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La culture de Tcherniakhov (175 -375).


Du fait de leur Roi, Filimer, en 175, les Goths de la Gothascanza (Pologne) migre vers la Scythie (Ukraine). La culture de Tcherniakhov est détruite par les Huns en 375. C'est d'abord la culture gothe, comme le démontrent les artefacts de la culture de Tcherniakhov. La mode des barbares s'imposent en Crimée, mais aussi dans tout l'Empire romain.


Voir article détaillé Balthes


Voir article Origines des Goths


Article détaillé : Culture de Wielbark


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La mort de Hervor, fille d'Angantyr dans la steppe.


Migration voulue par le Roi Filimer (175)[]

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Guerrier goth.

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La culture goth de Tcherniakhov vers le IIIe siècle.

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Wohnstallhaus.

Mark Borisovich Schukin (1937 - 2008), archéologue russe, docteur en sciences historiques... nous dit que l'émigration des Goths du roi Filimer (cinq générations après le roi Berig) vers la Scythie se produit, comme la décrit Jordanes[1].

Jordanes nous dit que :

Mais quand le nombre de personnes a grandement augmenté et Filimer, fils de Gadarik, a régné comme roi vers le cinquième depuis Berig, il s'est installé sur le plan que l'armée des Goths avec leurs familles devrait se déplacer de cette région. A La recherche de maisons convenables et d'endroits agréables, ils ont atteint les terres de Scythie, qui dans leur langue s'appellent Oium. Ici, ils étaient ravis de la grande richesse du pays, et on dit que lorsque la moitié de l'armée avait été amenée, Le pont, par lequel ils avaient traversé le fleuve, s'est effondré irrémédiablement, et personne ne peut passer par là-bas. Car on dit que l'endroit est entouré de tourbières et d'un abîme encerclant, de sorte que par cette double obstacle la nature l'a rendu inaccessible[2].

Des sagas parlent des premières zones de peuplement en Ukraine. Selon Arne Søby Christensen, Berig, Gadarig et Filimer sont très certainement de vrais rois goths[3].

Filimer décide, en 175 après J.-C., d'aller chercher de meilleures terres. Quelques clans remontent donc la Vistule en direction du Danube et de la mer Noire, accompagnés des Gépides[4]. Leur déplacement se fait progressivement, sur plusieurs générations.

Les Goths conduits par leur Roi Filimer (ca 150 - ca 230) arrivent dans une nouvelle région nommée Oium (Scythie), vers 175. La saga Ynglinga décrit l'installation des Goths au nord de la mer Noire. Oium vient de aujō ou auwō, ce qui signifie prairie bien arrosé ou île

Selon Jordanes, les Goths réclament ces riches terres pour eux-mêmes, après avoir vaincu les habitants précédents, les Sarmates. Ils libèrent leurs esclaves, dit scythes, qu’ils intègrent. Jordanès s’approprie leur histoire. Agobard de Lyon, au IXe siècle, nomme Scythes les Goths de l’Empire carolingien.

Schukin propose l'idée que les événements de l'année de 193 après J.-C., lorsque le roi du Bosphore Sauromat II fait une guerre contre les Sarmates, les Siraks et les Scythes, rendent plus facile la pénétration des Goths vers la région de la mer Noire. Le nombre de sépultures sarmates au deuxième et au troisième siècles est nettement inférieur au nombre de la période précédente[5].

La culture de Tcherniakhov (175 -375)[]

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Athanaric traite avec Valens en 370, car du fait de l'invasion des Huns cette culture disparaît.

L'empire des Goths, sur les bords de la mer Noire, va donner la culture de Tcherniakhov entre le IIe et le Ve siècles de notre ère dans une vaste zone de l'Europe de l'Est, d'abord dans ce qui constitue aujourd'hui l'Ukraine, la Moldavie, et en partie la Belarus. Cette culture est le résultat d'un mélange culturel avec les Sarmates et les populations slaves de ces régions. Du temps des soviétiques et des nazis l'association de cette culture de Tcherniakhov avec les Goths est très controversée[6][7].

Une culture gothe ?[]

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En rouge, les colonies goths. En orange, les sites de la culture de Wielbark. En bleu et vert d'autres sites germains. La zone grise c'est la Dacie.

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Goths traversant une rivière par Évariste-Vital Luminais.

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Objets de crémation goths trouvés sur la rive gauche du cours moyen du Dniestr.

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Village goth dans la Steppe.

Les liens entre la culture de Wielbark et la culture de Tcherniakhov démontrent que cette migration gothe du bassin de la Vistule à l'Ukraine est bien réelle[8].

La délégation française au XIe Congrès international des slavistes (Bratislava, septembre 1993) conclut que :

Les premiers rapports durables entre Goths et Slaves remontent aux IIe- IIIe siècles, lorsque des groupes germaniques formés essentiellement de Goths porteurs de la civilisation archéologique de Wielbark (fig. 1) quittent le bassin de la Vistule inférieure et se déplacent vers le Sud-Est (Shchukin 1989 : 292- 301). En Biélorussie occidentale, ils rencontrent une population de caractère slave, ou plus exactement balto-slave, car les Slaves et les Baltes forment probablement encore alors une communauté linguistique et culturelle (Shchukin 1989 : 49-59). Cette population, qui correspond sans doute aux Vénèdes mentionnés par Tacite, a laissé les sites archéologiques du type dit post-Zarubincy1 (ou Zarabincy tardif) (Shchukin 1989 : 302-313 ; Oblomskij et Terpilovskij 1991) retrouvés dans le bassin du Dniepr moyen et, en partie, dans celui du Dniepr supérieur. L'arrivée des Goths en Ukraine et leur migration vers la mer Noire, achevée pendant la première moitié du IIIe siècle, transforme radicalement la situation politique et ethnique au sud de l'Europe orientale ; la disparition de sites et même de groupes archéologiques entiers le prouve. La puissante fédération des Goths étend sa domination au nord de la mer Noire et sur le Danube inférieur (Kazanskí 1991 : 39-59). Elle a laissé la civilisation archéologique de Tcherniakhov[9].

Mark Borisovich Schukin nous dit qu'à la frontière entre le deuxième et le troisième siècles après J.-C., et surtout dans la première moitié du troisième siècle, en Ukraine et en Moldavie, un processus progressif de formation d'une culture distincte sur un vaste territoire commence. Ces fouilles russes récentes prouvent le contraire des affirmations de certains historiens staliniens ou occidentaux, comme Guy Halsall, auteur de Barbarian migrations and the Roman West (2007). Les spécialistes russes et ukrainiens cherchent aussi une parenté entre les nécropoles du type Aï-Todor et celles des cultures germaniques de Tcherniakhov, Wielbark et Przeworsk en Ukraine et en Pologne[10]. La culture de Tcherniakhovest issue de celle de Wielbark sans bouleversement culturel majeur[11].

Cette culture porte le nom de Chernjakhov/Sîntana de Mureş. Son pic est à l'époque après des guerres "Scythes" ou "gothiques" des années 248 - 270, au cours desquelles les Goths et d'autres groupes barbares du nord pillent sans merci les provinces romaines de la Péninsule des Balkans et d'Asie Mineure[12].

La culture de Chernjakhov est un phénomène très distinct des anciennes cultures de la Steppe. Le niveau de civilisation de cette population dépasse celui des cultures même du nord de l'Allemagne. Les peuples de la culture de Tcherniakhov produisent une masse de céramiques et de poterie énorme avec procédés de fabrication nouveaux. Des gobelets et des peignes en verre, des outils de labour et des meules sont également célèbres. L'écriture sur la céramique et d'autres matériaux est courante et faite en inscriptions grecques, latines et runiques. Il est intéressant de noter que la répartition des résultats des amphores grecques coïncide incroyablement bien avec les frontières de la culture de Tcherniakhov[13].

Le nombre de colonies de Chernjakhov est très important. Environ cinq mille colonies sont connues. Il y a aussi beaucoup de grandes nécropoles bi-rituelles dans lequel il y a des tombes avec beaucoup de choses comme des fibules, boucles, perles...[14].

Les Goths fondent un empire qui s'étend, au IVe siècle, de la Theiss au Don, embrassant une série d'autres peuples germaniques qui recouvrent ou acquièrent plus tard une existence indépendante : les Hérules, Rugiens, Scires, Turcilinges, Vandales, Gépides, Peucines, et les Carpes ou les Boranes, qui eux ne sont pas des Germains[15].

Les artefacts de la culture de Tcherniakhov[]

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Distribution des monuments de la culture de Chernyakhov. La zone de vide correspond aux zones forestières.

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Poterie (culture de Tcherniakhov).

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Nécropole de Budeşti à Raionul Criuleni, en Moldavie.

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Peigne en bronze (culture Chernyakhov, Musée de l'Ermitage.

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Bouclier gothique datant du IVe ou Ve siècle conservé à Kertch (Crimée).

Le niveau d'avancement des technologies de la culture de Tcherniakhov s'explique, selon Mark Borisovich Schukin par le fait que ces Goths établissent des relations étroites et pacifiques avec l'Empire. On sait que, en 332 après J.-C., les Goths signent un traité d’alliance avec Constantin le Grand, promettant ainsi de ne pas permettre à d'autres barbares aux confins de l'Empire, de donner des recrues à l'armée romaine et à l'appel de l'Empereur de participer aux guerres de l'Empire. En retour, les barbares reçoivent des paiements de l'Empire en argent, ainsi que de la nourriture et des vêtements. Grâce à cette aide, la culture de Tcherniakhov acquiert richesse et population importante. Il est probable que l'explosion démographique a lieu à ce moment-là[16].

La culture de Tcherniakhov est dite multi-ethnique. C'est vrai ! Cependant les héritages des cultures de Zarubintsy ou sarmate sont limités. La contribution des émigrants du nord de l'Europe est bien plus importante. Sans leur participation, il serait impossible d'imaginer l'apparition de maisons longues, qui comportent un logement, des vacheries ou porcheries et des ateliers sous un même toit. Dans les premières étapes, les céramiques en forme de cuvette fabriquées à la main, typiques de la culture Wielbark, étaient bien représentées dans les ensembles de céramique de Chernjakhov. Souvent les poteries copient les dessins de Wielbark. Outre les transporteurs de la culture de Wielbark, d'autres représentants des groupes d'émigrants du Nord-Ouest sont également présents dans la culture de Tcherniakhov. La distribution des fibules du type Monstruozo ainsi que des peignes métalliques est reliée par l'auteur à l'empreinte hérule[17].

La question des gobelets de verre en verre verdâtre extra-épais avec des ovales mouillées, dont les fragments se trouvent dans presque tous les établissements de Chernjakhov, est particulièrement intéressant... Une carte de distribution de tasses montre une diagonale qui mène de la mer Noire à la Norvège. Le contact sur cette piste de mouvement entre les Goths et d'autres tribus du Nord est à étudier[18].

Schukin reprend les écrits de Jordanes sur les campagnes du roi gothique (ca 300 - 376) contre les Venetae et les Arctoi gentes. De son temps, les attaques contre l'Empire sont impossibles en raison de leur alliance, et de l'énergie des Goths, habitués à vivre en état de guerre.

Schukin étudie aussi la chronologie et l'origine des bijoux de style polychrome et de technologie si caractéristique de l'époque de la Grande Migration. Dans l'écriture archéologique et historique, l'opinion estime depuis longtemps que l'apparition d'œuvres d'or semées de grenats est liée à l'influence des Huns. Au quartier général d'Atilla sur le Danube moyen, de telles décorations se retrouvent et sont véhiculées par les Huns dans toute l'Europe, vers le milieu du Ve siècle. Cette pensée stéréotypé, selon la recherche technique réalisée par Birgit Arrhenius montre que la technologie est trop compliquée pour des barbares comme les Huns. Ainsi, l'auteur suggère que les origines de cette technologie vient de la Méditerranée orientale ou d'Iberia (aujourd'hui la Géorgie) et de Constantinople, et à relier avec la renaissance de cette technologie sur les marchés ou la politique étrangère des Sassanides et de l'Empire romain à partir de 260[19].

La mode des barbares de la culture de Tcherniakhov[]

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1. colliers d'or boucles culture filigranés Wielbark. Collier en or style animal tumulus des Sarmates Khokhlach sur le Bas-Don. 3. Détail du fourreau d'un poignard dans le style or turquoise sur le Bas-Don. 4. Collier de Zalevok (Dniepr Moyen).

Pendant les temps de la Grande Migration, les barbares arrivés sur le territoire de l'Empire sont différents au point de vue culturel et s'habillent différemment. Les barbares portent des décorations avec des pierres précieuses, interdites aux citoyens de l'Empire par la loi contre le luxe. Porter des choses avec des pierres est une prérogative des empereurs et de leurs proches[20].

Les femmes dites barbares portent des robes qui sont attachées sur les épaules par une paire de grandes fibules d'argent à double lamellaire, parfois pas énormes, qui, dans leur développement typologique, remontent aux petites fibules à double lamelle de la culture de Tcherniakhov. Parfois, ces fibules féminines sont été fabriquées à l'aide de techniques goths et ont la forme d'un oiseau prédateur. Vers la fin de la période, au VIe siècle, ces fibules féminines sont conçues par la nouvelle mode de fibule doublée à double lamelle avec des ornements sculptés Kerbschnitt. La ceinture est fixée avec un grand fermoir fabriqué dans la technique cloisonné ou Kerbschnitt. Une grande partie de ces décorations sont a été faites dans l'Empire par des ateliers spéciaux connus sous le nom de barbaricatii qui appartiennent aux soi-disant barbares. L'Empire est forcé de faire face à la présence dans l'état et sa population de barbares. Les artefacts des types mentionnés ci-dessus sont bien connues du Caucase à l'Atlantique, et les Goths sont probablement à l'origine et les diffuseurs de cette mode gothique[21].


Voir article détaillé Balthes


Notes et références[]

  1. Mark Borisovich Schukin (1937 - 2008), The Gothic Way. Goths, Rome, and the culture of the Chernjakhov.
  2. [http://www.dandebat.dk/eng-dk-historie12.htm Denmark's History - The Goths.
  3. Cassiodorus, Jordanes and the History of the Goths: Studies in a Migration Myth, Arne Søby Christensen, Museum Tusculanum Press, 2002.
  4. The Cambridge Medieval History, J. M. Hussey, CUP Archive, 1985.
  5. Mark Borisovich Schukin (1937 - 2008), The Gothic Way. Goths, Rome, and the culture of the Chernjakhov.
  6. The Cambridge Ancient History, Vol. 13: The Late Empire, p. 488 (1998)
  7. Peter J. Heather, John Matthews, 1991, The Goths in the Fourth Century, pp. 88-92.
  8. Heather, Peter J. (1999). Les Wisigoths de la période de migration au septième siècle. Boydell & Brewer, ISBN 0-85115-762-9, p.16.
  9. Kazanski Michel. Les relations entre les Slaves et les Goths du IIIe au Ve siècle : l'apport de l'archéologie. Revue des études slaves, tome 65, fascicule 1, 1993. Communications de la délégation française au XIe Congrès international des slavistes (Bratislava, septembre 1993) pp. 7-20.
  10. Les Sites Archéologiques en Crimée Et Au Caucase Durant L'Antiquité Tardive Et Le Haut Moyen-Age, Volume 5 de Colloquia Pontica (Series), Michel Kazanski, Vanessa Soupault, BRILL, 2000. p.266.
  11. Origines des peuples: les récits du Haut Moyen Âge occidental (550-850), Volume 42 de Collection des études augustiniennes. Série Moyen-Age et temps modernes. Magali Coumert, Institut d'études augustiniennes, 2007.
  12. Mark Borisovich Schukin (1937 - 2008), The Gothic Way. Goths, Rome, and the culture of the Chernjakhov.
  13. Mark Borisovich Schukin (1937 - 2008), The Gothic Way. Goths, Rome, and the culture of the Chernjakhov.
  14. Mark Borisovich Schukin (1937 - 2008), The Gothic Way. Goths, Rome, and the culture of the Chernjakhov.
  15. Les Goths
  16. Mark Borisovich Schukin (1937 - 2008), The Gothic Way. Goths, Rome, and the culture of the Chernjakhov.
  17. Mark Borisovich Schukin (1937 - 2008), The Gothic Way. Goths, Rome, and the culture of the Chernjakhov
  18. Mark Borisovich Schukin (1937 - 2008), The Gothic Way. Goths, Rome, and the culture of the Chernjakhov.
  19. Mark Borisovich Schukin (1937 - 2008), The Gothic Way. Goths, Rome, and the culture of the Chernjakhov.
  20. Mark Borisovich Schukin (1937 - 2008), The Gothic Way. Goths, Rome, and the culture of the Chernjakhov.
  21. Mark Borisovich Schukin (1937 - 2008), The Gothic Way. Goths, Rome, and the culture of the Chernjakhov.
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