Wiki Guy de Rambaud
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                            Guerre soviéto-polonaise 


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La guerre polono-soviétique.

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Offensive des 800.000 hommes de Toukhatchevski.

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Le front au mois d'août 1920.

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Bolcheviks, par Illya Repine.

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Allégorie de la Victoire polonaise de 1920. En avant Varsovie !

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Trotski donnant des ordres dans son train blindé.

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Durant cette guerre bien des bourgeois polonais ou paysans riches ne se battent pas contre les rouges, mais à l'inverse des femmes et des enfants de travailleurs combattent pour défendre leur patrie et la foi de leurs ancêtres.

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Le capitaine de Gaulle et le lieutenant Medwecki, à Rembertov en Pologne, en 1920.

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Jeune officier partant combattre les bolcheviques.

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Des centaines de milliers de Polonais se sont battus pour sauver l'Europe du bolchevisme.

La guerre polono-soviétique est un conflit armé qui oppose la Russie soviétique et la Deuxième République polonaise et ses alliés du 14 février 1919 au 18 mars 1921, et se termine par le traité de Riga.


La guerre est l'une des conséquences du désastreux traité de Versailles. Les frontières entre les deux États naissants, la Russie soviétique et la Deuxième République de Pologne ne sont pas clairement définies. Lors de l'Offensive soviétique vers l'Ouest de 1918-1919 la Biélorussie, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne et l'Ukraine sont attaquées par l'Armée rouge.

Le but des Polonais de Piłsudski n'est pas de récupérer les territoires perdus lors des partages de la Pologne à la fin du XVIIIe siècle, mais de bâtir la fédération d’une Union européenne du Centre-Est tournée vers l’Occident[1]. Fédération Międzymorze, est le nom donné, par Józef Piłsudski pour son projet de fédération de Pologne, Lituanie, Biélorussie et Ukraine. Le futur maréchal parle de cordon sanitaire qui doit contenir l'expansionnisme bolchevique[2].

Piłsudski ne peut que constater les dangers d'une annexion par une Russie bolchevisée. Il devine aussi que l'Allemagne va redevenir une nation impérialiste, voulant de venger des vainqueurs.

Il ne faut pas croire non plus que les Soviétiques veulent juste récupérer les territoires de la Russie impériale en 1914. L'Ukraine, la Biélorussie, les états baltes et la Pologne doivent certes redevenir russes, mais le vrai but est la révolution bolchevique mondiale. Lenine voit en la Pologne un pont pour aller aider les communistes hongrois et les révolutionnaires allemands, puis français. Au passage l'Armée Rouge doit libérer les prolétaires polonais de l'oppression bourgeoise, et y mettre en place une dictature communiste[3]. Pendant la guerre soviéto-polonaise de 1920, les communistes polonais prennent fait et cause pour les Russes bolchevisés[4].

Le but des soviétiques est une Fédération européenne communiste d’une Union des républiques prolétaires d’Europe[5]. Trotski veut une Union des Républiques Prolétaires d’Europe[6].

Pour se faire ils lancent en novembre 1918 l'Offensive soviétique vers l'Ouest de 1918-1919, qui provoque des soulèvements nationalistes appuyés par l'armée polonaise. Comme l'opération est appelé par les bolcheviques Objectif Pays de la Vistule cela crée beaucoup d'inquiétude parmi les Polonais.

Fin 1919, les forces polonaises et les unités militaires de leurs alliés contrôlent la majeure partie de l'ouest de l'Ukraine avec les nationalistes ukrainiens. Ils créent un Etat ukrainien dans ces territoires.

Dans le même temps dans la partie russe de l'Ukraine Symon Petlioura a essayé de défendre et de renforcer la République populaire ukrainienne. Toutefois, les bolcheviques commencent à gagner la guerre contre Piotr Nikolaïevitch Wrangel et Alexandre Vassilievitch Koltchak. Ils avancent vers l'ouest, obligeant les forces de Petlioura à se replier sur la Podolie. Petlioura décide de s'allier avec Piłsudski, et ils lancent ensemble l'opération Kiev (24 avril - 13 juin 1920.

Kiev est prise, mais l'offensive polonaise déclenche une contre-attaque menée par les 800.000 hommes de la Ire Armée soviétique, de Toukhatchevski[7].

L'offensive soviétique chasse les forces polonaises et leurs alliés de l'ancienne Russie. L'est de la Pologne est envahi et Varsovie menacée. Les troupes soviétiques arrivent aux frontières allemandes et les puissances occidentales perçoivent enfin un peu le danger.

En août 1920 la chute de Varsovie semble imminente. Cependant le peuple polonais se mobilise contre les Russes bolchevisés et grâce aux qualités de stratège de Piłsudski les hordes communistes sont repoussées lors de la Bataille de Varsovie, puis d'autres combats victorieux.

Craignant une avance polonaise vers l'Est, les Soviétiques demandent un cessez-le feu en octobre 1920. Un traité de paix, le traité de Riga, est signé le 18 de Mars de 1921. Les deux États revendiquent la victoire dans ce conflit, mais le traité de 1921 se traduit pour la Pologne par des concessions territoriales au regard de la situation frontalière en avril 1920. Néanmoins Lénine, dans son rapport secret à la 9e Conférence des partis bolcheviques, du 20 septembre 1920, parle ainsi de l'issue de la guerre :

En un mot, une gigantesque et inouïe défaite[8].

La guerre soviéto-polonaise est l'échec de Trotsky et la victoire de Weygand. Mais d'autres dirigeants soviétiques sont coupables et c'est surtout le courage des Polonais et les qualités de dirigeant et de stratège de Piłsudski qui permettent de repousser les hordes bolcheviques.

Le Général de Gaulle, après avoir formé des soldats polonais en 1919, revient en Pologne en 1920 et participe à ces opérations, ce qui lui vaut une citation supplémentaire et la Virtuti Militari. Alors qu’il a vécu le triomphe de 1918 en prisonnier exilé, il peut à présent se réjouir d’une victoire en soldat[9]. Vive la Pologne ! Notre chère, noble et vaillante Pologne ! C’est avec ces mots que de Gaulle dit adieu à Varsovie en 1967[10].

Au sujet de la guerre polono-soviétique Edgar Vincent, 1er Vicomte d'Abernon, membre de la Mission Inter-Alliée en Pologne en 1920 et ambassadeur britannique à Berlin en 1920-1926, membre de la Royal Society, déclare :

Si Charles Martel n'avait pas arrêté les Arabes à la Bataille de Tours, on enseignerait l'interprétation du Coran à Oxford et on démontrerait à un peuple de circoncis la vérité des enseignements de Mahomet. Si Piłsuski et Weygand n'avaient pas arrêté l'avancée triomphale de L'Armée Rouge à la Bataille de Varsovie, non seulement la Chrétienté aurait subit un cuisant échec mais l'existence même de la civilisation Occidentale aurait été en danger. La Bataille de Tours a sauvé nos ancêtres du joug du Coran; la Bataille de Varsovie a probablement sauvé l'Europe centrale et une partie de l'Europe occidentale d'une tyrannie encore plus dangereuse la tyrannie fanatique des Soviétiques. Un point doit être clair : si les Soviétiques avaient réussi à passer les défenses polonaises, le Bolchévisme se serait répandu à travers l'Europe centrale et probablement à travers tout le continent.

Ralph Peters, officier de l'US Army à la retraite, essayiste et écrivain, tire les mêmes conclusions de ce conflit :

Encore et encore, les Polonais se sont soulevés contre leurs occupants, seulement pour être abattus sauvagement, la fine fleur de leur jeunesse massacrée ou déportée en Sibérie. Alors, à la fin de la Grande Guerre, la Pologne réapparu sur les cartes. Qu'ont fait les Polonais? Ils ont une fois de plus sauvé la civilisation Occidentale. Durant le "Miracle de la Vistule", maintenant oublié, les forces polonaises ont refoulé les hordes Rouges qui marchaient vers Berlin. Une des plus belles campagnes de l'histoire, elle a sauvé l'Allemagne d'une révolution communiste. Comment a-t-on remercié la Pologne ? Le massacre de la Seconde Guerre Mondiale. Ensuite l'occupation Soviétique (Paru dans le "New York Post" le 23/12/2003).

Le diplomate anglais Lord Abernon compte la victoire polonaise comme la dix-huitième bataille parmi les plus décisives de l'histoire.

Selon l'historien britannique AJP Taylor :

La guerre polono-soviétique a largement déterminé le cours de l'histoire européenne pour les vingt prochaines années ou plus. Presque inconsciemment, les dirigeants soviétiques ont abandonné la cause de la révolution internationale. Il va falloir vingt ans avant que les Russes envoient leurs armées à l'étranger pour faire la révolution.

Selon le sociologue américain Alexander Gella :

La victoire polonaise avait gagné vingt ans d'indépendance non seulement pour la Pologne, mais aussi pour une grande partie de l'Europe centrale.

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Guerre soviéto-polonaise.

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LES CAUSES DE CETTE GUERRE[]

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Les noms et les dates de la guerre[]

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Les Polonais combattent les Russes. Le fait qu'ils soient communistes est pour eux secondaire.

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Le général polonais Listowski (à gauche) et leader ukrainien Simon Petlioura, allié avec la Pologne. Petlioura va être victime des pires calomnies venant des propagandistes communistes. Il est de nos jours vénéré en Ukraine.

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Ce que Lénine et l'Armée Rouge n'ont pas réussi à obtenir par la force des armes en 1920, lors de la guerre russo-polonaise, Staline l'obtient d'Hitler à la table de négociation[11].

Cette guerre est connu sous plusieurs noms.

  • Guerre polono-soviétique est probablement le plus commun, même si l'Union soviétique n'est fondée officiellement qu'en 1922.
  • Guerre russo-polonaise (ou guerre polono-russe) de 1919-1921
  • Guerre polono-bolchevique. Cette dénomination (ou simplement guerre bolchevique (en polonais : Wojna bolszewicka) est plus fréquente dans les sources polonaises.
  • Dans certaines sources polonaises on trouve aussi la guerre de 1920
  • Les historiens soviétiques se réfèrent parlent de guerre contre la Pologne Blanche ou la classent parmi les interventions alliées durant ans la guerre civile russe.

Une seconde controverse porte sur la date du début de la guerre.

L'Encyclopédie britannique considère l'opération Kiev (24 avril - 13 juin 1920 comme le point départ de la guerre, tandis que l'encyclopédie polonaise Internetowa encyklopedia PWN et la plupart des historiens - comme Norman Davies - la date de l'Offensive soviétique vers l'Ouest de 1918-1919.

Les historiens ne sont pas d'accord sur la date de la fin du conflit : 1920 ou 1921 ? Cette confusion vient du fait que le cessez-le-feu entre en vigueur à l'automne 1920, mais le traité de Riga, qui met fin à la guerre officiellement est signé plusieurs mois plus tard, en 1921.

Bien que l'Offensive soviétique vers l'Ouest de 1918-1919 puisse être décrite comme un conflit frontalier, 13 batailles de faible importance ont lieu en 1919 et sont directement étroitement liées à cette guerre.

En 1919, du fait de la fin de la Première Guerre mondiale les frontières de la plupart des nations européennes change. C'est particulièrement vrai en Europe centrale et orientale. La fin des trois grands empires plonge le monde dans un chaos qui a encore des conséquences aujourd'hui.

Dans plusieurs pays les communistes essaient de prendre le pouvoir. De nouvelles nations obtiennent leur indépendance et vont la défendre.

Dans le même temps, en Russie la guerre civile fait des millions de morts. Les bolcheviques perdent des provinces de l'ancien empire tsariste, non peuplées de Russes. Alors qu'ils commencent à peine à vaincre les Blancs, ils décident de récupérer ces territoires et de foncer sur les Europe centrale et occidentale pour les piller et y imposer des dictatures communistes.

L'insurrection en Pologne commence en 1918. La Pologne retrouve son indépendance après le a dernier dépeçage en 1795. Après 123 années de colonisation naît la Deuxième République polonaise qui récupère en partie ses territoires annexés par ses ennemis.

Tous les pays voisins qui ont récemment obtenu leur indépendance ou de nouveaux territoires doivent combattre pour défendre leurs frontières. La Roumanie lutte contre la Hongrie en Transylvanie, la Yougoslavie avec l'Italie à Rijeka (= Fiume), la Pologne avec la Tchécoslovaquie pour Těšín, avec l' Allemagne pour Poznan. En Ukraine, en Biélorussie, Lituanie, Estonie et Lettonie les patriotes se battent déjà contre les Russes, qui sont divisés du fait en raison de la guerre civile.

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Piłsudski en 1919[]

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Le maréchal Joseph Pilsudski salue la communauté juive. Ce chef de l'Etat est considéré par les minorités comme leur protecteur.

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Piłsudski et la Légion.

Pilsudski veut être à l'origine d'un accord politique et militaire de la Pologne avec la Lituanie, la Lettonie, la Roumanie et l'Ukraine. Il veut ainsi écarter le danger de pénétration russe bolchevique et de colonisation allemande[12].

La crainte de la renaissance de la Pologne avec sa puissance de jadis font qu'il est dans l’intérêt de Berlin, Paris, Londres ou Moscou de réduire la Pologne à un petit pays depuis 1918. L'action des propagandistes allemands et communistes russes au niveau des élites occidentales fait que les ambitions polonaises et le désir d'indépendance des peuples de l'est est considéré comme un danger.

La Pologne est considérée par les Occidentaux, du fait de la propagande germano-soviétique comme une dictature conservatrice défendant les intérêts des possédants Il n'en n'est rien ! Piłsudski est un socialiste et un démocrate. La Pologne est dirigée par un gouvernement de travailleurs et de paysans. Le Premier Ministre, Wincenty Witos, est un leader paysan pas bien riche et le Vice-Premier Ministre, Ignacy Daszyński, est un dirigeant social-démocrate. La guerre soviéto-polonaise n'est une guerre de classes qu'au niveau des tracts de la Tcheka[13]. Les représentations et les discours dont se bercent les dirigeants soviétiques apparaissent comme de plus en plus décalés par rapport aux réalités de la guerre soviéto-polonaise. Les décideurs soviétiques croient que le peuple polonais va se s'insurger contre la bourgeoisie, il se bat pour sa patrie contre l'envahisseur russe[14].

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La révolution internationale bolchevique (1919 - 1921)[]

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La Lettonie libre, la Pologne, la Lituanie, l’Estonie sont attaquées par les bolcheviques qui massacrent les opposants pour imposer des dictatures du prolétariat.

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Affiche de propagande anti-Trotsky pendant la guerre civile russe.

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Affiche soviétique de 1920.

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Pour les nouveaux tsars la Pologne est un pont pour aller conquérir l'Europe occidentale.

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Révolution communiste : groupe d'ex soldats et marins parcourant la ville sur un blindé léger.

La Russie bolchevique a un projet européen à l’époque de la reconstitution de la Pologne. Pour Lénine et Trotsky, il est indispensable d’abolir les nouvelles barrières nationales à l’expansion internationaliste du communisme. Dans l’immédiat, Léon Trotsky précise le caractère de la nouvelle Europe pour laquelle Moscou déclenche sa marche vers l’Ouest[15].

Dès le 30 octobre 1918, Léon Trotsky annonce la couleur :

La Lettonie libre, la Pologne et la Lituanie libres, la Finlande libre et l’Ukraine libre seront le lien étroitement serré entre la Russie soviétique et les futures Allemagne et Autriche-Hongrie soviétiques. Ce sera une Fédération européenne communiste, - une Union des Républiques Prolétaires d’Europe[16].

Les évêques polonais révèlent aussi que dans tous les pays, des groupes sont déjà organisés, attendant seulement l'arrivée de l'Armée Rouge, signal de la bataille.

Fin juillet 1920, Léon Trotsky, plus lucide, est néanmoins partisan de faire la paix avec la Pologne[17].

Les autres dirigeants sont pour la guerre. Dans un télégramme, Lénine ordonne à tous ses partisans :

Nous devons diriger toute notre attention à la préparation et le renforcement du front occidental. Un nouveau slogan doit être annoncé: se préparer à la guerre contre la Pologne.

Les Polonais doivent faire face à une terrible menace : les 800.000 hommes de la Ire Armée soviétique. Leur chef Toukhatchevski déclare :

La route de l'incendie mondial passe sur le cadavre de la Pologne ![18].

L'offensive soviétique en Pologne est une opportunité pour sonder l'Europe avec les baïonnettes de l'Armée Rouge. C'est la première agression de la Russie soviétique en Europe, la première tentative d'exporter la révolution bolchevique par la force. En Occident les soviétiques racontent à des naïfs qu'ils font la guerre car ils sont attaqués par les armées de Piłsudski. C'est la première guerre du communisme au nom de la paix[19]. Lenine a besoin des capitalistes :

Tant que notre République soviétique restera une Marche isolée du monde capitaliste, il serait parfaitement ridicule et utopique de songer à notre totale indépendance économique [20].

Quand la première ville de Pologne est occupée par les soviétiques, Bialystok, un gouvernement fantoche est mis en place. Dans la réalité, c'est Dzierzynski - surnommé Félix de fer, dirigeant de la terrible Tchéka - qui doit mener la guerre de classe en Pologne[21]. Comme les communistes polonais sont souvent d'origines juives et qu'une partie de la population juive organise des grèves, ou est pacifiste, les explosions d'antisémitisme populaire s'intensifient pendant la guerre polono-soviétique[22].

Devant le deuxième Congrès du Komintern, le délégué allemand Ernst Dàuming explique le sens de la guerre sovieto-polonaise, qui doit porter l'Armée Rouge jusqu'aux portes de la Varsovie :

Tout kilomètre d'avance de l'Armée Rouge est un pas vers la révolution en Allemagne [23].

L'Allemagne entre 1918 et 1920 connaît le chaos politique. Dans les dix-huit mois qui suivent l'abdication du Kaiser, elle subit une révolution communiste et deux républiques soviétiques locales sont crées (par exemple, la République soviétique de Bavière), sans oublier au moins quatre grèves générales. En juillet 1920, les séparatistes, les spartakistes et le Parti communiste d'Allemagne ne sont pas vaincus. L'arrivée de l'Armée rouge est vue par certains patriotes comme la fin des conditions humiliantes imposées par le Traité de Versailles.

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LE DÉBUT DU CONFLIT (1919)[]

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Les forces en présence (1919)[]

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Légionnaires de Piłsudski servant dans l'armée austro-hongroise.

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La jeune armée polonaise.

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Femmes polonaises volontaires, août 1920.

La Pologne n'existe plus depuis 1795, à part l'épopée Napoléonienne et quelques insurrections. Le pays est divisé entre les empires allemand, austro-hongrois et russe. Lorsque la guerre éclate en 1914, des Polonais sont enrôles dans les trois armées..... des combats fratricides vont se dérouler[24].

Les légions Polonaises (Legiony Polskie) sont le nom des forces armées polonaises créées dans la province de Galicie en août 1914. Grâce aux efforts conjoints du Comité pour l'indépendance de la Pologne et des députés polonais du Parlement autrichien, ces unités deviennent une formation indépendante au sein de l'armée austro-hongroise. Elles sont constituées d'anciens scouts, de membres d'associations de tireurs ou chasseurs, aussi bien que de volontaires de tout l'Empire. Après l'Acte du 5 novembre 1916 qui proclame la création d'un Royaume de Pologne fantoche, les légions sont placées sous commandement allemand.

Après la guerre, les officiers des Légions - surtout ceux qui ont refusé de servir dans la Reichswehr - deviennent les cadres de l'armée polonaise. Ils sont rejoints par ceux qui ont servi dans l'armée russe ou comme volontaires en France. Ces anciens ennemis se retrouvent dans la jeune armée polonaise et continuent un temps à s'opposer.

Le 11 novembre 1918, le jour-même de l'armistice, l'indépendance de la Pologne est proclamée, et Piłsudski, chef de l'Etat polonais, demande le rapatriement en Pologne de l'Armée polonaise en France.

Les mouvements Sokol, et les confréries, après la Première Guerre Mondiale, constituent le vivier des Légions de Piłsudski qui donnent ensuite naissance à l'armée nationale.

La Légion polonaise est une formation paramilitaire organisée par le général Pilsudski au moment de la Première Guerre mondiale, active durant la guerre soviéto-polonaise de 1920, l'Organisation militaire polonaise est dissoute au début des années 20[25].

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Les offensives de 1918 - 1919[]

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L'offensive soviétique vers l'Ouest de 1918-1919[]

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Timbre des Postgebiets des Oberbefehlshabers Ost, oblitéré à Wilna (Vilnius).

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Les contre-offensives des Polonais, lettons et lituaniens en 1919.

En 1918, l'Ober Ost (= armée allemande) commence à se replier vers l'ouest. Les zones abandonnées deviennent des lieux de conflit entre les gouvernements locaux créés par l'Allemagne ou d'autres gouvernements locaux qui émergent après la retraite allemande et les bolcheviques qui espèrent intégrer ces zones dans la Russie soviétique ou mettre en place des dictatures du prolétariat.

L'Armée rouge, forte de 285.000 hommes, lance le 18 novembre 1918 l'Offensive soviétique vers l'Ouest de 1918-1919 en Biélorussie, Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne et Ukraine. Comme l'opération est appelée par les bolcheviques Objectif Vistule cela crée beaucoup d'inquiétude parmi les Polonais.

Les bolcheviques proclament la République soviétique de Lituanie-Biélorussie, le 27 février 1919. L'offensive est d'abord un succès. Mais l'Estonie se réveille et les troupes estoniennes appuyés par des volontaires finlandais vont jusqu'au aux portes de Petrograd. Cette défaite bolchevique met fin à la guerre avec ce petit pays balte.

Les bolcheviques se font plus d'illusions avec la Lettonie et la Lituanie. D'éphémères République socialiste soviétique de Lettonie et République socialiste soviétique lituanienne sont mises en place par l'Armée rouge et la Tchéka. Au Bélarus, la République populaire biélorusse est supprimée et la République socialiste soviétique de Biélorussie proclamée. Mais les Lettons, les Lituaniens et les Ukrainiens attaquent les forces armées russes, aidés par les Polonais. Des groupes d'auto-défense polonais aident les nationalistes en Biélorussie occidentale et en Lituanie. Ils sont à l'origine d'une série d'escarmouches au niveau local contre les troupes ennemies et leurs auxiliaires locaux pro-communistes.

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La contre-offensive polonaise (début 1919)[]

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Lanciers du 1er Escadron du 7e Régiment de lanciers de Lublin dans Lida libérée.

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Parade de l'armée polonaise à Wilno (Vilnius), place de la Cathédrale, en avril 1919, après la victoire.

La bataille de Bereza Kartuska, le 14 février 1919, est l'un des premiers affrontements entre les forces armées de la Deuxième République polonaise et celles de la Russie soviétique. Ce combat est considéré par certains historiens comme le premier engagement de la guerre polono-soviétique. 57 soldats polonais et 5 officiers capturentr 80 soldats de l'Armée Rouge, dans une petite forteresse de la Belarus[26].

L'armée polonaise commence à envoyer des unités vers l'est pour encadrer les milices d'auto-défense polonaises et nationalistes. Les Soviétiques augmentent leurs effectifs. Un conflit armé semble inévitable.

La milice polonaise de Vilna est contrainte à se retirer car les premières unités de l'Armée de l'Ouest soviétique entrent dans la ville.

A Lida le groupe d'auto-défense polonais ne peut empêcher les bolcheviques nombreux et bien armée d'occuper la ville. Elle est libérée par l'armée polonaise après de violents combats les 16 et 17 avril 1919.

Dès le 22 avril 1919, sous les ordres de Josef Pilsudski, chef de l'État, les Polonais libèrent Vilna et ses environs, après trois jours de combats de rue[27].

Pendant cette contre-offensive, les Polonais omettent en place des garnisons pour défendre les villes voisines de Lida, Pinsk, Navahrudak et Baranovichi.

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Opération Minsk (août 1919)[]

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Des Biélorusses et des soldats polonais dans les branches des arbres de la place de la Paix à Minsk, lors de l'enterrement d'un colonel de la Légion polonaise. Cette photo montre que la population n'est en rien hostile aux Polonais, comme va le raconter la propagande soviétique.

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Lanciers polonais et leurs prisonniers sur une route forestière.

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Premier régiment Polonais de chars à Daugavpils, pendant la bataille (3-5 janvier 1920).

L'opération Minsk c'est le nom de l'offensive polonaise sur Minsk (juillet-août 1919).

À l'été 1919, après plusieurs victoires contre les bolcheviques, le haut-commandement polonais ordonne de prendre Minsk, afin de porter un coup dur aux Russes. La ville est défendue tenue par l'Armée de l'Ouest, car nœud ferroviaire est très important et c'est la capitale biélorusse.

Au printemps 1919, l'Armée rouge est en difficulté face aux blancs de Wrangel et Koltchak. Peu de troupes sont envoyées à l'ouest, où elles doivent aussi se battre contre les Ukrainiens et les révoltes dans les territoires des États baltes. Par contre l'armée polonaise va compter en septembre de la même année 540.000 hommes, dont 230.000 sur le front soviétique.

En juillet 1919, les forces polonaises du Groupe Nord sous le commandement du général Szeptycki et de ses subordonnés Anders, Stefan et Mokrzecki, sont renforcées par 12.000 fantassins, 2.000 cavaliers et 40 canons. Szeptycki et son état-major prévoient de lancer une offensive sur Minsk en ordonnant à leurs troupes un mouvement de tenailles autour de la ville.

La bataille fait rage tout au long de la première semaine d'août. Les forces bolcheviques subissent de lourdes pertes et Minsk tombe aux mains des Polonais le 8 août 1919. Le succès de l'offensive polonaise permet aux Polonais de gagner du terrain à nouveau.

À la fin août, le premier ministre de la République de Pologne, Józef Piłsudski, ordonne aux armées polonaises d'arrêter leur progression en Biélorussie, considérant que tous les objectifs, en l'occurrence reprendre tous les territoires autrefois polonais, et ce avant l'hiver 1919, sont remplis. Le nouveau pouvoir redonne leurs terres aux propriétaires terriens polonais encore vivants.

Le 2 octobre 1919, les Polonais atteignent la rivière Daugava et la région de Desna à Daugavpils (Dyneburg). C'est le lieu de la bataille de Daugavpils, une opération conjointe polonaise et lettone contre les bolcheviques (3 janvier 1920).

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Les offensives des Blancs[]

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Carte montrant les offensives des armées blanches en 1919.

La guerre civile russe voit les armées Blanches avancer vers Moscou. C'est une bonne chose pour les Polonais. Mais, au début de l'été 1919, Piłsudski croit que les Soviétiques sont moins dangereux pour la Pologne que leurs adversaires. En effet, les Russes blancs veulent le rétablissement de l'ancien Empire russe, un et indivisible[28].

Le futur maréchal polonais refuse de se joindre à l'attaque contre le gouvernement de Lénine, malgré les fortes pressions de la Triple Entente. A la même époque Lénine offre aux Polonais les territoires de Minsk, Jitomir, Khmelnitski, dans ce qui a été décrit comme un mini Brest-Litovsk. Le général polonais Kazimierz Sosnkowski écrit que les offres territoriales russes sont plus importantes que les demandes polonaises.

Plusieurs tentatives de négociations de paix sont faites par diverses factions russo-polonaises, mais tous se sont révélées vaines.

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LE TEMPS DES VICTOIRES (mai 1920)[]

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Symon Petlioura[]

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Soldats de l'Armée populaire ukrainienne devant le monastère Saint-Michel-au-Dôme-d'Or à Kiev.

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Simon Petlioura et Józef Piłsudski accompagnés de leurs officiers à Ivano-Frankivsk en septembre 1920.

Le principal succès polonais diplomatique est le Traité de Varsovie signé le 21 avril 1920 avec le leader nationaliste ukrainien en exil Symon Petlioura. Petlioura, dirigeant du gouvernement de la République populaire d'Ukraine.

Ses armées sont battues par les Soviétiques. Il doit fuir en Pologne avec quelques unes des ses unités militaires. Pour Piłsudski, cette alliance est une étape importante dans sa campagne pour la légitimation de sa Fédération Międzymorze. Cela permet selon lui la création d'un Etat ukrainien, entre la Russie et la Pologne, protégeant ainsi une partie de la frontière orientale de la Pologne.

Pour Petlioura, c'est une nouvelle occasion de préserver l'indépendance formelle du territoire national ukrainien, même en acceptant la perte de territoires de l'Ukraine occidentale en faveur de la Pologne.

L'alliance avec Petlioura et les Ukrainiens c'est 15.000 soldats au début de la campagne qui renforcent l'armée polonaise. Le recrutement de volontaires et les déserteurs ukrainiens de l'Armée Rouge font que cette armée compte très rapidement 35.000 hommes. Le seul problème c'est l'équipement et l'armement des Ukrainiens. De février à novembre 1920, l'armée polonaise leur transfère 30.000 fusils, 298 mitrailleuses, 38 canons de campagne, et 6 lourds, 40.000 uniformes, 29.000 ensembles de sous-vêtements, 2.000 tentes et 17 voitures et camions, mais c'est insuffisant face à une Armée Rouge de plus en plus nombreuse et mieux armée par les centres industriels russes.

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Opération Kiev (mai-juin 1920)[]

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De 1919 à début 1920 les Polonais récupèrent de nombreux territoires, puis vont en Ukraine ou en Belarus combattre les Rouges.

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Les armées polonaise et ukrainienne entrent dans Kiev, le 7 mai 1920.

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Bombardier polonais sur l'aéroport de Kiev.

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1920 : les bandes armées de l'anarchiste ukrainien Makhno préparent une attaque contre l'Armée russe de Wrangel.

L'Opération Kiev (mai-juin 1920) est considérée par certains historiens, et l'Encyclopædia Britannica, comme le vrai début de la guerre sovieto-polonaise.

Le Haut Commandement soviétique prévoit une offensive à la fin avril ou en mai. Depuis mars 1919, le renseignement militaire polonais est averti quand les Soviétiques se préparent à une nouvelle offensive. Le haut commandement polonais décide de lancer son offensive avant eux.

Les forces armées de la jeune Pologne dirigées par Józef Piłsudski, appuyées par les troupes du leader ukrainien Symon Petlioura reprennent des territoires ukrainiens envahis par les bolcheviques, selon l'Encyclopædia Britannica. 65.000 soldats polonais et 15.000 Ukrainiens attaquent les rouges.

L'objectif déclaré de l'opération est de créer une Ukraine officiellement indépendante. La campagne est menée d'avril à juin 1920. C'est une grande offensive de l'armée polonaise. Le but est d'empêcher les Soviétiques d'annexer toute l'Ukraine. Les forces alliées polono-ukrainiennes libèrent Kiev le 7 mai, ne rencontrant pratiquement pas de résistance. La plupart des Ukrainiens accueillent les forces armées ukrainiennes et leurs alliés polonais comme des libérateurs.

Toutefois d'autres Ukrainiens se battent aux côtés des Russes bolchevisés ou dans les bandes armées de l'anarchiste ukrainien Makhno, qui sont encore leurs alliées.

L'opération Kiev est à l'origine d'une formidable contre-offensive soviétique. La cavalerie de Budienny s'avère redoutable.

Au début de 1920, les forces soviétiques détruisent les restes des armées Koltchak.

Seul Wrangel continue le combat. En mars 1920, l'Armée blanche subit de nouvelles défaites et est refoulée vers la Crimée. Les Britanniques lui annonce qu'ils cessent leur assistance. L'Armée blanche de Crimée ne comprend que 25 000 hommes. Piotr Nikolaïevitch Wrangel compte sur des victoires des Polonais pour consolider son pouvoir.

Le front polonais devient le théâtre plus important des opérations et la majorité des forces soviétiques s'y concentrent. Les commandants soviétiques de la contre-offensive de l'Armée rouge sont Mikhaïl Toukhatchevski, Léon Trotsky, Joseph Staline et le fondateur de la Tcheka, Felix Dzerjinski.

L'armée polonaise est composée de soldats qui ont autrefois servi dans les armées des trois empires disparus, de jeunes volontaires et des femmes patriotes, mais aussi des bourgeois et des paysans qui n'aiment pas les Russes ou le communisme - souvent les deux. Le 20 août 1920, l'armée polonaise compte 737.000 hommes contre 950.000 soldats pour l'Armée rouge.

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Bataille de Wołodarka (29 mai 1920)[]

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Bataille de Wołodarka (9 mai 1920).

La bataille de Wołodarka est un affrontement entre l'armée polonaise et Siemion Budienny et sa Première Armée de Cavalerie. Elle a lieu du 29 au 31 mai 1920, à proximité du village ukrainien de Wołodark, après l'offensive polonaise sur Kiev.

En raison de la forte résistance et une grande mobilité des Polonais, la Première Armée de Cavalerie est repoussée. Seule la 6e division de cavalerie réussit à percer les lignes de la 13e division d'infanterie polonaise, mais est repoussée le lendemain (31 mai 1920) et, après trois jours de combats intenses, forcés de se replier sur ses positions initiales.

La 3e brigade de cavalerie de Cosaques du Don, formée de Cosaques qui ont autrefois servi dans l'armée du général russe blanc Anton Denikine, et contraints de rallier l'Armée rouge change de camp. Elle devient la Brigade des Cosaques libres. Le colonel Vadim Yakovlev reste le commandant de cette unité jusqu'à sa dissolution en 1923.

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LES VICTOIRES DE L’ARMÉE ROUGE[]

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Progression de l'Armée rouge[]

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Le maréchal Pilsudski essaie de galvaniser ses troupes, mais aussi les bourgeois polonais décadents qui font la fête à l'arrière.

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Dans les zones conquises par l'Armée rouge les ennemis : prisonniers, religieux, ennemis de classe, opposants politiques sont systématiquement éliminés.

Les forces polonaises réussissent à replier relativement indemnes d'Ukraine, mais sont incapables de créer une ligne défensive. 322 km de front sont défendus par cent vingt mille hommes ne disposant pas de fortifications et appuyés par une artillerie insuffisante.

Le jeune général Toukhatchevski dispose de plus de 108.000 fantassins, de 11.000 cavaliers, soutenus par 722 pièces d'artillerie et des mitrailleuses. Les Russes sont dans certaines zones du front parfois à quatre contre un.

​​Le 3e Corps de Cavalerie au nord attaque les forces polonaises sur la frontière entre la Lituanie et la Prusse. Les 4e et 3e corps d'infanterie avancent rapidement vers l'ouest, soutenue au sud par la 16e armée et le Groupe Mozyrska.

La supériorité numérique russe est décisive et les forces polonaises se replient le long de l'ensemble du front.

La résistance polonaise se reforme à nouveau profitant d'une ligne de tranchées allemandes, une solide ligne de fortifications de campagne datant de la Première Guerre mondiale. Cependant, les troupes polonaises sont trop numériquement inférieures en comparaison avec des forces soviétiques.

Au début de juillet, il devient clair pour les Polonais que les objectifs des Russes bolchevises ne sont pas limités à repousser la frontière à l'ouest. C'est l'indépendance de la Pologne qui est en jeu.

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Bataille de Brody (29 juillet – 2 août 1920)[]

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Sur tout les fronts des groupes de soldats de l'Armée rouge progressent.

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Terreur Rouge. Le Capitaine Rosinsky est torturé par des soldats de l'Armée rouge.

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The Red Dance.

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Train blindée soviétique (propagande communiste montrant des soldats de l'Armée rouge totalement différents de ceux des photos de l'époque.

Quand l'Armée rouge tombe sur un ennemi bien armé qui résiste elle est battue. Ses soldats originaires d'Asie, généralement musulmans se rendent et les Cosaques et Ukrainiens enrôlés de force aussi. Quand ils gagnent les batailles les vaincus, qu'ils soient prisonniers ou civils, sont particulièrement maltraités (tortures, viols, assassinats...).

La guerre soviéto-polonaise se déroule avec des fortunes diverses. Après de dures batailles, les Polonais, qui ont pris Kiev et même traversé le Dniepr, doivent abandonner leurs positions et se replier dès le 29 mai. Le gros de la cavalerie cosaque, dirigée par Boudienny et l'infanterie de Mikhaïl Toukhatchevski[29] repoussent la Ire armée polonaise. Les Polonais sont poursuivis par la 15e armée russe. Les forces polonaises essaient de tirer parti des flancs exposés des assaillants, mais ne peuvent arrêter l'avance soviétique. À la fin de mai, le front est sur la petite rivière Auta, et les forces soviétiques se préparent pour la prochaine attaque.

La célèbre Première armée de cavalerie russe de Semyon Budienny brise le front polonais-ukrainien le 5 juin. Le 10 juin les armées polonaises se retirent le long de tout le front. Toujours en juin l'armée polonaise et les troupes ukrainiennes de Petlioura abandonnent Kiev à l'Armée rouge.

Charles de Gaulle dans La bataille de la Vistule : carnet de campagne d'un officier français écrit :

30 juillet. Enfin, le sentiment de l'offensive renaît dans les rangs de nos alliés! Et avec lui l'autorité des chefs, la discipline des soldats. Il est temps! Les troupes battent en retraite sans interruption depuis six semaines : les effectifs sont réduits à l'extrême, l'abattement écrase les cœurs et obscurcit les consciences, la fatigue et les privations pèsent sur les corps épuisés. Mais voici que, de haut en bas, les âmes se redressent. Le commandement, frappé d'abord comme de stupeur, a repris possession de lui-même : sa volonté de vaincre apparaît à nouveau et, du même coup, voici que des renforts, des munitions, des vivres commencent à parvenir aux troupes. L'ordre se remet dans les esprits et dans les rangs, la confiance revient dans le cœur du soldat et le chant dans sa gorge. Faut-il attribuer cette transformation au sentiment que la patrie va périr, à la réaction naturelle contre une démoralisation exagérée, à l'effet de quelques conseils? A tout cela en même temps sans doute. Ici l'on ne parle plus de fuir Budienny mais de l'attaquer, et je suis désigné pour suivre cette offensive, qui, partant de la région du Luck, doit gagner Brody, menaçant le flanc droit de cette cavalerie audacieuse, et dégageant du même coup Lwow en péril....
... L'action qui a commencé hier à repris ce matin à la première heure Polonais : deux divisions d'infanterie, deux de cavalerie (cela fait 8 000 hommes en tout), attaquent Brody et Radzh. Les cosaques de Budienny et les fantassins qui les soutiennent, transportent leur suite en « podwodas » (...). Quelques-uns sont tués (...) Les fantassins, pauvres diables (...), qui viennent aux lisières se terrer sur le sol, pleurent et demandent grâce (...).

C'est la bataille de Brody (29 juillet – 2 août 1920) les Polonais survivants fuient devant la cavalerie bolchevique et loin des explosions. Le 3 août 1920 le champ de bataille est effroyable, jonché de corps sabrés, cruauté inhumaine... livrets militaires, évangiles, corps dans les blés[30].

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Bataille de Lwów (été 1920)[]

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Wojciech Kossak : Les aiglons de Lwow, Défenseurs du cimetière. Cette jeune fille et ces ados sont des volontaires ukrainiens défendant Lviv lors de la bataille contre les bolcheviques.

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Jeune fille et jeune homme combattant aux côtés d'ados à Lwów (Lviv, en ukrainien).

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Cet escadron de la mort, à Lviv, en 1920, compte lui-aussi une femme.

Du fait de la situation militaire qui se dégrade, Piłsudski, affaibli, demande à Leopold Skulski sa démission début juin et va chercher un leader paysan - qui fait sa moisson - pour le remplacer.

Hélas les armées communistes progressent très vite (trente kilomètres par jour). Après avoir traversé la rivière Narew le 2 août, le Front du Nord-Ouest russe est seulement à quelques centaines de kilomètres de Varsovie.

La forteresse de Brest-Litovsk n'est pas le siège de la contre-offensive polonaise planifiée. Elle tombe dans les mains du XVIe Armée dès le premier assaut

Au Sud-Ouest du front russe les forces polonaises d'Ukraine et a approché Zamość et Lwów (Lviv, en ukrainien), la plus grande ville dans le sud de la Pologne et un important centre industriel. Lwów (Lviv, en ukrainien) est défendue par la VIe Armée polonaise.

La route vers la capitale polonaise sembla ouverte. Cinq armées russes approchent de Varsovie. Pendant ce temps, les politiciens polonais font les pires bassesses et concessions pour assurer la paix avec Moscou, mais les Soviétiques refusent.

La ville de Lwów est attaquée par les forces d'Alexander Ilyich Egorov. Les habitants forment et équipent trois régiments d'infanterie et deux régiments de cavalerie. Ils créent des positions défensives fortifiées. La ville est défendue par l'équivalent de trois divisions polonaises aidés par une division d'infanterie ukrainienne.

Après presque un mois de combats acharnés, le 16 août 1920 l'Armée rouge traverse la rivière Bug du Sud et, renforcée par 8 divisions, dont des soi-disant Cosaques rouges lance un assaut sur ​​la ville.

Les combats font de très lourdes pertes des deux côtés, mais après trois jours l'attaque est stoppée et l'Armée rouge se retire.

Les forces polonaises en Galice près de Lviv lancent une contre-offensive pour ralentir les Soviétiques. Le front Sud se stabilise. Cependant, la situation inquiétante près de Varsovie arrête cette contre-offensive.

Après la prise de Brest-Litovsk, toutes les forces disponibles sont envoyées au nord pour prendre part à la bataille imminente pour Varsovie.

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Le gouvernement fantoche polonais de Bialystok (juillet 1920)[]

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Agents polonais des bolcheviques.

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Propagande anti-bolchevique et antisémite polonaise datant de 1920.

Le Parti communiste de Pologne est fondé le 16 décembre 1918. Les élections pour les Conseils ouvriers de 1918 montre que le nouveau parti avait un niveau de soutien à peu près égale à celle du Parti socialiste polonais (PPS). Toutefois, ce soutien populaire s'effondre en mars 1919 du fait du patriotisme des Polonais qui ne veulent pas soutenir une Internationale communiste dirigée par des Russes.

Le soutien à la Russie soviétique qui attaque la frontière orientale du pays empêche toute unification du mouvement syndical. L'Armée Rouge avance jusqu'aux portes de Varsovie seulement pour être repoussée à son tour et vaincue sur les rives de la Vistule. En raison de l'appui du gouvernement par le PPS nationaliste, les efforts déployés par les communistes polonais font figure de traîtres.

La République socialiste soviétique de Galicie est un État fantoche et éphémère, crée par les bolcheviques russes, dans la région de Galicie, le 8 mai 1920.

Les dirigeants soviétiques se voient vainqueurs. Par ordre du Parti communiste soviétique un gouvernement fantoche polonais, le TKRPP, est mis en place le 28 juillet à Bialystok. Le but est d'organiser l'administration des territoires polonais par l'Armée rouge et la Tchéka. Le Comité révolutionnaire provisoire est formé le 2 août 1920 et composé de Julian Marchlewski, Felix Dzerjinski (patron de la Tchéka), Feliks Kon, Józef Unszlicht et Edward Próchniak.

Le TKRPP a très peu de soutien parmi la population ouvrière polonaise et encore moins chez les paysans ou les catholiques. Il recrute ses partisans surtout parmi les juifs (Julian Marchlewski, Feliks Kon, Józef Unszlicht... ). Comme en Russie la majorité des membres du Comité Central du Parti bolchevique sont juifs et qu'il est de même pour les dirigeants de la Commission Extraordinaire - la Tchéka ou police secrète - et que les Polonais voient bien que dans l'Armée rouge, beaucoup de commissaires politiques sont juifs, l'antisémitisme se développe. Chez les Slaves cette hostilité est ancestrale, mais là des juifs en rien communistes vont être victimes de pogroms du fait d'une minorité des leurs devenus athées. Certes Piłsudski les protège. Il est l'un des rares Polonais à ne pas être antisémite.

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Les capitalistes soutiennent les communistes[]

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La ligne Curzon est une ligne de démarcation proposée pendant la guerre russo-polonaise de 1919-20 par le ministre des Affaires étrangères britannique, Lord Curzon, comme une ligne d'armistice possible entre la Pologne et la Russie.

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La plupart des capitalistes et politiciens occidentaux ne pensent qu'à s'enrichir et sont indifférents au sort des populations tombant sous le joug de la Tchéka.

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L'Europe ne comprend pas que la Pologne est juste un pont pour les bolcheviques. Appuyé par les communistes allemands, hongrois, ou français, Lénine se voit déjà à Paris et conquérant le monde.

Lénine écrit en 1921 :

les capitalistes travailleront avec peine à leur propre suicide[31].

L'opinion publique occidentale est fortement pro-soviétique. Le Premier ministre britannique ordonne à la Pologne de signer la paix en acceptant les pires conditions des soviétiques. Il refuse de donner de l'aide à la Pologne par craint d'aider les Blancs qui combattent les Rouges.

Certes en juillet 1920, le gouvernement britannique invite les Soviétiques à cesser les hostilités avec la Pologne et l'armée blanche en Russie du Sud dirigé par le baron Wrangel. Mais il leur promet comme frontière la ligne Curzon comme frontière temporaire avec la Pologne, jusqu'à ce qu'une frontière permanente soit établie grâce à des négociations. Cette proposition est inacceptable par les Polonais qui ne veulent pas que les paysans polonais soient chassés de leurs fermes ou persécutés par les soviétiques. En envahissant la Pologne les bolcheviques se signalent par leurs multiples actes de violences et rapines contre des Polonais, même pauvres.

En cas de rejet soviétique, les britanniques menacent d'aider la Pologne par tous les moyens. Le 17 juillet 1920, les Soviétiques refusent la proposition anglaise et mentent en parlant de négocier directement un traité de paix avec la Pologne. En réalité, en juillet 1920 seul Trotski n'approuve pas la décision de Lénine de faire marcher l'Armée rouge sur Varsovie. Le commandant en chef soviétique, Mikhaïl Toukhatchevski, est sûr que tout va se passer selon ses plans. Le but des communistes est de pénétrer en Allemagne, puis en France et d'y mettre en place des dictatures du prolétariat, pas de négocier avec les capitalistes.

Les Britanniques menacent de couper les échanges commerciaux car les Soviétiques lancent de nouvelles offensives contre la Pologne. Sans les productions des capitalistes Lénine sait très bien que la Russie est foutue, mais il sait aussi que les banquiers et les grands groupes industriels ne pensent qu'à faire des bénéfices.

Et puis il y a les internationales socialistes. Le 6 août 1920, le Parti travailliste britannique publié un pamphlet indiquant que les travailleurs britanniques ne prendraient part à la guerre en tant qu'alliés de la Pologne. Les syndicats bloquent l'approvisionnement du corps expéditionnaire britannique qui aide les Russes blancs à Arkhangelsk.

De son côté la Lituanie déteste les Polonais. Le pays a adhéré à l'Union soviétique dès juillet 1919. La décision a été dictée par le désir de récupérer la ville de Vilnius et les régions avoisinantes, sans oublier la menace de l'Armée rouge postée aux frontières de la Lituanie.

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Les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle nous les pendrons. Lénine.

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Les alliés des Polonais[]

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L'Armée bleue combat toujours sous les ordres du général Jozef Haller de Hallenburg durant la guerre polono-soviétique en 1920.

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Le maréchal J. Pilsudski décore de la Croix Virtuti Militari les membres de la mission française, après la victoire de la Vistule, le 15 août 1920. De gauche à droite: général Paul Henrys, colonel Gaston Billotte, général Albert Durand, colonel Louis Faury, colonel Maurice Loir, colonel Ernest Byrond, major Mazerat et le colonel Félix Happe.

Les alliés des Polonais sont peu nombreux.

La France envoie quatre conseillers militaires pour soutenir la Pologne en 1919, la plupart des officiers français, mais aussi inclus quelques conseillers britanniques sous le commandement du lieutenant-général Sir Adrian Carton de Wiart. L'effort français est vital pour améliorer l'organisation et la logistique de l'armée polonaise, qui, jusqu'en 1919, a utilisé divers manuels, des structures organisationnelles et des équipements et armes prises aux armées des trois empires.

En plus des conseillers, la France envoie en Pologne à partir de France de la L'Armée bleue, ou Armée Haller, en 1919. Il s'agit des troupes principalement d'origine polonaise, ainsi que quelques volontaires internationaux, anciennement sous commandement français pendant la Première Guerre mondiale.

La Hongrie propose d'envoyer un corps de cavalerie de 30.000 hommes comme aide à la Pologne, mais le gouvernement tchécoslovaque refuse de permettre le passage. Certains trains avec des fournitures militaires arrivent néanmoins en Pologne venant de Hongrie.

À la mi-1920, la mission alliée augmente en nombre (devenant la Mission interalliée en Pologne ). Les nouveaux membres de la mission ne vont guère au front.

La bataille cruciale de Varsovie est menée et gagnée par des Polonais, naît le mythe de Weygand occupant le rôle central. Toutefois la coopération polono-française donne de bons résultats lors des dernières batailles de cette guerre.

Le 21 février 1921, la France et la Pologne s'allient au niveau militaire, ce qui va jouer au cours des négociations ultérieures soviéto-polonaise.

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LA BATAILLE DE VARSOVIE (15 août 1920)[]

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Les qualités militaires des Polonais vont leur permettre de battre un ennemi supérieur en nombre et en matériel.

La bataille de Varsovie, aussi connue sous le nom du miracle de la Vistule, peut figurer parmi les batailles qui ont changé le cours de l'Histoire.

Selon Lénine, la guerre avec la Pologne n'est pour lui que le prélude à une invasion de l'Europe de l'Ouest par l'Armée rouge. En effet, ses slogans disent :

Les valeurs de la révolution doivent être portées par les baïonnettes et la route la plus courte vers Berlin et Paris passe par Varsovie[32].

Dès juillet, l'Armée rouge fonce sur Varsovie. A sa tête, Toukhatchevski déclare :

La révolution mondiale passera sur le cadavre de la Pologne.

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L'offensive de l'Armée rouge en direction de Varsovie (juillet)[]

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L'offensive de l'Armée rouge en direction de Varsovie.

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Piłsudski est à l'origine de la victoire, malgré l'avis de ses proches.

Le commandant du Front du Nord-Ouest, Toukhatchevski, lance le 4 juillet 1920 une offensive en direction de Varsovie avec 105.000 hommes et 595 canons (IIIe, IVe, XVe et XVIe Armée et le 3e Corps de Cavalerie).

Les forces polonaises qui s'opposent à lui sont la Ire Armée du général Szeptycki et le Groupe Polesie du général Sikorski, au total 69.000 soldats[33].

Les forces polonaises sont contraintes à un repli général, au cours duquel la Ire Armée perd 16 000 hommes. Les Russes prennent Vilnius (aidés par les Lituaniens) le 14 juillet 1920, Grodno le 19 juillet 1920 et le 25 Bialystok.

Août 1920, les unités cosaques de l'Armée rouge traversent la Vistule. Le plan des Rouges est de prendre Varsovie par l'ouest, en menant une attaque principale de l'est. La bataille acharnée pour se frayer un accès vers Varsovie se prolonge du 12 au 15 août 1920.

Le 16 août 1920 les bolcheviques sont installés de Lidzbark à Dęblin. Les Polonais gardent juste Modlin. Les IIIe, IVe et XVIe Armées attaquent les lignes de défense de Varsovie. Trostsky lance l'élite de l'Armée rouge dans la bataille de Varsovie (1920) sans attendre son artillerie,

Le commandement polonais réorganise rapidement les formations battues et envoie ses hommes sur les 3 Fronts :

- Nord - le général Haller (IIe, Ire et Ve Armées),

- Centre - général Rydz-Smigły (3e Division d'Infanterie de la IVe Armée, 2e Division d'Infanterie de la IIIe Armée, Brigade de Cavalerie, Division d'Infanterie ukrainienne et le Groupe du général Bułak-Bałachowicz)

- et Sud - général Iwaszkiewicz (VIe armée et le Groupe ukrainien du général Omielanowicz-Pawlenko)[34].

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Début de la bataille[]

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La victoire des Polonais sauve l'Europe.

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Même des volontaires femmes luttent contre les envahisseurs bolcheviques.

La bataille de Varsovie se subdivise en trois opérations combinées, mais distinctes l'une de l'autre, dans le temps et dans l'espace : combat de la tête de pont de Varsovie, combat sur la VVkra... . Le 13 août, une première attaque russe est repoussée. La Première Armée polonaise résiste à cet assaut sur ​​Varsovie tout en arrêtant l'assaut à Radzymin.

Toukhatchevski laisse des forces symboliques sur les autre fronts. Piłsudski lui fait croire qu'il va attaquer au niveau du nord de Varsovie[35].

Les deux lignes de défenses de Varsovie sont défendues par la Ire Armée du général Latinik.

  • La première ligne courre le long de la rivière Rządza, par Wołomin, vers Okuniewa (11e et 8e Division d'Infanterie) ;
  • La deuxième ligne de Pustelnik vers Kobyłka (Division lituano-biélorusse).
  • Dans les environs de Jabłonna se trouve la 10e division d'infanterie, faisant office de réserve.

Le 10 août 1920 les Polonais commencent à former la nouvelle Ve Armée du général Sikorski à Modlin.

Le 12 août 1920 les Russes se trouvent nez à nez avec la défense et commencent l'assaut le 13 août 1920, brisant la première ligne et prenant Radzymin. Ils brisent rapidement la deuxième ligne et la situation devient grave.

Le 14 août 1920 tombe Ossów, les positions changent de mains sans arrêt. Vers midi entrent en action la Ve Armée et la 10e Division d'Infanterie de réserve, à partir de la forteresse de Modlin, en traversant la rivière Wkra. Les combats durent toute la nuit.

Les hommes de la IIIe Armée, nettement inférieurs en nombre et mal équipés font face à deux armées soviétiques.

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Le miracle de la Vistule[]

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Tirs d'artillerie sur les lignes polonaises.

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Légionnaire et son prisonnier russe.

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Les bolcheviques avancent mais leurs pertes augmentent et des soldats songent à se rendre.

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Jerzy Kossak : Le miracle de la Vistule.

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On trouve des unités de Cosaques du Kouban et zaporogues défendant Varsovie avec la 3e Division ukrainienne (réserve de la IIIre armée polonaise) et devant Lwów (réserve de la VIe Armée polonaise).

Le 15 août 1920 la victoire semble pencher du côté polonais, les Polonais recouvrant Radzymin et Ossów. La Ve Armée reprend Nowe Miasto en lançant une attaque éclair. Sikorski, son commandement est plein de sang froid et d'habileté tactique sur les bords de la Wkra.

Piłsudski attaque au niveau du sud de Varsovie[36]. Toukhatchevski ne panique pas. Il ordonne à la Ire Armée de cavalerie de Budienny, et la XIIe armée, d'abandonner les batailles autour de Lwów (Lviv, en ukrainien) pour venir attaquer Varsovie, mais Budienny désobéit à cet ordre[37], en raison de différents entre Toukhatchevski et Egorov, le commandant du front Sud.

Joseph Staline, commissaire politique en chef du front Sud, encourage Egorov et Budienny à désobéir[38]. Le futur dictateur est à la recherche d'un triomphe personnel, la prise de Lwów (Lviv, en ukrainien). Staline déteste Toukhatchevski car il est d'une famille de nobles, tous militaires de carrière. En août 1920 il fait admettre au Politburo que la priorité est le front Wrangel et pas la bataille de Varsovie. Lénine et Trotski dénoncent sans cesse ses agissements[39].

Il est difficile aujourd'hui de préciser quelles conséquences aurait entraînées l'intervention de l'armée de cavalerie et de la XIIe armée soviétique, dans la bataille de Varsovie. Toutefois on peut constater que le front Sud de Varsovie est assiégé par les forces soviétiques et que les défenseurs résistent sans trop de pertes à leurs assauts.

Les Russes se replient car battus, mais pas encore vaincus[40].

Le 16 août 1920 les Polonais sont renforcés par l'armée de réserve du maréchal Pilsudski. L'assaut principal mené par la IIIe Armée du général Rydz-Śmigły a lieu du côté de la rivière Wieprz, sur l'aile gauche et l'arrière de l'armée russe. Cette IIIe Armée détruit le Groupe Mozyr et l'aile gauche de la XVIe Armée russe. Le Groupe Mozy soviétique ne peut plus protéger le lien fragile entre les fronts soviétiques. Les 16e et 14e Divisions d'Infanterie se dirigent vers Mińsk Mazowiecki. La Division d'Infanterie de la Légion fonce vers Brest-Litovsk, la Division d'Infanterie de Montagne vers Siedlce, et pendant ce temps la Ve armée brise la défense russe à Nasielsk. Elle oblige les restes de la XVe Armée à se replier vers Ciechanów et se retourne contre la IVe Armée qui bat en retraite. Les forces polonaises progressent à une vitesse de 30 km par jour.

Les Polonais atteignent l'arrière des troupes de Toukhatchevski le 18 août. Ce jour-là Toukhatchevski est à son quartier général, à Minsk, à 480 km à l'est de Varsovie. Il réalise l'ampleur de la défaite soviétique et ordonne aux restes de ses forces de se regrouper et se replier en ordre.

Le 29 août 1920, la IVe Armée est détruite à Kolno. Trois divisions de la Ve Armée et 2 divisions de la XVe Armée se sont enfuis en Prusse Orientale. Les autres armées russes sont repoussées au-delà du Niémen[41].

Toukhatchevski ordonne une retraite générale vers la rivière Bug, mais il a perdu le contact avec la plupart de ses unités. Tous les plans soviétiques échouent en raison de défaillances de communication. Les Polonais lisent des passages de la Bible aux services d transmissions des Rouges.

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Les pertes humaines[]

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Prisonniers russes sur la route entre Radzymin et Varsovie après l'attaque de l'Armée rouge sur Varsovie.

Les Polonais ont pris 66.000 prisonniers et 231 canons.

Victimes soviétiques: 100000 morts, 500 disparus et 10.000 blessés

Victimes polonaises: 4.500 morts, 22.000 blessés et 10.000 disparus.

L'issue de la bataille de Varsovie est un coup dur pour les dirigeants de l'URSS et surtout pour Lénine[42].

L'exportation armée de la Révolution, est abandonnée à la suite du désastre de Varsovie et des désastres qui vont suivre en Pologne, en 1920[43].

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APRES LA VICTOIRE DE VARSOVIE[]

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Wojciech Kossak : Commissaire politique poursuivi par deux cavaliers polonais.

Les armées soviétiques se retirent en désordre. Des divisions entières paniquent et se désintègrent. La défaite de l'Armée rouge est si grande et inattendue qu'à l'instigation des détracteurs de Piłsudski - les nationaux-démocrates - la Bataille de Varsovie est souvent appelée le Miracle sur la Vistule ou miracle de la bataille de Varsovie.

Quelques semaines après cette bataille décisive, d'autres adversaires de Pilsudski commencent à exposer le rôle prétendu de Weygand. Le général va très longtemps dire qu'à cette époque il n'est qu'un seul observateur, en rien un décideur. Après la défaite il commence à s'attribuer les lauriers qui ne lui reviennent pas[44]. La présence de Weygand et des officiers français est néanmoins un réconfort moral inappréciable. Si le 27 août 1920, Weygand reçoit un télégramme ainsi rédigé : A l'illustre vainqueur de la bataille de Varsovie... il faut y voir le désir partagé d'être l'allié de la France au niveau des élites polonaises.

Cette victoire est par contre causée par un grand réseau d'espions polonais dans l'Armée rouge. De plus le renseignement militaire polonais déchiffre les messages radio de l'Armée Rouge, et Toukhatchevski va tout droit dans un piège mis en place par Piłsudski et son chef d'état-major, Tadeusz Rozwadowski.

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La Bataille de Zadwórze (17 août 1920)[]

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La Bataille de Zadwórze

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La Bataille de Zadwórze : 2.500 Polonais et Ukrainiens sacrifient leurs vies pour arrêter 42.000 rouges disposant d'une puissante artillerie.

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Budienny.

La Ire Armée de Cavalerie, de Budienny ne prend pas Lwów (Lviv, en ukrainien), à cause de la Bataille de Zadwórze : une des trois batailles surnommées les Thermopyles polonais, le 17 août 1920.

La bataille, dure approximativement 24 heures, près de la station de train de Zadwórze, un petit village à 33 kilomètres du centre de la ville de Lwów (maintenant Lviv).

Sa conséquence est la destruction complète des faibles forces polonaises, du fait d'une artillerie six fois supérieure en nombre. Face à la Ire Armée de Cavalerie, de Budienny, les survivants du 31e régiment polonais et de la 6e division ukrainienne, concrètement c'est 2.500 fantassins, une douzaine de canons, un escadron éprouvé de uhlans polonais et trois trains blindés dont deux sont détruits. Cette bataille stoppe l'avance des Soviétiques. Les troupes de Siemion Budienny - 12.000 Cosaques du Don et 30.000 fantassins - ne prennent pas Lwów et ne peuvent pas non plus contribuer à la défense de Varsovie.

Après la bataille de Zadwórze (17 août 1920), la Ire Armée de Cavalerie, de Budienny reçoivent l'ordre de Toukhatchevski de marcher vers le nord pour attaquer le flanc droit des l'armée de Józef Piłsudski afin de les attirer loin du nord et de l'armée occidentale bolchevique en déroute. Toukhatchevski croit que si les forces polonaises attaquent Budienny au sud, il pourra inverser la catastrophe qui se déroule dans le nord et reprendre son offensive vers l'ouest pour prendre Varsovie.

Au moment où la Ire Armée de Cavalerie atteint la région de Zamość, le 29 Août 1920, les Polonais ont déjà réussi à y envoyer une grande partie des vainqueurs de la contre-offensive de Varsovie. Budienny tente en vain de prendre Zamość.

Le 31 août, la cavalerie de Budienny met fin au siège de Lwów (Lviv, en ukrainien) et essaie de venir à l'aide des forces russes en déroute depuis Varsovie.

Hélas pour ses Cosaques Budienny est un individu intellectuellement très limité. C'est un sous-officier borné devenu maréchal car il est un communiste docile, exactement le contraire d'un Toukhatchevski, que Staline va faire condamner et exécuter, grâce à l'aide des nazis.

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Bataille de Komarów (31 août 1920)[]

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Bataille de Komarów, la plus grande bataille de cavalerie de l'histoire du monde (peinture près Wojciech Kossak).

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Lanciers poursuivant des Cosaques de l'Armée rouge.

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Affiche polonaise représentant un lancier chassant un soldat bolchevique. Cette caricature du fait de l'allure et surtout des exactions de certains soldats de l'Armée rouge a un grand impact.

Les armées soviétiques se dirigeant au nord sont interceptées et détruites par la cavalerie polonaise à la bataille de Komarów près de Zamość. C'est la plus grande bataille de cavalerie depuis 1813 et la dernière grande bataille de cavalerie de l'histoire militaire [45].

La bataille de Komarów a lieu entre le 31 août et le 2 septembre 1920, près du village de Komarowo (maintenant Komarów), près de Zamość.

Bien que l'armée de Budienny réussit à éviter l' encerclement, la bataille se termine par un désastre complet pour la Ire Armée de Cavalerie russe. Elle subit de très lourdes pertes et évite à peine d'être anéantie. Après la bataille, le moral des Cosaques de la Ire Armée de Cavalerie s'effondre, et cette armée soviétique jusqu'ici redoutée n'est plus capable de continuer à combattre efficacement.

Les restes de la Ire Armée de Cavalerie se replient en désordre vers Volodymyr-Volynskyi. Ils sont battus à la bataille de Hrubieszów (1er septembre 1920).

Lors de la bataille de Kobryń (14 septembre - 15 septembre 1920) les Polonais de la IVe Armée, commandée par le général Leondard Skierski, battent les forces soviétiques dans cette partie de l'actuelle Biélorussie.

Après la victoire de Kobrin les troupes polonaises dans l'est de Polésie menacent les arrières de la XIIe Armée, qui combat dans la région de Volhynie. Toujours en septembre la cavalerie du Général Stanisław Bułak-Bałachowicz attaque par surprise et prend Pinsk. Il s'empare du siège de la IVe Armée soviétique.

A la bataille de Dytiatyn (16 septembre 1920), également dénommée Thermopyles polonais (avec les batailles de Zadwórze et de Wizna ), des unités du 8e Régiment polonais d'artillerie de Płock affronte la 8e Division des Cosaques de l'Armée Rouge, près du village du même nom (aujourd'hui en Ukraine, au nord-ouest de Halicz). Les Polonais leur occasionnent de grosses pertes, mais manquent de munitions. Pour se venger les bolcheviques assassinent 97 prisonniers polonais et achèvent 140 blessés après la bataille. Cette bande de criminels de guerre est entiérement anéantie quelques jours plus tard lors d'une bataille près de Tarnopol. Les autorités militaires polonaises créent un cimetière et un monument aux morts. Il est - comme plein d'autres - complètement détruit après l'invasion soviétique de la Pologne en septembre 1939.

Lors de la bataille de Brzostowica (20 septembre 1920) les Polonais de la 3e Division d'infanterie de la Légion, commandée par le général Leon Berbecki, se sont affrontés avec des unités de la XVe Armée soviétique. La victoire de Brzostowicz est une des étapes avant le passage de la rivière Niémen.

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Bataille de la rivière Niémen (fin septembre 1920)[]

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Des miliciens communistes dans la Pologne occupée collaborent avec l'Armée rouge et la Tchéka jusqu'à la fin de l'été 1920.

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Un million de Polonais combattent dans l'armée polonaise.

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L'armée polonaise repasse le Niémen.

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Commémoration de la victoire de 1920.

La bataille de la rivière Niémen se déroule entre les villes de Suwałki, Grodno (Hrodna) et Białystok.

Après avoir été presque complète défaite à la bataille de Varsovie en août, l'Armée rouge de Toukhachevski essaie d'établir une ligne de défense articulée autour de la ville de Grodno, en Biélorussie, à la frontière lituano-polonaise et dans le nord de la Polésie.

L'Armée rouge dispose d'un réservoir humain presque illimité, mais les unités russes manquent d'officiers expérimentés. En outre, les forces bolcheviques perdent à chaque défaite une grande partie de leur artillerie. Leur stratégie consiste à utiliser les artilleurs comme derniers combattants lors d'un assaut ennemi victorieux.

Cette tactique permet aux Polonais de récupérer les canons de leurs ennemis. En outre, les forces aériennes russes sont presque inexistantes, donc l'armée polonaise peut utiliser ses quelques avions pour perturber avec succès les mouvements ennemis et mener à bien des opérations de renseignement.

L'Armée rouge à l'ouest face aux Polonais compte plus de 700.000 soldats. Cependant, une grande partie de ses forces se rendent aux Polonais, sont internés en Prusse orientale ou en déroute. Ce sont dans la plupart des cas des musulmans ou des affamés. Des renforts arrivent. Toutefois le moral et les aptitudes militaires de ses troupes les rendent inaptes au combat face à une armée bien encadrée et qui défend la terre sacrée de ses ancêtres.

En août, les Polonais arrivent à mobiliser près de un million d'hommes, après six années de guerre. Cela leur permet de renforcer la plupart des unités de première ligne. Sur ce nombre près de 350.000 sont au front. Mais d'autres unités ou des soldats encore en formation peuvent les renforcer.

Du fait de l'attitude des politiciens et capitalistes occidentaux les brigades et divisions polonaises sont généralement mal équipées, mais elles sont commandées par des officiers expérimentés anciens combattants de la Grande Guerre, et des jeunes officiers patriotes. C'est suffisant pour mener une guerre offensive.

Entre le 15 et le 25 septembre, les Polonais débordent et défont une fois de plus les Soviétiques. Pour briser le front, l'armée polonaise doit franchir le Niémen et contourner les forces soviétiques. Elles sont contraintes de se retirer, après avoir perdu 40.000 des leurs.

Les troupes polonaises continuent à avancer vers l'est sur ​​tous les fronts, et à répéter leurs succès des mois précédent.

À la bataille de Krwawy Bor, les 27 et 28 septembre la 1re Division lituano-biélorusse Division, qui fait partie de l'armée polonaise combat la Troisième armée soviétique. La bataille a lieu dans une forêt près de la ville de Lida (actuelle Biélorussie). Les pertes des alliés des Polonais s'élèvent à 130 tués, 230 blessés et 410 disparus. Plusieurs prisonniers sont abattus par les communistes dans les forêts près de Lida. Les pertes soviétiques exactes sont inconnues, mais elles sont élevées : des centaines de morts et de blessés, 1.000 prisonniers, 12 canons et 15 mitrailleuses lourdes.

Au niveau du front sud, les forces ukrainiennes de Petlioura infligent une défaite à la XIVe Armée soviétique XIV et 18 Septembre ils franchissent la rivière Zbruch.

À la mi-octobre après la bataille de la rivière Szczara, l'armée polonaise atteint la ligne Ternopil-Dubno-Minsk-Drisa. La bataille de Minsk (8 octobre 1920) voit un ennemi défait incapable de défendre la ville.

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LE TRAITE DE RIGA[]

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L'armistice (2 novembre 1920)[]

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En novembre 1920 la Lettonie signe la paix, à Riga, avec la Russie communiste.

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Fin 1920 la Russie bolchevique devient un enfer pour ses habitants, mais pas du fait d'une défaite militaire. Parmi les 32 millions de personnes affamées, beaucoup d'enfants.

Immédiatement après la bataille de Varsovie, les Soviétiques veulent la paix et les Polonais, épuisés, sont eux-aussi favorables à des négociations. Ils font même pression sur les gouvernements occidentaux et la Société des Nations. L'armée polonaise contrôle la majorité des territoires convoités par les deux camps.

Les discussions débutent à Minsk (Biélorussie), le 17 août 1920,mais à cause d'un incident contre les négociateurs polonais, ils se déplacent à Riga (Lettonie).

Les Soviétiques font deux offres : l'une le 21 septembre et l'autre le 28 .

La délégation polonaise fait une contre-proposition le 2 octobre.

Le 5 du même mois les Soviétiques proposent des corrections aux offres de paix des Polonais que la Pologne accepte. L'armistice entre la Pologne sur d'une part, et l'Ukraine soviétique et la Russie soviétique de l'autre, est signé le 12 octobre. L'armistice est ratifié à Liepāja le 2 novembre.

Alors commencent de longues négociations pour un traité de paix.

Pendant ce temps, les forces ukrainiennes de Petlioura, qui sont au nombre de 23.000, préparent une offensive en Ukraine pour le 11 novembre, mais sont attaqués par les Soviétiques la veille. Le 21 novembre, après plusieurs combats, ils sont obligés de se réfugier dans le territoire contrôlé par les Polonais.

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La Paix de Riga est signée le 18 mars 1921[]

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La Paix de Riga est signée le 18 mars 1921.

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Conséquence du traité, Symon Petlioura et ses officiers se retrouvent en camp d'internement en Pologne, à Wadowice.

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L'attitude lamentable des signataires polonais du Traité de Riga est en partie à l'origine du massacre le 26 mars 1943 commis par l'UPA assistée par des paysans ukrainiens dans le village de Lipniki (Kostopol, Pologne).

La paix de Riga, également connu sous le traité de Riga, est signée à Riga le 18 mars 1921, entre la Pologne, la Russie soviétique (agissant également au nom de la Biélorussie soviétique et de l'Ukraine soviétique). Le traité met fin à la guerre polono-soviétique. Les Ukrainiens non communistes sont les grands absents de ces négociations.

Les frontières soviéto-polonaises établies par le traité vont rester en vigueur jusqu'à la victoire des armées nazie et soviétique au début de la Seconde Guerre mondiale. Elles sont ensuite redessinées lors de la conférence de Yalta et de la conférence de Potsdam pour plaire à Staline.

Le traité de paix de Riga divise les territoires contestés en Biélorussie et en Ukraine entre la Pologne et la Russie. Piłsudski dit que ce traité, signé par Jan Dąbski, Ministre polonais des affaires étrangères, est un acte de lâcheté. Il présente ses excuses aux Ukrainiens, car ce traité viole les termes de l'alliance militaire entre la Pologne et l'Ukraine, qui interdisent explicitement une paix séparée. Les Démocrates nationaux font même cadeau de territoire aux bolcheviques qu'ils ne demandent pas.

Les alliés ukrainiens de la Pologne sont soudainement internés par les autorités polonaises, par les dirigeants de Démocratie nationale. Cet internement aggrave les tensions entre la Pologne et la minorité ukrainienne. Ceux, nombreux, qui ont soutenu Petlioura estiment que l'Ukraine est trahie par son allié polonais. Un sentiment qui se renforce en raison des politiques assimilationnistes de certains nationalistes polonais. Ce traité et cette politique sont à l'origine de tensions croissantes et même d'actes de violence contre des Polonais en Volhynie.

Les habitants de Vilnius votent le 20 février 1922 pour le rattachement à la Pologne. Cela nuit gravement aux relations polono-lituaniennes.

Cette situation tue dans l’œuf le rêve pour l'après-guerre de Piłsudski de relancer de créer son Międzymorze. L'idéologie des démocrates nationaux permet aux Soviétiques de récupérer certains territoires, même si les futures Ukraine de l'Ouest et Biélorussie de l'Ouest sont récupérées par la Pologne[46].

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Le sort des prisonniers[]

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Ex soldats bolcheviques musulmans internés en Prusse orientale.

Selon différentes estimations, entre 80 et 165.000 de soldats de l'Armée rouge sont emprisonnés. Les chercheurs polonais estiment que le nombre officiel des morts parmi eux atteint 16.000 soldats. Les historiens russes et soviétiques parlent de 80.000[47].

Des épidémies ravagent la Pologne du fait de la guerre et des dévastations. Les documents parlent de typhus, dysenterie, grippe espagnole, fièvre typhoïde, choléra, variole, gale, diphtérie, scarlatine, méningite, paludisme, sans oulier les maladies sexuellement transmissibles et la tuberculose.

La situation du peuple est bien pire pendant les premières années en URSS. Les morts s'y comptent par dizaines de millions, entre autres les affamés de l'Ukraine et du bassin de la Volga.

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Conséquences de cette victoire en Crimée[]

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Scène de pillage d'un magasin en Crimée.

La victoire des Polonais fait que 250.000 bolcheviques vaincus viennent renforcer l'Armée rouge en Crimée.

En octobre 1920, en dépit de conditions humiliantes pour l'Union Soviétique, la Guerre soviéto-polonaise se termine. 250.000 hommes viennent renforcer les armées rouges du sud de la Russie. Pendant la guerre polono-soviétique, Piotr Nikolaïevitch Wrangel a mobilisé en face de lui des troupes rouges si bien qu'en été 1920, l'Armée rouge, aux portes de Varsovie, est contrainte, faute d'effectifs suffisants, de reculer et se replier, lors du fameux miracle de la Vistule[48]. La période finale de la guerre est le siège des dernières forces blanches en Crimée.

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Dangers des deux totalitarismes[]

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Les nazis et les communistes russes se partagent l'Europe de l'est en 1939 (sur la photo : massacre à Katyn).

Cette victoire éveille contre la Pologne la haine de l’Union soviétique totalitaire et de l’Allemagne revancharde. Piłsudski, en tant que chef de guerre et concepteur du plan de bataille en août 1920 sur la Vistule, mais aussi les généraux Rozwadowski et Sikorski, ainsi que les soldats polonais, auxquels le capitaine de Gaulle rend hommage, sauvent l’Europe du déferlement bolchevique russe et spartakiste allemand, puis simplement de la volonté des deux pays de prendre leur revanche contre le Traité de Versailles.

La campagne de 1919-1920 dévoile en effet une amorce de collusion germano-soviétique visant déjà la Pologne et les Pays Baltes, mais aussi le Traité de Versailles[49].

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La vengeance de Staline[]

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De 1939 à 1945 les Polonais sont massacrés par les nazis et les communistes, surtout les élites.

Dès le 4 décembre 1939, Staline se venge de la défaite de 1921. Des familles de colons et forestiers militaires, héros de la guerre de 1919 - 1921, installées à l'est de la Pologne, sont déportées. Ce sont les 140.000 premières victimes des hitléro-staliniens [50].

En 1942 150.000 prisonniers polonais des soviétiques disparaissent[51]. Le nom de Katyn est connu, mais Katyn n'est qu'un camp d'extermination communiste parmi d'autres[52].

En 1944, Staline n'aide pas les insurgés de Varsovie. Son expérience de la guerre soviéto-polonaise en 1920 l'a convaincu que l'on ne pouvait se fier aux Polonais, dont le patriotisme prévaut sur la conscience de classe[53].

Dans les programmes scolaires de la Pologne communiste la guerre soviéto-polonaise et la victoire remportée par le maréchal Piłsudski en 1920 n'y figurent pas[54].

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Quand Jakub Rozalski ré-imagine la guerre soviéto-polonaise.

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NOTES ET RÉFÉRENCES[]

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  1. Et si l'Europe avait écouté Jozef Pilsudski ?, Alexandra Viatteau, Université de Marne-la-Vallée
  2. Histoire de la Pologne communiste: autopsie d'une imposture, Collection "Hommes et sociétés", Pierre Buhler, KARTHALA Editions, 1997.
  3. Histoire de la Pologne communiste: autopsie d'une imposture, Collection "Hommes et sociétés", Pierre Buhler, KARTHALA Editions, 1997.
  4. Histoire de la Pologne communiste: autopsie d'une imposture, Collection "Hommes et sociétés", Pierre Buhler, KARTHALA Editions, 1997.
  5. "Et si l'Europe avait écouté Jozef Pilsudski ?, Alexandra Viatteau, Université de Marne-la-Vallée
  6. Pawel Zaremba, Historia Dwudziestolecia, 1918-1935(= L’Histoire des 20 années de 1918-1935), Paris, éd. Instytut Literacki, 1981).
  7. <nowiki>DE GAULLE EN POLOGNE – Les liens privilégiés et méconnus entre ce grand pays et le grand Charles.
  8. The Unknown Lénine, ed. Richard Pipes, Yale University Press, Document 59.
  9. DE GAULLE EN POLOGNE – Les liens privilégiés et méconnus entre ce grand pays et le grand Charles.
  10. DE GAULLE EN POLOGNE – Les liens privilégiés et méconnus entre ce grand pays et le grand Charles
  11. Les relations soviéto-yougoslaves de 1935 à 1945: de la dépendance à l'autonomie et à l'alignement, Volume 710 de Europäische Hochschulschriften : Geschichte und ihre Hilfswissenschaften, Publications universitaires européennes, Rénéo Lukic, Éditeur P. Lang, 1996.
  12. Et si l'Europe avait écouté Jozef Pilsudski ?, Alexandra Viatteau, Université de Marne-la-Vallée
  13. La Pologne au XXe siècle, Collection Interventions, Volume 5 de Transcultures (Bruxelles), Teresa Wysokinska, Alain van Crugten, Bronisław Geremek, Editions Complexe, 2001.
  14. Le dilemme russe: La Russie et l'Europe occidentale d'Ivan le terrible à Boris Eltisine, Marie-Pierre Rey, Flammarion.
  15. Et si l'Europe avait écouté Jozef Pilsudski ?, Alexandra Viatteau, Université de Marne-la-Vallée
  16. Pawel Zaremba, Historia Dwudziestolecia, 1918-1935 (= L’Histoire des 20 années de 1918-1935), Paris, éd. Instytut Literacki, 1981)
  17. Histoire de la Pologne communiste: autopsie d'une imposture, Collection "Hommes et sociétés", Pierre Buhler, KARTHALA Editions, 1997.
  18. <nowiki>DE GAULLE EN POLOGNE – Les liens privilégiés et méconnus entre ce grand pays et le grand Charles.
  19. L'aveuglement, Christian Jelen, Ilios Yannakakis, Flammarion, 1984.
  20. L'Historien et les relations internationales, Librairie Droz 1981.
  21. Histoire de la Pologne communiste: autopsie d'une imposture, Collection "Hommes et sociétés", Pierre Buhler, KARTHALA Editions, 1997.
  22. Le pain de misère: Histoire du mouvement ouvrier juif en Europe, Nathan WEINSTOCK, LA DÉCOUVERTE, 2013.
  23. Idées politiques et mentalités, en Pologne et en Roumanie entre l'orient et l'occident (XVIIIe-XXe siècles): colloque de la Commission d'historiens roumains et polonais, Bucarest, 25-26 septembre 2001, Gheorghe Platon, Veniamin Ciobanu, Presses universitaires de Cluj, 2002.
  24. Armée polonaise
  25. L'ivrogne et la marchande de fleurs, autopsie d'un meurtre de masse, 1937-1938, Nicolas Werth, Tallandier 2013.
  26. Davies Norman, White Eagle, Red Star : the Polish-Soviet War, 1919–20, Pimlico, 2003.
  27. Collection of Polish military comminiques, 1919-1921, "O niepodległą i granice", Wyższa Szkoła Humanistyczna, Pułtusk, 1999. Pages - 168-172.
  28. Céline Gervais, La Guerre polono-soviétique, 1919-1920, L'Âge d'Homme Lausanne 1975. Actes du colloque de l'Institut d'études slaves de Paris du 4 mai 1973. Intervention de M. N. Kovalsky portant sur l'Ukraine dans le conflit, p.49-55.
  29. Beria: Chef de la police secrète stalinienne, Poche Histoire, Thaddeus WITTLIN, Nouveau Monde éditions. 2014.
  30. Cavalerie rouge, Collection Classiques slaves, Volume 1440 de Collection Folio, Isaac Babel, L'AGE D'HOMME, 1983.
  31. « Les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle nous les pendrons »
  32. La Bataille de Varsovie (1920)
  33. La Bataille de Varsovie (1920)
  34. La Bataille de Varsovie (1920)
  35. HHhH, Littérature Française, Laurent Binet, Grasset, 2010.
  36. HHhH, Littérature Française, Laurent Binet, Grasset, 2010.
  37. HHhH, Littérature Française, Laurent Binet, Grasset, 2010.
  38. HHhH, Littérature Française, Laurent Binet, Grasset, 2010.
  39. Staline, Robert SERVICE, EDI8, 2013.
  40. La Bataille de Varsovie (1920)
  41. La Bataille de Varsovie (1920)
  42. La Bataille de Varsovie (1920)
  43. Stratégie soviétique et chute du Pacte de Varsovie: la clé de l'avenir, Volume 49 de Serie Internationale, Université de Paris-Sorbonne, Henri Paris; Publications de la Sorbonne 1995.
  44. Nations, cultures et sociétés d'Europe centrale aux XIXe et XXe siècles: mélanges offerts au professeur Bernard Michel, Volume 76 de Publications de la Sorbonne / Internationale, Catherine Horel, Publications de la Sorbonne, 2006.
  45. Davies, N., 1972, White Eagle, Red Star, London: Macdonald & Co, p.226-232. ISBN 9780712606943.
  46. L'histoire des relations russo-polonaises
  47. L'histoire des relations russo-polonaises
  48. Criticón, n°115, sept.-oct. 1989.
  49. Alexandra Viatteau, Les deux batailles de Varsovie, celle de 1920 et celle de 1944, L’Insurrection de Varsovie, la bataille de l’été 1944, A. Viatteau, coll. Mondes contemporains de G-H. Soutou, Presses universitaires de Paris Sorbonne, 2003.
  50. Violence, guerre, révolution: l'exemple communiste, L'AGE D'HOMME, 2004.
  51. Histoire de la Pologne communiste: autopsie d'une imposture, Collection "Hommes et sociétés", Pierre Buhler, KARTHALA Editions, 1997.
  52. Histoire de la Pologne communiste: autopsie d'une imposture, Collection "Hommes et sociétés", Pierre Buhler, KARTHALA Editions, 1997.
  53. Staline, Robert SERVICE, EDI8, 2013.
  54. Leçons d'histoires: le Conseil de l'Europe et l'enseignement de l'histoire, Collection Éducation, Conseil de l'Europe. Conseil de la coopération culturelle, Denis Durand de Bousingen, Éditeur Council of Europe, 1999.
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