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Marie-Madeleine de Castille
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Marie-Madeleine de Castille est née en 1633[1][2][3][4], peut-être à Paris en l’hôtel de Montmorency, devenu l’hôtel de Castille, paroisse Saint-Nicolas-des-Champs et morte le 12 décembre 1716 à Paris, dans sa maison dite de l'Arcade, à côté de l’Église du Val-de-Grâce[5][6]. Elle est enterrée dans le caveau des Fouquet dans l'Église du couvent de la Visitation Sainte-Marie (devenue un temple situé 17 rue Saint-Antoine, dans le quartier du Marais, à Paris).
Marie-Madeleine de Castille devient le 5 février 1651 à Paris, paroisse de Saint-Nicolas-des-Champs, la seconde femme de Nicolas Fouquet (veuf de Louise Fourché, 1620 - 1641), qui est Marquis de Belle-Isle, vicomte de Melun, vice-roi d'Amérique, procureur du roi au parlement de Paris et surintendant des Finances en 1653[7]. Sa dot est de 100.000 livres plus une maison rue du Temple et ses dépendances[8]. Le couple donne naissance à cinq enfants, dont quatre atteignent l’âge adulte.
La nouvelle madame Fouquet, née Marie-Madeleine de Castille-Villemareuil, appartient à une famille de marchands anoblis qui porte : D’'azur à un château sommé de trois tours. Les Castille sont une famille qui contracte de grandes alliances. Elle est la descendante de Pierre Jeannin (1540 - 1622), ministre de Henri IV, juriste et écrivain français.
Marie-Madeleine sert de modèle pour L'amour fixé, de Charles Le Brun et une Charité, sculptée par Michel Anguier pour orner le château de Saint‑Mandé. Marie-Madeleine tient un salon littéraire, est peinte et sculptée par deux grands artistes. Deux petites pièces en vers de La Fontaine lui sont adressées. Elle aide son mari à devenir le principal serviteur du roi et le plus dépensier.
Le 5 septembre 1661 survient en effet la chute brutale du surintendant des Finances. Accusé de péculat et de lèse-majesté, Nicolas Fouquet se voit immédiatement privé de liberté, emprisonné au château d’Angers, puis à Vincennes et à la Bastille. L’arrestation de Fouquet bouleverse le fonctionnement du couple et donne des possibilités d’action inédites à une femme jusque-là restée dans l’ombre. Pendant toute la durée de l’instruction et du procès (1661 - 1664), afin d’épargner la peine de mort à son mari, elle multiplie les suppliques demandant tour à tour sa libération, la dissolution de la Chambre de justice et la clémence des juges. N. Fouquet est condamné à l’exil, mais la sentence est commuée en peine d’emprisonnement à perpétuité dans la forteresse de Pignerol.
Après son arrestation, elle montre un courage et un dévouement qui honorent sa mémoire, allant jusqu’à se faire emprisonner avec lui. Marie-Madeleine de Castille, à qui on interdit d'abord de le rejoindre, est exilée à Montluçon (1664 - 1671). Cependant, dès le mois de décembre 1661, elle obtient une séparation de biens qui lui permet de protéger ses biens propres de la saisie judiciaire opérée par le souverain sur les possessions du couple Fouquet. À partir du 19 octobre 1662, Marie-Madeleine bénéficie en outre de la part de son époux d’une procuration pour la gestion des biens qui restent la propriété de ce dernier. En bonne gestionnaire, Marie-Madeleine veille activement à protéger les intérêts de ses descendants, dans une perspective nobiliaire de défense du rang et de transmission de la fortune. Elle parvient à récupérer une partie des biens de sa famille et de son mari. Saint-Simon écrit :
- Elle mourut à Paris, en 1716, dans une grande piété, dans une grande retraite et dans un exercice continuel de bonnes œuvres pendant toute sa vie[9].
Selon l’historien Daniel Dessert, Marie-Madeleine de Castille fournit un exemple remarquable de ces femmes de tête que connaît le Grand Siècle, fort éloigné de l’image caricaturale de ces épouses qui, sous l’Ancien Régime, n’auraient été que d’éternelles mineures ou de tendres demeurées. Pour Mme de Sévigné, même au cœur de la tourmente, sa vertu et son malheur sont respectables. La personnalité de Madame Fouquet explique sa redécouverte par la recherche historique ces dernières années, tandis que les villes où elle a vécu durant son exil cherchent à patrimonialiser les traces de son passage[10].
Voltaire écrit :
- Le 17 août 1661 à 10 heures du soir, Fouquet était Roi de France, à 2h00 du matin, il n’était plus rien.
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SA FAMILLE[]
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Les Castille-Villemareuil en Ile-de-France. Marquis de Chenoise et de Montjeu, seigneurs de Villemareuil, Barons de Troissy, de Bouquehaut, vicomtes de Nesle, etc. :
- D’azur à la tour d’or ouverte maçonnée de sable donjonnée de trois tourelles de même.
- Alias : de gueules à une tour de Castille d’or.
François de Castille conseiller du roi, seigneur d’Outreville, des Murs et de Villemareuil (Seine-et-Marne), succède à son père dans la charge de receveur général du clergé de France en 1598, receveur général des Décimes en 1606 secrétaire du roi le 20 mai 1607 ; demeurant rue des Barres (1614), fait aveu et dénombrement de Villemareuil le 25 août 1614 (Et/CV/317) ; surintendant de la maison du duc d’Orléans en 1615, donne un aveu et dénombrement de la terre et châtellenie de Coulommiers en Brie le 4 octobre 1616 (Et/CV/325) ; épouse Marie Gamin, fille d’Henry bourgeois de Paris, conseiller notaire et secrétaire du roi (décédé le 12.3.1626 inh. couvent des Blancs Manteaux), et de Denise de Creil (décédée le 8.6.1626). De la famille de Pierre Gamain maître des requêtes marié vers 1620 à Diane-Claire de Vic d’Ermenonville (PA. t.VI p.540) et d’Adrienne Gamin épouse de Jean de Creil (bisaïeuls du surintendant Fouquet). Armes des Gamin : de gueules à trois besants d’or à trois visages humains d’argent. (Voir : BN. Fr.31986) D’où :
- ...
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Les Castille-Villemareuil[]
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Marie-Madeleine de Castille-Villemareuil, appartient à une famille de marchands anoblis. Elle est la descendante de Pierre Jeannin (1540 - 1622), ministre de Henri IV, juriste et écrivain français. Son père, François de Castille (1590 - 1652), Seigneur de Villemareuil, dont elle est la fille unique, est conseiller au Parlement de Paris, reçu le 19 août 1624 président aux Requêtes du Parlement de Paris, receveur du Clergé. président aux Requêtes du parlement de Paris. Mademoiselle de Montpensier écrit au sujet de Marie-Madeleine de Castille :
- Madame Fouquet étoit petite-fille d'un surintendant de mon père, nommé Villemareuil, de la famille des Castille, gens que je considérois. Son père, François de Castille (1590-1652), dont elle est la fille unique, est conseiller au parlement de Paris reçu le 19 août 1624, président aux Requêtes du parlement de Paris, receveur du Clergé. Sa famille paternelle ouvre sa bourse à la famille royale en 1648, trois ans avant son mariage.
Marie-Madeleine de Castille (1633 - 1710), a comme cousin Nicolas Jeannin de Castille, trésorier et premiers commis de l'épargne depuis 1644, qui a expédié, les 21 janvier et 25 juin 1661, les billets de 150.000 livres donnés pour le paiement des bois du Cotentin[11].
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Les Garrault de Belle-Assise[]
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Son père épouse pc du 26.3.1628, Charlotte Garrault, dame de Belle-Assise, près de Lagny (Seine-et-Marne)[12], fille de Claude, seigneur de Belle Assise, conseiller au même parlement, et de Charlotte Le Clerc. Petite-fille du côté paternel, de Claude Garrault et de Charlotte Moreau (fille de Raoul, sgr de Grosbois) et du côté maternel de Pierre Leclerc du Vivier en France et d’Anne Févriet. Du côté des Garrault se trouve une parenté avec Nicolas de Neuville, duc de Villeroy, maréchal de France, qui assiste comme cousin maternel de l’épouse au mariage Fouquet de 1651[13][14].
Elle est née rue du Temple, paroisse Saint-Nicolas-des-Champs, au comté de Montfort, fille de Jean de Beauvilliers et d’Alix d’Estouteville, dame de la Troiche, fille de Robert, seigneur du Bouchet et de Robine de Saint-Brisson. Le nom de Belle-Assise apparaît dans le Procès-verbal de la Coutume de Paris, en l'an 1580, où Claude Garrault en est dit Seigneur haut-justicier. Sa mère, Charlotte Le Clerc est la fille de Pierre Leclerc du Vivier en France et la sœur de Chrestienne Le Clerc du Vivier.
Son arrière-grand-mère maternelle, Marie Balue est la nièce du cardinal Jean Balue et de Geoffroy Cœur, fils de Jacques Cœur[15], financier lui-aussi victime d'un roi ingrat. Sa grand-mère, Charlotte Le Clerc est par sa belle-mère, une Moreau, la nièce de Nicolas de Harlay sieur de Sancy, dont le grand-père Louis de Harlay, seigneur de Beaumont (17 janvier 1520), seigneur d'Invault (20 juin 1506), échevin de Paris (1498) s’est marié avec Germaine Cœur, baronne de Montglas, dame de Beaumont et de Césy, petite-fille de Jacques Cœur[16].
Sa famille du côté de sa mère, les Garrault de Belle-Assise
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MARIAGES[]
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Nicolas Fouquet épouse à Nantes le 24 janvier 1640 Louise Fourché (28 octobre 1619 à Rennes - 21 août 1641), fille de Mathieu Fourché (1585 - 1624), Sieur de Quéhillac, et de Guyonne Bourriau. Leur enfant est :
: Marie Fouquet (1640 - 1716) épouse le 22 février 1657 Louis Armand de Béthune (1640-1717), Duc de Charost. Le contrat est signé le 10 janvier 1640 à Nantes entre les parents. Louise Fourché apporte en dot 160.000 livres en argent et rentes sur particuliers plus la terre de Quéhillac. Nicolas Fouquet reçoit de ses parents la propriété de sa charge de maître des requêtes estimée à 150.000 livres, avec en plus une rente de 4.000 livres au denier 18, ce qui représente environ 20.000 livres de capital. Louise Fourché comme Nicolas Fouquet ont de forts liens de parenté en Bretagne. Le père de Louise Fourché est Conseiller au parlement de Bretagne, Nicolas Fouquet par ses cousins Chalain et par les liens de son père avec les compagnies de commerces de l'Atlantique.
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Mariage à 15 ans[]
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En novembre 1650, Nicolas Fouquet peut franchir un pas important en achetant pour 450.000 livres la charge de procureur général du parlement de Paris, avec la bénédiction de Mazarin comme de la régente[17][18]. Il entre ainsi dans l'élite de la robe.
Nicolas Fouquet en profite pour assoir son statut social par un second mariage, conclu en février 1651 Marie-Madeleine de Castille n'a que 15 ans, lui en a 36. Sa dot, 100 000 livres dont 30.108 payés comptant en espèces, est inférieure à celle de Marie Fourché , mais elle apporte en compensation un vaste cercle de relations. Elle est la cousine du trésorier de l'Épargne Nicolas Jeannin de Castille, marquis de Montjeu.
Le surintendant des finances achète la maison de Saint-Mandé puis, en 1658, Belle-Île-en-Mer.
La femme du surintendant reste dans l'ombre tant que son mari est riche et puissant. Mais Madame Fouquet est si l'on en croit l'abbé de Choisy, fière et insolente.
Marie-Madeleine de Castille-Villemareuil est l’amie d’Hugues de Lionne, le diplomate. Elle le cache à Belle-Assise, sa terre sur les bords de la Marne en juin 1651, pendant la Fronde. Elle est amie aussi avec les Guérin ou les Barentin, de vieilles familles, et cela permet à son mari d’accroître son emprise sur le monde parlementaire.
- Nicolas Jeannin-de-Castille et Marie-Madeleine de Castille-Villemareuil sont les descendants de Pierre Castille. Le fils devient marquis de Montdejeuet trésorier de l'épargne ; la seconde épouse de Nicolas Fouquet[19][20].
Et puis, elle a de splendides espérances d’héritage, une fortune d’environ 1.500.000 livres, parmi lesquels l’important fief de Belle-Assise[21]. Elle est l’unique héritière de sa mère[22].
La mariée est selon ses contemporains une fière beauté brune aux traits purs et réguliers. Selon Jean-Marie Pérouse de Montclos, Marie-Madeleine de Castille va servir sert de modèle pour des artistes.
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Sa descendance[]
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Sa fille du premier mariage après sa disgrâce, Marie, duchesse de Béthune-Charost, arrive en exil à Montargis. Le père de madame Guyon lui loue un logis. La duchesse, très pieuse, très portée sur le mysticisme, exerce une influence décisive sur Jeanne-Marie Bouvier de La Motte[25].
Nicolas Fouquet a 5 enfants de Marie-Madeleine de Castille. Leurs enfants ne seront pas admis à la cour jusqu'à la mort de Louis XIV :
- François Fouquet né à Fontainebleau vers 1652 - 1656, mort très jeune.
- Louis Nicolas Fouquet de Vaux, (1654 - 1705), baptisé le 18 janvier 1654 est entre autres vicomte de Melun et comte de Vaux. C'est lui qui restaure Vaux, après les pillages et les actes de vandalisme perpétrés avant sa restitution à ses propriétaires. Madame de Sévigné écrit à son sujet à Madame de Grignan, son amie :
- J'arrivai ici dimanche, ma très-chère belle; j'avois couché à Vaux, dans le dessein de me rafraîchir auprès de ces belles fontaines, et de manger deux œufs frais. Voici ce que je trouvai : le comte de Vaux, qui avoit su mon arrivée, et qui me donna un très bon souper ; et toutes les fontaines muettes, et sans une goutte d'eau, parce qu'on les raccommodoit : ce petit mécompte me fit rire. Ce comte de Vaux a du mérite, et le chevalier m'a dit qu'il ne connoissoit pas un plus véritablement brave homme. Les louanges du petit Glorieux ne sont pas mauvaises ; il ne les jette pas à la tète. Nous parlâmes fort, M. de Vaux et moi, de l'état de sa fortune présente, et de ce qu'elle avoit été. Je lui dis, pour le consoler, que la faveur n'ayant plus de part aux approbations qu'il auroit, il pourrait les mettre sur le compte de son mérite, et qu'étant purement à lui, elles seroient bien plus sensibles et plus agréables : je ne sais si ma rhétorique lui parut bonne. Le petit Glorieux, qui le juge brave homme est le chevalier de Grignan, maréchal de camp.
Le comte de Vaux se marie le 25 août 1689 avec Marie-Jeanne Guyon du Chesnoy, fille du seigneur du canal de Briare et de Madame Guyon. Elle se marie en secondes noces, le 14 février 1719 avec Maximilien-Henri de Béthune, (1669 - 1729), chevalier de Sully, puis duc de Sully et Pair de France, prince souverain d'Henrichemont et de Boisbelle, comte de Gien, vicomte de Meaux, chevalier du Saint-Esprit (reçu le 7 juin 1724). La duchesse de Sully ... est moins patiente et moins résignée que sa mère, Madame Guyon. Elle passe toute sa vie dans les procès, parce que son père lui avait donné la seigneurie du canal de Briare, pour sa dot, et que la pauvre femme avait des voisins par milliers. Elle nomme sa légataire universelle sa nièce la marquise de Cugnac-Dampierre. Ils n'ont pas d'enfants.
Il se marie en 1689[26] avec Marie-Jeanne Guyon du Chesnoy (1676 - 1736), fille d'un parlementaire, mais n'a pas de descendance ; remariée le 14 février 1719 avec Maximilien Henri de Béthune, duc de Sully (1669 - 1729). Une obligation du 15 août 1689 (minutes de Taboué) nous apprend que madame Fouquet donne à son fils, à l'occasion du mariage de celui-ci, la somme de cent mille écus (500.000 livres), ce qui prouve que la disgrâce qui a abattu le Surintendant n'a pas ruiné sa femme. A la vérité, par une sage précaution, elle est séparée de biens d'avec son mari, comme on le voie dans plusieurs acte[27].
- Marie-Madeleine Fouquet (1656 - 1720), se marie le 21 juillet 1683, au château de Pomay, Lusigny, avec haut et puissant seigneur Messire Emmanuel de Crussol d'Uzès, chevalier, marquis de Montsalès, d'où un fils et une fille.
- Charles Armand Fouquet (1657 - 1734) entre dans la congrégation de l'Oratoire. Il est l'ami de l'abbé Jean-Paul Bignon, du Père Emmanuel de La Tour, de grand abbé Duguet, de Boileau, de l'abbé Couët, de Pierre Nicole et de Louis de Ligny, comte du Charmel (1646 - 1714). Charles Armand est nommé supérieur du séminaire Saint-Magloire (1699 - 1705). Vers la fin de sa vie, âgé et infirme, Louis Fouquet, évêque-comte d'Agde, doit confier la direction de son diocèse à son neveu, l'abbé Charles-Armand Fouquet, qui la garde jusqu'à la mort de son oncle. Il est donc grand vicaire du diocèse d'Agde. C'est, dit Moréri :
- un homme d'une grande sagesse, très instruit des matières ecclésiastiques et non moins respectable par ses vertus que digne de louanges par son esprit, sa rare prudence et ses talents.
Le cardinal de Noailles lui accorde également sa confiance. Il est assistant du général de l'Oratoire jusqu'en 1717. Ce janséniste convaincu meurt très âgé à l'abbaye Saint-Magloire de Paris.
- Louis Fouquet (1661 - 1738), marquis de Belle-Isle, baron de Villars, seigneur de Роmay, est d'abord chevalier de Saint-Jean de Jérusalem ; mais n'étant point profès, il quitte la croix pour se marier. Il est militaire, mais tout avancement lui est interdit. Au dire de Saint-Simon :
- Il s'était présenté à tout, mais le roi n'avait voulu de lui pour rien.
Selon les Mémoires et journal inédit du marquis d'Argenson :
- il n'entre dans le monde qu'après la disgrâce de son père. La haine que Colbert avait inspirée à Louis XIV contre le nom de Fouquet empêche le marquis de Belle-Isle de parvenir à rien.
Cependant il trouve moyen d'épouser une fille de grande naissance, Catherine Agnès de Lévis (1660 - 1729), le 11 juin 1686, fille du marquis de Charlus. Le mariage de sentiments qu'il obtient contre le gré de la famille apparaît comme une véritable chance étant donné la réputation des Fouquet après la condamnation de Nicolas. Les Lévis sont en effet une famille de noblesse de race fort ancienne. A la vérité son épouse n'a aucun bien. En réalité, il l'enlève car elle est une amie d'enfance. Sa famille se brouille avec elle à cause de ce mariage, et est longtemps sans vouloir la voir. Les nouveaux mariés vont vivre près de l'évêque d'Agde, Louis Fouquet, frère cadet du surintendant disgracié. Ce prélat est d'une grande ressource à sa famille. Il vit à Villefranche-de-Rouergue auprès d'un autre oncle et de son aïeule. C'est dans ces espèces de retraite que naissent ses enfants.
De ce mariage naissent notamment Charles Louis Auguste Fouquet de Belle-Isle (1684 - 1761)] et Louis Charles Armand Fouquet de Belle-Isle (1693 - 1747), dit le chevalier de Belle-Isle, mort en héros, le 19 juillet 1747, à la bataille d'Assietta, est un militaire et diplomate français du XVIIIe siècle.
Ces deux fils, par leur carrière dans les armes, nouveauté chez les Fouquet. Ils permettent de redorer le blason du lignage, et d'acquérir les plus grands honneurs jamais reçus. Charles Louis Auguste Fouquet de Belle-Isle (1684 - 1761)] devient entre autres gouverneur des Trois Evêchés, places fortes de première importance aux confins du Saint-Empire et est nommé duc et pair sous Louis XV, en récompense de ses loyaux services.
A la mort de l'évêque d'Agde, il faut bien que M. et Madame de Belle-Isle reviennent à Paris chez la bonne Marie-Madeleine de Castille. Elle vit encore pratiquant toutes sortes d'œuvres de charité qui la font regarder comme une sainte. Elle meurt et laisse d'abord M. et Madame de Belle- Isle et leurs enfants mal à leur aise. L'île de Belle-Isle, dont ils portent le nom, est la plus mauvaise terre du monde, rapportant peu, et étant pour ainsi dire séquestrée entre les mains du roi, qui y tient garnison.
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ARBRE CENEALOGIQUE DESCENDANT[]
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- Dans le monde d’aujourd’hui, dominé par la précarité et l’individualisme forcené, où la famille quand elle n’est pas éclatée se réduit au couple conjugal et à ses enfants, on a peine à imaginer les grands lignages de l’Ancien Régime, cellules fondamentales de l’organisation sociale, groupant sous une seule autorité et souvent sous un même toit les ménages de plusieurs générations, leurs proches et leurs serviteurs. Ces clans familiaux se comportent comme des organismes vivants, soumis aux lois biologiques, animés par le désir de progresser et la peur de disparaître. Ce sont eux qui gèrent en commun le patrimoine, casent leurs progénitures, leur progéniture, procèdent à la répartition ou à l’échange des titres, des offices ou des dignités[28].
Pierre Leclerc du Vivier (1530 - 1598) x 1561 Anne Fériet de Varangéville (1540 - 1612) | | --> Chrestienne Le Clerc du Vivier (1563 - 1627) | x 1581 Charles Bailly du Séjour (1555 - 1627), fils de Guillaume Bailly | | | | --> Charles II Bailly du Séjour (1582 - 1658) [29]. | | x Françoise Marescot (1598 - 1655), fille de Guillaume Marescot | | | | | | --> Valentine Bailly (ca 1630- 16??) | | | x 1651 Gabriel Lallemant de Brecourt (1620 - 1657)[30]. | | | | | | | |--> Marguerite Valentine Lallemant de Brecourt (1655 - 16??) | | | | x Nicolas Leclerc de Lesseville (1655 - 1737)[31]. | | | | | | | | | |--> Anne Leclerc de Lesseville (1698 - 1728) | | | | | x 1717 Claude François Bidal d'Asfeld (1655- 1743) | | | | --> Anne Bailly (1585 - 1642) | | x 1602 Antoine II Loysel (1568- 1610), fils d’Antoine Loysel [32]. | | | | | | --> Niçaise Loysel (1602 - 16??) [33]. | | | x | | | | | | | |--> Louise Loysel (1622 - 1660) [34]. | | | | x 1636 Raoul II Coustant (1622 - 1660) [35]. | | | | | | | | | |--> Pierre Coustant (1654 - 1721) | | | | | | | | | |--> Raoul III Coustant (1639 - 1703) [36]. | | | | | x 1664 Charlotte Brunel de Varennes (ca 1645 - 1690)[37]. | | | | | | | | | | | |--> Charles Coustant de Belle-Assise (1676 - 1752) | | | | | | x 1701 Marie-Barbe de More (1676 - 1732) [38]. | | | | | | | | | | | | | |--> Descendance Famille Coustant et Famille Mottet | | | | | | | x 1622 Jacques de Garsanlan (1580 - 1642)[39]. | | | | --> Paul Bailly de Saint-Thierry (1588 - 1652) [40]. | | | | --> Chrétienne Bailly (1595 - 1652) | | x (1) Mathieu Bourlon (1570 - 1648)[41]. | | | | | | --> Charles Bourlon (1613 - 1685)[42]. | | | | | | --> Charlotte Bourlon (1610 - 1667) | | | x 1634 Jean Joly de Fleury (1606 - 1649)[43]. | | | | | | | |--> Jean-François Joly de Fleury (1635 - 1702)[44]. | | | | x Madeleine Talon (1644 - 1684), fille d'Omer Talon (1595 - 1652). | | | | | | | | | |--> Joseph Omer Joly de Fleury (1673 - 1704)[45]. | | | | | x 1698 Louise Béraut (1680 - 17??) | | | | | | | | | | | |--> Louise Joly de Fleury | | | | | | x 1717 Claude François Bidal d'Asfeld (1655 - [1743) | | | | | | | | | |--> Guillaume-François Joly de Fleury (1675 - 1761) | | | | | x Marie Françoise Le Maistre (1676 - 1759) | | | | | | | | | | | |--> Jean-François Joly de Fleury (1718 - 1802) | | | | x (2) Bertrand d’Ostove (1590 - 1649)[46]. | | | | --> Madeleine Bailly (1602 - 1671) [47]. | | x 1621 Jacques de Vassan (1580 - 1636) [48]. | | | | | |--> Charles de Vassan (1622 - 1697) [49]. | | | x 1675 Denise Bordier du Raincy (1655 -17??) | | | | | | | |--> Charles de Vassan (1676 - 1756) [50]. | | | | x 1696 Thérèse Ferrières de Saulveboeuf (1690 - 1770) | | | | | | | | | |--> Marie-Geneviève de Vassan (1725 -1795) | | | | | x 1743 Victor Riquetti de Mirabeau (1715 - 1789) | | | | | | | | | | | |--> Honoré Gabriel Riqueti de Mirabeau (1749 - 1791) | | | | | | | | | | | |--> André Boniface Louis Riquetti de Mirabeau (1754 - 1795) | | | | | | x 1788 Jacquette de Robien | | | | | | | | | | | | | |--> Descendance Mirabeau, dont Sibylle Gabrielle Riquetti de Mirabeau surnommée Gyp | | | | --> Guillaume Bailly de Saint-Mars (1603 - 1646) [51]. | | | | --> Pierre Bailly de Saint-Mars (1604 - 17??) [52]. | | x Charlotte de Cotignon | | | | | | --> Descendance Bailly de Saint-Mars... | | | --> Marie Le Clerc (1565 - 1635) | x Paul Aymeret de Gazeau (1555 - 16??)[53]. | | | | | | --> Catherine Aymeret de Gazeau (1600 - 1655) | | x 1629 François Machaut de Villepreux[54]. | | --> Charlotte Le Clerc (1567 - 1635) [55]. | x Claude II Garrault de Belle Assise (1565 - 16??) [56]. | | | | --> Charlotte Garrault de Belle Assise | | x 1628 François de Castille (1590 - 1652) [57]. | | | | | | --> Marie Madeleine de Castille (1590 - 1652) | | | x 1651 Nicolas Fouquet | | | | | | | |--> Louis Fouquet de Belle-Isle (1661 - 1738)[58]. | | | | x 1686 Catherine Agnès de Lévis (1660 - 1729) | | | | | | | | | |--> Charles Louis Auguste Fouquet de Belle-Isle (1684 - 1761)] | | | | | x 1729 Casimire de Béthune | | | | | | | | | |--> Louis Charles Armand Fouquet de Belle-Isle (1693 - 1747) | | --> Anne Leclerc du Vivier (1580 - 1627) | x 1599 Jacques de Chaulnes (1555 - 1647)[59]. | | | | --> Jacques II de Chaulnes (1602 - 1657)[60]. | | x 1630 Anne de Paris (1609 - 1699) | | | | | | --> Anne de Chaulnes (1632 - 1701) | | | x 1647 Charles de Calonne (1614 - 1695)[61]. | | | | | | | |--> Anne de Calonne (1648 - 1737]) | | | | x 1684 François Le Tonnelier de Breteuil (1660 - 1729)[62]. | | | | | | | | | |--> François Victor Le Tonnelier de Breteuil (1686 - 1743) | | | | | x 1714 Marie Anne Angélique Charpentier d'Ennery (1690 - 1764) | | | | | |lev | | | | | |--> Marie Le Tonnelier de Breteuil (1716 - 1793) | | | | | | x 1741 Jules Charles Henri de Clermont-Tonnerre] (1720 - 1794) | | | | | | | | | | | | | |--> Anne Antoine Jules de Clermont-Tonnerre (1748 - 1830) [Image:blason clermont-tonnerre.png|30px]] | | | | | | | | | | | | | |--> Gaspard Paulin de Clermont-Tonnerre | | | | | | | x Anne-Marie-Louise Bernard de Boulainvilliers | | | | | | | | | | | | | | | |--> Aimé Marie Gaspard de Clermont-Tonnerre | | | | | | | | | | | |--> Rosalie Le Tonnelier de Breteuil (1725 - 1792) | | | | | | x (1) 1743 Charles Armand de Pons (1692 - 1760)[63]. | | | | | | | | | | | | | |--> Antoinette de Pons (1751 - 1824)[64]. | | | | | | | x 1766 Paul François de Quelen de la Vauguyon] | | | | | | | | | | | | | x (2) 1771 Louis Armand de Rohan (1731 - 1794)[65]. | | | | | | --> Françoise de Chaulnes (1633 - 1716) | | | x 1655 Pierre Le Gendre de Lormoy (1623 - 1713)[66]. | | | | | | | |--> Gaspard François Le Gendre de Lormoy (1650 - 1740)[67]. | | | | x 1695 Marie Anne Pajot (1670 - 1710)[68]. | | | | | | | | | |--> Paul Gaspard Le Gendre de Lormoy (1696 - 1746)[69]. | | | | | x 1734 Marie Élisabeth Roslin[70]. | | | | | | | | | | | |--> Françoise Jeanne Le Gendre de Lormoy (1736 - 17??) | | | | | x 1760 Antoine-Jean Amelot de Chaillou (1732 - 1795) | | | | | | | |--> Françoise Anne Le Gendre de Lormoy (1660 - 1???) | | | | x 1682 André Pierre Hébert du Buc (1650 - 1707) | | | | | | | | | |--> Anne-Thérèse Hébert du Buc (1633 - 1683) | | | | | x 1670 Pierre Larcher (1710 - 1706)[71]. | | | | | | | | | | | |--> Anne Larcher (1706 - 1754) | | | | | x 1719 Marc-Pierre de Voyer de Paulmy d'Argenson (1696 - 1764) | | | | | | | | | | | | | |--> Marc-René de Voyer d'Argenson (1722 -1782) | | | | | | x 1745 Constance de Mailly, fille du Maréchal de Mailly] | | --> Jeanne Le Clerc (ca 1580 - 1618) | x 1613 Baron Jean de Piédefer[72].
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AVANT L’ARRESTATION DE FOUQUET[]
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Marie-Madeleine de Castille-Villemareuil et Nicolas Fouquet, nommé par Anne d'Autriche surintendant des finances vivent d'abord dans l’hôtel rue du Temple que Marie-Madeleine de Castille-Villemareuil lui a apporté en dot[73]. Ce vaste ensemble, construit au milieu du XVIe siècle pour le connétable de France Anne de Montmorency, est situé paroisse Saint-Nicolas-des-Champs, au coin des futures rues Michel-le-Comte, du Temple et de Montmorency. Cet hôtel particulier a appartenu jusqu'en 1624 à la maison de Montmorency. Nicolas Fouquet et sa femme, y habitent de 1651 à 1658.
Les dix premières années de son mariage, le couple Fouquet connaît aussi une vie fastueuse, organisée entre leurs possessions terriennes proches de Paris : la seigneurie de Saint-Mandé principalement, puis le comté de Vaux, où un magnifique château est en cours de construction. Dans ces lieux, le couple Fouquet reçoit amis et clients.
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Son salon littéraire[]
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Marie-Madeleine de Castille-Villemareuil s’intéresse aux beaux-arts et à la poésie. Deux petites pièces en vers de La Fontaine lui sont adressées.
Marie-Madeleine de Castille tient un salon littéraire, où se rencontrent Georges de Brébeuf, l’abbé de Boisrobert, Paul Scarron, Jean Ogier de Gombault, le président de Périgny, Samuel Isarn, Charles Faucon de Ris, Gilles Ménage, Paul Pellisson, Philippe Quinault[74]. Ils célèbrent sa beauté. Mazarin, le duc d'Orléans, Henriette de France, Henriette d'Angleterre, le roi Louis XIV, et des artistes : Le Brun, La Fontaine, Madame de Sévigné, Corneille, Molière leur rendent visite. Le salon des Fouquet devient le centre du mouvement littéraire français[75].
Le peintre Le Brun initie Marie-Madeleine aux rudiments de la peinture et réalise son portrait présumé sous la forme d’une allégorie : L'Amour coupant les ailes de La Fidélité pour ne pas qu'elle s'envole. Le titre et le thème du tableau font référence aux infidélités de Nicolas Fouquet, bien connues de son épouse. Celle-ci ne semble pas lui en tiendra pas rigueur lorsqu’il s’agira de prendre sa défense. C'est probablement avant l'année 1658 que Charles Le Brun peint une Vénus coupant les ailes de l'Amour (Ponce, Museo de Arte), peut-être installée comme dessus-de-cheminée au château de Vaux, ou destinée à orner les appartements privés de madame Fouquet, née Marie-Madeleine de Castille, mariée au surintendant en 1651. Dans ce tableau, l'Allégorie de la Beauté coupe les ailes de l'Amour, dont le carquois et les flèches sont livrés au feu, aux côtés de la Sagesse (casquée), et de l'Hymen tenant une torche, ainsi qu'une corne d'abondance surmontée d'un petit écureuil (symbole de Nicolas Fouquet). Symbolisant ainsi l'Amour conjugal et la fidélité maritale, on a proposé de voir dans la figure de la Beauté un portrait historié de madame Fouquet elle-même. L'œuvre est gravée en 1763 par Antoine Marceney de Guy sous le nom L'Amour fixé[76]. Une copie d'époque est aujourd'hui conservée au musée du château de Vaux-le-Vicomte.
En 1657, Marie-Madeleine de Castille effectue une donation en faveur d'Anne de Castille, prieure de Mont-Denis à Crécye-n-Brie, qui n'est autre que sa tante paternelle, sœur de son père François. On voit dans son acte de donation que le bien être matériel des ecclésiastiques dépend de la générosité de leur famille. Toutefois ils les accompagnent mais ne les enrichissent pas[77].
Le 11 juillet 1661, Fouquet reçoit une nouvelle fois la Cour. Louis XIV n'ayant pu assister à la fête, une autre est donnée le 17 août pour l'inauguration du château de Vaux-le-Vicomte. Marie-Madeleine organise une grandiose et somptueuse fête et un dîner de 80 tables, 30 buffets et cinq services de faisans, cailles, ortolans, perdrix.... avec de la vaisselle en or massif pour les hôtes d'honneur et en argent pour le reste de la cour. Molière et Jean-Baptiste Lully font jouer Les Fâcheux, une comédie-ballet composée exprès pour la circonstance. Pour le dessert, François Vatel invente surprise : de la crème chantilly.
Deux petites pièces en vers de La Fontaine lui sont adressées à Marie-Madeleine de Castille[78][79]. Le titre de Surintendant n’apparaît chez La Fontaine que dans l’intitulé des poèmes de l’époque de Vaux : M. le Surintendant, A Madame la Surintendante, peut-être parce que La Fontaine veut donner de ses rapports avec Fouquet une image moins formelle[80].
La Fontaine, poète à titre, célèbre tous les heureux événements de la maison Fouquet. A la naissance du fils de Fouquet, à Fontainebleau, il adresse ce quatrain à madame la surintendante :
- Vous avez fait des poupons le héros.
- Et l'avez fait sur un très-bon modèle ;
- Il tient déjà mille menus propos,
- Sans se méprendre il rit à la plus belle.
Les Fouquet font construire le splendide château de Vaux (1656 - 1659). Ils pensionnent La Fontaine, font travailler Molière, Le Brun, Le Nôtre, d'autres encore.
La maîtresse de maison, Marie-Madeleine, joue aussi beaucoup, sans regarder à la dépense. Elle crée une loterie, dont l’abbé de Boisrobert et Paul Scarron tirent le gros lot. Gui Patin écrit :
Il y a deux femmes à la cour avec lesquelles le roi n’a pas regret de s’entretenir et de jouer, ce sont la comtesse de Soissons, nièce de Son Eminence, et Madame Fouquet....
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Lettres de la future Maintenon[]
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Madame Scarron fait visite régulièrement à Madame Fouquet à Saint-Mandé, mais elle n'a nulle intimité avec elle, écrit Paul Scarron. Il ajoute qu’elle est fort satisfaite de la civilité de Madame la surintendante... mais comme elle ne va que quand ses amis la mènent, faute de carrosse, elle ne peut lui faire sa cour autant qu'elle le souhaite.
Car ses visites ne sont en rien désintéressées. Il est fort possible que la future Madame de Maintenon écrive à Marie-Madeleine de Castille-Villemareuil, mais seul La Beaumelle citent les trois lettres de Madame Scarron à Madame Fouquet qui suivent.
Scarron est protégé par le surintendant Fouquet.
Lettre Madame Scarron. A Madame Fouquet. 25 mai 1658 :
- Madame, je ne vous importunerai plus de l'affaire des déchargeurs; elle est heureusement terminée par la protection de ce héros, auquel nous devons tout, et que vous avez le plaisir d'aimer. Le prévôt des marchands a entendu raison, dès qu'il a entendu le grand nom de M. Fouquet. Je vous supplie, Madame, de trouver bon que j'aille vous en remercier à Vaux. Madame de Vassé m'a assurée que vous me continuez vos bontés et que vous ne me trouveriez pas de trop dans ces allées, où l'on pense avec tant de raison, où l'on badine avec tant de grâce.
Le mot de héros employé pour le surintendant est du langage du temps. Scarron, dans une lettre du 13 oct. 1659, appelle aussi Fouquet mon héros.
A Madame Fouquet Paris, 4 septembre 1659 :
- Madame, la perte que vous venez de faire est une perte publique par la part que la cour et la ville y prennent. Si quelque chose pouvoit en adoucir l'amertume, ce seroit sans doute la preuve que ce triste évènement vous donne de l'estime que toute la France a pour vous et pour monseigneur le surintendant. La mort du duc d'Anjou n'auroit pas plus été pleurée. Pour moi, Madame, qui suis votre redevable par tant de titres, j'ai bien plus besoin de consolation que je ne suis en état d'en donner. J'aimois cet enfant avec des tendresses infinies : j'avois souvent lu dans ses yeux une félicité et une gloire, à la quelle Dieu n'a pas voulu qu'il parvint. Que son saint nom soit béni! Le ciel vous l'a ravi, madame : il ne vous l'a ravi que pour le rendre plus heureux.
A Madame Fouquet. Paris, 18 janvier 1660 :
- Madame, les obligations que je vous ai ne m'ont pas permis d'hésiter sur la proposition que madame Bonneau m'a faite de votre part; elle m'est si glorieuse, je suis si dégoutée de ma situation présente, j'ai tant de vénération pour votre personne, que je n'aurois pas balancé un instant quand même la reconnoissance que je vous dois ne m'auroit point parlé. Mais, Madame, M. Scarron, quoique votre redevable et votre très humble serviteur, ne peut y consentir; mes instances ne sont point fléchi; mes raisons ne l'ont point persuadé. Il vous conjure de m’aimer moins, ou de m'en donner des marques qui coûtent moins à l’amitié qu’il a pour moi. Lisez sa requête, Madame, et pardonnez-en la vivacité à un mari qui n'a d'autre ressource contre l’ennui, d'autre consolation dans tous ses maux, qu'une femme qu'il aime. J'ai dit à madame Bonneau, que si vous vouliez abréger le terme, j'aurois peut-être son consentement ; mais je vois bien qu'il est inutile de m'en flatter, et que j'avois trop présumé de mon pouvoir. Je vous prie, Madame, de me continuer votre protection : personne ne vous est plus attaché que moi, et ma reconnoissance ne finira qu'avec ma vie.
Ce n'est qu'en 1672 que Louis XIV tombe amoureux de Françoise Scarron.
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Ses grandes réceptions[]
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Marie-Madeleine de Castille-Villemareuil sait organiser des fêtes et grandes réceptions.
En 1661 le 17 août, Nicolas Fouquet invite le roi Louis XIV, la reine mère Anne d'Autriche et toute la cour du roi pour l'inauguration du château de Vaux-le-Vicomte. Elle organise une grandiose et somptueuse fête et un dîner de 80 tables, 30 buffets et cinq services de faisans, cailles, ortolans, perdrix... avec de la vaisselle en or massif pour les hôtes d'honneur et en argent pour le reste de la cour. 84 violons jouent de la musique de Jean-Baptiste Lully (surintendant de la musique du Roi). Molière et Lully font jouer Les Fâcheux, une comédie-ballet composée exprès pour la circonstance. Pour le dessert, François Vatel invente une surprise : de la crème chantilly. Elle a su faire confiance à François Vatel, pour régler les moindres détails. Et cet ancien écuyer de cuisine au château de Vaux-le-Vicomte engagé par le maître d'hôtel de son mari est devenu à la fois chef du protocole et maître d'hôtel des Fouquet. Madame Fouquet fait les honneurs de sa maison et amuse la cour elle organise une loterie où il n’y a que des gagnants.
Louis XIV est furieux de voir tant de splendeur alors que ses propres demeures sont vides. L'origine de tant d'argent lui paraît suspecte. L'offre de Fouquet de lui donner Vaux ne fait que l'irriter davantage. Selon l'abbé de Choisy, Louis XIV déclare à Anne d'Autriche :
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ARRESTATION PROCÉS EMPRISONNEMENT[]
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Le 5 septembre 1661 survient la chute brutale du surintendant des Finances. Nicolas Fouquet a accumulé un patrimoine et une fortune sur les côtes atlantiques, et même des armes; mais surtout il est un militant actif du courant ultra-catholique qui exerce son influence depuis la Ligue. La fameuse fête de Vaux, de Fouquet n’est en rien la cause de son arrestation, comme on le dit souvent. Tout a été décidé dès la mi-juin.
Onze jours plus tard, le 28 août, Fouquet part pour Nantes, accompagné de sa femme et de son ami Lionne. Il est en mauvaise santé, souffrant de crises répétées de paludisme.
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Arrestation de son mari (1661)[]
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Alors que la cour est à Nantes pour les États de Bretagne, le 5 septembre 1661, Louis XIV ordonne à d'Artagnan d'arrêter le surintendant pour malversations[83]. L'opinion applaudit.
La femme de Nicolas, sa mère, ses frères sont exilés et assignés à résidence. Des amis, des proches sont arrêtés. D’autres s’enfuient comme Gourville ou Saint-Evremond. Pour les fidèles, les gens d’affaires, les littérateurs qui vivaient de ses largesses, c’est l’effondrement. La Fontaine gémit à son ami Maucroix :
- Il est arrêté, et le roi est violent contre lui, au point qu’il dit avoir entre les mains des pièces qui le feront pendre.
Visiblement surpris, Fouquet offre de faire remettre Belle-Île-en-Mer au roi et parvient à faire prévenir ses proches, qui n'utilisent pas ce répit pour détruire ses documents les plus compromettants[84].
Accusé de péculat (détournement de fonds publics) et de lèse-majesté (atteinte à la sureté de l’Etat), Nicolas Fouquet se voit immédiatement privé de liberté, emprisonné au château d’Angers, puis à Vincennes et à la Bastille. L’arrestation de Fouquet bouleverse le fonctionnement du couple et donne des possibilités d’action inédites à une femme jusque-là restée dans l’ombre.
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Le procès de Fouquet (1661 - 1664)[]
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Après cette arrestation, Marie-Madeleine de Castille montre un courage et un dévouement qui honorent sa mémoire. Ses enfants, dont un bébé de deux mois, lui sont pris et la reine mère Anne d'Autriche doit intervenir pour qu’il ne soit pas jetés à la rue. Ses biens sont saisis et elle doit emprunter de l’argent pour survivre.
Pendant toute la durée de l’instruction et du procès (1661 - 1664), afin d’épargner la peine de mort à son mari, elle multiplie les suppliques demandant tour à tour sa libération, la dissolution de la Chambre de justice et la clémence des juges. Madame Fouquet s'efforce, de concert avec la mère de Fouquet, d'exciter la pitié des juges et de désarmer la colère du roi. Ces deux femmes se tiennent presque chaque jour à la porte de l'Arsenal, où siège la chambre de justice, et présentent des requêtes en faveur de l'accusé. La décadence de son mari fait bien changer ses manières : et étant venue à l'audience de M. Pontchartrain, elle se met humblement dans la foule ; mais le futur contrôleur général des finances dès qu'il la voit, et la fait mettre dans son cabinet, à la barbe de plusieurs duchesses qui ne l'avoient pas regardée.
Hugues de Lionne demande au roi que Madame Fouquet ne soit pas séparée de son mari. Elle demande en vain, à partager la prison de son époux[85].
Elle est exilée à Limoges, les frères Fouquet Louis et François Fouquet (archevêque) confinés dans leurs diocèses. Gilles Fouquet est déchu de sa charge de Premier écuyer de France, et même Basile Fouquet doit s'exiler en Guyenne. Certains de ses amis les plus proches, comme Paul Pellisson, sont emprisonnés, les autres assignés à résidence[86].
Marie-Madeleine de Castille se jette aux pieds du roi dès son retour d’exil en l’implorant : Sire ! Sire ! Miséricorde !. Malgré le plaisir qu’il a pris par le passé à converser avec elle, il se contente de la relever et de lui dire quelques brèves paroles. La reine mère tente en vain d’éveiller sa compassion.
Choisy accuse de fierté et d'insolence Marie-Madeleine de Castille ; mais il dit qu'elle change beaucoup après la chute de son mari. Depuis la condamnation de Fouquet, elle assiège le roi de placets et de sollicitations pour obtenir que la prison du surintendant soit changée en exil[87].
Les Défenses de Nicolas Fouquet sur l’affaire des octrois paraissent en novembre 1662[88]. Elle fait circuler les défenses de son mari. Les premières presses sont saisies par le commissaire, alors elle fait installer une imprimerie dans sa propriété de Montreuil-sous-Bois. C’est de la que partent désormais tous les brûlots contre Colbert et le gouvernement, qui sont très bien accueillis par l’opinion publique. Ce n’est qu’un début et les imprimeries clandestines se multiplient, malgré les arrestations.
Le procès dure trois ans. Mais la chambre spéciale, composée de juges à la solde de Colbert, multiplie les actes arbitraires. L'accusé fait figure de martyr. Certains juges comme Lamoignon et Lefèvre d'Ormesson refusent de continuer de siéger.
Marie-Madeleine de Castille s’installe à Montigny, près de Fontainebleau.
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La condamnation de Fouquet (1664)[]
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Le 20 décembre 1664, l'accusé est condamné au bannissement perpétuel et à la confiscation de ses biens. Jugeant la sentence trop clémente, Louis XIV intervient et commue la peine en détention à vie dans la forteresse de Pignerol.
Marie-Madeleine de Castille, à qui on interdit de le rejoindre, est exilée à Montluçon (1664 - 1671). Ses enfants, dont un bébé de deux mois, lui sont pris et la reine mère Anne d'Autriche (1601 - 1666) doit intervenir pour qu’il ne soit pas jetés à la rue. Ses biens sont saisis et Marie-Madeleine doit emprunter de l’argent pour survivre. Pour payer les dettes de son mari, Marie-Madeleine de Castille engage le château de Vaux et ses dépendances[89].
Marie-Madeleine de Castille survit à son mari trente-six ans, entourée du respect que méritent ses vertus. Elle lutte dans un premier temps pour sauver les restes de la fortune familiale. C’est une rude bataille, parsemée de luttes judiciaires et d’embûches chicanières. Leurs biens ont été saisis par l’État, le roi ou donnés à des œuvres pieuses. Louis XIV met la main sur les plus belles pièces de leurs collections et va jusqu’à faire remplacer l’écureuil des Fouquet par des fleurs de lys sur les tapisseries.
Le contrat de mariage est signé à Paris le 4 février 1651 ; Marie-Madeleine est une très jeune femme de quinze ans. L’épouse dispose de propres d’une importante valeur. Ceux-ci seront l’enjeu de multiples démarches entreprises par la jeune femme à la suite de l’arrestation de son époux afin de les préserver des créanciers et des scellés apposés par ordre du roi sur tous les biens de Fouquet. Les appuis de la parentèle de l’épouse dans la haute robe s’avèrent très utiles à son mari :
- il s’agit d’une famille influente, dont les alliances ne peuvent que favoriser l’ascension de Nicolas, analyse Daniel Dessert[90].
Signent au contrat de mariage Henri de Castille, oncle de la fiancée, Nicolas de Neufville, Jacques Bailly et Charles Bernard ses cousins maternels, Jean de Castille et Nicolas Jeannin de Castille cousins paternels. Chacun de ces parents exerce de hautes charges dans les cours souveraines ou dans le service domestique des princes[91].
Cependant, dès le mois de décembre 1661, elle obtient une séparation de biens qui lui permet de protéger ses biens propres de la saisie judiciaire opér6ée par le souverain sur les possessions du couple Fouquet. À partir du 19 octobre 1662, Marie-Madeleine bénéficie en outre de la part de son époux d’une procuration pour la gestion des biens qui restent la propriété de ce dernier. En bonne gestionnaire, Marie-Madeleine veille activement à protéger les intérêts de ses descendants, dans une perspective nobiliaire de défense du rang et de transmission de la fortune.
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PRISON DE PIGNEROL (1664 - 1680)[]
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Le 14 avril 1664, ses gardiens permettent à Fouquet de serrer sa femme et ses enfants dans ses bras. C’est la dernière étreinte avant 15 longues années.
Louis XIV et surtout Louvois vont même faire détruire leurs correspondances systématiquement, même celle des enfants à leur père.
Louis XIV et surtout Louvois font même faire détruire leurs correspondances systématiquement, même celle des enfants à leur père. Toutefois en 1669 une nouvelle met les courtisans en émoi : Nicolas Fouquet essaie de correspondre avec sa femme. Cinq complices sont pendus[92] et d’autres cadenassés dans de sombres cachots.
En octobre 1672, elle reçoit une lettre de l’emmuré de Pignerol.
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Ex Marquis de Belle-Île[]
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Nicolas Fouquet devient marquis de Belle-Île, avec l'obligation d'entreprendre de gros travaux pour terminer le fort au lieu-dit Haut-Boulogne.
Après sa condamnation pour soi-disant malversations, la seigneurie est conservée par sa femme Marie-Madeleine de Castille qui habite le château Fouquet dont il ne reste qu'un pavillon en ruine, mais la place militaire est reprise par le roi qui la met sous l'autorité du gouverneur de Bretagne, et c'est Vauban qui réédifie une citadelle à la fin de ce XVIIe siècle. Le port est devenu royal, la ville de Palais en a conservé le pavillon aux armes de France et de Navarre.
Un établissement hospitalier est fondé en 1659 à l'initiative de Mme Fouquet avec l'aide de saint Vincent de Paul auquel elle demande d'envoyer des filles de la Charité pour le soulagement des malades et l'instruction des enfants pauvres, à l'hôpital royal Saint-Louis, qui reçoit son agrément en 1724 et dont il ne subsiste aujourd'hui que le plan d'ensemble, une aile construite en 1767 et le portail d'entrée.
Elle se montre un bon administrateur de Belle-Isle où elle séjourne souvent au château Fouquet, elle y fait agrandir l'hôpital fondé par St-Vincent-de-Paul du temps des Gondi.
Madeleine de Castille, veuve de Fouquet, meurt le 12 décembre 1716 et en 1718, l’île est rachetée par le roi à son petit-fils Louis Fouquet, marquis de Belle-Isle (1661 - 1738), puis rattachée au domaine royal.
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Château de Pomay (1671)[]
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Le 25 juillet 1671, Marie-Madeleine de Castille doit s’exiler à nouveau au château de Pomay, à Lusigny, à côté de Montluçon. C'est une bâtisse en briques polychromes, typique de la Sologne bourbonnaise, en brique et pierre, tout neuf, avec des tours isolées, des douves, un glacis, un parc et un grand portail en fer forgé. Marie-Madeleine de Castille, épouse de Nicolas Fouquet, l'achète. Elle reçoit en 1676 la visite de la madame de Sévigné[93]. Ce n’est en rien une petite maison, comme l’écrit Madame de Sévigné, mais un château de la puissante famille de Bartillat[94]. L’harmonie de ses agencements et du rouge de ses briques et tuiles en font un site chamarré, de détente et d’évasion.
Marie Madeleine de Castille, seconde épouse de Nicolas Fouquet, suite au veuvage de celui-ci, possède Pomay une quarantaine d’années en raison de son bannissement de la cour.
En 1671, elle acquiert le château de Pomay, à Lusigny (Allier), où elle parvient à mener une vie seigneuriale et mondaine, devenant la marraine de plusieurs enfants de tenanciers et recevant des amis restés fidèles au couple, à l’image de Mme de Sévigné. Tenue éloignée de son époux, Marie-Madeleine de Castille révèle une capacité d’action essentielle au maintien matériel et financier de sa famille ; à force d’obstination, elle finit par obtenir une transaction avec la justice royale concernant ses biens (mars 1673), puis l’autorisation de rejoindre son mari à Pignerol, un an avant sa mort (1680).
Bien que séparée de biens avec Fouquet, elle doit vendre la plupart de ses biens, dont ses fiefs de Montreuil-sous-Bois, d’Arcy et d’Orléans à Laurent Berthemet, maître des comptes le 12 novembre 1672.
Heureusement, Madame Fouquet est détentrice de suretés et de privilèges du fait de ses conventions matrimoniales. Le despote finit par les lui laisser. Une transaction est conclue le 19 mars 1673. Elle est désintéressée de ses droits qui s’élèvent à 1.250.000 livres. Elle récupère une centaine de milliers de livres, le château de Vaux-le-Vicomte, la maison de Saint-Mandé, Belle-Île-en-Mer, La Guerche, Largoët, Elven, Trévérec, le Château de Cantizac, à Séné, Bouy-le-Neuf, Lanvaux, Keroual, la terre de Coët-Canton, la forêt de Trédion, les domaines du Grand Auvers, des Moulins-Neufs, de Maincy, la vicomté de Melun, des parts dans la société des toiles d’Amérique, l’exploitation des bois de Normandie, ses offices d’huissier au Parlement de Paris, d’huissier conseiller en Hôtel de Ville.
Mais Marie-Madeleine de Castille récupère donc la terre et le château de Largoët (en Elven) et ses 45 000 ha. Après la mort de Fouquet la forteresse de Largoët est vendu à Michel de Trémeurec et depuis le château ne s'est jamais vendu.
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Avant la mort de son mari (1671/1680)[]
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1673, après dix années d'exil, Marie-Madeleine Fouquet peut rentrer à Vaux. Avec son fils aîné, le comte de Vaux, elle reprend le domaine en main, le fait fructifier, règle les dettes de son mari en vendant notamment des œuvres qu'il a commandées. Le château de Vaux-le-Vicomte a été pillé et dégradé (toutes les installations hydrauliques, les tuyauteries de plomb et de cuivre ont disparu).
En 1677, Mme Fouquet et son fils Gilles rendent visite à la favorite du roi, la Montespan, qui prend les eaux à Bourbon. Selon Madame de Sévigné qui assiste à la rencontre, il a été beaucoup question de Nicolas Fouquet[95] :
- Mme de Montespan la reçut très honnêtement ; elle l’écouta avec douceur et avec une apparence de compassion admirable. Dieu fit dire à Mme Foucquet tout ce qui se peut au monde imaginer de mieux, et sur l’instante prière de s’enfermer avec son mari et sur l’espérance qu’elle avait que la Providence donnerait à Mme de Montespan, dans les occasions, quelque souvenir et quelque pitié de ses malheurs. Enfin, sans rien demander de positif, elle eut un art à faire voir les horreurs de son état et la confiance qu’elle avait en sa bonté, qui ne peut venir que de Dieu ; ses paroles m’ont paru toutes choisies pour toucher un cœur, sans bassesse et sans importunité. Je vous assure que le récit vous en aurait touchée.
En 1678, le comte de Bussy écrit à Madame de Sévigné :
- Je ne sais s'il ne vous est point revenu que madame Fouquet a été à Autun rendre visite à l'évêque. Celui-ci, en galant homme, la traita comme si elle eût été encore surintendante des finances. Il alla au-devant d'elle avec six carrosses et deux cents chevaux de la ville. Et j'y étois, j'en sais bien mieux le conte. La dame fut fort aise de me voir, et me dit que monsieur d'Autun faisoit trop d'honneur à une malheureuse comme elle. Je lui repondis qu'il partageoit cet honneur avec elle, et qu'il n'étoit pas si généreux qu'elle pensoit. Je ne sais si elle m'entendit, et si elle n'a pas plus d'esprit qu'elle n'en avoit dans sa prospérité, mais je lui trouvai autant de fraîcheur avec dix huit ans de plus.
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Enfermée avec son mari (1679/1680)[]
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Madame Fouquet va devoir attendre quinze ans avant que le roi ne l'autorise à rendre visite à son mari[96]. C’est certainement l'intervention de Madame de Montespan qui rend possible la visite tant désirée de madame Fouquet à son mari en 1679[97].
Marie-Madeleine se fait enfermer avec lui dans la prison de Pignerol et y reste jusqu'à la mort de Nicolas Fouquet en 1680[98].
Les faveurs envers Fouquet s’amplifient d’année en année. Fin 1679, c'est la famille du prisonnier est invitée à séjourner au donjon. Fouquet et Lauzun jouissent cette année-là d’un régime de semi-liberté et l’on peut voir l’ancien surintendant parcourir les rues de la citadelle en compagnie de sa famille. Il n’a pas vu les siens depuis quatorze ans ! À la cour, on parle d’une grâce et l’on guette son retour. En décembre Fouquet demande même l’autorisation de quitter Pignerol pour se rendre à Bourbon.
Aux premiers jours de janvier 1680, Fouquet se fâche mortellement avec Lauzun qui a l’outrecuidance de faire des avances à sa fille, alors qu’elle lui rend visite.
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APRÉS LA MORT DE SON MARI (1680 - 1716)[]
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La mère et la femme de Fouquet contrastent par leurs qualités simples et modestes avec le reste de la famille[99].
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L'héritage de Fouquet[]
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Marie-Madeleine de Castille survit à son mari trente-six ans. Elle lutte dans un premier temps pour sauver les restes de la fortune familiale. C’est une rude bataille, parsemée de luttes judiciaires et d’embûches chicanières[100]. Leurs biens ont été saisis par l’État, le roi ou donnés à des œuvres pieuses. Louis XIV met la main sur les plus belles pièces de leurs collections et va jusqu’à faire remplacer l’écureuil des Fouquet par des fleurs de lys sur les tapisseries.
Heureusement, Madame Fouquet est détentrice de suretés et de privilèges du fait de ses conventions matrimoniales. Le roi finit par les lui laisser. Une transaction est conclue le 19 mars 1673. Elle est désintéressée de ses droits qui s’élèvent à 1 250 000 livres. Elle récupère une centaine de milliers de livres, le château de Vaux-le-Vicomte, la maison de Saint-Mandé, Belle-Île-en-Mer, La Guerche, château de Largoët, Elven, Trévérec, le manoir de Cantizac, à Séné (Morbihan), Bouy-le-Neuf, Landes de Lanvaux, Keroual, la terre de Coët-Canton, la forêt de Trédion, les domaines du Grand Auvers, des Moulins-Neufs, de Maincy, la vicomté de Melun, des parts dans la société des toiles d’Amérique, l’exploitation des bois de Normandie, ses offices d’huissier au Parlement de Paris, d’huissier conseiller en Hôtel de Ville[101].
En 1686, elle vend Largoët à M. de Tréméreuc, conseiller au Parlement de Bretagne. En 1704, elle vend la place de Belle-Isle au roi Louis XIV.
En 1705, le comte de Vaux meurt sans postérité et sa mère décide de vendre le château de Vaux-le-Vicomte, au maréchal Claude Louis Hector de Villars, duc et pair de France, 500.000 livres[102].
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Sa fin de vie (1702 - 1716)[]
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Revenue de son exil de Meaux, elle loue pour six ans la maison dite de l'Arcade, à côté de l’Église du Val-de-Grâce, et propriété de l’abbaye, le 7 mars 1702, pour 500 livres. Elle occupe aussi la maison voisine. Elle reloue la maison jusqu’à se mort et son fils, puis son petit-fils la remplaceront comme locataires.
Marie-Madeleine de Castille meurt, le 12 décembre 1716, dans cette maison proche de l’abbaye du Val-de-Grâce où elle a passé les dernières années de sa vie. Saint-Simon écrit :
- Peu après mourut à Paris Mme Foucquet, dans une grande piété, dans une grande retraite, et dans un exercice continuel de bonnes œuvres toute sa vie. Elle était veuve de Nicolas Foucquet, célèbre par ses malheurs, qui, après avoir été huit ans surintendant des Finances, paya les millions que le cardinal Mazarin avait pris, la jalousie de MM. Le Tellier et Colbert, un peu trop de galanterie et de splendeur, de trente-quatre ans de prison à Pignerol, parce qu'on ne put pis lui faire par tout le crédit des ministres et l'autorité du Roi, dont ils abusèrent jusqu'à avoir mis tout en œuvre pour le faire périr. Il mourut à Pignerol en 1680 à soixante-cinq ans, tout occupé depuis longues années de son salut. Lui et cette dernière femme, grand-mère de Belle-Isle (leur petit-fils, Charles Louis Auguste Fouquet, duc de Belle-Isle) seraient maintenant bien étonnés de la monstrueuse et complète fortune qu’il a su faire, et par quels degrés il y est parvenu. Cette Mme Foucquet était sœur [cousine en réalité] de Castille père du père de Mme de Guise ; il s'appelait Montjeu, était trésorier de l'Épargne, et sa mère était fille du célèbre président Jeannin[103].
Marie-Madeleine de Castille est enterrée dans le caveau des Fouquet dans l'Église du couvent de la Visitation Sainte-Marie (devenue un temple situé 17 rue Saint-Antoine, dans le quartier du Marais, à Paris), avec son mari.
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NOTES ET RÉFÉRENCES[]
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- ↑ Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, avec les renseignements bibliographiques et l'indication des sources à consulter, Firmin Didot frères, fils et cie, 1858, p.330.
- ↑ Lettres de Madame de Sévigné de sa famille et de ses amis, Marie de Rabutin-Chantal Sévigné, Paul Mesnard, Louis-Jean-Nicolas Monmerqué, Édouard Sommer, L. Hachette et cie, 1862, v.1, p.475.
- ↑ La carrière de Molière: entre protecteurs et éditeurs, C. E. J. Caldicott, Rodopi, 1998, p.161.
- ↑ Une ascension sociale au XVIIe siècle : Louis Berryer, agent de Mazarin et de Colbert, François Dornic, Faculté des lettres et sciences humaines de l'Université de Caen · 1968.
- ↑ Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, H. Champion, 1930, v.57-58 1930-1931, p.141.
- ↑ L'innocence persécutée: dialogues, Marie-Françoise Baverel-Croissant, Institut Claude Longeon, Molière, Institut Claude Longeon Saint-Etienne, Jean de La Fontaine, Publications de l'université de Saint-Étienne, 2002, p.404.
- ↑ NICOLAS FOUQUET (1615-1680) - Encyclopædia Universalis
- ↑ Epouses de ministres: Une histoire sociale du pouvoir féminin au temps de Louis XIV, Pauline FERRIER-VIAUD, Editions Champ Vallon 2022.
- ↑ Mémoires sur la vie publique et privée de Fouquet, surintendant de finances : de Adolphe Chéruel - Page 356.
- ↑ DESSERT Daniel, Fouquet, Paris, Fayard, 2010, p. 317.
- ↑ Une ascension sociale au XVIIe siècle : Louis Berryer, agent de Mazarin et de Colbert, François Dornic, Faculté des lettres et sciences humaines de l'Université de Caen · 1968.
- ↑ Mémoires sur la vie publique et privée de Fouquet, surintendant de finances : de Adolphe Chéruel - p.355.
- ↑ Généa. in PA. t.4 p.639
- ↑ https://www.famillesparisiennes.org/public/ordinis/castille.pdf Les Castille-Villemareuil].
- ↑ Histoire de Charles VII, roi de France, et de son époque, 1403-1461, Auguste Vallet de Viriville, Vve J. Renouard, 1865, v.3, p.273n.
- ↑ Caumartin: de La Croix H.R., Moser/Anselme-VIII/798, Hommages rendus à la chambre de France' et Arrêt du Conseil d'État sous le règne d'Henri IV, tome 2, n°8278 qui se réfère à E 6 a,f.406 recto et BN MS.fr 18167 f° 196 recto et Raoul Moreau.
- ↑ Dessert, op. cit., p. 74-75
- ↑ Petitfils, op. cit., p.74-65.
- ↑ Mémoires sur la vie publique et privée de Fouquet, surintendant de finances: d'après ses lettres et des pièces inédite, conservées à la Bibliothèque impériale, Adolphe Chéruel, Charpentier, 1862, v.1, p.356
- ↑ Famille de Castille
- ↑ Jean-Christian Petitfils, Fouquet, Librairie Académique Perrin, 1999, p. 77.
- ↑ Certificat d'ascendance 27.7.1685 Et/XIX/527 cité par de Castille
- ↑ Parcours la fontainien d'Adonis au livre XII des Fables Biblio 17: d'Adonis au livre XII des Fables, Marie Odile Sweetser, Gunter Narr Verlag, 2004, p.38
- ↑ Vie des salons et activités littéraires, de Marguerite de Valois à Mme de Staël: actes du colloque international de Nancy (6-8 octobre 1999), Roger Marchal, Presses universitaires de Nancy, 2001, p.174.
- ↑ Jean Robert Armogathe, « Guyon de Chesnoy Jeanne Marie Bouvier de la Motte, dite madame », Encyclopædia Universalis, 2020
- ↑ Notices généalogiques de Henry de Woelmont, p.76.
- ↑ Dictionnaire critique de biographie et d'histoire: errata et supplément pour tous les dictionnaires historiques d'après des documents authentiques inédits, Volume 1. Henri Plon, 1867
- ↑ Jean-Christian Petitfils, Fouquet, p.17.
- ↑ Chevalier, seigneur du séjour du roi et de Saint-Mars ... , conseiller du roi en ses conseils , maître en sa chambre des comptes et doyen du semestre de janvier, dans cette compagnie.
- ↑ Conseiller, puis président au parlement de Paris
- ↑ Seigneur de Thun et du Mesnil-Durand, conseiller au Grand Conseil (1674) puis président au parlement de Paris (1677), conseiller en la 5° Chambre des enquêtes (1677), puis président (1706).
- ↑ Il est conseiller au parlement de Paris et à la cour en 1604. Sa famille a été anoblie en 1590.
- ↑ Maître Niçaise Loysel, procureur habite La Tour de Ville à Compiègne.
- ↑ Sœur de Marc Loysel x Élie Charmoulue, selon l’Annuaire de la Noblesse de France de 1869, et descendante d’Antoine Loysel , selon l’Armorial de la généralité de Paris, de Charles d'Hozier, Charles René d'Hozier, Jacques Pierre Meurgey-Tupigny, Jacques Meurgey de Tupigny - 1965, page 184 et Mémoires de la Société Académique d'Archéologie, Sciences et Arts du Département de l'Oise, Beauvais, Institut royal, p.302.
- ↑ Avocat au parlement de Paris. Membre de la famille de Guillaume d'Ercuis selon les Mémoires de la Société Académique d'Archéologie, Sciences et Arts du Département de l'Oise, Beauvais, Institut royal, p.302.
- ↑ Écuyer, conseiller du roi, lieutenant criminel, fait enregistrer son blason dans l’Armorial général : Ecartelé aux 1 et 4, de gueules à 3 fleurs de Lys d'or, au franc quartier d'argent, chargé d'une étoile à 6 raies de sable, qui est Coustant ancien ; aux 2 et 3 de gueules à l'arbre d'or, au chef d'argent d'un croissant de sable qui est Coustant moderne
- ↑ Charlotte Brunel, d’une famille noble de Picardie, dont un descendant représentera la noblesse aux États-généraux de 1789. Elle a 12 enfants.
- ↑ Fille d’un gouverneur attourné en 1703 et petite-fille du lieutenant-général de l’élection.
- ↑ Conseiller et maître ordinaire en la Chambre aux deniers, trésorier et banquier de la Maison de Monsieur, financier.]].
- ↑ Aumônier du roi, abbé commendataire de Saint-Thierry-au-Mont-d'Or, près de Reims.
- ↑ Conseiller du roi en ses conseils maître conseiller, maître ordinaire en sa chambre des Comptes, maître des requêtes
- ↑ Évêque de Césarée et de Soissons.
- ↑ Oncle d’Armand Jean Le Bouthillier de Rancé, Conseiller au Grand Conseil et procureur général de Louis de Valois.
- ↑ Avocat général au parlement de Metz en 1660, puis de Paris en 1664, conseiller-clerc à la Grand'chambre du parlement de Paris.
- ↑ Chevalier, lieutenant général des Eaux et Forêts, avocat général au parlement de Paris.
- ↑ Marquis de Clanleu, maréchal des camps et armées du roi en 1648, chambellan de S.A.R. Gaston d'Orléans et enfin gouverneur de Mardick et Dixmude
- ↑ En 1639, elle acquiert l’hôtel de la Reine Marguerite et le loue au président Séguier. Variétés historiques et littéraires recueil de pièces volantes rares et ..., p.175.
- ↑ Maître d'hôtel ordinaire du roi, Trésorier des parties casuelles.
- ↑ Président en la Chambre des comptes
- ↑ Marquis de Vassan, Brigadier des armées du roi.
- ↑ Abbé de Saint- Thierry, Avocat du roi en ses conseils, Premier avocat général du Grand Conseil, seigneur de la terre de Saint-Mars et du château de Segray, à Saint-Mars-la-Brière.
- ↑ Écuyer, seigneur de Berchère et de Saint-Mars, Secrétaire de la Chambre du Roi en janvier 1611, Conseiller du Roi, Conseils d'État et privé, Maître d'hôtel du roi, Trésorier général de France en Champagne.
- ↑ Écuyer, seigneur de Gazeau, maître des comptes à Paris.
- ↑ Écuyer, seigneur de Villepreux, conseiller au parlement de Paris.
- ↑ Source : François-Alexandre de La Chenaye-Aubert, Dictionnaire de la Noblesse, III, 910, + catalogue des chevaliers de Malte) pour les alliances Le Clerc et Castille.
- ↑ Famille Garrault Seigneur près de Lagny-sur-Marne, conseiller au conseiller au parlement de Paris.
- ↑ Conseiller au parlement de Paris reçu le 19 août 1624, président aux Requêtes du parlement de Paris, receveur du Clergé.
- ↑ Marquis.
- ↑ Conseiller au Parlement de Paris le 31 décembre 1596, puis maître des requêtes du 13 janvier 1619 à 1634.
- ↑ Lieutenant général des Eaux et forêts de la Table de marbre du Palais, à Paris, maître des requêtes le 5 janvier 1637
- ↑ Marquis, Maréchal des camps et armées du Roy, lieutenant de Roy à Calais et au pays d'Artois, gouverneur de Hesdin. Base Roglo.
- ↑ Marquis, conseiller d'État et Intendant des Finances du roi Louis XIV
- ↑ Comte, brigadier des armées du roi.
- ↑ Dame d'honneur de Madame la comtesse de Provence (1774). Base Roglo.
- ↑ Prince de Montbazon.
- ↑ Procureur général au parlement de Metz le 29 décembre 1654, maître des requêtes) le 24 mai 1668, secrétaire du Cabinet du Roy, ambassadeur à Venise.
- ↑ Conseiller du roi en ses conseils, maître des requêtes, intendant de Montauban, conseiller d'État.
- ↑ Fille du Contrôleur général des postes et relais de France, selon Popoff Prosopographie des gens du parlement de Paris et base Roglo.
- ↑ Conseiller du roi, président en la Chambre des comptes de Paris, source Saint Pern, Chaix d'Ange, Chesnaye, Source : La Chesnaye-Desbois, Courcelles... .
- ↑ Fille d’un receveur de tailles à Alençon, puis secrétaire du roi (1736), fermier général.
- ↑ Conseiller au parlement de Paris, maître de requêtes.
- ↑ Seigneur de Bazoches, lieutenant de la compagnie du duc de Nemours, veuf d'Antoinette d’Auxy, dame de Rochebonne. Il défend Paris assiégé par Henri IV en 1590. BOURQUIN, Laurent. Noblesse seconde et pouvoir en Champagne aux XVIe et XVIIe siècles. Paris : Éditions de la Sorbonne, 1994
- ↑ Epouses de ministres: Une histoire sociale du pouvoir féminin au temps de Louis XIV, Pauline FERRIER-VIAUD, Editions Champ Vallon 2022.
- ↑ Jean-Christian Petitfils, Fouquet, Librairie Académique Perrin, 1999, p. 264 et 265.
- ↑ Jean-Christian Petitfils, Fouquet, Librairie Académique Perrin, 1999, p. 264 et 265.
- ↑ Pierre Rosenberg, La peinture française du XVIIe siècle dans les collections américaines, Paris, RMN, 1982, p. 260.
- ↑ Epouses de ministres: Une histoire sociale du pouvoir féminin au temps de Louis XIV, Pauline FERRIER-VIAUD, Editions Champ Vallon 2022.
- ↑ Œuvres de J. de La Fontaine, Jean de La Fontaine, Henri Régnier, Paul Mesnard, Hachette & cie, 1892, t. 8, p.377
- ↑ Œuvres: sources et postérité d'Esope à l'Oulipo, Jean de La Fontaine, André Versaille, Éditions Complexe, 1995, p.82.
- ↑ Falcucci Laureen. Célébrer des rois et des belles : l’éloge dans la poésie de circonstance de La Fontaine. In: Le Fablier. Revue des Amis de Jean de La Fontaine, n°22, 2011. pp. 31-41.
- ↑ Choisy, Mémoires, p.94
- ↑ Jean-Christian Petitfils, Fouquet, Librairie Académique Perrin, 1999 ou Vatel (film).
- ↑ Le récit de l'arrestation se trouve chez l'abbé de Choisy, qui lui-même tient ses renseignements de son ami Brienne. Georges Mongrédien, éditeur des Mémoires de l'abbé de Choisy, le juge le plus complet et le plus exact que nous possédions, Mémoires de l'abbé de Choisy, p. 380, note p. 1 à la p. 91.
- ↑ Mémoires de l'abbé de Choisy, éd. du Mercure de France, 1966, p. 380, note 1 à la p. 91 et Article WP BA Nicolas Fouquet.
- ↑ L'innocence persécutée: dialogues, Marie-Françoise Baverel-Croissant, Institut Claude Longeon, Molière, Institut Claude Longeon Saint-Etienne, Jean de La Fontaine, université de Saint-Étienne, 2002, p.404.
- ↑ Mémoires de l'abbé de Choisy, éd. du Mercure de France, 1966, p. 380, note 1 à la p. 91.
- ↑ Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, avec les renseignements bibliographiques et l'indication des sources à consulter, Firmin Didot frères, fils et cie, 1858, p.326.
- ↑ Jean-Christian Petitfils, Fouquet, Librairie Académique Perrin, 1999, p.430.
- ↑ Le surintendant Nicolas Foucquet: protecteur des lettres, des arts et des sciences, Urbain Victor Chatelain, Perrin et cie., 1905, p.348.
- ↑ Ferrier-Viaud, Pauline, Subir l’absence, réagir face à l’absence : Marie-Madeleine de Castille épouse Fouquet, une “veuve civile” ?, in : Charpentier, Emmanuelle, Grenier, Benoît, dir., Le temps suspendu. Une histoire des femmes mariées par-delà les silences et l’absence, Pessac, MSHA, collection PrimaLun@ 12, 2022.
- ↑ Ferrier-Viaud, Pauline, Subir l’absence, réagir face à l’absence : Marie-Madeleine de Castille épouse Fouquet, une “veuve civile” ? , in : Charpentier, Emmanuelle, Grenier, Benoît, dir., Le temps suspendu. Une histoire des femmes mariées par-delà les silences et l’absence, Pessac, MSHA, collection PrimaLun@ 12, 2022.
- ↑ Jean-Christian Petitfils, "Fouquet", Librairie Académique Perrin, 1999, p.470.
- ↑ Dominique CHARLES, sur journees-du-patrimoine.com (consulté le 11 novembre 2023).
- ↑ Châteaux, fiefs, mottes, maisons fortes et manoirs en Bourbonnais, René Germain, Éditions de Borée, 2004, p.89.
- ↑ Marie de, marquise de Sévigné, Correspondance éd. Roger Duchêne, Paris, Gallimard, La Pléiade, 1974, t. II, p. 294, 16 mai 1676.
- ↑ Vaux-le-Vicomte, château de (Encarta)
- ↑ Lettres de Madame de Sévigné de sa famille et de ses amis, Marie de Rabutin-Chantal Sévigné, Paul Mesnard, Louis-Jean-Nicolas Monmerqué, Édouard Sommer, L. Hachette et cie, 1862, v.1, p.233.
- ↑ Mémoires sur la vie publique et privée de Fouquet, surintendant de finances: d'après ses lettres et des pièces inédites, conservées à la Bibliothèque impériale, Adolphe Chéruel, Charpentier, 1862, v.1, p.356 et suivantes.
- ↑ Mémoires sur la vie publique et privée de Fouquet, surintendant de finances: d'après ses lettres et des pièces inédite, conservées à la Bibliothèque impériale, Adolphe Chéruel, Charpentier, 1862, v.1, p.356 et suivantes.
- ↑ Jean-Christian Petitfils, Fouquet, Librairie Académique Perrin, 1999, p.515.
- ↑ Jean-Christian Petitfils, Fouquet, Librairie Académique Perrin, 1999, p.516.
- ↑ Vaux-le-Vicomte, château de (Encarta)
- ↑ SAINT-SIMON, Louis de ROUVROY duc de, Mémoires, Yves Coirault éd., Paris, Gallimard, La Pléiade, 1986, t. VI, p. 94