Wiki Guy de Rambaud
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                                       Abbaye Saint-Corneille

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Blason de Saint-Corneille.

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Châsse-reliquaire de saint Corneille.

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Abbaye Saint-Corneille.

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Deux consoles en forme de têtes, venant de l'ancienne abbaye, exposées dans le musée du cloître de l'abbaye.

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Extrait du Missale ad usum monasterii Sancti Cornelii Compendiensis (1240 - 1260).

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Vierge au pied d’argent, offerte par saint Louis à l'abbaye.

L’abbaye Saint-Corneille de Compiègne (860 - 1790), située à 75 km au nord de Paris, dans le pays de Valois, est tout d'abord l'église capitulaire Sainte-Marie ou Notre-Dame de Compiègne. Elle appartient à un chapitre de chanoines séculiers que Charles le Chauve comble de largesses[1]. Ce chapitre de chanoines est formé par des clercs desservant avant 877 la chapelle palatine[2]. L'abbaye est aussi connue sous les noms de Saint-Corneil de Compiègne, Saint-Cornil, Saint-Cornille de Compiègne, abbaye des Saints-Corneille-et-Cyprien de Compiègne et abbaye royale de Compiègne[3].


Cette église impériale et royale est fondée, dans les années 860, par Charles le Chauve dans une villa gallo-romaine, devenue mérovingienne, puis l'un des palatium (palais) impériaux, Compendium (Compiègne)[4]. Elle est fondée avec la volonté d’imiter la chapelle palatine d’Aix, volonté qui s’exprime dans le diplôme de fondation[5].

L'église capitulaire, dédiée à Marie est consacrée, le 5 mai 877, par deux légats du pape, l'empereur, 72 évêques et archevêques, les grands de l'Empire... Elle a de nombreuses reliques prestigieuses - dont celles de saint Corneille - et est richement dotée. Elle est honorée par la présence de plusieurs conciles.

Le premier abbé de Saint-Corneille est Hincmar de Reims (806 - 882), futur archevêque de Reims[6]. Les institutions canoniales du nord, quelque importantes qu'elles soient, sont éclipsées par cette église royale[7]. L’importance de son chapitre de chanoines se voit également à travers la succession de sacres et d’enterrements de souverains qui s’y déroulent. Louis II dit le Bègue en 877, Eudes en 888, Louis V en 986, sont sacrés à Compiègne. Louis II en 879 et Louis V en 987 y sont enterrés[8]. L’église Notre-Dame est l’équivalent pour les Carolingiens de l’abbaye Saint-Denis pour les Capétiens.

L’église royale est détruite en partie par les Vikings, en 882, et incendiée en 912 et en 916[9], mais reconstruite grâce à la générosité de Charles le simple.

Quand les premiers Capétiens prennent le pouvoir, c'est en son sein qu'une assemblée reconnaît roi Hugues Capet. Mais, après 987, l'influence de cette église capitulaire diminue et son rayonnement devient presque uniquement provinciale. Toutefois, aux yeux des princes comme du peuple, elle reste, du fait de son passé et de ses précieuses reliques, une illustre église royale.

L'histoire de la ville de Compiègne et celle du Comté de Valois sont étroitement liée à celle de son église capitulaire qui va devenir une abbaye. Le palais, pôle civil, et la collégiale, pôle religieux, attirent vers eux les habitants de Compiègne menacés lors des raids normands ou d'Othon et, vraisemblablement, sont à l’origine d’un développement d’un habitat civil autour des bâtiments royaux, à l’intérieur de l’enceinte et du lotissement de la Couture Charlemagne (nom au XIIIe siècle à une terre donnée par Charles le Chauve) par les chanoines de la collégiale Saint-Corneille[10].

Les églises de Compiègne antérieures au XIIIe siècle sont liées à Saint-Corneille, dans leur implantation, par des rapports géométriques inattendus[11].

Tout au long du XIe siècle le chapitre de Saint-Corneille reste soutenu par les rois : les donations sont confirmées, divers conciles ont lieu et les inhumations royales se poursuivent dans l’église, comme celle, en 1031, de Robert le Pieux[12].

Mais, le chapitre de chanoines périclite avec le temps, au point que, pour le sauver du naufrage spirituel, on recourt finalement à un remède radical : sa transformation de l'église capitulaire en abbaye l'an 1150. Ainsi les chanoines, méprisés à cause de leur conduite scandaleuse, sont évincés au profit de moines bénédictins[13].

Les moines bénédictins ont néanmoins eux-aussi encore des rapports conflictuels avec les puissants seigneurs locaux et les évêques de Soissons. Comme dans les autres grandes abbayes - Monte Cassino, Fulda, Saint-Gall, Saint-Denis - Saint-Corneille a désormais, en 1150, ses advocati, des seigneurs protecteurs, les ''Huit barons ou fieffez de l'abbaye royalle Saint Corneille de Compiegne''[14]. Les abbés détiennent une puissance durable dans la moyenne vallée de l’Oise et à Compiègne. Ils ont de grands biens en Tardenois et en Champagne que protègent ses huit barons[15]. L’abbaye recèle toujours à la Renaissance de nombreuses reliques, des drapeaux pris à l’ennemi, et reçoit des princes et des reines.

Une opération chirurgicale a lieu en l'an 1626, une bienfaisante affiliation à la congrégation de Saint-Maur. Cela fait que, la maison réussit à prolonger cahin-caha son existence mouvementée jusqu'à la fin de l'Ancien Régime[16].

Mais, le 1er mars 1657 une bulle d'Alexandre VI, confirmée par une lettre patente d'avril 1659, supprime le titre abbatial et unit l'abbaye au Val-de-Grâce de Paris, mais une communauté de Bénédictins reste présente sous la direction d'un prieur. Malgré cela on trouve souvent Saint-Corneille citée comme abbaye jusqu'à la Révolution[17]. Toutefois le régime de la commende et la réunion de sa mense à l'abbaye royale du Val-de-Grâce provoquent son déclin.

La Révolution de 1789 met fin à son histoire presque millénaire. L’abbaye royale, encore riche et célèbre, Panthéon de Compiègne est profanée, pillée et laissée à l’abandon, en 1793.

Les derniers vestiges de l'abbaye sont bombardés en 1940 par l'aviation nazie.


Article détaillé : Huit barons ou fieffez de l'abbaye royalle Saint Corneille de Compiegne


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Carte Postale Publicitaire : Cloître Saint Corneille à Compiègne.

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NAISSANCE ET APOGÉE DE L'EGLISE CAPITULAIRE[]

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Avant sa fondation (480 - 860)[]

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Les enfants de Clovis élevés dans un palais gallo-romain.

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Laon : tours et ruines d'un palais mérovingien.

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Le palais de Verberie, près de Compendium (Compiègne).

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La chapelle palatine d’Aix-la-Chapelle.

L'histoire ne fait pas mention de Compendium (Compiègne) avant Clovis, roi de 481 à 511. Les Mérovingiens ont un palais à Choisy et un autre à Verberie. Ils construisent à mi-chemin une villa à Compendium qui devient l'un de leurs séjours favoris[18].

Selon Dom Grenier, historiographe de Picardie, le palais occupé par Clovis et ses descendants à Compendium (Compiègne) est d'origines gallo-romaines. Il est situé dans l'étendue de la seigneurie, attribuée plus tard à l'abbaye de Saint-Corneille, et nommé dans les titres anciens la couture de Charlemagne (cultura Caroli)[19]. Mais il s'agit selon d'autres auteurs plutôt de la résidence d'un grand domaine qui après la bataille de Soissons intègre le patrimoine royal[20].

A l'est et au nord du palais carolingien s'étend la couture Charlemagne, vaste domaine foncier, future propriété du monastère Saint-Corneille. Les limites connues de ce territoire sont celles du XIIIe siècle et n'ont sans doute pas changé depuis l'époque carolingienne[21].

Par la suite, plusieurs chartes des Ve et VIe siècles évoquent un compendium palatium qui implique un caractère de palais plus que de simple villa. D'ailleurs c'est à Compendium (Compiègne) que le Roi Clotaire décède en 561. Chilpéric I y séjourne en 584 et 588. Clotaire Il y signe, l'an 611, la paix avec le roi d'Austrasie. C'est dans cette ville qu'est décidée, en assemblée générale, l'érection de la célèbre église de Saint-Denis en France. Dagobert délivre dans Compiègne, en 630 et 643, divers diplômes en faveur de ce monastère)[22].

D'après la tradition, Saint-Germain est fondée, par Childebert Ierr, au VIe siècle. L'église est détruite lors d'un siège en 1414 (en 1499 elle n'est pas encore reconstruite)[23].

Ce palatium fréquenté par les Carolingiens se situe à côté de la future collégiale Saint-Corneille sur le sommet de l’éperon[24]. D’après les Annales de saint Bertin, une collégiale succède à l’ancien oratoire de Compendium palatium.

Pépin le Bref réunit plusieurs fois les grands du royaume à Compiègne. En 757 pour un concile il convoque cent vingt évêques et abbés. Il y reçoit la même année les ambassadeurs de Constantin V, empereur d'Orient, qui lui offrent entre autres présents un orgue, le premier apporté en France[25][26].

Charlemagne séjourne plusieurs hivers dans cette ville. Il y assemble, en 779, un parlement en présence duquel Hildehrand, duc de Spolète, lui fait foi et hommage[27][28].

À partir du règne de Louis le Pieux (814 - 840), Compiègne redevient le palais le plus fréquenté des vallées de l'Oise et de l'Aisne[29]. L'ordre monastique des chanoines réguliers, dont la discipline s'est relâchée au milieu des guerres et des révolutions, appelle en 816 l'attention de Louis le Pieux (778 - 840). Au mois de septembre de cette année, ce monarque invite les évêques réunis à Aix-la-Chapelle à rédiger une règle pour les chanoines[30].

Louis le débonnaire affectionne la résidence de Compiègne, et de son temps cette ville est comme la capitale de l'empire. Elle est le théâtre des principaux événements de ce règne si faible. C'est ici qu'il associa au gouvernement, Lothaire son fils aîné, et que celui-ci le fait déposer le dix-sept octobre 833 dans un parlement extraordinaire[31].

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La fondation (vers 860)[]

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Spicilegium sive collectio veterum aliquot scriptorum.

Charles le Chauve passe presque toute sa vie à Compiègne. Sa présence presque continuelle contribue à l'agrandissement de la ville qu'il fait entourer de murailles.

L'acte de la fondation de cette chapelle royale est inséré dans le dixième volume du spécilège de Dom Luc d'Achery, page 157.

Le prince, dans cet acte, déclare... :

... qu'en établissant ce nouveau monastère à Compiègne dans son palais, il veut imiter son aïeul Charlemagne qui a construit à Aix-la-Chapelle une église à laquelle il a fait don de beaucoup de reliques, et où il a placé un grand nombre de clercs[32].

Charles le Chauve met en effet à Saint-Corneille cent ecclésiastiques auxquels il donne des biens considérables, et il l'enrichit de précieuses reliques parmi lesquelles se trouve le saint Suaire[33]. Charles-le-Chauve donne d'abord aux moines de Saint-Corneille de Compiègne le palais de Bois-d'Ajeux, dont ils font une maison de plaisance[34].

Saint Antonin, archevêque de Florence, mort en 1459, Robert Guaguin qui écrit vers l'an 1494, Nicole Gilles, secrétaire du roi Louis XII, le savant Chifflet, auteur d'une Histoire des linges funéraires de Notre Seigneur, Antoine Dominicy, consulteur du saint Office, du Saussay, évêque de Toul, et un grand nombre d'autres écrivains célèbres donnent également comme indubitable que le saint suaire de Saint-Corneille est placé dans cette abbaye par le roi Charles le Chauve[35].

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L'église royale de Carlopolis[]

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Charles le Chauve et des moines de Tours.

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Compiègne est très bien située[36].

Charles le Chauve convertit en basilique royale la chapelle du palais. On connait de ce prince, depuis 844 jusqu'à 877, un grand nombre de chartes ou diplômes délivrés en faveur d’établissements ecclésiastiques, notamment des abbayes de Saint-Denis, de Centule, de Saint-Colombe, de Corbie, de Saint-Bertin...[37].

Nous avons des textes, notamment les Annales brèves de Laon, sur cette chapelle. En 865, elles relèvent que le roi Charles le Chauve, par l’intermédiaire du prêtre Hédénulfe, plus tard évêque de Laon, rassemble des clercs pour le service divin, sous la règle canoniale, dans le coenobium royal qu’il vient de fonder. L’auteur de cette notice est Mannon, maître de l’École palatine, puis de l’École épiscopale de Laon, qui précise ainsi qu'elle est donc née avant 865[38].

En tous les cas quarante jours après le diplôme de fondation le Capitulaire de Quierzy nous dit que l'église capitulaire est construite, ce qui confirme que les travaux ont commencé bien avant 876[39]. Ce chapitre de chanoines est formé par des clercs desservant avant 877 la chapelle palatine[40].

A partir de 866, le roi Charles le Chauve célèbre habituellement Noël en la basilique royale de Compiègne, et Pâques dans celle de Saint-Denis. Cette relative sédentarisation suppose le récent achèvement de la basilique. Et d’autre part, la Bulle d’or de 877 confirme diverses donations antérieures à un collège canonial préexistant[41].

Sacré empereur à Rome, à la Noël 875, Charles le Chauve, résigné pour Aix, fait de Carlopolis (Compiègne), le substitut d’Aix-la-Chapelle. Dans la chronique d'Elinand, moine de Froidmond qui écrit vers la fin du XIIe siècle, on lit ce qui suit :

Charles-le-Chauve fit construire à Compiègne le monastère de Saint-Corneille, il avait eu la pensée de faire de cette ville une nouvelle Constantinople, et il l'appela Carlopole, nom qu'il forma du sien[42].

Charles le Chauve donne un statut, en 876, à la Chapelle Sainte-Marie, qui devient la collégiale Sainte-Marie, puis Notre-Dame de Karlopole, SS. Cornelius et Cyprianus Compendiens, ou Compendiense Monasterium[43]. Aux termes de la fameuse Bulle d’or du 5 mai 877 le legimus, tracé au cinabre, imite les usages de la chancellerie impériale byzantine.

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La solennelle consécration (5 mai 877)[]

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Le pape Jean VIII est certainement absent de la cérémonie, mais il envoie deux légats.

La future abbaye se trouve entre la future place de l’hôtel de ville, la rue des Bonnetiers et celle des Clochettes, la place du Change et la future rue de l’Étoile.

Le plan de l’église fondée par Charles le Chauve est-il octogonal, comme le décrit Jean Scot Erigène, à l’image de la Chapelle palatine d’Aix-la-Chapelle ?

La solennelle consécration de la basilique palatine a lieu le 5 mai 877[44]. L'inauguration du monastère royal de Compiègne en 877, fait que soixante-douze évêques et archevêques se réunissent à Compiègne et que le pape Jean VIII - ou deux de ses légats - avec l'empereur, préside cette assemblée[45]. Tous les Grands du Royaume sont présents à ce qui ressemble à une Assemblée générale des états[46].

Charles, ce 5 mai 877, jour de la consécration de la collégiale Sainte-Marie, future abbaye Saint-Corneille, se fait raser le crâne en signe de soumission à l’Église catholique romaine, et ce, malgré la coutume franque exigeant qu’un roi ait les cheveux longs. Il est pour cette raison surnommé le chauve.

Saint-Corneille est gouvernée par des prieurs et des doyens, jusqu'en 1147.

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Les dotations par Charles le Chauve[]

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Charles le Chauve fonde l'église royale de Carlopolis(Compiègne)[47].

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Cultura Caroli (couture Charlemagne), nom donné au XIIIe siècle à une vaste terre donnée par Charles le Chauve.

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Le palais de Charles le Chauve[48].

Si quelques clercs et notaires continuent d’accompagner l'empereur, Charles le Chauve, dans ses déplacements, désormais, les services de la monarchie sont fixés à Compiègne. La ville devient une véritable capitale : clercs de l'église, notaires de la chancellerie, maîtres de l’école, échevins du tribunal palatin, cumulant souvent plusieurs fonctions; sans oublier une école où les fils de famille se préparent aux grandes charges de l’Eglise et de l’Etat[49].

Le palais de Verberie n'est pas très éloigné de celui de Compiègne. Le territoire de Compiègne est idéalement situé au centre approximatif des états encore fidèles à leur souverain. Il réunit de fait les commodités de voies de communication fréquentées : l'Oise pourvu à cet endroit d'un gué sinon d'un pont, le confluent de l'Aisne et d'anciennes voies romaines vers les principales villes antiques voisines de Noyon, Soissons, Senlis ou Beauvais, et la présence d'une vaste et giboyeuse forêt[50].

Charles le Chauve établit l'église capitulaire à l'emplacement de l'ancien palais mérovingien. Le plan de l’église fondée par Charles le Chauve est-il octogonal, comme le décrit J. Scot Erigène, donc à l’image de la chapelle palatine d’Aix ?[51].

Lors de la fondation de la collégiale Sainte-Marie, en 877, Charles le Chauve donne à la communauté la totalité du marché annuel de Venette[52], mais surtout il dote le nouveau monastère de presque tout le domaine royal, dont une partie du domaine royal, appelé cultura Caroli (couture de Charlemagne)[53].

L'empereur met 100 chanoines dans cette abbaye[54]. Il lui don aussi d'un tiers de bibliothèque de Charlemagne et plusieurs pierreries[55].

Le Pape Jean VIII exempte l'église capitulaire de la juridiction de l’Évêque diocésain.

Charles le Chauve se fait construire un nouveau palais situé vers l'Oise, près de l'église Saint-Germain, mais c'est l'église Notre-Dame qui sert de chapelle impériale. Il s'inspire fortement du modèle de palais de son grand-père Charlemagne, à Aix-la-Chapelle[56].

Le regroupement des différents bâtiments est nécessaire à l'exercice du pouvoir et à la vie d'une cour, dont l’aula pour la réception, des bâtiments d'habitation, et une chapelle pour que l'empereur et sa cour assistent à l'office divin et qu'il puisse légitimer son pouvoir spirituel et abriter son futur tombeau. Charles le Chauve fait fortifier le tout afin de protéger le cours de la rivière et la ville, contre les attaques des normands qui désolent désormais le pays[57].

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Les reliques[]

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Arrivée des reliques du saint Signe, de saint Corneille et de saint Cyprien (875).

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Relique du voile de la Vierge, donnée à l'église capitulaire Sainte-Marie de Compiègne par Charles le Chauve en 876.

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Saint Corneille.

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Saint Cyprien.

Saint-Corneille attire les pèlerins par ses reliques, en particulier le Saint-Suaire et le voile de la Vierge, qui viennent de différentes dotations.

Concernant les reliques prestigieuses, distraites du trésor d'Aix, le Saint Signe (Saint-Suaire du Christ), et le Voile de la Vierge, Charles le Chauve les ramène d'Aix en mars 870 ou en août de la même année, et pas en 875/877[58]. Sans oublier une branche d'épines de la couronne du Christ, la pointe d'un des clous, et une partie de l'éponge employée lors de sa passion[59]. Ces reliques sont donc transportées à Compiègne pour en doter la collégiale qu’il fait édifier et qui sera dénommé Saint-Corneille[60].

Le Martyrologe d'Adon, nous dit effectivement que Charles le Chauve fait venir aussi de la chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle toutes les reliques et les autres présents que Charlemagne, son aïeul, y a mis, et entre autres le Saint-Suaire de notre Seigneur[61][62].

Chaque relique est transportée sous trois dais, le deuxième étant celle du Saint-Suaire[63]. Ce dernier disparaîtra durant les troubles révolutionnaires[64].

Une autre version de la disparition de cette relique existe :

Le Saint-Suaire de Compiègne est conservé dans l'église Saint-Corneille de Compiègne jusqu'en 1840, date à laquelle la maladresse d’une servante qui voulut lui rendre sa première blancheur le fait tomber en bouillie dans une cuve d’eau chaude[65].

Procès-verbal de l'an 1628 est fait sur la présence du Linceul à l'abbaye Saint Corneille de Compiègne et sa description, nous dit 44L'Histoire du Saint Suaire de Compiègne, par Dom Jacques Langellé, Religieux Bénédictin de la Congrégation de Saint-Maur[66].

Parmi les autres reliques, se trouvent trois voiles de la Sainte Vierge, ou peut-être un seul voile, dont il est fait trois parties à peu près égales, l’une reste à Aix. Les deux autres sont données à la cathédrale de Chartres et à l’abbaye de Compiègne, où elles vont être l’objet de la vénération des habitants. Jusqu’à la Révolution, le Voile de la Vierge est vénéré dans le coffret du piédestal d’une statue d’argent représentant la Sainte Vierge tenant l’Enfant Jésus sur le bras gauche et un sceptre fleur de lysé à la main droite. Lors du pillage de Saint-Corneille, en 1792, tous les reliquaires sont violés et confisqués. Les reliques recueillies par de pieuses personnes sont portées au curé de l'église Saint-Jacques qui les met en lieu sûr[67].

Voltaire, dans son Dictionnaire Philosophique, pense que l'abbaye Saint-Corneille possède un saint Prépuce :

Les chrétiens ont, depuis longtemps, la circoncision en horreur; cependant les catholiques se vantent de posséder le prépuce de notre Sauveur; il est à Rome dans l’église de Saint Jean de Latran, la première qu’on ait bâtie dans cette capitale; il est aussi à Saint-Jacques deCompostelle en Espagne; dans Anvers; dans l’abbaye Saint-Corneille à Compiègne; à Notre-Dame-de-la-Colombe, dans le diocèse de Chartres; dans la cathédrale du Puy-en-Velai ; et dans plusieurs autres lieux[68].

Mais Voltaire se trompe, car la relique qui est conservée au monastère Saint-Corneille, de son temps, n'est que le couteau qui a parait-il servi lors de la circoncision de Jésus[69].

Dans cette collégiale il y a trois ensembles de reliques. Les corps des martyrs saints Cyprien et Corneille s'y ajoutent[70]. Le culte de ce saint est également répandu dans le Maine (Saint-Corneille), en Normandie (Saint- Cornier), en Bretagne et en Rhénanie[71].

De Rome, les reliques de saint Corneille sont apportées en 877 par Charles le Chauve à la basilique Saint-Corneille de Compiègne[72]. La rencontre entre le cortège d'une part et d'autre part le clergé accompagné des notables de Compiègne a lieu dans la forêt de Compiègne, au lieu-dit La Croix du Saint-Signe.

Le Martyrologe d'Adon, donne une version différente : Charles le Chauve fait apporter les restes de saint Cyprien, qui sont en dépôt dans l'église de Lyon, pas à Rome, et le corps de saint Corneille, .[73][74].

Charles III le Simple, en 916 fait transporter à Attigny des reliques de sainte Walburge et y fonde une chapelle desservie par douze chanoines. Son intention est que cette chapelle soit soumise à la basilique Saint-Corneille de Compiègne.

Dans une charte de Philippe Ier de France (1052-1108), nous apprenons que ce prince fait mettre le Saint-Suaire et les autres reliques de Jésus-Christ, que Charles le Chauve a données à l'église de Saint-Corneille, dans une châsse d'or enrichie de pierres précieuses données par la reine Mathilde d'Angleterre ; au lieu qu'auparavant elles sont gardées dans un vase d'ivoire[75].

Du fait des reliques de Corneille l'église capitulaire ne tarde d'ailleurs guère à prendre son nom. Elle est déjà desservie par les cent clercs, sous le premier abbatiat d'Hincmar, archevêque de Reims[76].

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Les premiers abbés (877 - 1147)[]

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L'archevêque Hincmar.

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Sacre de Louis II le Bègue (877).

Charles le Chauve estime que ces grâces purement temporelles ne suffisent pas pour décorer cette église naissante. Outre le transfert de précieuses reliques, il demande au pape Jean VIII d’accorder des privilèges qui vont devenir célèbres à l'Église de Compiègne[77].

Le premier abbé de Saint-Corneille est Hincmar de Reims (806 - 882), futur archevêque de Reims[78]. La dernière partie des Annales de saint Bertin est rédigée par Hincmar.

L’abbé Merlette relève les noms de quelques personnages dont il retrouve la trace dans les actes. Le premier dignitaire est prepositus (prévôt) :

¤ Jean de Cambrai est Attaché à la cour impériale de Lothaire. Il est le chantre de sa chapelle et Hincmar de Reims obtient qu'il soit nommé évêque de Cambrai et d'Arras. Il s'acquitte avec zèle de son ministère et nous le voyons présent aux nombreux conciles locaux qui travaillent au bien de l'Eglise : à Soissons en 866, à Troyes en 867, à Verberie en 869, à Douzy en 871, à Châlon sur Saône en 875. On relève dans son épitaphe le thème de Pogdoade, que développe le poème de Jean Scot. Cela peut amener à penser que les deux personnages n’en font qu’un, mais cela reste problématique.

¤ c’est d’abord Hédénulphe, qui devient évêque de Laon (876 - 882) ;

¤ puis, Canelon, qui donne paraît-il son nom au Mont-Ganelon ;

¤ puis, Rothard, qui devient évêque de Meaux (936 - 947).

¤ On connaît aussi le chantre de Chartres, Fulbert.


Les successeurs de Charles le Chauve, les Carolingiens de Francie occidentale vont continuer à considérer leurs palais de Compiègne et de Verberie et cette église capitulaire comme les successeurs du palais d'Aix-la-Chapelle et sa chapelle palatine. Ils protègent cette basilique[79].

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Du temps des Carolingiens (877 - 987)[]

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Du temps de Louis II le Bègue (877 - 879)[]

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Louis II est couronné roi d'Aquitaine à Compiègne, par Hincmar, abbé de Saint Corneille et archevêque de Reims.

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L'église de la Basse-Œuvre de Beauvais date de la même époque que la première chapelle de Saint-Corneille.

Louis II le Bègue, fils de Charles le Chauve, dirigé par l’archevêque de Reims, Hincmar (806 - 882), abbé de Saint-Corneille, convoque les grands vassaux à Compiègne. On consent au couronnement de Louis. Il est sacré en 877 par Hincmar, qui veut que cette cérémonie se passe dans l’église royale de Saint-Corneille, dont Hincmar est l’abbé[80][81].

Comme son père, Louis II le Bègue aime séjourner au Palais de Compiègne. Il achève le château dont son père a commencé la construction[82]. Il veut y vivre et y mourir. Les deux ailes du palais sont symétriques, l’une est réservée à l’administration civile, l’autre au traitement des affaires religieuses, aux relations avec les évêchés et les abbayes. Nous retrouvons là une rigoureuse distinction des ordres comme celle qui régnait dans l’aula regia d’Aix-la-Chapelle au temps du père et du grand-père de Charles. Côté religieux, doit figurer une chapelle palatine qui sera l’exacte réplique de celle d’Aix-la-Chapelle avec la même grande loggia permettant à l’Empereur de se faire voir et acclamer par ses sujets mais il s’agit d’une assistance choisie, admise dans un atrium entouré d’une galerie à deux étages[83].

Louis II le Bègue fait placer, au haut du chœur de Saint-Corneille, la statue de [http://www.histoire-compiegne.com/shc-charles-chauve.asp Charles le Chauve[84].

Etant mort dans cette ville le dix-neuf avril 879, on l'inhume dans l'église de la future abbaye Saint-Corneille[85][86]..

Les statues de Charles le Chauve, de Charles le Simple, de la reine Frédérine, sa femme, de l’empereur Louis II le Bègue, de son arrière-petit-fils Louis V, et de quelques autres rois, décorent l’église de Saint-Corneille. Ces statues sont de bois doré. En 1793, après les avoir affublées d’une hotte, on en fait un feu de joie sur la place du Marché[87].


Pour mieux connaître l'abbaye à ses débuts il faut lire : Cartulaire de l'abbaye de Saint-Corneille de Compiègne. 1877 - 1216 / publié par le chanoine Morel.

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Du temps d'Eudes (888 - 898)[]

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Eudes est couronné roi de France en 888 à Saint-Corneille de Compiègne[88].

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Vue de l'arrière du cloître de Saint-Corneille.

L'église capitulaire prend, du temps des successeurs de Charles le Chauve et Louis II le Bègue, une grande importance, et acquiert d'immenses richesses. La ville se bâtit à l’ombre de cette basilique, qui est gouvernée par des prieurs et des doyens[89].

L'incapacité à rétablir l'ordre dans le royaume déconsidère le Roi Charles le gros et amène une partie des grands, au sein desquels les Robertiens tiennent une place éminente, à choisir Eudes, lequel a soutenu le siège de Paris par les Vikings au cours de l'hiver 885/886, pour le remplacer[90]. Le 29 février 888, tandis que l'héritier légitime du trône, le futur Charles III le Simple, est écarté en raison de sa jeunesse, le Comte Eudes est élu, en 888, par une assemblée de seigneurs et d'évêques roi de la France occidentale et sacré en l'abbaye Saint-Corneille de Compiègne, par son parent l'archevêque de Sens, Gautier[91][92].

Gautier s'empresse de faire cesser l'anarchie et contester officiellement le pouvoir acquis par Gui de Spolète[93].

Les chanoines ont le droit de battre monnaie. Charles le Simple, roi de 898 à 922, confirme la donation que Frédérune, sa femme, avait faite à l'église de Compiègne de la moitié de la monnaie dans la ville de Cainsei, ou plutôt dans celle de Ponthion, ancien palais de nos rois[94]. Une tour de la Monnaie est visible sur des gravures de l’abbaye et citée dans de nombreux textes à l’angle du jardin potager de la collégiale Saint-Corneille, après l’alignement des maisons des chanoines[95]. Par ce droit à la moitié de la monnaie, il faut certainement entendre le partage des bénéfices que procure l'émission du numéraire, ou bien le droit de frapper un nombre de deniers et d'oboles égal à celui que le château met en circulation. Il n’existe pas de monnaie avec le nom de Saint-Corneille ou de quelque abbé.

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Du temps de Charles le Simple (893 - 922)[]

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Saint-Corneille.

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Denier en argent de Charles le Simple avec inscrit : [CO]PENDIV PA[LA] autour d'une croix. Les chanoines de Saint-Corneille ont le droit de battre monnaie.

Aho1

Sac d'une abbaye par les Normands.

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Bords de l'Oise à Venettes.

L’église collégiale est toutefois détruite en partie par les Vikings, en 882, et incendiée en 912 et en 916[96]. Elle est relevée par Charles le Simple[97] (diplômes de 898 et 917).

Charles III le Simple ceint Saint-Corneille d’un mur et d’un fossé. Compiègne est très certainement pourvue d’un castellum dès 917.

On ne connaît pas précisément les bâtiments qui accompagnent cette église. D’après les dégâts occasionnés par les invasions normandes, on sait qu’il y a au moins un cloître[98].

Plusieurs éléments appartenant à la collégiale et au cloître comme la tour Saint-Michel, la tour César et la salle d’audience pourraient ne dater que du Moyen Âge classique[99].

Lors des fouilles de la Place du Marché, des fragments de marbre, dont quelques uns en porphyre rouge et vert, sont trouvés à proximité de l’abbaye Saint-Corneille. D’autres sont signalés, en 1972, par J. Philippot, lors d’observations faites pour la remise en état du Cloître Saint-Corneille, travaux effectués sans doute entre 1939 et 1945. Ils peuvent provenir d’édifices richement décorés, peut-être le cloître et la Cour-le-Roi, détruits lors des incursions normandes. Les couches archéologiques détruites par le creusement des tombes contiennent de la céramique carolingienne. En outre, sous des maçonneries attribuées au XIVe siècle, on a découvert un mur en petit appareil recouvert d’un mortier imitant ceux de la période gallo-romaine. C’est peut-être ce mur que C. Heitz attribue aux fondations de l’église[100].

D’autres sondages faits dans la cave sous la bibliothèque municipale, ce qui correspond à la galerie sud du cloître où se trouvent à cette époque la cuisine, une salle à manger, une autre salle et un bûcher[101].

Restaurée par Charles le Simple en 917, après deux incendies allumés par les Normands, dont celui de 912[102] la chapelle se voit alors adjoindre, selon Vieillard-Troïekouroff, une basilique une nef basilicale à l’octogone avec des cryptes et un atrium[103].

À partir de cette réédification, l’église Notre-Dame prend progressivement la titulature de Saint-Corneille et Saint-Cyprien, puis Saint-Corneille[104]. Elle reçoit de nombreuses donations, à Compiègne et dans les régions environnantes.

À cette époque, les chanoines possèdent des maisons et des brasseries. Sans doute à la fin du Xe siècle, ou au XIe siècle, est construite une autre collégiale, dédiée à saint Maurice[105].

Les religieux de Saint-Corneille contrôlent la rivière dans tout son trajet urbain et au-delà : ils sont propriétaires du cours de l'Oise du confluent, en amont, jusqu'au pont de Venette. Enfin ce pont de Venette mène, sur la rive droite de l'Oise, à la prairie de Venette, (relevant du diocèse de Beauvais) où se tient une foire annuelle, d'origine ancienne. Au Moyen Âge, les droits de la foire revenaient aux religieux de Saint-Corneille[106].

Par un diplôme du 5 novembre 918, Charles le Simple, après avoir richement doté l’église de Saint-Clément, y établit une communauté de chanoines, chargés d’y faire l’office nuit et jour, et de prier pour les personnes royales, principalement pour la défunte reine. Il place cette église de son palais sous la juridiction de Saint-Corneille, comme celle de Saint-Maurice et Saint-Vaubourg d'Attigny, en Champagne[107]. Mais avec cette communauté de chanoines Charles-le-Simple crée un chapitre rival du chapitre de Saint-Corneille, et les querelles religieuses qui vont suivre prouvent l’imprudence de cette nouvelle fondation[108].

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Saint-Clément et Saint-Maurice[]

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Les églises de Compiègne antérieures au XIIIe siècle sont liées à Saint-Corneille, dans leur implantation, par des rapports géométriques inattendus.

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Saint-Germain de nos jours.

Outre la paroisse du Crucifix, les collégiales Saint-Clément et Saint-Maurice dépendent de l’abbaye Saint-Corneille.

La prédominance des chanoines de Saint-Corneille sur la ville est presque totale. Quand en 915-918 la collégiale de Saint-Clément est fondée son le doyen est élu par les chanoines de Saint-Corneille[109].

Saint-Germain est d’abord un oratoire mérovingien, puis la paroisse unique de Compiègne. Elle est donnée par Charles le Simple aux chanoines de Saint-Corneille en 917[110]. L'autel de Saint-Germain est donné à Saint- Corneille[111].

En 909, Frédérune fonde, à Compiègne, une collégiale placée sous l'invocation de Saint-Clément. Elle a sans doute ses droits seigneuriaux et par suite son tribunal[112].

En 1198, un accord est signé entre l'église de Saint-Corneille et celle de Saint-Clément de Compiègne[113].

Le chapitre de Saint-Clément est soumis à celui de Saint-Corneille par décisions royales, même si cela est parfois contesté par les évêques de Soissons.

Les églises de Compiègne antérieures au XIIIe siècle sont liées à Saint-Corneille, dans leur implantation, par des rapports géométriques inattendus[114].

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Les derniers Carolingiens (922 - 987)[]

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Sacre de Louis V à Compiègne (979).

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Louis V meurt à la chasse en forêt de Compiègne. Il est inhumé en l'église royale Saint-Corneille de Compiègne, en 987[115].

L'abbaye est dite basilique en 932[116].

En 978, le roi Otton II du Saint-Empire détruit et pille le palais et l’église collégiale de Compiègne en représailles de l'attaque de son palais à Aix-la-Chapelle[117], de nouvelles restaurations s'ensuivent[118].

La destruction du palais et de l'église royale par les Normands au début du Xe siècle, puis surtout par Otton II, en représailles de la dévastation d'Aix-la-Chapelle par Lothaire, confirment le statut de capitale de Compiègne. Ces destructions sont suivies de reconstructions[119]..

Philippe Gavet dans Si l'art m'était conté écrit :

Après le saccage du palais par les Normands, les 4 à 5.000 personnes qui vivent du cadre impérial et des fonctions annexes, désertent le site et le millier d'artisans et de commerçants liés au transit économique transforme l'imposante ruine en réduit défensif avec une levée de terre périphérique. La future abbaye Saint-Corneille fixe définitivement cette amorce d'agglomération. Vers 890/1.000, la communauté prend de l'importance et la chapelle palatine (A) ne convient plus à l'accueil des fidèles. Les moines décident de construire une grande nef (B) à la place de l'atrium (C). L'ouvrage basé sur des piles rectangulaires (D) sans structuration interne (E) est caractéristique de cette époque (Saint-Rémi de Reims). Côté chevet, l'ouvrage s'appuie sur les deux tours (F,G) et comporte également un transept occidental (H), enfin, le flanc sud de l'église est flanqué d'un cloître dont la situation ne changera plus[120].

Le dimanche de Pentecôte, 8 juin 979, Lothaire associe son fils, Louis V, au trône, et le fait couronner à l’église collégiale Saint-Corneille de Compiègne par Adalbéron, archevêque de Reims[121]. Louis V de France est inhumé en l'église royale Saint-Corneille de Compiègne, en 987[122].

Les rois sont par la suite couronnés presque toujours dans des cathédrales. Compiègne n’est plus le centre de la Francie Occidentale, qui est désormais situé plus au sud. Néanmoins les premiers Capétiens vont faire de multiples dons et des concessions à l’église royale.

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Saint Corneille au Xe et XIe siècles[123].

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LES CAPÉTIENS AMÈNENT SON DÉCLIN (987 - 1147)[]

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Du temps de Hugues Capet (987 - 996)[]

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Hugues Capet qui est élu roi de France à Senlis par l'assemblée de Compiègne qui s'y transporte.

Hugues Capet avant son avènement disperse une assemblée tenue à Compiègne à l'instigation du duc de Lorraine, pour s'opposer à son élévation[124]. C’est dans l’église collégiale de cette ville que des assemblées reconnaissent comme roi Hugues Capet. Puis,Hugues Capet qui est élu roi de France à Senlis par l'assemblée de Compiègne qui s'y transporte[125].

En 987, il date de Compiègne deux chartes, l'une en faveur de l'abbaye de Saint-Vincent de Laon, l'autre portant confirmation des biens du monastère de Corbie[126].

Le changement de dynastie se joue entre trois villes, où l’église est très présente et puissante : Compiègne, Senlis et Noyon. Mais si Hugues porte la cappa, il n’est pas pour autant abbé laïc de l'abbaye de Compiègne et désormais le centre de gravité de la Francie occidentale se situe entre Paris, Orléans et Reims. Cette dernière, rivale de Compiègne va triompher.

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Du temps de Robert II (996 - 1031)[]

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Robert II

Effigies sur les tombes de Robert II et Constance d'Arles.

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Sacramentarium ad usum Sancti Cornelii Compendiensis (1000-1050).

Certes, Constance d’Arles (986 - 1032), reine de France par son mariage avec Robert II, dit le pieux, donne à la basilique royale un très important domaine à Verberie pour le repos de l’un de ses fils, Hugues II (1007 - 1025), qui est sacré roi en 1017. Mais c'est un roi qui n'a pas régné qui est inhumé dans la future abbaye Saint-Corneille de Compiègne, huit ans plus tard[127]. Comme Saint-Denis est la nécropole des rois capétiens cela ne peut s'expliquer que par le fait que c'est au château de Compiègne que le roi est mort[128]. Il est dit en son temps fleur de chevalerie, la beauté et ornement de jeunesse[129].

Le roi Robert II séjourne souvent à Saint-Corneille. Il y donne l'exemple d'une grande humilité, se revêtant d'un cilice pour distribuer lui-même des vivres aux pauvres, et leur laver les pieds[130]. Le Roi Robert donne beaucoup de biens à cette église. A l'époque Compiègne, et une grande partie des biens, sont situés dans le minuscule domaine royal et dépendent d’un prévôt. Le Roi Robert détache le Prœdium et ses annexes pour l'offrir à l'abbaye de Saint-Corneille; à quoi la reine Constance ajoute quatre moulins, cinquante-trois hommes, et des cens qualifiés exactions légitimes. Le Prœdium prend alors le nom de Tour de Saint-Corneille[131].

En 1048, le roi Henri Ier de France, las des nombreuses plaintes contre les pillages des prévôts concède aux clercs de Sainte-Marie la prévôté royale de la ville de Compiègne[132]. Henri Ier est l'un des bienfaiteurs de l'église Saint-Corneille[133]. Il l'appelle la bien aimée des rois de France[134].

L'église capitulaire jouit toujours de droits très honorables conférés aux Abbés de saint-Corneille, comme de porter la crosse, la mitre & l'anneau, d'officier pontificalement, de conférer la tonsure & les ordres mineurs. Charles le Simple la fait rebâtir, et soumet à sa juridiction l'église collégiale de Saint-Clément, que la Reine Frédérune, son épouse, avoit fondée pour y enterrer les pauvres & les pèlerins.


Parchemin : Sacramentarium ad usum Sancti Cornelii Compendiensis (1000 - 1050)


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Du temps de Philippe Ier (1060 - 1108)[]

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Philippe Ier (1060 - 1108) et Saint-Corneille[]

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Sceau de Renauld Ier du Bellay, archevêque métropolitain de Reims (1083 - 1096) qui demande à dix évêques et dix-neuf abbés d’être présents pour rappeler à l'ordre l'évêque de Soissons qui se plaint de Saint-Corneille[135].

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Le roi Philippe Ier de France (1052 - 1108).

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Vestiges de l'abbaye de Saint-Corneille.

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Portrait de Mathilde dans l'Histoire d'Angleterre des moines de Saint-Albans.

Le roi Philippe Ier de France (1052 - 1108) convoque, en 1085, un concile pour examiner les plaintes de l'évêque de Soissons contre les immunités de cette abbaye. Mais, Renauld Ier du Bellay, archevêque métropolitain de Reims (1083 - 1096)[136] demande à dix évêques et dix-neuf abbés d’être présents pour rappeler à l'ordre l'évêque de Soissons[137]. Non seulement, le roi et le métropolitain de Reims leur confirment par une charte tous leurs privilèges, mais ils leur accordent en plus le pouvoir d’empêcher toute construction de tour ou de forteresse dans leur terroir de Compiègne en 1092[138]. Toujours en 1092, ils placent sous l’autorité de Saint-Corneille, les églises de Saint-Germain et de Saint-Clément.

En 1086, Philippe Ier assiste avec tous les évêques du royaume à la translation du Saint-Suaire dans la magnifique châsse d’or, présent de Mathilde, reine d’Angleterre[139]. Elle fait hommage à cette église.

Ce prince donne à cette occasion une charte dans laquelle il s'exprime de la sorte :

Il nous a plù de mettre dans une châsse d'or ornée de pierres précieuses les reliques que l'empereur Charles avait mises à Compiègne, et qui se conservaient dans un vase d'ivoire.... Nous avons vu ces reliques sacrées, ce linge dans lequel le corps de Notre-Seigneur a reposé, et que nous nommons suaire selon le saint évangéliste, lequel suaire a été tiré du vase d'ivoire où il était contenu, et renfermé dans ladite châsse d'or[140].

Indépendamment de cette châsse d’or, le trésor de Saint-Corneille renferme un grand nombre d'objets précieux : la croix d’or de Charlemagne, cinquante-deux reliquaires de toutes formes, des statues, des bras d’or ou de’argent, des boîtes, des vases, des vaisseaux garnis de pierreries, des plats d’argent, des cristaux, des médailles, des couronnes, une main de justice qui est portée, dans les grandes solennités, par deux appariteurs vêtus d’une casaque à l’antique de velours bleu aux armes de l’abbaye; un cor très-ancien, dont on prétend que saint Corneille se servait pour convoquer les fidèles, avant l’invention des cloches; une statue de la Vierge, et divers manuscrits, parmi lesquels on remarque un vieux missel des abbés de Saint-Corneille[141].

Philippe veut, comme Mathilde, témoigner sa vénération pour le linge sacré par une faveur signalée. Il accorde à la communauté et au trésorier de Saint-Corneille ce que l'on appelle les trois jours prévost, c'est-à-dire le droit général de toute police, justice haute, moyenne et basse, dans la ville de Compiègne, pendant les trois jours de la solennité du saint suaire, de sorte qu'il n'y a point, ces jours-là, d'autre juge que le prévôt de l'abbaye[142].

Adèle d'Angleterre, fille de Mathilde et femme du comte de Blois, donne à Saint-Corneille la seigneurie de Goussencourt, en considération de la relique pour laquelle sa mère a une dévotion particulière[143].

Saint-Corneille connaît un nouvel âge d’or lorsque Philippe Ier instaure la foire de la mi-carême en relation avec la translation de la précieuse relique du Saint-Suaire, apportée à Compiègne par Charles le Chauve et dont le culte se développe dans le contexte des Croisades. Une reconstruction de l’église, accompagnée de la disparition de la Chapelle de Charles le Chauve, est peut être entreprise dès cette époque, même si l’édifice détruit au début du XIxe siècle remontait, pour l’essentiel et indépendamment des transformations ultérieures, au XIIe siècle[144].

De plus en plus souvent les chanoines doivent lutter aussi contre les prétentions des grands seigneurs des environs. Philippe Ier de France, par exemple, doit exiger qu’on leur rende six métairies[145] et doit confirmer leurs droits de voierie à Longueil et Sacy-le-Grand. La voierie c'est la basse et moyenne juridiction d’un seigneur.

Sous le règne de ce souverain Roscelin de Compiègne (1050 - 1120) est le chanoine de cette abbaye. C’est un philosophe scolastique français, considéré comme le fondateur du nominalisme et le maître d'Abélard. Depuis longtemps les communautés monastiques cherchent à réformer les mœurs. D'ailleurs deux chartes de 1110 et 1125 défendent aux clercs de l’église capitulaire Saint-Corneille, engagés dans les ordres sacrés d’avoir des femmes.

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Diplômes pour Saint-Corneille de Compiègne (1085 - 1094)[]

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Maquette de l'abbaye de Saint Corneille avant la Révolution (doc. Musée du cloître St Corneille - C. Schryve).

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Philippe Ier paraphe un acte. Gravure extraite du Nouveau traité de diplomatique de René Prosper Tassin, XVIIIe siècle.

1085, pour Saint-Corneille de Compiègne : Goisfrido, Parisiorum episcopo, archicancellario nostro (Archives nationales, K 189, n° 117, d'après l'original ; publ. Morel, Cartulaire de l'abbaye de Saint-Corneille, p. 41, n° XVII.)[146].

En 1094, un diplôme original, pour Saint-Mellon de Pontoise, sans souscription de chancellerie, mentionne le chancelier Hubert : Hubertus cancellarius meus, parmi les témoins, lequel souscrit encore à un privilège pour Saint-Corneille de Gompiègne, de l'an 1092 : Hubertus cancellarius scripsit et subscripsit,» et à un autre de 1094[147].

Diplôme pour Saint-Corneille de Compiègne, du 7 mars 1092, publ. dans Morel, Cartulaire de l'abbaye de Saint-Corneille de Compiègne, p. 51, n° XXII[148].

Diplôme de 1092, pour Saint-Corneille de Compiègne : Ego Gaufridus archicancellarius relegi atque subscripsi, publ. par Morel, Cartulaire cité, p. 49, n° XXI. — Autre diplôme de la même année, pour la même abbaye : Gaufridus archicancellarius scripsit et subscripsit, publ. par Morel, Ibid., p. 46, n° XIX[149].

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Du temps de Louis VI le Gros (1108 - 1137)[]

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Saint-Corneille au début du XIIe siècle[]

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Louis VI

Sceau de Louis VI.

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Saint Bernard foulant le schisme d’Anaclet devant Innocent II. En 1131, Ce pape Innocent II est reçu par Louis VI à Saint-Corneille.

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L'hôtel-Dieu fondé par les moines au XIIe siècle, face au pont qui permet le franchissement de l’Oise.

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Vestiges de la partie supérieure d'une des travées du mur de l'abbaye.

Des membres de la familia royale entre dans l’état ecclésiastique dans cette abbaye sans consulter le roi. Mais, ce dernier ne fait rien pour les en empêcher. Au contraire, il déclare que la ville de Compiègne est l’objet de la prédilection des rois de France, qui y séjournent, à cause de la dignité de son éminent sanctuaire et sa grande fréquentation[150]. Louis le Gros parle de la vénérable église de Compiègne qu'il chérit de tout son cœur et prend plaisir d'honorer[151].

Compiègne est un centre religieux prestigieux même si elle n'est pas cité épiscopale. Le monastère Saint-Corneille constitue la puissance urbaine dominante comparable en cela à celui de Saint- Denis. À la fin du XIe siècle et au début du XIIe siècle, le monastère est un foyer de culture; il accueille les pèlerins venant vénérer les reliques insignes du Saint Suaire[152].

Une charte de Louis le Gros, datant de 1118, déclare homme libre quiconque est chanoine de Compiègne pendant cinq ans[153].

Dans une Bulle pontificale, en 1118, le pape Calixte II expose que suivant la suite des titres de l'église de Compiègne, elle appartient singulièrement au siège de Rome, et se trouve soumise à son autorité seule. Le pape confirme tous ces privilèges, et en conséquence, il permet au chapitre de Compiègne d'excommunier ceux qui, par une entreprise téméraire, attenteraient à ses droits, et d'absoudre que ceux qui auraient réparé leurs injustices. Cette Bulle pontificale défend également aux chanoines de reconnaître d'autre juge que le pape ou son légat, et il veut qu'ils demeurent exempts de toute soumission envers tous évêques et autres personnes : Liberi maneatis[154].

Louis VI le Gros (1081 - 1137) maintient de nouveau l’église capitulaire Saint-Corneille en possession de droit de battre monnaie, en 1120. Ce roi octroie de grands privilèges à la ville et au monastère de Compiègne. Il déclare qu'il en agit ainsi à cause de la grande vénération que mérite le sanctuaire dans lequel a été enveloppé le corps du Fils de Dieu. Oh dignitatem sanctuarii[155].

Suger rapporte que Louis VI, dit le Gros, après avoir visité son royaume, fixe sa résidence à Compiègne. La charte célèbre de commune, donnée aux habitants de Laon, est datée de ce lieu en 1128. En 1131, le Pape Innocent II, forcé de s'exiler, est reçu avec de grands honneurs par le roi et les habitants de Compiègne[156]. ; en 1131, le pape Innocent II y est reçu par Louis VI le Gros (1081 - 1137)[157].

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Les travaux[]

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Avec ses tours jumelles de part et d’autre du chœur, Saint-Corneille a la même architecture que Saint-Leu d’Esserent.

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Autre abbaye picarde Saint-Leu d’Esserent.

Construite sans doute en deux campagne principales que séparent la transformation de l’établissement en abbaye bénédictine en 1150, l’église Saint-Corneille nous est connue par des plans et gravures anciens[158].

Dans son état du XIIe siècle, elle comprend une longue nef de dix travées terminée par un chevet à trois pans. Des bas-côtés surmontés de tribunes accompagnent la nef et le chœur. Deux hautes tours percées de cinq étages de baies sont implantées à la naissance du chevet. Il n’y a pas de transept. On peut se demander si le chevet à pans coupés, inhabituel pour l’époque, et les deux tours qui l’accompagne ne font pas écho, au même emplacement, à la Chapelle de Charles le Chauve[159].

Avec ses tours jumelles de part et d’autre du chœur (chevet harmonique), Saint-Corneille appartient à une famille particulièrement bien représentée dans la région et dont Morienval et, plus tard, Saint-Leu d’Esserent restent les plus beaux exemples[160].

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Saint-Pierre des Minimes[]

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Saint-Pierre des Minimes, oratoire puis prieuré dépendant directement de Saint-Corneille au XIIe siècle.

Saint-Pierre des Minimes est l’église la plus ancienne de Compiègne. L’édifice actuel est construit au cours du XIIe siècle. A l’origine, il s’agit d’un oratoire rural, destiné aux habitants du domaine agricole concédé par Charles le Chauve par sa charte d’or du 5 mai 877, à la collégiale Sainte-Marie, qu’il vient de fonder. C'est un important domaine cultivé, la Couture Charlemagne. Un oratoire, dédié à Saint Pierre, dont la fondation remonte au Xe siècle, desservant les populations voisines. Cette fondation prend peu à peu de l’importance et devient prieuré vers 1185, quelque temps avant la fondation à Compiègne, en 1199, de nouvelles paroisses, Saint-Jacques et Saint-Antoine. Ce prieuré continue à dépendre directement de Saint-Corneille. Le prieuré Saint-Pierre est cédé en 1610 aux frères Minimes par l’abbaye Saint-Corneille[161].

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Mort de Louis VI le Gros (1137)[]

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Ruines du château de Béthisy.

Louis VI le Gros (1081 - 1137) décède au château de Béthisy-Saint-Pierre, situé dans la vallée de l'Automne, en forêt de Compiègne, entre Senlis et Compiègne, dans le comté de Valois. Celui-ci ne contient guère que ce qui formera l'arrondissement des deux châtellenies de la Ferté-Milon et de Crépy, tandis que le pays de Valois, dans le sens général, comprend la totalité des deux bailliages de Senlis et de Compiègne[162].

En août 1137, c'est au château de Béthisy que meurt le roi Louis VI le Gros, atteint d'une violente attaque de dysenterie, très certainement causée par sa corpulence. Il n'est pas enterré à Saint-Corneille.

Un missel du XIIe peut encore parler sans se tromper de la Major Ecclesia de Compiègne. Mais, les chanoines réguliers de Saint-Corneille oublient un peu trop l’enseignement du Christ. Louis VI voulant y mettre un frein et craignant de porter atteinte aux droits de ces ombrageux chanoines, leur permet d'avoir des concubines et autorise les clercs à se marier, à la condition toutefois qu'ils ne puissent posséder en même temps une femme et un bénéfice. C'est les mettre dans une fâcheuse alternative, car ils ont une si tendre affection pour les biens temporels, qu'ils ne craignent pas d'intenter à ce sujet une foule de procès. Les nombreux mémoires provenant des archives de Saint-Corneille déposés à la bibliothèque du palais de Compiègne en font foi[163].

Les causes de leur grandeur, leurs richesses, deviennent celles de leur décadence. L'abbé Suger va devoir remettre de l’ordre dans ce puissant établissement religieux. Saint-Corneille ne tarde pas à déchoir de son ancienne importance, et à devenir une abbaye où les chanoines sont être remplacés par des moines bénédictins[164].

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Saint-Corneille et le château de Compiègne dans l'album BD Hugues Capet, Dessinateur : Jérôme Mondoloni.

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SAINT-CORNEILLE DEVIENT UNE ABBAYE (1147)[]

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Dernières largesses du Roi Louis VII (1137 - 1180) et du Pape[]

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Eglise de Saint-Corneille.

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Cartulaire de L'abbaye de Saint-Corneille de Compiègne. 877-1216 / publié par le chanoine Morel.

L'Eglise des chanoines, placée sous le vocable de Saint-Corneille, est connue également sous le nom de Saint-Cyprien[165]. Les chanoines sont les principaux responsables de la mise en place des infrastructures urbaines à Compiègne, de la léproserie et des grands défrichements. Leur présence enrichit la ville, car ils attirent les pèlerins venant toucher les reliques. Ils accueillent les princes et obtiennent de nombreux privilèges pour les foires, ce qui enrichit considérablement les habitants de la cité.

Comme ses prédécesseurs, Louis VII (1137 - 1180) dote l’insatiable église des chanoines de Saint-Corneille de nouveaux privilèges. Il obtient du pape Alexandre III une bulle qui confère à cette Eglises royal tout pouvoir sur l’hôpital, sur les églises Saint-Clément, Saint-Germain, Saint-Pierre, enfin sur toutes les autres chapelles de la ville et sur les léproseries[166].

La Cour du Roi n'appartient jamais aux chanoines de Saint-Corneille et n'est donné par Louis VII aux bénédictins qu'en 1150 : plateam que est juxta monasterium, in que regia solebat esse aula, et adhuc curia régis vocatur[167].

Suger de Saint-Denis (1080 - 1151), premier ministre du roi Louis le Jeune, dit qu’il faut remplacer le camp du diable par le camp de Dieu[168]. Le chapitre de chanoines se transforme en abbaye paraît-il en 1150[169].

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Le remplacement des chanoines par des bénédictins (1147)[]

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Anselme de Canterbury et d'autres Bénédictins et ecclésiastiques.

À partir de 1147, des changements surviennent. L'ancien collège de clercs, fondé par Charles le Chauve, est remplacé par les bénédictins de Saint-Denis, par le pape Eugène III et le roi Louis le Jeune[170]. Les moines deviennent les seuls propriétaires de l'ancien palais carolingien, établi au sommet de l'éperon[171].

Le Roi fait donc de la collégiale de saint Corneille un monastère bénédictin[172].

Bien loin de se soumettre à l'autorité royale appuyée de celle du Saint-Siège, les chanoines lèvent l'étendard de la révolte; et lorsque les commissaires chargés de leur signifier les ordres du roi se présentent à l'abbaye, ils en trouvent les portes fermées et sont obligés de recourir à la violence[173].

Philippe de France (1132 - 1161), un des frères du roi, chanoine et Trésorier de cette église, refuse de transmettre son trésor au premier abbé. les chanoines, accompagnés de soldats, et ayant à leur tête Philippe de France, abbé laïque de Saint-Corneille, se précipitent dans l'église les armes à la main. Ils brisent les portes du chœur, de la sacristie et du trésor; ils enlèvent toute l'argenterie, les ornements et les livres garnis de pierreries; ils dépouillent les autels et pillent les vases sacrés, tandis que leurs soldats, pour empêcher les pauvres Bénédictins d'appeler au secours, leur tiennent le poignard sur la gorge[174].

Le pape Adrien IV et un autre frère du souverain, Henri de France (1121 - 1175), évêque de Beauvais, doivent l’exhorter à obéir[175]. Un accord est obtenu. Il prévoit que les chanoines conservent leurs prébendes jusqu’à leur mort et l’abbaye hérite de leurs biens et privilèges.

Le roi voit les abbés séquestrés par les chanoines et secourus par les bourgeois de Compiègne.

En 1179, Louis VII ne tarde pas à se repentir de ses prodigalités envers les derniers chanoines. Pendant un séjour qu’il fait à Compiègne, du mois d’août au mois de novembre 1179, le roi est obligé de sévir contre ces mêmes chanoines, qu'à l’exemple de ses prédécesseurs il vient de combler de biens et de puissance[176].

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Les premiers abbés bénédictins[]

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Sugerius de Saint-Denis (1081 - 1151).

Tâche difficile d'être abbé de Saint-Corneille. Cette abbaye en compte vingt-deux jusqu’en 1462[177].

Vers 1140 des travaux de reconstruction de l'église commencent. Ils ne se terminent qu'en 1180/1190 du fait de l'arrivée des moines bénédictins, venant de la rivale Saint-Denis, remplacer les chanoines réguliers. Leurs tombes sont placées à côté du maître-hôtel[178].

Pendant le règne de Louis VII le Jeune, le premier abbé régulier est Odon de Deuil (1147 - 1151) de la maison de Montmorency. Il quitte toutefois Saint-Corneille pour remplacer Suger à l'abbaye de Saint-Denis[179]. Il ne veut pas du pouvoir seigneurial usurpé par les chanoines, mais doit batailler ferme pour récupérer le trésor de l’abbaye, mais aussi des biens de l’abbaye dont se sont emparés des maires, comme celui de Mesvilliers ou de Doulaincourt. Eudes de Deuil doit faire face à une quasi-absence de dons et affronter les évêques de Soissons.

Les successeurs d'Odon de Deuil (1147 - 1151) sont pendant longtemps tirés de l'abbaye Saint-Denis. Ensuite, on les choisit entre les religieux de l'abbaye même. Certains d'entre eux sont des membres de la Maison d'Estrées, d'autres de celle de Châtillon[180].

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La Commune de Compiègne (1153)[]

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Louis VII octroie une charte de commune en 1153 aux Compiégnois.

Louis VI érige en 1153 la Commune de Compiègne, en vue de la paix, des avantages du couvent et de la sécurité des serviteurs de Dieu, d'après le conseil de l’archevêque de Reims, Samson, de l'abbé de Saint-Denis, Eudes, et à la prière aussi de la reine, sa mère, Adélaïde, qui a alors Compiègne dans son douaire.

Au début de son règne (1108 - 1137), Louis VI a déjà accordé une sauvegarde à Compiègne. Son fils, Louis VII, lui octroie donc une charte de commune en 1153, récompense de l’appui prêté par les Compiégnois lorsque les chanoines de Saint-Corneille sont remplacés par des moines bénédictins[181].

Guillaume de Flogny, deuxième abbé de Compiègne, approuve et le roi enjoint à tous ceux qui désormais habiteront soit dans l'enceinte de la ville, soit dans les faubourgs, aussi loin que la ville pourra s'étendre, de donner leur adhésion & cette commune sous la foi du serment[182].

Néanmoins, une bulle d'Adrien IV porte confirmation des privilèges et possessions de l'abbaye Saint-Corneille de Compiègne, en 1159.

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Les Bénédictins à Compiègne[]

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1167 : fondation de la Lombardorum Societas (Ligue lombarde). En 1168, la ville d’Alessandria est fondée par la Ligue et nommée ainsi en l’honneur du pape Alexandre III, chassé de Rome en 1166 par l’antipape Pascal III.

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Fonds baptismaux en pierre noire de Tournai, réalisés par les ateliers de l'Escaut, datant du XIIe siècle et provenant de la chapelle du crucifix de l'abbatiale Saint-Corneille, sauf le couvercle qui est moderne.

Les Bénédictins font prospérer l'abbaye. Les abbés dépendent directement du pape. Une bulle pontificale d'Alexandre III institue l'abbé de Saint-Corneille de Compiègne juge des ecclésiastiques de la ville[183]. En même temps, par une autre bulle pontificale, ce pape impose certaines obligations aux anciens chanoines de Compiègne. Une troisième Bulle d'Alexandre III confirme aux religieux de Compiègne tout ce qu'avaient possédé les chanoines, en 1163, tandis qu'une quatrième décision papale en 1165 maintient aux religieux de Saint-Corneille de Compiègne leur juridiction sur l'hôpital.

Le 29 mars 1170, Alexandre III écrit à l’archevêque de Reims, Henri Ier, frère du roi de France Louis VII, pour le prier de protéger les religieux de l’abbaye Saint-Corneille de Compiègne.

En 1178, un acte règle les rapports entre Saint-Germain et Saint-Corneille[184].

En 1179,

les chanoines de Saint-Corneille chassent les bénédictins hors de l'abbaye
le roi doit intervenir pour les y rétablir[185].

Les chanoines de Saint-Corneilles sont encore présents dans l'abbaye, aux côtés des bénédictins. Le scandale qui éclate alors (les chanoines, dont la vie facile est la fable de la ville, expulsent les moines de saint Benoit : le roi intervient en personne pour leur prêter assistance) montre à l'évidence qu'entre 1150 et 1179 — soit 29 ans — la cohabitation ne doit pas être facile. Il est même permis de se demander, devant une telle persistance de l'esprit de corps, si, en fait, il n'y a pas — après 1150 — deux communautés vivant séparément et ne se retrouvant dans l'église que pour certains offices

une des conséquences étant la construction — dès 1150 — d'un cloître et de bâtiments monastiques adaptés aux exercices de la règle de saint Benoit. Ces constructions nouvelles n'étant pas obligatoirement concomitantes aux travaux de l'église abbatiale[186].

Les moines doivent aussi lutter contre les empiétements de leurs ennemis : les bourgeois de Compiègne, l’abbé de l'abbaye Saint-Memmie de Chalons-sur-Marne ou leur ami le seigneur de La Tournelle. Le Pape menace les ennemis des moines d'excommunication. L’année suivante, ce Pierre de la Tournelle, seigneur de Rollot, est accusé d'extorsion, mais, de son côté, l'abbé de Saint-Corneille est accusé de détournement. En d'autres termes, Pierre vole ses concitoyens pour son profit personnel, et l'abbé n'est pas plus clair dans cette sombre histoire.

Les accords de 1199 passés entre Saint-Corneille et l'évêque de Soissons en vue de créer deux nouvelles paroisses (Saint-Jacques et Saint-Antoine), ont pour effet de porter leur nombre à trois. Or Saint-Pierre est probablement paroisse avant Saint-Jacques. Sa réduction en église prieurale dut intervenir entre 1155 et 1199, mesure visant peut-être à réduire l'influence des chanoines[187].

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Richesse et puissance de l’abbaye[]

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Diptyque.

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L'abbaye Saint-Corneille hors de la ville de Compiègne[188] et de la vallée de l'Oise, possède aussi des seigneuries dans le Tardenois, dans le Beauvaisis, en Amiénois, en Boulonnais, en Soissonnais, en Laonnois et jusque dans les Ardennes et en Bourgogne[189].

Un diptyque consulaire de Theodorus Philoxenus Sotericus, Consul en 525 à Constantinople, en ivoire d'éléphant, avec monture en métal doré, estampé, est réutilisé au XIIIe siècle, comme plat de reliure d'un manuscrit de l’abbaye Saint-Corneille de Compiègne[190].

Distinguée par l'étendue de ses possessions territoriales, l'abbaye Saint-Corneille se signale encore par la richesse des ornements et des châsses précieuses de son église Sa juridiction est reconnue comme épiscopale et s'étend sur un grand nombre d'églises.

Outre le droit de seigneurie et de justice que l'abbaye Saint-Corneille a dans la ville de Compiègne[191] et dans la vallée de l'Oise, elle possède aussi de riches terres, des fiefs et des seigneuries. Les donations, tant en villages qu’en dîmes, se répartissent dans le Tardenois, dans le Beauvaisis, en Amiénois, en Boulonnais, en Soissonnais, en Laonnois et jusque dans les Ardennes et en Bourgogne[192]. Mais, au fil des siècles, la plupart des biens sont aliénés par suite des guerres, ou de l'incurie des abbés, ou de l'avarice des vassaux.

L’abbaye Saint-Corneille peut-elle constituer une seigneurie (le fait qu’elle détient de nombreux fiefs et des hommes liges est étranger à la question) ? À première vue, il peut sembler étrange que les nombreuses donations royales à partir de sa fondation en 877 aient pour effet de donner à l’abbé la qualité de vassal d’un roi de France, son suzerain. Pourtant dom Gillisson et Carolus Barré n’hésitent pas à parler de seigneurie pour Saint-Corneille, et ensuite pour Saint-Clément. Le critère de la seigneurie est de bénéficier de prérogatives régaliennes. Or l’abbaye perçoit un tonlieu, en 917, et exerce la prévôté et par conséquent la justice à l’intérieur de ses limites, en 1048, sans parler d’un four banal un moulin, des fourches patibulaires... La réponse peut donc être positive[193].

Les rois Carolingiens interviennent constamment pour défendre les biens de l’abbaye Saint-Corneille de Compiègne. C’est le cas avec Louis IV dit d'Outremer, à peine couronné. Malgré cela, Rothard, évêque de Meaux, dès 936, garde des biens contestés et devient sire de Coudun. Néanmoins, la protection faible, mais constante des souverains assure aux chanoines, puis aux abbés, une puissance durable dans la moyenne vallée de l’Oise et à Compiègne.

La juridiction de l'abbé et des religieux de Saint-Corneille est solennellement confirmée en 1199, non seulement par le suffrage des juges choisis, mais encore par l'évêque de Soissons lui-même. Cette juridiction ne s'étend pas seulement sur le monastère, mais encore sur tout le territoire de Compiègne, tant pour les églises qui sont déjà bâties, que pour celles qui le seront. On n'excepte uniquement que les églises paroissiales, pour ce qui a rapport au soin des âmes. Cette transaction passée en 1199, est d'autant plus solennelle, qu'elle est confirmée en particulier par une Bulle pontificale d'Innocent III (1160 - 1216)[194].

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Les huit barons de l'abbaye royalle Saint Corneille (1150 - 1789)[]

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Les huit barons ou fieffez de l'abbaye royalle Saint Corneille de Compiegne.

L'abbaye Saint-Corneille doit choisir des avoués ou défenseurs. Elle se met du temps des chanoines sous la sauvegarde des comtes de Champagne, qui sont de la Maison de Vermandois à cette époque et ensuite sous celle des seigneurs de Roucy[195], puis du temps des Bénédictins, de ses Huit barons ou fieffez. Les Bénédictins portent le titre de dom (dominus) devant leur nom, en signe de la noblesse de leur ordre[196].

Guillaume de Flogny (1152 - 1158), deuxième abbé de Saint-Corneille (1152 - 1158), obtient l’agrément du roi Louis-le-Jeune pour instituer huit fiefs qui sont dotés de revenus et donnés à des seigneurs chargés de défendre les intérêts de l’abbaye, de garder les abbés et de les accompagner dans les cérémonies officielles[197][198].

On trouve dans la liste des barons les noms les plus illustres : les Beaumont, Rouvroy, Saint-Simon, Hangest, de Sains, Estrées, Halluin, Mottet...[199].


Article détaillée : Huit barons ou fieffez de l'abbaye royalle Saint Corneille de Compiegne


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Compiègne, musée du cloître Saint-Corneille.

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DE 1180 A 1626[]

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Sous le règne de Philippe Auguste (1180 - 1223)[]

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La générosité de ce roi[]

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A la fin du XIIe siècle, sous le règne de Philippe Auguste, l'abbé de Sainte-Corneille, Richard, donne à l'ordre du Temple un terrain appartenant à son abbaye. C'est un vaste quadrilatère, avec échauguettes (poste de guet), pont-levis et fossés, ceignant une cour au centre de laquelle s'élève la chapelle Saint-Jean Baptiste. Cela devient leur commanderie.

Philippe-Auguste est baptisé à Saint-Corneille, où est aussi prononcée la nullité de son mariage avec la reine Ingeburge du Danemark[200].

Afin de laisser des marques durables de son respect pour le saint suaire, Philippe-Auguste, accorde à la ville de Compiègne la franchise de la foire de la mi-carême, et au monastère de Saint-Corneille tous les profits qui peuvent en revenir[201].

Philippe II Auguste est très généreux avec l’abbaye. Par un acte de 1185, il lui accorde le droit de faire durer la foire annuelle de cette ville pendant quinze jours. Le Cabinet historique a trois autres chartes de Philippe Auguste en faveur de Saint-Corneille de Compiègne, datant de 1186, 1187, 1189 et des lettres de 1180, de Guillaume aux Blanches Mains, archevêque de Reims, adjugeant la possession de Cuise-la-Motte à l'abbaye de Compiègne[202]. Un diplôme du roi, datant de 1201, confirme les conventions faites entre l'abbaye Saint-Corneille de Compiègne et la commune de cette ville, au sujet de la place dite La Cour du Roi, située près de l'église. Les religieux s'y réservent la justice pendant les trois jours de foire de la mi-carême. La commune promet à l'abbé que les autres foires de l'année finies, d'enlever les étaux et échoppes construites sur la place, et de payer à l'abbaye 100 sols parisis de prestation annuelle.

Dans une charte d’août 1201, Jean, maire de Compiègne, et toute la commune, confirment les conventions faites par-devant le roi Philippe Auguste, entre la commune et l'abbaye Saint-Corneille de Compiègne, au sujet de la place de cette ville[203]. Cette année-là un autre concile se tient dans l’abbaye.

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L'attitude hostile des Compiégnois et des évêques de Soissons[]

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Célestin III, pape de 1191 à 1198, protège l'abbaye et ses moines.

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Vestiges de l'abbaye.

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Cloître Saint-Corneille.

Mais les bourgeois de Compiègne ne sont pas prêts à tout accepter. Dans une charte du maire et des jurés de Compiègne, datant de 1206, il est question d'un traité fait entre eux et les religieux de Saint-Corneille de Compiègne, relativement au droit de rivage sur l'Oise. Les bourgeois contestent ce droit, ne voulant y être tenus que pour le vin.

Avec les évêque de Soissons, les luttes pour savoir qui exercent le pouvoir sur la ville et la vallée de l'Oise continuent. Une bulle de Célestin III, pape de 1191 à 1198, confirme l'indépendance de l'abbaye à l'égard de l’évêque de Soissons. Elle ordonne que même si celui-ci, ou l'un de ses successeurs, obtient des lettres du Saint-Siège, les religieux de Compiègne ne seront point tenus de les reconnaître pour juges. Il en résulte que les évêques de Soissons ne pourront exercer sur le monastère, ni une juridiction propre, ni une juridiction même empruntée. Sur ce fondement, le pape déclare nulle une sentence d'excommunication, prononcée par l'évêque de Soissons, contre des prêtres et des clercs soumis à la juridiction de Saint-Corneille[204].

La riposte de l’évêque ne se fait pas attendre ; il crée trois nouvelles paroisses. Mais son pouvoir sur ces paroisses est limité par différents jugements. Des commissaires procèdent à une enquête en 1214. C'est là qu'on voit dans un grand détail quelle est la possession des abbés et religieux de Compiègne pour l'exercice de la juridiction. Tous les témoins y reconnaissent que l'abbaye a toute la juridiction sur les clercs et sur la ville de Compiègne. Ils attestent qu'elle en est en possession publique et immémoriale, jusqu'à prononcer des interdits auxquels tous les prêtres obéissent. Ils prennent l’huile des malades, des abbés et religieux. On ne reçoit point de prédicateurs dans les paroisses que sur ordre de l'abbé[205].

Le suaire de Compiègne est spécialement désigné sous la dénomination de sanctuaire. Il est appelé de la sorte dans une bulle du pape Célestin III et le Rituel de Saint-Corneille du XIIIe siècle. Célestin, dans sa bulle, accorde des indulgences à ceux qui visitent l'église de Saint-Corneille le jour de la Mi-Carême pour révérer le sanctuaire et les autres reliques que possède cette église, sanctuarium et sanctorum reliquias quœ ibidem in passe sepidue sunt. Le Rituel explique la manière de donner, le jour du Jeudi-Saint, l'absolution solennelle dans la tribune, dit que l'abbé doit monter avec ses Huit barons ou fieffez, et qu'il faut porter le sanctuaire avec les cierges et l'encensoir[206].

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Trois abbés (1197 - 1263)[]

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Fresque religieuse. Musée du cloître Saint-Corneille.

L'abbaye de Saint-Corneille nomme à la cure, dont la possession lui est confirmée en 1194 par le pape Célestin[207]. Par ces traits, et par d'autres répandus dans l'enquête, il est donc facile de juger de l'étendue de la juridiction de Saint-Corneille [208].

Richard (1197 - 1216), abbé de Saint-Corneille assiste à la création de cent chevaliers, dans l'église par Philippe Auguste[209].

Raoul, élu abbé en 1225, obtient du pape la confirmation du droit de porter la mitre et l'anneau comme les évêques[210].

Jean de Longueil, abbé en 1259, est assigné au Parlement car il usurpe, selon Pierre de Verberie, le droit de justice à Bois d'Ajeux[211].

Jean de Méricourt est abbé de Saint-Corneille en 1263[212].

Les moines et leurs proches sont certainement enterrés dans ou autour de l’église Saint-Corneille à cette période, mais le cimetière n’est signalé que sur le plan de Chandellier.

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Du temps de saint Louis (1226 - 1270)[]

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Heurs et malheurs des moines (1226 - 1270)[]

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Saint Louis (Musée du cloître Saint-Corneille).

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Louis IX, l’Hôtel-Dieu Saint-Nicolas et les moines.

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Un Abbé de Saint-Corneille, vu par Robida.

Le nouveau roi, saint Louis (1226 - 1270), fait des dons importants à l’abbaye, mais le processus d'aliénation du domaine royal s'achève sous saint Louis. Néanmoins Louis IX y célèbre encore, en 1231, le mariage de son fils Robert de Clermont avec Mathilde, comtesse de Boulogne[213].

La situation à l’intérieur de l’abbaye ne s’améliore pas. Les différents papes excommunient certains moines qui ne pensent qu'à s'enrichir, mais doivent finalement fermer les yeux. Les papes doivent même faire libérer des moines emprisonnés par les autorités locales. Toutefois les éternelles rivalités de pouvoir dans le Comté de Valois sont certainement plus à l’origine de ce qui est à l'époque un abus de pouvoir que les débauches de certains moines. D'ailleurs, un bref du 18 octobre 1259 du pape Alexandre IV, donne commission à l'abbé de Saint-Médard de Soissons, sur les plaintes portées par l'abbé et les religieux de Saint-Corneille de Compiègne. Il s'agit de sanctionner le maire et les jurés de cette ville, qui incarcèrent les clercs, au mépris et au préjudice de la juridiction de l'abbé, malgré la défense faite aux laïcs de s'arroger aucun pouvoir sur les clercs. Il enjoint aux maire et jurés de Compiègne de renoncer à ce procédé et les contraint par les censures ecclésiastiques à se renfermer dans la limite de leurs pouvoirs avec précaution de ne point comprendre l'université de la ville dans l'interdit, sans un mandat spécial de sa sainteté.

Les temps changent. À Compiègne, seules la grande salle et la tour de l'ancien palais sont conservées comme siège et symbole de l'administration militaire et féodale. Les grandes assemblées doivent désormais se tenir à l'abbaye Saint-Corneille. C'est au XIIe siècle que commence les travaux de la chapelle d'axe, qui s'ouvre sur le déambulatoire et la chapelle du chœur. Mais, en 1267, on procède à la translation solennelle des cendres des rois[214].

Saint Louis meurt. Une châsse, contenant des reliques du roi, est apportée de Paris à l’abbaye Saint-Denis. Après l'office du matin, les religieux de cette abbaye, assistés du patriarche d'Antioche, transportent l'antique châsse, où se trouvent renfermés des os du saint roi. L'abbé de Saint-Corneille de Compiègne, Philippe de Châtillon est à leurs côtés.


Missale ad usum monasterii Sancti Cornelii Compendiensis (1240 - 1260)


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Le prieuré de Saint-Corneille-au-Bois (1264)[]

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La chapelle Saint-Corneille.

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François Ier convertit la chapelle Saint-Corneille en une vénerie, vers 1539.

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La chapelle Saint-Corneille de nos jours.

La fondation du prieuré de Saint-Corneille-au-Bois remonte au douzième siècle[215].

Sur le versant droit de la montagne des Beaux-Monts, à la jonction de la route de Morpigny et du carrefour du Gouverneur et au pied du sentier pittoresquement appelé Marie-Jeanne Deux-Liards, dans un des plus jolis sites que l'on puisse rêver, s'élève, au cœur de la forêt de Compiègne, un poste forestier, dépendance de l'abbaye de Saint-Corneille.

C'est, en effet, en 1264, dans une des dernières années du règne du roi saint Louis, qu'est fondé ce domaine. C'est un clerc du nom de Thibaud de Romigny qui, voulant de ses biens faire une bonne œuvre, dit la naïve chronique du temps y établit une chapellenie sous la juridiction de l'abbaye de Saint-Corneille, et sur le territoire qui en dépend y fait construire une chapelle qui est placée sous le patronage de l'abbé Jean de Mérincourt. Il consacre deux cent quarante livres parisis à l'acquisition des rentes nécessaires à cet établissement, et donne à cet effet, aux religieux les revenus qu'il perçoit tant sur la mairie que sur le territoire de Gury[216].

Les pèlerins et les voyageurs sont reçus comme dans un hospice. Le prieuré de Saint-Corneille-au-Bois est réuni à l'abbaye de Saint-Corneille de Compiègne par le roi Louis XII (1498 - 1515)[217].

En 1515, au début du règne de François Ier, ce monarque, ami fervent du plaisir et protecteur des lettres, mais assez sceptique en matière de religion vient néanmoins bénir et consacrer la chapelle de Saint-Corneille. Ce même roi, vers 1539, convertit tout l'édifice en une vénerie. On y ajoute un pavillon, des écuries, une grange et une clôture de grosses murailles.

Ce souverain fait don plus tard, à l'abbé, de tous ces accroissements. On y célèbre la messe tous les dimanches pour les gardes de la forêt. Cet usage qui s'y perpétue jusqu'en 1779, est transféré, à cette époque, à la Faisanderie.

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Du temps de Philippe le Hardi (1270 - 1285)[]

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Abbé de Saint-Corneille.

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Philippe le Hardi ratifie la fondation à Saint-Corneille, d'une messe quotidienne, perpétuelle.

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Tête d’homme du XIIIe siècle provenant de l’église des Minimes (Musée du cloître Saint-Corneille).

Pierre de Braine est abbé de Saint-Corneille de Compiègne (1270 - 1276). Lui et d'Estrées, qui lui succède, appartiennent aux familles les plus anciennes familles du pays.

La succession des abbés se fait la plupart du temps après leur décès. En 1277, une procuration est donnée par le sire de Ribécourt et par le couvent de Saint-Corneille de Compiègne, à deux moines de cette abbaye, pour obtenir du roi la permission d'élire un abbé en remplacement de défunt Pierre de Braine[218]. Cette année-là un nouveau concile se tient dans l’abbaye.

Pierre du Bois-de-Lihus dit Pierre d'Estrées (1277 - 1304). Philippe le Long le fait conseiller d’Etat. Il excommunie en 1281 les maires et jurés de Compiègne pour avoir fait arrêter des clercs de l'abbaye. La mairie les libère[219].

En effet, à nouveau, les relations entre les différents pouvoirs ecclésiastiques deviennent tendues. Une lettre circulaire du 5 juin 1283 de Pierre d'Estrées, abbé de Saint-Corneille et de la communauté (1277 - 1304), adressée aux prieurs, sous-prieurs, etc., de l'abbaye Saint-Médard, à Soissons, auxquels il est enjoint, en vertu de la soumission immédiate de l'église de Compiègne, d'avoir à sommer l'évêque de Soissons de retirer la défense qu'il a faite aux maire et jurés de Compiègne, de remettre à l'abbé, suivant l'ancien usage, les clercs qu'ils auront fait arrêter dans la ville. Faute de quoi ledit évêque de Soissons sera suspendu par l'abbé et même excommunié s'il persiste dans sa résolution[220].

Les moines ont aussi de plus en plus des conflits avec les bourgeois de Compiègne. Des lettres du roi Philippe le Hardi, de janvier 1283, desquelles il résulte que le roi ayant accordé aux abbé et religieux de Saint-Corneille de Compiègne durant une année, la levée d'un droit qu'on appelle coutume. Cette coutume est perçue jusqu'ici par les maire et jurés de ladite ville, ceux-ci en obtiennent la continuation à la charge de rendre à l'abbaye Saint-Corneille une somme pour la reconstruction d'un pont, objet pour lequel cette coutume avait été accordée aux religieux. Le roi ne veut pas au surplus que cette concession faite aux maire et aux jurés porte aucun préjudice aux droits de l'abbaye et donne un nouveau titre aux maires et aux jurés[221].

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Du temps de Philippe IV le Bel (1285 - 1314)[]

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Le brave Jehan de Compiègne, ymagier de son état, sculpte une gargouille du nouveau grand portail, de l'église Saint-Corneille (Albert Robida, extrait des Assiégés de Compiègne).

En mars 1292, c’est un arrêt du Parlement de Paris, interprétatif d'un autre arrêt du mois de juin 1291, en faveur des abbé et religieux du monastère de Saint-Corneille de Compiègne, contre les maire et jurés de ladite ville. Cette interprétation roule sur les articles suivants :

¤ sur le prix des valeurs et des objets volés ;

¤ sur la taille que les religieux lèvent dans la ville, sur les droits qu'ils ont d'enlever portes et fenêtres pour taille non payée ;

¤ sur les cours ou rues de la ville ;

¤ sur les acquisitions dans le tréfonds de l'abbaye...

Vers 1300 il y a un important incendie dans l'abbaye[222].

En 1301 et en 1304, Robert de Courtenay-Champignelles, archevêque de Reims (1299-1324) célèbre deux conciles en cette abbaye. Guillaume de Trie, son successeur, assemble, en 1329, un autre concile à Compiègne, contre ceux qui s’opposent aux libertés des églises.

En 1307, les habitants renoncent volontairement à leur commune qui est alors remplacée par une prévôté royale, ce qui est une bonne chose pour les moines bénédictins[223].

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Guerre de Cent Ans (1337 - 1453)[]

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Compiègne au XVe siècle.

A Compiègne le choix du camp qu’il faut soutenir n’est pas évident pendant la Guerre de Cent Ans.

Pendant les guerres de la fin du XIVe et du commencement du XVe siècle, Compiègne soutient plusieurs sièges et est prise et reprise plusieurs fois[224].

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Du temps de Charles V (1364 - 1380)[]

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Réunion des états généraux de Compiègne en 1358.

Le dauphin réunit les états généraux à Compiègne, en 1358. Ils décident le prélèvement d’un impôt contrôlé par les états, un renforcement monétaire (la monnaie ne devant plus bouger jusqu’en 1359) ; par contre le conseil du dauphin n’est plus contrôlé par les états[225].

Le 28 mai 1358, les paysans de Saint-Leu-d'Esserent (près de Creil dans l'Oise), excédés par les levées fiscales votées à Compiègne et destinées à mettre le pays en défense, se rebellent. Compiègne ferme ses portes aux Jacques[226].

En 1364, le régent résiste victorieusement aux Bourguignons[227].

En 1374, Charles V ordonne la construction d'un troisième château, dans les murs, à l'est de la ville sur des terrains bâtis appartenant à la couture Charlemagne, propriété des religieux de Saint-Corneille[228]. Il fait abattre les maisons qui s'y trouvent et les travaux ne sont pas terminés lorsque Charles V meurt en 1380.

Pour payer la rançon du Roi Jean le Bon et ses conseillers, le conseil du roi compte sur la fiscalité indirecte : l’ordonnance de Compiègne du 5 décembre 1360 institue une taxe de 5 %, prélevée sur tous les échanges[229].

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Du temps de Charles VI (1380 - 1422)[]

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Jean de Touraine, dauphin de France (1415 - 1417) est inhumé à Saint-Corneille.

Philippe de Chastillon, abbé de Saint-Maur-des-Fossez, est élu à Saint-Corneille en 1384. C'est l'un des trois abbés qui assistent à la translation du corps de saint Louis dans l'abbaye de Saint-Denis[230], en 1392. Il est massacré en 1418 par les partisans du Duc de Bourgogne.

Robert Gambart est choisi comme abbé en 1401. Il devient par la suite conseiller d'Etat du roi Charles VI, en même temps aumônier du duc de Bourgogne, et est promu au cardinalat. On reconstruit de son temps l'église Saint-Corneille, à l'exception des deux tours et les principales fermes de l'abbaye. Robert Gambart est abbé jusqu'en 1410[231].

La Cour remet au Parlement de Paris le jugement sur les stalles et sur la division des prévôtés et le bailli de Senlis dans une autre affaire tranche lui-aussi en faveur des abbés.

Il est vrai que l’abbaye est toujours l’objet de la prédilection des rois de France. D'ailleurs, le duc Guillaume II de Bavière alias Guillaume IV de Hainaut conclut avec le roi de France, le mariage de sa fille Jacqueline, avec Jean de Touraine, dauphin de France, quatrième fils de Charles VI. Ces épousailles sont célébrées en grande pompe, à Saint-Corneille, le 23 juin 1406. Quand Jean de France (1398 - 1417) meurt empoisonné en 1417? à Compiègne, il est inhumé en l’église abbatiale.

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Du temps de Charles VII (1422 - 1461)[]

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1430, le siège de Compiègne par les Bourguignons.

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Avant d'être capturé, en 1430, Jeanne d'Arc est invitée dans l'hôtel d'un des [[Huit barons ou fieffez de l'abbaye royalle Saint Corneille de Compiegne]].

La bibliothèque construite à Compiègne l'abbaye St-Corneille par Charles II le Chauve renferme des manuscrits provenant entre autres de celle de Charlemagne. Des savants et personnalités viennent les consulter au fil des ans, tel que le Cardinal Pierre d'ailly (1351 - 1421), fort influent de son temps et un auteur universitaire prolifique. Ce cardinal vit au temps des papes en Avignon et y organise plusieurs conciles pour juguler le schisme sous-jacent.

Guillaume Forestier, abbé de Saint-Corneille, assiste au couronnement de l'empereur Sigismond et au Concile de Constance. Il est aussi évêque de Maguelone (1423 - 1429)[232].

Mais la Guerre de Cent ans n'est pas terminée. La cité est dans le territoire qui est occupé par le roi Henri V d'Angleterre. Certains Compiègnois choisissent de soutenir ce souverain et ses successeurs. C'est le cas de Jean Dacier, abbé de Saint-Corneille (1429 - 1437), licencié en droit, ex-aumônier du pape Martin V. En effet, au procès officiel de Jeanne d'Arc, en 1431, il se retrouve seul étranger à la province au milieu des chefs d'abbayes normandes. Mais, il n'assiste qu'à la séance du 9 mai, et n'est pas consulté sur le jugement à porter[233]. Il est invité par Cauchon, et assiste, dans la grosse tour du château de Rouen, à l'émouvante séance de la présentation à la torture[234]. Cela lui vaut néanmoins, quelques années plus tard, en guise de représailles, d'être dépouillé de son temporel par Charles VII. Mais, quand il meurt le 4 mai 1437, c'est après avoir assisté au concile de Bâle, comme représentant des abbés de la province rémoise.

Nicolas Le Roux est abbé de Saint-Corneille de 1470 à 1483. À la fin du Moyen Âge, l’on peut encore écrire :

Les institutions canoniales du nord, quelque importantes qu'elles soient, sont éclipsées par la fameuse abbaye Saint-Corneille[235].

La Renaissance va voir les moines conserver leurs privilèges et accueillir des rois vivants ou défunts, sans jamais retrouver un rôle aussi important que du temps des Carolingiens.

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L’abbaye à la Renaissance[]

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Hôtel de ville de Compiègne.

Au cours de la Guerre de Cent Ans, la ville est détruite et il faut attendre le XVIe siècle pour qu'une certaine prospérité soit retrouvée. Les rois séjournent à nouveau régulièrement à Compiègne (Louis XII, François Ier, Henri II, Charles IX). Au XVIe siècle, plusieurs travaux importants ont lieu dans la cité : l'abbatiale Saint-Corneille est dotée d'un nouveau portail ; l'hôtel de ville est reconstruit[236].

Compiègne ne sort plus des mains des rois de France qui accordent à ses habitants de nombreux privilèges, continuent à y résider souvent et prennent l'habitude, à partir de Louis XII, de s'y arrêter plus ou moins longtemps en revenant de se faire sacrer à Reims[237].

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Du temps de François Ier (1515 - 1547)[]

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François Ier.

Des lettres par lesquelles le Roi François Ier (1515 - 1547), à la demande des religieux de Saint-Corneille et des habitants de Compiègne, rétablit dans cette ville la foire de la Mi-Carême, en décembre 1531 donnent l’illusion d’une réconciliation entre les bourgeois et les moines. Mais les problèmes demeurent.

Ce roi témoigne dans une lettre que :

il est meu de grande et singulière dévotion au saint suaire de Nostre Seigneur Jésus-Christ, qui est et repose en l'église et monastère de Saint-Corneille et Saint-Cyprien de l'ordre de saint Benoist.

Comme gage de cette dévotion, il donne vingt-deux boutons en roses d'or enrichis de perles et de pierres précieuses, et attachés à vingt fleurs de lis d'or[238].

François Ier vient fréquemment à Compiègne, fait améliorer les bâtiments et se préoccupe de l'aménagement de la forêt.

Son fils, Henri II, qui y séjourne pour des durées généralement plus longues, fait décorer la Porte-Chapelle, percée dans le rempart de la ville pour donner accès à la cour de la chapelle du palais.

L'architecture évolue en fonction de ces différentes reconstructions et agrandissements à des périodes différentes. Louis de Bourbon-Vendôme, abbé de Saint-Corneille, par exemple, restaure l’église et la dote d’un somptueux portail en 1516[239].

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Saint-Corneille du temps des Guerre de religion (1562 - 1596)[]

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Maquette de l'abbaye, vue des bâtiments depuis l'ouest.

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La victoire de Senlis contre les ligueurs et leurs allié espagnols - 17 mai 1589.

Les troubles des guerres de Religion sont peu propices à de longs séjours royaux à Compiègne. Henri III doit renoncer à tenir à Compiègne les états généraux de 1576. Ils ont lieu en définitive à Blois.

C'est en l'église de l'abbaye Saint-Corneille que son corps est transporté pour y être inhumé après son assassinat en 15899, Compiègne étant alors la seule ville royale à être encore « au roi ».

Le roi Henri III doit renoncer à tenir à Compiègne les états généraux de 1576, mais c'est à Saint-Corneille que son corps est transporté pour y être inhumé après son assassinat en 1589. Le corps d'Henri III n'est transféré à la basilique de Saint-Denis qu'en 1610[240].

Quand les ligueurs sont battus à Senlis par les Compiègnois, ceux-ci ramènent les drapeaux des vaincus à l’abbaye[241].

Cette ville reste, sous la Ligue, constamment fidèle à l'autorité royale et Henri IV y signa, en 1598, les préliminaires de la paix de Vervins[242].

Henri IV, désirant ne pas moins témoigner de religion et de piété que les rois ses prédécesseurs à l'endroit d'une relique si précieuse et si vénérable, fait aussi plusieurs offrandes à l'abbaye de Saint-Corneille. Marie de Médicis, Louis XIII, Anne d'Autriche et Marie-Thérèse laissent également des marques de leur respect pour le linge sacré[243].

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Les abbés et le régime de la commende[]

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Nicolas de Pellevé (15?? - 1552).

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L'abbé Jacques Amyot (1513 - 1593).

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Simon Legras, abbé de Saint-Corneille (16?? - 1656), évêque de Soissons.

Les religieux au XVIe siècle, perdent le droit d'élire leurs abbés. Ils ont d'abord des cardinaux pour commendataires, puis les ecclésiastiques compiègnois sont remplacés par de grands seigneurs avides de bénéfices. C’est le funeste règne du régime de la commende. Parmi ces privilégiés on trouve :

¤ Hugues II de Talaru, est abbé de Saint-Corneille, archevêque de Lyon (1499 - 1517) et cardinal.

¤ Christophe de Clermont est abbé après 1517.

¤ Antoine II de Talaru (15?? - 1535) le remplace.

¤ Louis de Bourbon-Vendôme (1535 - 1546) cardinal, grand-oncle du roi. Un tableau, précieux par le nom du grand maître qui l'a composé (Léonard de Vinci), représente l'ouverture de la châsse où Philippe Ier En en 1092, il a fait déposer le Saint-Suaire. François Ierer préside à cette cérémonie, accompagné du cardinal de Bourbon, abbé de Saint-Corneille, des princes et d'une foule de grands seigneurs. Ce bel ouvrage est placé au-dessus des fonts baptismaux de l'église de Saint-Corneille. (Cambry, Description de l'Oise). Louis de Bourbon-Vendôme, troisième fils de François de Bourbon-Vendôme et de Marie de Luxembourg (1462 - 1546), cardinal et seigneur de Condé est le meilleur exemple du règne du régime de la commende.

¤ Nicolas de Pellevé le remplace (1546 - 1552).

¤ François de Pisseleu abbé de 1552 au 14 février 1564[244], frère d'Anne de Pisseleu, est enterré à l'abbaye Saint-Corneille de Compiègne.

¤ Jacques Amyot (1513 - 1593), s'il n’est pas un membre de l’aristocratie, est l’ancien précepteur des fils d'Henri II. Cet évêque d'Auxerre, érudit spécialisé dans les études grecques devient abbé de Saint-Corneille, grâce à l’un de ses pupilles Charles IX. Son frère, Henri III, le fait nommer Grand aumônier, en 1561. Le roi présente pour l'abbaye Saint-Corneille de Compiègne Jacques Amyot, son grand aumônier, auquel et l'église catholique et le roi doivent tant. Il a travaillé à défendre l'autorité de la foi catholique en France, il a conservé chez le roi la piété et la religion[245]. Il est abbé du 15 août 1564 à 1593[246].

¤ Simon Legras (16?? - 1656), évêque de Soissons. Simon Legras, dernier abbé de Saint-Corneille de Compiègne, sacre le jeune Louis XIV, le 7 juin 1654, en la cathédrale de Reims. Le lendemain, il décore également le roi de l'ordre du Saint-Esprit.

Au XVIIe siècle, les Capétiens confient l’abbaye aux Bénédictins de la congrégation de Saint-Maur et réunissent en 1658 sa mense à celle de l'abbaye royale du Val-de-Grâce, à Paris.

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Les bustes représentent Saint-Louis, Philippe le Bel et, très certainement, Marguerite de Provence. Ces éléments appartiennent à l'origine sans doute au décor du prieuré de Saint-Corneille.

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AFFILIATION A LA CONGRÉGATION DE SAINT-MAUR (1626 - 1657)[]

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À partir de 1631, la congrégation de Saint-Maur fait de Saint-Germain-des-Prés son abbaye-mère.

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La bibliothèque Saint-Corneille de nos jours.

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Plan de Compiègne à la fin du XVIIe siècle.

Une opération chirurgicale a lieu en l'an 1626, une bienfaisante affiliation à la congrégation de Saint-Maur. Cela fait que, la maison réussit à prolonger cahin-caha son existence mouvementée jusqu'à la fin de l'Ancien Régime[247].

Les bénédictins de la congrégation de Saint-Maur occupent l'abbaye Saint-Corneille depuis l'an 1626[248]. Parmi les mauristes, un Compiègnois, Dom Pierre Coustant (1654 - 1721), est l’auteur d'une étude complète des lettres des papes Clément Ier à Innocent III et meurt à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, le 18 octobre 1721, abbaye dont il devient le doyen.

L'Express nous dit sur "Les grandes heures de Compiègne" :

En 1609, les minimes occupent l'ancien prieuré Saint-Pierre, tandis qu'en 1611 les capucins s'installent près de Saint-Germain. En 1634, les bénédictines de Saint-Jean-aux-Bois viennent occuper le monastère de Royallieu. Trois communautés féminines apparaissent ensuite au coeur de la ville: les carmélites en 1641, la congrégation Notre-Dame en 1645 (qui part pour Versailles en 1771), puis la Visitation Sainte-Marie en 1649. Les jésuites prennent la direction du collège en 1653. Plus tard, à partir de 1767, les sœurs de Genlis, prenant le relais des "filles pieuses", se dévouent auprès des malades de l'hôpital général à partir de 1767. Les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul gèrent les charités de Saint-Jacques et de Saint-Antoine et partagent l'enseignement des filles avec la Sainte-Famille, arrivée en 1779. Les frères des Ecoles chrétiennes s'installent en 1772. Dans le sillage du savant abbé Marc Antoine Hersan (1649-1724), qui avait déjà fondé une école de garçons, modèle pour son temps. Rois et reines ne manquent jamais d'apporter leur soutien au clergé compiègnois. Ainsi Anne d'Autriche permet-elle l'installation des carmélites. A sa demande, celles-ci sont en effet abritées quelques années au château. Son aide reste décisive pour la congrégation Notre-Dame et les visitandines, mal accueillies par la population, inquiète de la multiplication des communautés religieuses en pleine ville[249].

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LA SUPPRESSION DU TITRE ABBATIAL (1658 - 1791)[]

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Réunion de sa mense à l'abbaye royale du Val-de-Grâce (1658)[]

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Anne d’Autriche et ses enfants en prière, toile de Philippe de Champaigne, v. 1646.

La reine Anne d'Autriche (1601 - 1666) fait éteindre le titre abbatial, et réunit en 1658 la mense à l'abbaye royale du Val-de-Grâce à Paris.

Tout ne se passe pas très bien. Il existe un Mémoire en faveur des religieuses de l'abbaye royale du Val-de-Grâce de Paris pour réclamer leurs droits seigneuriaux dans l'abbaye Saint-Corneille de Compiègne[250].

Dom Galopin, religieux de Saint-Corneille de Compiègne, et curé du Crucifix, porte plainte contre les religieuses du Val-de-Grâce, desquelles il réclame une portion congrue[251].

Charles Coustant de Belle-Assise est gouverneur de Compiègne le 30 novembre 1717, puis gouverneur attourné de Compiègne le 5 août 1719[252]. Il est aussi bailli général des douanes du Val de Grâce[253]. Car désormais beaucoup de Compiégnois ont des fonctions importantes sur Paris et Compiègne, souvent au Val de Grâce.

8 juin 1665, nomination de dom Claude de Bretaigne, comme prieur de Saint-Corneille, par Marguerite Dufour, abbesse du Val de grâce[254].

14 mars 1668, nomination de dom Hugues de Lanthenas, comme prieur de Saint-Corneille, par la même abbesse du Val de grâce[255].

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Les tensions avec les évêques de Soissons (XVIIe siècle)[]

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Plan de Compiègne au XVIIe siècle.

La juridiction épiscopale, sur une grande partie de la ville, est cédée à l'évêque de Soissons, par transaction, à condition que le grand Prieur de Saint-Corneille soit son seul grand Vicaire dans toute la ville, dont la justice est partagée entre le Roi et l'abbaye.

Les tensions avec les évêques de Soissons ne cessent pas du temps des religieuses. En 1674, une transaction entre un de ces évêques et l'abbaye Saint-Corneille de Compiègne touche sur la juridiction de la ville. Les prérogatives séculaires de l’abbaye sont en partie supprimées. Elle résiste toutefois et elle prend en charge le collège de Compiègne à partir de 1772. Mais, elle doit défendre ses biens même contre les officiers des eaux et forêts de la maîtrise particulière, qui outrepassent leurs droits. Il existe un Factum où les abbesses et religieuses du Val du Grâce, et les religieux de l'abbaye Saint-Corneille de Compiègne, sont demandeurs devant les tribunaux contre eux.

Le paysage religieux change. Les anciennes fondations carolingiennes perdent de leur pouvoir (Saint-Corneille et Saint-Clément). Au cours du XVIIe siècle siècle, de nouvelles fondations religieuses apparaissent dans la ville et dans les faubourgs (Les Capucins). Celles situées dans les murs s'installent à proximité du château (les Carmélites, les Jésuites, La Congrégation)[256].

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Refus de payer le Don gratuit et d'autres taxes (1696)[]

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Sceau de l'abbaye du Val-de-Grâce et de l'abbaye de Saint-Corneille de Compiègne, 1658-1791.

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Val de Grâce.

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Derrière cette prison de l’abbaye, nous pouvons voir des bâtiments la Tour de la monnaie et de l’abbaye (à gauche).

Les religieux des deux abbayes ne veulent pas payer le Don gratuit du Clergé, cette subvention ou secours d'argent que le clergé de France paye de temps en temps au roi pour les besoins de l'état, mais aussi d'autres taxes  :

Sûr la Requête présentée au Roi en son Conseil, par les Abbesse, Prieure & Religieuses de l'Abbaye Royale de Notre-Dame du Val de Grace à Paris, à laquelle est unie la mense Abbatiale de Saint-Corneille de Compiègne, contenant qu'elles sont poursuivies pour le paiement de diverses sommes auxquelles elles sont taxées par les Diocèses de Paris & de Soissons; savoir, par celui de Paris pour une somme de 100 livres pour le don gratuit de quatre millions de livres accordé à Sa Majesté par l'Assemblée-Générale du Clergé de France, tenue à Saint Germain-en-Laye, au mois de Juillet 1695; & encore pour la somme de 50 livres de mérite annuelle imposée en ladite année 1695, dont commandement a été fait aux Suppliantes, le 2 Avril 1696, à la requête du sieur Vattebois, Receveur des décimes du Diocèse de Paris, de payer 150 livres savoir, 15 livres pour deux termes de ladite somme de 1oo livres, & 25 livres taisant moitié des dites 50 livres de rente annuelle, payable en deux termes égaux, à quoi elles sont taxées pour leur part de la rente de six millions faisant partie de dix millions de livres accordés à Sa Majesté par ladite Assemblée Générale: & au Diocèse de Soissons, les Suppliantes sont taxées pour ladite Abbaye de Saint-Corneille de Compiègne, à la somme de 600 livres de rente annuelle, qui est pour chacun des termes de Février & Octobre, 300 livres pour fa part des arrérages de 46.289 livres dix sols empruntés par ledit Diocèse de Soissons, & k quoi il a été taxé pour fa part des deux millions de livres ordonnés être imposés ou empruntés par les Diocèses, aux quatre termes de 1696 & 1697, & qui font partie desdits dix millions de livres du don gratuit, dont le commandement a été fait aux Suppliantes, le 20 Mars 1696, à la requète du sieur Levêque, Receveur des décimes du Diocèse de Soissons, de payer; laquelle imposition annuelle de 600 livres est exorbitante, eu égard au revenu de ladite Abbaye, qui est toujours surchargée par ce Diocèse , parce qu'il sait que Sa Majesté a la bonté de décharger les Suppliantes de toutes les impositions ordinaires & extraordinaires qui sont faites fut ladite Abbaye de Saint-Corneille, laquelle en demeure déchargée envers ledit Diocèse, & lui envers Sa Majesté; & ainsi il profite de la grace qui est faite aux Suppliantes, qui ne e plaignent pas saris raison de la surtaxe qui leur est faite pat le Diocèse de Soissons : car; pour la connoitre il ne faut que réfléchir & jetter les yeux fur la taxe qui est faite par le Diocèse de Soissons fur Saint-Corneille, & fur celle faite pat le Diocèse de Paris , qui sont bien différentes l'une de l'autre quoiqu'elles aient un même privilège, qui est le paiement desdits dix millions de livres...[257].

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Du temps de Louis XIV (1643 - 1715)[]

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Camp de Compiègne en 1698.

Tous les rois se plaisent à Compiègne et y viennent souvent. Avec ses quatre corps de logis entourant, de guingois, une cour centrale, le château ne peut passer pour une demeure de plaisance. Louis XIV a ce mot :

À Versailles, je suis logé en roi, à Fontainebleau en prince, à Compiègne en paysan[258].

Il se fait construire de nouveaux appartements face à la forêt. Ses soixante-quinze séjours s'accompagnent de fêtes fastueuses et surtout de grands camps militaires, le plus important ayant été celui de 1698, dernier séjour du roi à Compiègne[259].

Le dauphin, fils de Louis XIV, tombe malade à Compiègne au mois d'août 1667. On lui applique des linges qui ont touché au saint suaire, et ce prince, ayant recouvré la santé quelque temps après, témoigne à Dieu sa reconnaissance en donnant plusieurs objets précieux à l'église qui possède la sainte relique[260].

L’oraison funèbre de Monseigneur le duc d'Orléans, Philippe de France (1640 - 1701), frère unique de Louis XIV, est prononcée dans l'église de l'abbaye Saint-Corneille de Compiègne, en 1701[261].

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Du temps de Louis XV (1715 -1774)[]

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Compiègne en 1730.

Quand Louis XV ordonne, en 1738, la reconstruction totale du palais de Compiègne, il désire moins rivaliser avec son prédécesseur qui a tant bâti que disposer d'un logis où il puisse résider avec sa Cour et ses ministres. Jacques Gabriel, puis Jacques-Ange Gabriel, limités par la ville et ses remparts, sont obligés de reconstruire sur les anciennes fondations. De plus, ils ne peuvent détruire un ancien bâtiment que lorsqu'un nouveau est achevé, le roi refusant d'interrompre ses visites durant les travaux. Le grand plan de Louis XV, établi en 1751, est arrêté par la guerre de Sept Ans'[262].

Lors des fêtes pour le rétablissement et la convalescence de Louis XV, en 1744, tout commence par un Te deum solennel à l’abbaye[263]. Une Oraison funèbre de Monseigneur le Dauphin est prononcée en l'église de l'abbaye royale de Saint-Corneille de Compiègne, le 25 janvier 1766[264].

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A la veille de la Révolution[]

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Compiègne au XVIIIe siècle.

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Arrêt du conseil d'Etat qui déboute les abbesse et religieuses de l'abbaye du Val-de-Grâce et les religieux de l'abbaye de Saint-Corneille de Compiègne, coseigneurs hauts-justiciers de la prévôté de Saint-Corneille, de leur opposition à l'arrêt du 11 mai 1784.

Au XVIIIe siècle à Compiègne, la justice civile et criminelle appartient par moitié au lieutenant du bailli de Senlis pour le roi, et au prévôt de la juridiction des dames du Val-de-Grâce de Paris, pour les droits de l'abbé de Saint-Corneille[265]. L’un de ses prévôts est très longtemps un Compiégnois, Louis Mottet de La Motte (1651-1733), qui est aussi baron fieffez de Saint Corneille et officier de la vénerie royale. Il loge au château de Compiègne, mais exerce ses pouvoirs aussi à Paris. Son beau-père, Charles Coustant de Belle-Assise, neveu de Dom Pierre Coustant (1654 - 1721) est gouverneur attorney de Compiègne, mais il est également bailli général des douanes du Val de Grâce.

L’abbaye royale Saint-Corneille est toujours célèbre et puissante au XVIIIe siècle. Au dire du connaisseur qu’est Dom Pierre Nicolas Grenier, à la veille de la Révolution, la bibliothèque de l’abbaye Saint-Corneille de Compiègne est encore l’une des plus riches de province en manuscrits. C’est de la Picardie dont il parle, non de l’ensemble des provinces françaises, bien entendu…[266]. On conserve entre autres dans la bibliothèque de Saint-Corneille de Compiègne des traductions de Jules César, de Salluste et de Lucain, par un anonyme du XIVe[267].

Mais du fait des remaniements à différentes époques, l’abbaye Saint-Corneille telle qu’elle apparaît sur les gravures n’a plus grand-chose à voir avec l’abbaye fondée par Charles le Chauve. L’art monumental carolingien, la forme typique des basiliques romaines, ne se retrouve plus dans l’Oise qu’au niveau de l’église paroissiale Notre-Dame-de-la-Basse-Œuvre de Beauvais. Pour nous faire une idée des premiers édifices, il convient d'imaginer cette église, au sein d'un ensemble de bâtiments datant de cette époque. Néanmoins on devine la magnificence de Saint-Corneille même en observant les images tardives de ses différents édifices.


L'Histoire de saint Augustin nous dit qu':

Au moment de la révolution française, l’abbaye offre à la piété chrétienne les reliques du grand évêque de Carthage renfermées dans une splendide châsse d'argent; une tempête politique détruit l'antique abbaye et disperse les pieux trésors qu'elle possédait[268].


Arrêt du conseil d'Etat qui déboute les abbesse et religieuses de l'abbaye du Val-de-Grâce et les religieux de l'abbaye de Saint-Corneille de Compiègne, co-seigneurs hauts-justiciers de la prévôté de Saint-Corneille, de leur opposition à l'arrêt du 11 mai 1784].


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LA RÉVOLUTION[]

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De la profanation à la destruction de l’abbaye (1793 - 1822)[]

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L'abbaye Saint-Corneille au XVIIIe siècle.

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L'abbaye détruites par les révolutionnaires.

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Ancienne abbaye de Saint-Corneille.

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Plaque indiquant l'emplacement de l'abbaye détruite du fait des excès de certains révolutionnaires.

L’abbaye Saint-Corneille est classée bien national en 1791 en même que celle du Val de Grâce[269]. De nombreux acquéreurs achètent les bâtiments pour en faire des entrepôts. Quelques moines quittent la ville. Les autres se cachent. Mais, les dénonciations sont très rares et l’offensive anti-catholique est le fait d’une poignée de Compiègnois, aidés par les militaires stationnés dans la ville.

D'ailleurs, en mai 1793, la municipalité s’associe encore à la Fête-Dieu[270].

À Compiègne, le conventionnel en mission, André Dumont (1764 - 1838) est à l’origine de la fermeture des églises et de leur pillage, offensive à laquelle se rallie servilement les autorités locales[271]. Il est vrai que le passage de Collot d’Herbois et Isoré s’est traduit dans le district par 72 arrestations. Parmi eux, figurent onze ecclésiastiques, dont plusieurs anciens moines et des élus révolutionnaires modérés.

L'abbaye est dévastée, son admirable église profanée, et par la suite entièrement détruite. Les extrémistes brûlent ses riches archives sur la place publique. Ses châsses sont ouvertes, et ils jettent au feu les dépôts sacrés qu'elles contiennent. Quelques reliques sont cependant soustraites par de pieux fidèles. Ils sont conservés encore plusieurs dans l'église de Saint-Jacques de Compiègne[272].

Le 10 août 1793, les sans-culottes de Compiègne envahissent l'abbaye Saint-Corneille et la pillent. Les statues de bois doré de Charles le Chauve, de Charles le Simple, de la reine Frédérine, sa femme, de l’empereur Louis II le Bègue, de son arrière-petit-fils Louis V, et de quelques autres rois, qui décorent l’église de Saint-Corneille, sont en 1793, après avoir été affublées d’une hotte, finissent en feu de joie sur la place du Marché[273].

En 1794, les corps des rois sont dispersés et leurs statues brûlées. Les cercueils de plomb sont amenés au district comme propriété nationale[274].

Pendant cette profanation de tombes royales, les extrémistes font connaître le même sort aux restes de seigneurs et ecclésiastiques reposant dans l’église de l’abbaye. C’est le cas aussi de ceux du prévôt et baron Nicolas Mottet de La Motte, grand-père d'Agathe de Rambaud qui a élevé le Dauphin de sa naissance à 1792[275] et père de Benoît Mottet de La Fontaine, gouverneur des Indes françaises.

Assez bizarrement, un autre de ses fils, François Mottet (1728 - 1808), est Administrateur en l'an II, puis président du district de Compiègne en nivôse an III. Il tient alors un rôle de premier plan particulièrement pendant la crise frumentaire de l'automne hiver 1794-95[276].

Le Premier Consul signe le décret qui ordonne la destruction des ruines de l’abbaye Saint-Corneille, mais l’édifice n’est détruit qu’en 1822[277]. Sur leur emplacement on perce une rue et on élève un magasin militaire de fourrages.

Les bâtiments encore debout de l’abbaye seront presque complètement brûlés en 1940 du fait d'un bombardement de la Luftwaffe[278].

Des vastes bâtiments rebâtis à l'époque gothique, il ne subsiste plus que le cloître, restauré dans son état du XIVe siècle et quelques éléments de clocher et d'avant-nef. Il est possible d'apercevoir un pan de mur de l'abbaye avec aux gargouilles à partir de la place du Marché aux herbes. Ces vestiges accueillent l'une des bibliothèques municipales, qui conserve dans sa réserve précieuse quelques ouvrages venant de l’abbaye.

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La Compiègne du XVIIIe siècle, modélisée en 3D par Guillaume Roignant.

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DESTINATION ACTUELLE[]

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Bibliothèques municipales Saint-Corneille, place du Changé; bâtiment édifié sur les vestiges d'un bâtiment conventuel de l'abbaye Saint-Corneille.

Un ancien sarcophage sert de baptistère dans l'église de Saint-Corneille de Compiègne; on y fait depuis plusieurs bénédictions de l'eau aux veilles des fêtes de Pâques et de la Pentecôte. C'est certainement le tombeau d'un païen. Il a cinq pieds huit pouces de long dans la partie supérieure, cinq pieds quatre pouces dans la partie inférieure et trois pieds moins un pouce de large. L'intérieur a quatre pouces de moins; ces quatre pouces forment son épaisseur dans le haut. Sa hauteur a aussi deux pouces et quelque petite chose avec, moins que sa largeur. Il est orné de cannelures en spirales qu'on nomme Gaudron. On voit par-devant et par-derrière deux têtes qui paraissent être des têtes de Mercure à cause des deux ailes qui partent du front. On ignore d'où vient ce tombeau[279]. C'est un sarcophage du Bas Empire en marbre blanc, il est acheté par Napoléon III pour compléter le musée gallo-romain de la ville[280].

L'ancienne abbaye Saint-Corneille abrite l'une des trois bibliothèques municipales depuis 1959.

Les bâtiments, qui incluent les vestiges classés de l'abbaye et des édifices modernes, sont fermés pour travaux, agrandissement et restauration en 2005. La nouvelle bibliothèque est inaugurée le 15 décembre 2007.

Le cloître du XIIIe siècle est classé monument historique le 26 octobre 1964 en même temps que les restes du clocher.

Les sous-sols du bâtiment, dit de l'ancien réfectoire, sont inscrits aux monuments historiques le 28 septembre 1944[281].

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Cloître Saint Corneille à Compiègne.

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NOTES ET RÉFÉRENCES[]

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  1. Héliot Pierre. L'église abbatiale de Saint-Corneille à Compiègne. In: Bulletin Monumental, tome 123, n°3, année 1965. pp. 193-207.
  2. Petitjean Martine. Compiègne. In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 16, 1999. pp. 157-165.
  3. Abbaye Saint-Corneille. Compiègne, Oise
  4. Les huit barons ou fieffez de l'abbaye royalle Saint Corneille de Compiegne, leur institution, leur noblesse, & leur antiquite, Louis de Gaya, Louis Mauroy, 1686.
  5. COMPIÈGNE DU VIe À LA FIN DU XIe SIÈCLE.
  6. Volume 143 de Encyclopédie théologique: ou Série de dictionnaires sur toutes les parties de la science religieuse, Jacques-Paul Migne, Chez l'éditeur, 1859, p.420.
  7. Revue de l'art chrétien, Volume 3, Société de Saint-Jean, St. Augustin, Desclée, De Brouwer et Cie, 1859.
  8. COMPIÈGNE DU VIe À LA FIN DU XIe SIÈCLE.
  9. L’Oise, De la préhistoire à nos jours, Bordesoules, p.119.
  10. COMPIÈGNE DU VIe À LA FIN DU XIe SIÈCLE.
  11. Margot Hervé. Un plan médiéval d'urbanisme religieux à Compiègne (Oise). In: Revue archéologique du nord-est de l'Oise, n°2, 1972. pp. 93-98.
  12. COMPIÈGNE DU VIe À LA FIN DU XIe SIÈCLE.
  13. Héliot Pierre. L'église abbatiale de Saint-Corneille à Compiègne. In: Bulletin Monumental, tome 123, n°3, année 1965. pp. 193-207.
  14. Les huit barons ou fieffez de l'abbaye royalle Saint Corneille de Compiegne, leur institution, leur noblesse, & leur antiquite, Louis de Gaya, Louis Mauroy, 1686.
  15. Les huit barons ou fieffez de l'abbaye royalle Saint Corneille de Compiegne, leur institution, leur noblesse, & leur antiquite, Louis de Gaya, Louis Mauroy, 1686.
  16. Héliot Pierre. L'église abbatiale de Saint-Corneille à Compiègne. In: Bulletin Monumental, tome 123, n°3, année 1965. pp. 193-207.
  17. Abbaye Saint-Corneille. Compiègne, Oise
  18. Compiègne, Lefebvre Saint-Ogan, Collection XIX, 2016. ISBN 2346102563, 9782346102563.
  19. Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Louis Graves. 1850.
  20. PROGRAMMES CAROLINGIENS
  21. Petitjean Martine. Compiègne. In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 16, 1999. pp. 157-165.
  22. Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Louis Graves. 1850.
  23. Margot Hervé. Un plan médiéval d'urbanisme religieux à Compiègne (Oise). In: Revue archéologique du nord-est de l'Oise, n°2, 1972. pp. 93-98.
  24. COMPIÈGNE DU VIe À LA FIN DU XIe SIÈCLE.
  25. Voir début de l'article
  26. Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Louis Graves. 1850.
  27. Voir début de l'article
  28. Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Louis Graves. 1850.
  29. Petitjean Martine. Compiègne. In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 16, 1999. pp. 157-165.
  30. Revue de l'art chrétien, Société de Saint-Jean, p.549.
  31. Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Louis Graves. 1850.
  32. Bulletin de la Commission archéologique du diocèse de Beauvais, Commission archéologique du diocèse, 1847.
  33. Bulletin de la Commission archéologique du diocèse de Beauvais, Commission archéologique du diocèse, 1847.
  34. Compiègne et ses environs, Léon Ewig, Eugène Renduel, 1836.
  35. Bulletin de la Commission archéologique du diocèse de Beauvais, Commission archéologique du diocèse, 1847.
  36. PROGRAMMES CAROLINGIENS
  37. Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Louis Graves. 1850.
  38. Abbé Bernard MERLETTE Compiègne capitale carolingienne et la basilique Sainte-Marie
  39. L'abbaye Saint-Corneille, Sources et travaux, par Georges-Pierre Woimant
  40. Petitjean Martine. Compiègne. In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 16, 1999. pp. 157-165.
  41. Abbé Bernard MERLETTE Compiègne capitale carolingienne et la basilique Sainte-Marie
  42. Bulletin de la Commission archéologique du diocèse de Beauvais, Commission archéologique du diocèse, 1847.
  43. Dictionnaire historique, critique, chronologique, géographique et littéral de la Bible, par ... Augustin Calmet ... p.225.
  44. Abbé Bernard MERLETTE Compiègne capitale carolingienne et la basilique Sainte-Marie
  45. L'abbaye Saint-Corneille, Sources et travaux, par Georges-Pierre Woimant
  46. Les huit barons ou fieffez de l'abbaye royalle Saint Corneille de Compiegne, leur institution, leur noblesse, & leur antiquite, Louis de Gaya, Louis Mauroy, 1686.
  47. Charles le Chauve Société historique de Compiègne 2015
  48. PROGRAMMES CAROLINGIENS
  49. Abbé Bernard MERLETTE Compiègne capitale carolingienne et la basilique Sainte-Marie
  50. Charles le Chauve Société historique de Compiègne 2015
  51. COMPIÈGNE DU VIe À LA FIN DU XIe SIÈCLE.
  52. COMPIÈGNE DU VIe À LA FIN DU XIe SIÈCLE.
  53. Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Louis Graves. 1850.
  54. Revue de l'art chrétien, Volume 3, Société de Saint-Jean, St. Augustin, Desclée, De Brouwer et Cie, 1859.
  55. Les huit barons ou fieffez de l'abbaye royalle Saint Corneille de Compiegne, leur institution, leur noblesse, & leur antiquite, Louis de Gaya, Louis Mauroy, 1686.
  56. Procès-verbaux, rapports et communications diverses, de Société historique de Compiègne, 1934-36, p.2.
  57. Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Louis Graves. 1850.
  58. Abbé Bernard MERLETTE Compiègne capitale carolingienne et la basilique Sainte-Marie
  59. Les huit barons ou fieffez de l'abbaye royalle Saint Corneille de Compiegne, leur institution, leur noblesse, & leur antiquite, Louis de Gaya, Louis Mauroy, 1686.
  60. Arrivée des reliques du Saint Signe, de saint Corneille et de saint Cyprien
  61. Description historique de la ville de Paris et de ses environs, par feu M. Piganiol de la Force. Nouvelle édition, p.146.
  62. Histoire de saint Augustin, par M. Poujoulat… Sixième édition, p.XXXI.
  63. Jacques Langellé, Histoire du S. Suaire de Compiegne, Paris, Coignard, 1684
  64. Arrivée des reliques du Saint Signe, de saint Corneille et de saint Cyprien (vers 875)
  65. Émile Morel, Le Saint suaire de Saint-Corneille de Compiègne, Compiègne, Progrès de l'Oise, 1904.
  66. Pièces à conviction du Messie d'Israël: Étude des reliques de Jésus, Pierre Milliez, BoD - Books on Demand, 2015. ISBN 2322017515, 9782322017515.
  67. le « Voile de la Vierge »
  68. Article "Prépuce" du Dictionnaire Philosophique
  69. Collin de Plancy, Dictionnaire critique, II, p.49.
  70. 44Arrivée des reliques du Saint Signe, de saint Corneille et de saint Cyprien (vers 875)44
  71. Grand livre des saints: culte et iconographie en Occident, Jacques Baudoin, EDITIONS CREER, 2006.
  72. Grand livre des saints: culte et iconographie en Occident, Jacques Baudoin, EDITIONS CREER, 2006.
  73. Description historique de la ville de Paris et de ses environs, par feu M. Piganiol de la Force. Nouvelle édition, p.146.
  74. Histoire de saint Augustin, par M. Poujoulat… Sixième édition, p.XXXI.
  75. Description historique de la ville de Paris et de ses environs, par feu M. Piganiol de la Force. - Nouvelle édition, p.147.
  76. Charles le Chauve Société historique de Compiègne 2015
  77. Œuvres complètes de Cochin, avocat au Parlement de Paris, p.252.
  78. Volume 143 de Encyclopédie théologique: ou Série de dictionnaires sur toutes les parties de la science religieuse, Jacques-Paul Migne, Chez l'éditeur, 1859, p.420.
  79. Les huit barons ou fieffez de l'abbaye royalle Saint Corneille de Compiegne, leur institution, leur noblesse, & leur antiquite, Louis de Gaya, Louis Mauroy, 1686.
  80. Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Louis Graves. 1850.
  81. Petitjean Martine. Compiègne. In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 16, 1999. pp. 157-165.
  82. Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Louis Graves. 1850.
  83. PROGRAMMES CAROLINGIENS
  84. Souvenirs historiques des résidences royal de France: Château de Compiègne, Volume 7 de Souvenirs historiques des résidences royal de France, J. Vatout, Saint-Esteben, Victor Arthur Rousseau de Beauplan, Vict Herbic, Firmin Didot frères et cie, 1837.
  85. Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Louis Graves. 1850.
  86. Petitjean Martine. Compiègne. In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 16, 1999. pp. 157-165.
  87. Souvenirs historiques des résidences royal de France: Château de Compiègne, Volume 7 de Souvenirs historiques des résidences royales de France, J. Vatout, Saint-Esteben, Victor Arthur Rousseau de Beauplan, Vict Herbic, Firmin Didot frères et cie, 1837.
  88. Petitjean Martine. Compiègne. In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 16, 1999. pp. 157-165.
  89. Dictionnaire d'ascétisme…, par les abbés J.-C. G. et J.-C. P. T. 2, contenant en outre Le traité de la perfection du chrétien, par le cardinal de Richelieu. Les secrets de la vie spirituelle, qui en découvrent les illusions, par le R.P. François Guilloré, Paris : J.-P. Migne, 1854, p.1192.
  90. Claude Gauvard, La France au Moyen Âge, PUF, 1996, p. 112 et 113.
  91. Jean-Pierre Bayard, Sacres et couronnements royaux, Guy Trédaniel, 1984, p. 59.
  92. Petitjean Martine. Compiègne. In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 16, 1999. pp. 157-165.
  93. Eudes: Fondateur de la dynastie capétienne, Souverains et souveraines de France, Ivan Gobry, Pygmalion 2012.
  94. Duby, Monnaie des barons et des prélats, tome II, p.247.
  95. Plans modernes de 1509 et de 1567.
  96. L’Oise, De la préhistoire à nos jours, Bordesoules, p.119.
  97. Histoire de saint Augustin, par M. Poujoulat… Sixième édition, p.XXXI.
  98. COMPIÈGNE DU VIe À LA FIN DU XIe SIÈCLE.
  99. COMPIÈGNE DU VIe À LA FIN DU XIe SIÈCLE.
  100. COMPIÈGNE DU VIe À LA FIN DU XIe SIÈCLE.
  101. COMPIÈGNE DU VIe À LA FIN DU XIe SIÈCLE.
  102. Compiègne et ses environs, Léon Ewig, Eugène Renduel, 1836.
  103. Compiègne, abbaye Saint-Corneille (église détruite)
  104. Compiègne et ses environs, Léon Ewig, Eugène Renduel, 1836.
  105. Petitjean Martine. Compiègne. In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 16, 1999. pp. 157-165.
  106. Petitjean Martine. Compiègne. In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 16, 1999. pp. 157-165.
  107. Les huit barons ou fieffez de l'abbaye royalle Saint Corneille de Compiegne, leur institution, leur noblesse, & leur antiquite, Louis de Gaya, Louis Mauroy, 1686.
  108. Souvenirs historiques des résidences royales de France: Château de Compiègne, Volume 7 de Souvenirs historiques des résidences royales de France, J. Vatout, Saint-Esteben, Victor Arthur Rousseau de Beauplan, Vict Herbic, Firmin Didot frères et cie, 1837.
  109. Margot Hervé. Un plan médiéval d'urbanisme religieux à Compiègne (Oise). In: Revue archéologique du nord-est de l'Oise, n°2, 1972. pp. 93-98.
  110. L'église Saint-Germain
  111. Margot Hervé. Un plan médiéval d'urbanisme religieux à Compiègne (Oise). In: Revue archéologique du nord-est de l'Oise, n°2, 1972. pp. 93-98.
  112. Collection des poètes de Champagne antérieurs au XVIe.
  113. P. 633. Cb. CDXVIl, cité par Mémoires de la Société des antiquaires de Picardie, p.618.
  114. Margot Hervé. Un plan médiéval d'urbanisme religieux à Compiègne (Oise). In: Revue archéologique du nord-est de l'Oise, n°2, 1972. pp. 93-98.
  115. Petitjean Martine. Compiègne. In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 16, 1999. pp. 157-165.
  116. L'abbaye Saint-Corneille, Sources et travaux, par Georges-Pierre Woimant
  117. Histoire de France illustrée depuis les origines jusqu'à la révolution - Page 410, de Ernest Lavisse - 1911 et Collection de textes pour servir à l'étude et à l'enseignement de l'histoire - Page 26, 1925.
  118. L'abbaye Saint-Corneille
  119. Petitjean Martine. Compiègne. In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 16, 1999. pp. 157-165.
  120. PROGRAMMES CAROLINGIENS
  121. Petitjean Martine. Compiègne. In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 16, 1999. pp. 157-165.
  122. Petitjean Martine. Compiègne. In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 16, 1999. pp. 157-165.
  123. PROGRAMMES CAROLINGIENS
  124. Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Louis Graves. 1850.
  125. Petitjean Martine. Compiègne. In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 16, 1999. pp. 157-165.
  126. Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Louis Graves. 1850.
  127. Histoire de Compiègne, Édition des Beffrois, 1988, p.55.
  128. Alain Erlande-Brandenburg, Étude sur les funérailles, les sépultures des rois de France jusqu’à la fin du XIIIe siècle, Genève-Paris, Droz, 1975.
  129. Volume 3 de Cartulaire de l'abbaye de Saint-Corneille de Compiègne, Cartulaire de l'abbaye de Saint-Corneille de Compiègne, Volume 1192 de Harvard Western European local history preservation microfilm project, Abbaye de Saint-Corneille de Compiègne, Émile Morel, Louis Carolus-Barré, Société historique de Compiègne, Nouvelles Editions Latines, 1904.
  130. Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Louis Graves 1850.
  131. Compiègne et ses environs, Léon Ewig, Eugène Renduel, 1836.
  132. Histoire de Compiègne, Édition des Beffrois, 1988, p.55.
  133. Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Louis Graves 1850.
  134. Les huit barons ou fieffez de l'abbaye royalle Saint Corneille de Compiegne, leur institution, leur noblesse, & leur antiquite, Louis de Gaya, Louis Mauroy, 1686.
  135. Moreri, Grand dictionnaire historique, p.871.
  136. C'est-à-dire un archevêque assurant un rôle de coordination entre les évêques des diocèses.
  137. Moreri, Grand dictionnaire historique, p.871.
  138. Le Cabinet historique, de Louis Paris, p.167.
  139. Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Louis Graves 1850.
  140. Bulletin de la Commission archéologique du diocèse de Beauvais, Commission archéologique du diocèse, 1847.
  141. Souvenirs historiques des résidences royales de France: Château de Compiègne, Volume 7 de Souvenirs historiques des résidences royales de France, J. Vatout, Saint-Esteben, Victor Arthur Rousseau de Beauplan, Vict Herbic, Firmin Didot frères et cie, 1837.
  142. Bulletin de la Commission archéologique du diocèse de Beauvais, Commission archéologique du diocèse, 1847.
  143. Bulletin de la Commission archéologique du diocèse de Beauvais, Commission archéologique du diocèse, 1847.
  144. Compiègne, abbaye Saint-Corneille (église détruite)
  145. Histoire de Compiègne, Édition des Beffrois, 1988, p.54.
  146. Prou Maurice. Examen de deux diplômes de Philippe Ier pour l'abbaye de Messines, en Flandre. In: Compte-rendu des séances de la commission royale d'histoire. Deuxième Série, Tome 71, 1902. pp. 200-225.
  147. Prou Maurice. Examen de deux diplômes de Philippe Ier pour l'abbaye de Messines, en Flandre. In: Compte-rendu des séances de la commission royale d'histoire. Deuxième Série, Tome 71, 1902. pp. 200-225.
  148. Prou Maurice. Examen de deux diplômes de Philippe Ier pour l'abbaye de Messines, en Flandre. In: Compte-rendu des séances de la commission royale d'histoire. Deuxième Série, Tome 71, 1902. pp. 200-225.
  149. Prou Maurice. Examen de deux diplômes de Philippe Ier pour l'abbaye de Messines, en Flandre. In: Compte-rendu des séances de la commission royale d'histoire. Deuxième Série, Tome 71, 1902. pp. 200-225.
  150. Histoire de Compiègne, Édition des Beffrois, 1988, p.54.
  151. Les huit barons ou fieffez de l'abbaye royalle Saint Corneille de Compiegne, leur institution, leur noblesse, & leur antiquite, Louis de Gaya, Louis Mauroy, 1686.
  152. Petitjean Martine. Compiègne. In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 16, 1999. pp. 157-165.
  153. Le Cabinet historique, de Louis Paris, p.168.
  154. Œuvres complètes de Cochin, avocat au Parlement de Paris, p.256.
  155. Bulletin de la Commission archéologique du diocèse de Beauvais, Commission archéologique du diocèse, 1847.
  156. Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Louis Graves 1850.
  157. Petitjean Martine. Compiègne. In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 16, 1999. pp. 157-165.
  158. Compiègne, abbaye Saint-Corneille (église détruite)
  159. Compiègne, abbaye Saint-Corneille (église détruite)
  160. Compiègne, abbaye Saint-Corneille (église détruite)
  161. Le Prieuré Saint-Pierre des Minimes de Compiègne, Jacques Philippot, Compiègne, SHC, 1937.
  162. Histoire physique, civile et morale des environs de Paris depuis les…, p.56.
  163. Compiègne et ses environs, Léon Ewig, Eugène Renduel, 1836.
  164. Les environs de Paris, Histoire, monuments, paysages. Versailles…, p.260.
  165. Histoire de saint Augustin, M. Poujoulat… Sixième édition, p.XXXII.
  166. Souvenirs historiques des résidences royales de France: Château de Compiègne, Volume 7 de Souvenirs historiques des résidences royales de France, J. Vatout, Saint-Esteben, Victor Arthur Rousseau de Beauplan, Vict Herbic, Firmin Didot frères et cie, 1837.
  167. Margot Hervé. Un plan médiéval d'urbanisme religieux à Compiègne (Oise). In: Revue archéologique du nord-est de l'Oise, n°2, 1972. pp. 93-98.
  168. Histoire de Compiègne, Édition des Beffrois, 1988, p.57.
  169. Héliot Pierre. L'église abbatiale de Saint-Corneille à Compiègne. In: Bulletin Monumental, tome 123, n°3, année 1965. pp. 193-207.
  170. Traité des monnaies des barons ou représentation et explication de toutes les monnoies d'or, d'argent, de billon & de cuivre, qu'ont fait frapper les possesseurs de grands fiefs, pairs, évêques, abbés, chapitres, villes & autres seigneurs de France ; pour servir de complément aux monumens historiques de la France en général, & de chacune de ses provinces en particulier. Tome premier, Pierre-Ancher Tobiés en Duby, imprimerie royale, 1790.
  171. Petitjean Martine. Compiègne. In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 16, 1999. pp. 157-165.
  172. Le mouvement communal au XIIe siècle dans le Beauvaisis et aux environs, abbé Morel, Émile (1842-1919). Moniteur de l'Oise (Beauvais) : 1899.
  173. Compiègne et ses environs, Léon Ewig, Eugène Renduel, 1836.
  174. Compiègne et ses environs, Léon Ewig, Eugène Renduel, 1836.
  175. Œuvres complètes de Cochin, avocat au Parlement de Paris, p.258.
  176. Souvenirs historiques des résidences royales de France: Château de Compiègne, Volume 7 de Souvenirs historiques des résidences royales de France, J. Vatout, Saint-Esteben, Victor Arthur Rousseau de Beauplan, Vict Herbic, Firmin Didot frères et cie, 1837.
  177. Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Louis Graves. 1850.
  178. Alain Erlande-Brandenburg, Étude sur les funérailles, les sépultures des rois de France jusqu’à la fin du XIIIe siècle, Genève-Paris, Droz, 1975.
  179. Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Louis Graves. 1850.
  180. Encyclopédie théologique, ou Série de dictionnaires sur toutes les parties de la science religieuse, pub. par M. l'abbé Migne... , p.420.
  181. 1153: Louis VII accorde une charte de commune
  182. Le mouvement communal au XIIe siècle dans le Beauvaisis et aux environs, abbé Morel, Émile (1842-1919). Moniteur de l'Oise (Beauvais) : 1899.
  183. Histoire de Compiègne, Édition des Beffrois, 1988, p.57.
  184. Margot Hervé. Un plan médiéval d'urbanisme religieux à Compiègne (Oise). In: Revue archéologique du nord-est de l'Oise, n°2, 1972. pp. 93-98.
  185. Margot Hervé. Un plan médiéval d'urbanisme religieux à Compiègne (Oise). In: Revue archéologique du nord-est de l'Oise, n°2, 1972. pp. 93-98.
  186. Margot Hervé. Un plan médiéval d'urbanisme religieux à Compiègne (Oise). In: Revue archéologique du nord-est de l'Oise, n°2, 1972. pp. 93-98.
  187. Margot Hervé. Un plan médiéval d'urbanisme religieux à Compiègne (Oise). In: Revue archéologique du nord-est de l'Oise, n°2, 1972. pp. 93-98.
  188. Archives historiques et ecclésiastiques de la Picardie et de l'Artois, de Paul André p.209.
  189. Histoire de Compiègne, Édition des Beffrois, 1988, p.45.
  190. Bibliothèque Nationale de France, Département des Monnaies, Médailles et Antiques.
  191. Archives historiques et ecclésiastiques de la Picardie et de l'Artois, de Paul André p.209.
  192. Histoire de Compiègne, Édition des Beffrois, 1988, p.45.
  193. Les armes et les couleurs de Compiègne (nouvelle approche), Communication de Maître Jean-Claude Brault, le samedi 7 mai 2005.
  194. Œuvres complètes de Cochin, avocat au Parlement de Paris, p.261.
  195. Encyclopédie théologique, ou Série de dictionnaires sur toutes les parties de la science religieuse, abbé Migne… p.420.
  196. Bénédictins
  197. Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Louis Graves. 1850.
  198. Annales de philosophie chrétienne, 1862.
  199. Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Louis Graves. 1850.
  200. Compiègne
  201. Bulletin de la Commission archéologique du diocèse de Beauvais, Commission archéologique du diocèse, 1847.
  202. Le Cabinet historique, de Louis Paris, p.169.
  203. Mémoires de la Société des antiquaires de Picardie, p.570 et les suivantes.
  204. Œuvres complètes de Cochin, avocat au Parlement de Paris, Nouv. éd., classée par ordre de matières, précédée d'un discours préliminaire... Cochin, Henri (1687-1747). Éditeur : Fantin (Paris) 1821-1822. p.260.
  205. Œuvres complètes de Cochin, avocat au Parlement de Paris, Nouv. éd., classée par ordre de matières, précédée d'un discours préliminaire... Cochin, Henri (1687-1747). Éditeur : Fantin (Paris) 1821-1822. p.262.
  206. Bulletin de la Commission archéologique du diocèse de Beauvais, Commission archéologique du diocèse, 1847.
  207. Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Louis Graves 1850.
  208. Œuvres complètes de Cochin, avocat au Parlement de Paris, Nouv. éd., classée par ordre de matières, précédée d'un discours préliminaire... Cochin, Henri (1687-1747). Éditeur : Fantin (Paris) 1821-1822. p.262.
  209. Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Louis Graves. 1850.
  210. Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Louis Graves. 1850.
  211. Histoire Du Duché De Valois: Ornée De Cartes Et De Gravures, Contenant Ce Qui Est Arrivé Dans Ce Pays Depuis le temps des Gaulois, & depuis l'origine de la Monarchie Françoise, jusqu'en l'année 1703, Volume 1, Claude Carlier, Éditeur Guillyn, 1764.
  212. Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Louis Graves. 1850.
  213. Compiègne
  214. Alain Erlande-Brandenburg, Étude sur les funérailles, les sépultures des rois de France jusqu’à la fin du XIIIe siècle, Genève-Paris, Droz, 1975.
  215. Compiègne et ses environs, Léon Ewig, Eugène Renduel, 1836.
  216. Histoire du poste & du domaine forestier de Saint-Corneille (forêt de Compiègne), Lambin, Paul (Société historique de Compiègne), E. Levéziel impr. (Compiègne) 1902.
  217. Compiègne et ses environs, Léon Ewig, Eugène Renduel, 1836.
  218. Mémoires de la Société des antiquaires de Picardie, p.574.
  219. Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Louis Graves. 1850.
  220. Cab. de Ch., CC. 231 cité par Mémoires de la Société des antiquaires de Picardie, p.575.
  221. Cab. des Ch., CC. 231, cité par Mémoires de la Société des antiquaires de Picardie, p.575.
  222. Héliot Pierre. L'église abbatiale de Saint-Corneille à Compiègne. In: Bulletin Monumental, tome 123, n°3, année 1965. pp. 193-207.
  223. Compiègne
  224. Compiègne
  225. Françoise Autrand, Charles V : le Sage, Paris, Fayard, 1994, ISBN 2-213-02769-2.
  226. Françoise Autrand, Charles V : le Sage, Paris, Fayard, 1994, ISBN 2-213-02769-2.
  227. Compiègne
  228. Petitjean Martine. Compiègne. In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 16, 1999. pp. 157-165.
  229. Françoise Autrand, Charles V : le Sage, Paris, Fayard, 1994, ISBN 2-213-02769-2.
  230. Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Louis Graves. 1850.
  231. Héliot Pierre. L'église abbatiale de Saint-Corneille à Compiègne. In: Bulletin Monumental, tome 123, n°3, année 1965. pp. 193-207.
  232. Précis statistique sur le canton de Compiègne, arrondissement de Compiègne (Oise), Louis Graves. 1850.
  233. La vraie Jeanne d'Arc… de Jean Baptiste Joseph Ayroles, p.13.
  234. Procès de condamnation, les abbés normands.
  235. Revue de l'art chrétien, de Société de Saint-Jean, p.549.
  236. Petitjean Martine. Compiègne. In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 16, 1999. pp. 157-165.
  237. Compiègne
  238. Bulletin de la Commission archéologique du diocèse de Beauvais, Commission archéologique du diocèse, 1847.
  239. Les étapes d'un touriste en France : promenades et excursions dans les environs de Paris. Région du Nord, par Alexis Martin, Martin, Alexis (1834-…), p.516.
  240. Compiègne et ses environs, Léon Ewig, Eugène Renduel, 1836.
  241. Le Logis abbatial de Saint-Corneille, baron de Bonnault, Société Historique de Compiègne, B. XV 133.
  242. Compiègne
  243. Bulletin de la Commission archéologique du diocèse de Beauvais, Commission archéologique du diocèse, 1847.
  244. Lettres du Cardinal Charles de Lorraire: 1525-1574, Volume 319 de Travaux d'humanisme et Renaissance, 319, Charles de Guise, Daniel Cuisiat, Librairie Droz, 1998.
  245. Lettres du Cardinal Charles de Lorraire: 1525-1574, Volume 319 de Travaux d'humanisme et Renaissance, 319, Charles de Guise, Daniel Cuisiat, Librairie Droz, 1998.
  246. Lettres du Cardinal Charles de Lorraine: 1525-1574, Volume 319 de Travaux d'humanisme et Renaissance, 319, Charles de Guise, Daniel Cuisiat, Librairie Droz, 1998.
  247. Héliot Pierre. L'église abbatiale de Saint-Corneille à Compiègne. In: Bulletin Monumental, tome 123, n°3, année 1965. pp. 193-207.
  248. Dictionnaire historique, critique, chronologique, géographique et littéral de la Bible, par Augustin Calmet… p.225.
  249. LES GRANDES HEURES DE COMPIÈGNE (L'Express).
  250. Imprimé, Paris, P. Simon. Fol. 18, Le Cabinet historique moniteur des bibliothèques et des archives, de Louis Paris, p.53.
  251. Paris, Vincent. Fol. 198-239, Le Cabinet historique moniteur des bibliothèques et des archives, de Louis Paris, p.53.
  252. Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe, Morant, Georges de (Cte). Borel d'Hauterive, André-François-Joseph (1812-1896). Révérend, Albert (1844-1911), 1869 (A26), p.299 et suivantes.
  253. Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe, Morant, Georges de (Cte). Borel d'Hauterive, André-François-Joseph (1812-1896). Révérend, Albert (1844-1911), 1869 (A26), p.299 et suivantes.
  254. Cartulaire de l'abbaye de Saint-Corneille de Compiègne: 1261-1383, Volume 3, Emile Morel, Société historique de Compiègne, Nouvelles Editions Latines, 1904.
  255. Cartulaire de l'abbaye de Saint-Corneille de Compiègne: 1261-1383, Volume 3, Emile Morel, Société historique de Compiègne, Nouvelles Editions Latines, 1904.
  256. Petitjean Martine. Compiègne. In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 16, 1999. pp. 157-165.
  257. Collection des procès-verbaux des Assemblées-générales du Clergé de France depuis l'année 1560 jusqu'à présent: rédigés par ordre de matières, et réduits à ce qu'ils ont d'essentiel, Volume 6, Collection des procès-verbaux des Assemblées-générales du Clergé de France depuis l'année 1560 jusqu'à présent: rédigés par ordre de matières, et réduits à ce qu'ils ont d'essentiel, Desprez, 1774.
  258. COMPIÈGNE
  259. COMPIÈGNE
  260. Bulletin de la Commission archéologique du diocèse de Beauvais, Commission archéologique du diocèse, 1847.
  261. Biographie universelle ou dictionnaire historique des hommes qui se sont fait un nom par leur génie, leurs talents, leurs vertus, leurs erreurs ou leurs crimes., 4, GAL-JUV, par F.X. de Feller, p.130.
  262. COMPIÈGNE
  263. Bulletin de la Société historique de Compiègne, 1875, comte Coustant d’Yanville, Dom François Coustant et les fêtes célébrées à Compiègne en 1744, p. 375.
  264. Bulletin de la Société historique de Compiègne - page 199, 1875.
  265. État de la France en 1789, de Paul Boiteau d'Ambly, Dieudonné Alexandre Paul Boiteau, Paul Boiteau… p.302.
  266. Les saisies révolutionnaires et les manuscrits provenant des abbayes compiégnoises, autres que Saint-Corneille, par l’abbé Bernard Merlette.
  267. Introduction à l'histoire générale de la province de Picardie, de Pierre Nicolas Grenier; Charles Dufour; Jacques Garnier, p.49.
  268. Histoire de saint Augustin, par M. Poujoulat… sixième édition, p.XXXII.
  269. Répertoire numérique de la Série Q. Biens nationaux, de Archives, Oise (France). Archives départementales, p.39.
  270. Histoire de Compiègne, Édition des Beffrois, 1988, p.173.
  271. Histoire de Compiègne, Édition des Beffrois, 1988, p.173.
  272. Bulletin de la Commission archéologique du diocèse de Beauvais, Commission archéologique du diocèse, 1847.
  273. Souvenirs historiques des résidences royal de France: Château de Compiègne, Volume 7 de Souvenirs historiques des résidences royales de France, J. Vatout, Saint-Esteben, Victor Arthur Rousseau de Beauplan, Vict Herbic, Firmin Didot frères et cie, 1837.
  274. Compiègne et ses environs, Léon Ewig, Eugène Renduel, 1836.
  275. Guy de Rambaud, Pour l’amour du Dauphin.
  276. J. Bernet, secrétaire de la Société d'histoire moderne et contemporaine de Compiègne, maître de conférences en histoire moderne à l'université de Valenciennes.
  277. Le Logis abbatial de Saint-Corneille, baron de Bonnault, Société Historique de Compiègne, B. XV 133.
  278. Les monuments détruits de l'art français, histoire du vandalisme, de Louis Réau, p.317.
  279. Introduction à l'histoire générale de la province de Picardie, de Pierre Nicolas Grenier; Charles Dufour; Jacques Garnier, p.240.
  280. Compiègne, Lefebvre Saint-Ogan, Collection XIX, 2016.
  281. Base Mérimée.

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Bibliographie[]

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  • Calmet Augustin, Dictionnaire historique, critique, chronologique, géographique et littéral de la Bible
  • Caplain Albert, L'abbaye Saint-Corneille de Compiègne, Sa restauration, Imprimerie de Compiègne (Oise). 1930
  • Collectif, Histoire de Compiègne, Édition des Beffrois, 1988
  • Graya, Louis de, escuyer, sieur de Treville, Les huit Barons Fïeffez de l'Abbaye royalle de Saint-Corneille de Compiègne, leur institution, leur noblesse et leur antiquité, Noyon, 1686. Contient des choses curieuses et intéressantes sur l'origine des fiefs et sur l'inféodation. À la fin on trouve un catalogue des abbés de Saint-Corneille.
  • Lavisse, Ernest Histoire de France illustrée depuis les origines jusqu'à la révolution, 1911
  • Abbé de Migne, Encyclopédie théologique, ou Série de dictionnaires sur toutes les parties de la science religieuse
  • Morel (Chanoine) et Louis Carolus-Barré, Cartulaire de l'abbaye Saint-Corneille de Compiegne T III
  • Émile Morel, Le Saint suaire de Saint-Corneille de Compiègne, 1904
  • Société historique de Compiègne, Procès-verbaux, rapports et communications diverses, 1934-1936
  • Société de Saint-Jean, Revue de l'art chrétien.

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Liens externes[]

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