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Jean Lannux de La Chaume
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Jean Lannux de La Chaume est né le 19 janvier 1726 à Roullet et décédé le 19 avril 1801 à Morlaix, rue des Barbiers, section des Halles.
Jean Lannux est un descendant de la famille Lannux. C'est le septième enfant de Dominique de Lannux, maître chirurgien et Madeleine de Villedary. Les Villedary sont papetiers en Angoumois à partir du XVIIe siècle. Quatre d'entre eux prénommés Jean exercent entre 1672 et 1719[1].
Jean Lannux achète le Rascoët, un manoir, une métairie noble, un moulin, des terres et une chapelle en 1772[2]. La famille Lannux a aussi possédé le Rascoët. Le sieur Lannux de Rascoët est lieutenant de la milice morlaisienne en 1733[3].
Jean Lannux quitte Roullet jeune et devient vite un riche négociant, armateur et banquier de Morlaix, Séville et Cadix.
Le 31 août 1756, Marie Catherine Saulnier de Cugnon (6 août 1731 Morlaix - 24 mars 1785 Morlaix) épouse à Morlaix paroisse Saint Martin, Jean Lannux de Groix (1726 - 1801).
En 1770 Lannux paie 100 livres de capitation, ce qui correspond à un revenu de 9.000 L[4].
Jean Lannux, Maire et Vice-Consul d'Espagne, n'attend pas le Gouverneur de Bretagne (1772) qu'il a invité à manger. Il achète le Rascoët la même année.
Il est un membre actif de la Chambre de littérature et de politique de Morlaix avant la Révolution. Après 1789 il reprend la manufacture des tabacs.
Voir article détaillé : Lannux
Voir article détaillé : Descendance de Marie Catherine Saulnier de Cugnon
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SA FAMILLE[]
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Ses ancêtres[]
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Selon mon cousin, au sens généalogique, Charles Marie René Leconte de Lisle (1818 - 1894), nos ancêtres Lannux descendent des Copons, une illustre famille catalane, et eux même ont comme ancêtres, la gens Coponia, personnages de l'ordre équestre, dont des chevaliers à Tarragone à partir de l'époque d'Auguste. Tout commence avec les Coponius de Tibur (= Tivoli), une bourgade sabine du Latium...
On a aussi rocii moreu de P. de Lannux, de Garos, fo liurat au capperan de Gaston, cité dans un Rôle de achats faits à Orthez pour l'armée du Comte de Foix, le 26 janvier 1389[5]. Ce P. de Lannux est de ma famille, car il est de Garos. Il est chapelain du Prince Gaston III de Foix-Béarn, dit Gaston Fébus (1331 - 1391). Les Copons ne sont pas des ancêtres agnatiques, mais par les femmes.
Les différentes branches de la famille Lannux sont réparables par l'adjonction au nom patronymique d'un nom de terre précise. Le Jean Lannux (1726 - 1801), qui se marie avec Marie Catherine Saulnier de Cugnon, apparaît comme sieur de Groix sur un extrait des registres du greffe du siège royal de Morlaix[6], du samedi 15 avril 1752.
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Ses parents[]
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Dominique de Lannux (1680 - 1749), sieur de La Chaume, son père, demeure paroisse de Roullet en Angoumois en 1709, où il occupe les fonctions de maître chirurgien. Magdelaine de Villedary (1687 - 1767), sa mère est la fille de Jean II Villedary, maître papetier au moulin de Beauvais, paroisse de Nersac, et de Marie Clergeau.
On observe la présence de Louis Vildary et de Doulcet Villedary, papetiers à Couze (Bergerac) dès 1530. Un Jean Villadary, dit Douillon, est maître-papetier à Couze en 1566[7]. On retrouve un Jean Villedary, maître-papetier à Chaufour, près Bourg-du-Bost (Périgueux) en 1672. A la même date, son fils, Jean II est à la Couronne (Angoulême) depuis deux ans, avant d'exploiter les moulins de Chez Martin.
Les Villedary sont en effet papetiers en Angoumois à partir du XVIIe siècle. Quatre d'entre eux prénommés Jean exercent entre 1672 et 1719[8]. Les Clergeau sont aussi des papetiers.
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Le Rascoët[]
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Pol Potier de Courcy, auteur du Nobiliaire et Armorial de Bretagne, parle des Lannux de la Chaume, comme de nobles vivant au manoir du Rascoat (alias Rascoët) en Garlan, près de Morlaix ; lieu-dit possédé par précédemment par les Bérien. Il précise qu’ils sont aussi Sieurs de Kermabon et de La Chaume. Ogée reconnaît aussi que ce manoir de Garlan, comme maison noble.
Le manoir existe encore en partie, mais il n'offre guère d'intérêt. Le primitif château devait exister au lieu dit le Cozcastel, presqu'à l'entrée du bourg de Garlan, nom significatif porté par une petite ferme aux abords de laquelle on ne retrouve cependant aucune trace d'anciens ouvrages fortifié[9]. Le mari de Marie Catherine Saulnier de Cugnon (1731 - 1785), Jean Lannux n'est sieur du Rascoët, paroisse de Garlan, évêché de Tréguier, qu'en 1772.
Le manoir de Rascoët, avant 1667, est vendu à un bourgeois morlaisien, noble homme Jean Cozten, sieur de Tréorgant et du Rascoët, époux de Louise Coroller, et père de Yves-Jean-Baptiste Cozten, sieur du Rascoët, commissaire ordonnateur de la marine et des galères, marié en 1706 à Scholastique-Jacquette de la Famille de Kersauson, branche de Kervelec. Le vieux château du Rascoet est ruiné dès 1678[10].
Jean Lannux achète, près de Leinquelvez, un manoir, une métairie noble, un moulin, des terres et la chapelle Sainte-Anne, à Garlan, en 1772[11].
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BIOGRAPHIE[]
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Jean Lannux, sa jeunesse[]
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A 19 ans, Jean Lannux est présent au mariage de Jean l'aîné Lannux, son frère, avec une Vallays le 27 septembre 1745, à Morlaix, mais il demeure encore à La Chaume en 1750.
Charles Philibée, riche banquier, est son oncle par alliance, fils de Claude Philibée, d'Aigueperse, notaire et procureur au bailliage de Montpensier (Auvergne). Il décède en 1750, laissant son héritage à ses neveux. Le 15 mai 1751, il fait une procuration à son frère aîné Jean, devant Meillier et Lalland notaires en Angoumois - procuration contrôlée à Angoulême le même jour et légalisée le 18 mai. Le 15 mai 1751, il hérite de quatre contrats dus par les états de Bretagne :
… autre Jean Lannux sieur de La Groix demeurant au dit Morlaix, paroisse de St Martin et St Melaine… héritiers collatéraux de feu le sieur Charles Philibée décédé en cette ville le 10 octobre 1750… En date du 30 juin 1745 au doit principal de 12 000 Livres, propriétairement sans consorties, et à Jean Lannux sieur de La Groix, les quatre contrats sur la ville de Morlaix….
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Jean Lannux, négociant armateur et banquier[]
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Jean Lannux, sieur de Groix, est cité en premier en 1767, parmi les 31 marchands en gros de Morlaix, qui s'occupent de l'achat par commission, de toiles pour l'Espagne, avec d'autres membres de sa famille : Lannux, Miron, la veuve Lannux-Descombes, Béhic...
Les deux Jean disposent de 300.000 francs en permanence, somme qui leur permet d’être banquiers, négociants et armateurs. Ils possèdent une partie de la rue Longue de Bourret et de la rue Martin (hôtels particuliers, maisons, bâtiments, parcs, cours, champs...) et surtout au niveau négoce international, ils détiennent une grande partie des actions dans deux maisons établies l'une à Séville sous la raison Pratmeur Dubernard y Cía, l'autre à Cadix. Les échanges avec l’Amérique du Sud se multiplient. Les deux Jean sont des hommes ambitieux, pour eux, les leurs et Morlaix qui a tendance à tourner le dos à l’avenir.
En 1770 Lannux paie 100 livres de capitation, ce qui correspond à un revenu officiellement de 9.000 L[12].
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Jean Lannux, son mariage (1756)[]
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Son épouse[]
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Voici l'acte de baptême de Marie Catherine Saulnier de Cugnon, sa future épouse :
- Marie Catherine, fille naturelle et légitime d'écuyer Jean Gaspard Saulnier et de dame Marie Françoise Sicourmat, son épouse, née le sixième août 1731 et baptisée le septième août par moy soussigné recteur. Parrain et marraine, le sieur Jean Baptiste Lelou de Varennes et Catherine Elisabeth Saulnier de Cugnon qui signent.
Son parrain est fils d'un directeur des postes à Morlaix. On a une prestation de serment de Théodore-Jean-Baptiste Leloup de Varennes, nommé premier huissier audiencier près le consulat le 17 décembre 1754. Catherine Elisabeth Saulnier de Cugnon est sa tante, mais née de Mathurine Ollive Bouchart.
Elle est présente au mariage de Charles de Lannux le 21 octobre 1771 avec une de ses filles et au baptême d'un petit-fils de son beau-frère en 1781. Son frère est parrain de sa petite-fille Jeanne Elizabeth Dubernad le 27 mars 1783. Elle signe le registre.
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1756[]
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Le 31 août 1756, Marie Catherine Saulnier de Cugnon (6 août 1731 Morlaix - 24 mars 1785 Morlaix) épouse à Morlaix paroisse Saint Martin, Jean Lannux de Groix (1726 - 1801).
Une tante Sicourmat et son mari, un Kerguelen, sont présent au mariage.
Très généreux, Jean cède tous les droits à la succession de sa femme, venant d'Elisabeth de Cugnon de la province du Luxembourg, à la tante de celle-ci Mathurine Hyacinthe Saulnier de Cugnon, habitant à Rennes, en 1758.
Une tante Sicourmat et son mari, un Kerguelen, sont présent au mariage.
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Jean Lannux, Maire, Vice-Consul d'Espagne[]
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MM. La Motte Birse, Giraudet et Lannux de la Chaume sont désignés par la communauté de Morlaix, pour concourir à la charge de maire, après une délibération (29 décembre 1775 - 15 janvier 1776). Louis-Jean-Marie de Bourbon, Duc de Penthièvre, gouverneur de Bretagne, approuve la décision.
En 1779, sur l'acte de mariage de sa fille Marie Françoise, il apparaît comme Conseiller du Roi, ancien maire, et sur l'acte de mariage de sa fille Marguerite comme Vice-Consul d'Espagne. Son fils lui succède comme Vice-Consul et figure comme tel dans l’Almanach Royal de 1780.
Nous avons également retrouvé à la Bibliothèque Nationale qu'il y a trois maires de Morlaix portant le nom de Lannux entre 1753 et 1776.
Il est consul de 1762 à 1764. Lannux demande à l'intendant d'exclure le maire Barrere de la communauté. Le Duc de Penthièvre accepte. Potier de Courcy parle lui aussi de trois maires de Morlaix de 1753 à 1776 appartenant à cette famille. Les maires ne conservent cette place que deux ans. Ce Jean est maire de 1766 à 1770, premier échevin de 1770 à 1772, jurat de 1774 à 1776 et second échevin de 1776 à 1778. Il redevient maire en 1776. Lannux subventionne les travaux avec des emprunts et lui et sa famille sont les premiers à prêter de grosses sommes à la mairie. An niveau d'un emprunt émis par la ville de 60.000 L, remboursable en mars 1785, Gratien de Saint Maurice apporte 5.000 livres le 3 février 1774 et les Lannux de la Chaume 6.000 L le 4 mai 1774.
Joachim Dorsel, dans son Histoire de Morlaix, écrit à son sujet et de sa famille :
... Ainsi signale t'on les richesses acquises par les Daumesnil fils, Broustail, David, Lannux, Pitot, Le Gall, Lange... Le seul commerce des toiles de Morlaix monte quelquefois à cinq & six millions par an. Mais l’administration soupçonne les négociants de cacher une partie de leurs revenus au fisc.
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Il n'attend pas le Gouverneur de Bretagne (1772)[]
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Charles de Fitz-James est appelé, en 1771, au commandement de la province de Bretagne, dont il préside les États à Morlaix, et cette assemblée a la réputation d'être un peu récalcitrante.
Joachim Dorsel nous dit d'ailleurs que du fait de sa réussite dans les affaires, ses résultats obtenus dans la gestion de Morlaix, Lannux devient un esprit frondeur face aux abus du pouvoir royal lors de la session de 1772 :
- Notre cité avait alors pour maire Jean Lannux de la Chaume, riche négociant, châtelain du Rascoët en Garlan, lequel avait une très haute idée de sa charge. Il avait invité à dîner le duc de Fitz-James, mais celui-ci n'étant pas arrivé à l'heure convenue, de la Chaume voulut que ses autres invités se missent à table sans se préoccuper du retardataire. Lorsque le puissant duc survint, un quart d'heure plus tard, accompagné de vingt-cinq gentilshommes, son hôte lui cria, sans permettre que personne se dérangeât : Mille excuses, Monseigneur, mais le Maire de Morlaix n'attend personne. Le président des Etats de Bretagne eut l'esprit de trouver la boutade et le festin excellents.
Les États à Morlaix accordent toutes ses demandes à Charles.
Comme beaucoup de bourgeois avant la Révolution, Jean est favorable aux idées nouvelles. D'ailleurs, il est un membre actif de la Chambre de littérature et de politique de Morlaix, où il retrouve plusieurs membres de sa famille. Bizarrement il est aussi prieur de Saint-Mathieu, sorte de seigneur temporel qui a fief, jurisdiction, four banal. Il perçoit la dîme.
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Jean Lannux, fin de vie[]
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Après la fin du monopole du tabac, il fonde une société avec Joseph Dubernad, un de ses gendres, pour manufacturer et négocier du tabac. A l'époque, il est très lié avec Bouestard de la Touche qui est comme Dubernad, ancien député du Tiers à Rennes et franc-maçon.
Pendant la Terreur, il semble ne pas être considéré comme suspect par les Commissaires de la République. Au contraire, avec son gendre et associé, au niveau de la manufacture des tabacs, ils envoient à la mairie courriers sur courriers et portent plainte contre les élus révolutionnaires. Celle-ci a une attitude plus qu’hostile mais pour une fois, les envoyés du Comité de Salut Public les calment.
Jean est en février 1794 témoin au mariage de sa nièce Jeanne Françoise Paranteau de Lameullière avec Pierre Castaigne. Il a alors 68 ans et demeure à Morlaix.
Sur son acte de décès, Théodore Gratien, propriétaire, âgé de 48 ans, demeurant rue des Barbiers, section des Halles dit être gendre du défunt. C'est chez lui que Lannux décède.
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DESCENDANCE[]
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Afin de consolider leurs deux maisons, les deux frères marient deux de leurs enfants, grâce à une dispense. D’autres mariages consanguins, et la fin du commerce maritime pendant les guerres révolutionnaires et celles de l’Empire (qui durent presque 24 ans), font que cette famille disparaît dès le milieu du XIXe siècle.
Jean et Marie Catherine Saulnier de Cugnon ont cinq enfants :
1. Marguerite Lannux de La Chaume (1756 - après 1797) mariée le 12 octobre 1784 à Salvat Dubernad
2. Marie Jeanne Lannux de la Chaume (1757 - 1814) mariée au colonel Charles Lannux
3. Gaspard Lannux de la Chaume (1758 - 1799).
4. Magdeleine Lannux (1759 - 1820) épouse de Joseph Dubernad
5. Marie Françoise Lannux (1760 - ap. 1783) mariée au député Julien-Paul Varin de La Bunelière
Voir article détaillé :Descendance de Marie Catherine Saulnier de Cugnon
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NOTES ET RÉFÉRENCES[]
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- ↑ Cartes et plans imprimés de 1564 à 1815: collections des bibliothèques municipales de la région Centre : notices de la base BN-OPALINE, Béatrice Pacha, Ludovic Miran, Bibliothèque nationale de France, 1996. p.73.
- ↑ L. Maître, ADL. A, B 1783). Y. Le Brigant (Passages inédits de voies romaines. Problèmes d'origine, 1976, p. 75.
- ↑ EXCURSION ARCHEOLOGIOUE dans la COMMUNE DE GARLAN, ExTRAIT du Bulletin de la Société Archéologique du Finistère QUIMPER, 1909.
- ↑ Les Juloded: Grandeur et décadence d'une caste paysanne en Basse Bretagne, Louis Élégoët, Presses universitaires de Rennes, 2015.
- ↑ Archives historiques du département de la Gironde, Volume 12, Société des archives historiques de la Gironde (Bordeaux, France), Éditeur Chez Aug. Aubry, 1870. p.282.
- ↑ AD. Nantes - E. 1116.
- ↑ Filigranes et autres caractéristiques des papiers fabriqués en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, Raymond Gaudriault, Thérèse Gaudriault, CNRS, 1995. P.278.
- ↑ Cartes et plans imprimés de 1564 à 1815: collections des bibliothèques municipales de la région Centre : notices de la base BN-OPALINE, Béatrice Pacha, Ludovic Miran, Bibliothèque nationale de France, 1996. p.73.
- ↑ EXCURSION ARCHEOLOGIOUE dans la COMMUNE DE GARLAN, ExTRAIT du Bulletin de la Société Archéologique du Finistère QUIMPER, 1909.
- ↑ Fortifications médiévales du Finistère: mottes, enceintes et châteaux, Patrimoine archéologique de Bretagne, Patrick Kernevez, Centre régional d'archéologie d'Alet, Institut Culturel de Bretagne, 1997.
- ↑ L. Maître, ADL. A, B 1783). Y. Le Brigant (Passages inédits de voies romaines. Problèmes d'origine, 1976, p. 75.
- ↑ Les Juloded: Grandeur et décadence d'une caste paysanne en Basse Bretagne, Louis Élégoët, Presses universitaires de Rennes, 2015.
- ↑ Nicolas-Marie Ozanne, Illustrations de nouvelles perspectives des ports et rades du royaume de France.