Wiki Guy de Rambaud
Aucun résumé des modifications
Aucun résumé des modifications
Ligne 28 : Ligne 28 :
 
.
 
.
 
 
[[Fichier:Ajl.jpg|thumb|left|261px|Sébastien Le Clerc (1637-1714), Musée des châteaux de Versailles et Trianon.]]L'un des frères de Jean, Laurent Le Clerc (1595-1691) est maître orfèvre. Bien que fils de Claude II Le Clerc, ex-noble lorrain et secrétaire (vers 1580) de la princesse de Tarente [2], il naît dans une famille dont les biens sont spoliés par les ducs pour embrassé le protestantisme.
+
[[Fichier:Ajl.jpg|thumb|left|261px|Sébastien Le Clerc (1637-1714), Musée des châteaux de Versailles et Trianon.]][[Fichier:Ajl0.jpg|thumb|left|261px|Sébastien II Le Clerc (1673-1763), Château de Versailles et de Trianon.]]L'un des frères de Jean, Laurent Le Clerc (1595-1691) est maître orfèvre. Bien que fils de Claude II Le Clerc, ex-noble lorrain et secrétaire (vers 1580) de la princesse de Tarente [2], il naît dans une famille dont les biens sont spoliés par les ducs pour embrassé le protestantisme.
 
Même s'ils sont catholiques ses enfants vont souffrir de ses persécutions. Il est fini le temps des mariages avec des membres de la haute noblesse pour la famille Le Clerc. L'ancêtre des Le Clerc de Pulligny, Alexandre, va nous allons le voir accompagner son frère en Italie. Il est anobli en même temps que Jean. Cette noblesse est héréditaire. L'aîné se fait religieux dans l'ordre des Carmes. Une fille est religieuse. Une autre épouse un maître de musique nommé Bataille, dont un petit-fils, cousin de Sébastien Le Clerc, deviendra musicien du Roi.
 
Même s'ils sont catholiques ses enfants vont souffrir de ses persécutions. Il est fini le temps des mariages avec des membres de la haute noblesse pour la famille Le Clerc. L'ancêtre des Le Clerc de Pulligny, Alexandre, va nous allons le voir accompagner son frère en Italie. Il est anobli en même temps que Jean. Cette noblesse est héréditaire. L'aîné se fait religieux dans l'ordre des Carmes. Une fille est religieuse. Une autre épouse un maître de musique nommé Bataille, dont un petit-fils, cousin de Sébastien Le Clerc, deviendra musicien du Roi.
 
Seul Pierre Le Clerc est l'auteur de la branche des seigneurs du Buisson, de Vrainville et de Fredeaux. La production de cette famille, remontant à 1552, avait été rejetée par M. de Caumartin en 1667. Elle a passé à la seconde recherche en 1698. D'azur, au lion d'or placé au flanc dextre, lampassë et armé de gueules ; à senestre deux épées d'argent en sautoir : deux étoiles d'or. l'une en chef et l'autre en pointe.
 
Seul Pierre Le Clerc est l'auteur de la branche des seigneurs du Buisson, de Vrainville et de Fredeaux. La production de cette famille, remontant à 1552, avait été rejetée par M. de Caumartin en 1667. Elle a passé à la seconde recherche en 1698. D'azur, au lion d'or placé au flanc dextre, lampassë et armé de gueules ; à senestre deux épées d'argent en sautoir : deux étoiles d'or. l'une en chef et l'autre en pointe.
  +
Sébastien Le Clerc (1637-1714)
 
Sébastien Le Clerc (1637-1714)
 
© Duflos Claude
 
Musée des châteaux de Versailles et Trianon.
 
 
Laurent est placé chez un orfèvre vers l'âge de dix ans. Il commence son tour de France étant encore assez jeune. Il travaille à Paris en 1610 et à Lyon en 1630. Laurent LeClerc revient à Metz en 1635, s'y établit . En en arrivant il épouse, paroisse Saint-Gorgon, une veuve nommée Catherine de Ronne, déjà avancée en âge. Elle est la sœur d'un administrateur de l'abbaye Saint-Symphorien. Laurent, après avoir longtemps travaillé, devient aveugle vers 1676. Il meurt le 4 octobre 1695, âgé de 96 ans, selon son acte de décès de la paroisse Saint-Martin de Metz. De Catherine de Ronne il laisse deux enfants :
 
Laurent est placé chez un orfèvre vers l'âge de dix ans. Il commence son tour de France étant encore assez jeune. Il travaille à Paris en 1610 et à Lyon en 1630. Laurent LeClerc revient à Metz en 1635, s'y établit . En en arrivant il épouse, paroisse Saint-Gorgon, une veuve nommée Catherine de Ronne, déjà avancée en âge. Elle est la sœur d'un administrateur de l'abbaye Saint-Symphorien. Laurent, après avoir longtemps travaillé, devient aveugle vers 1676. Il meurt le 4 octobre 1695, âgé de 96 ans, selon son acte de décès de la paroisse Saint-Martin de Metz. De Catherine de Ronne il laisse deux enfants :
 
- une fille (1636-1714)
 
- une fille (1636-1714)
 
- et un fils, le fameux Sébastien Le Clerc (1637-1714), le célèbre graveur, né le 26 septembre 1637 [2].
 
- et un fils, le fameux Sébastien Le Clerc (1637-1714), le célèbre graveur, né le 26 septembre 1637 [2].
  +
 
En 1673, Sébastien Le Clerc se voyant assez bien établi et en état d'aller encore plus loin dans la suite, pense à se fixer entièrement en se mariant. II épouse, le 21 novembre 1673, dans la paroisse Saint-Hippolyte, une des filles de Josse van den Kerkhove, teinturier ordinaire du Roi aux Gobelins. Il en a dix-huit enfants, 13 garçons (dont 7 sont morts avant lui), et 5 filles, dont une morte en bas âge. Cette famille van den Kerkhove nous est connue par le Mémoire historique & généalogique sur la très ancienne noble maison de Kerckhove, par P. E. de Borcht.
 
En 1673, Sébastien Le Clerc se voyant assez bien établi et en état d'aller encore plus loin dans la suite, pense à se fixer entièrement en se mariant. II épouse, le 21 novembre 1673, dans la paroisse Saint-Hippolyte, une des filles de Josse van den Kerkhove, teinturier ordinaire du Roi aux Gobelins. Il en a dix-huit enfants, 13 garçons (dont 7 sont morts avant lui), et 5 filles, dont une morte en bas âge. Cette famille van den Kerkhove nous est connue par le Mémoire historique & généalogique sur la très ancienne noble maison de Kerckhove, par P. E. de Borcht.
  +
-
 
Sébastien II Le Clerc (1673-1763)
 
Sébastien II Le Clerc (1673-1763)
 
© Nonotte Donat
 
château de Versailles et de Trianon
 
 
L'aîné des garçons est du mois de septembre 1676, nommé comme son père Sébastien II Le Clerc (1673-1763). C'est un peintre, reçu à l'Académie en 1704, un professeur de géométrie et de perspective à l'Académie Royale de Peinture vers 1741.
 
L'aîné des garçons est du mois de septembre 1676, nommé comme son père Sébastien II Le Clerc (1673-1763). C'est un peintre, reçu à l'Académie en 1704, un professeur de géométrie et de perspective à l'Académie Royale de Peinture vers 1741.
 
- Laurent-Josse Le Clerc (1677-1763) entre au Séminaire de Saint-Sulpice en 1696, est bachelier de Sorbonne au commencement de 1700, licencié au commencement de 1704. Il ne prend pas le bonnet. Il est ordonné prêtre à la fin de 1702. Il enseigne la théologie trois ans au Séminaire Saint-Sulpice de Tulle, et huit dans celui d'Orléans. C'est un ecclésiastique célèbre en son temps.
 
- Laurent-Josse Le Clerc (1677-1763) entre au Séminaire de Saint-Sulpice en 1696, est bachelier de Sorbonne au commencement de 1700, licencié au commencement de 1704. Il ne prend pas le bonnet. Il est ordonné prêtre à la fin de 1702. Il enseigne la théologie trois ans au Séminaire Saint-Sulpice de Tulle, et huit dans celui d'Orléans. C'est un ecclésiastique célèbre en son temps.

Version du 17 août 2014 à 14:11

brouillon


Ambassadeur, peintre vénitien et lorrain.

Jean Le Clerc met son épée au service de la république de Venise et est ambassadeur des ducs de Lorraine, qui lui confèrent la noblesse héréditaire. Mais selon la Société d'histoire et d'archéologie Lorraine, il est surtout un peintre baroque : incontestablement le meilleur peintre d'histoire qu'ait connu la Lorraine. Ses travaux italiens sont des plus remarquables comme on peut le constater par exemple en visitant le Palais des Doges. Le Clerc est aussi étudié comme diffuseur en France du Caravagisme. Il revient à Nancy et peint des ouvrages de sainteté pour les églises de Nancy ou des portraits pour les ducs de Lorraine. Jean Le Clerc est né à Nancy au mois d’août 1586 et meurt le 20 octobre 1633, à Nancy [1].





SA FAMILLE

.

Chrétienne

Statue de Chrestienne Le Clerc du Vivier (Anguier. Musée du Louvre, Aile Richelieu - Rez-de-chaussée - Section 18a).

Jean est le fils cadet de Claude Leclerc de Pulligny et de Claudon Mengin, fille de Jean, coseigneur de Pulligny, capitaine au service de la France dans les Bandes noires de Piémont. Il naît à Nancy au mois d’août 1586. Son père doit quitter les États du duc de Lorraine, étant persécuté du fait de ses convictions protestantes. Il devient le secrétaire de Charlotte Catherine de La Trémoille (1568-1629), princesse de Tarente, épouse en 1586 du chef des huguenots, le prince Henri de Bourbon-Condé [2]. Toutefois il n’est pas mort en exil, comme il est parfois écrit, mais à nouveau seigneur en partie de Pulligny. En 1598, il est enterré dans l'église de Pulligny, ce qui montre qu’il a abjuré sa foi protestante. Sa mère, Claudon Mengin, lui et ses huit frères et soeurs sont restés dans la religion romaine [3].

Jean Le Clerc naît donc d’une famille noble. Il est le petit-neveu de Gilles de Trèves, garde des Sceaux et homme de confiance des ducs de Lorraine. Il est également le neveu de Pierre Leclerc du Vivier, conseiller et surintendant des finances des finances du cardinal Charles de Lorraine (1567-1607) et du duc Philippe-Emmanuel de Lorraine, père entre autres de Chrestienne Le Clerc du Vivier et de la grand-mère maternelle de Marie-Madeleine de Castille, femme de Nicolas Fouquet. En 1585, Pierre Leclerc du Vivier est conseiller, intendant et général des finances du cardinal de Vaudémont et du duc de Mercœur. On voit, d'après ses relations avec Charles III de Lorraine, qu'il est aussi son banquier. Les lettres du duc montrent que pour la dot de Madame la grande duchesse, Christine de Lorraine, qui se marie le 2 mai 1589, Pierre Leclerc du Vivier avance la somme. Les enfants de nobles sont peu nombreux à embrasser la carrière de peintre ou de graveur, mais c'est aussi le cas de son ami Louis de Bermand, gentilhomme d'une famille très ancienne, qui ne dédaigne pas de se faire peintre. Être un héritier permet de voyager et d'être élève de grands maîtres. Or, les enfants de Claude Le Clerc de Pulligny héritent d'une part de la seigneurie de Cumières le 30 juin 1598 et cela n'est là qu'une modeste partie de leurs héritages.



Sébastien Le Clerc

.

Ajl

Sébastien Le Clerc (1637-1714), Musée des châteaux de Versailles et Trianon.

Ajl0

Sébastien II Le Clerc (1673-1763), Château de Versailles et de Trianon.

L'un des frères de Jean, Laurent Le Clerc (1595-1691) est maître orfèvre. Bien que fils de Claude II Le Clerc, ex-noble lorrain et secrétaire (vers 1580) de la princesse de Tarente [2], il naît dans une famille dont les biens sont spoliés par les ducs pour embrassé le protestantisme.

Même s'ils sont catholiques ses enfants vont souffrir de ses persécutions. Il est fini le temps des mariages avec des membres de la haute noblesse pour la famille Le Clerc. L'ancêtre des Le Clerc de Pulligny, Alexandre, va nous allons le voir accompagner son frère en Italie. Il est anobli en même temps que Jean. Cette noblesse est héréditaire. L'aîné se fait religieux dans l'ordre des Carmes. Une fille est religieuse. Une autre épouse un maître de musique nommé Bataille, dont un petit-fils, cousin de Sébastien Le Clerc, deviendra musicien du Roi. Seul Pierre Le Clerc est l'auteur de la branche des seigneurs du Buisson, de Vrainville et de Fredeaux. La production de cette famille, remontant à 1552, avait été rejetée par M. de Caumartin en 1667. Elle a passé à la seconde recherche en 1698. D'azur, au lion d'or placé au flanc dextre, lampassë et armé de gueules ; à senestre deux épées d'argent en sautoir : deux étoiles d'or. l'une en chef et l'autre en pointe.

Laurent est placé chez un orfèvre vers l'âge de dix ans. Il commence son tour de France étant encore assez jeune. Il travaille à Paris en 1610 et à Lyon en 1630. Laurent LeClerc revient à Metz en 1635, s'y établit . En en arrivant il épouse, paroisse Saint-Gorgon, une veuve nommée Catherine de Ronne, déjà avancée en âge. Elle est la sœur d'un administrateur de l'abbaye Saint-Symphorien. Laurent, après avoir longtemps travaillé, devient aveugle vers 1676. Il meurt le 4 octobre 1695, âgé de 96 ans, selon son acte de décès de la paroisse Saint-Martin de Metz. De Catherine de Ronne il laisse deux enfants : - une fille (1636-1714) - et un fils, le fameux Sébastien Le Clerc (1637-1714), le célèbre graveur, né le 26 septembre 1637 [2].

En 1673, Sébastien Le Clerc se voyant assez bien établi et en état d'aller encore plus loin dans la suite, pense à se fixer entièrement en se mariant. II épouse, le 21 novembre 1673, dans la paroisse Saint-Hippolyte, une des filles de Josse van den Kerkhove, teinturier ordinaire du Roi aux Gobelins. Il en a dix-huit enfants, 13 garçons (dont 7 sont morts avant lui), et 5 filles, dont une morte en bas âge. Cette famille van den Kerkhove nous est connue par le Mémoire historique & généalogique sur la très ancienne noble maison de Kerckhove, par P. E. de Borcht.

L'aîné des garçons est du mois de septembre 1676, nommé comme son père Sébastien II Le Clerc (1673-1763). C'est un peintre, reçu à l'Académie en 1704, un professeur de géométrie et de perspective à l'Académie Royale de Peinture vers 1741. - Laurent-Josse Le Clerc (1677-1763) entre au Séminaire de Saint-Sulpice en 1696, est bachelier de Sorbonne au commencement de 1700, licencié au commencement de 1704. Il ne prend pas le bonnet. Il est ordonné prêtre à la fin de 1702. Il enseigne la théologie trois ans au Séminaire Saint-Sulpice de Tulle, et huit dans celui d'Orléans. C'est un ecclésiastique célèbre en son temps. - Marie-Charlotte Le Clerc se marie le 25 février 1722 à Edmé Jeaurat (1688-1738). Ils sont les parents de :

  • Nicolas Henri Jeaurat de Bertry (1728-1796), peintre français, du XVIIIe siècle
  • Edmé II Jeaurat (1725-1803), professeur de mathématiques à l'école militaire 1753, succéda à Lalande dans la rédaction de la Connaissance des temps 1772, décrivit une lunette à double image dite diplantidienne 1778. Essai de perspective à l'usage des artistes 1750, Tables de Jupiter 1766. Académie des sciences 1763.

AU SERVICE DE LA RÉPUBLIQUE DE VENISE


Venise et Gênes Venise et Gênes © Guy de RAMBAUD Guy de RAMBAUD Avant de quitter Nancy, Jean Le Clerc a pu recevoir les leçons ou tout au moins les conseils de Jacques Bellange, revenu d'Italie. Il arrive en Italie avec son frère Alexandre fin 1601 ou au début de l’année 1602. Ils mettent leurs épées au service de la république de Venise dans sa lutte contre les Turcs et suivent la carrière des armes, comme leur grand-père maternel, Jean Mengin, capitaine dans le Piémont. Il semble que Jean et son frère, Alexandre soient très appréciés des Vénitiens, car ils sont faits chevaliers de l’Ordre de Saint-Marc par le sénat vénitien et le doge. Les œuvres de Jean Le Clerc, comme Têtes d’hommes enturbannés ou Saint François-Xavier prêchant, démontrent une bonne connaissance des peuples du Proche-Orient et de leurs costumes. Quand le duc Henri II de Lorraine confère la noblesse héréditaire le 28 mai 1623 aux frères Le Clerc, il rappelle qu’ils ont vécu pratiquant les mœurs étrangères et parcourant les provinces les plus éloignées de nous.

UN ÉLÈVE DE CARLO SARACENI

Carlo Saraceni Judith et la tête de Holofernes Carlo Saraceni Judith et la tête de Holofernes Kunsthistorisches Museum, Gemäldegalerie Wien © Gothika wikimedia commons L’Histoire de Lorraine nous dit que : le plus grand des peintres lorrains de cette époque, le Nancéien Jean Leclerc, dont les gravures inspireront l'art de Georges de la Tour (1593-1652), s'est partagé entre sa ville natale et l'Italie. C'est à Venise qu'il a passé presque toute son existence. Mais, Le Clerc est bientôt surnommé le Pensionante de Saraceni, littéralement le logeur de Saraceni. Carlo Saraceni est un disciple vénitien de Caravage, mais c’est à Rome qu’il s’installe de 1598 à 1619. Là il patronne et enseigne à de nombreux artistes dans son atelier.

Jean Le Clerc ajoute une certaine délicatesse toute vénitienne dans la touche, une recherche d’élégance et un rien de statisme dans la composition. C’est un caravagisme très atténué, même si le luminisme y est d’une absolue fidélité à la leçon du grand maître. Mais une absence de passion qu’elle soit sacrée ou profane dans l’expression le différencie de ses maîtres. Toutes choses qui apparaissent avec la force de l’évidence dans Le marchand de fruits. Avant d’être le logeur de Carlo Saraceni (1580-1620), plus connu sous le nom de Charles Vénitien en France, Le Clerc est son élève depuis 1603 selon la Société d'histoire et d'archéologie Lorraine et celui de son condisciple Adam Elsheimer (1574-1610). Elsheimer est le plus célèbre des peintres allemands du XVIIe siècle. Les œuvres de l’Italien Saraceni, de l’Allemand Elsheimer et du Français Jean Le Clerc sont assez proches pour certains experts. Il est vrai qu’avant 1610, date du décès d’Adam Elsheimer, ils travaillent très souvent ensemble. Et la mode des habits français est telle que d'après Baglione Carlo Saraceni ne s'habille que comme son élève. Selon Adriana Augusti, à Venise, Carlo Saraceni et Jean Le Clerc sont considérés comme des peintres caravagesques. Et Jean du fait de son âge semble être encore son élève. Quand il réside à Rome, Via di Ripetta, vers 1610, cela n’est plus du tout le cas. Toujours dans la Société d'histoire et d'archéologie Lorraine, André Félibien laisse entrevoir que l’élève dépasse de loin son maître. Le Clerc va être classé parmi les peintres baroques, et considéré comme lorrain par les critiques français, et flamand pour les Anglo-saxons. Toutefois, Jean est surnommé le vénitien et les Italiens l’appellent Giovanni di Chere ou Giovanni Le Clerc.

UN PEINTRE PRESQUE ITALIEN


Jean Le Clerc, Le concert nocturne. Jean Le Clerc, Le concert nocturne. Alte Pinakothek, Munich © Guy de RAMBAUD Guy de RAMBAUD En 1617-18, il peint avec Carlo Saraceni, Le Miracle de Saint-Bernon, pour la paroisse allemande romaine de Santa Maria dell’Anima. Il réalisera par la suite une gravure de cette œuvre. Carlo Saraceni et Jean Le Clerc s'établissent à nouveau à Venise en 1618. En 1619, la première toile connue de Giovanni Le Clerc est une Mort de la Vierge, qu’il réalise toutefois à Rome. Dans ce tableau il peint deux femmes que nous retrouverons dans La mort de la Vierge de Nicolas Poussin (1594-1665), peinte à Paris en 1623. Le repos en Égypte est une œuvre de cette période, tout comme Le Concert nocturne, où l’artiste reprend la tradition des peintres caravagesques par les jeux de lumières, avec les visages puissamment éclairés. Le Concert nocturne inspirera en 1630 à Georges de La Tour Le paiement des droits et à Le Clerc une nouvelle œuvre en 1628 : Le souper galant. Le reniement de saint Pierre (galerie Corsini, Florence) est une scène de beuverie qui annonce sa Scène de cabaret. L’ombre s’oppose à la lumière, comme dans son Concert. Jean Le Clerc, Le Doge Enrico Dandolo (1123-1205) et les capitaines de la Croisade prêtant serment. Jean Le Clerc, Le Doge Enrico Dandolo (1123-1205) et les capitaines de la Croisade prêtant serment. Salle du Grand Conseil du Palais des Doges. © Guy de RAMBAUD Guy de RAMBAUD Le naufrage de la villa Contarini à Piazzola sul Brenta est parfois attribué à Carlo Saraceni. Ses personnages captifs en costumes orientaux, sont certainement des souvenirs de voyages et de combats au Moyen-Orient de Le Clerc. Néanmoins le Dictionnaire du XVIIe siècle de François Bluche pense qu'il ne fait que terminer l'œuvre et la signer. Saraceni et Le Clerc sont les maîtres du peintre vénitien Gasparo Della Vecchia, père de Pietro della Vecchia (1603-1678), Carlo Saraceni décède à la fin de novembre 1619. Ils avaient commencé de peindre ensemble une vaste composition : Le Doge Enrico Dandolo (1123-1205) et les capitaines de la Croisade prêtant serment, sur le thème de la croisade, dans la Salle du Grand Conseil du Palais des Doges. Un critique d'art lorrain écrira : une toile magnifique, une œuvre véritablement saisissante et qui reflète la manière des meilleurs maîtres vénitiens. Le dessin est fier, d'un grand style, la couleur est splendide et l'ensemble n'est pas trop inférieur aux immortels chefs d'œuvres des Véronèse, Tintoret, Palma et autres maîtres au milieu desquels elle est placée. En 1621, Jean Le Clerc signe ce travail et termine également une Annonciation, commencée par son ami Saraceni, à Feltre, église San Giustina. Le duc Henri II de Lorraine écrit à leur retour en Lorraine que la sérénissime république les classait parmi les hommes industrieux d'où le premier rang... digne de porter l'ordre de chevalier de Saint-Marc, auquel il aurait été eslevé pour récompenser des services signalez qu'ils auraient rendus à la seigneurie de Venize... Lui et son frère sont ambassadeurs des ducs de Lorraine. Mais, peut-être du fait de la mort de Carlo Saraceni, après avoir terminé les tableaux, ils retournent dans leur petite patrie.

LE PEINTRE DES DUCS DE LORRAINE


Henri II de Lorraine, Antoine Van Dyck Henri II de Lorraine, Antoine Van Dyck © Guy de RAMBAUD Guy de RAMBAUD Jean et son frère reviennent dans le duché de Lorraine après avoir connu le succès à Venise au tout début de l’année 1622 ou selon d’autres historiens fin 1621, presque en même temps que Jacques Callot. D’ailleurs, à Nancy, Jean Le Clerc est le parrain de Jean et Catherine, enfants de François Barbonnois, un autre peintre le 4 mai 1622. Il est dit sur cet acte chevalier de Saint-Marc. La marraine est justement la femme de ce Jacques Callot, Charlotte de Flondres. La Lorraine va participer à la révolution artistique du début du XVIIe siècle et le rôle de Le Clerc, dit le vénitien, n’est pas des moindres. Et puis, Jean Le Clerc tient la première place à la cour. Le duc Henri II de Lorraine estime que lui et son frère ont mérité d'estre admis au service de nostre personne en qualité d'homme de chambre ordinaire. Il touche également une rente comme ancien ambassadeur dès le 26 avril 1622 de cent réseaux de blé sur la recette de Marsal pour chaque année. Jean devient le peintre officiel des ducs de Lorraine et de Bar, Henri II de Lorraine (1608-1624), François II de Lorraine (1625), puis Charles IV de Lorraine (1625-1675). Son titre de chevalier de l’ordre de Saint-Marc est officiellement reconnu en Lorraine. Le duc Henri II de Lorraine lui confère la noblesse héréditaire le 28 mai 1623. Il parle de : ... nos chers et bien aymez Jean et Alexandre Le Clerc frères natifs de notre bonne ville de Nancy et écrit qu’il a trouvé convenable de les décorer et eslever au grade de noblesse. Voulons et nous pour qu'eux et leurs dits enfans et postérité soient reconnus, pour nobles en tous lieux et affaires, dedans et leur jugement, et jouyssent et usent de tous honneurs, libertez, franchises, droicts, privilèges... Et pour signe et décoration de la noblesse nous avons aussi donné et donnons par cestes Jean et Alexandre Le Clerc, et à leurs ditz enfans, postérité et lignées descendantes d'eulx en loial Blason des Le Clerc (de Pulligny) Blason des Le Clerc (de Pulligny) Portent d'azur, à deux épées d'argent garnies d'or, mises en sautoir, au chef cousu de gueules, chargé d'un lion dit de St Marc d'or, tenant un livre ouvert au naturel ; & pour cimier le lion naissant de l'écu, tenant une croix de l'ordre de St Marc d'or, issant d'un torti des métaux & couleurs dudit écu, le tout porté d'un armet morné, couvert de ses lambrequins aux mêmes métaux & couleurs. Trésor de Chartres, fol. 162.Regist. 1623. © Guy de RAMBAUD Guy de RAMBAUD mariage, comme dit est, les armoiries telles que cy dessoubz elles est blazonnées, avec puissance de les porter et en user en tous lieux, comme autres nobles ont accoustumés port de leurs armes; et sont les dittes armoiries : Party en face de gueulle et d'azur reposant en chef un lion léopardé, … Saint-Marc, d'or, tenant un livre représenté au naturel et en poincte, de deux especes en sauteur, d'argent, munies d'or; timbré d'un lion naissant de l'escut, tenant sa croix de l'ordre de chevalier de Saint-Marc, d'or, … d'un tortil des métaux et couleurs susdites, le tout …d'un ormet mort avec son lambrequin aux métaux des couleurs de l'escut... Ces lettres de noblesse ne leur sont pas attribuées en tant que peintre et musicien, mais comme anciens ambassadeurs et pour les services qu'ils ont rendus à la Sérénissime République. D’ailleurs, son frère n'est cité comme peintre qu'une fois et comme musicien des ducs très rarement. Nous savons que Jean reçoit aussi en 1624 10.000 francs du duc Henri II de Lorraine pour certaines bonnes considérations. A cette époque, au niveau de ses œuvres, Le Clerc n’hésite pas à faire des emprunts aux écoles du nord de l’Europe notamment à Bartholomeus Spranger ou à Jan van der Straet. Rapidement il a une réputation qui dépasse largement les limites du duché. Jean Le Clerc, Le Doge Enrico Dandolo et les capitaines de la Croisade prêtant serment (extrait). Jean Le Clerc, Le Doge Enrico Dandolo et les capitaines de la Croisade prêtant serment (extrait). Palais des Doges. © Guy de RAMBAUD Guy de RAMBAUD En 1625, son protecteur, François II de Vaudémont (1572-1632) devient duc, mais pendant cinq jours seulement. Il lui commande plusieurs tableaux. Jean Le Clerc réalise le décor de la chapelle de son château de Viviers, disparu au XIXe siècle et un nombre assez important de tableaux. Il est payé tous les ans : Au Sr Le Clerc, chevalier, peintre à Son Altesse, la somme de quatre cens quarante frans, scavoir quatre cens frans pour reste et parpaye des ouvrages que Monseigneur lui a faict faire en la chapelle du chasteau de Vivier, et quarante frans pour les chassis de trois tableaux que mondit seigneur a faict mettre au cabinet de l'hostel de Salm. Au Sr Jean Le Clerc.... six cens frans pour le tableau de Vivier et autre qu'il repete. Au sieur Le Clerc chevalier de St Marc, peintre de Monseigneur, la somme de trois cens cinquante frans pour trois tableaux qu'il a faict et delivré à Monseigneur, savoir deux de son portraict, dont l'un desquelz mondit seigneur l'auroit donné à Madame la Grande Duchesse de Toscane, sa belle sœur, et l'autre à Monsieur de Luxembourg, comme aussy le portrait de Monsieur le Cardinal de Lorraine, son fils, que Monseigneur a faict pareillement donner à sa dite sœur, raccomodé celuy du duc René qui est en son cabinet, peinct un recoing de la versure de sa chapelle de Vivier et doré en quelques endroictz d'icelle. En 1629, les portraits exécutés par Jean Le Clerc, payés par la recette générale des finances du duc François, sont envoyés de Lorraine en Italie. Il devient le peintre en titre du duc Charles III de Lorraine en 1629. En 1632, Charles IV de Lorraine lui cède tel droit, nom, raison et action qui lui appartenaient sur une maison sise en la rue du vieil faubourg St Nicolas de Nancy. Sa nouvelle demeure est proche de l'église du noviciat des Jésuites, où il travaille assez souvent.

DES SUJETS RELIGIEUX


Jean Le Clerc L'adoration des bergers Jean Le Clerc L'adoration des bergers © Guy de RAMBAUD Guy de RAMBAUD Chez Jean Le Clerc, un même sentiment plastique convient à l'expression des deux grandes entreprises de foi et d'aventure que sont la mission lointaine et la croisade. De fait, esprit de croisade, esprit missionnaire, esprit de pèlerinage convergent souvent. L'essentiel de l'œuvre lorraine est religieuse : Adoration des bergers (église Saint-Nicolas de Nancy ; musée de Langres), Saint François Xavier prêchant aux Indiens, Nancy, Musée historique lorrain, Banquet d'Hérode (collégiale de Chaumont). Dès que Le Clerc retourne dans sa Lorraine natale, il enrichit de morceaux très rares prefque toutes les Eglifes de Nancy, qui fe parent de fes productions. De la facilité dans l'exécution, de la netteté dans les idées, & beaucoup d'expreffion dans le fentiment, tels font les caracteres du génie de ce peintre. Dom Calmet et l’historien Lionnois parlent, avec assez de détails, de lui et de ses tableaux qui décorent plusieurs églises de Lorraine. Jean Le Clerc est un homme très pieux. Il est membre de la Congrégation des hommes, dont font partie : François II de Lorraine, Charles IV de Lorraine, et peu d’autres membres. Il faut être jugé qualifié. Pour le collège des Jésuites de Nancy, fondé en 1610, il peint plusieurs tableaux, dont Saint Jean l’évangéliste. C’est dans ce collège qu’une belle chapelle est affectée à la Congrégation des hommes. Certainement du fait de son grand-oncle, Gilles de Trèves, doyen de la collégiale Saint-Maxe de Bar, Jean Le Clerc devient le peintre des jésuites lorrains. Les tableaux au dessus du maître-hôtel de l’église des jésuites sont certainement eux aussi de lui. Jean Leclerc est encore membre de la confrérie de Notre-Dame de Nancy en 1632, pour laquelle il fait un don important. Jean Le Clerc, L'adoration des bergers Jean Le Clerc, L'adoration des bergers Eglise Saint-Nicolas de Nancy. © Guy de RAMBAUD Guy de RAMBAUD Dans l'église Saint-Sébastien, on trouve au dessus du maître-hôtel un Portrait de saint Sébastien. Le peintre Bermand, ami et élève de Le Clerc, lui sert de modèle et est payé 250 francs. Le Christ et saint Pierre, l'Adoration des Bergers et La prédication de saint François-Xavier, de l’église Saint-Nicolas à Nancy et Le Festin d’Hérode, à Chaumont (Haute-Marne), église Saint-Jean-Baptiste sont attribués à Jean Le Clerc. Le Portement de Croix est mentionné par Chamblin de Blancherie dans son Essai d’un tableau historique des peintres de l’École française…avec le catalogue de leurs ouvrages offerts à l’émulation et aux hommages du public dans le Salon des Correspondances. Un Portement de croix, soi-disant d’un certain Bachelier, peintre du roi, est attribué en 1956 à Le Clerc par François-Georges Pariset. Il est dérivé d’une eau-forte de Jacques Callot (Nancy, 1592-1635). L’attribution du Martyr de saint Laurent de Nancy à Jean Le Clerc est due à François-Georges Pariset (1976). La facture est robuste et réaliste, les couleurs vénitiennes, le traitement des personnages, le rendu des expressions et des gestes sont assez semblables à ceux de L’Adoration du veau d’or. Cette copie ancienne et de belle qualité reste un hommage aux maîtres vénitiens de la Renaissance en Lorraine. Le martyr de Saint-Laurent qui vient de la Chartreuse de Bosserville, tableau attribué à Paul Véronèse, est en fait une œuvre de Jean Le Clerc rendant hommage à ce peintre. Le Jean Le Clerc, Portement de Croix, copie de l’œuvre de Callot (après 1624) Le Jean Le Clerc, Portement de Croix, copie de l’œuvre de Callot (après 1624) musée des Beaux-Arts de Nancy © Jean Le Clerc musée des Beaux-Arts de Nancy Dans l’église Saint-Martin à Pont-à-Mousson, l’autel et retable de saint Pierre-Fourier, avec les motifs latéraux et leurs peintures, sainte Catherine et saint Augustin sont de Jean Leclerc. La chapelle et son décor sont édifiés par les Jésuites en 1630, et dédiés à saint Antoine. C'est à la suite de l'expulsion des Jésuites en 1768 que l'église passa aux mains des chanoines réguliers qui, alors vouèrent la chapelle au Bienheureux Pierre Fourier, leur réformateur. Le 11 février 1632 le recteur du Collège des jésuites, Jean Bonnet, lui commande un grand retable de neuf pieds de hauteur et sept pieds de longueur représentant La prédiction de saint François Xavier. Nous sommes à la fin de sa vie, et Jean Le Clerc se remémore ses voyages. Il ne s’agit plus de la croisade contre les Turcs, mais de l’action missionnaire aux Indes orientales. Toutefois ce sont des moyen-orientaux qu’il peint, comme dans Têtes d’hommes enturbannés. Aucune concession à l’allégorisme dans cette œuvre où passe une impression de haute mer.

UN PEINTRE LORRAIN ?


Jean Le Clerc (1586-1633), Soldat vu de dos. Jean Le Clerc (1586-1633), Soldat vu de dos. © Guy de RAMBAUD Guy de RAMBAUD Jean Le Clerc s'identifie tellement à son maître et ami vénitien Carlo Saraceni que des tableaux souvent attribués à Saraceni peuvent être de la main de Le Clerc : Le reniement de saint Pierre (Florence, collection Corsini), Annonciation (Feltre, San Giustina), Scène de naufrage (Piazzola sul Brenta, Villa Contarini). Le rédacteur de l’étude sur Jean Le Clerc, dans les Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie Lorraine, écrit à propos de son chef d’œuvre, « Le Doge Enrico Dandolo (1123-1205) et les capitaines de la Croisade prêtant serment, du palais des Doges » : Quelle ne fut pas notre surprise en contemplant une toile magnifique, une œuvre véritablement saisissante et qui reflète la manière des meilleurs maîtres de l’école vénitienne. Le dessin est fier, d’un grand style, la couleur est splendide et l’ensemble n’est pas trop inférieur aux immortels chef d’œuvre des Véronèse, des Tintoret, des Palma et autres grands maîtres au milieu desquels elle est placée. Le Concert nocturne est généralement reconnu comme une œuvre italienne de Le Clerc. Il est exposé à Munich. La Nouvelle Revue des Deux Mondes, de d’avril-juin 1974 juge Le Concert confus et peu convaincant. Pourtant d’autres critiques estiment y voir un rapport entre le traitement de la lumière chez Le Clerc et La Tour. On a longtemps attribué trois gravures (Les Deux Moines, Les Veilleuses, et Sainte Madeleine) de Georges de La Tour à Le Clerc. Il s’agit certainement d’œuvres de jeunesse de cet immense artiste. Si son retour en Lorraine marque un tournant, son travail n’est pas bien connu. La chronologie des œuvres lorraines reste très incertaine et repose sur une série d’hypothèses. Le peintre contribue alors à y introduire une peinture nouvelle, marquée à la fois par Caravage et par l'art de Venise, dont l'étude pose le difficile problème de l'école lorraine vers 1620-1630. Marqué par les recherches luministes des peintres établis à Rome et influencés par l'art de Michelangelo Merisi, dit Le Caravage (1571-1610), Le Clerc reprend à Nancy la technique du clair-obscur. Ses tableaux présentent de forts contrastes lumineux, avec des coloris stridents ou rares, des formes anguleuses modelées avec fermeté. Un art inspiré aussi de Saraceni, mais d'une fièvre toute personnelle, qui allie le maniérisme lorrain tardif et la nouvelle esthétique caravagesque. Les liens qui unissent Le Clerc à Callot, La Tour et Deruet sont certains. Jean Le Clerc, Souper galant. Jean Le Clerc, Souper galant. Musée des beaux-arts de Rennes © Jean Le Clerc Musée des beaux-arts de Rennes Le Clerc entretient des liens avec Georges de La Tour (1593-1652) et les artistes lorrains. Les affinités ne manquent pas entre ses œuvres et celles de La Tour. C’est sans doute grâce aux œuvres de Le Clerc que La Tour prend connaissance de la peinture caravagesque. Il est aussi un rival. Quand en 1620, Georges de La Tour décide de s'installer à Lunéville, berceau de la famille de sa femme, il sait que le marché nancéien, dominé par Jacques Bellange jusqu'à sa mort en 1616, mais bientôt investi par Claude Deruet et Jean Le clerc revenus d'Italie respectivement en 1619 et avant 1622, lui est en grande partie fermé. Georges de La Tour n’est pas le peintre des ducs et il n’est pas non plus anobli. Le souper galant date de 1628 et il fait aussi penser comme Le Concert nocturne aux œuvres de l’école d’Utrecht. Ce curieux dessin pourrait représenter un épisode de l'histoire du Fils prodigue, ce dernier dissipant son bien auprès d'une courtisane. La morale de la parabole semble cependant plus un prétexte pour l'artiste qu'une source d'inspiration. Le thème évoque également les banquets caravagesques. Jean Le Clerc est également très proche des scientifiques de son temps. Il adopte des préparations brunes, pratique nouvelle, mais très fréquente en Italie. Son Reniement de saint Pierre est la magistrale application de complexes problèmes de perspective dans une architecture éclairée par plusieurs sources de lumière. Il est devenu l’artiste préféré des jésuites de la villa Corsini, à Florence, où les règles de la perspective sont effectivement appliquées à une architecture compliquée éclairée par plusieurs sources de lumière. Ces recherches auxquelles le Père Du Breuil va bientôt consacrer un chapitre de La perspective pratique occupent les milieux scientifiques de Nancy et Pont-à-Mousson. Le Père Jean Levrechon s’est retrouvé avec Le Clerc dans l’art des peintres vers une poétique de la facticité et vers une magie naturelle.

LA GRAVURE


Jean Le Clerc, gravure extraite de La vie de saint Ignace de Loloya. Jean Le Clerc, gravure extraite de La vie de saint Ignace de Loloya. © Guy de RAMBAUD Guy de RAMBAUD Jean Le Clerc s'est essayé aussi avec grand succès à la gravure. Pour l’une de ses œuvres, Mort de la Vierge, une eau forte réalisée à Rome en 1619, sa biographie dans les Mémoires de l’Académie de Montpellier parle d'une pointe moelleuse, où le naturalisme est tempéré par la beauté des expressions; le travail, habile, a de l'analogie avec celui de Guide, en gardant toutefois plus de pesanteur et plus de chaleur. Comme l'a déjà proposé Jacques Thuillier, il est fort possible que Poussin ait eu connaissance de la gravure que réalise en 1619 le Lorrain Jean Le Clerc d'après un des multiples tableaux de Carlo Saraceni sur ce thème. On y décèle par exemple, outre une profonde percée architecturale, une même rhétorique théâtrale de l'émotion balançant, par les gestes, entre contenance et exubérance. L’œuvre de Jean, Mort de la Vierge, d'après Carlo Saraceni, 1619, est à Londres, au British Museum.

Le Clerc grave d'après Saraceni Le Repos en Egypte, une estampe qui est d'un grand mérite et d’une grande habileté pittoresque, et pourtant Jean Leclerc a vu ses gravures emportées dans l'oubli. A Ecouen, le musée national de la Renaissance a une gravure qu’il attribue à Jean Le Clerc : Trois vaches et un vacher. La vielleuse est à Paris, au Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée.

Jean, occupé par ses travaux de peinture, n'a toutefois gravé qu'accidentellement. Ce que témoigne le petit nombre d'estampes qu'on a de lui et où d'ailleurs on chercherait vainement, dans l'exécution comme dans le dessin, quelque chose qui ressemble à la gravure en question.

UN MAÎTRE


Jean Nocret (1617-1672), Louis XIV et sa famille. Jean Nocret (1617-1672), Louis XIV et sa famille. Musée des châteaux de Versailles et de Trianon © Jean Nocret (1617-1672) Wikimedia Commons En 2002, la Revue Le Pays lorrain, conclut non sans raison : Jean Le Clerc dont l'étude continue à plonger l'historien dans l'embarras .... Est-il un maître ? En 1628, Jean Le Clerc prend comme apprenti François Vernier, filleul du duc François, pour une durée de deux ans et moyennant 400 francs. Et puis Rémond Constant (1575-1637). Sa mère, Nicole de Trèves, est de la famille de Gilles de Trèves, l’un des grands-oncles de Jean Le Clerc. Constant est le fils de fonctionnaires ducaux, comme les Le Clerc et les Trèves. Contrairement à son maître, Jean Le Clerc, il se contente d'un bref voyage en Italie. Les experts rapprochent les Saint Sébastien et Saint Roch de Rémond Constant, du Saint François-Xavier prêchant aux Indiens de Jean Le Clerc. Ils sont tous les deux membres de la confrérie sons l'invocation de l'Immaculée Conception, qui compte parmi ses membres les ducs François II et Charles IV, la duchesse Nicole, Henri de Lorraine, marquis de Moy, beaucoup de personnes qualifiées, des magistrats, des artistes comme eux et Jacques Callot. Rémond Constant est peintre de feu Monseigneur le cardinal. Jean Tassel (1608-1667) naît dans une famille de peintres, mais c'est avec son maître Jean Le Clerc qu'il s'initie plus spécifiquement au nouveau luminisme caravagesque. Jean Tassel est l'élève du Lorrain Jean Le Clerc, nous dit l’encyclopédie Larousse. Après sa mort, il va à Rome. Son œuvre atteste l'influence de son maître. Jean Nocret (1612-1672), un autre de ses élèves quitte lui aussi Nancy pour achever sa formation à Rome. Ils signent une toile à trois avec Rémond Constant le 8 octobre 1633, 12 jours avant la mort de Le Clerc. Mais Le Clerc a au moins un autre élève qui est reçu comme bourgeois de Nancy, Martin Colelly. Également peintre, il le sert pendant sept années. Certainement un élève pauvre ou un peintre raté ?

SES MARIAGES, SA DESCENDANCE ET SA MORT


Cénotaphes de la chapelle funéraire des ducs de Lorraine (1609-1632) Cénotaphes de la chapelle funéraire des ducs de Lorraine (1609-1632) Église des Cordeliers, Nancy. © Guy de RAMBAUD Guy de RAMBAUD Jean Le Clerc se marie après son retour en Lorraine, en 1623, avec Anne des Pilliers, fille de Thierry II, écuyer, seigneur de Mazeley, et d’Anne de Girecourt. La Maison des Pilliers est une vieille famille d’officiers supérieurs dans les armées du Saint Empire qui portent : De gueules, à 3 piliers d'argent, en pal 2 et 1.3. La famille des Pilliers est originaire de Mirecourt. Ils sont seigneurs de Mirecourt, Racécourt, Vroville, Mazeley… La duchesse de Lorraine, Marguerite de Mantoue (1591-1632), dote richement sa première épouse. Malheureusement elle meurt en couches et est inhumée dans l’église Saint-François des Cordeliers le 24 janvier 1625, à côté des cénotaphes des ducs de Lorraine. Veuf, Jean se remarie le 14 janvier 1629, en la paroisse Saint-Sébastien de Nancy, avec Marguerite Navel ou Navelle, dont le père Geoffroy est concierge de l’hostel de Salm en 1614, puis munitionnaire. Avant cela le père de sa femme est commissaire des grains (1595-1597), puis commissaire des Magasins. Sa belle-mère, Élisabeth Braulche est suffisamment riche pour prêter de l’argent à un cousin de l’Auditeur des comptes du duché de Lorraine pour acheter une maison neuve. Claude-Nicolas, fils du sieur Jean Le Clerc, chevalier (de Saint-Marc) et peintre eu l'état de S. A., et damoiselle Marguerite Navelle (Navel), sa femme, est baptisé à la paroisse de Saint-Sébastien de Nancy, le 18 février 1630. Son parrain est honoré seigneur Claude-Nicolas de Monby, premier gentilhomme de la chambre du cardinal Nicolas François de Lorraine, sa marraine damoiselle Claude Vallée. Au début d'octobre 1633, Jean Le Clerc se trouve gravement malade. Incapable de mener à bien les deux commandes de Chaumont, il demande à Rémond Constant de les achever. Il devient hydropique et meurt le 20 octobre 1633, à Nancy âgé de seulement 46 ans, un an après le décès de son protecteur, François II de Vaudémont. Il est inhumé dans l’église Saint-François des Cordeliers aux côtés de sa première femme.

APRÈS SA MORT


Ses deux fils sont encore en bas âge et sa femme très jeune. Le fils de Jean Le Clerc et d’Anne des Pilliers, Jean II Le Clerc (1624-1666), est lui aussi encore un enfant à la mort de son père. Il est décédé 31 ans plus tard, le 28 janvier 1665, sieur de Landremont, demeurant à Dombasle, jadis capitaine au régiment du général de Mercy. Jean Le Clerc est l'ancêtre du général Charles Hyacinthe Leclerc de Landremont. Son frère, Alexandre Le Clerc, ambassadeur, militaire, musicien des ducs, peintre, est l'ancêtre du député à la Convention Claude-Nicolas Leclerc et de Frédéric Le Clerc, directeur des hôpitaux de Tours, et écrivain, mais aussi de Jean Leclerc de Pulligny, polytechnicien et sa famille. Son autre frère, Pierre, est l'auteur d'une auteur branche de la famille Le Clerc qui a presque le même blason, les Le Clerc de Vranville. Ils sont seigneurs du Buisson, de Vrainville et de Fredeaux. La production de cette famille, remonte à 1552. Elle est rejetée par Caumartin en 1667, mais elle passe à la seconde recherche en 1698. Ils portent : D'azur, au lion d'or placé au flanc dextre, lampassé et armé de gueules ; à senestre deux épées d'argent en sautoir : deux étoiles d'or. l'une en chef et l'autre en pointe. Contrairement aux descendants de son autre frère qui ne sont plus nobles en 1789 et révolutionnaires, l'avant-dernier Le Clerc de Vrainville émigre et est marquis selon la Liste générale des pensionnaires de l'ancienne liste civile, avec l'indication sommaire des motifs de la concession de la pension, en 1833. Jean Le Clerc, L'adoration des bergers (extrait) Jean Le Clerc, L'adoration des bergers (extrait) © Guy de RAMBAUD Guy de RAMBAUD En 1876, Meaume écrit au sujet de Jean Le Clerc : L’artiste dont nous allons retracer la trop courte existence est incontestablement le meilleur peintre d’histoire qu’ai produit la Lorraine. Il ajoute à propos de l’une de ses œuvres : Par quelle étrange aberration veut-on toujours que Callot ait été pour quelque chose dans cette pièce ? Quant à l'attribution du fond à Jean Le Clerc, il suffit d'avoir vu les belles pièces que cet artiste a gravées pour être convaincu qu'il n'est pour rien dans celle de Deruet. De temps en temps une œuvre lui est attribuée, mais la majeure partie est perdue. C’est le cas de la collection de François II de Lorraine, son protecteur, de certaines commandes des jésuites et autres maisons religieuses. Que sont devenus les tableaux de l'église des Jésuites du collège de Nancy ? De même aucun expert ne sait dans quelles collections peuvent se trouver les portraits des ducs de Lorraine. Henri Le Page dans Le département de La Meurthe: statistique, historique et administrative écrit que dans la paroisse Saint-Roch à son époque on peut admirer aussi huit superbes tableaux faits par Jean Le Clerc. Mais de nos jours le musée de Nancy ne possède que deux tableaux de Jean Le Clerc... Le Bulletin de la Société d'archéologie lorraine donne cette liste : Jésuites du collège de Nancy : Saint Pierre, Saint Paul, Saint François-Xavier, La Sainte Vierge, Nativité de Jésus-Christ, Sainte Pélagie, La Madelaine, Saint Ignace. Congrégation des hommes : Saint Jean-1'Evangéliste. L'église Saint-Sébastien de Nancy : Saint Sébastien Le martyr de Saint-Laurent, copie d'une Å“uvre de Véronèse par Jean Le Clerc (après 1628) (extrait) Le martyr de Saint-Laurent, copie d'une Å“uvre de Véronèse par Jean Le Clerc (après 1628) (extrait) Musée des Beaux-Arts de Nancy © Jean Le Clerc Musée des Beaux-Arts de Nancy Annonciades : Un Crucifix. Capucins : Saint Félix. Dames du Saint-Sacrement : L'Adoration des Bergers. Minimes de Bon-Secours : Deux tableaux représentant des anges. Dames du Refuge : Un tableau dans un des parloirs. Chez M. Barbe : Saint Antoine de Padoue. Dom Calmet, Lionnois et Lepage nous donne une autre liste de quelques unes de ses toiles (souvent les mêmes) : Saint Pierre, Saint Paul Saint François Xavier, exécuté le 11 février 1632, La Sainte Vierge, La nativité de Jésus-Christ, Sainte Pélagie, La Madeleine, Jean Le Clerc, Le Doge Enrico Dandolo et les capitaines de la Croisade prêtant serment (extrait) Jean Le Clerc, Le Doge Enrico Dandolo et les capitaines de la Croisade prêtant serment (extrait) Palais des Doges. Venise. © Guy de RAMBAUD Guy de RAMBAUD Saint Ignace, Saint Jean l'évangéliste, Saint Sébastien, Crucifix, Saint Félix, L'adoration des bergers (musée de Langres), Deux tableaux représentant des anges, Un tableau dans un des parloirs, Saint Antoine de Padoue Saint François Xavier prêchant aux Indiens est exposé à Nancy, au Musée historique lorrain. Une autre Adoration des bergers est dans l'église Saint-Nicolas de Nancy. Les peintures de Jean Le Clerc sont donc très rares, et se vendent chez Sotheby's, comme pour son Adoration des Bergers. Venise conserve encore son chef-d'œuvre, Le Doge Enrico Dandolo et les capitaines de la Croisade prêtant serment. Plusieurs de ses œuvres sont aux États-Unis, dont : Scène de cabaret, Washington, Osuna Gallery La résurrection de Lazare, New-York, collection particulière. L'extase de saint François d'Assise est en l'église paroissiale de Bouxières, Le banquet d'Hérode en la collégiale de Chaumont et une gravure de Têtes d'hommes enturbannés est au musée du Louvre.

SOURCES :


1. Paulette Choné dans son excellent article sur Jean Le Clerc du Dictionnaire du Grand Siècle de François Bluche, Fayard 2005, p.842. 2. Réunion des sociétés savantes des départements à la Sorbonne.... Section des beaux-arts / Ministère de l'instruction publique..., Chauvat, François, Charvet, Léon (1830-1916), 1905 (SESSION29), confirmé par Moreri et par La France protestante ou vies des protestants français qui se sont fait un nom dans l'histoire, depuis les premiers temps de la réformation jusqu'à la reconnaissance du principe de la liberté des cultes par l'Assemblée nationale: ouvrage précédé d'une Notice historique sur le ..., Volume 6, Eugène Haag (Théologien), Emile Haag, Genève, 1856, p.471. 3. Paulette Choné le dit fils d'un archer des gardes du duc de Lorraine, mais les généalogies écrites et les actes des archives nationales et départementales ignore cette légende.

Béhar Pierre, Image et spectacle, Rodopi, 1993 Bénézit Emmanuel, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays? Gründ, 1976, v.6. Bontemps Daniel, Martine Bontemps-Litique, Les noms de famille en Lorraine: histoires et anecdotes, Archives & culture, 1999. Cabourdin Guy, Claude Gérard, Lorraine d'hier, Lorraine d'aujourd'hui, Presses Universitaires de Nancy, 1987 Calmet Dom, Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres de Lorraine : avec une réfutation de La Bibliothèque Lorraine de Dom Calmet ..., de Chevrier (François Antoine), 1754, article Le Clerc, t.1. Choné Paulette, Jean Le Clerc, Claude Déruet et le carmel de Chaumont (1633-1635). Le Pays lorrain 1984. Claude Gellée et les peintres lorrains au XVIIe siècle, Cat. exp. Rome Nancy 1982. Claude Lorrain e i pittori lorenesi in Italia nel XVII secolo, aprile-maggio 1982, Accademia di Francia (Rome, Italy), De Luca, 1982. Gelly Clara, Choné Paulette, Emblèmes et pensée symbolique en Lorraine, 1525-1633: comme un jardin au cœur de la chrétienté, Klincksieck (23 septembre 1992), ISBN-10: 2252027541, ISBN-13: 978-2252027547 Hidemichi Tanaka, Georges de La Tour dans ses rapports avec Le clerc Callot et Rembrandt. Inform. Hist. Art XV, 1960. Jamot Paul et Thérèse, Bertin-Mourot, Georges de la Tour Floury, 1948. Journal de la Société d'archéologie et du comité du Musée lorrain, Société d'archéologie lorraine, 1864 Kairis Pierre-Yves, Poussin avant Poussin : la "Mort de la Vierge" retrouvée (paru dans Revue de l'art, t. 128, 2000, p. 61-69) La Nouvelle revue des deux mondes Apr-Jun1974 Le Moigne François-Yves, Patrimoine et culture en Lorraine: ouvrage collectif, Editions Serpenoise, 1980 Les archives de Nancy, ou Documents inédits relatifs à l'histoire de cette ville, Henri Lepage, L. Wiener, 1865 Les Tassel, peintres langrois du XVIIe siècle: Exposition au Musée des Beaux-Arts, Palais des États de Bourgogne, Dijon, Musée des beaux-arts de Dijon, 1955 Mariette Pierre Jean, Chennevières Philippe de, Montaiglon Anatole de, Abecedario de P. J. Mariette et autres notes inédites de cet amateur sur les arts et les artistes : et autres notes inédites de cet amateur sur les arts et les artistes. Ouvrage publié d'après les manuscrits autographes conservés au cabinet des estampes de la Bibliothèque impériale, et annoté par ..., J.-B. Dumoulin, 1856, v.3. Meaume E., Georges Lalleman et Jean Le Clerc, peintres et graveurs lorrains, M.A.S.L., 1876. Mémoires de la Société d'archéologie lorraine, A. Lepage (Nancy), Musée lorrain (Nancy), 1876 (SER3, VOL4) Nancy, Musée des beaux-arts, peintures italiennes et espagnoles, XIVe-XIXe siècle, Editions IAC, 2006, ISBN-EAN13 : 2916373012 Pariset F.G., Jean Leclerc et Venise, Venizia e l’Europa, Atti del XVIII Congresso internazionale di Storia dell’Arte, Venizia 1955. Pelletier Ambroise, Félix Collin de Paradis, Henri Lepage, Léon Germain de Maidy, Paul Lallemand, Nobiliaire de la Lorraine et du Barrois, Éditions du Palais Royal, 1974 Pétry Jean-Claude, Entre Callot et La Tour, Jean Le Clerc cet inconnu, Dossier de l’art, n° 8. Taveneaux René, Hubert Collin, Laurent Versini, Encyclopédie illustrée de la Lorraine, Editions Serpenoise, 1987, v.1. Salerno Luigi, Alessandro Marabottini, XVIIe siècle européen: réalisme, classicisme, baroque... Rome (Italy). Mostra del Seicento europeo, Council of Europe, Palazzo delle esposizione, Italy Ministero della pubblica istruzione, De Luca, 1956 The Splendid Century: French Art: 1600-1715, National Gallery of Art (U.S., National Gallery of Art (U.S.), Toledo Museum of Art, Metropolitan Museum of Art (New York, N.Y.), 1960. Venturi Lionello, Skira-Venturi Rosabianca, Italian Painting ...: Critical Studies – 1950 Voreaux Gérard, Les peintres lorrains du dix-huitième siècle, Société Thierry Alix, 1998.



Jean Le Clerc naît à Nancy au mois d’août 1586 et meurt le 20 octobre 1633, à Nancy.

Jean Le Clerc met son épée au service de la république de Venise et est ambassadeur des ducs de Lorraine, qui lui confère la noblesse héréditaire, ainsi qu’à son frère[1]. Mais selon la Société d'histoire et d'archéologie Lorraine, il est surtout un peintre baroque : incontestablement le meilleur peintre d'histoire qu'ait connu la Lorraine. Il n'est en rien le parent du graveur et éditeur parisien Jean Leclerc. Ses travaux italiens ont été très remarquables comme on peut le constater en visitant le Palais des Doges[2]. Désormais, il apparaît comme un peintre important dans les expositions, comme celle sur L’art en Lorraine au temps de Jacques Callot et est étudié comme diffuseur du Caravagisme[3]. Mais il impressionne avant cela ses contemporains, à tel point que Carlo Saraceni, Charles Vénitien, mentionne dans son testament en 1620 plusieurs fois Jean Le Clerc[4]. Mais Le Clerc, cet élève exceptionnel de Carlo Saraceni , comme l’écrit l’Encyclopédie Larousse[5] revient à Nancy et peint des ouvrages de sainteté pour les églises de Nancy ou pour les ducs de Lorraine qui ne valent pas ses œuvres italiennes et se sont mal conservés, mal restaurées, ou ont été perdues[6]. André Félibien rappelle que pendant très longtemps plusieurs toiles de Le Clerc sont attribuées à Carlo Saraceni ou l’inverse par les meilleurs experts[7].

Sa famille

Blason leclerc de pulligny

Blason de sa famille avant que Jean soit fait chevalier de Saint-Marc et obtienne des lettres de noblesse héréditaire.

Jean Le Clerc est le fils cadet de Claude Leclerc de Pulligny et de Claudon Mengin de Pulligny, fille de Jean, capitaine dans les bandes de Piémont[8].

Leclerc Chrestienne

Statue de Chrestienne Leclerc du Vivier, cousine germaine de ce Jean Le Clerc, musée du Louvre.

Il naît à Nancy au mois d’août 1586. Son père qui est protestant doit quitter la Lorraine. Il est persécuté du fait de ses convictions religieuses protestantes, même s’il est le secrétaire de la princesse de Tarente. Toutefois il n’est pas mort en exil, comme il est parfois écrit, mais à nouveau seigneur en partie de Pulligny et dans cette bourgade en 1598,[9] et il est enterré dans l'église de Pulligny[10]. Il a donc abjuré sa foi protestante. Sa mère, Claudon Mengin de Pulligny et lui et ses frères et sœurs sont restés dans la religion romaine[11].

Jean Le Clerc naît donc une famille noble[12]. Jean Le Clerc est le petit-neveu de Gilles de Trèves et le neveu de Pierre Leclerc du Vivier, conseiller et surintendant des finances des finances du cardinal Charles de Lorraine (1567-1607) et du duc Philippe-Emmanuel de Lorraine[13]. père entre autres de Chrestienne Leclerc du Vivier et de la grand-mère maternelle de Marie-Madeleine de Castille, femme de Nicolas Fouquet[14]. En 1585, il est conseiller, intendant et général des finances du cardinal de Vaudémont et du duc de Mercœur. On voit, d'après ses relations avec Charles III de Lorraine, qu'il est aussi son banquier et les lettres du duc montre que pour la dot de Madame la grande duchesse, Christine de Lorraine, qui se marie le 2 mai 1589, Pierre Leclerc du Vivier avance la somme[15]. Les enfants de nobles sont peu nombreux à embrasser la carrière de peintre ou de graveur, mais c'est la cas aussi de son ami Louis de Bermand, gentilhomme d'une famille très ancienne qui ne dédaigne pas de se faire peintre[16]. Et puis être héritier permet de voyager et d'être élève d'un grand maître. Or, les héritiers Claude Le Clerc, dont Jean Le Clerc confirment de la cession par eux d'une part de la seigneurie de Cumières le Modèle:Date[17]. Cela n'est là certainement qu'une partie de son héritage.

Biographie

Au service de la république de Venise

Fichier:Flag of Most Serene Republic of Venice.svg

Drapeau de la république de Venise

Avant de quitter Nancy, Jean Le Clerc a pu recevoir les leçons ou tout au moins les conseils de Jacques Bellange, revenu d'Italie dès l'année 1602[18]. Il arrive donc en Italie avec son frère avant 1602, ou à la fin de cette année.

Jean Le Clerc met son épée au service de la république de Venise dans sa lutte contre les Turcs et suit la carrière des armes[19], comme son grand-père maternel, le capitaine Jean Mengin, avant lui dans le Piémont. Il semble que Jean et son frère, Alexandre soient très appréciés des Vénitiens, car ils sont faits chevaliers de l’ordre de Saint-Marc[20] par le sénat vénitien et le doge[21]. Ils ont parcouru les provinces les plus éloignées de nous, écrit quelques années plus tard Henri II de Lorraine et effectivement les œuvres de Jean Le Clerc, comme Têtes d’hommes enturbannés ou Saint François-Xavier prêchant, démontrent une bonne connaissance des peuples du Proche-Orient et de leurs costumes.

Un élève de Carlo Saraceni

Fichier:CarloSaraceni.JudithHolofernes01.jpg

Carlo Saraceni, Judith et la tête de Holofernes Kunsthistorisches Museum

Fichier:Adam Elsheimer 001.jpg

Adam Elsheimer, L’incendie de Troie, Alte Pinakothek

L’Histoire de Lorraine nous dit que le plus grand des peintres lorrains de cette époque, le Nancéien Jean Leclerc, dont les gravures inspireront l'art de Georges de la Tour (1593-1652), s'est partagé entre sa ville natale et l'Italie. C'est à Venise qu'il a passé presque toute son existence[22].

Le Clerc est surnommé le Pensionante de Saraceni, littéralement le logeur de Saraceni, par allusion à Carlo Saraceni, ce disciple vénitien de Caravage installé à Rome entre 1598 et 1619, et qui là-bas patronne et enseigne à de nombreux artistes dans son atelier – dont très vraisemblablement son Pensionante. Le Pensionante oppose les influences de son maître Saraceni : une certaine délicatesse (toute vénitienne) dans la touche, une recherche d’élégance et un rien de statisme dans la composition, et une absence de passion (qu’elle soit sacrée ou profane) dans l’expression – bref un caravagisme très atténué, même si le luminisme y est d’une absolue fidélité à la leçon du Maître. Toutes choses qui apparaissent avec la force de l’évidence dans le Marchand de fruits ci-dessous :

Marchand de fruits (Jean Le Clerc).

Mais avant d’être le logeur de Carlo Saraceni (1580-1620), plus connu sous le nom de Charles Vénitien en France, Le Clerc est son élève depuis 1603 selon la Société d'histoire et d'archéologie Lorraine[23] et celui de son condisciple Adam Elsheimer (1574-1610)[24]. Elsheimer est le plus célèbre des peintres allemands du Modèle:XVIIe siècle. Les œuvres de l’Italien Saraceni, de l’Allemand Elsheimer et du Français Jean Le Clerc sont assez proches pour certains experts [25]. Il est vrai qu’avant 1610 date du décès d’Adam Elsheimer, ils travaillent très souvent ensemble[26].

Jean Le Clerc travaille à Venise en compagnie Saraceni, qui est devenu son ami. Selon Adriana Augusti : A Venise, Carlo Saraceni et Jean Le Clerc sont des peintres caravagesques. Puis, il réside à Rome, Via di Ripetta, vers 1610[27], mais à cette époque il n’est plus son élève. Toujours selon la Société d'histoire et d'archéologie Lorraine, André Félibien laisse entrevoir que l’élève de loin son maître[28]. Le Clerc va être classé parmi les peintres baroque(s), et considéré comme lorrain par les critiques français, et flamand pour les Anglo-saxons. Toutefois, les Italiens l’appellent Giovanni di Chere ou Giovanni Le Clerc[29]. Mais, la mode des habits français est telle que d'après Baglione le peintre Carlo Saraceni, maître de Jean Le Clerc de Nancy, ne s'habille que comme son élève...[30].

Un peintre presque italien

Fichier:Le Clerc Munich Egon.jpg

Jean Le Clerc, Le concert nocturne, Alte Pinakothek

Carlo Saraceni s'établit avec le Français Jean Le Clerc à Venise en 1618[31] .

En 1617-18, il peint avec Carlo Saraceni, Le Miracle de Saint-Bernon, pour la paroisse allemande romaine de Santa Maria dell’Anima. Il réalisera par la suite une gravure de cette œuvre.

En 1619, la première toile connue de Giovanni Le Clerc est une Mort de la Vierge[32] qu’il réalise à Rome. Dans ce tableau, La mort de la Vierge, il peint deux femmes que nous retrouverons dans La mort de la Vierge de Nicolas Poussin (1594-1665), peinte à Paris en 1623.

Le repos en Égypte est une œuvre de cette période, tout comme Le Concert nocturne, où l’artiste reprend la tradition des peintres caravagesques par les jeux de lumières, avec les visages puissamment éclairés. Le Concert nocturne inspire en 1630 à Georges de La Tour Le paiement des droits et à Le Clerc une nouvelle œuvre en 1628 : Le souper galant.

Le reniement de saint Pierre[33] Qui est une scène de beuverie qui annonce sa Scène de cabaret[34], où l’ombre s’oppose à la lumière, comme dans son Concert, conservé à Rome et Le naufrage, villa Contarini, à Piazzola sul Brenta sont attribués à Carlo Saraceni et son élève. Mais les souvenirs des voyages et combats au Moyen-Orient de Le Clerc, les personnages sont des captifs en costumes orientaux, peuvent faire que cette toile est de Le Clerc[35].

Saraceni et Le Clerc sont les maîtres du peintre vénitien Gasparo Della Vecchia (1602-1678), père de Pietro della Vecchia.

Carlo Saraceni décède à la fin de novembre 1619, ils avaient commencé de peindre une vaste composition : Le Doge Enrico Dandolo (1123-1205) et les capitaines de la Croisade prêtant serment[36], sur le thème de la croisade, dans la Salle du Grand Conseil du Palais des Doges[37]. C'est écrira un critique d'art : ... une toile magnifique, une œuvre véritablement saisissante et qui reflète la manière des meilleurs maîtres vénitiens. Le dessin est fier, d'un grand style, la couleur est splendide et l'ensemble n'est pas trop inférieur aux immortels chefs d'œuvres des Véronèse, Tintoret, Palma et autres maîtres au milieu desquels elle est placée...[38]. En 1621, Jean Le Clerc signe ce travail et termine également une Annonciation, peinte par son ami, à Feltre, église San Giustina.

Jean Le Clerc est surnommé le vénitien[39], mais lui et son frère sont ambassadeurs des ducs de Lorraine et la mort de Carlo Saraceni va faire qu’après avoir terminé ses tableaux, il retourne dans sa petite patrie.

Le peintre des ducs de Lorraine

Fichier:Palais Ducal.jpg

Jean Le Clerc tient la première place à la cour de Nancy[40].

Fichier:ClaudeDeruet.jpg

Claude Deruet est un autre peintre nancéen, anobli par les ducs (gravure de Jacques Callot).

Jean Le Clerc revient en Lorraine après avoir connu le succès à Venise[41] au tout début de l’année 1622[42] ou selon d’autre fin 1621[43]. Il revient en même temps que Jacques Callot qui a leur âge, va être anobli et mourir la même année que Jean Le Clerc[44]. A Nancy, il est parrain de Jean et Catherine, enfants de François Barbonnois, peintre, et Suzanne, sa femme, le 4 mai 1622. Il est dit sur l'acte chevalier de Saint-Marc[45]. La marraine est la femme de Jacques Callot, Charlotte de Flondres[46].

La Lorraine va participer à la révolution artistique du début du Modèle:S et le rôle de Le Clerc, dit le vénitien, n’est pas des moindres. Jean Le Clerc tient la première place à la cour[47]. Rapidement Jean a une réputation qui dépasse largement les limites du duché[48]. D’ailleurs lui aussi n’hésite pas à faire des emprunts aux écoles du nord de l’Europe notamment à Bartholomeus Spranger ou à Jan van der Straet[49].

De retour à Nancy, il touche une rente comme ambassadeur dès le 26 avril 1622 de cent réseaux de blé sur la recette de Marsal pour chaque an[50]. Il devient le peintre officiel des ducs de Lorraine et de Bar, Henri II de Lorraine (1608-1624), François II de Lorraine (1625), puis Charles IV de Lorraine (1625-1675). Son titre de chevalier de l’ordre de Saint-Marc est officiellement reconnu en Lorraine. Et puis le duc Henri II de Lorraine lui confère la noblesse héréditaire[51] le 28 mai 1623 : Henri par la grâce de Dieu, duc de Lorraine, duc de Calabre, Bar, Gueldres, marquis de Pont-à-Mousson, Nomeny, comte de Provence, Blament, Zulphen, etc... A tous qui ces présentes lettres verront et erront, salut. Les âmes belles et généreuses qui guidées au de là du commun, en leur pointe par les ailes de la vertu, bien qu'elles aient cela de particulier que de pouvoir se former assez de gloire dedans leur propre vérité sans se voir obligées d'en mendier les marques de soi; toutefois comme les actions recommandables mectent en estime dedans le monde, les personnes auxquelles elles reluisent, se fait que les remarques et princes absolus décorent de titres relevez les particuliers qu'une bonne conduite rend illustres pour animer par tels exemples à bien faire ceux que amour de soy même doit porter au désir d'une belle récompense entre les vivants par les eschellons de l'honneur, lesquels se terminent à la qualité éminente de la noblesse comme en leur fin, dont les souverains se sont rendus les distributeurs ainsi que d'un loyer proportionné aux actions relevés. Comme nous ayons eu de tout temps cette inclination que d'en honorer le mérite, la part que nous l'aurions veu paraître avec …mais toujours plus volontiers ez personnes de nos sujets lorsqu'elles s'en sont rendues capables; sur la connaissance que nous avons des belles parties qui sont en nos chers et bien aymez Jean et Alexandre Le Clerc frères natifs de notre bonne ville de Nancy, et du rang que l'expérience qu'ils se sont acquise, pratiquant les mœurs étrangères et parcourant les provinces les plus éloignées de nous, leur donne parmi les hommes industrieux d'où le premier rang estù digne de porter l'ordre de chevalier de Saint-Marc, auquel il aurait été eslevé pour récompenser des services signalez qu'ils auraient rendus à la seigneurie de Venize; l'autre mérité d'estre admis au service de nostre personne en qualité d'homme de chambre ordinaire des nostres; ayant de ceste considération, trouvé convenable de les décorer et eslever au grade de noblesse, puisqu'ils nous en auroient très humblement fait supplique et quo nous espérons qu'ilz seront pour exemple à ceux qu'un désir de vivre dans la postérité contient par sa grandeur de la reconnaissance dedans l'ornière de la vertu. Scavoir faisons que, pour ces causes et autres bons respects de notre cognoissance particulière et à nous mouvans, avons, de nostre certaine science, place, pouvoir, grace spéciale et authorité souveraine, annobly et anoblissons, et du titre du noblesse décoré et décorons iceux Jean et Alexandre Le Clerc, ensemble leurs enfans, postérité el lignée naiz et à naistre en leurs mariages, masles et femelles. Voulons et nous pour qu'eux et leurs dits enfans et postérité soient reconnus, pour nobles en tous lieux et affaires, dedans et leur jugement, et jouyssent et usent de tous honneurs, libertez, franchises, droicts, privilèges et prérogatives dont jouyssent et ont accoustumé jouyr et user les autres nobles de nos pays; qu'ilz, puissent prendre et recevoir ordre de chevalerie, acquester châteaux, forteresses, seigneuries, haultes, moiennes et basses justices et tous autres fiefz et. arrière-fiefz bans et héritages nobles, de quel, nom, qualité et dignité qu'ils soient, pour par eulx, et leurs dictes postérité et lignée les tenir et posséder noblement et paisiblement ensemble biens qui leur sont obvenuez et eschuez, obviendront e hériteront par successions, donations ou autrement, et de pouvoir tester et disposer entre vifz et par dernière volonté comme bon leur semblera et ainsi que si d'ancienneté ils estoient instruicts de noble lignée, sans qu'ilz soient … ny puissent estre costrainctz de les vendre, alliéner et mettre hors de leurs mains en quelque manière qu'il soit.

Fichier:Le clerc palais des doges (seigneurs et ecclésiastiques).jpg

Jean Le Clerc, seigneurs et ecclésiastiques partant partant à la croisade. Palais des Doges.

Fichier:Charles IV de Lorraine.JPG

Charles IV de Lorraine lui cède tel droit, nom, raison et action qui lui appartenaient sur une maison sise en la rue du vieil faubourg St Nicolas de Nancy[52].

Et pour signe et décoration de la noblesse nous avons aussi donné et donnons par cestes Jean et Alexandre Le Clerc, et à leurs ditz enfans, postérité et lignées descendantes d'eulx en loial mariage, comme dit est, les armoiries telles que cy dessoubz elles est blazonnées, avec puissance de les porter et en user en tous lieux, comme autres nobles ont accoustumés port de leurs armes; et sont les dittes armoiries : Party en face de gueulle et d'azur reposant en chef un lion léopardé, … Saint-Marc, d'or, tenant un livre représenté au naturel et en poincte, de deux especes en sauteur, d'argent, munies d'or; timbré d'un lion naissant de l'escut, tenant sa croix de l'ordre de chevalier de Saint-Marc, d'or, … d'un tortil des métaux et couleurs susdites, le tout …d'un ormet mort avec son lambrequin aux métaux des couleurs de l'escut. Si donnons en mandement à tous ses mareschaux , seneschaulx , baillifs , président et gens nos comptes, capitaines, prevostz, procureurs, et justiciers présents et à venir; leurs lieutenants et à chacun d'eulx à soit esgard et comme à lui appartiendra , que les dits Jean et Alexandre Le Clerc et leurs ditz enfans, postérité et lignée, ils souffrent et laissent jouyr et user plainement paisiblement et perpétuellement de ceste nostre don et octroy d'annoblissement et de l'effect de tout contenu cy-dessus, sans en ce leur faire … ou donner ny souffrir leur estre faict mis ou …, ores ny pour l'advenir, aucun trouble ou empeschement contraire, car ainsi nous plaist. Prions et requerons tous roys, princes, comtes, barons et autres seigneurs nos amis, alliez et bienveillans, que de l'honneur et privilège de noblesse au contenu de notre présent octroy, ils farent, souffrent et laissent jouir et user entièrement et paisiblement, a tousjours, lesditz Le Clerc, ensemble leur ditte postérité et lignée, forme que tous autres nobles ont accoustumé faire, sans permectre qu'ilz y soient aucunement troublez ny empeschez, nonobstant quelzconques loix, statutz, coutumes, usages de pays, ordonnances, restrictions, mandementz et deffences à ce contraires, comme …et semblables cas nous voudrions faire pour eulx. Et affin que ce soit chose ferme et stable à tousjour, nous avons à ces dittes présentes signées de nostre main et mectre et appendre nostre grand scel. Donné en notre ville de Nancy, le vingt-huictième may mil six cent quatre vingt trois. Ainsi signé: Henry; et sur le repli est écrit : Par Son Altesse , etc.... : la sieur comte de Trénielle, grand maistre do l'hostel et surintendant des finances, présent[53].

Cet acte plusieurs fois reproduit très important pour Jean et Alexandre, leur famille et leur contemporains ou dans les siècles qui suivront. Comme nous pouvons le lire dans ce document certes non traduit, mais facile à comprendre, ils ne sont pas anoblis en tant que peintres, mais comme ambassadeurs des ducs et pour les services qu'ils ont rendus à la République de Venise. Même si l'histoire n'a retenu que l'activité de peintre de Jean , Alexandre n'est cité comme peintre qu'une fois et comme musicien des ducs rarement, ils sont donc faits chevaliers de l'ordre de Saint-Marc et anoblis pour avoir mis leurs épées au service des Doges et comme diplomates, peut-être aussi au service des Vénitiens dans les contrées lointaines.

Nous savons que Jean reçoit en 1624 10.000 francs du duc Henri II de Lorraine pour certaines bonnes considérations[54], mais c'est exceptionnel.

En 1625, son protecteur, François II de Vaudémont (1572-1632) devient duc, mais pendant cinq jours seulement. Il lui commande plusieurs tableaux. Jean Le Clerc réalise le décor de la chapelle de son château de Viviers, disparu au Modèle:XIXe siècle et un nombre assez important de tableaux[55]. Il est payé tous les ans :

  • Au Sr Le Clerc, chevalier, peintre à Son Altesse, la somme de quatre cens quarante frans, scavoir quatre cens frans pour reste et parpaye des ouvrages que Monseigneur lui a faict faire en la chapelle du chasteau de Vivier, et quarante frans pour les chassis de trois tableaux que mondit seigneur a faict mettre au cabinet de l'hostel de Salm[56].
  • Au Sr Jean Le Clerc.... six cens frans pour le tableau de Vivier et autre qu'il repete[57].
  • Au sieur Le Clerc chevalier de St Marc, peintre de Monseigneur, la somme de trois cens cinquante frans pour trois tableaux qu'il a faict et delivré à Monseigneur, savoir deux de son portraict, dont l'un desquelz mondit seigneur l'auroit donné à Madame la Grande Duchesse de Toscane, sa belle sœur, et l'autre à Monsieur de Luxembourg, comme aussy le portrait de Monsieur le Cardinal de Lorraine, son fils, que Monseigneur a faict pareillement donner à sa dite sœur, raccomodé celuy du duc René qui est en son cabinet, peinct un recoing de la versure de sa chapelle de Vivier et doré en quelques endroictz d'icelle[58]

En 1629 ces portraits exécutés par Jean Le Clerc, payés par la Recette générale des finances du duc François sont envoyés de Lorraine en Italie[59]. Il est le peintre en titre du duc Charles III de Lorraine en 1629[60].

En 1632, Charles IV de Lorraine lui cède tel droit, nom, raison et action qui lui appartenaient sur une maison sise en la rue du vieil faubourg St Nicolas de Nancy[61]. Cette voisine est certainement proche de l'église du noviciat des Jésuites, où il a beaucoup travaillé[62].

Des sujets religieux

Fichier:Le clerc palais des doges.jpg

Jean Le Clerc, Le Doge Enrico Dandolo (1123-1205) et les capitaines de la Croisade prêtant serment, palais des Doges

Fichier:Jean-LeClerc-engraving-1612-San-Ignacio-de-Loyola.jpg

L'une des gravures sur la vie de saint Ignace de Loyola de Jean Leclerc (1612).

Fichier:Jean leclerc nancy.jpg

Jean Le Clerc, L'adoration des bergers, (détail)? église Saint-Nicolas de Nancy.

Chez Jean Le Clerc, un même sentiment plastique convient à l'expression des deux grandes entreprises de foi et d'aventure que sont la mission lointaine et la croisade. De fait, esprit de croisade, esprit missionnaire, esprit de pèlerinage convergent souvent[63].

Dès que Le Clerc retourne dans sa Lorraine natale, il enrichit de morceaux très rares prefque toutes les Eglifes de Nancy, qui fe parent de fes productions. De la facilité dans l'exécution, de la netteté dans les idées, & beaucoup d'expreffion dans le fentiment, tels font les caracteres du génie de ce peintre[64]. Dom Calmet et l’historien Lionnois parlent, avec assez de détails, d'un peintre né à Nancy vers la fin du XVI siècle, et dont les tableaux décorent plusieurs de nos églises.

Jean Le Clerc est un homme très pieux. Ile est membre de la Congrégation des hommes, dont font partie : François II de Lorraine, Charles IV de Lorraine, et peu d’autres membres. Il faut être jugé qualifié[65]. Dans le Collège des Jésuites de Nancy, fondé en 1610, il y a plusieurs tableaux de Jean Le Clerc. Il y a dans ce collège une belle chapelle, affectée à la Congrégation des hommes. Le tableau de S. Jean l’évangéliste est aussi de la main de le Clerc[66]. Peut-être en partie du fait de son grand-oncle, Gilles de Trèves, doyen de la collégiale Saint-Maxe, mais surtout de son talent Jean Le Clerc devient le peintre des jésuites lorrains. Les tableaux du maître-hôtel de l’église des jésuites sont certainement eux-aussi de lui. Jean Leclerc est encore membre de la confrérie de N.-D. de Nancy en 1632, pour laquelle il fait un don important[67].

Dans l'église Saint-Sébastien, on trouve au maître-hôtel un portrait de saint Sébastien Le peintre Bermand, ami et élève de Le Clerc, lui sert de modèle est payé 250 francs[68].

Le Christ et saint Pierre, l'Adoration des Bergers et La prédication de saint François-Xavier, de l’église Saint-Nicolas à Nancy et Le Festin d’Hérode, à Chaumont (Haute-Marne), église Saint-Jean-Baptiste sont attribués à Jean Le Clerc[69].

Le Portement de Croix est mentionné par Chamblin de Blancherie dans son Essai d’un tableau historique des peintres de l’École française…avec le catalogue de leurs ouvrages offerts à l’émulation et aux hommage du public dans le Salon des Correspondances, 1783, p. 217 : Jacques Callot, n°2 Un Portement de croix, à M. Bachelier, peintre du roi. Mais en 1956, ce tableau est attribué à Jean Le Clerc par F. G. Pariset. Il est dérivé d’une eau-forte de Jacques Callot (Nancy, 1592-1635).

Le Portement de Croix, copie de l’œuvre de Callot par Jean Le Clerc après 1624)

L’attribution du Martyr de saint Laurent de Nancy à Jean Le Clerc est due à F. G. Pariset (1976). La facture est robuste et réaliste, les couleurs vénitiennes, le traitement des personnages, le rendu des expressions et des gestes sont assez semblables à ceux de L’Adoration du veau d’or. Cette copie ancienne et de belle qualité reste un hommage aux maîtres vénitiens de la Renaissance en Lorraine. Le martyr de Saint-Laurent qui vient de la Chartreuse de Bosserville, tableau attribué à Paul Véronèse, est en fait une œuvre de Jean Le Clerc rendant hommage à ce peintre[70].

Copie de l’œuvre de Véronèse par Jean Le Clerc (après 1628)

Dans l’église Saint-Martin à Pont-à-Mousson (54), l’autel et retable de saint Pierre-Fourier, avec les motifs latéraux et leurs peintures, sainte Catherine et saint Augustin sont de par Jean Leclerc, de Nancy et date de 1630. La chapelle et son décor sont édifiés par les Jésuites en 1630, et dédiés à saint Antoine. C'est à la suite de l'expulsion des Jésuites en 1768 que l'église passa aux mains des chanoines réguliers qui, alors vouèrent la chapelle au Bienheureux Pierre Fourier, leur réformateur[71].

Le 11 février 1632 le recteur du Collège des jésuites, Jean Bonnet, lui commande un tableau de neuf pieds de hauteur et sept pieds de longueur représentant La prédiction de saint François Xavier[72]. Nous sommes, à la fin de sa vie, et Jean Le Clerc se remémore ses voyages et ses combats. Même s’il s’agit de l’action missionnaire aux Indes orientales, ce sont des moyen-orientaux qu’il peint[73], comme dans Têtes d’hommes enturbannés.

Une peinture lorrain ?

Fichier:Le clerc palais des doges (le doge).jpg

Détail de cette toile immense : Le Doge Enrico Dandolo (1123-1205) et les capitaines de la Croisade prêtant serment, palais des Doges

Fichier:Le clerc munich egon (extrait).jpg

Jean Le Clerc, Le concert nocturne (extrait), Alte Pinakothek

Fichier:Jean leclerc nancy vierge.jpg

Jean Le Clerc, L'adoration des bergers (détail : la Vierge Marie), église Saint-Nicolas de Nancy.

Le Clerc s'identifie tellement à son maître et ami vénitien Carlo Saraceni que des tableaux souvent donnés à Saraceni peuvent être de la main de Le Clerc en Italie : Reniement de saint Pierre (Florence, coll. Corsini), Annonciation (Feltre, S. Giustina), Scène de naufrage (Piazzola sul Brenta, Villa Contarini)[74]

Le rédacteur de l’étude sur Jean Le Clerc, dans les Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie Lorraine, écrit à propos de son chef d’œuvre, Le Doge Enrico Dandolo (1123-1205) et les capitaines de la Croisade prêtant serment, du palais des Doges : Quelle ne fut pas notre surprise en contemplant une toile magnifique, une œuvre véritablement saisissante et qui reflète la manière des meilleurs maîtres de l’école vénitienne. Le dessin est fier, d’un grand style, la couleur est splendide et l’ensemble n’est pas trop inférieur aux immortels chef d’œuvre des Véronèse, des Tintoret, des Palma et autres grands maîtres au milieu desquels elle est placée[75].

Le Concert nocturne est généralement reconnu comme une œuvre italienne de Le Clerc. Il est exposé à Munich[76]. La Nouvelle Revue des Deux Mondes juge Le Concert confus et peu convaincant[77]. Il est vrai pourtant qu’il existe un rapport entre le traitement de la lumière par ces deux artistes[78].

Si son retour en Lorraine marque un tournant, son travail n’est pas plus connu[79]. La chronologie des œuvres lorraines reste très incertaine et repose sur une série d’hypothèses. Le peintre contribue alors à y introduire une peinture nouvelle, marquée à la fois par Caravage et par l'art de Venise, dont l'étude pose le difficile problème de l'école lorraine v. 1620-1630 ; les liens qui unissent Le Clerc à Callot, La Tour et Deruet sont certains. Ses tableaux présentent de forts contrastes lumineux, avec des coloris stridents ou rares, des formes anguleuses modelées avec fermeté : art inspiré de Saraceni, mais d'une fièvre toute personnelle, compromis entre le maniérisme lorrain tardif et la nouvelle esthétique caravagesque. L'essentiel de l'œuvre lorraine est religieuse : Adoration des bergers (église Saint-Nicolas de Nancy ; musée de Langres), Saint François Xavier prêchant aux Indiens, Nancy, Musée historique lorrain, Banquet d'Hérode, parfois contesté (collégiale de Chaumont). On lui a longtemps donné trois gravures (les Deux Moines, les Veilleuses, Sainte Madeleine) d'après Georges de La Tour : cette attribution est maintenant rejetée.

Bien entendu ce peintre vénitien introduit en Lorraine une peinture nouvelle, marquée par les recherches luministes des peintres établis à Rome et influencés par l'art de Michelangelo Merisi, dit Le Caravage (1571-1610). L'artiste reprend à Nancy la technique du clair-obscur. Mais, il se libère du caravagisme le plus véhément, en introduisant une sensualité intimiste.

Le souper galant date de 1628 et il fait penser comme Le Concert nocturne aux œuvres de l’école d’Utrecht. Ce curieux dessin pourrait représenter un épisode de l'histoire du Fils prodigue, ce dernier dissipant son bien auprès d'une courtisane. La morale de la parabole semble cependant plus un prétexte pour l'artiste qu'une source d'inspiration. Le thème évoque également les banquets caravagesques. La feuille de Rennes[80].

Le souper galant

Le Clerc entretient des liens avec Georges de La Tour (1593-1652) et les artistes lorrains. Les affinités ne manquent pas entre ses œuvres et celles de La Tour[81]. C’est sans doute grâce aux œuvres de Le Clerc que La Tour prend connaissance de la peinture caravagesque. Il est aussi un rival. En 1620, Georges de La Tour décide de s'installer à Lunéville, berceau de la famille de sa femme, parce qu'il sait que le marché nancéien, dominé par Jacques Bellange, jusqu'à sa mort en 1616, mais bientôt investi par Claude Deruet et Jean Le clerc revenus d'Italie respectivement en 1619 et avant 1622, lui est en grande partie fermé. Georges de La Tour n’est pas le peintre des ducs et il n’est pas non plus anobli. On a longtemps donné trois gravures à Le Clerc : les Deux Moines, les Veilleuses, Sainte Madeleine d’après Georges de La Tour : mais cette attribution est maintenant rejetée.

Pierre, de l’église Saint Nicolas à Nancy et Le Festin d’Hérode, à Chaumont (Haute-Marne), église Saint-Jean-Baptiste sont attribués à Jean Le Clerc.

Jean Le Clerc est également très proche des scientifiques de son temps. Il adopte des préparations brunes, pratique nouvelle, mais très fréquente en Italie. Son Reniement de saint Pierre est la magistrale application de complexes problèmes de perspective dans une architecture éclairée par plusieurs sources de lumière.. Il est devenu l’artiste préféré des jésuites de la villa Corsini, à Florence, où les règles de la perspective sont effectivement appliquées à une architecture compliquée éclairée par plusieurs sources de lumière. Ces recherches auxquelles le P. Du Breuil va bientôt consacrée un chapitre de La perspective pratique occupent les milieux scientifiques de Nancy et Pont-à-Mousson. Le P. Levrechon s’est retrouvé avec Le Clerc dans l’art des peintres vers une poétique de la facticité et vers une magie naturelle[82].

La gravure

Jean Le Clerc s'est essayé aussi avec grand succès à la gravure[83].

Pour l’une de ses œuvres, Mort de la Vierge, une eau forte réalisée à Rome en 1619, sa biographie dans les Mémoires de l’Académie de Montpellier parle d'une pointe moelleuse, où le naturalisme est tempéré par la beauté des expressions; le travail, habile, a de l'analogie avec celui de Guide, en gardant toutefois plus de pesanteur et plus de chaleur[84]. Comme l'a déjà proposé Jacques Thuillier, il est fort possible que Poussin ait eu connaissance de la gravure que réalise en 1619 le Lorrain Jean Le Clerc d'après un des multiples tableaux de Carlo Saraceni sur ce thème. On y décèle par exemple, outre une profonde percée architecturale, une même rhétorique théâtrale de l'émotion balançant, par les gestes, entre contenance et exubérance [85].Cette œuvre de Jean Le Clerc, Mort de la Vierge, d'après Carlo Saraceni, 1619, est à Londres, au British Museum.

Il grave d'après Saraceni Le Repos en Egypte[86] une estampe qui est d'un grand mérite et d’une grande habileté pittoresque, et pourtant Jean Leclerc a vu ses gravures emportées dans l'oubli[87].

A Ecouen, le musée national de la Renaissance a une gravure qu’il attribue à Jean Le Clerc :

Jean Le Clerc Trois vaches et un vacher (R.M.N.)

La vielleuse est à Paris, au MuCEM, Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée :

Jean Le Clerc La vielleuse (R.M.N.)

Jean Le Clerc, occupé à ses travaux de peinture, n'a toutefois gravé qu'accidentellement : ce que témoigne assez le petit nombre d'estampes qu'on a de luiux et où d'ailleurs on chercherait vainement, dans l'exécution comme dans le dessin, quelque chose qui ressemble à la gravure en question [88].

Un maître

Fichier:Louis14-Family.jpg

Jean Nocret (1612-1672) est son élève.

Jean Le Clerc dont l'étude continue à plonger l'historien dans l'embarras ... [89].

En 1628, Jean Le Clerc prend aussi comme apprenti François Vernier, filleul du duc François, pour une durée de deux ans et moyennant 400 francs[90].

La mère de Rémond Constant (1575-1637), Nicoles de Trèves, est très certainement de la famille de Gilles de Trèves[91], l’un des grands-oncles de Jean Le Clerc. Il est le fils de fonctionnaires ducaux, comme les Le Clerc et les Trèves[92]. Contrairement à son maître, Jean Le Clerc, il se contente d'un bref voyage en Italie. Les experts rapproche le Saint Sébastien et Saint Roch de Rémond Constant, du Saint François-Xavier prêchant aux Indiens de Jean Leclerc. Il y a dans l'église des Jésuites de Nancy, une confrérie sons l'invocation de l'Immaculée Conception , qui compte parmi ses membres les ducs François II et Charles IV, la duchesse Nicole, Henri de Lorraine, marquis de Moy, beaucoup de personnes qualifiées, des magistrats, des artistes (parmi, lesquels Jacques Callot, les peintres Jean Leclerc, Rémond Constant, etc.)[93]. Rémond Constant est peintre de feu Monseigneur le cardinal[94].

Jean Tassel (1608-1667) naît dans une famille de peintres, mais c'est avec son maître Jean Le Clerc qu'il s'initie plus spécifiquement au nouveau luminisme caravagesque. Jean Tassel est l'élève du Lorrain Jean Leclerc, nous dit l’encyclopédie Larousse[95]. Après sa mort, il va à Rome[96]. Son œuvre atteste l'influence de Jean Leclerc de Nancy[97].

Après la mort de son maître, Jean Le Clerc, Jean Nocret (1612-1672), un autre de ses élèves quitte lui-aussi Nancy pour achever sa formation à Rome. Ils signent à trois avec Rémond Constant le 8 octobre 1633, 12 jours avant la mort de Le Clerc[98]. Jean Nocret, né à Nancy, est effectivement élève de son compatriote [99].

Mais Le Clerc a au moins un autre élève qui est reçu comme bourgeois de Nancy, Martin Colelly, peintre, mais aussi serviteur de Jean Le Clerc, avec attestation de ce dernier portant qu'il l'a servi pendant sept années[100]. Certainement un élève ou un peut-être un peintre raté ?

Ses mariages, ses fils et sa mort

Fichier:Blason pilliers.jpg

Blason des Pilliers.

Jean Le Clerc se marie après son retour en Lorraine, vers 1622, avec Anne des Pilliers, fille de Thierry II, écuyer, seigneur de Mazeley, et d’Anne de Girecourt[101]. La Maison des Pilliers est une vieille famille d’officiers supérieurs dans les armées de l’empire qui portent : De gueules, à 3 piliers d'argent, en pal 2 et 1.3. La famille des Pilliers est originaire de Mirecourt.Ils sont seigneurs de nombreuses seigneuries : Mirecourt, Racécourt, Vroville, Mazeley[102]. Elle meurt en couches et est inhumée dans l’église Saint-François-des-Cordeliers le 24 janvier 1625[103].

Fichier:CORD-Dukes of Lorraine chapel.jpg

Cénotaphes des ducs de Lorraine (1609-1632), dans l’église Saint-François-des-Cordeliers, où il est lui aussi inhumé[104].

Veuf, il se remarie le 14 janvier 1629, à la paroisse de Saint-Sébastien de Nancy, avec Marguerite Navel ou Navelle, dont le père Geoffroy est concierge de l’hostel de Salm en 1614, puis munitionnaire[105]. Avant cela le père de sa femme a été commissaire des grains[106] 1595-1597, puis Commissaire des Magasins[107]. Sa belle-mère, Elisabeth Braulche est suffisamment riche pour prêter de l’argent à un cousin de l’Auditeur des comptes pour acheter une maison neuve[108].

Claude-Nicolas, fils du sieur Jean Le Clerc, chevalier (de Saint-Marc) et peintre eu l'état de S. A., et damoiselle Marguerite Navelle (Navel), sa femme, est baptisé à la paroisse de Saint-Sébastien de Nancy, le 18 février 1630. Son parrain est honoré seigneur Claude-Nicolas de Monby, premier gentilhomme de la chambre du cardinal Nicolas François de Lorraine, sa marraine damoiselle Claude Vallée[109].

Au début d'octobre 1633, Jean Le Clerc se trouve gravement malade ; incapable de mener à bien les deux commandes de Chaumont, il demande à Rémond Constant de les achever[110] Il devient hydropique[111], et meurt le 20 octobre 1633, à Nancy âgé de seulement 46 ans, et un an après son protecteur, François II de Vaudémont. Il est inhumé dans l’église Saint-François-des-Cordeliers, qui renferme les tombeaux des ducs de Lorraine, aux côtés de sa première femme[112].

Ses deux fils sont encore en bas-âge et sa femme très jeune.

Après sa mort

Le fils de Jean Le Clerc et d’Anne des Pilliers, Jean II Le Clerc (1624-1666), est encore un enfant à la mort de son père. Il est le 28 janvier 1665, sieur de Landremont, demeurant à Dombasle, jadis capitaine au régiment du général de Mercy[113].

Jean Le Clerc est l'ancêtre du général Charles Hyacinthe Leclerc de Landremont. Son frère, Alexandre Le Clerc, militaire, musicien des ducs, peintre[114], avec lequel il se retrouve à la fois à Venise et à la cour de Nancy est l'ancêtre du député à la Convention Claude-Nicolas Leclerc et de Frédéric Le Clerc, directeur des hôpitaux de Tours, et écrivain, mais aussi de Jean Leclerc de Pulligny et de son père Félix.

En 1876, Meaume écrira au sujet de Jean Le Clerc : L’artiste dont nous allons retracer la trop courte existence est incontestablement le meilleur peintre d’histoire qu’ai produit la Lorraine. Il écrit aussi à propos d’une œuvre : Par quelle étrange aberration veut-on toujours que Callot ait été pour quelque chose dans cette pièce ? Quant a l'attribution du fond à Jean Le Clerc, il suffit d'avoir vu les belles pièces que cet artiste a gravées pour être convaincu qu'il n'est pour rien dans celle de Deruet[115]. Mais son œuvre sera en grande partie perdue. C’est le cas de la collection de François II de Lorraine, son protecteur, de certaines commandes des jésuites et autres maisons religieuses, perdus les autres portraits des ducs de Lorraine... [116].

Nancy ne possède que deux tableaux de Jean Le Clerc... Que sont devenus les tableaux de l'église des Jésuites du collège de Nancy ?[117].

Le Bulletin de la Société d'archéologie lorraine indique cette liste[118] :

  • Jésuites du collège de Nancy. — Saint Pierre. — Saint Paul. — Saint François-Xavier — La Sainte Vierge. — Nativité de Jésus-Christ. — Sainte Pélagie. — La Madelaine. — Saint Ignace.
  • Congrégation des hommes. — Saint Jean-1'Evangéliste.
  • L'église Saint-Sébastien de Nancy. — Saint Sébastien
  • Annonciades. — Un Crucifix.
  • Capucins. — Saint Félix.
  • Dames du Saint-Sacrement. — L'Adoration des Bergers.
  • Minimes de Bon-Secours. — Deux tableaux représentant des anges.
  • Dames du Refuge. — Un tableau dans un des parloirs.
  • Chez M. Barbe. — Saint Antoine de Padoue.
  • Paroisse Saint-Roch, où on voyait aussi huit supcrlics tableaux faits par Jean Leclerc[119]

Dom Calmet, Lionnois et Lepage nous donne une liste de quelques une de ses toiles[120] :

  • Saint Pierre,
  • Saint Paul[121],
  • Saint François Xavier, exécuté le 11 février 1632,
  • La Sainte Vierge,
  • La nativité de Jésus-Christ[122],
  • Sainte Pélagie,
  • La Madeleine,
  • Saint Ignace,
  • Saint Jean l'évangéliste[123],
  • Saint Sébastien[124],
  • Crucifix[125],
  • Saint Félix[126],
  • L'adoration des bergers[127] (musée de Langres),
  • Deux tableaux représentant des anges[128],
  • Un tableau dans un des parloirs[129],
  • Saint Antoine de Padoue[130].
  • Saint François Xavier prêchant aux Indiens est exposé à Nancy, au Musée historique lorrain. Une autre adoration des bergersest dans l'église Saint-Nicolas de Nancy.

Les peintures de Jean Le Clerc sont très rares, et se vendent plusieurs centaines de milliers de dollars, comme pour son Adoration des Bergers[131]. Venise conserve encore son chef-d'œuvre, Le Doge Enrico Dandolo et les capitaines de la Croisade prêtant serment.

Plusieurs de ses œuvres sont aux États-Unis, dont :
  • Scène de cabaret, Washington, Osuna Gallery
  • La résurrection de Lazare, New-York, collection particulière.
  • L'extase de saint François d'Assise est en l'église paroissiale de Bouxières.
  • Le banquet d'Hérode, est à la collégiale de Chaumont.
  • Têtes d'hommes enturbannés, l'une de ses gravures est au musée du Louvre.

Notes et références de l'article

.

  1. Mémoires de la Société archéologique de Touraine, Société archéologique de Touraine, 1866, v.18, p.541.
  2. Mémoires de la Société d'archéologie lorraine, A. Lepage (Nancy), Musée lorrain (Nancy), 1876 (SER3,VOL4), pp.71 et 72. Voir : Jean Le Clerc (et suivantes) et sur les Jean Leclerc à Paris : Dijot, Etude sur Jean Cousin, Paris, 1872.
  3. Pétry Jean-Claude, Entre Callot et La Tour, Jean Le Clerc cet inconnu, Dossier de l’art, n° 8, pp. 52-53.
  4. Claude Lorrain e i pittori lorenesi in Italia nel XVII secolo: aprile-maggio 1982, Accademia di Francia (Rome, Italy), De Luca, 1982, p.74.
  5. Carlo Saraceni (article Larousse)
  6. Mémoires de la Société d'archéologie lorraine, A. Lepage (Nancy), Musée lorrain (Nancy), 1876 (SER3,VOL4), pp.71 et 72. Voir : Jean Le Clerc (et suivantes).
  7. André Félibien, Entretiens sur les peintres, Amsterdam 1706, t.III, p.354.
  8. Dictionnaire de la noblesse, contenant les généalogies, l'histoire & la chronologie des familles nobles de France, l'explication de leur armes, & l'état des grandes terres du royaume ... : On a joint à ce dictionnaire le tableau généalogique, historique, des maisons souveraines de l'Europe, & une ..., Franc̜ois Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Badier, La veuve Duchesne, 1775, v.10, p.36.
  9. Mémoires de la Société d'archéologie lorraine 1893 (SER3,VOL21 = T43), p.25.
  10. Où sa plaque subsiste en 1893.
  11. Carré de Busseroles, Le Calendrier de la Noblesse de Touraine (1868), p.272 et suivantes.
  12. Jean Le Clerc de Puligney est anobli le 3 janvier 1464. Carré de Busseroles Le Calendrier de la Noblesse de Touraine (1868)., p.272 et suivantes et Nobiliaire de la Lorraine et du Barrois, Ambroise Pelletier, Félix Collin de Paradis, Henri Lepage, Léon Germain de Maidy, Paul Lallemand, Éditions du Palais Royal, 1974, qui est au service des ducs de Lorraine.
  13. Étienne Delcambre, Marie-Thérèse Aubry, Inventaire-sommaire des Archives départementales antérieures à 1790 - page 114,– 1949.
  14. La Chesnaye Desbois, Dictionnaire de la Noblesse, III, 910 et Catalogue des chevaliers de Malte pour les alliances Le Clerc du Vivier et Garault de Belle Assise, Ms 3674-3679.
  15. Recueil de documents sur l'histoire de Lorraine de Société d'archéologie lorraine p.76n, p.76 et 77, p.85 et suivantes.
  16. Claude Lorrain e i pittori lorenesi in Italia nel XVII secolo: aprile-maggio 1982, Accademia di Francia (Rome, Italy), De Luca, 1982, p.29.
  17. Étienne Delcambre, Marie-Thérèse Aubry, Inventaire-sommaire des Archives départementales antérieures à 1790- 1949, page 114.
  18. Selon André Félibien, cité par Mémoires de la Société d'archéologie lorraine, A. Lepage (Nancy), Musée lorrain (Nancy), 1876 (SER3, V.4), pp.71 et 72. Voir : Jean Le Clerc (et pages suivantes).
  19. Carré de Busseroles, Le Calendrier de la Noblesse de Touraine (1868), p.279 et Abecedario de P. J. Mariette et autres notes inédites de cet amateur sur les arts et les artistes: et autres notes inédites de cet amateur sur les arts et les artistes. Ouvrage publié d'après les manuscrits autographes conservés au cabinet des estampes de la Bibliothèque impériale, et annoté par ..., Pierre Jean Mariette, Philippe de Chennevières, Anatole de Montaiglon, J.-B. Dumoulin, 1856, v.3, p.97.
  20. Ordre de Saint-Marc : Après la translation du corps de saint Marc, évangéliste, d'Alexandrie à Venise, cette république se plaça sous la protection du saint, et institua un ordre de chevalerie en son honneur, auquel elle donna son nom. Le doge était grand maître, et conférait cet ordre en récompense des services rendus à la république. Il a disparu depuis longtemps.
  21. Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres de Lorraine: avec une réfutation de La Bibliothèque Lorraine de Dom Calmet ..., Chevrier (François Antoine), 1754, Notes sur l'article Le Clerc: t.1.
  22. Parisot Robert, Histoire de Lorraine (duché de Lorraine, duché de Bar, Trois-Évêchés), 1922, Picard, p.282.
  23. Mémoires de la Société d'archéologie lorraine, A. Lepage (Nancy), Musée lorrain (Nancy), 1876 (SER3,VOL4), p.75. Voir : Jean Le Clerc (et suivantes).
  24. Jean Leclerc Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, Emmanuel Bénézit, Gründ, 1976, v.6, p.517.
  25. Lionello Venturi, Rosabianca Skira-Venturi, Italian Painting ...: Critical Studies – 1950, p. 38.
  26. Praeger Encyclopedia of Art, 1971, page 1831 et French Painting, 1100-1900: Oct. 18th-Dec. 2d, 1951, Carnegie Institute Dept. of Fine Arts.
  27. L'age d'or Espagnol: la peinture en Espagne et en France autour du ..., Gilberte Martin-Méry, Bordeaux (France), Association française d'action artistique, Bordeaux (France). Galerie des beaux-arts, 1955, p.59.
  28. Mémoires de la Société d'archéologie lorraine, A. Lepage (Nancy), Musée lorrain (Nancy), 1876 (SER3,VOL4), p.75. Voir : Jean Le Clerc (et suivantes).
  29. Recherches sur le séjour des peintres français à Rome au XVIIème siècle, Jacques Bousquet, A.L.P.H.A., 1980, p.158.
  30. Jacques Bousquet, Recherches sur le séjour des peintres français à Rome au XVIIème siècle, 1980, p.139.
  31. XVIIe [i.e. dix-septième] siècle européen: réalisme, classicisme, baroque, Rome (Italy). Mostra del Seicento europeo, Luigi Salerno, Alessandro Marabottini, Council of Europe, Palazzo delle esposizione, Italy Ministero della pubblica istruzione, Rome (Italy). Palazzo delle esposizione, De Luca, 1956, p.226.
  32. Cette œuvre d'après Carlo Saraceni, 1619, est visible à Londres, au British Museum.
  33. Florence, Galerie Corsini
  34. Washington, Osuna Gallery
  35. Jean Le Clerc
  36. Et pas Le Doge Enrico Dandolo prêchant la Croisade, qui est une gravure de Gustave Doré
  37. Tanaka Hidemichi, Georges de La Tour dans ses rapports avec Le clerc Callot et Rembrandt. In: Inform. Hist. Art XV, 1960, p. 55-60.
  38. Société d'archéologie lorraine. Mémoires de la, 1876, p.76 et 77.
  39. Archives alsaciennes d'histoire de l'art, v.13-15, p.231.
  40. Archives alsaciennes d'histoire de l'art, v.13-15, p.231.
  41. La Lorraine meurtrie, Stéphane Gaber, Presses Universitaires de Nancy, 1991, p.15.
  42. Société d'archéologie lorraine. Mémoires de la, 1876, p.44.
  43. XVIIe [i.e. dix-septième] siècle européen: réalisme, classicisme, baroque... Rome (Italy). Mostra del Seicento europeo, Luigi Salerno, Alessandro Marabottini, Council of Europe, Palazzo delle esposizione, Italy Ministero della pubblica istruzione, De Luca, 1956, p.157.
  44. Société d'archéologie lorraine. Mémoires de la, 1876, p.44.
  45. Les archives de Nancy, ou Documents inédits relatifs à l'histoire de cette ville, Henri Lepage, L. Wiener, 1865, v.3, p.249.
  46. Mémoires de la Société d'archéologie lorraine, A. Lepage (Nancy), Musée lorrain (Nancy), 1876 (SER3,VOL4), p.76. Voir : Jean Le Clerc (et suivantes).
  47. Archives alsaciennes d'histoire de l'art, v.13-15, p.231.
  48. Richelieu et la Lorraine, Marie-Catherine Vignal, Marie-Catherine Vignal Souleyreau. L'Harmattan, 2004, p.75.
  49. Les peintres lorrains du dix-huitième siècle, Gérard Voreaux, Société Thierry Alix, 1998, p.48 et 49.
  50. Mémoires de la Société d'archéologie lorraine, A. Lepage (Nancy), Musée lorrain (Nancy), 1876 (SER3,VOL4), p.78. Voir : Jean Le Clerc (et suivantes).
  51. Extrait des minutes déposées aux archives de la préfecture au département de la Meurthe, reproduite par le : Calendrier de la Noblesse de Touraine de 1868, de X. Carré de Busseroles et Claude Lorrain e i pittori lorenesi in Italia nel XVII secolo: aprile-maggio 1982, Accademia di Francia (Rome, Italy), De Luca, 1982, p.231.
  52. Bulletin de la Société d'archéologie lorraine, publié par La Société, 1853, t.4, p.72 et 73.
  53. Contre-signé Pariset, Registrata, Courcol. La copie que nous venons de reproduire est certifiée conforme par un conseiller de préfecture de la Meurthe, pour le secrétaire général, et porte le cachet de la préfecture de ce département. En marge, on lit N° 27. Collationné le 21 avril 1800. L'archiviste,H. Lepage.
  54. Réunion des sociétés des beaux-arts des départements ... de Léon Charvet, Ministère de l'éducation nationale, France - 1899, Page 467.
  55. Bulletin de la Société d'archéologie lorraine, publié par La Société, 1853, t.4, p.72 et 73.
  56. Très. gén. de 1625, cité par Bulletin de la Société d'archéologie lorraine, publié par La Société, 1853, t.4, p.72 et 73.
  57. Rec. gén. des frnances du duc Francois, pour 1628, cité par Bulletin de la Société d'archéologie lorraine, publié par La Société, 1853, t.4, p.72 et 73.
  58. Rec. gén. de 1629, cité par Bulletin de la Société d'archéologie lorraine, publié par La Société, 1853, t.4, p.72 et 73.
  59. Claude Lorrain, pittori lorenesi in Italia nel XVII secolo, aprile-maggio 1982, Par Accademia di Francia (Rome, Italy).
  60. Lepage; Palais ducal de Nancy, 1852, p. 108.
  61. Bulletin de la Société d'archéologie lorraine, publié par La Société, 1853, t.4, p.72 et 73.
  62. Mémoires de la Société d'archéologie lorraine, A. Lepage (Nancy), Musée lorrain (Nancy), 1876 (SER3,VOL4), p.80. Voir : Jean Le Clerc (et suivantes).
  63. Choné Paulette, Emblèmes et pensée symbolique en Lorraine, 1525-1633: comme un jardin au cœur de la chrétienté, p. 57.
  64. Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres de Lorraine : avec une réfutation de La Bibliothèque Lorraine de Dom Calmet ..., de Chevrier (François Antoine), 1754, article Le Clerc, t.1, p.208.
  65. Mémoires de Société d'archéologie lorraine, 1876, p.82.
  66. Nouvelle description de la France, Jean-Aimar Piganiol de La Force, 1754, p.440.
  67. Réunion des sociétés des beaux-arts des départements ..., France Ministère de l'instruction publique, 1899, 23e sess. (1899).
  68. Nouvelle description de la France, Jean-Aimar Piganiol de La Force, 1754, p.439.
  69. Base Joconde
  70. Nancy, Musée des beaux-arts- peintures italiennes et espagnoles, XVIModèle:Exp-XIXModèle:Exp siècles, Clara Gelly Blandine Chavanne.
  71. Monuments historiques
  72. Saint François-Xavier prêchant, Nancy, Musée historique lorrain.
  73. Choné Paulette, Emblèmes et pensée symbolique en Lorraine, 1525-1633: comme un jardin au cœur de la chrétienté', p. 56.
  74. Jeune Afrique, Société africaine de presse, 1992 May-Aug, p.33.
  75. Mémoires de la Société d'archéologie lorraine, A. Lepage (Nancy), Musée lorrain (Nancy), 1876 (SER3, v.4), p.76. Voir : Jean Le Clerc (et suivantes).
  76. Alte Pin de Munich, et deux autres versions dans des collections particulières.
  77. La Nouvelle revue des deux mondes Apr-Jun1974, p.420. Un détail ici ou là peut donner à croire que La Tour a connu le Concert de Jean Le Clerc, Georges de la Tour, Paul Jamot, Jamot, Thérèse Bertin-Mourot, Floury, 1948, p.51.
  78. Pétry Jean-Claude, Entre Callot et La Tour, Jean Le Clerc cet inconnu, Dossier de l’art, n° 8, p. 56.
  79. Pétry Jean-Claude, Entre Callot et La Tour, Jean Le Clerc cet inconnu, Dossier de l’art, n° 8, p. 52-53.
  80. Vienne, Albertina
  81. Meaume E., Georges Lalleman et Jean Le Clerc, peintres et graveurs lorrains, M.A.S.L., pp. 29-30
  82. Image et spectacle, Pierre Béhar, Rodopi, 1993, p.234 à 236.
  83. Le Clerc, Jean, Illustrateur, Recueil. Œuvre de Quatre pièces en Clair-Obscur attribuées à Jean Le Clerc, début du XVIIe siècle. L'œuvre d'un même artiste peut être réparti entre plusieurs cotes. Il est conseillé de consulter en priorité celles de l'œuvre monté, lorsqu'il existe. Certains œuvres peuvent être décrits pièce à pièce, partiellement ou dans leur intégralité, dans le catalogue BN-Opale Plus. Voir aussi les inventaires imprimés du département des Estampes et de la photographie, en particulier, pour les graveurs français, l'Inventaire du fonds français, 1932- (cote libre-accès : 017 EST IFF). Notice n° : FRBNF40388964.
  84. Mémoires: Section des lettres, Académie des Sciences et lettres de Montpellier, 1857, v.2 (1855-57), p.240.
  85. Poussin avant Poussin : la "Mort de la Vierge" retrouvée, par Pierre-Yves KAIRIS (paru dans Revue de l'art, t. 128, 2000, p. 61-69)et J. Thuillier, op. cit. à la note 2, p. 31.
  86. Encyclopédie illustrée de la Lorraine, René Taveneaux, Hubert Collin, Laurent Versini, Editions Serpenoise, 1987, v.1, p.132
  87. Mémoires: Section des lettres, Académie des Sciences et lettres de Montpellier, 1857, v.2 (1855-57), p.240.
  88. Journal de la Société d'archéologie et du comité du Musée lorrain, Société d'archéologie lorraine, 1864, p.10
  89. Le Pays lorrain, Société d'archéologie lorraine et du Musée historique lorrain, v.83 2002, p.74.
  90. Claude Lorrain e i pittori lorenesi in Italia nel XVII secolo: aprile-maggio ..., de Accademia di Francia (Rome, Italy) - 1982 – p. 78 et Les noms de famille en Lorraine: histoires et anecdotes, Daniel Bontemps, Martine Bontemps-Litique, Archives & culture, 1999, p.199.
  91. Patrimoine et culture en Lorraine: ouvrage collectif, François-Yves Le Moigne, Editions Serpenoise, 1980, p.237.
  92. Lorraine d'hier, Lorraine d'aujourd'hui, Guy Cabourdin, Claude Gérard, Presses Universitaires de Nancy, 1987, p.73.
  93. Mémoires, Société d'archéologie lorraine, Société d'archéologie lorraine, 1863, p.432 et 433.
  94. Mémoires, Société d'archéologie lorraine, Société d'archéologie lorraine, 1863, p.122.
  95. encyclopédie Larousse.
  96. The Splendid Century: French Art: 1600-1715, National Gallery of Art (U.S., National Gallery of Art (U.S.), Toledo Museum of Art, Metropolitan Museum of Art (New York, N.Y.), 1960, p.33.
  97. Les Tassel, peintres langrois du XVIIe siècle: Exposition au Musée des Beaux-Arts, Palais des États de Bourgogne, Dijon, Musée des beaux-arts de Dijon, 1955, p.11.
  98. Le Pays lorrain, Société d'archéologie lorraine et du Musée historique lorrain, 1984, v.65-66 1984-1985, p.199.
  99. Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, avec les renseignements bibliographiques et l'indication des sources à consulter, Firmin Didot fréres, fils et cie, 1866, p.157.
  100. Les archives de Nancy, ou Documents inédits relatifs à l'histoire de cette ville, Henri Lepage, L. Wiener, 1865, v.2, p.222.
  101. Réunion des sociétés des beaux-arts des départements ... France Ministère de l'instruction publique, 1904, sess.28 (1904), p.596 et Carré de Busseroles, Calendrier de la noblesse de Touraine, 1868, p.279.
  102. Fonds des Pilliers (1511-1823), Répertoire numérique détaillé établi par Yves Kinossian, conservateur du patrimoine (1999).
  103. Société d'archéologie lorraine. Mémoires de la, 1876, p.81.
  104. Les archives de Nancy, ou Documents inédits relatifs à l'histoire de cette ville, Henri Lepage, L. Wiener, 1865, v.3, p.316 et Lepage, 1865, t. III, p. 316.
  105. Réunion des sociétés des beaux-arts des départements ... France Ministère de l'instruction publique, 1899, sess.23 (1899), p.468.
  106. Arch. de M.-et-M., B 6554.
  107. Le Pays lorrain - Page 200, de Société d'archéologie lorraine et du Musée historique lorrain.
  108. Le Pays lorrain, Société d'archéologie lorraine et du Musée historique lorrain, 1998, v.79 1998, p.103.
  109. Les archives de Nancy, ou Documents inédits relatifs à l'histoire de cette ville, Henri Lepage, L. Wiener, 1865, v.3, p.252.
  110. Le Pays lorrain, Société d'archéologie lorraine et du Musée historique lorrain, 1984, v.65-66 1984-1985, pp.198 à 200.
  111. Les archives de Nancy, ou Documents inédits relatifs à l'histoire de cette ville, Henri Lepage, L. Wiener, 1865, v.3, p.316.
  112. Les archives de Nancy, ou Documents inédits relatifs à l'histoire de cette ville, Henri Lepage, L. Wiener, 1865, v.3, p.316 et Lepage, 1865, t. III, p. 316.
  113. A.D. 57. 3E 8204.
  114. Réunion des sociétés des beaux-arts des départements ..., France Ministère de l'instruction publique, 23e sess. (1899), p.467
  115. Recherches sur la vie et les ouvrages de Jacques Callot: suite au Peintre-graveur français de M. Robert-Dumesnil, Edouard Meaume, J. Renouard, 1860, v.2, p.431.
  116. Partis paraît-il à Florence, mais où ?
  117. Abecedario de P. J. Mariette et autres notes inédites de cet amateur sur les arts et les artistes: et autres notes inédites de cet amateur sur les arts et les artistes. Ouvrage publié d'après les manuscrits autographes conservés au cabinet des estampes de la Bibliothèque impériale, et annoté par ..., Pierre Jean Mariette, Philippe de Chennevières, Anatole de Montaiglon, J.-B. Dumoulin, 1856, v.3, p.7.
  118. Bulletin de la Société d'archéologie lorraine, publié par La Société, 1853, t.4, p.100.
  119. Le département de La Meurthe: statistique, historique et administrative, Henri Le Page, Peiffer, 1843, v.2, p.424.
  120. Réunion des sociétés des beaux-arts des départements ..., France Ministère de l'instruction publique, 23e sess. (1899), p.467
  121. Tous les deux d'abord dans l'église de Girecourt, selon Dom Calmet.
  122. En 1876 dans l'église Saint-Nicolas de Nancy
  123. Dans l'église de Girecourt
  124. Dans l'église Saint Sébastien, portrait du peintre Bermand, ami et élève de Le Clerc, payé 250 francs.
  125. Dans l'église des Annonciades
  126. Dans l'église des Capucins
  127. Dans l'église du Saint Sacrement
  128. Dans l'église des Minimes de Bon-Secours
  129. Dans l'église des Dames du refuge
  130. Chez Monsieur Barbe
  131. http://files.shareholder.com/downloads/EBAY/0x0x40301/c82940dc-bf2b-48d3-9faf-840eb5a98b51/EBAY_News_2000_1_18_General.pdf. 17th Century Jean Le Clerc Masterpiece Offered on eBay Great Collections



Bibliographie

  • Abecedario de P. J. Mariette et autres notes inédites de cet amateur sur les arts et les artistes: et autres notes inédites de cet amateur sur les arts et les artistes. Ouvrage publié d'après les manuscrits autographes conservés au cabinet des estampes de la Bibliothèque impériale, et annoté par ..., Pierre Jean Mariette, Philippe de Chennevières, Anatole de Montaiglon, J.-B. Dumoulin, 1856, v.3.
  • Tanaka Hidemichi, Georges de La Tour dans ses rapports avec Le clerc Callot et Rembrandt. In: Inform. Hist. Art XV, 1960, p. 55-60.
  • Meaume E., Georges Lalleman et Jean Le Clerc, peintres et graveurs lorrains, M.A.S.L., pp. 29-30.
  • Pariset F.G., Jean Leclerc et Venise, Venizia e l’Europa, Atti del XVIII Congresso internazionale di Storia dell’Arte, Venizia 1955.
  • Claude Gellée et les peintres lorrains au XVIIe siècle, Cat. exp. Rome Nancy 1982, p. 72 et 78.
  • Pétry Jean-Claude, Entre Callot et La Tour, Jean Le Clerc cet inconnu, Dossier de l’art, n° 8, pp. 52-53.
  • Nancy, Musée des beaux-arts, peintures italiennes et espagnoles, XIVe-XIXe siècle, Clara Gelly, Editions IAC, 2006, ISBN-EAN13 : 2916373012
  • Choné Paulette, Emblèmes et pensée symbolique en Lorraine, 1525-1633: comme un jardin au cœur de la chrétienté, Klincksieck (23 septembre 1992), ISBN-10: 2252027541, ISBN-13: 978-2252027547

Articles connexes

Modèle:Commons

  • Claude Deruet

Liens externes