Wiki Guy de Rambaud
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                                                         Joseph-Donat Surian

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Surian, médecin-major, comme Jean Cochon-Dupuy, médecin ordinaire du roi, doit sa renommée à l'intendant de la marine, Michel Bégon.

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Herbier Surian (Antilles).

Joseph-Donat Surian est né en 1650[1], dans le quartier des Accoules, à Marseille[2]. Il est décédé dans sa ville natale en 1712[3][4].


Joseph-Donat de Surian, membre de la Famille Surian, est médecin et pharmacien de Marseille, à la fois bon chimiste, bon botaniste, herboriste (Provence, Espagne)[5].

En 1687, Surian, est chargé par le roi Louis XIV et Michel Bégon (1638 - 1710), Intendant de la Marine à Marseille, de diriger une expédition royale partant étudier la flore des Antilles[6]. Il demande à être accompagné par le Père Charles Plumier (1646-1704) Religieux botaniste, futur botaniste du Roi[7]. Son voyage dure de 1689 à 1693[8].

Surian voyage aux Antilles (République dominicaine, Haïti, Martinique) avec le frère franciscain, Charles Plumier. Ils font des explorations botaniques. Surian se charge de l'analyse chimique des végétaux rencontrés en vue d'une utilisation comme plantes médicinales[9].

Sur le trajet, la plupart du temps Surian recueille des plantes. Plumier, un excellent dessinateur, fait des dessins. Plumier n'a laissé aucun herbier du fait d'un naufrage. Heureusement Surian crée lors de ce voyage un herbier, contenant environ 1000 plantes en 10 volumes in-folio, conservé dans l'Herbier national du Muséum d'histoire naturelle de Paris[10]. Il est utilisé à la fois par Adanson et Jussieu. Surian donne dans le Dictionnaire universel des drogues... (1698), de Lemery, en 1698, un catalogue de plantes curieuses et rares.

Surian n'est pas médecin du Roi à Versailles. Néanmoins à Marseille, avant 1688, il exerce les fonctions de médecin-major de la Marine du Roi. Lors de ses voyages on le retrouve Médecin officiel des colonies antillaises[11]. Le jésuite ne dirige pas la mission, mais est son assistant. Selon Michel Bégon (1638 - 1710) il n'est pas mort en 1691 avec toute sa famille en testant une plante des Antilles. Il revient d'un deuxième voyage en 1693[12].

Carl von Linné (1707 - 1778) nous dit également qu'il fait deux voyages en Amérique avec Plumier et participe à l'élaboration du Dictionnaire universel des drogues... (1698), de Lemery, en 1698[13].

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Plumier donne le nom de Suriana à un arbuste de la famille des rosacées, le Suriana maritima (Surianaceae). Ce nom est confirmé et dédié par Carl von Linné à Joseph Donat Surian[14]

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SA FAMILLE ET SA JEUNESSE[]

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Sa famille[]

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Les Surian de Provence, Olivier d'Ormesson de Surian.

La Famille Surian, dont ce savant est membre, est une maison noble d'origines arméniennes[15], vivant à Ptolémaïs en Galilée, aujourd'hui Acre[16], puis seigneurs de Suro (aujourd’hui Tyr). Ils sont chassés de Tyr et deviennent patriciens de Venise[17], nobles à Rimini[18] et Florence[19]. Ils sont construire le Palazzo Surian-Bellotto.

Une branche s’installe en Provence au début du XIVe siècle. François Surian, en 1338, figure dans le Catalogue des Chevaliers de Malte, appelés successivement Chevaliers de l'ordre militaire et hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes & de Malte, 1099-1890, d'Arles[20]. On les retrouve à Saint-Chamas, où les seigneurs sont aussi d'origines florentines. Elle donne par la suite, outre de nombreux capitaines, consuls et échevins, un évêque de Vence, des négociants marseillais de premier plan, un député légitimiste...

Cette branche est anoblie en 1777, achète avant 1789 la terre de Bras, et deux de ses membres participent aux Assemblées de la noblesse de Provence en 1789[21].

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Sa jeunesse[]

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Jean-Baptiste de Surian, évêque de Vence, 1727-1754.

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Guy Crescent Fagon fait ordonner par Louis XIV les explorations de Surian en Amérique, de Louis Éconches Feuillée au Pérou, de Joseph Pitton de Tournefort, en Asie.

Joseph Donat Surian est né en 1650 dans le quartier des Accoules à Marseille. Son père est bourgeois à Marseille et se marie trois fois. Il est le fils de Claude Surian, écuyer et capitaine, de Saint-Chamas. Son prénom Joseph va être donné à son cousin germain, père de Jean-Baptiste de Surian (1670 -1754), évêque de Vence et membre de l’Académie Française. Son oncle, Augustin de Surian est maître chirurgien à Marseille. Joseph Donat Surian est le fils d'Anne Bremond, fille de Donat Bremond, riche bourgeois[22].

Après de brillantes études supérieures, il obtient son titre de médecin et de pharmacien. Il retourne exercer dans sa ville natale et se spécialisa peu à peu dans la botanique[23].

Joseph-Donat de Surian est médecin et pharmacien de Marseille, à la fois bon chimiste, bon botaniste. A Marseille, avant 1688, il exerce les fonctions de médecin-major de la Marine [24]. Il fait des recherches de plantes sur le littoral espagnol[25]. Surian se charge de l'analyse chimique des végétaux rencontrés en vue d'une utilisation comme plantes médicinales[26]. Surian fait partie du cercle des savants marseillais[27].

Certains botanistes profitent du port de Marseille pour explorer les rives de la Méditerranée, puis les contrées exotiques, comme Joseph Donat Surian, qui fait de nombreuses découverte et descriptions botaniques[28]. Il fait un herbier de plantes du littoral méditerranéen en France et en Espagne[29]. Il écrit Plantes de Marseille et du littoral méditerranéen espagnol. Au total 49 feuilles portant une plante chacune, collée, avec, en bas des pages, des phrases en latin de la main de Surian, citant des protologues et des localités : Massilia, Hispaniae versus Gibaltar, sponte in monte Gibaltari, hispanicus, etc. Cet herbier est offert à Michel Bégon. Après la Révolution il est parvenu au Muséum[30].

Joseph-Donat de Surian a une femme et des enfants, qu'il emmène avec lui aux Antilles. Cela ne plaît pas à Plumier, le moine[31].

Sa cousine, Marie Catherine Surian, et son mari, Honoré Borély, hérite du frère de ce dernier, Louis Joseph Denis Borély. Ils continuent d'entretenir le château Borély et sont à l'origine du Parc Borély, autour de l'édifice.

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Château Borély.

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LE TEMPS DES VOYAGES (1688 - 1693)[]

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Mission pour Louis XIV aux Antilles[]

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Michel Bégon.

Louis XIV charge, en 1687, Michel Bégon (1638 - 1710), Intendant et Trésorier de la Marine à Marseille, de trouver un savant naturaliste pour un voyage d'exploration aux Amériques. En effet, Bégon connait ces régions puisqu'il a été intendant des îles d'Amériques de 1682 à 1685.

Bégon propose son très érudit et compétent ami, Joseph-Donat de Surian, apprécié entre autres par tous les savants provençaux.

Joseph-Donat Surian est choisi par l'intendant de la marine Bégon pour aller dresser l'inventaire des richesses que la nature a départies aux îles des Antilles, dans la pensée que, par ses connaissances en chimie, il peut concourir à l'entreprise que fait alors l'Académie des sciences de soumettre toutes les plantes à l'analyse chimique, pour constater leurs vertus médicales[32].

L'ordre du roi est en date du 22 juillet 1687. Jean-Baptiste Colbert de Seignelay, Secrétaire d’État de la Marine, accepte de débloquer 2.200 livres pour subvenir aux frais du voyage[33].

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Surian choisit Plumier comme assistant[]

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Charles Plumier, jésuite, moine franciscain minime, botaniste du Roi.

Surian qui a de grandes connaissances en chimie et un don pour herboriser estime ne pas avoir assez de connaissances dans le domaine de la botanique. Il s'adjoint donc Charles Plumier qui est également un dessinateur habile. Hélas c'est un niais très expert, en bon jésuite, dans l'art de s'attirer les bonnes grâces des puissants.

Hélas selon Jean-Baptiste Labat c'est un homme aisé à tromper... tombé entre les mains de certains railleurs de profession[34]. Il va obtenir un grand succès à la Cour en minimisant le rôle de Surian. L'attitude de ce jésuite va déplaire à Carl von Linné (1707 - 1778) qui étudie les herbiers de Joseph-Donat de Surian[35].

Plumier ne part pas en 1689 pour les Antilles, en compagnie du médecin et pharmacien Surian[36]. Ils partent en 1688 et c'est l'inverse : Plumier est son assistant. D'ailleurs, Bégon voit surtout en lui un missionnaire[37].

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Le premier voyage (1688 - 1689)[]

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Embarquement des filles de joies de Paris pour la Louisiane. Louis XIV peuple nos colonies avec des prisonniers engagés pour trois ans.

En 1688, Bégon part de Marseille, avec Plumier et Surian, dans un convoi de forçats toulonais qui doivent coloniser les Antilles. Comme il n'y a pas de médecin à bord, mais des chirurgiens incultes Surian sauve certainement beaucoup de vies. Le Roi l'a nommé Médecin officiel des colonies antillaises[38].

De 1688 à 1697, c'est la Première Guerre intercoloniale, se rattachant en Europe à la guerre de la Ligue d'Augsbourg, mais le seul soucis des planteurs c'est organiser la traite négrière à grande échelle.

Bégon et Surian ne sont pas les bienvenus. Les nègres dits marrons car échappés des plantations sont un grand danger pour les botanistes.

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A la Martinique[]

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Melastoma sp., Martinique, herbier Surian.

Le premier voyage dure 18 mois et va le mener avec sa femme et ses enfants à la Martinique, à Haïti, dans les îles Saint-Vincent, Saint Christophe... Il découvre de nombreuses nouvelles espèces, dont six petites plantes herbacées aux feuilles grasses, plus ou moins rondes, que Plumier nomme Bégonia en hommage à l'intendant de Rochefort qui a favorisé leur voyage.

Les navires débarquent d'abord à la Martinique Bégon, Joseph-Donat de Surian et Plumier. Les 11.000 esclaves de l'île s'évadent régulièrement. Surian récolte des plantes et teste leurs vertus médicinales malgré le danger[39].

Surian herborise à Capesterre, au Morne rouge et surtout à Morne la Calebasse que Plumier définie comme un des plus beaux endroits.

Surian envoie à Bégon des plantes vives en terre.

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Les délires du Père Labat sur Surian[]

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Le Père Labat.

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Croton guildingii Griseb, Antilles, herbier J.D.Surian.

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Surian explore les forêts autour de la commune de Le Robert à La Martinique.

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André Michaux ne mange même pas chaud quand il fait des recherches botaniques.

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Le manioc est consommé par les Africains et en Amérique Latine. La farine de manioc, le tapioca, se retrouve dans de nombreux plats en Europe.

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Les grillades de lézards se retrouvent parmi les recettes gastronomiques de nombreux pays. Les touristes en sont friands.

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Nous ne sommes pas les seuls à manger des grenouilles. Dans les pays exotiques les habitants et parfois les touristes mangent comme Surian de plus grosses grenouilles que nous.

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Le moine Labat passe son temps à confectionner de l'alcool. Cela explique certainement en partie ses délires verbaux.

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Prinos dioicus Vahl, Antilles, herbier J.D. Surian.

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Que valent les élucubrations du moine Labat face aux écrits de l'Intendant Bégon ou le savant Linné ?

Surian a une qualité précieuse pour aller herboriser, il est très frugal. Mais il n'est pas le seul. Joseph Pitton de Tournefort, autre botaniste marseillais de cette époque, voyage en Espagne en mangeant du pain noir pour ne pas être attaqué par les brigands.

Surian rencontre le Père Labat, missionnaire dominicain, propriétaire d'esclaves, habitué des festins et beuveries. Le Dominicain s'en prend à Surian dans son Nouveau voyage aux isles de l'Amérique. T. 4.

Les propos du Père Labat quand il parle de Surian ne sont en rien crédibles. On sait par des courriers de Bégon et d'autres personnages sérieux que le Docteur ne meure pas empoisonné en 1691. Ce moine partisan de l'esclavage ne s'en prend d'ailleurs pas qu'à ce savant[40]. Labat écrit :

L’autre Religieux étoit un Minime Provençal: appellé le Pere Plumnier. Il avoit entre autres talens un genie merveilleux pour la Botanique, & une main admirable pour defigner les plantes. Il avoit été envoyé aux Ifles quelques années auparavant avec un autre Provençal, Medecin de Profeffion & Chimifte. La Cour qui les entretenoit, avoit deftiné le Minime pour faire les figures des plantes entieres & diffequées, & le Medecin Chimifte, pour en tirer les huiles, les fels, les eaux, & autres minuties.

Dans la version de 1724 Labat ose écrire que les médicaments abrègent la vie des hommes.

Le Medecin étoit la copie la plus parfaite de l’avarice qui ait jamais ete tiree d’après nature, ou pour parler plus jufte, c’étoit l’avarice même. Il me fuffira de dire, pour en donner une légere idée, qu’il ne vivoit que de farine de manioc et d’anolis. Quand il partoit le matin pour aller herborifer, il portait avec lui une caffetiere monacale, c’eft-à-dire, une de ces caffetieres qu’on fait chaufer avec de l’efprit de vin. Mais comme cette dépenfe auroit été trop contraire à l’économie dont il faifoit une étroite profeffion il ne garnissoit la sienne que d’huile de Palme Christi ou de poisson. Celle qui ne lui coûtoit rien étoit toujours la… meilleure.

Biographie universelle, ancienne et moderne lui réplique :

Au reste ce que Labat attribue à l'excès de la lésinerie peut venir du zèle pour la science; nous en aurions à citer quelques autres exemples. Nous nous contenterons de celui d'André Michaux qui aurait trouvé la cuisine de Surian encore trop somptueuse; car il passait souvent plusieurs jours sans faire usage du feu, se contentant des provisions sèches qu'il emportait.

Et puis Un Docteur qui préfère cuisiner à l'huile que boire du rhum est-ce si anormal ?

Un petit fachet de farine de manioc accompagnoit la caffetiere. Lorfqu’il étoit arrivé au lieu où il vouloit travailler, il fufpendoit fa caffetiere à une branche, après l’avoir remplie d’eau de balifier ou de fontaine, ſelon l’endroit où il fe trouvoit. Il cuëilloit en travaillant, & goûtoit les herbes qui lui tombaient fous la main, & tuoit autant d’anolis qu’il croyoit en avoir beſoin.

Les racines du manioc sont très riches en glucide et sans gluten. De nos jours la production de manioc annuelle est d'environ 250 millions de tonnes par an. Elle est l'une des trois grandes sources de polysaccharides, avec l'igname et l'arbre à pain, dans les pays tropicaux. En 2016 certains écolos se baladant dans la nature récoltent des mauvaises herbes et les mangent.

Je croi avoir déja dit que les anolis font de petits lézards de fept à huit pouces de longueur y compris la queuë qui eft beaucoup plus longue que le corps. Ils font de la groffeur de la moitie du petit doigt. On peut juger ce que leur corps peut être quand il eft vidé & écorché; quelle graiffe & quelle fubftcence il peut fournir aux herbes avec lefquelles on le fait cuire. Il faut pourtant avoüer que ceux qui ne cherchent dans les viandes que la tendreté & la facilité de la digeftion, la trouvent à coup sûr dans celle-ci.

Les plats de viandes grasses en sauce plus digeste que des grillades de lézards... c'est bien une idée de moine du XVIIe siècle !

Une heure ou environ avant le tems qu’il avoit deftiné pour prendre fon repas, il allumoit fa lampe, il mettoit les herbes hachées dans la caffetiere avec autant d’anolis qu’il jugeoit néceffaire, pour donner à fon eau & fes herbes la graiffe & le fuc convenables pour en faire du bouillon. Quelques graines de bois d’inde écrafées, ou un peu de piment lui tenoieut lieu de fel & d’épiceries, & quand ce vénérable dîné étoit cuit, il versoit le boüillon fur la Farine de manioc étendue fur une Feuille de baliſier. C’étoit là son potage, qui lui fervoit en même tems de pain pour manger fes anolis, & comme la répletion eft dangereuſe dans les païs chauds, fa caffetiere lui fervoit pour le repas du matin & celui du foir, qui tous deux ne lui revenoient jamais à plus de deux fols fix deniers. C’étoit pour lui un carnaval, lorfqu’il pouvoit attraper une grenouille, elle lui fervoit pour deux jours au moins, tant étoit grande la frugalité de cet homme.

Le bois d'inde est employé de nos jours par les grands chefs. C'est le poivre ou piment de la Jamaïque. Quand à la consommation de grenouilles elle se retrouve chez beaucoup de peuples.

J'ai pourtant oui dire à beaucoup de gens qu’il relâchoit infiniment de cette aufterité de vie quand il mangeoit hors de chez lui, ou aux dépens d’autrui.

C'est surement par politesse et dans les forêts antillaises ils mangent ce qu'il trouve. Le gibier est rare du fait du braconnage. Le gros moine continue ses critiques sur les choix alimentaires du Docteur.

J’ai crû devoir mettre ici cette maniere de vie économique, afin que ceux qui voudront l’imiter fachent comment ils s'y doivent rendre, & à qui ils ont l’obligation de l'invention. Il travailloit à amollir les os, & prétendoit faire bonne chere fans rien dépenſer, s’il pouvoit trouver ce fecret, mais par bonheur pour les chiens qui feroient morts de faim, fe fi ce galant homme, eût réüffi.

Biographie universelle, ancienne et moderne lui réplique :

On voit que 'Surian avait été sur le point d'enlever à M. Cadet Devaux une de ses plus utiles découvertes pour l'économie domestique, la gélatine des os.

Au XXIe siècle l'industrie agro-alimentaire utilise hélas des os, des arêtes et des cartilages dans ses plats cuisinés.

La difcorde fe mit entre le Minime & lui, & les obligea de fe féparer. Ils revinrent en France après dix-huit ou vingt mois de travail, chargez def graines, de feuilles, de racines, de fels, d’huiles & autres babioles, & de quantité de plantes l'un contre l’autre. Il y a apparence que le Minime avoit plus de raifon que le Médecin, ou qu’il fut mieux écouté, puifque celui-ci fut congedie, & que le Minime fut renvoyé aux Ifles pour travailler de nouveau.

Biographie universelle, ancienne et moderne conteste la mésentente entre Plumier et Surian qui n'est certainement qu'imaginaire, tout comme le retour du médecin-pharmacien en 1689 et sa mort en 1691.

A l’égard du Médecin, j’ai fû étant à Marſeille, que continuant fon travail de Botanifte, il avoit un jour apporté certaines herbes qui lui avoient paru merveilleufes pour purger doucement, il en fit faire de la foupe, qui fit mourir lui, fa femme, fes deux enfans & fa fervante.

Cette légende est hélas encore véhiculée dans certains ouvrages et sur certains sites internet.

Une lettre de Bégon, datée du 21 juin 1693, de Rochefort, nous apprend le retour de Surian et Plumier, sans doute de leur second voyage[41].

De son côté Linné écrit :

Joseph-Donat Surian, Médecin à Marseille. Il avoit voyagé deux fois en Amérique avec le pere Plumier[42].

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Le deuxième voyage[]

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Le port de Rochefort, par Vernet.

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Dioscorea altissima Lam, Antilles, herbier J.D. Surian.

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Pour Plumier Surian est un second Dioscoride.

Durant 18 mois Plumier collecte et dessine. Il revient en France en 1689 avec un herbier de mille spécimens, 4.800 dessins de plantes, dont 1.200 dessins de zoologie. Malheureusement à son retour le bateau coule. Il reste heureusement pour les savants les herbiers de Surian et ses descriptions.

Plantes de la Martinique et de la Guadeloupe. Avec des plans et des figures de sauvages de ces pays, dessinés, coloriés et décrits par le Père Plumier n'est pas de 1688, mais 1689 ou plutôt 1690.

Plumier repart pour un second voyage à l'issue duquel il publie en 1693 sa célèbre Description des plantes de l'Amérique. Contrairement aux élucubrations du moine testeur de rhum Surian.

Une lettre de Bégon, datée du 21 juin 1693, de Rochefort, nous apprend le retour de Surian et Plumier. Bégon écrit :

Le sieur Surian, médecin botanique en est de retour ; je l’avois envoié de Marseille en ce pais là en 1688 par ordre du Roy avec le P. Plumier pour examiner les vertus des plantes et l’usage qu’on en pourroit faire dans la médecine ; il y a travaillé avec succès et a rapporté plusieurs volumes des mémoires qu’il a faits que j’ay seulement parcouru, n’ayant pas assés de loisir pour les examiner à fonds ; il se propose de les mettre en ordre lorsqu’il sera en repos chés lui et de les donner ensuite au public. Vous scavés que l’impression du premier volume du livre du P. Plumier est achevée au Louvre ; j’y ai donné ordre qu’on fist enluminer l’exemplaire en grand papier que j’ay fait tirer pour moi [43].

Linné nous dit que Joseph-Donat Surian se plaignoit beaucoup de ce qu’ayant communiqué beaucoup de chofes au Jéfuite Botaniste, celui-ci ne l’avoit prefque jamais cité [44].

Dans tous les ouvrages de Plumier, nous dit Biographie universelle, ancienne et moderne, on ne trouve aucune trace de la mésintelligence dont le moine esclavagiste fabriquant de rhum parle. Loin de lui faire aucun reproche, il honore sa mémoire du plus beau monument qu'il croie pouvoir ériger, la consécration d'un genre, en disant que Surian est un second Dioscoride pour l'Amérique, méditant de publier une Pharmacopée américaine, éprouvée par ses propres expériences.

Quoi qu'il en soit, le Père Plumier, sur son compagnon de voyages, écrit :

Clarissimus D. Josephus Donatus Surian, massiliensis medicus, pharmacopoeus, chymicus, botanicus, alter tandem Si diu vixisset Dioscorides americanus futurus, quippe qui pharmacopoeam americanam, quam ipse experientia comprobaverat, meditabatur exhibere. Opus cum ipso obiit Massilioe. Extat tamen de eo ad calcem illius tractatus "Traité des Drogues", per Nicolaum Lemery Parisiis editus[45].

Ce qui montre que Labat délire quand il parle de leur inimitié.

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SON OEUVRE (1693 - 1712)[]

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Surian donne, en 1698, dans Dictionnaire universel des Drogues simples, de Lémery, un catalogue de plantes curieuses et rares.

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Extrait du Droguier curieux, de Pomet, écrit par Surian en 1709.

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Mertensia furcata Sw, Antilles, herbier J.D. Surian.

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L'herbier de Surian se retrouve en partie dans ceux de Sébastien Vaillant et Jussieu dans les collections du Muséum national d'histoire naturelle de Paris.

Surian donne, en 1698, dans Dictionnaire universel des Drogues simples, de Lémery, un catalogue de plantes curieuses et rares. Surian écrit dans un autre Catalogue des drogues et médicaments des Indes, qui est joint, en 1709, au Droguier curieux, de Pomet.

Surian crée un grand herbier sur les Antilles en 10 volumes de 100 pages chacun, mais il existe aussi un Herbier Surian de plantes des Caraïbes, en deux volumes, petit format, préparés avec des doubles du grand herbier Surian. Les deux sont reliés en parchemin. Les plantes sont attachées seulement par l'introduction d'un rameau dans deux perforations de la feuille d'herbier, ce qui favorise malheureusement la fragmentation du spécimen, puis sa perte ; des phrases latines sont en tête de chaque page... Les noms caraïbes des plantes sont le premier mot, avant la phrase latine, tout écrit de la main de Surian, avec souvent à la fin, les noms antillais en français, et rarement des noms de localités, ex. : Injula Cbrûtopbori, mais le plus souvent des références à l'action thérapeutique des végétaux réunis ici[46].

Le grand Herbier Surian des Antilles (1689-1691) comprend 10 volumes (41 x 34 x 8 à 10 cm), reliure couverte d'un papier lisse terre de Sienne plus ou moins marbré. Chaque volume contient 100 feuilles, chacune avec un spécimen, ce qui donne un total de 1001 feuilles. Les plantes sont collées par toute leur surface sur une feuille fine de papier blanc entièrement collée sur une autre, de papier plus épais, souple, bleu ; sur les trois côtés libres, ces pages sont ornées d'une bordure de papier chamarré, sur environ 1 cm de largeur. Les numéros et les noms caraïbes, ainsi que quelques protologues sont de la main de l'auteur. Quelques plantes manquent, probablement décollées et il y a quelques fragments. Plusieurs feuilles sont découpées au canif, laissant la feuille support entièrement libre ; parfois le spécimen seul, a été enlevé, surtout dans le volume 3. Le volume 1 est très abîmé par l'humidité et complètement refait. La plupart des spécimens sont récupérés avec grand soin. Une étude approfondie, travail de longue haleine, est faite par Alicia Lourteig (1913 - 2003), une botaniste argentine. Sa publication est envisagée. Les collections proviennent surtout de la Martinique et de Saint-Domingue (Haïti et République Dominicaine)[47].

Ses herbiers vont au Muséum national d'histoire naturelle de Paris[48].

Le botaniste Joseph de Jussieu (1704 - 1779) les étudie[49]. Pendant 36 ans en Amérique du Sud il essaie de retrouver les plantes décrites par le père Plumier. Surian est le premier qui apporte des Antilles en Europe certaines plantes. Recueillies par Surian elles passent dans l'herbier de Sébastien Vaillant (1669 - 1722), le botaniste français, qui, écrit Linné, commence la réformation de la botanique. Un demi-siècle plus tard, P. Brown parcoure la Jamaïque et y redécouvre certaines espèces trouvées par Surian.

Tandis que Brown retrouve à la Jamaïque l'YYaoba de Surian, Carl von Linné (1707 - 1778) l'étudie en Europe sur des échantillons qui viennent de notre voyageur marseillais. Surian publie un catalogue de la flore d’Amérique dont Linné conserve quelques noms de genre[50].

SuriAn laisse selon Carl von Linné (1707 - 1778) une superbe collection de plantes, qui se trouve à présent parmi les herbiers immenses de M. de Jussieu[51], et dans celui de Sébastien Vaillant (1669 - 1722) qui font partie des collections du Muséum national d'histoire naturelle de Paris.

Aymen est invité par Joseph de Jussieu (1704 - 1779) à venir consulter l'herbier de Surian l'herbier, où il y a une autre espèce de Columellea. Il la décrit brièvement et en parle dans un courrier à Linné.

Joseph de Jussieu (1704 - 1779) publie Catalogue des plantes sèches de Surian.

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NOTES ET RÉFÉRENCES[]

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  1. Père Charles Plumier (1646-1704) Religieux botaniste
  2. Les Botanistes à Marseille et en Provence: du 16e au 19e siècle, Georges J. Aillaud, Palais de la Bourse de Marseille, Impr. Cholet, 1982.
  3. L'Età dei Lumi: le scienze della vita. L'inventario delle forme viventi, Storia della Scienza (2002), di Jean-Marc Drouin.
  4. Les Botanistes à Marseille et en Provence: du 16e au 19e siècle, Georges J. Aillaud, Palais de la Bourse de Marseille, Impr. Cholet, 1982.
  5. Le règne végétal : divisé en traité de botanique générale, flore médicale et usuelle, horticulture botanique et pratique, plantes potagères, arbres fruitiers, végétaux d'ornement, plantes agricoles et forestières, histoire biographique et bibliographique de la botanique. Précis de l'histoire de la botanique, Barral, Jean-Augustin (1819-1884). Dupuis, Aristide (1823-1883). A T. Morgand (Paris) 1864-1869.
  6. L'Età dei Lumi: le scienze della vita. L'inventario delle forme viventi, Storia della Scienza (2002), di Jean-Marc Drouin.
  7. L'Età dei Lumi: le scienze della vita. L'inventario delle forme viventi, Storia della Scienza (2002), di Jean-Marc Drouin.
  8. Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, Mme Z. Mortreuil (Saintes), H. Champion (Paris), A. Picard (Paris), Société des Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis (Saintes) 1925.
  9. Marseille, 2600 ans de découvertes scientifiques: La tradition scientifique à Marseille et en Provence, Volume 1, Georges J. Aillaud, Yvon Georgelin, Henri Tachoire, Publications de l'Université de Provence, 2002.
  10. Père Charles Plumier (1646 - 1704) Religieux botaniste
  11. La fabuleuse odyssée des plantes, Les aventures de la connaissance, Lucile Allorge, JC Lattès, 2003.
  12. Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, Mme Z. Mortreuil (Saintes), H. Champion (Paris), A. Picard (Paris), Société des Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis (Saintes) 1925.
  13. Volume 2 de Revue générale des écrits de Linné: ouvrage dans lequel on trouve les anecdotes les plus intéressantes de sa vie privée, un abrégé de ses systèmes et de ses ouvrages, un extrait des ses Aménités académiques, Richard Pulteney, Traduit par Aubin Louis Millin, Éditeur Buisson, 1789.
  14. ANNALES DE L'INSTITUT COLONIAL DE MARSEILLE, publiées sous la direction de M. LE PROFESSEUR Edouard HECKEL, Publication subventionnée pur le Conseil général des Bouches-du-Rhône, Quatrième année. Troisième volume (1896).
  15. [file:///C:/Users/Acer/Downloads/6-_Carte_Venise_02.07-2_.pdf La présence arménienne à Venise]
  16. Surian - Dizionario Storico-Portatile Di Tutte Le Venete Patrizie Famiglie
  17. Surian-Dizionario Storico-Portatile Di Tutte Le Venete Patrizie Famiglie
  18. Douglas, Hugh A., Venice on Foot: With the Itinerary of the Grand Canal and Several Direct. 1907. Reprint. London: Forgotten Books, 2013. pp.362-3.
  19. Vence: une cité, un évêché, un canton, Laurent Dailliez, Alpes. méditerranée éd. impres'sud, 1979.
  20. La Roque, Louis de, Cote : Arles A 26785 U.
  21. Grand armorial de France, Volume 6, Henry Jougla de Morénas, Éditeur Frankelve, 1975.
  22. Arrests notables de la cour du parlement de Provence, Hyacinthe Boniface 1708.
  23. Les Botanistes à Marseille et en Provence: du 16e au 19e siècle, Georges J. Aillaud, Palais de la Bourse de Marseille, Impr. Cholet, 1982.
  24. La fabuleuse odyssée des plantes, Les aventures de la connaissance, Lucile Allorge, JC Lattès, 2003.
  25. Anciens herbiers conservés au laboratoire de phanérogamie du muséum (Paris), Alicia Lourteig, Paul Jovet
  26. Marseille, 2600 ans de découvertes scientifiques: La tradition scientifique à Marseille et en Provence, Volume 1, Georges J. Aillaud, Yvon Georgelin, Henri Tachoire, Publications de l'Université de Provence, 2002.
  27. La fabuleuse odyssée des plantes, Les aventures de la connaissance, Lucile Allorge, JC Lattès, 2003.
  28. Herbiers publics et privés, Muriel Durand chef de projet herbiers, Muséum d’Histoire Naturelle d’Aix-en-Provence
  29. Anciens herbiers conservés au laboratoire de phanérogamie du muséum (Paris), Alicia Lourteig, Paul Jovet
  30. <nowiki><nowiki><nowiki><nowiki>Anciens herbiers conservés au laboratoire de phanérogamie du muséum (Paris), Alicia Lourteig, Paul Jovet
  31. La fabuleuse odyssée des plantes, Les aventures de la connaissance, Lucile Allorge, JC Lattès, 2003.
  32. Le règne végétal : divisé en traité de botanique générale, flore médicale et usuelle, horticulture botanique et pratique, plantes potagères, arbres fruitiers, végétaux d'ornement, plantes agricoles et forestières, histoire biographique et bibliographique de la botanique. Précis de l'histoire de la botanique, Barral, Jean-Augustin (1819-1884). Dupuis, Aristide (1823-1883). A T. Morgand (Paris) 1864-1869.
  33. Arch. nat. : fonds Marine, B2 61 f°466, Seignelay à Bégon, Versailles, 30 juin 1687.
  34. [http://www.persee.fr/docAsPDF/outre_0300-9513_1997_num_84_317_3588.pdf Saint-Domingue en 1690. Les observations du père Plumier, botaniste provençal, Philippe Hrodej]
  35. Volume 2 de Revue générale des écrits de Linné: ouvrage dans lequel on trouve les anecdotes les plus intéressantes de sa vie privée, un abrégé de ses systèmes et de ses ouvrages, un extrait des ses Aménités académiques, Richard Pulteney, Traduit par Aubin Louis Millin, Éditeur Buisson, 1789.
  36. Le règne végétal : divisé en traité de botanique générale, flore médicale et usuelle, horticulture botanique et pratique, plantes potagères, arbres fruitiers, végétaux d'ornement, plantes agricoles et forestières, histoire biographique et bibliographique de la botanique. Précis de l'histoire de la botanique, Barral, Jean-Augustin (1819-1884). Dupuis, Aristide (1823-1883). A T. Morgand (Paris) 1864-1869.
  37. La fabuleuse odyssée des plantes, Les aventures de la connaissance, Lucile Allorge, JC Lattès, 2003.
  38. La fabuleuse odyssée des plantes, Les aventures de la connaissance, Lucile Allorge, JC Lattès, 2003.
  39. La fabuleuse odyssée des plantes, Les aventures de la connaissance, Lucile Allorge, JC Lattès, 2003.
  40. La fabuleuse odyssée des plantes, Les aventures de la connaissance, Lucile Allorge, JC Lattès, 2003.
  41. Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, Mme Z. Mortreuil (Saintes), H. Champion (Paris), A. Picard (Paris), Société des Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis (Saintes) 1925.
  42. Volume 2 de Revue générale des écrits de Linné: ouvrage dans lequel on trouve les anecdotes les plus intéressantes de sa vie privée, un abrégé de ses systèmes et de ses ouvrages, un extrait des ses Aménités académiques, Richard Pulteney, Traduit par Aubin Louis Millin, Éditeur Buisson, 1789.
  43. Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, Mme Z. Mortreuil (Saintes), H. Champion (Paris), A. Picard (Paris), Société des Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis (Saintes) 1925.
  44. Volume 2 de Revue générale des écrits de Linné: ouvrage dans lequel on trouve les anecdotes les plus intéressantes de sa vie privée, un abrégé de ses systêmes et de ses ouvrages, un extrait des ses Aménités académiques, Richard Pulteney, Traduit par Aubin Louis Millin, Éditeur Buisson, 1789.
  45. Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, Mme Z. Mortreuil (Saintes), H. Champion (Paris), A. Picard (Paris), Société des Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis (Saintes) 1925.
  46. Anciens herbiers conservés au laboratoire de phanérogamie du muséum (Paris), Alicia Lourteig, Paul Jovet
  47. Anciens herbiers conservés au laboratoire de phanérogamie du muséum (Paris), Alicia Lourteig, Paul Jovet
  48. Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, Mme Z. Mortreuil (Saintes), H. Champion (Paris), A. Picard (Paris), Société des Archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis (Saintes) 1925.
  49. Nouveau monde et renouveau de l'histoire naturelle, Volume 2, Jeanne Chenu, Jean-Pierre Clément, Presses Sorbonne Nouvelle, 1986.
  50. Herbiers publics et privés, Muriel Durand chef de projet herbiers, Muséum d’Histoire Naturelle d’Aix-en-Provence
  51. Volume 2 de Revue générale des écrits de Linné: ouvrage dans lequel on trouve les anecdotes les plus intéressantes de sa vie privée, un abrégé de ses systèmes et de ses ouvrages, un extrait des ses Aménités académiques, Richard Pulteney, Traduit par Aubin Louis Millin, Éditeur Buisson, 1789.
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