Wiki Guy de Rambaud
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FDC : série Héros de la France combattante.

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Jacques Chaban-Delmas est international français de rugby à XV .

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Les gaullistes dénoncent sans cesse le danger communiste.

Acd3

Chaban-Delmas est un grand sportif et va devenir un excellent maire de Bordeaux.

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Georges Pompidou, Charles de Gaulle, Jacques Chaban Delmas, André Malraux.

Acd2

Affiche Jacques Chaban-Delmas et sa Nouvelle société.

Acd1

Signature de Jacques Chaban-Delmas.

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Hommage de l'Assemblée nationale.

Jacques Michel Pierre Delmas, dit Jacques Chaban-Delmas, est né le 7 mars 1915, à Paris, dans le XIIIe et mort le 10 novembre 2000, à Paris, dans le VIIe. Il est inhumé dans le petit cimetière d’Ascain, dans les Pyrénées Atlantiques).


Fils d'un administrateur de sociétés, élevé dans l’amour de la patrie, Jacques étudie au lycée Lakanal, à Sceaux. Il suit des études en droit et en sciences politiques en les payant en travaillant comme journaliste à L'information[1]. Cet international français de rugby à XV, champion de tennis se marie avec Odile Hamelin, fille de son patron de presse. Major de promotion à Saint-Cyr, il se retrouve à Nice, face aux Italiens, qui sont d'abord neutres. En août 1940, à Nice, il sait à peine qu'un général continue la lutte. Delmas va devenir Attaché au ministère de la Production industrielle de la France de Vichy. Il accède rapidement à un rôle de premier plan dans le dispositif résistant.

En octobre 1943, la résistance n'a plus de chefs. A 28 ans il prépare le débarquement, organise des réseaux... En tant que général de brigade de la Résistance, il participe à l'insurrection parisienne d'août 1944, et réussit à contrebalancer avec ses hommes les FTP de Rol-Tanguy.

Le Général donne à la Libération à ce membre du Parti radical[2] une mission difficile : débarrasser Bordeaux des nostalgiques de la collaboration (Adrien Marquet) et des communistes en armes. Le Général Chaban, Compagnon de la Libération, auréolé du prestige de la Résistance, réussit cette tâche difficile. Jacques rejoint le Rassemblement du Peuple Français (RPF) et va rester député de la Gironde de 1946 à 1997.

Dès 1947 il est maire de Bordeaux et va le rester là encore sans discontinuité jusqu'en 1995. Dans le maquis, son dernier nom de guerre est Chaban, donc après la Seconde Guerre mondiale, il demande à la Libération le changement officiel de son nom en Chaban-Delmas. Divorcé, il se remarie avec Marie-Antoinette Iôn en 1947. En 1953, quand la séparation du groupe RPF, du fait de la soi-disant retraite de Charles de Gaulle, Chaban-Delmas est devenu le leader de l'Union des républicains d'action sociale (URAS), puis Président du Centre national des républicains sociaux (CNRS). Ils soutiennent l'action du général de Gaulle entre 1956 et 1958. Mais Chaban soutient aussi Mendès-France et devient ministre des Travaux publics. Il participe à la coalition de centre-gauche, le Front républicain, dont l'objectif est de trouver une solution négociée à la guerre d'Algérie, qui remporte les législatives de 1956. Chaban est ministre de la Défense en 1957 - 1958. Sous la IVe République, Chaban participe donc à plusieurs gouvernements - Mendès-France, Bidault, Gaillard - et il est associé à des épisodes majeurs, tels que l'échec de la CED ou le retour au pouvoir du général de Gaulle[3].

Sa participation gouvernementale au cours à la IVe République fait qu'il inspire de la méfiance au Général et à certains gaullistes. Mais il est un gaulliste historique, donc il participe à la fondation de l'Union pour la Nouvelle République (UNR) et est élu, contre la volonté du général de Gaulle, Président de l'Assemblée nationale. Contrairement à certains gaullistes historiques, par exemple, Jacques Soustelle, il soutient la politique de de Gaulle à la fin de décolonisation.

Lors du Congrès de 1959 de l'UNR, il est le premier homme politique à évoquer un domaine réservé présidentielle, composé principalement de la défense et de la diplomatie. Cette interprétation de la Constitution de 1958 va lui survivre et est l'esprit même de la Ve République. Il garde sa fonction de Président de l'Assemblée jusqu'à la fin de la présidence du Général, en 1969.

En 1969, lorsque Georges Pompidou accède à la présidence, il choisit Chaban-Delmas, qui voit en mai 68 une due à une société tendue et conflictuelle. Comme Premier ministre, Chaban-Delmas est considéré par une partie de l'opinion comme un nouveau John Kennedy. Il en a le physique et est à l'origine de vraies réformes[4]. Donc un conflit latent existe entre Chaban-Delmas, le Président Pompidou et le cercle présidentiel.

Chaban-Delmas est l’un des hommes politiques les plus attaqués par la presse. En 1972, il doit solliciter un vote de confiance à l'Assemblée. C'est un raz-de-marée en sa faveur, mais Pompidou réussit à le forcer à démissionner. Deux ans plus tard, après la mort de Pompidou, Jacques Chaban-Delmas est candidat à la présidence de la République. Il est soutenu par les barons du gaullisme. La Nouvelle société, son projet veut des réformes sociales profondes. Chaban-Delmas est classé progressiste par les conservateurs du mouvement gaulliste. Son projet plaît par contre aux hommes de centre-gauche, comme ses conseillers, Simon Nora et Jacques Delors. Sa déclaration gouvernementale axée sur la Nouvelle société, le 16 septembre 1969, reste comme un des grands discours parlementaires de la Ve République. Mais 43 députés et personnalités proches du président défunt, manipulés par Jacques Chirac, publient l'Appel des 43 en faveur de la candidature de Valéry Giscard d'Estaing.

Chaban-Delmas est battu dès le premier tour de l'élection présidentielle de 1974. Il fait seulement 15% des voix. Devenu président Giscard d'Estaing nomme Chirac Premier ministre pour le remercier de sa trahison. Après la politique de grandeur et l'indépendance de France du Général, la France connaît jusqu'à nos jours une lente succession de gouvernements conservateurs - ou de gauche - de plus en plus liés au grand patronat. Ce qui a des effets catastrophiques sur les courbes de l'INSEE et le peuple.

Ne pouvant appliquer ses idées de justice sociale, Chaban-Delmas reste néanmoins dans le parti gaulliste (RPR) et, malgré Jacques Chirac, récupère le perchoir. Son nom est mentionné comme un possible Premier ministre au cours de la première cohabitation (1986 - 1988), mais il préside l’Assemblée nationale de 1978 à 1981 et de 1986 à 1988 et doit se résoudre à nommer Chirac comme premier ministre[5].

Jacques Chaban-Delmas a un amour : la France et un modèle : de Gaulle, mais aussi une petite patrie, Bordeaux et des ambitions pour sa ville. Très longtemps Chaban est député-maire de Bordeaux. Il fait de cette ville la plus riche et dynamique de nos métropoles françaises. Certains historiens universitaires n'hésitent pas à parler d'un moderne duc d'Aquitaine[6]. Chaban-Delmas prend sa retraite en 1995, à la fin de son huitième mandat de maire de Bordeaux.

Jacques Chaban-Delmas occupe dans l'histoire politique française et encore plus dans celle du gaullisme une place exceptionnelle[7]. Il nous a quitté en l'an 2000, mais en ces temps difficiles Chaban aujourd'hui est une association visant à organiser une réflexion politique, économique, sociale et culturelle s'inspirant du projet de Nouvelle Société présenté par Jacques Chaban-Delmas.

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Pont Jacques-Chaban-Delmas.

Pont Jacques-Chaban-Delmas.

Pont Jacques-Chaban-Delmas.


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AVANT LA GUERRE[]

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Sa famille[]

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Logo Delahaye

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Un de ses ancêtres, Jean Pierre du Colombier, Baron, Préfet. Les autres sont moins célèbres.

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Chaban-Delmas par les Brem/Bremen descend de familles nobles allemandes ou de l'est. Ce sont des luthériens allemands qui se sont réfugiés en Alsace.

Le premier-né de la famille Delmas voit le jour dans la chambre de ses parents, juste en face de l'entrée principale de La Pitié. Jacques Delmas est né le 7 mars 1915, 76 boulevard de l'Hôpital, dans le XIIIe arrondissement à Paris, dans une famille de la moyenne bourgeoise[8]. Son père, Pierre Delmas est membre du conseil d’administration des automobiles Delahaye[9]. Il est ingénieur-conseil chez Delahaye. La firme contribue à l'effort de guerre[10] tellement que son père est à la guerre [11].

Selon Jean-Louis Beaucarnot :

Son grand-père paternel, Charles, était selon les uns artiste-peintre et selon les autres chanteur d'opéra à succès – peut-être les deux à la fois. Il avait d’ailleurs une sœur, chanteuse lyrique, marié à un chanteur lyrique d’origine espagnole. Ce grand-père avait épousé Clémentine Marquizeau, professeur de piano, que l’on découvre fille d’un boulanger de Pons, en Charente-Maritime. Son arrière-grand-père, Louis Théodore, était né à Bordeaux en 1814 et les informations que l’on trouve à son sujet se révèlent erronées : sa date de naissance est fausse (21 octobre, pour 23 septembre), le nom de sa mère hésite entre Serre, Seré et Suret, et elle est dite née à Sainte-Suzanne, dans l’Ariège, où l’on le trouve pas… Il en va de même pour l’arrière grand-père, Julien Delmas, époux de Madeleine Gemar, cavalier de la garde municipale de Bordeaux, que l’on fait naître vers 1790 alors que l’âge déclaré à la naissance de son fils le ferait naître en 1769… Le couple ne semble pas Bordelais, mais à ce jour, personne n’a réussi à aller plus loin.

Sa mère, Georgette Barrouin (1895-1985), est professeur de musique à Bordeaux[12].

Selon Jean-Louis Beaucarnot :

Côté maternel, la famille de l’ancien maire de Bordeaux est beaucoup mieux connue, mais n’est nullement bordelaise. La lignée Barrouin n’a rien à voir avec celle de l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, aujourd’hui maire de Troyes, qui était originaire du Morvan. Une lignée très bourgeoise. Félix Jules Barrouin, grand-père maternel de Jacques Chaban-Delmas, facteur de piano à Paris, était fils d’un ingénieur (Charles Barthélemy), natif de Bourmont, en Haute-Marne et fils et petit-fils de teinturiers. Ces Barrouin descendent d’un Gabriel, né vers 1660, dont le fils s’est marié à Vrécourt, dans les Vosges, en 1719, et dont les descendants se sont au XIXe siècle alliés aux Bergier de Beauregard et Grégoire du Colombier (ce qui fait de Chaban le descendant direct du lyonnais Jean Pierre du Colombier (1769 - 1819). Ils se sont ensuite alliés aux de Brem (lorrains, écuyers, baillis de Puttelange, par lesquels Chaban descend par les femmes des ducs de Lorraine, des comtes de Wurtemberg, etc … et de saint Louis). Sachant que la grand-mère Barrouin, née Darodes, renvoie malgré tout dans le Sud-Ouest, et plus exactement dans le Lot-et-Garonne (Lamolère, tanneurs à Agen ; Darides et Fieux, bijoutiers à Nérac).

Ses parents se séparent en 1927. Sa mère se remarie avec Pierre Legendre, ancien pilote de chasse pendant la Grande Guerre devenu un marchand de meubles du faubourg Saint-Antoine[13].


Jacques est élevé dans l’amour de la patrie[14].

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Sa jeunesse[]

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Sa première épouse est la nièce du sénateur Henri Hamelin.

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Club-house du Racing en 1898.

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Jacques Delmas, sur le front italien, en 1940.

Enfant malade Jacques Delmas va vivre toute son enfance dans un appartement surchauffé, bourré de médicaments, ne quittant pas les jupes de sa mère. Il devient un élève médiocre au lycée Lakanal, à Sceaux, ce qui provoque de retentissantes colères chez son père qui déclare à la cantonade :

Ce cancre n'arrivera à rien. Qu'il entre comme apprenti chez un fabricant d'automobiles[15]. Jacques décide alors de devenir très sportif (tennis, football, rugby, vélo... ). Il n'est plus un enfant malade et est plus équilibré. Néanmoins quand il obtient le baccalauréat en 1933, il en profite pour narguer son père. Celui-ci le prend très mal et ils ne se revoient que trente ans plus tard.

Son beau-père fait faillite cette année là. Heureusement, un passionné de tennis, Charles Marquet, lui offre un travail de journaliste dans son journal radical L'Information économique et financière[16], ce qui lui permet de suivre les cours de la rue Saint-Guillaume et de la faculté de Droit. Il est diplômé de l'Ecole libre des sciences politiques en 1937, comme Michel Debré et Jean-Marcel Jeanneney (ce dernier un an plus tôt). Il est licencié en droit en 1938. Le cancre est donc titulaire de deux diplômes d'études supérieures, l'un en économie politique, l'autre en droit public. Il est journaliste à L'Information économique et financière pendant cinq ans[17].

L'apprenti fréquente la jeunesse dorée, et épouse la fille de son patron, Jean-Pierre Hamelin, Odile. Odile est la nièce du sénateur Henri Hamelin, qui ne va pas voter les pleins pouvoirs à Pétain. Le mariage est célébré le 24 avril 1939, Delmas est déjà élève-officier à Saint-Cyr. La famille Hamelin est une famille vraiment bourgeoise. Interrogée par Pierre Rouanet, la mère de Jacques Chaban-Delmas évoque la personnalité d'Odile Hamelin, qu'elle regarde à l'époque comme une rivale inéluctable d'un amour maternel démesuré. Elle voit en elle une toute jeune fille, presque une enfant...

Jacques Delmas a beaucoup de charme et beaucoup de succès auprès des femmes, assure Odile. Néanmoins c'est avant la guerre de 1939 que Delmas rencontre une femme qui va beaucoup compter dans sa vie et être sa future seconde épouse, Marie-Antoinette Iôn (1912 - 1970). Marie-Antoinette est la femme d'un cadre de chez Renault, François Geoffrey. Elle est la fille d'une Roumaine, passionnée de courses de chevaux, où elle a rencontré celui qui est peut-être son père naturel, Jean de Rambaud. Elle commence à jouer au tennis au Racing Club de France, en 1938, avec Jacques Delmas. D'après Marie-Antoinette, c'est dès le départ d'une grande passion partagée. Elle divorce de son mari épousé à l'âge de 16 ans.

Mais il y a la guerre et Delmas part au front. Pendant la guerre, Chaban-Delmas va peu s'occuper de sa famille. Il a trois enfants en bas-âge, mais ne s'intéresse pas aux bébés et aux petits-enfants. C'est une tradition familiale chez les Delmas.

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La Guerre[]

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Delmas officier dans les Alpes Niçoises (1939-1940).

Incorporé dans un régiment de la ligne Maginot, à Bitche, il est envoyé, début 1939, au peloton d'EOR de Saint-Cyr, d'où il sort major de la promotion du maréchal Joffre, le 1er septembre 1939. Il est consterné par l'ambiance qui règne entre les vrais élèves, futurs officiers d'active, et les autres, les élèves officiers de réserve.

Le 3 septembre 1939, le sous-lieutenant d'infanterie Delmas, frais émoulu de Saint-Cyr, est incorporé dans une forteresse au-dessus de Nice fait face aux troupes italiennes de Mussolini. Il reçoit une carte d'état-major sommaire représentant les zones tenues par les Italiens et les surveille.

L'Italie déclare la guerre à la France le 10 juin 1940 et l'officier Delmas participe immédiatement aux combats[18]. Il se bat contre les Italiens pendant 14 jours. Son courage lui vaut d'être cité à l'ordre du régiment et d'être titulaire de la Croix de guerre. D'autres sources disent qu'il n'a pas tiré un coup de fusil, après avoir précisé que c'est sa mère qui lui a demandé cette planque, et pas lui[19].

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1940-1944

1940-1944

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LA RÉSISTANCE[]

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Nice (1940)[]

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Appel du 18 juin 1940.

Jacques voit la nouvelle de l’armistice comme une fin du monde et fonde ses espoirs sur la Grande-Bretagne[20]. Humilié par le message du vieux maréchal, Jacques ne parvient pas à passer en Angleterre. Le sous-lieutenant Delmas n'entend pas l'appel du 18 juin. L'armistice signé, démobilisé, Jacques Delmas n'entend pour la première fois qu'en en août 1940 la voix du général de Gaulle. Jacques Delmas, vingt cinq ans, dépense sa prime de démobilisation d'officier de réserve dans une pension de famille de l'avenue des Fleurs, à Nice, où il vit avec sa famille, début août 1940.

Pétain obtient les pleins pouvoirs, malgré un groupe des sénateurs résistants, animé par Jacques Bardoux, grand-père de Valéry Giscard d'Estaing, et Henri Hamelin, oncle de Jacques Chaban-Delmas [21].

Lassé de Nice et la vie de père de famille, guidé par le père de son épouse, Gaston Hamelin, gaulliste de la première heure, il revient dans un Paris occupé[22]. Le spectacle de Paris occupé lui est insupportable[23].

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Contractuel au Ministère de la Production industrielle (juin 1941)[]

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Avec le Colonel Groussard[]

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Colonel Groussard, commandant de Saint-Cyr (1938).

Sa première pensée est pour le colonel Georges Groussard, directeur adjoint de Saint-Cyr, dont il ignore le choix qu'il a pu faire après l'armistice de juin, mais en qui il a une confiance totale[24]. Chaban dit à ses proches qu'il cherche le colonel Groussard et ajoute :

Venez donc avec moi ! Partons ensemble rejoindre de Gaulle.

Ils lui parlent de leur âge ou l'inexorable défaite. Jean Loriot, colonel d'aviation, lui apprend Groussard est le chef des groupes de protection du Maréchal. C'est lui qui vient d'arrêter Pierre Laval. Delmas le trouve seulement 48 heures après à Bellerive-sur-Allier (Vichy), à la mi-décembre. Le colonel est un officier de l'ancienne école, comme la plupart de ceux qui ont des idées politiques, il est à la fois dévoué au Maréchal et très hostile à la politique de collaboration. Grâce à son ancien chef de Saint-Cyr, le colonel Georges Groussard, ex-membre du C.S.A.R. (la cagoule), il ne part pas de suite pour Londres.

Groussard le renvoie à Paris pour travailler auprès du colonel Heurtaux et le réseau de renseignements "Hector", organisation de résistance du Nord de la France[25]. Démobilisé après la défaite de 1940, Alfred Heurteaux, ancien dirigeant du C.S.A.R. (la cagoule), est franchement anti-Allemands. Il est proche des colonels Paillole, Loustaunau-Lacau et donc de Groussard.

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Un travail de renseignement[]

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Alfred Heurtaux.

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La France occupée de 1940 à fin 1942.

Le réseau Hector est un réseau de résistance français implanté en zone occupée, dirigé par Alfred Heurteaux, et subventionné par le service de renseignement de l’armée de l’air française du gouvernement de Vichy. Comme Groussard Alfred Heurteaux est un ancien du C.S.A.R. (la cagoule).

Le colonel Georges Groussard est spécialisé dans le renseignement sur l'industrie et en particulier sur la mise à la disposition des Allemands de l'industrie française. Pour être mieux informé, Delmas entre en juin 1941 comme contractuel au Ministère de la Production industrielle. De 1941 à 1942, il travaille au ministère de la Production industrielle, dirigé par François Lehideux, sous Darlan, puis Jean Bichelonne, dans le deuxième gouvernement de Pierre Laval, dont les services parisiens sont installés dans un hôtel du XVIIIe siècle, rue de Grenelle.

Delmas est très estimé de ces chefs dans la résistance, dont Groussard qui l'a trouvé au premier abord extrêmement sympathique. Ses blagues subtiles et ses immenses qualités font oublier ses rares erreurs. Il se lie avec Maurice Bourgès-Maunoury et Félix Gaillard.

Comme haut fonctionnaire, il est sous les ordres de l'inspecteur des finances Raymond Panié, ancien condisciple de Roger Bichelonne à l'École polytechnique, qui sait que, sous le pseudonyme de Chaban, il fournit des renseignements économiques à la France libre. Fin 1942, il informe le BCRA à Londres du démantèlement du réseau Hector. Heurteaux est arrêté le 3 novembre. D'abord détenu à Fresnes, il est transféré en Allemagne, en prison, puis il est finalement conduit le 13 mars 1945 au camp de concentration de Buchenwald. Après la chute du réseau due à des arrestations, il entre directement en contact avec les représentants de Londres et se livre toujours à un travail de renseignement dans les services du Ministère de la Production industrielle.

Delmas adopte alors le pseudonyme de Chaban, tout simplement après avoir vu en Dordogne, un panneau château de Chaban[26]. C'est effectivement le nom d’un château près de Moustier, en Dordogne[27].

Chaban représente le chef du service des relations extérieures aux conférences qui réunissent les représentants des services responsables de l'économie en zone occupée.

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Général de brigade (mai 1944)[]

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Jacques Arthuys, chef de l'OCM.

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Tract CFLN (1943).

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Un ordre d'Alger confirme le Général Chaban dans ses fonctions d'adjoint militaire du délégué général, Alexandre Parodi.

Reçu au concours de l'inspection des Finances en mars 1943, Delmas poursuit son activité de renseignement avec l'Organisation civile et militaire (OCM), qui a succédé à Hector, en fusionnant avec d'autres organismes résistants[28]. Jacques Arthuys, chef du réseau, qui va mourir dans les camps est un ancien dirigeant du Faisceau, le parti fasciste français. Ce maréchaliste dit :

Si le Maréchal ne reprend pas le combat, il ne reste plus aux Français que la révolte armée.

C'est qu'il fait vu la politique de collaboration de Pétain.

François Lehideux protège des membres de l'Organisation civile et militaire (OCM) et les aide à faire passer du matériel en Zone libre[29].

En octobre 1943, en compagnie de Michel Debré et de Félix Gaillard, il devient membre du Comité financier de la Résistance qui vient d'être créé. Chargé de remédier au besoin de financement de la Résistance, Jacques participe à la mise sur pied, en 1943, du Cofi, avec Pierre de Bénouville, François Bloch-Lainé et Michel Debré, et devient le conseiller financier du délégué militaire national[30]. Il a une délégation de signature pour l'émission de créances.

Toujourd en octobre 1943, Chaban entre à la Délégation militaire du Comité français de la Libération nationale (CFLN) et fait fonction d'adjoint au délégué militaire national, le commandant Louis Mangin. Il devient l’adjoint d’André Bouloche, délégué militaire de la région de Paris[31].

Début 1944, il est fondateur, avec Debray, Courtin et Michel Debré, du Comité de financement intérieur de la Résistance (COFI). À la suite d’arrestations, Louis Mangin, délégué militaire en Zone-Nord doit gagner Alger et Chaban assure l’intérim de la zone correspondant à l’ancienne zone occupée.

En mai 1944, il est nommé délégué militaire national chargé de transmettre les ordres du Haut-commandement interallié (général Koenig) à la Résistance intérieure et de veiller à leur application. Interlocuteur du Comité d'action (COMAC) institué par le Conseil national de la Résistance (CNR), il s'efforce de préparer la participation des forces paramilitaires de la Résistance à la libération du territoire.

A la fois agent de la France libre et combattant de l'intérieur, Chaban s'évertue à concilier gaullistes et communistes au sein de la direction de la résistance.

Un problème se pose cependant : il n’est pas militaire de carrière et son dernier grade dans l’armée est celui de sous-lieutenant. Or le général de Gaulle exige que le délégué militaire national soit général pour traiter à égalité avec les membres de l’Organisation de résistance de l’armée (ORA) et les chefs militaires des mouvements de résistance[32]. Promu général de brigade, par décision du Gouvernement d'Alger, le 15 juin 1944, Chaban quitte Paris pour Londres, le 25 juillet 1944, afin de rendre compte au Commandement allié des possibilités militaires de la Résistance.

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1944-1946

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LA LIBÉRATION[]

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Le 31 juillet averti de la décision d'Eisenhower de contourner Paris, le général part pour Londres pour exposer au général Ismay, chef d'état-major du Premier ministre britannique, les raisons de n'en rien faire.

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Les ordres de Moscou et ceux de de Gaulle[]

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Chaban-Delmas (Delon) et Rol-Tanguy (Cremer) au cinéma.

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25 août 1944, place Denfert-Rochereau. Ont pris place sur un scout-car : le général Leclerc. , le général Chaban-Delmas (de dos, avec bonnet - triangle)...

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Rol-Tanguy et Leclerc.

Avec le soutien d'Alexandre Parodi, délégué général, il s'oppose à la stratégie insurrectionnelle du COMAC. Pour éviter l’hécatombe, en raison du manque d’armes des résistants, l’insurrection ne doit pas être déclenchée trop tôt et il prône la synchronisation avec l’arrivée des troupes alliées[33].

Jacques Chaban-Delmas demande instamment que le plan d'opérations qui prévoie la chute de Paris soit modifiée de manière à éviter à la capitale destructions et massacres inutiles [34]

Jacques Chaban-Delmas repart de Londres, le 13 août 1944, nanti des ordres du général Koenig et de de Gaulle. Amené du Mans par les Américains le 14 août, il arrive à Paris le 16 à bicyclette. Le délégué national du Gouvernement provisoire de la République française, Alexandre Parodi, qui est ministre dans le gouvernement d'Alger, et le délégué militaire, Jacques Chaban-Delmas, reçoivent les instructions du général Pierre Koenig, le chef suprême des FFI[35], mais les FTP n'obéissent qu'aux ordres de Moscou.

Delmas est favorable, avec Parodi, à la trêve parce qu’elle fait gagner du temps. Chaban-Delmas sauve Paris grâce à cette trêve, mais il se fait traiter de lâche par les communistes[36]. Ils ne vont pas oublier d'en faire un argument politique à la Libération.

Son but est de permettre à la Résistance d'exercer une action d'un grand retentissement, tout en prévenant tout débordement de violence. Son but secret est d'empêcher les communistes de pouvoir revendiquer la libération de Paris comme une de ses victoires. Chaban-Delmas et les gaullistes décident de libérer Paris avec l'appui de notre embryon d'armée. Il considère que l’action extérieure est essentielle et que l’action intérieure doit lui être subordonnée.

Mais le colonel Rol-Tanguy, commandant les FFI d’Île-de-France, décrète, le 18 août, l’ordre de mobilisation générale. Il est apposé sur les murs de la capitale.

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Chaban-Delmas sauve Paris grâce à une trêve[]

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Jacques Chaban-Delmas et Philippe Leclerc de Hauteclocque lors de la Libération de Paris.

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Chaban descend les Champs-Elysées.

Le 19, l’insurrection entre dans une phase très active, avec la prise de la préfecture de police, par des 2.000 policiers quadrillés par les gaullistes[37].

Ailleurs les progrès des communistes. Chaban envoie ce message :

Il serait nécessaire que vous interveniez pour demander l’occupation rapide de Paris. Si c’est impossible, il serait urgent : primo, de nous prévenir pour les consignes à donner, secundo, d’avertir la population de façon nette par la BBC d’un nouveau Varsovie.

Le 22, il se rend à l’avis général de reprise des combats pour ne pas compromettre l’unité de la résistance et installe son PC à la préfecture de police, où se trouve le préfet de police, Charles Luizet, depuis le 19[38].

Chaban-Delmas accueille le général Leclerc, un peu au sud de la porte d’Orléans, à Arpajon le 24 août 1944 et entre à bord de son command-car dans Paris[39]. Il le renseigne sur les forces ennemies et les itinéraires à emprunter.

Chaban intervient avec Maurice Kriegel-Valrimont en faveur de Rol-Tanguy pour qu’il signe un des exemplaires de la convention de reddition au PC de Leclerc, à la gare Montparnasse[40].

Delmas rencontre pour la première fois le général de Gaulle. Étonné par sa jeunesse, de Gaulle le gratifie d’un :

Bravo Chaban !

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Le Gouvernement provisoire de la République française (1944 - 1946)[]

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Jacques Delmas, dit "Chaban", à droite, aux côtés du Père Bruckberger, après la fusillade de Notre-Dame, le 26 août 1944.

Après la Libération, le régime politique de la Troisième République ainsi que de nombreux politiciens sont discrédités pour avoir été collaboré avec Vichy, ou pires les ultras partisans de l'Europe allemande.

Pour beaucoup d'autres, et en particulier de Gaulle, l'homme du 18 juin 1940, dont la popularité est immense, de nouvelles institutions et des sanctions justes s'imposent. À la question des institutions, se pose le problème de la représentativité et de la légitimité du pouvoir, car aucun des hommes qui aspirent au changement n'est un ancien élu.

Les Français non communistes risquent de voter massivement en faveur des parlementaires qui ont trahi la France.

Les communistes de leur côté rêvent d'une France stalinienne, comme d'autres ont rêvé d'une France hitlérienne. Mais à la différence de ces derniers ils sont nombreux et bien armés.

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Mission à Limoges (septembre 1944)[]

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Le colonel Guingouin et ses hommes, des résistants communistes qui veulent s'emparer du pouvoir.

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Guingouin instaure un tribunal militaire (anticipant de trois jours sur l'arrêté du commandant des Forces françaises de l'intérieur, le colonel Rivier.

Les communistes de leur côté rêvent d'une France stalinienne, comme d'autres ont rêvé d'une France hitlérienne. Mais à la différence de ces derniers ils sont nombreux et bien armés.

Le 7 septembre 1944, Jacques Chaban-Delmas, délégué militaire national, en est la victime. A Limoges, le jeune général découvre une région sous emprise communiste[41]. Son passage dans la capitale du Limousin est mouvementé[42]. Il est envoyé, selon expression :

pour mettre de l'ordre dans ce qui en avait grandement besoin.

Chaban prévient Guingouin que :

Les alliés ne supporteront pas la continuation de l'insurrection et la proclamation d'une république populaire, fut-elle d'opérette[43].

Pierre Boursicot, nommé Commissaire de la République, à Limoges, en août 1944, se cache. Selon Le rétablissement de l’Etat (1944-1945), de Claude Bouchinet-Serreulles Chaban voit :

Limoges investie par les FTP... Enfin bref, je rencontre dans l'après-midi même de mon arrivée Guingouin à qui je décline mes qualités et à qui je demande également des nouvelles de Boursicot, puisque je m'attendais à le trouver dans le fauteuil du préfet de région. On me dit que le préfet de région et sa famille sont installés dans un petit appartement de la préfecture sous bonne garde, mais que M. Boursicot est malade, on ne sait pas où il se trouve, il est même très malade, et donc empêché.

Lorsque le commissaire de la République, Pierre Boursicot, prend ses fonctions, les cours martiales du Limousin ont largement entamé l'épuration.

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Mission à Bordeaux (1944)[]

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Chaban envoie deux douzaines de colonels autoproclamés et leurs partisans attaquer les poches de l'Atlantique.

Le Général donne à la Libération à Chaban-Delmas, ex membre du Parti radical[44] une mission difficile : débarrasser Bordeaux des nostalgiques de la collaboration (Adrien Marquet, René Marcard, Lucien Duriot et Raoul Lem... ) et des communistes en armes.

A son atterrissage à Bordeaux personne n'est là pour l'accueillir. Gaston Cusin, le commissaire régional de la République, est enfermé à clé dans une chambre d'hôtel. Il dit à Chaban que le chef des FFI est emprisonné dans une cage, détenu par les communistes[45]. Chaban a t'il transposé la situation de Limoges et croit-il que Cusin se trouve prisonnier des FTP ?[46]. Selon les Chastenet, auteurs de l'une de ses biographies, Chaban-Delmas travestit un peu les faits.

Néanmoins l'anarchie règne et Chaban envoie deux douzaines de colonels autoproclamés et leurs partisans attaquer les poches de l'Atlantique. Le général Chaban-Delmas, futur Compagnon de la Libération, auréolé du prestige de la Résistance, réussit cette tâche difficile.

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Haut fonctionnaire[]

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Chaban-Delmas va être international de rugby après la libération.

Sportif de haut niveau, Chaban est joueur de rugby au lendemain de la guerre. Chaban connaît à cette époque sa seule et unique sélection internationale.

A partir d'août 1945, il est inspecteur des Finances et secrétaire général du Ministère de l'Information, sous l’autorité de Jacques Soustelle puis d’André Malraux[47].

Après la libération de la capitale, Chaban sert au cabinet du ministre de la Guerre comme chef de la Mission de liaison et d'inspection mobile d'organisation de l'Armée[48].

Le secrétaire général du ministère de l'Information, Jacques Chaban-Delmas, le 28 janvier 1946, en désaccord avec le projet de loi concernant la dévolution des biens des entreprises de presse ayant paru sous l'Occupation, remet sa démission au président Félix Gouin. Il est vrai que le Général vient de démissionner.

Le 7 août 1945, le général de Gaulle fait Jacques Chaban-Delmas, Compagnon de la Libération et Chevalier de la Légion d'honneur.

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Le Général se retire du gouvernement[]

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Le Général se retire du gouvernement.

Le Général, chef du Gouvernement provisoire de la République française, décide le 20 janvier 1946 de se retirer. Il pense être rappelé rapidement rappelé, mais c'est en réalité le début de la traversés du désert.

Le Général laisse quelques fidèles, les barons (Michel Debré, Jacques Soustelle, Roger Frey, Olivier Guichard, Jacques Chaban-Delmas et quelques autres) œuvrer à son retour [49]

Le général De Gaulle n'a plus accès au micro à partir de la création du RPF, en avril 1947, sauf pendant la campagne des législatives de 1951. La gauche et les partis modérés essaient comme cela de gommer de la mémoire des Français l'image de son libérateur, qui essaie de sortir la France du bourbier de la IVe République.

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LA IVe RÉPUBLIQUE (1946 - 1958)[]

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Le jeune inspecteur des finances Jacques Delmas, devenu le général Chaban, compagnon de la Libération, auréolé du prestige de la Résistance, entre en politique au lendemain de la Seconde Guerre mondiale[50].

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La IVe République (1946 - 1950)[]

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Député de Bordeaux (1946)[]

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Jacques Chaban-Delmas, jeune député maire de Bordeaux.

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Chaban conduit la liste du Rassemblement des gauches républicaines.

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Bidault, Chaban-Delmas et de Gaulle sont des personnages importants de la vie politique de l'après-guerre.

Dans la perspective des élections à la première Assemblée de la IVe République, Jacques Chaban-Delmas, avec l'approbation du général de Gaulle[51], et la bénédiction d'Edouard Herriot, s'inscrit au Parti radical et se présente dans le département de la Gironde. Chaban fait aussi parti de l'UDSR (qu'il fonde avec Pleven et Mitterrand). Or, en 1946, ce parti forme, avec le parti radical, le Rassemblement des gauches républicaines.

Odin, homme politique radical qui a pourtant refusé les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain ne résiste pas à l'ascension de Jacques Chaban-Delmas, membre du parti radical, en novembre 1946. Les deux hommes tentent d'imposer leurs listes pour les législatives, mais Odin a une panne et ne peut déposer sa liste dissidente. Sur les six listes en présence, le 10 novembre 1946, la liste du Rassemblement des gauches républicaines que Chaban conduit arrive en quatrième position. Ses 71.561 suffrages sur 384.307 exprimés lui permettent de ravir deux sièges, l'un à la liste socialiste conduite par le maire de Bordeaux, F. Audeguil, l'autre à la liste M.R.P. conduite par Henri Teitgen. Chaban fait 18,6% et est élu député de la Gironde[52].

Chaban est donc élu député de Gironde le 10 novembre 1946, mandat qu'il conserve jusqu'en 1997.

Député, Jacques Chaban-Delmas est nommé membre des Commissions de la presse (1946 à 1951), de la défense nationale (1947), de la production industrielle (1949 - 1950), de la marine marchande et des pêches (1951). Il est en outre, appelé à figurer sur la liste des jurés de la Haute Cour de justice. Le député de la Gironde intervient souvent à la tribune de l'Assemblée nationale.

C'est ainsi que le 20 juin 1947, il est entendu au cours du débat sur l'interpellation de Fernand Grenier, relative à la dévolution des biens des entreprises de presse dans lequel il réitère ses réserves sur la loi du 11 mai. Il ne prône ni le transfert automatique ni l'impossibilité du transfert, mais un examen cas par cas.

Le 28 octobre 1947 et à nouveau le 27 octobre 1949 - cette fois-ci à l'occasion du débat sur l'investiture du Président du Conseil Georges Bidault, auquel il accorde sa confiance en souvenir des combats communs - Jacques Chaban-Delmas souligne que l'Assemblée dans sa composition ne représente plus l'opinion publique et qu'elle devrait se séparer pour rendre la parole aux électeurs, comme le préconise le général de Gaulle depuis la fondation du R.P.F. auquel il appartient.

Lors de la discussion du projet de loi portant statut de la S.N.E.C.M.A., le 23 juin 1948, il déplore l'intrusion de la politique dans la gestion des affaires publiques.

Chaban n'oublie pas davantage de défendre les intérêts de sa région, par exemple en luttant contre les incendies de forêt des Landes.

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Création du RPF (avril 1947)[]

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Création du RPF (avril 1947).

Lille, Bordeaux – avec Chaban-Delmas –, Marseille, Strasbourg, Paris ont des maires RPF, comme treize des vingt cinq plus grandes villes de France[53].

Dans le sud-ouest une partie des radicaux sont attirés par le RPF[54]. Il faut tout de fois noter que les mairies des grandes métropoles n'ont pas en 1946 l'importance politique d'aujourd'hui.

Chaban-Delmas n'appartient pas aux instances locales du RPF et son rôle apparaît limité dans l'organisation du gaullisme en Gironde. Ainsi dans l'été 1947, le RPF envisage de présenter une liste aux élections aux municipales à Bordeaux[55]. Devenu chef du RPF en Gironde, Jacques Chaban-Delmas, élu député-maire, impose Robert Boulin à Libourne. Dès sa première tribune dans la presse, Robert Boulin donne le ton :

Il faut que tous les Français soucieux seulement du salut de la France, qui ne reçoivent d'ordres que leur conscience s'unissent par dessus les partis[56].

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Marie-Antoinette Iôn (23 mai 1947)[]

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Marie-Antoinette Ion et son mari.

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Marie Antoinette Iôn (1912 - 1970) en 1960, lors d'une réception où le Général est présent.

Depuis le début de 1945, Jacques déserte le domicile conjugal pour aller vivre avec Marie-Antoinette Ion, son assistante à la délégation militaire. Ils se sont retrouvés à Londres[57]. Jacques se remarie finalement, le 23 mai 1947, avec cette petite blonde plantureuse aux yeux verts, d'origines franco-roumaines, toujours très coquette. Outre son élégance un peu convenue, on souligne son bon goût classique, la qualité de ses conseils et la sûreté de son jugement sur les êtres[58]. Ils ont un fils, Jean-Jacques, né le 6 août 1949, marié à Diane de Oliveira Cezar y Guernier[59], le 24 juin 1972.

Marie-Antoinette Iôn ne se marie pas avec lui pour des raisons financières. Chaban-Delmas ne s'est pas enrichi pendant la guerre. D'après sa belle-fille :

Ses costumes lui font vingt ans[60].

Anne Marie Cartron exagère toutefois un peu. Mon arrière-grand-père, Jean de Rambaud, fils du polytechnicien Ernest de Rambaud, qui à cette époque déjeune régulièrement chez Marie-Antoinette, et fréquente l'après-midi, avec elle et sa mère, les hippodromes, voit en Jacques Chaban-Delmas un mari généreux. Il est possible que parfois, il reproche à son épouse d'aller aux courses, mais uniquement quand ils sont seuls.

Marie-Antoinette Iôn dit être la fille de Jean de Rambaud, vrai noble, qui s'est ruiné en ayant des chevaux de courses, puis en pariant. Il n'a pas reconnu Marie-Antoinette, qui porte le prénom de la Reine qu'Agathe de Rambaud, son ancêtre, a servi. Il rencontre rarement Jacques Chaban-Delmas qui, malgré les pertes aux courses, reste fort courtois avec ce Gentleman d'Epsom qui fait perdre pas mal d'argent à sa femme et sa belle-mère.

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Maire de Bordeaux (26 octobre 1947)[]

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Chaban et de Gaulle, en 1947, dans un meeting à Bordeaux.

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Le Maire de Bordeaux réalise énormément de projets ambitieux.

Les bandes de communistes tiennent la rue. Chaban va, avec son service d'ordre, porter la contradiction dans un grand meeting du parti inféodé à Moscou. Ses amis rugbymen empêchent les nervis communistes de le virer. Ils lui coupent la parole, en arrêtant son micro. Mais les nervis communistes n'apprécient pas que leurs opposants utilisent leurs méthodes[61].

Le 26 octobre 1947 il conquiert la mairie de Bordeaux[62]. Il va être à l'origine d'une renaissance des féodalités locales, dès son élection[63]. Il va être constamment réélu jusqu'en 1995[64]. Vues ses réalisations et sa politique on parle du duc d'Aquitaine.

Chaban-Delmas dit :

A mon arrivée à Bordeaux, les nouilles étaient dans le caniveau ! Et nous avions un seul pont, avec une voirie de 9 mètres de large sur laquelle passait en plus un tramway ! Vraiment, c'était la sortie du Moyen Age ![65].

Élu en octobre 1947, Jacques Chaban-Delmas lance trois ans plus tard un des fleurons de sa politique culturelle : le Mai musical[66]. Cela tient à l'attention que Jacques Chaban-Delmas accorde à la culture et ce, dès 1950. C'est la réplique française du Maggio musicale florentin, festival de prestige qui réunit, dans la ville et dans divers châteaux des environs, les plus grands interprètes français et étrangers.

A Bordeaux son but en matière d'urbanisme est très politique et en rien anarchique. Le but est de vider la ville des classes populaires en les envoyant dans la couronne rose[67]. Cela va lui permettre - en plus du travail accompli - d'être sans cesse réélu.

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La IVe République (1950 - 1958)[]

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Renaissance du Rassemblement du peuple français (1951)[]

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Affiche RPF 1951.

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Tract RPF contre la dictature de l'étranger.

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Exposition de Bordeaux 1952.

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Chaban-Delmas, député-maire de Bordeaux.

Jacques est partisan de la double appartenance à la création du RPF. Sous la IVe République, Jacques Chaban-Delmas a une attitude ambivalente. Il est favorable du retour au pouvoir de de Gaulle, mais aussi partisan d’une révision constitutionnelle (notamment dans une intervention le 28 octobre 1947). Il accepte de participer pleinement aux saveurs et délices de la vie politique en soutenant entre autres le gouvernement de Georges Bidault (MRP) le 27 octobre 1949, puis en participant aux responsabilités gouvernementales.

Parmi les jeunes radicaux qui se lancent dans l'aventure de la création du club jacobin, il en est qui, en 1951, sont déjà sur le point de quitter le parti radical. Masson, Ulver, Debré ou Chaban-Delmas participent en signant des articles dans Le Jacobin[68].

Les démêlés entre J. Fleuret et Chaban-Delmas, en 1948, et le malaise suscité par la composition de la liste du maire de Bordeaux pour les législatives de juin 1951 sont liés à une conception différente du RPF. Chaban-Delmas, membre du RPF, mais non dirigeant local du RPF, toujours membre du parti radical prend des initiatives qui choquent des purs RPF [69].

En avril 1951, Jacques Chaban-Delmas doit se mettre en congé du Parti radical à la suite de la condamnation portée par Edouard Herriot de la double appartenance avec le R.P.F. Malraux, Soustelle, Chaban-Delmas, Albert Ollivier, Palewski, Debré, Diomède, Vallon, Catroux, Pasteur Vallery Radot, Capitant, Claude Mauriac... sont là pour assister à la renaissance du Rassemblement du peuple français[70], lors des élections de 1951.

De Gaulle se bat. Mais il n'a pas d'illusions. Il feuillette les journaux, en voiture, dans le petit salon de l'hôtel La Pérouse, ou bien à la Boisserie, où il reçoit les proches, Louis Vallon, Malraux, Chaban-Delmas, le général de Bénouville[71].

Néanmoins, aux élections à la deuxième Assemblée nationale, le 17 juin 1951, il conduit une liste d'union R.P.F.-R.G.R., qui condamne tout à la fois le communisme et la Troisième force. Son appel à voter utile semble être entendu puisque avec 84.609 voix sur 226.237 suffrages exprimés, la liste R.P.F. arrive en tête des neuf listes en présence et enlève trois sièges, mettant ainsi en échec le MRP Henri Teitgen.

Jacques Chaban-Delmas est nommé successivement membre des Commissions des affaires économiques et de la presse. Il dépose, le 22 décembre 1952, une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à accorder de toute urgence un crédit de secours de cent millions aux sinistrés de l'agglomération bordelaise, victimes d'inondations; le 16 février 1954, il propose d'appliquer le tarif S.N.C.F. de 50 % pour les groupes de dix voyageurs et plus, étudiants ou membres des organisations de jeunesse et de plein air ; le 29 juin 1954, une proposition de loi modifiant l'article 12 de la loi n° 53-1327 et portant réorganisation du financement des pensions payées par la Caisse autonome mutuelle des retraites ; le 13 janvier 1955, une proposition de loi relatif à la procédure de codification des textes législatifs concernant la marine marchande.

Jacques Chaban-Delmas sait que le RPF est toujours endetté, que des huissiers s'en vont parfois sonner au portail de La Boisserie pour présenter des impayés ! Que les députés gaullistes, qui ont décidé, autour de de s'appeler... [72]. Son groupe, c'est celui des Républicains sociaux (Union républicaine d’action sociale) qu’il préside de 1953 à 1956 et qui regroupe les députés patriotes partisans de réformes sociales et issus du RPF. Que les députés RPF, sous la présidence de Chaban-Delmas, créent une Union républicaine et d'action sociale, que les dissidents inventent un Groupe d'action républicaine et sociale, cela ne le concerne plus directement de Gaulle[73].

Au cours de la troisième législature, le député de la Gironde est nommé membre de la Commission des moyens de communication et du tourisme, de la Commission du suffrage universel, des lois constitutionnelles, du règlement et des pétitions.

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Chaban-Delmas et le Conseil de l'Europe[]

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Jacques Chaban-Delmas s’oppose à la ratification de la Communauté européenne du charbon et de l'acier, le 13 décembre 1951.

Chaban-Delmas est élu représentant suppléant de la France métropolitaine à l'Assemblée consultative prévue par le statut du Conseil de l'Europe.

Comme membre de la Commission des affaires économiques au nom du groupe gaulliste, Jacques Chaban-Delmas intervient sur les questions importantes. Jacques Chaban-Delmas est un patriote. Il s’oppose à la ratification de la Communauté européenne du charbon et de l'acier, le 13 décembre 1951. Pour lui en cas d'adoption la France, ne disposant plus de la maîtrise de son charbon et de son acier, va se retrouver en position d'infériorité lors de la négociation portant sur la défense européenne.

En outre, Jacques Chaban-Delmas dénonce la méthode empruntée pour construire l'Europe et suggère des négociations globales sur l'édification d'une communauté européenne.

Le 27 novembre, l'opposition de son groupe - l'Union des républicains d'action sociale - à la Communauté européenne de défense ne l'empêche pas de neutraliser son vote pour permettre au gouvernement Laniel de se maintenir dans des circonstances difficiles.

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Ministre des Travaux publics (1954 - 1955)[]

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Le gouvernement de Pierre Mendès-France.

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Inauguration de Mériadeck, un nouveau quartier.

Chaban est Ministre des Travaux publics, des Transports et du Tourisme 19 juin 1954 – 5 février 1955. Le 18 juin 1954, Jacques Chaban-Delmas répond à l'appel de Pierre Mendès-France d'entrer dans le gouvernement qu'il constitue.

Le 4 mai 1954, Jacques Chaban-Delmas, alors président du groupe, estime, en bon patriote, qu'il n'y a pas à débattre immédiatement de la situation en Indochine car ce serait implicitement réclamer un cessez-le-feu.

Mais le 14 août 1954, toujours en désaccord sur le projet de la C.E.D., il démissionne du gouvernement en compagnie des gaullistes Koenig et Lemaire.

Le 3 septembre 1954, après le rejet du projet par l'Assemblée le 30 août et la démission des ministres qui en sont partisans, Jacques Chaban-Delmas reçoit à nouveau le portefeuille des Travaux publics, du logement et de la reconstruction et le garde jusqu'à la constitution du deuxième gouvernement Edgar Faure.

Max Gallo écrit :

Quant à Chaban-Delmas, il est ministre des Travaux publics et des Communications, deux autres républicains sociaux sont secrétaires d'État. Que l'attrait du pouvoir sur les hommes est fort ! Que de mensonges ils sont prêts à se fabriquer...[74].

Sous son impulsion, alors qu'il devient ministre des Travaux publics, Bordeaux se modernise. Pour faire face à l'insalubrité d'un grand nombre de logements, la construction de plusieurs cités est lancée dans l'urgence : Carreire, Claveau, Labarde. Elles sont suivies de constructions modernes que l'on souhaite durables. En 1955, la première cité sort de terre à la Benauge, suivie de celle du Grand-Parc en 1957, de la Cité lumineuse en 1960[75].

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Ministre des Anciens Combattants (1956–1957)[]

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Jacques Chaban-Delmas en 1957.

Le gouvernement Edgar Faure renversé à la majorité constitutionnelle, l'Assemblée dissoute, Jacques Chaban-Delmas s'associe avec Pierre Mendès-France, François Mitterrand et les socialistes pour constituer un Front républicain. Le 2 janvier 1956, la liste des Républicains sociaux, liste Chaban-Delmas, obtient 58.385 voix sur 267.543 suffrages exprimés. La présence de listes radicale et poujadiste lui fait perdre un siège au profit de cette dernière.

Le président du Conseil Guy Mollet le nomme, le 21 février 1956, ministre d'Etat plus particulièrement chargé des anciens combattants. Guy Mollet rassemble les plus brillants parlementaires de la nouvelle génération politique, Mendès-France est ministre d'État sans portefeuille, Mitterrand est chargé de la Justice, et Chaban-Delmas des Anciens Combattants [76].

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Ministre de la Défense nationale (1957 - 1958)[]

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Chaban-Delmas fait financer les recherches sur la bombe atomique.

Chaban-Delmas est du convoi gouvernemental comme ministre de la Défense nationale ! On dit que Chaban sera utile[77].

Le 6 novembre 1957, le général de brigade du cadre de réserve devient ministre de la défense nationale du gouvernement de son ami de la Résistance et de l'Inspection des finances, Félix Gaillard. Il dépose des projets de loi qui relèvent de la compétence de son département ministériel.

Jacques Chaban-Delmas milite pour la création de la Conférence européenne des pouvoirs locaux, aujourd'hui Congrès des pouvoirs locaux et régionaux de l'Europe (CPLRE), organe de représentation des collectivités locales et régionales. Il en est le président du 12 janvier 1957 au 24 janvier 1960. Le Congrès devient alors l'une des institutions du Conseil de l'Europe.

Le 30 novembre 1956, il souhaite publiquement le retour rapide du général de Gaulle au pouvoir. Jean-Jacques Chaban-Delmas, son fils, déclare à l'Express en 2004 :

Mon père a participé à trois gouvernements de ce régime, ceux de Pierre Mendès France, Guy Mollet et Félix Gaillard, et a refusé d'autres postes. Quand il entre au gouvernement Mollet en 1956, apportant le soutien des républicains sociaux, mon père exige et obtient de financer la recherche sur la bombe atomique sur les fonds secrets de Matignon. Il va à Colombey-les-Deux-Eglises consulter de Gaulle, qui soutient cette initiative, dont il profitera en arrivant au pouvoir, ainsi que son ministre de la Défense, Pierre Messmer... Mon père m'a dit un jour : "S'il y a une chose qui justifie mon engagement politique et dont je suis fier de l'avoir apportée à la France, c'est celle-là"[78].

Chaban permet à Félix Gaillard de signer l'ordre de fabrication de la première bombe atomique française, la bombe A. La France devient puissance nucléaire.

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Chaban-Demas et l'Algérie[]

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En novembre 1955 la création des SAS, Sections administratives spécialisées au nombre de 400 permet d'apporter une aide sociale aux indigènes. De nombreuses sections organisent des classes d'écoles.

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Représailles sur Sakiet (1958).

Après les massacres du Constantinois de juillet 1955, le 13 octobre 1955, Chaban-Delmas défend à la tribune son ordre du jour. Il exprime la défiance de son groupe à l'égard de la politique algérienne du gouvernement et de son désir de voir appliquer des projets de loi relatifs à une intégration progressive des populations musulmanes dans la communauté nationale[79].

Le Général écrit dans Mémoires de guerre et mémoires d'espoir :

Au reste, dès le 30 juin 1955, alors que la rébellion sévissait sur la plus large échelle, j'avais déclaré dans une conférence de presse où l'on m'interrogeait sur le sujet : "Aucune politique qui vise substituer l'association à la domination française en Afrique du Nord française ne saurait être valable ou digne de la France. En premier lieu j'excluais du domaine des possibilités toute idée d'assimilation des musulmans au peuple français... Peut-être, après la Seconde et dans l'esprit de la Libération, l'institution progressive d'une Algérie autonome et qui eût évolué d'elle-même vers un état rattaché à la France ... eut été réalisable... L'intégration n'était donc pour moi qu'une formule astucieuse et vide[80].

Chaban-Delmas inaugure le Centre d'enseignement à la guerre subversive de Jeanne-d'Arc, dans le Constantinois (Algérie), le 10 mai 1958, dont il confie la direction à Marcel Bigeard. On y enseigne les méthodes policières et l'usage de la torture pour mieux répliquer au terrorisme du FLN, qui lui applique la torture à tous ses adversaires.

Georges Pompidou écrit à propos de Jacques Chaban-Delmas :

Et cette légèreté, il l’a parfois manifestée, dans l’exercice de la fonction gouvernementale, de façon grave. Il est avec son ami de toujours, Bourgès-Maunoury, l’homme de Sakiet. Il est aussi celui qui avait, comme ministre de la Défense nationale, engagé avec le ministre bavarois Strauss des négociations pour un accord atomique que le général de Gaulle interrompit net dès son arrivée au pouvoir[81].

Le village tunisien de Sakiet Sidi Youssef, en 1958, sert au FLN à mener de nombreuses attaques et provocations contre l'armée française. Comme le gouvernement tunisien se moque des plaintes des Français, le général Jouhaud doit planifier un raid aérien sur Sakiet. Il le soumet au général Paul Ély qui, ayant obtenu l'accord oral du ministre de la Défense Jacques Chaban-Delmas, autorise l'utilisation de bombardiers lourds[82].

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Chaban-Delmas et de Gaulle en 1958[]

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Le ministre allemand de la Défense Franz Josef Strauss, Chaban-Delmas, Konrad Adenauer et le ministre italien de la Défense Taviani. Les vrais gaullistes sont contre l'Europe fédéraliste des démocrates-chrétiens et des sociaux-démocrates.

Le Général n'accepte pas le protocole du 28 novembre 1957 entre les trois ministres de la Défense (Chaban-Delmas, Strauss et Taviani), qui reprend les termes mêmes du protocole du 17 janvier, en y ajoutant que l'Europe a des problèmes spécifiques de défense[83]. Les gaullistes sont contre l'Europe fédéraliste des démocrates-chrétiens et des sociaux-démocrates. Ils ne veulent pas de la renaissance du militarisme allemand. De Gaulle voit en l'Allemagne de l'Ouest atlantiste un danger pour la paix en Europe.

En janvier 1958, Edmond Michelet est élu à sa place président des Républicains sociaux, car certains cadres reprochent au maire de Bordeaux sa participation aux gouvernements.

Chaban-Delmas, l'ancien Délégué militaire national, n'a de cesse de favoriser le retour aux affaires du chef de la France Libre. Il envoie ainsi à Alger Léon Delbecque qui va jouer un rôle important dans l'appel lancé par Salan au général de Gaulle, le 15 mai 1958.

Delbecque, Neuwirth, Pouget, Ribeaud multiplient les initiatives à Alger, couverts par leur ministre Chaban-Delmas. Et Michel Debré, pendant ce temps, dénonce ces princes qui nous gouvernent[84].

Les colonels vont diffuser en Algérie la nouvelle doctrine, que Chaban-Delmas a fait sienne, dans l'espoir de canaliser vers le gaullisme le putsch qui se prépare [85].

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1958-1970

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LA Ve RÉPUBLIQUE[]

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Du temps du Général de Gaulle (1959 - 1969)[]

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Président de l'assemblée nationale (1958)[]

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Première séance de la première législature de la Cinquième République. 9 décembre 1958 - Jacques Chaban-Delmas au perchoir.

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Chaban-Delmas au perchoir.

De Gaulle devenu président du Conseil, Jacques Chaban-Delmas crée :

- le 14 juin 1958, création du Mouvement pour la Ve République (MPV), sous l'égide du Comité National des Républicains Sociaux (RS),

- qui devient, le 22 juillet 1958, l'Union civique pour le référendum (UCR), présidée par le pasteur Vallery Radot.

Le 20 octobre 1958, le Général de Gaulle à l'Elysée lui remet les insignes de Commandeur de la Légion d'honneur.

Jacques Chaban-Delmas est le 1er président de l'Assemblée nationale, le 9 décembre 1958. Il reste jusqu'au 20 juin 1969, soit 10 ans, 6 mois et 11 jours.

Chaban se fait élire président de l'Assemblée nationale, alors que Paul Reynaud est le candidat de de Gaulle. Selon Max Gallo, Chaban disparaît pour ne pas connaître cette préférence[86]. Jean-Jacques Chaban-Delmas, son fils, donne une version différente :

En 1958, de Gaulle voulait que Paul Reynaud préside l'Assemblée nationale. Mon père s'en est inquiété, estimant que Reynaud, atlantiste, risquait d'avoir avec de Gaulle de vraies divergences sur la politique étrangère. Se considérant le mieux placé pour représenter l'UNR, il a dit: "Si le Général veut que je renonce, qu'il me convoque dans son bureau pour m'en parler." De Gaulle n'a rien fait et mon père a été élu[87].

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La fin de l'Algérie française (1961 - 1962)[]

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Noël 1961 en Algérie.

Le 8 janvier 1961, la politique algérienne du Général de Gaulle est approuvée par 75,25 % des voix en métropole et par 69,09% en Algérie. C'est le putsch des généraux. Jacques Chaban-Delmas se souvient que, le soir du putsch, revenant du Midi où il soigne une affection du ménisque, il trouve Foccard dans le bureau du Général. Ils craignent une attaque des paras sur Paris[88].

Jacques Chaban-Delmas rencontre Francis de Tarr, diplomate américain, le 24 novembre 1961. Chaban envisage davantage les conséquences du conflit algérien, et même les conséquences assez lointaines. Pour lui les jeunes pieds-noirs paient la politique menée par leurs pères. Francis de Tarr s'en remet bien entendu à de Gaulle pour mettre un terme à la guerre. Pour Chaban pense que le problème algérien va hanter les Français pendant encore très longtemps. La fin le l'Algérie française est obligatoire car la loyauté de l'armée s'amenuise[89].

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Le rôle de Chaban-Delmas selon de Gaulle[]

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Le Général et Chaban (Bordeaux 1961).

Chaban-Delmas reçoit une lettre de félicitations du Général, visible au musée de l'ordre de la Libération. Le Général, ce 10 décembre 1958 :

Vous savez certainement que je m'étais fait de votre activité, au cours des prochaines années, une idée différente et, pour tout dire, exécutive plutôt que législative, écrit [90].

Jacques Chaban-Delmas en 1959 invente l'expression domaine réservé, la compétence particulière du président de la République, reconnue par l’usage, dans certains secteurs de la politique nationale, la défense nationale et la politique étrangère notamment[91]. Le président de la Chambre basse, Jacques Chaban-Delmas, ne se fait guère le défenseur du régime parlementaire et légitime la vision présidentialiste du chef de l'état[92].

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La réalité[]

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Interview de Jacques Chaban-Delmas en 1964.

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Jacques Chaban-Delmas, maire de Bordeaux, inspecte l’avancée des travaux de la construction du pont d’Aquitaine, le 15 novembre 1965.

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Chaban-Delmas est champion du double messieurs aux Internationaux de France (catégorie vétérans) en 1970.

Chaban-Delmas symbolise l'ouverture parlementaire et s'entend avec tout le monde, sauf Pompidou, qui écrit :

Jacques Chaban-Delmas se veut jeune, beau, séduisant et sportif. Il refuse de vieillir, se livre pour cela à son sport favori, le tennis, et assure la relève en se mettant au golf. Il aime les femmes, toujours passionné, seul changeant l’objet de sa passion. Il travaille peu, ne lit pas de papiers, en écrit moins encore, préférant discuter avec ses collaborateurs, et s’en remet essentiellement à eux, qu’il choisit bien, pour ce qui est des affaires publiques s’entend. Politiquement, il meurt de peur d’être classé à droite, il veut néanmoins plaire à tout le monde et être aimé[93].

Le général n'oublie pas les tractations qui ont eu lieu avant son arrivée au pouvoir entre le ministre français de la défense, Jacques Chaban-Delmas, et son collègue allemand, Franz-Joseph Strauss et qui ont abouti à un accord de recherches communes sur l'armement. L'ouvrage, L'Europe des Français, 1943-1959: La IVe République aux sources de l'Europe communautaire ne mentionne pas un arrêt de cette politique, comme l'affirme Pompidou [94].

Un journal qui est appelé L'Hebdomadaire, dont le lancement est prévu pour l'automne 1960, mais aussi les incertitudes quand au patron du journal ... et quant aux relations entre le patron de Hachette, les gaullistes - dont Chaban-Delmas -, Lazareff et Coulet avec comme soucis la garantie juridique de contrôler l'orientation politique ou autres de L'Hebdomadaire[95].

Chaban-Delmas est membre du Club des jacobins, dont la totalité des membres est franc-maçonne. Il a de bons rapports avec toutes les obédiences maçonniques. Il inaugure par la suite le Grand Temple de la GLNF de Bordeaux.


Chaban-Delmas est notamment, finaliste double messieurs aux championnats de France de tennis en 1965, puis champion du double messieurs aux Internationaux de France (catégorie vétérans) en 1970.

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Chaban-Delmas intermédiaire entre de Gaulle et les Soviétiques[]

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Nikita Khrouchtchev et Chaban-Delmas au Kremlin, à Moscou en 1960.

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Chaban-Delmas et sa seconde épouse à l'aéroport de New York City (1961), afin de rencontrer Kennedy.

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Chaban-Delmas et Kennedy

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Chaban, premier ministre, à Cracovie.

La perception gaullienne de la Russie soviétique est bien connue : le facteur national l'emporte sur les facteurs idéologiques[96]. Le rêve gaulliste d'une Europe de Brest à Vladivostock est né dès 1941, avec la formation du Régiment Normandie-Niémen[97].

Chaban-Delmas sert d'intermédiaire entre de Gaulle et les Soviétiques. Un échange de délégations parlementaires, souhaité de part et d'autre, prend forme vers la fin de 1959, à la satisfaction de Moscou. Au début du mois de mars 1960, Jacques Chaban-Delmas conduit une délégation parlementaire en Union Soviétique.

Son voyage en URSS, en 1960, est une manière de faire comprendre au monde que la France est de retour dans la cour des grands. Même s'il ne s'agissait pas directement de préparer la venue en France de Khrouchtchev ce voyage de Chaban-Delmas y contribue. Cela étant, lorsqu'il est arrivé en France Khrouchtchev veut voir Chaban-Delmas et Bordeaux [98].

Le président-français de l'Assemblée nationale, le parfait gaulliste et gentleman, Jacques Chaban-Delmas retourne en URSS trois ans après. Il est invité à titre personnel par le Soviet suprême. Chaban-Delmas, de retour de Russie, s'extasie sur la course au progrès lancée par l'URSS[99]. Le but est aussi de rétablir les liens qui unissaient les Gaullistes et les soviétiques. En raison de la tentative de putsch des généraux en Algérie, Jacques Chaban- Delmas indique toutefois à Sergueï Vinogradov que le voyage d'une délégation parlementaire soviétique n'est pas souhaitable. Mais les rapports sont excellents.

Du fait du différend de Gaulle-Kennedy à propos de l'OTAN, Chaban-Delmas va aux Etats-Unis. De Gaulle veut établir un contact rapide, par l'intermédiaire de Jacques Chaban-Delmas, toujours alors président de l'Assemblée nationale, avec John Kennedy. Il lui conseille de ne pas s'entêter en Indochine et de faire de cette zone et du Siam une zone neutre. La crainte de la Chine communiste, selon le Général : entraîne sûrement les peuples de la région à se rallier à cette option. Une défaite militaire des États-Unis rendrait inévitable, non seulement les pays du Sud-Est asiatique en subiraient les conséquences, mais également la Corée, le Japon, etc.[100].

Chaban-Delmas est à Varsovie du 26 au 28 novembre 1970. La nature particulière des relations franco-polonaises, fait que bien qu'appartenant à des groupements géopolitiques opposés les relations sont bonnes.

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Jacques Chaban-Delmas en Mai 68[]

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Jacques Chaban-Delmas en Mai 68.

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Jacques Chaban-Delmas à l'Assemblée le 30 mai 1968.

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Les gauchistes croient que Chaban-Delmas est à la remorque de leur idées. La gauche et les communistes, au contraire, se voient balayés par ses idées réformatrices.

Le 21 mai 1968, tout l'après-midi, les députés discutent de la motion de censure, le décalage avec la réalité de la rue éclate aux yeux de tous puisque, pour la première fois, un débat parlementaire est télévisé en direct. René Capitant fait lire par Jacques Chaban-Delmas sa lettre de démission : le président de la Commission des lois préfère renoncer à son mandat plutôt que, par conviction, voter contre son camp.

Le 30 mai, après un voyage éclair à Baden-Baden auprès du général Massu, le président de Gaulle annonce la reprise en main de la situation. Non seulement il déclare rester au pouvoir, maintenir le premier ministre en fonction, mais il fait également connaître sa décision de dissoudre l'Assemblée nationale et l'organisation de nouvelles élections législatives. Cette intervention permet à Charles de Gaulle de reprendre la main dans une crise qui semblait lui échapper. L'organisation de nouvelles élections (les 23 et 30 juin) place au centre de l'actualité politique la procédure démocratique et permet de reléguer à la périphérie la crise sociale et la contestation étudiante. Jacques Chaban-Delmas déclare :

La séance est ouverte. Mes chers collègues, avant de vous donner lecture d'une lettre, je pense que vous permettrez à votre président de vous remercier pour la coopération qui a été la vôtre et spécialement [coupure de son] au bureau de l'Assemblée nationale et de la conférence des présidents avec qui j'ai travaillé étroitement pendant ces derniers mois. J'ai reçu de Monsieur le président de la République la lettre suivante : «Monsieur le président, j'ai l'honneur de vous informer qu'en vertu de l'article 12 de la Constitution, et après avoir procédé aux consultations prévues par cet article, j'ai prononcé la dissolution de l'Assemblée nationale. Veillez croire, Monsieur le président, etc. Signé : Charles de Gaulle»[101].

Gros silence. Jacques Chaban-Delmas ajoute :

La séance est levée ![102].

Jacques Chaban-Delmas n'est pas un homme inhibé, en tout cas à ce stade de sa carrière politique. Il imagine mal de nier Mai 68. L'événement a eu lieu. L'événement est omniprésent dans l'esprit des Français. Jacques Chaban-Delmas tire les leçons de Mai 1968, que les gaullistes conservateurs n'ont pas voulu comprendre. Il élabore un projet réformateur et moderniste capable de moderniser la France.

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Du temps de Pompidou (1969 - 1972)[]

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Jacques Chaban-Delmas se retrouve orphelin de de Gaulle et soutient la candidature de Georges Pompidou contre Alain Poher à l’élection présidentielle anticipée.

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Premier ministre de Pompidou (1969 - 1972)[]

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Chaban-Delmas est nommé Premier ministre par Georges Pompidou, alors élu président le 20 juin 1969. Le maire de Bordeaux exerce ses fonctions du 20 juin 1969 au 5 juillet 1972. Le Général a fait reculer la misère, mais Chaban voit bien que la tâche est immense.

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Chaban-Delmas et le Quartier de la Défense. Il continue la tâche ambitieuse de de Gaulle de moderniser la France.

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Jacques Chaban-Delmas à Nanterre (29  juin 1971). A la misère de certains Français s'ajoute celle des immigrés venus des pays qui ne sont plus colonisés. Le Premier ministre essaie de supprimer les nombreux bidonvilles qui entourent nos grandes villes.

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Georges Pompidou et Jacques Chaban-Delmas sur le taramc de l'aéroport de Bordeaux.

Président de l'Assemblée nationale de 1958 à 1969, Chaban-Delmas accède aux fonctions de Premier Ministre de juin 1969 à juillet 1972[103], sous le mandat de Georges Pompidou. Ce dernier désigne comme Premier ministre un dirigeant gaulliste, dont le projet politique est de créer une « nouvelle société », ce qui ne correspond pas aux idées d'un ramassis de profiteurs, godillots d'une camarilla que nous autres, pauvres grenouilles, nos pères ont mis en place en juin 1968.

Mais Pompidou le nomme pour trois raisons :

¤ apaisements sociaux,

¤ industrialisation,

¤ et élargissement de la majorité[104].

La plupart de nos nouveaux acquis sociaux, menacés de nos jours par les mondialistes, nous les devons à Jacques Chaban-Delmas. Il fait adopter par le Parlement[105]. :

¤ une loi sur les droits syndicaux dans les entreprises.

¤ Il donne son accord pour l'actionnariat ouvrier[106].

¤ Il institue le SMIG[107].

¤ La formation continue concrétise les intentions portées par la loi de 1959, en instituant des droits et des moyens financiers. De Michel Debré en 1959 à Jacques Chaban-Delmas en 1971, c'est donc une double exigence, d'alimentation de la croissance économique et la promotion sociale par la formation continue[108].

En déclarant, le 12 décembre 1969, que le contrat EGF est une révolution, Jacques Chaban-Delmas contribue à aviver des réticences toujours présentes chez les syndicalistes envers l'entente interclassiste. Par la suite, les accords du secteur public vont perdre de leur ambition[109]. Jacques Chaban-Delmas met néanmoins en œuvre la politique contractuelle dans la fonction publique.

Chaban-Delmas essaie de donner une certaine liberté aux médias. Pompidou lui reproche et l'ORTF va être l'une des causes de son renvoi[110]. Pompidou écrit :

Comme Premier ministre, il se méfiait de moi et ne prenait pas d’initiative hasardeuse, sauf, et en demi-secret, dans quelques domaines où il avait des attaches. Il me laissait pratiquement le soin de tout décider, plus que je n’aurais voulu, se contentant de soigner son “image de marque” par quelques beaux discours que lui écrivaient Cannac et Delors et par une cour permanente faite aux journalistes de tout bord[111].

Chaban propose la limitation de la vitesse sur les routes. Cela met en colère Pompidou qui a un argument bizarre :

Si les gens veulent se tuer qu'ils se tuent[112].

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Tous les prétextes sont bons pour lui nuire[]

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Marie antoinette

Marie Antoinette Iôn (1912 - 1970) décède dans un accident du à la viyesse, en 1970 (1912 - 1970).

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Jacques Chaban-Delmas, en 1971, paie très peu d’impôts, depuis 1945, en bénéficiant de la disposition de l’avoir fiscal. Cette disposition est tout à fait légale, mais pour vendre leurs torchons les extrémistes dénoncent cela commz un crime.

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Jacques Chaban-Delmas, dans sa maison d'Ascain (Pyrenees-Atlantiques), avec sa tRoisième épouse, Micheline Chavelet, en 1974.

Pompidou écrit :

Pourquoi m’en suis-je séparé ? J’en ai donné publiquement des raisons valables et parfaitement exactes, mais il y en avait d’autres. Si je n’avais pas voulu l’humilier en l’empêchant de demander un vote de confiance à l’Assemblée nationale, j’étais bien décidé à changer de Premier ministre aussitôt après la fin de la session, pour les motifs que j’ai dits et pour d’autres, d’ordre privé. […] Je ne sais pas et n’ai pas voulu savoir jusqu’où tout cela pouvait mener. Il y avait suffisamment d’ombres pour que je saisisse l’occasion de me séparer de J. Chaban-Delmas comme Premier ministre sans porter, pour autant, un jugement définitif sur lui[113].

Jacques Chaban-Delmas apparaît comme un dirigeant politique simple et proche dont la popularité est, en son temps, cultivée par les imitations bon enfant de Thierry Le Luron entres autres. Hélas ses réformes sociales et son projet de nouvelle société déplaisent à la droite conservatrice financée par le patronat et inquiètent la gauche et les syndicats qui voient en lui un dangereux rival.

Tous les prétextes sont bons pour lui nuire. La mort de sa seconde épouse, Marie Antoinette Iôn, le 12 août 1970[114], devient un crime. Un mari qui se débarrasse d'une femme devenue gênante. Alors que Chaban vit presque séparément de sa femme[115]. On peut imaginer qu'il ne divorce pas pour ménager une épouse dépressive. Son troisième mariage, certes rapide, devient la preuve pour Minute, Le Canard enchaîné, et ses ennemis, de son crime.

Pompidou ne le dit pas, mais critique cette union :

Préparant la suite, il s’attachait, avec sa nouvelle jeune femme, à donner l’impression du couple parfait, où les enfants de plusieurs lits étaient mis à égalité[116].

L'affaire de la feuille d'impôt de Jacques Chaban-Delmas commence en novembre 1971, quand Le Canard enchaîné publie un avertissement de la trésorerie du XVIe arrondissement adressé à celui qui est alors Premier ministre. L'hebdomadaire révèle le montant de son impôt sur le revenu: 16.806 francs seulement, pour un revenu imposable de 72.400 francs! La polémique rebondit de manière spectaculaire, le 19 janvier 1972, quand Le Canard... dévoile que Chaban n'a pas payé d'impôts de 1966 à 1969[117].

Cette campagne semble orchestrée par les services du ministère des finances, dirigés par Valéry Giscard d'Estaing et touche aussi des proches du premier ministre. Bien que ces exonérations fiscales soient légales, l'image de Jacques Chaban-Delmas est ternie. [118]. Chaban est un homme qui s'entoure mal et qui a été souvent trompé. Sa gentillesse naturelle le conduit à manquer de fermeté», lâche son ami, gaulliste comme lui, Michel Debré.

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La Nouvelle société (1972 - 1974)[]

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Tract de l'Union des Jeunes Progressistes.

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Discours de Chaban le 16 septembre 1969.

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Chaban-Delmas, élu local en 1945, est à l'origine d'un projet de gaullisme social.

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Affiche de Chaban pour son projet de Nouvelle Société.

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Caricature de Jacques Faizant.

La Nouvelle société est une variante française des nouvelles frontières proposées par John Kennedy au début de la décennie.

Dans son discours du 16 septembre 1969, Jacques Chaban-Delmas, nouveau Premier Ministre, appelle de ses vœux une société prospère, jeune, généreuse et libérée. Il veut continuer à développer l'industrie en France, comme il l'a fait dès l'après-guerre. Il dénonce la société de castes, la faible natalité. Il dénonce aussi le rôle nocif de l'État dans le domaine de l'économie depuis la Libération. Il veut moderniser l'État, le rendre plus efficace. Il veut donner une plus grande autonomie aux services publics, notamment l'ORTF et les universités. Il veut aussi restructurer fondamentalement le corps fiscal, dont il est issu[119]. Sa Nouvelle société, qui s'efforce de prendre en compte une partie des aspirations supposées être majoritaires chez les Français.

La Nouvelle société est d'inspiration à la fois Colbertiste et socialiste non marxiste et est là pour répondre à la crise de Mai 68 et l'immobilisme politique des partis conservateurs.

L'idée généreuse est celle d'une France symbolisée par le Concorde, le France, et une ORTF innovante et politiquement plus ouverte. Elle séduit une partie centriste de l'opinion.

Pompidou, ancien homme de confiance de la banque Rothschild, semble irrité de l'emphase du discours de son premier ministre, sonnant presque comme un discours de présidentiable. En effet, le terme de nouvelle société doit être attribué à Chaban et non à Pompidou. Ses conseillers (Marie-France Garaud et Pierre Juillet), ainsi que ses alliés libéraux partisans de Giscard y voient un jeu personnel et politiquement irresponsable. Ils l'accusent d'essayer d'affaiblir la présidence en faveur de lui-même et s’inquiètent de sa popularité. Pompidou n'est pas tendre avec lui :

Je souhaite enfin, s’il est élu, qu’ayant atteint le but auquel il pense depuis quinze ans au moins, il se dégage non seulement de ses relations intimes et fâcheuses, mais de ses préoccupations purement personnelles pour ne penser qu’à son rôle national, et le remplir avec sérieux, fermeté et conviction[120].

Jacques Chaban-Delmas croit que la décentralisation va améliorer la vie des Français et comme en Allemagne permettre de développer des activités économiques en dehors de Paris.

Chaban pense pouvoir réhabiliter les métiers techniques et manuels. Il croit en la justice et la vertu du dialogue social par la participation des salariés à la vie de l'entreprise, par des négociations entre patrons et syndicats favorisées par le gouvernement. Ce sont là les idées du Mouvement Solidarité Participation et des Gaullistes de gauche, notamment l'UJP et l'UDT.

Ce projet a comme but de passer de la société traditionnelle basée sur la production, l'épargne sacralisée à la nouvelle société. Chaban-Delmas la voit s'ouvrir tout entière à la consommation ; et, en effet, il s'agit bien non seulement de deux types d'économie différents, mais de deux philosophies[121].

Une partie des cadres de la CFDT se reconnaissent dans ce programme novateur qui veut dépasser immédiatement le capitalisme libéral[122].La Nouvelle Société peut être perçue comme une main tendue aux socialistes et radicaux. Chaban estime que ce geste, s'il lui est permis par Georges Pompidou, va empêcher l'OPA de Mitterrand sur la SFIO, lors du congrès fondateur du nouveau parti socialiste, à Epinay en 1971. Mais les soi disant amis de Jacques Chaban-Delmas massacrent la grande idée[123].

Jacques Chaban-Delmas démissionne le 5 juillet 1972. Dans son livre L'ardeur, Chaban—Delmas justifie sa démarche :

Il s'agissait de reprendre l'effort de mutation de la société au point où le général de Gaulle avait du l'interrompre.

Chaban est nommé Inspecteur général des Finances en 1973[124].

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Sa candidature à la Présidence (1974)[]

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Il y avait de la trahison dans l'air.

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L'appel des 43 traitres se prépare.

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Trahi par Jacques Chirac, Jacques Chaban Delmas ne récolte que 15,1 % des voix en 1974.

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Ce que vient de faire le Premier minitre Philippe n'est pas nouveau !

Si Chaban-Delmas n'est plus Premier ministre, il n'en reste pas moins, avec Valéry Giscard d'Estaing, l'un des successeurs possibles de Pompidou.

En avril 1974, le président Pompidou vient de mourir, les gaullistes se cherchent dans la précipitation un successeur. Un homme s'impose naturellement par son talent, son expérience et l'estime que lui portent les Français : Jacques Chaban-Delmas, ancien premier ministre du président défunt, ardent et passionné défenseur du gaullisme[125].

Jacques Chaban-Delmas est candidat officiel de l'U.D.R. à la Présidence de la République de 1974[126]. Les agendas de Chaban-Delmas attestent sa fidélité en amitié, perceptible à travers les déjeuners qui sont autant d'occasions régulières, durables... sur des dizaines d'années, bien au-delà des années 1950.

Le premier tour des élections présidentielles de 1974 est surtout marqué par la rivalité de Jacques Chaban-Delmas et de Valéry Giscard d'Estaing. Assuré de l'appui de l'U.D.R. et des principales personnalités gaullistes, le premier paraît devoir l'emporter[127].

Christophe Chastanet, Secrétaire général d'Initiative Gaulliste et de l'Union du Peuple Français, écrit :

En pleine campagne présidentielle, alors que contrairement aux pronostics initiaux des commentateurs, Valéry Giscard d'Estaing est au coude à coude avec Jacques Chaban Delmas dans les intentions de vote, 43 députés UDR, emmenés par Jacques Chirac, jeune loup en devenir, annoncent leur ralliement à Giscard d’Estaing contre Chaban-Delmas, le candidat de leur parti[128].

L'ambition fait de Jacques Chirac un assassin politique. Il plante son couteau dans le dos de Chaban. Giscard, Raymond Barre et Sarkozy connaîtront le même sort. Balladur et Sarkozy essayeront de lui jouer le même tour[129].

Christophe Chastanet ajoute :

Catherine Nay, brillante journaliste, a fort bien expliqué pourquoi Chirac a torpillé la candidature de Chaban-Delmas avec l'«appel des 43» : «La défense des grands principes du gaullisme ne tient guère de place dans leur raisonnement. [...] Une stratégie est toujours au service d'une ambition. Celle de M. Chirac est de prendre la tête d'un mouvement néo-UDR, d'ores et déjà prêt à conclure un pacte avec M. Giscard d'Estaing.» Plus tard, elle résumera son rôle à la tête du gouvernement: «Désormais, M. Giscard d'Estaing s'occupera de tout. Plutôt que Premier ministre, M. Chirac apparaît comme le premier des ministres»[130].

Pierre Juillet se vante avec raison au cours d'une partie de chasse :

J'ai eu Chaban comme je viens d'avoir ce perdreau[131].

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Du temps de Giscard (1974 - 1981)[]

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Son échec cuisant à la présidentielle de 1974, curieusement, n’affecte pas vraiment l'image de Jacques Chaban-Delmas[132]. Il devient Président du Conseil régional de Bordeaux-Aquitaine (1974 - 1979 et 1985 - 1988)[133] et redevient Président de l'Assemblée nationale (1978 - 1981).

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Président de l'Assemblée nationale (1978 - 1981)[]

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Chaban-Delmas à l'Assemblée Nationale.

Au second tour de l'élection présidentielle de 1974, les deux candidats restant en lice sont Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand. Il faut choisir et se prononcer. Les réticences des électeurs qui, au premier tour, ont donné leurs voix Chaban-Delmas sont effacées par l'action dynamique du député qui soutient Giscard.

Sa dénonciation du conservatisme et des blocages de la société française devient le maître mot des quatre prochains présidents. Mais se sont des mensonges.

Aux législatives de 1978, Chaban-Delmas retrouve son siège dès le premier tour avec 55,27 % des voix. Lors de la discussion du budget de 1977 Chaban-Delmas et Debré, approuvés par Chirac, déposent et défendent un amendement instituant un impôt sur la fortune, vivement repoussé par le Premier Ministre[134].

Par contre, le candidat soutenu par l'Élysée, Jacques Chaban-Delmas, est élu au perchoir contre Edgar Faure, soutenu par le groupe RPR. Ce parti, à cette époque, se dit nationaliste. Jacques Chaban-Delmas, le progressiste, est président à nouveau le 3 avril 1978 de l'Assemblée nationale. Chaban-Delmas le rest entre 1978 et 1981, puis entre 1986 et 1988, avant d'en être proclamé président d'honneur en 1996, comme en son temps Herriot.

L'année 1979 va t'elle permettre le retour de Chaban- Delmas à Matignon ? Le président de la République y est, semble-t-il, acquis et Chaban-Delmas, dans un premier temps au moins, n'en écarte pas l'idée.

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Du temps de Mitterrand (1981 - 1995)[]

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Chaban et son ami François Mitterrand.

Croire en l’homme et préférer cette croyance aux fascinations du progrès, de l’argent, de la science ou de la technique (…). Croire en l’homme, le respecter et lui faire confiance. (1993).


François Mitterrand dit par la suite à Jacques Chaban-Delmas :

Si vous aviez réussi ce que vous vouliez faire, nous ne serions pas au pouvoir.

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Président de l'Assemblée nationale (1986 - 1988)[]

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Coupe de France : les victoires des Girondins en 86 et 87.

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1990 : Jacques Chaban-Delmas vu par les communistes sur le plateau de FR3 Limoges, qui semblent se souvenir de sa venue dérangeante à Limoges en 1944.

Une gauche incapable alliée à des communistes accède au pouvoir après le 10 mai 1981. Du fait d'une grave crise économique franco-française, beaucoup d'incapables sont remplacés. Le projet de Jacques Chaban-Delmas devient d'actualité au niveau programme de la gauche défend dès le tournant réformiste de 1982[135].

A Bordeaux, un important travail de restauration commence en 1982. Les fontaines du statuaire Dumilâtre retrouvent leur place le 23 février 1983 à la grande satisfaction des Bordelais.

En 1984, lors d’une commémoration de la Libération de Paris, Chaban est en compagnie de Rol-Tanguy et de la maréchale Leclerc. Il se dégage du cliché une atmosphère chaleureuse et amicale, écrit l'Humanité.

Chaban est fidèle à la résistance. On le retrouve aux côtés des anciens communistes dans la controverse provoquée par le film de Mosco, sur le groupe Manouchian (1985). Dans l’affaire du sigle Front national, Jacques Chaban-Delmas le dit usurpé par l’extrême-droite, oubliant que les partisans communistes l'ont volé à un rassemblement des ligues avant-guerre, le Front national, né pour lutter contre l'internationalisme, après la Crise du 6 février 1934.

Plus sérieusement, Jacques Chaban-Delmas se soucie de la mémoire de Jean Moulins. Sur Bordeaux le comité est animé essentiellement par trois fortes personnalités, dont Jacques Chaban-Delmas. Il créé la route Jean Moulin, Chemin de la liberté (1978), et l'association des Amis de Jean Moulin (1974). A l'initiative également de Jacques Chaban-Delmas et grâce à l'action de Geneviève Thieuleux, se crée le Centre national Jean Moulin.

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Du temps de Chirac (1995- 2007)[]

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Président d'honneur de l'Assemblée nationale en 1996[]

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L'hommage de l'Assemblée nationale.

Le 12 novembre 1996, pour le cinquantième anniversaire de sa première élection, Jacques Chaban-Delmas est désigné par acclamations des députés Président d’honneur de l’Assemblée Nationale, un titre attribué à un seul de ses deux cent quarante-cinq homologues jusqu’à maintenant, Édouard Herriot[136].

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SON DÉCÉS =[]

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Obsèques de Jacques Chaban Delmas.

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Tombe de Chaban-Delmas à Ascain.

Christian Delporte dans son article, Mise en scène médiatique de la mort de Chaban-Delmas (novembre 2000 - Cairn) écrit :

Chaban-Delmas est un homme qui a compté dans l’histoire politique de la seconde moitié du XXe siècle, en France. Résistant, gaulliste historique, ancien président de l’Assemblée nationale, ancien Premier ministre, candidat à l’élection présidentielle de 1974, maire de Bordeaux durant près de cinquante ans, il se situe au sommet de la hiérarchie des personnalités publiques. Sa disparition ne peut laisser les médias indifférents, et ce d’autant moins que son chemin a croisé non seulement celui du général de Gaulle ou de François Mitterrand, mais également celui d’autres grands hommes ce se siècle[137].
L’image de Chaban-Delmas, de son vivant, confine au mythe : un héros de guerre, figuré au cinéma par Alain Delon dans Paris brûle-t-il ? (1965), un séducteur qui plaît aux femmes, un sportif de haut niveau adepte du rugby et tennisman classé, un homme éternellement jeune et ardent. Chaban-Delmas sait jouer sur cette image... Cet imaginaire populaire guide le regard des journalistes sur la mort de Chaban-Delmas et contribue à bâtir, autour de sa disparition, l’événement médiatique ; un événement médiatique qui, lui-même obéissant à la mécanique de l’information, enchaîne trois temps en un rythme accéléré. Au temps de l’annonce puis de l’émotion succède bientôt le temps de l’analyse où se fissure, sans se rompre néanmoins, l’unanimité d’origine[138].

Jacques Chaban-Delmas est décédé le 10 novembre 2000 à Paris. Ses obsèques sont célébrés le 14 novembre en l'Eglise Saint-Louis des Invalides. Il est inhumé à Ascain dans les Pyrénées-Atlantiques[139]

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Chaban 2012

Chaban 2012

Chaban 2012


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SON OEUVRE[]

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  • Chaban-Delmas, Jacques, De Gaulle, Editions No 1, Paris, 1980.
  • Chaban-Delmas, Jacques, , La Libération, Editions No 1, Paris, 1984.
  • Chaban-Delmas, Jacques, L'Ardeur, Stock, 1975.
  • Chaban-Delmas, Jacques, Les Compagnons, Albin Michel, 1986.
  • Chaban-Delmas, Jacques, La dame d'Aquitaine, Grandes figures du Midi, RMC, 1987.

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Ses décorations[]

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Quand ce grand patriote français décède, il est :

  • Compagnon de la Libération - décret du 7 août 1945
  • Croix de guerre 1939-1945
  • Médaillé de la Résistance avec rosette
  • Commandeur de la Legion of Merit (États-Unis)
  • Commandeur de l'Ordre de Léopold II de Belgique
  • Commandeur du Virtuti Militari (Pologne)
  • Commandeur de l'Ordre d'Isabelle-la-Catholique (Espagne)
  • Cordon de l'Étoile Yougoslave.
  • Commandeur de la Légion d’honneur

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NOTES ET RÉFÉRENCES[]

  1. Célébrités, 16 morts mystérieuses, Témoignage, document, Bernard Pascuito, Archipel, 2010.
  2. Jacques Chaban Delmas en politique, sous la direction de Bernard Lachaise, Gilles Le Béguec et Jean-François Sirinelli, Paris: octobre 2007, PUF.
  3. Jacques Chaban Delmas en politique, sous la direction de Bernard Lachaise, Gilles Le Béguec et Jean-François Sirinelli, Paris: octobre 2007, PUF.
  4. Jacques Chaban Delmas en politique, sous la direction de Bernard Lachaise, Gilles Le Béguec et Jean-François Sirinelli, Paris: octobre 2007, PUF.
  5. Jacques Chaban Delmas en politique, sous la direction de Bernard Lachaise, Gilles Le Béguec et Jean-François Sirinelli, Paris: octobre 2007, PUF.
  6. Jacques Chaban Delmas en politique, sous la direction de Bernard Lachaise, Gilles Le Béguec et Jean-François Sirinelli, Paris: octobre 2007, PUF.
  7. Jacques Chaban Delmas en politique, sous la direction de Bernard Lachaise, Gilles Le Béguec et Jean-François Sirinelli, Paris: octobre 2007, PUF.
  8. La France de la Ve République: 1958-2008, Jean Garrigues, Armand Colin, 2008.
  9. Histoire des maires de Bordeaux: Le grand journal de la commune, d'Aliénor à aujourd'hui, Les Dossiers d'Aquitaine, 2008.
  10. Chaban, Patrick Chastenet, Philippe Chastenet, Seuil, 1991.
  11. Chaban-Delmas, Gaston Marchou, A. Michel, 1969.
  12. Chaban, Patrick Chastenet, Philippe Chastenet, Seuil, 1991.
  13. Histoire des maires de Bordeaux: Le grand journal de la commune, d'Aliénor à aujourd'hui, Les Dossiers d'Aquitaine, 2008.
  14. Jacques Chaban-Delmas Il vécut l’armistice comme la fin du monde
  15. Histoire des maires de Bordeaux: Le grand journal de la commune, d'Aliénor à aujourd'hui, Les Dossiers d'Aquitaine, 2008.
  16. Jacques Chaban-Delmas Il vécut l’armistice comme la fin du monde
  17. La France de la Ve République: 1958-2008, Jean Garrigues, Armand Colin, 2008.
  18. Histoire des maires de Bordeaux: Le grand journal de la commune, d'Aliénor à aujourd'hui, Les Dossiers d'Aquitaine, 2008.
  19. Chaban, Patrick Chastenet, Philippe Chastenet, Seuil, 1991.
  20. Jacques Chaban-Delmas Il vécut l’armistice comme la fin du monde
  21. Les modérés dans la vie politique française, 1870-1965: colloque organisé par l'Université Nancy 2, 18-19-20 novembre 1998, François Roth, Jean El Gammal, Gilles Le Béguec, Presses universitaires de Nancy, 2000
  22. Histoire des maires de Bordeaux: Le grand journal de la commune, d'Aliénor à aujourd'hui, Les Dossiers d'Aquitaine, 2008.
  23. Jacques Chaban-Delmas Il vécut l’armistice comme la fin du monde
  24. Chaban-Delmas, Gaston Marchou, A. Michel, 1969.
  25. Jacques Chaban-Delmas en politique: actes du colloque organisé à Bordeaux les 18, 19 et 20 mai 2006, Bernard Lachaise, Gilles Le Béguec, Jean-François Sirinelli, Presses Universitaires de France - PUF, 2007.
  26. Histoire des maires de Bordeaux Le grand journal de la commune, d'Aliénor à aujourd'hui, Les Dossiers d'Aquitaine, 2008.
  27. Jacques Chaban-Delmas Il vécut l’armistice comme la fin du monde
  28. Jacques Chaban-Delmas
  29. Histoire orale. Inventaire analytique des sous-séries 3K et 4K, tome 1, p. 100 et 102, disponible sur le site du Ministère de la Défense.
  30. Jacques Chaban-Delmas Il vécut l’armistice comme la fin du monde
  31. Jacques Chaban-Delmas Il vécut l’armistice comme la fin du monde
  32. Jacques Chaban-Delmas Il vécut l’armistice comme la fin du monde
  33. Jacques Chaban-Delmas. Il vécut l’armistice comme la fin du monde
  34. [http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/271.html Jacques Chaban-Delmas
  35. Paris: Deux mille ans d'histoire, Biographies Historiques, Jean Favier, Fayard, 1997.
  36. Paris: Deux mille ans d'histoire, Biographies Historiques, Jean Favier, Fayard, 1997.
  37. Paris: Deux mille ans d'histoire, Biographies Historiques, Jean Favier, Fayard, 1997.
  38. Jacques Chaban-Delmas
  39. Jacques Chaban-Delmas
  40. Jacques Chaban-Delmas Il vécut l’armistice comme la fin du monde
  41. Chaban, Patrick Chastenet, Philippe Chastenet, Seuil, 1991.
  42. Gaullisme et anti-gaullisme en Aquitaine, Institut d'Études politiques de Bordeaux/Sciences-Po Bordeaux, Pierre Guillaume, Presses Univ de Bordeaux, 1990.
  43. L’Événement du jeudi, Numéros 495 à 499, S.A. L'Evénement du jeudi, 1994.
  44. Jacques Chaban Delmas en politique, sous la direction de Bernard Lachaise, Gilles Le Béguec et Jean-François Sirinelli, Paris: octobre 2007, PUF.
  45. Chaban, Patrick Chastenet, Philippe Chastenet, Seuil, 1991.
  46. Gaullisme et anti-gaullisme en Aquitaine, Institut d'Études politiques de Bordeaux/Sciences-Po Bordeaux, Pierre Guillaume, Presses Univ de Bordeaux, 1990.
  47. Jacques Chaban-Delmas
  48. Jacques Chaban-Delmas
  49. Ah, que la politique était jolie !, Essais Français, Jean Ferniot, Grasset, 2010.
  50. Jacques Chaban-Delmas en politique: actes du colloque organisé à Bordeaux les 18, 19 et 20 mai 2006, Bernard Lachaise, Gilles Le Béguec, Jean-François Sirinelli, Presses Universitaires de France - PUF, 2007.
  51. La France de la Ve République: 1958-2008, Jean Garrigues, Armand Colin, 2008.
  52. Dictionnaire des parlementaires d'Aquitaine sous la Troisième République, Sylvie Guillaume, Bernard Lachaise, Université Michel de Montaigne-Bordeaux III. Centre aquitain de recherches en histoire contemporaine, Presses Univ de Bordeaux, 1998.
  53. De Gaulle : Le premier des Français - 1946 - 1962: De Gaulle - Volume 3, Romans Français Laffont, Max GALLO, Robert Laffont, 2012.
  54. Un siècle de radicalisme, Volume 860 de Histoire et civilisations, Temps, espace et société, Serge Berstein, Marcel Ruby, Presses Univ. Septentrion, 2004.
  55. Gaullisme et anti-gaullisme en Aquitaine, Institut d'Études politiques de Bordeaux/Sciences-Po Bordeaux, Pierre Guillaume, Presses Univ de Bordeaux, 1990.
  56. Un homme à abattre: Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin, Benoît Collombat, Fayard, 2007.
  57. Chaban, Patrick Chastenet, Philippe Chastenet, Seuil, 1991.
  58. Chaban, Patrick Chastenet, Philippe Chastenet, Seuil, 1991.
  59. Arbol genealógico de la Familia Bunge de Argentina
  60. Anne Marie Cartron citée par Chaban, Patrick Chastenet, Philippe Chastenet, Seuil, 1991.
  61. Chaban, Patrick Chastenet, Philippe Chastenet, Seuil, 1991.
  62. Dictionnaire des parlementaires d'Aquitaine sous la Troisième République, Sylvie Guillaume, Bernard Lachaise, Université Michel de Montaigne-Bordeaux III. Centre aquitain de recherches en histoire contemporaine, Presses Univ de Bordeaux, 1998.
  63. Les Sociétés d'Economie Mixte, acteurs de la Ville: Regards croisés en France et en Europe, Jacques Da Rold, L'Harmattan, 2010.
  64. Jacques Chaban-Delmas
  65. Les 10 ans de la mort de Jacques Chaban-Delmas : la dernière interview.
  66. La vie culturelle à Bordeaux, 1945-1975, Institut d'études politiques de Bordeaux, Françoise Taliano des Garets, Presses Univ de Bordeaux, 1995.
  67. Les Sociétés d'Economie Mixte, acteurs de la Ville: Regards croisés en France et en Europe, Jacques Da Rold, L'Harmattan, 2010.
  68. La République impatiente ou le club des Jacobins (1951-1958), Numéro 28 de Publications de la Sorbonne: Série "France XIXe-XXe siècles", Philippe Reclus, Jean-Marie Mayeur, Publications de la Sorbonne, 1987.
  69. Gaullisme et anti-gaullisme en Aquitaine, Institut d'Études politiques de Bordeaux/Sciences-Po Bordeaux, Pierre Guillaume, Presses Univ de Bordeaux, 1990.
  70. De Gaulle : Le premier des Français - 1946 - 1962: De Gaulle - Volume 3, Romans François Laffont, Max GALLO, Robert Laffont, 2012.
  71. De Gaulle : Le premier des Français - 1946 - 1962: De Gaulle - Volume 3, Romans Français Laffont, Max GALLO, Robert Laffont, 2012.
  72. De Gaulle : Le premier des Français - 1946 - 1962: De Gaulle - Volume 3, Romans François Laffont, Max GALLO, Robert Laffont, 2012.
  73. De Gaulle : Le premier des Français - 1946 - 1962: De Gaulle - Volume 3, Romans François Laffont, Max GALLO, Robert Laffont, 2012.
  74. De Gaulle : Le premier des Français - 1946 - 1962: De Gaulle - Volume 3, Romans François Laffont, Max GALLO, Robert Laffont, 2012.
  75. De nouveaux équilibres (1945 / 2005)
  76. De Gaulle : Le premier des Français - 1946 - 1962: De Gaulle - Volume 3, Romans Français Laffont, Max GALLO, Robert Laffont, 2012.
  77. De Gaulle : Le premier des Français - 1946 - 1962: De Gaulle - Volume 3, Romans Français Laffont, Max GALLO, Robert Laffont, 2012.
  78. "De Gaulle et mon père"
  79. Hommage à la mémoire de Jacques Chaban-Delmas
  80. Mémoires de guerre et mémoires d'espoir Fonds Charles de Gaulle, Charles de Gaulle, EDI8, 2016.
  81. Lettres, notes et portraits 1928- 1974, de Georges Pompidou (Robert Laffont 2012).
  82. Irwin M. Wall, France, the United States, and the Algerian War, University of California Press, Berkeley, 2001.
  83. Le Général Paul Ely et la politique de défense: 1956-1961 : l'Algérie, l'OTAN, la bombe, Volume 8 de Hautes études militaires, Maurice Faivre, Institut de stratégie comparée, 1998.
  84. De Gaulle : Le premier des Français - 1946 - 1962: De Gaulle - Volume 3, Romans Français Laffont, Max GALLO, Robert Laffont, 2012.
  85. Guerre d'Algérie, Écrits censurés, saisis, refusés 1956-1960-1961, Histoire et perspectives méditerranéennes, Patrick Kessel, L'Harmattan, 2003.
  86. De Gaulle : Le premier des Français - 1946 - 1962: De Gaulle - Volume 3, Romans François Laffont, Max Gallo, Robert Laffont, 2012.
  87. "De Gaulle et mon père"
  88. L'Homme de l'ombre: Eléments d'enquête autour de Jacques Foccart, l'homme le plus mystérieux et le plus puissant de la Ve, Pierre Péan, Fayard, 1990.
  89. La guerre d'Algérie vue par Francis De Tarr, diplomate américain (1960-1961-1962), Histoire et perspectives méditerranéennes, David Raphael Zivie, L'Harmattan, 2003.
  90. "De Gaulle et mon père"
  91. Qu'est ce que le domaine réservé ?
  92. Le président du Sénat depuis 1875, Collection Logiques juridiques, Franck Laffaille, Editions L'Harmattan, 2004.
  93. Lettres, notes et portraits 1928- 1974, de Georges Pompidou (Robert Laffont 2012).
  94. L'Europe des Français, 1943-1959: La IVe République aux sources de l'Europe communautaire, Volume 54 de Publications de la Sorbonne: Série Internationale, Gérard Bossuat, René Girault, Publications de la Sorbonne, 1997.
  95. Catalogue des manuscrits musicaux de la Bibliothèque Municipale de Lyon, Volume 1 de Patrimoine des Bibliothèques de France, Patrimoine des Bibliothèques de France, Pierre Guillot, Bibliothèque municipale de Lyon, Librairie Droz, 1985.
  96. Double détente: les relations franco-soviétiques de 1958 à 1964, Volume 72, Thomas Gomart, Publications de la Sorbonne, 2003.
  97. Double détente: Les relations franco-soviétiques de 1958 à 1964, Volume 72 de Publications de la Sorbonne: Série internationale, Thomas Gomart, Robert Frank, Publications de la Sorbonne, 2003.
  98. Entretien avec Jacques Chaban-Delmas, 25 septembre 1997 - Double détente: les relations franco-soviétiques de 1958 à 1964, Volume 72, Thomas Gomart, Publications de la Sorbonne, 2003.
  99. L'occident en péril, Bernard Lefèvre, Nouvelles Editions Latines, 1961.
  100. De gaulle et le Vietnam 1945 1969, Pierre Journoud, Tallandier
  101. Dissolution de l'Assemblée nationale du 30 mai 1968
  102. Dissolution de l'Assemblée nationale du 30 mai 1968
  103. Jacques Chaban-Delmas
  104. Le syndicalisme en France depuis 1945, René MOURIAUX, La Découverte, 2010.
  105. Mon parcours dans le siècle, 1947-2001: récit autobiographique, Graveurs de mémoire, Jean Sauvy, L'Harmattan, 2003.
  106. Mon parcours dans le siècle, 1947-2001: récit autobiographique, Graveurs de mémoire, Jean Sauvy, L'Harmattan, 2003.
  107. Mon parcours dans le siècle, 1947-2001: récit autobiographique, Graveurs de mémoire, Jean Sauvy, L'Harmattan, 2003.
  108. La VAE: Un outil de développement des compétences, Animation des hommes/RH, Pierre Yves Sanséau, Sandrine Ansart, Pascal Lefort, Dunod, 2010.
  109. Le syndicalisme en France depuis 1945, René MOURIAUX, La Découverte, 2010.
  110. Ah, que la politique était jolie !, Essais Français, Jean Ferniot, Grasset, 2010.
  111. Lettres, notes et portraits 1928- 1974, de Georges Pompidou (Robert Laffont 2012).
  112. Ah, que la politique était jolie !, Essais Français, Jean Ferniot, Grasset, 2010.
  113. Lettres, notes et portraits 1928- 1974, de Georges Pompidou (Robert Laffont 2012).
  114. Chaban, Patrick Chastenet, Philippe Chastenet, Seuil, 1991.
  115. Célébrités, 16 morts mystérieuses, Témoignage, document, Bernard Pascuito, Archipel, 2010.
  116. Lettres, notes et portraits 1928- 1974, de Georges Pompidou (Robert Laffont 2012).
  117. Un Premier ministre non imposable
  118. La démission de Jacques Chaban-Delmas
  119. Jacques Chaban-Delmas
  120. Lettres, notes et portraits 1928- 1974, de Georges Pompidou (Robert Laffont 2012).
  121. 1946, Edmond Maestri, Université de la Réunion, Réunion. Conseil général, L'Harmattan, 1999.
  122. Le syndicalisme en France depuis 1945, René MOURIAUX, La Découverte, 2010.
  123. Une histoire abracadabrantesque: Abécédaire de la Ve République, Documents, Actualités, Société, Jean-Yves Lhomeau, Marie-France Lavarini, Calmann-Lévy, 2009.
  124. Jacques Chaban-Delmas
  125. La Trahison originelle
  126. Jacques Chaban-Delmas
  127. Initial - Histoire du XXe siècle tome 3 : De 1973 à nos jours, Serge Berstein, Pierre Milza, Yves Gauthier, Jean Guiffan, Éditeur Hatier, 2005.
  128. La Trahison originelle
  129. Ah, que la politique était jolie !, Essais Français, Jean Ferniot, Grasset, 2010.
  130. La Trahison originelle
  131. Une histoire abracadabrantesque: Abécédaire de la Ve République, Documents, Actualités, Société, Jean-Yves Lhomeau, Marie-France Lavarini, Calmann-Lévy, 2009.
  132. Mise en scène médiatique de la mort de Chaban-Delmas (novembre 2000), Christian Delporte
  133. Jacques Chaban-Delmas
  134. La dérive de l'économie française 1958-1981, Finances publiques, Georges Dumas, L'Harmattan, 2004.
  135. La Cinquième République: Naissance et mort, Sciences Humaines et Essais, Jean-marie Donegani, Marc Sadoun, Calmann-Lévy, 1998.
  136. Jacques Chaban-Delmas
  137. Mise en scène médiatique de la mort de Chaban-Delmas (novembre 2000), Christian Delporte
  138. Mise en scène médiatique de la mort de Chaban-Delmas (novembre 2000), Christian Delporte
  139. Jacques Chaban-Delmas
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