de Brumagne, Baron Henry de, Notices généalogiques, Paris, 1923-1935, B.n.F. : 8° Lm1. 197

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Lien externe[]

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