Wiki Guy de Rambaud
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                         Antoine Rambaud de Furmeyer, dit le capitaine Furmeyer

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Rambaud de furrmeyer

Le capitaine Rambaud de Furmeyer ?

Blason rambaud de furmeyer

Blason Rambaud de Furmeyer.

Aar3

Gapençais : Furmeyer (Veynes), Montgardin (Chorges), Ancelle.

Aar41

Tallard.

Aaram4

Gap est protégée par des murailles et des tours.

Antoine Rambaud de Furmeyer, dit le capitaine Furmeyer, est né en 1521 au château d'Ancelle et assassiné à Gap, en décembre 1565.


Le premier capitaine auquel on pense, quand on parle des guerres de religion dans le Haut-Dauphiné, est Antoine Rambaud, seigneur de Furmeyer, dit le capitaine Furmeyer. Il fournit une carrière brillante, mais éphémère, puisqu'il n'est pas question de lui hors des années 1562 et 1563 écrit Joseph Roman dans "Les trois Furmeyer"[1].

Antoine Rambaud de Furmeyer, dit le capitaine Furmeyer, est le descendant d'une très ancienne famille noble des Baronnies, puis du Gapençais. Un valeureux officier des guerres en Piémont[2]. Ce grand capitaine, comme l'écrit Jacques Auguste de Thou[3], acquiert beaucoup de réputation[4] pendant les guerres d'Italie.

A la paix, il gouverne la place forte de Tallard (1559 - 1562). Divers indices semblent prouver que, au moins dans les Alpes, les Protestants se tiennent tout prêts à agir. Néanmoins ce n'est pas à eux qu'il faut imputer le commencement des hostilités; ils se lèvent en avril pour venger leur frères assassinés. Le baron des Adrets et Furmeyer (capitaine Rambaud, de Gap) les commandent, l'un dans tout le Dauphiné, l'autre dans le Gapençais[5].

Furmeyer s'insurge du fait d’une alliance entre sa tante et le frère de Guillaume Farel qui a fait de sa famille très catholique une famille très protestante[6][7][8] mais aussi vue l’influence de plusieurs membres du clergé de Gap qui adoptent les idées nouvelles[9][10]. Il rejoint le parti protestant. Un acte de rigueur du chapitre de Gap à l'égard de Jacques Rambaud de Furmeyer, son frère, est probablement aussi la cause immédiate de la prise d'armes des protestants du Gapençais. C’est en effet le 2 mai 1562, c'est-à-dire dix jours plus tard, qu'Antoine, qui porte par excellence le nom de Capitaine Furmeyer, s'empare de Gap. Avant il pend le Lieutenant général du Dauphiné qui a fait tuer un pasteur, un gentilhomme protestant et plusieurs paysans. Le futur Duc et Connétable, devient Enseigne Colonel de son cousin Furmeyer.

Furmeyer est de tous les affrontements qui ensanglantent le Dauphiné et la Provence, au début des guerres de religion (1562/63) :

  • Pendaison du Lieutenant général du Dauphiné
  • Prise de Gap (2 mai 1562)
  • le siège de Tallard (4 mai 1562),
  • les incendies de la Chartreuse de Durbon (4 juin 1562),
  • la prise de Tallard (12 juin 1562)
  • Furmeyer & Lesdiguieres dans Cisteron assiégé (4 juillet 1562)
  • La bataille de Lagrand (août 1562)
  • Furmeyer dans le Vivarais (24 septembre 1562)
  • la bataille pour Beaurepaire (27 octobre 1562)
  • la marche sur Grenoble (10/15 novembre)
  • Bataille du Drac (16 novembre 1562)
  • la prise de Serres (1er mars 1563)
  • la prise de Romette (13 mars 1563)

Antoine est nommé par les réformés gouverneur des Montagnes, le Haut-Dauphiné (6 février 1653) et Lieutenant-général.

Jacques Rambaud de Furmeyer combat aux côtés de son frère aîné dans ses expéditions militaires et le conseille quand il est nommé en 1563 commandant des troupes réformées dans le Haut-Dauphiné, gouverneur des Montagnes, commandant à Gap, Embrun et Briançon, lieutenant général de la Reine-Mère[11]. Antoine Rambaud de Furmeyer, dit le capitaine Furmeyer, est assassiné à Gap, en décembre 1565.

Il ne se marie et ne laisse ni postérité, ni testament. Antoine meurt à 48 ans.

Le Dictionnaire historique, chronologique, géographique, généalogique, héraldique, juridique, politique et botanographique du Dauphiné nous dit que c'est :

un mestre de camp, l'un des plus braves de son temps[12][13].

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La ville de Gap.

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SA FAMILLE[]

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Ses ancêtres[]

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Aaram

Antoine Rambaud de Furmeyer, dit le capitaine Furmeyer est originaire de Guyenne[14].

Une Famille du Lyonnais. Les Rambaud,..., d'Émile Salomon (1910), parle d'un ancêtre des Rambaud légendaire : Rablo l'enragé, compagnon de Charlemagne, combattant les maures en Espagne[15].

Le prénom fréquent de cette famille après ceux usités de lieux ou de terres, est occitan et correspond aux Raimbaud-Rimbaud-Raymbaud du nord de la Gaule. Un nom de baptême, transmis à chaque génération, comme ceux des d'Adhémar, d'Artaud, de Bérenger, Guigues et tant d'autres, est devenu, comme ceux-ci surnom héréditaire d'une famille noble provençale[16].

Émile Salomon nous rattachent aux Rambaud de Guyenne (1320), mais Antoine Rambaud de Furmeyer, dit le capitaine Furmeyer et ses frères et sœurs sont les descendants de Poncius d'Arles, d'après de nombreux documents démontrant la présence des Rambaud dans le Dauphiné et en Provence bien avant 1320.

Les Rambaud de Furmeyer, gouverneurs de Gap, ne sont pas les ancêtres de Jean II Rambaud (1703-1762). C'est une autre branche. Il descend des Ra(y)mbaud d'Aix-en-Provence (1364 - 1564), puis des Rambaud des bords de l’Étang de Berre[17]. Par contre les alliances de Jean II Rambaud (1703-1762) sont exactes (Lieutaud, Pléville Le Pelley, Mottet de Ribécourt, Gaudelet d'Armenonville, Leclerc de Pulligny sont les bonnes[18].

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Ses parents[]

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Aar100

Les Rambaud du temps des guerres d'Italie.

Pavie

Siège de Pavie (1524 - 1525).

Son père, Guélis II Rambaud (1491 - 1569), est grièvement blessé au début du siège de Pavie, en décembre 1524[19][20]. Il est lui-même le fils d'André de Rambaud, l’un des écuyers du roi Louis XII (1498 - 1515), en Italie. Sa mère, Anne Matheron de Pennes de Peynier de la Faurie (1500–1571) est la fille du seigneur Pierre Matheron des Pennes et de Pétronille de Russan[21]. L’armorial du Dauphiné donne la date de 1516 pour leur mariage[22]. Sa mère a comme grand-oncle Jean de Matheron, chambellan du roi René en 1468, comte palatin en 1474, et Président de la Cour des Comptes, en 1494, mais aussi ambassadeur de France à Florence.

Son frère aîné, Jean est tué à la bataille de Cérisoles et un autre frère Antoine Rambaud de Furmeyer, dit le capitaine Furmeyer, grand capitaine, comme l'écrit Jacques Auguste de Thou[23] acquiert beaucoup de réputation[24] pendant les guerres d'Italie. Jacques Rambaud de Furmeyer a huit frères et sœurs qui vont tous être soit capitaines des armées protestantes, soit mariées à des chefs de guerre protestants. Le plus connu est Antoine Rambaud de Furmeyer, dit le capitaine Furmeyer.

Antoine est le cousin du théologien protestant Guillaume Farel et tous ensemble ils vont guider leur cousin, François de Bonne, duc de Lesdiguières, le dernier des connétables français, vers le protestantisme et le métier des armes.

Son père, Guélis II Rambaud (1491 - 1569) ne professe pas la religion catholique avec un zèle ardent, comme il est parfois écrit à tort. Comme les biens de Jean Farel, frère du théologien réformé, Guillaume Farel, condamné pour crime d'hérésie, en 1541[25], sont saisis et vendus. Guélis II Rambaud, seigneur de Montgardin et Furmeyer les rachète. Ce seigneur est un parent rapproché des Farel et ses neuf enfants vont être, peu d'années plus tard, les chefs des réformés du Gapençais. Il est donc infiniment probable que cet achat n'est pas sérieux. Sans doute, le seigneur de Montgardin est un prête-nom chargé de conserver intacts les biens des expatriés. En 1547, à la suite d'un nouvel arrêt du parlement, il les leur rend tous sans difficulté[26]. Cet arrêt du Parlement de 1547 existe, mais il ne le force à restituer ces biens à leurs anciens maîtres[27].

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Aar2

Furmeyer.

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LES GUERRES D’ITALIE (1536-1559)[]

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Aar7

Furmeyer est un capitaine déjà du temps des Guerres d'Italie.

Aar5

Le baron des Adrets.

Aar6

Brissac (maréchal de France).

Près de la ville de Veynes, au cœur des Alpes, existe un petit village du nom de Furmeyer, aujourd’hui bien paisible, auquel on accède en gravissant une falaise qui surplombe le bleu de la vallée du Buech, et des champs de lavande. En 1525, les Rambaud, ajoutent cette coseigneurie à celles de Montgardin et d'Ancelle. Son père, Guélis II Rambaud (1491 - 1569), est revenu grièvement blessé au début du siège de Pavie, en décembre 1524.

Antoine, vit son enfance parmi les paysans d’Ancelle, au milieu des montagnes qui surplombent le col Bayard. Mais à la différence de ses voisins, il étudie un peu et chasse souvent dans toute la contrée avec d’autres jeunes nobles du Gapençais.

Charles Quint envahit la Provence en juin 1536. L’armée française doit battre en retraite, mais Montmorency inaugure la politique de la terre brûlée. Antoine Rambaud de Furmeyer, comme ses ancêtres avant lui, part guerroyer. Il rejoint la Légion du Dauphiné. Il participe aux derniers combats de la Huitième guerre d’Italie (1535-1538). Il combat en Italie, mais entre trêves éphémères les batailles ne sont en rien décisives.

Dans la Légion du Dauphiné les Soldats devoient être du pays, dont la Légion portoit le nom, ainsi que les Officiers: Loi fage, mal observée dès son origine. C'est une unité permanente composée de quinze enseignes (compagnies) de 400 hommes, en tout 6.000 fantassins.

Antoine Rambaud de Furmeyer participe à la Neuvième guerre d’Italie (1542-1544). François de Beaumont, baron des Adrets, un seigneur et officier dauphinois va, vers 1542, à Turin demander à son oncle Boutières, général de l'armée de Piémont, qui lui laisse la conduite de quelques légionnaires de la garnison de la ville. II demeure dans cet emploi jusques à la disgrâce de Boutières, qui arrive en 1544 et oblige l'oncle et le neveu de se retirer en Dauphiné[28].

Quand le frère d'Antoine, Jean de Rambaud, meurt le 11 avril 1544, à la bataille de Cérisoles, laissant une veuve et trois très jeunes orphelins, Antoine devient l’aîné des fils Rambaud. Joseph Roman écrit qu’il s'est brillamment conduit, sous les ordres du maréchal de Brissac, ce que confirme le bulletin de la Société d'études des Hautes-Alpes. Ce Brissac, maréchal de France en 1550, se rend en Piémont, dont le roi lui donne le gouvernement général. Le bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français, nous dit d’Antoine qu’il signale sa valeur dans les guerres du Piémont. Lesdiguières précise lui-aussi que :

Furmeyer s'y fignala en divers occafions. Il fournit une brillante carrière militaire, mais éphémère.
François de Beaumont, baron des Adrets, en 1556; fa Commission est du vingt-quatrième de Mars de cette année, c'est à dire deux jours après la levée des Légions; trouve que cette même année le Maréchal de Briffac qUi commandoit en Piémont, voulant mettre son Armée en état de résister à celle des ennemis, demanda au Roi trois mille Suiffes, les quatre mille Légionnaires de Dauphiné dont le Baron des Adrets eft Colonel[29]. En l’an 1556, Antoine Rambaud de Furmeyer est l’un des officiers de cette Légion du Dauphiné qui entre en Piémont … & le Mareschal de Brissac fut tellement satisfait de leur service que, le Roi ayant commandé que l’Arriere ban de cette Province fût levé pour y passer, il obtint que cette levée ne fut faite qu’en deniers, qui seroient employez à la solde & à la fubfistance de ces quatre mille hommes. Il est déjà connu sous le nom de capitaine Furmeyer. Antoine est de toutes les entreprises hardies au côté du colonel François de Beaumont, baron des Adrets.

Furmeyer est un homme de guerre fort distingué qui conduit brillamment contre les Espagnols, mais il ne peut supporter qu’un traître du nom de Pecquigny soit défendu par les Guise. Des Adrets demande un duel judiciaire, ce qui lui est refusé. Ce que les combattants des guerres d’Italie considèrent comme un bafouement des lois du royaume et des traditions de la chevalerie.

Le traité du Cateau-Cambrésis, en 1559, fait que les soldats et officiers des Guerres d'Italie sont inemployés.

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Gouverneur de Tallard (1559 - 1562)[]

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A299

Château de Tallard.

A la paix, Antoine de Rambaud apparaît pour la 1re fois comme seigneur de Montgardin et d’Ancelle, sur un acte qu’il signe en 1556 avec son père.

Seigneur de Furmeyer, coseigneur d'Ancelle et de Montgardin, il gouverne la place forte de Tallard qui compte une garnison d'une cinquantaine de mercenaires, qui s'entendent très mal avec les bourgeois de la petite ville, mais Furmeyer sait se faire obéir.

Le bourg de Tallard, bicoque de 4.000 âmes tout au plus en ce temps là, a eu successivement pour seigneurs les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, la famille de Trianet, les Clermont-Tallart. il a des fortifications respectables. Ce château est admiré à vingt lieues à la ronde. Il compte autant de marches dans ses tortueux escaliers que l'année compte d'heures, autant de fenêtres qu'elle compte de jours, autant de portes qu'elle compte de semaines, autant de tours qu'elle compte de mois.

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Les causes des guerres de religion dans le Haut-Dauphiné[]

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Guillaume Farel et moine agressant un gentilhomme protestant.

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Carte des églises réformées en 1562.

Aar27

Le massacre de Wassy, par le duc de Guise.

Les anciens officiers de la Légion du Dauphiné sont tous plus ou moins cousins avec Guillaume Farel. Ce théologien, né à Gap, est doté d'un tempérament ardent et d'un grand talent oratoire. Quand il revient en 1561 dans sa petite patrie, après avoir été répandre les idées nouvelles à Genève et à Neuchâtel, une propagande occulte ne peut suffire à son esprit dominateur et exalté par de nombreux succès. Il convertit à la réforme presque toute la noblesse de la contrée et couronne son oeuvre en recevant l'apostasie de Gabriel de Clermont-Tonnerre, évêque de Gap et de Jacques Rambaud de Furmeyer, prévôt du chapitre, l’un des frères d’Antoine.

Jusqu'en 1561 le Haut-Dauphiné jouit du calme le plus complet. Joseph Roman écrit :

Deux hommes d'énergie Guillaume Farel et Antoine Rambaud, capitaine Furmeyer, allumèrent l'incendie qui dura quarante ans. Plusieurs membres du clergé de Gap ayant adopté les idées nouvelles sont exclus de l’Eglise, parmi eux, Jacques de Rambaud... Cet acte de rigueur du chapitre de Gap à l'égard de Jacques de Rambaud est probablement la cause immédiate de la prise d'armes des protestants du Gapençais. Jacques se retire auprès de son frère Antoine et fait passer dans son cœur la colère qui déborde dans le sien. Or, Antoine est depuis quelque temps le chef secret des réformés dans les Alpes.

Chorier prétend qu'en l'année 1559 Gabriel de Clermont-Tallart (1500 - 1572) est dépossédé de son siège pour avoir donné dans les erreurs de Calvin ; qu'il a pour successeur Etienne d'Estienne, lequel est reconnu dans sa ville épiscopale. Juvenis soutient le contraire. Mais ce qui prouve que l'évêque apostat occupe encore le siège de ce diocèse en 1561, c'est une transaction intervenue cette même année entre les consuls, manans et habitans de Gap, d'une part, et le révérend père en Dieu messire Gabriel de Clermont, évêque et seigneur temporel du dit Gap...[30].

Chez le marquis Charles du Puy-Montbrun, une cinquantaine de personnes se réunissent et préparent des dizaines d'attaques des catholiques. Lesdiguières dit entre autres au baron des Adrets :

Vous avez sous vos yeux l'élite de la noblesse des montagnes, les représentants de tout un peuple. Ces deux hommes en habit gris, qui causent avec M. de Montbrun, sont les deux frères Rambaud de Furmeyer, les chefs des religionnaires de Gap , où leur famille a commandé de tout temps...[31].

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Pendaison du Lieutenant général du Dauphiné[]

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Aar11

La Motte-Grondin est pendu en 1562.

Le lendemain les cinquante seigneurs partent accomplir leur mission à Romans. Le lieutenant-gouverneur La Motte-Grondin fait exécuter à Romans, le pasteur Duval et le gentilhomme Louis Gay, sans raison sérieuse et massacrer des paysans et leurs femmes sur un marché. Le peuple se soulève, mais l'évêque réussit à les calmer. Le gouverneur, responsable de ces crimes, se croit en sécurité dans son château, mais il se trompe : des Adrets, Furmeyer, Beaumont et Miribel... prennent Valence et il est pendu[32].

Furmeyer, le 27 avril 1562, chevauche jusqu’à Saint-Bonnet dans le Champsaur. Arrivé sur place, il réunit ses partisans. Comme Guillaume Farel est emprisonné, il le fait évader par une corbeille qu’il glisse le long des murs de la prison. Farel est libre, mais il est bien décidé à revenir à Gap. Jacques rejoint le parti protestant et s'y comporte encore plus vaillamment que son frère le capitaine Furmeyer, écrit Eugène Haag dans La France protestante. Du Champsaur ils marchent sur Gap.

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Aafar31

Protestants commandés par le Baron des Adrets et le capitaine Furmeyer

venus éliminer La Motte-Gondrin.]]

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LES GUERRES DE RELIGION[]

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Prise de Gap (2 mai 1562)[]

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A303

Tour médiévale à Gap.

Guillaume Farel

Guillaume Farel.

Aar25

La cathédrale de Gap.

Prétextant qu’un massacre de protestants se prépare, Furmeyer se présente, le 2 mai 1562, aux portes de Gap, à la tête de 4 ou 500 partisans bien armés. Il s'en empare sans coup férir. Le capitaine Furmeyer a su entraîner des paysans, d’anciens soldats et de jeunes nobles du Champsaur, et faire d’eux des guerriers. Le Mémoire fait par le capitaine Arabin de la vie de Monseigneur le connestable des Diguières nous apprend que : L'an 1562, monsieur de Furmeyet, levant les armes des montagnes du Dauphiné pour le party de la religion, fit son enseigne mon dit seigneur des Diguières.

A Gap, rien n'a été préparé pour la défense, ce qui explique le peu de sang versé. Les vainqueurs sont heureux. Guillaume Farel rentre alors dans la ville. Il chante de sa voix rauque le triomphe des huguenots, insulte par des imprécations, ridicules et sacrilèges, le vibailli mourant des suites d'une blessure, écriront les partisans de la contre-réforme.

Dans le Gapençais, les conversions sont nombreuses : Farel acquiert une grande créance parmi le peuple. L'évêque lui­-même, l'évêque de Gap, Gabriel de Clermont-Tallart (1500 - 1572), le premier et l'unique renégat que le diocèse ait eu à rejeter de son sein, se rend en habits pontificaux au prêche de Sainte-Colombe et y consomme son apostasie.

Guillaume d’Avançon, l’archevêque, demande à Furmeyer de respecter la cathédrale de Gap, mais les églises de Saint-Arnoul, Saint-Jean le Rond et la maison capitulaire, le palais épiscopal et la maison canoniale, sont en partie détruits. Les protestants pillent également le trésor du chapitre et de la cathédrale, détruisant la plupart des reliques. Leurs officiers chassent les prêtres et remplacent les consuls par d'autres à la dévotion de Furmeyer.

Pendant six mois les protestants font peser sur la ville et les contrées voisines la plus dure des tyrannies. Pendant six mois toute espèce de transactions est suspendue, du mois de mai au mois de novembre les notaires de Gap ne reçoivent presque aucun acte. Mais Furmeyer n'a pas brûlé la ville, comme le croit certains fanatiques.

Les huguenots restent maîtres de Gap jusqu'au 4 septembre 1562. L’église de Sainte-Colombe devient un temple protestant. Les gentilshommes réformés ayant trouvé, dans une armoire de la cathédrale les titres de propriété des prieurés et des cures, se les partagent. Balthazard Autard de Bragard, par exemple, s'adjuge les prieurés d'Orpierre et de Trescléoux...

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Siège de Tallard (4 mai 1562)[]

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Château de Tallard.

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Tallard, la salle des gardes.

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Une des cours intérieures du château.

Entre temps, le 4 mai 1562, Antoine Rambaud de Furmeyer, qui est désormais le chef des troupes protestantes pour tout le Haut-Dauphiné, ou province des Montagnes, demande l'entrée de Tallard, en vertu d'une commission signée par des Adrets. Il se dit Lieutenant-général de la reine-mère au Dauphiné et Député pour la délivrance de la liberté captive du Roi et de la Reine-mère. La reine, Catherine de Médicis, explique aux protestants qu'elle est prisonnière et écrit des lettres pour leur demander de la délivrer. Le lieutenant-général Furmeyer dit n'exercer que pour le Service de Dieu, la liberté et la délivrance du roi et de la reine, sa mère. Il est vrai que la reine mène, à partir du Louvre, une politique habile jusqu’à la préparation de la Saint-Barthélémy.

Mais revenons à Tallard. C’est une bourgade fortifiée, située à deux lieues au midi de Gap, sur les bords de la Durance. Le château est bâti sur un rocher peu élevé, mais pourtant inaccessible de plusieurs côtés. Les eaux de la Durance en baignent les pieds. Le vieux château ainsi que les tours sont dominés par un redoutable donjon.

En 1562, c’est le conseil de la ville qui se met aussitôt en devoir de barricader les portes de la place et de cacher le trésor de l'église, dont les reliques de saint Grégoire. Il s'occupe aussi le premier soir de la réponse à faire à Furmeyer. La question est portée devant le conseil communal. Ils la discutent longuement avec chaleur car plusieurs conseillers sont partisans des idées nouvelles. Mais tous savent que le capitaine catholique Gargas arrive avec deux compagnies venant de Provence pour les secourir en longeant la Durance. Pour gagner du temps, ils décident de prier Furmeyer d'attendre qu'ils aient pris l'avis du vicomte de Tallard. Ils offrent un présent de 100 écus à Furmeyer pour le faire attendre. Le conseil de la ville NE comprend qu’une minorité de partisans des Guise, mais règne dans cette ville.

Furmeyer confie les préparatifs d'attaque à Benoît de Serre, dit le capitaine Rivail, frère de sa belle-sœur. Mais lui doit partir vers Grenoble, auprès du baron des Adrets.

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Les incendies de la Chartreuse de Durbon (4 juin 1562)[]

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Chartreuse de Durbon.

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la chartreuse de Durbon au XVIIe siècle.

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Ruines de la Chartreuse de Durbon.

Les réformés apprennent que Laurent de Maugiron n'a pu reprendre Lyon sur les protestants et qu’il réunit une armée à Chambéry pour se saisir de Grenoble. Ce carciste (surnom des catholiques extrémistes, dans le sud-est de la France) fait la guerre en se faisant suivre par quatre bourreaux. Par lettres du roi, des 11 et 13 mai, il est chargé de repurger le pays de tous les rebelles, qui si insolemment y exécutent leurs mauvaises volontés.

Effrayés de ces préparatifs, les protestants de Grenoble demandent un secours à des Adrets, qui est alors à Lyon, et qui leur envoie deux compagnies de gens de pied, sous le commandement des capitaines Cumming et Pierre de Theys, dit La Coche. Des Adrets vient lui-même quelques jours après, le 11 mai à Grenoble, avec 50 chevaux (cavaliers) et plusieurs compagnies de gens de pied, sous la conduite de Furmeyer.

Le 4 juin 1562, le bruit court à Grenoble que le couvent de la Chartreuse de Durbon renferme des gens de guerre. Des Adrets n'en demande pas davantage pour y envoyer Furmeyer, Coct et Brion, accompagnés de soldats déterminés.

Ils marchent toute la nuit, dit Chorier.

Le prieur général de la Chartreuse, Pierre Sarde, a mis tout ce qu'il a de plus précieux en divers endroits de son couvent et n'y a laissé que deux religieux très âgés. Les chefs protestants se trouvent le lendemain au point du jour à la première ouverture des portes de la Chartreuse de Durbon.

Ils pillent tout ce qu’ils peuvent emporter, gâtent et corrompent le reste en mettant le feu aux bâtiments.

Les hommes de Furmeyer ne sont pas les auteurs des massacres des chartreux et du prieur, vers 1564. La Charteuse est en partie restaurée, mais elle est incendiée à nouveau en 1592. Dès 1610 le monastère de Durbon est dans l'impuissance de réparer ses bâtiments, les uns brûlés, les autres tombant en ruines. La vente des bâtiments comme biens nationaux est à l'origine de son état de ruines actuel et pas Furmeyer, comme le croit certains fanatiques catholiques. Une maquette représentant la chartreuse de Durbon au XVIIe siècle prouve que Furmeyer, 1564 et les ravages de 1592, n'ont pas détruit l'abbaye.

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La prise de Tallard (12 juin 1562)[]

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L'église de Tallard.

Furmeyer transforme ses attaques en siège régulier, intercepte toutes les communications. Il devient impossible de résister plus longtemps. Selon Charronnet et le capitaine Gargas :

A Tallard, le conseil, reconnaissant l'impossibilité d'une résistance plus longue, donne commission à Balthazard de Moustiers de traiter avec l'ennemi. Furmeyer n'est pas doux. Il commande aux consuls, sous peine d'être pendus, de livrer dans les 24 heures au château 20 charges de blé et 40 charges de vin. La contribution de guerre frappée sur le bourg est de 120 écus.

D'après Joseph Roman :

il pille le trésor de l'église et emmène des otages.

Furmeyer laisse pour gouverneur, à Tallard, Benoît de Serre (1520 - après 1567), dit le capitaine Rivail, avec 150 hommes.

Nous allons suivre maintenant Furmeyer dans ses courses aventureuses à travers le Dauphiné et la Provence. Furmeyer part le 15 juin défendre Sisteron, avec son jeune cousin Lesdiguières. Les protestants sont en nombre inférieur face aux carcistes. Il leur faut être très mobile et accomplir des exploits guerriers.

L’archevêque d’Embrun envoie, quelques jours plus tard, 900 hommes pour reprendre le château. Mais, heureusement pour Rivail, une troupe de Provençaux réformés les taillent en pièces près de Chorges.

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Lesdiguières Enseigne Colonel de son cousin Furmeyer[]

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Aar23

Lesdiguières.

...Lesdiguieres... résolu doncques de suiure vn party qu'on luy persuadoit estre le meilleur, il prit ciuilement congé de Gordes, & s'en alla trouuer Furmeyer, qui ayant vne haute opinion de luy, le fit Enseigne Colonel de son Régiment[33].

Lesdiguières, nous dit le pasteur Arnaud, a assisté au siège de Tallard. Il n’a que 19 ans et le grade d’enseigne dans les troupes de Furmeyer. C’est la 1re fois qu’il est fait mention du futur connétable français. Pendant 60 ans l'histoire de Lesdiguières est pour ainsi dire celle du Dauphiné, écrit au XIXe siècle l'abbé Gaillaud.

François de Bonne, dit Lesdiguières, renard du Dauphiné, roi des montagnes, est d'abord destiné à la robe, mais il doit abandonner du fait du décès d’un oncle qui payait ses études. Il embrasse la carrière des armes et devient simple archer. Videl, son biographe, attribue sa conversion aux exhortations de l'un de ses professeurs d'Avignon qui pratique secrètement la religion nouvelle. Mais son entrée dans les bataillons réformés vient de l'influence qu'a su prendre sur son esprit Furmeyer, premier chef des réformés dans les Alpes.

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Furmeyer & Lesdiguieres dans Cisteron assiégé (4 juillet 1562)[]

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Aar1

Sisteron.

Aar22

Le comte de Tende, jeune.

Antoine

Lesdiguières, son cousin.

Un grand nombre de familles, fuyant les armes catholiques, refluent vers Sisteron, dernier asile des protestants, du côté des Alpes. Quatre mille hommes d'infanterie et cinq cents de cavalerie protègent leur marche, et ces troupes. Ils ont à leur tête Claude de Savoie (1507-1566), dit le Comte de Tende, gouverneur de Provence de 1525 à 1566[34]. Un petit nombre de ces troupes entre dans la ville. Depuis longtemps la ville de Sisteron a à peine songé à l'entretien de ses fortifications. Il faut les remettre en état.

Le comte de Tende ne jugeant pas à propos de s'enfermer dans Sisteron, sortit avec quelques troupes, laissant le commandement de la ville à Beaujeu de Bourgogne, son neveu, avec onze compagnies. Déjà, il avait dépêché Sorreze et Mauvans, vers le baron des Adrets, pour en obtenir du secours; il se borna, en attendant, à surveiller les démarches des catholiques. Dans l'intervalle, arriva Raimbaud de Furmeyer à la tête de trois cents hommes qui servirent à renforcer la garnison.

Louis Videl, dans son Histoire de la vie du connestable de Lesviguières écrit : Cependant le feu s'allumoit dans le Royaume, & lon y estoit presque par tout aux mains. Entre autres places tenues par les Protestans, la vilie de Cisteron en Prouence estant menacée par les Catholiques, Furmeyer & Lesdiguieres s'y jetterent auec trois cens hommes: aussi-tost elle fut inuestie par le Comte de Sommerive, Lieutenant de Roy dans le pays. Après quelques jours de siege courageusement foustenu par Beaujeu, cousin du Comte (mais Protestant) Lesdiguieres dessendant vne bresche auec quelques autres, y rendit tant de preuues de son courage, qu'il mérita ce témoignage de luy, quil auoit particulièrement remarqué. Voila un ieune Gentil-homme qui fait des meruilles : il y a demye-heure qu'il combat en cet endroit-là de pied ferme, si foit il fera parler de luy; Et quelques heures apres à Furmeyer. Votre Enseigne a triomphé auiourd huy: vous deuez bienn l'aymer, car il vous fait de l'honneur. A peu de iours de là, les assîegés manquant de poudre, & estans contraints de sortir de nuict par vn précipice qui estoit sans garde, Furmeyer & Lesdiguieres se retirèrent en Dauphine[35].

En quittant Tallard, le 12 juin 1562, Furmeyer marche au secours de Sisteron, le boulevard du protestantisme militant en Provence, assiégé par Henri-Honoré de Savoie (1538-1572), dit le Comte de Sommerive, fils et adversaire du Comte de Tende.

Le capitaine réussit à rentrer dans la ville assiégée par les catholiques avec ses soldats. D'après de Thou : … une multitude de femmes, d'enfants & de gens incapables de porter les armes, qui avoient choisi Cisteron comme un asile contre la persécution. Il n'y avait point de grâce à espérer de la part d'ennemis si déclarés & si implacables : le gouverneur de la province leur avait fait espérer du secours ; & leurs espérances venoient d'être fortifiée par l'arrivée de Rambaud Furmeyer, grand capitaine qui venoit d'entrer dans la ville avec un détachement de 300 hommes...

... Furmeyer arrive le 4 juillet à Sisteron. Sommerive envoie ses nombreuses troupes à l'assaut, par 3 fois sans succès. Beaujeu, Furmeyer, Dubar, Malejay, Seguiran & les autres chefs firent des merveilles, les femmes mêmes, les enfants et tous ceux qui étaient hors d'état de porter les armes, firent plus qu'on ne pouvait en attendre. Le général de Beaujeu dit à Furmeyer, en parlant de son cousin Lesdiguières : Votre enseigne a triomphé aujourd’hui, vous devez bien l’aimer, car il vos a fait beaucoup d’honneur.

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Sisteron du temps des guerres de religion.

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La bataille de Lagrand (août 1562)[]

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Ruines du château des Dupuy-Montbrun.

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Massacre de protestants.

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Dupuy-Montbrun et son armée affrontant les catholiques.

Quand les munitions commencent à faire défaut à Sisteron, Furmeyer fait une sortie par un affreux précipice et rejoint un petit corps d'armée amené par Charles du Puy-Montbrun, qui vient de Grenoble au secours de Sisteron.

A la bataille de Lagrand (août 1562), entre Orpierre et Eyguians (en fait à Nossages), malgré des charges désespérées, Montbrun et Furmeyer sont battus. Près de mille huguenots Y trouvent la mort. Des protestants détruisent en partie le prieuré de Lagrand. Orpierre est fortifiée par les huguenots qui construisent une citadelle et Orpierre devient une place forte protestante.

Furmeyer bat en retraite. Il va à Corps, à côté du Valgaudemar, en passant par Gap, fin août 1562. marquis Charles du Puy-Montbrun se réfugie alors à Orpierre, d’où il est chassé le 2 septembre par La Beaume et Suze.

Après la prise de la citadelle de Sisteron, Sommerive fait massacrer les prisonniers, puis c’est le tour des présumés protestants de la région. En n’étant pas venu défendre la ville, certainement par jalousie de l’intrépidité et de la valeur de Mouvans, des Adrets est à l’origine de cette défaite.

Antoine est rejoint par des protestants fuyant les persécutions. Le notaire Esprit Arnaudon de Serres doit abandonner son enfant qui vient de naître et sa femme, le 15 août 1562. Nous avons retrouvé son journal : Et estant née ledict enfant dudict jour, n’ausant demeurer audict Serres à cause des desditz papistes, m’en suys en allé avec ledict camp audict Cisteron, soubz la charge du cappitaine Furmeyer et ay layssé en farine notre femme et avec notre dict petit enfant. Furmeyer, accompagné de ses enfans perdus et des soldats de Montbrun, bat en retraite en direction du Champsaur. Fin août, ils passent par Gap, comme nous le précise le notaire Arnaudon : Et ayant demeuré ledict camp des fidelles à l’Escalle sous Volonne, campés, ayant repoussé les papaulx jusques à Les Myes les Sisteron quatre lieux circa, ledict environ troys semeynes c’est retiré aux garnisons des fidelles et j’ey suyvi ledict cappitaine Furmeyer à la cité de Gap où estoit sa garnison où j’ai demeuré le ? passé du moys, longé chef Domegne Du Puy papiste avec Henry Chitron de Veyne et Mongery dudict Veyne, uguenaux.

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Furmeyer dans le Vivarais (24 septembre 1562)[]

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Olivier de Serres, capitaine calviniste du Vivarais.

Se voyant menacés de toute part et considérant que la ville de Gap ne peut résister au canon, des protestants se décident à l'abandonner. Le Grésivaudan, le Briançonnais, l'Embrunais et la Provence sont au pouvoir des marabouts, surnom des catholiques. Ils partent le 24 septembre, à 10 heures du soir, au nombre de 400 environ et arrivent à Corps, où ils rencontrent Furmeyer.

Le capitaine remonte leur courage et les conduits à Die, par Veynes, Serres et Orpierre. Furmeyer en etant sorti avec les exilez de Gap se laissa emporter à leurs persuasions : ils étoient tous gens de cœur, et avoit sujet d’estre content d’eux. Laissant là les femmes, les enfants et les vieillards, il emmène les hommes en état de combattre à Montélimar. Dans cette ville, il recrute de nouveaux soldats et des anciens officiers.

Nos aventuriers pénètrent dans le Vivarais. Dès le début de la première guerre civile, en 1562, une redoutable insurrection huguenote est conduite par Jacques d'Arcons et Olivier de Serres, dans le pays de Villeneuve et tous ses environs. Au moment où éclate le soulèvement de 1562, l'autorité royale est à peine représentée en Vivarais. Le gouverneur général est à la cour. Le bailli n'a qu'un pouvoir nominal[36].

Les Gapençais font le siège de La Chapelle-sous-Aubenas, y tuent Jean de Balazuc, seigneur de Montréal, commandant pour le service du Roi au présent pays de bas Vivarois. Malgré son titre ronflant il ne commande que douze miliciens catholiques

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Bataille pour Beaurepaire (24 octobre 1562)[]

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Bataille de Beaurepaire (1562).

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Baron des Adrets.

Furmeyer et ses troupes reviennent à Montélimar. Ils se rendent ensuite à Romans, Ils sont environ 300 razats (surnom des protestants) et font à Romans jonction avec les 13 enseignes d'infanterie du baron des Adrets, commandées par Charles du Puy-Montbrun, lieutenant général des troupes calvinistes.

Après en avoir fait la revue à Romans, Charles du Puy-Montbrun les conduit à Beaurepaire, où elles passent la nuit[37].

Le Duc de Nemours les attaque le lendemain avec la Cavalerie, qui avoit mis en déroute celle du baron. Montbrun traîne l'affaire en longueur, fait durer le combat tout le jour, et y perd le Capitaine Peyrat[38].

'Selon toutes les apparences, il n'y avoit pas moyen d'échaper parce que l'Infanterie du Duc de Nemours, qui étoit d'environ sept mille hommes, étoit fur le point d'arriver avec trois gros canons & une coulevrine, mais la fortune les tira de ce danger. Un domestique du Duc de Nemours, qui tomba par hazard entre leurs mains, leur apprit que cette Infanterie étoit prête d'arriver aussitôt de Montbrun prit le parti de sortir promptement, et sans faire de bruit. On marcha toute la nuit, & on arriva à la pointe du jour à la Côte Saint André. La troupe s'y rafraîchit un moment, continua fa route, marcha jour & nuit dans un païs de montagnes et de bois, et tous arrivèrent fans aucun accident à Romans[39].

D'un autre côté le baron des Adrets ayant, à l'insu de Soubise, ramassé des troupes de toutes parts, et formé un corps de 4.000 hommes de pied et de 200 chevaux, revient le 24 d'Octobre à Beaurepaire, lieu qui lui a été si funeste, dans le dessein d'y avoir fa revanche. II y est encore battu cette fois-ci par Laurent de Maugiron qui lui tue 5 à 600 hommes. Mais fa perte fut bien plus considérable que la première fois: tous ceux qui entendoient la guerre, furent persuadés que son armée auroit été entièrement défaite, si le Duc de Nemours avoit profité de fa victoire[40].

Furmeyer, blessé à Beaurepaire, part début novembre se faire soigner par Claude Carron, un médecin distingué d'Annonay. Celui-ci lui fait promettre de garantir le prieuré de Trachi de tout pillage et de toute dévastation. Furmeyer accepte cette condition. Carron le guérit et le capitaine tient religieusement parole.

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Marche sur Grenoble (10/15 novembre)[]

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Baron des Adrets

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Cavalerie XVIe siècle.

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Défilé des Échelles.

Le baron des Adrets trouve fâcheux que la meilleure cavalerie... une forêt de ces bonnes lances, soit remplacée entre autres par des chevau-légers. Montbrun lui dit : je peux vous montrer en ce genre des échantillons qui ne vous déplairont pas[41].

A ces mots, il conduit le baron dans une grande cour extérieure. Ils s'arrêtent d'abord auprès d'un bâtiment construit en planches où se trouvent les trois cents chevau-légers des frères Furmeyer, qui sont allés à la montagne pour inspecter d'autres troupes. L'enseigne colonelle du corps, le jeune de Bonne de Lesdiguières, venant au-devant des deux chefs, fait aussitôt sonner le boute-selle et s'empresse de faire manœuvrer toute sa troupe devant eux. Le baron, remarquant la bonne mine du jeune enseigne et la manière dont il commande, se fait un plaisir de rendre justice à l'ensemble et à la promptitude dés évolutions que facilite du reste l'équipement des cavaliers. Au lieu d'une armure massive et complète, ils ne portent que la cuirasse, la lance et l'épée large[42].

Cependant le Conseiller Ponat, & le Capitaine la Coche, que le Baron des Adrets, l'vn des chefs Protestans de Dauphine, auoit laissez dans Grenoble, ville capitale de la Prouince, dont entre autres il s'estoit faify, y furent affiegez par les Comtes de Suze & de Maugiron, auec 6.000 hommes de pied, & quelque Caualerie. Furmeyer, qu'vn nouueau dessein auoit amené presd e Valence, apprenant qu'ils manquoient de viures, & résolu de les secourir, s'auance à Sassenage auec fept cens hommes de pied, & cent ou six vingts cheuaux : Il n'y arriua pas fans de grandes diflfcultez, les Catholiques luy ayant donné beaucoup d'empeschemens fur les auenues[43].

Prudhomme, dans son Histoire de Grenoble, dit que Furmeyer est sollicité par quelques réformés grenoblois réfugiés à Valence. De Thou le confirme :

Quelques habitans de Valence & de Romans, ayant pitié de l'état miferable où la ville étoit réduite, engagèrent Rembauld Furmeyer à venir à Grenoble la fecourir, II y vint avec trois cens hommes de Gap, & il fe joignit à quatre cens Arquebufiers ou environ, & à quatre vingt Cavaliers que Terrendel, Provençal, commandoit. De Changy, Baron, Berenger de Pipet, & plufieurs autres Gentilshommes vinrent courageufement fe joindre à eux, & s'engagèrent, au péril de leur vie, de faire lever le fiége[44].

Les Gapençais marchent sur Grenoble, où l’on annonce qu’une colonne de des Adrets remonte la rive gauche de l'Isère. Arrivée à Noyarey, ils se trouvent engagés dans un défilé appelé Les Échelles. Il reucontra une muraille de pierres sèches établie dans une gorge entre la montagne et l'Isère. Les paysans qui gardaient ce passage faisaient rouler des pierres sur les soldats qui tentaient de le franchir; néanmoins Furmeyer tente le passage et l'effectue presque sans perte, taille on pièces les villageois et arrive le 15 novembre à Sassenage, où il devait passer le Drac pour se rendre à Grenoble[45].

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Bataille du Drac (16 novembre 1562)[]

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Carte géographique ancienne de la région de Grenoble.

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Le Drac à Grenoble en été.

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François de Bonne, futur duc et connétable de Lesdiguières

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Grenoble au XVIe siècle.

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Porte de Bonne, Grenoble.

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Grenoble (plans-relief).

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Par la suite Daniel Rambaud de La Buissière, l'autre capitaine Furmeyer prend la forteresse de La Buissière (surnommée Château Dauphin) défendue par les catholiques, d'où son surnom.

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Vestiges du château fort de La Buissière.

Furmeyer arrive à Sassenage, à une lieue de Grenoble. L’ennemi et les défenseurs sont étonnés. Ce n'est pas des Adrets, c'est le capitaine Furmeyer !

La ville de Grenoble est occupée par les protestants et assiégée par le baron de Sassenage, à la tête de 6.000 hommes. Elle est sur le point de capituler vers le milieu du mois de novembre 1562, lorsque ce secours inespéré vient délivrer les assiégés du péril qui les menace. Le capitaine Furmeyer est à la tête de ses Gapençais, réduits alors à 300, suiviS de 400 mousquetaires, de 80 cavaliers commandés par Térendel, et de quelques gentilshommes. Il vient faire lever le siège au péril même de sa vie, car il a beaucoup d'obstacles à surmonter[46].

Le lundi matin, 16 novembre, le baron de Sassenage en étant informé, y envoie 400 cavaliers avec l'élite de son infanterie. Arrivés sur les bords du Drac, ils se divisent : une partie franchit ce torrent sous la conduite de La Roquette, bâtard de cette maison, pour se tenir en embuscade dans un bois au bord de la rivière, et attaquer les gens de Furmeyer lorsqu'ils seraient parvenus sur l'autre rive, croyant alors pouvoir les tailler en pièces après les avoir enfermés à dos et de front[47]. Le plan de La Rochette qui commande les armées catholiques est de laisser Furmeyer s'engager dans la rivière et de le prendre ensuite entre deux feux.

'Mais le courage de notre capitaine rendit ce dessein funeste à ceux qui l'avaient conçu; car, ayant aperçu de grand matin l'ennemi de l'autre côté du Drac, il se disposa à le passer. Il était déjà dans l'eau, lorsque les soldats de l'embuscade se montrèrent inopinément. Furmeyer ne s'épouvante point, et, avec sa présence d'esprit ordinaire, il retourne sur ses pas, les attaque, les bat et les met en fuite à la vue de leurs gens restés de l'autre côté de la rivière; ensuite il franchit le Drac avec le même sang-froid et le même courage pour combattre la seconde division, déjà épouvantée de la fuite de la première, et qui, bien que plus forte en nombre, songe plutôt à se sauver qu'à combattre et se disperse de tous côtés. Ainsi fut levé le siège de Grenoble[48].

Furmeyer arrive sur le Drac et voit des arquebusiers, qui lui préparent une embuscade et l’ennemi en face. Rochas écrit : Comme il se présente pour le gayer, il le void gardé par trois ou quatre cens chevaux avec force infanterie et découvre une embuscade dans un bois voisin pour le prendre par derrière. Furmeyer résolut aussitôt d'en tirer profit pour écraser plus facilement l'armée catholique, dans ce but, après s'être engagé dans le gué du Drac, il ordonna à ses soldats de rebrousser chemin, comme s'ils reculaient devant un obstacle infranchissable. Ce que confirme Arabin : Il fait semblant d'avoir peur, et de tourner le dos.

Voici une autre version empruntée à l'Histoire de la vie du connestable de Lesviguières, de Louis Videl (1638).

Lefdiguieres estoit à fa teste auec les enfans perdus : Furmeyer se présente fur le bord du Drac, torrent impétueux, qui passe tout contre Grenoble. Comme il le veut trauerfer, il le voit gardé par trois ou quatre cens cheuaux, auec force infanterie; & découure vne embuscade dans vn boys voisin, pour le prendre par derrière; Il fait semblant d'auoir peur,& de tourner le dos. Les ennemis trompez par cette feinte branlent pour le fuiure ; il reuient à eux, gaye le torrent, charge les premiers qu'il rencontre, en met vn grand nombre par terre, pousse le reste ìufques au Camp, qu'il allarmase fort par cette inopinée suruenue, que quelques foins que les Chefs y pussent apporter, tout ce qui estoit dans les rétranchemens prit la fuite, & ne fe creut point en feureté que fur les frontières de Sauoye. Lesdiguieres, qui auoit desia fait des merueilles, ayant eu ordre de les pourfuiure, les mena battant iusques à Giere, où il acheua de les deffaire. A son retour, Furmeyer extrêmement satisfait de luy, le iugeant digne d'vn plus haut commandement que celuy d'Enseigne, le fit Guidon de sa Compagnie de Gens d'armes, à la place de la Villette son Neueu, qui estoit mort en cette occasion[49].'

Cette manœuvre produit l'effet qu'il en attend : le premier corps de La Rochette, croyant à une fuite, sort en désordre de son taillis et se jette sur les fuyards. Le récit de Prudhomme nous montre que les protestants faisant immédiatement volte-face, le reçoivent de pied ferme et ne tardent pas à le mettre en fuite.

Cela se passe si rapidement que le second corps, resté sur la rive droite du Drac, n'a pas le temps de lui porter secours. Selon de Thou, les marabouts ont surtout peur de franchir le gros torrent en crue aux eaux glacées. Furmeyer revient à eux, passe le torrent.

A la vue de cette troupe de rudes montagnards traversant le torrent, les mercenaires italiens et espagnols fuient. Les protestants les désorganisent complètement, bien qu'ils soient six contre un. Le second corps attaqué lui-même avec furie par les huguenots, électrisés par leur premier succès, se débande presque sans résistance et vient jeter l'épouvante dans le camp de Sassenage qui, abandonné par ses troupes, est contraint de lever le siège.

Ce que confirme Arabin :

ils prennent la fuite, et ne se ceut point en seureté qu'il ne fut aux frontières de Sauoye.

Lesdiguières se couvre de gloire dans ce combat et poursuit les ennemis jusqu'à Gières. Pour le récompenser de sa bravoure, Furmeyer le nomme guidon de sa compagnie de gendarmes, à la place de son neveu Jean de La Villette, mort dans ce combat.

Prudhomme nous montre que les lois de la guerre sont terribles pour les vaincus : Pour récompenser les soldats de Furmeyer de leur concours inespéré, La Coche leur livre le quartier catholique de Saint­-Laurent, qui est mis à sac.

Le baron des Adrets rentre à Grenoble, où il rétablit l'ordre, sans commettre pour une fois d’abominables excès. Furmeyer quitte la ville et prend La Mure, Mens… mais il ne peut s’emparer du fort de La Buissière.

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Gouverneur des Montagnes (27-janvier-6 février 1653)[]

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Plan de Valence du temps des Guerres de religion.

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Gouverneur des Montagnes.

En janvier 1563, Furmeyer est à Mens, dans le Trièves, puis il participe du 27 janvier au 6 février 1563 à la réunion des États du Dauphiné, à Valence, sous l’influence des réformés. Le baron des Adrets, en grande partie du fait de ses crimes, y est privé de son commandement. Il a en outre essayé de convaincre ses lieutenants de passer dans le camp ennemi.

Sur la question de la guerre, les États du Dauphiné établissent un conseil de direction agissant sous les ordres de Crussol et composé de Montbrun, Saint-Auban, Hector de Forest, dit Mirabel, Sauzet et Furmeyer. Ils recommandent l'observation exacte des ordonnances du roi nouvellement scellées, dont l'invention est attribuée à l'amiral de Châtillon, en ce qu'elles se trouveront nécessaires à l’usage des guerres de ce temps; ensemble celles que le sieur baron des Adrets fait publier en la ville du Pont-Saint-Esprit.

Le conseil de direction arrête divers autres règlements. Il donne l'ordre à tous les baillis, sénéchaux et juges du Dauphiné de faire un dénombrement de tous les habitants et domiciliés de chacune ville ou village de leur ressort aptes à porter les armes, depuis 18 ans jusques à 60, ensemble de toutes les armes qui se trouveront dans les villes et villages. Il décrète sur ce nombre une levée de 5.000 hommes, donne le commandement des troupes réformées dans le Haut-Dauphiné à Furmeyer et lui alloue 200 livres par mois. Furmeyer a les fonctions de gouverneur des Montagnes, il commande à Gap, Embrun et Briançon. Le 6 février 1563, il est également nommé lieutenant-général de la reine-mère.

A peine les États terminés, fin février 1563, Furmeyer rentre dans le Gapençais avec le frère de Crussol. Voulant remercier les États de Valence, il cherche à barrer le chemin à Suse et à Maugiron avec ses 300 hommes. Mais il se retrouve en face d’une armée importante qui se dirige de Sisteron sur Gre­noble, traînant avec elle de l'artillerie. Pendant douze jours, Furmeyer les harcèle constamment dans le Champsaur, de sorte qu'ils n'auront pas le courage d'entreprendre tout de suite le siège de Grenoble et devront aller faire reposer leurs troupes.

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La prise de Serres (1er mars 1563)[]

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Serres en 1903.

Le capitaine Furmeyer part un soir de la fin février avec seulement quelques hommes en direction de Serres. Il contourne Gap, passe par Furmeyer et Veynes, puis s'empare de Serres. Le notaire Mathurin Poete, dans ses Minutes, écrit sur la libération de sa ville : La prise de Serres par le Capitaine Furmeyer arriva au mois de mars 1563. Le notaire Arnaudon est plus précis au niveau des dates :

Je retornis à Serres où trouvis le cappitaine Formyer avec ses geans qui avoient prins Serres et chassé les papistes desors. Laquelle garnison dudict Furmeyer demeura audict Serres puis ledict moys premier jour de mars qu’il entra dedans jusques au mois de may lors prochain venant que la pais fust venue et tout deslogea et les papistes du lieu se retirarent. Le notaire Mathurin Poete nous dit que Furmeyer met garnison jusqu'en mai date à laquelle les papistes revinrent à Serres.

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Prise de Romette (13 mars 1563)[]

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A droite en rouge le château de Romette, à gauche les ravines du Buzon.

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Gap fortifiée.

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Clocher de Romette où l'on alerte les Gapençais.

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Viaduc au-dessus des ravines du Buzon, à Romette.

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Lesdiguières âgé.

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"Salade" (soldat avec casque à salade).

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L'eau du Buzon devient rouge du fait du sang des catholiques.

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Soldats protestants et Prince de Condé.

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Armure de Lesdiguières.

Arabin écrit :

Au mois de mars année 1563, ledit sieur de Furmeyet emmena ses troupes au Gappensois, se saisit de Romette à la barbe et estonnement de coeux de Gap.

La Revue du Dauphiné nous livre le témoignage du parent de l'auteur de l'article :

... cette maison spacieuse recouverte en ardoises et que l'on nomme le Château, parce qu'elle est bâtie sur l'emplacement du château féodal qui jadis élevait ses tours jusqu'à la flèche de l'église gothique, dont elle n'est séparée que par le cimetière; tout cela forme aujourd'hui le village de Romette. Les murs à moitié détruits... vous annoncent qu'il était autrefois entouré de remparts, comme son nom indique qu'il doit son origine à la puissance romaine, et que, dans son sein, à côté des chaumières qui seules à présent se montrent à vos regards, s'élevaient des édifices somptueux, dont la destruction, commencée au temps des guerres de religion, fut consommée en 1692 par l'armée du duc de Savoie[50].

D'après Chorier :

Là se trouvait un fameux monastère qui dépendait de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille, et, selon Juvenis, de l'abbaye de Cluni... cette communauté, laquelle s'étend de cette grande excavation creusée, du côté de Gap, par le torrent du Buzon, à cette autre et plus profonde excavation qu'ont produite à la longue les eaux du torrent de Combenoire, qui la sépare de La Rochette[51].
Nous étions parvenus, sans de nouveaux troubles, aux premiers mois de l'année 1563, lorsque le bruit des exploits du capitaine Furmeyer et de ses compagnons d'armes retentit dans notre ville. Tout en blâmant le mauvais emploi que nos bannis faisaient de leur valeur, il n'était pas un Gapençais qui ne s'enorgueillît du courage qu'ils avaient montré dans leurs rencontres avec les catholiques, et surtout au passage du Drac, dont le résultat fut la levée du siège de Grenoble par le comte de Sassenage ; il n'en était pas un non plus qui ne craignît de les voir se diriger vers leur ville natale, et tourner leurs armes contre leurs concitoyens; mais alors on ne se battait plus pour la cité, mais pour la nouvelle croyance que les uns avaient embrassée, et la foi catholique à laquelle les autres étaient restés fidèles[52].
Laborel, gouverneur de Gap, et La Casette, gouverneur de Briançon, aussi cruel dans la guerre que le premier était doux et humain, n'étaient point encore de retour de leur expédition dans les montagnes qui nous séparent du Graisivaudan; ils venaient de réduire en leur pouvoir la place de La Mure, où ils avaient pris quelques gentilshommes et entre autres Bérenger du Pipet, qui fut passablement rançonné ; mais Laborel avait laissé le valeureux Chaudan pour le remplacer dans Gap[53].
Cependant les gaillards qui accompagnaient le capitaine Furmeyer, désireux de revoir la flèche de l'église cathédrale, qu'ils devaient abattre dans la suite, le forcèrent de prendre la route de notre ville. Furmeyer résolut alors de surprendre Romette, honorée, comme Tallard, de la qualité de petite ville parle respectable président de Thou[54].
... Furmeyer prennant la route du Gapençois, pour y exécuter vn dessein qu'il auoit fur Romette, s'en approcha vn iour fi ouuertement auec la troupe, qu'il ne fut point apperceu. Arriuant à la porte, fous prétexte d'y conduire des hommes de la part de ceux de Gap, il s'en saisit, à la faveur d'une charrettée de foin, qu'ily fit rencontrer en mefme temps, pour faciliter par cet embarras la surprise qu'il auoit méditée[55].
Feignant d'avoir été envoyé par Chaudan, il s'approcha des habitans du lieu et les avertit que l'ennemi n'était pas loin. Tandis qu'il leur parlait, ses soldats se saisirent des armes du corps-de-garde établi près de la porte, tuèrent quelques-uns de ceux qui la défendaient et mirent les autres en fuite[56].
Mangin, qui commandait dans la place, se retire aussitôt dans le clocher de l'église, mais avec peu de monde, et met en branle toutes les cloches pour avertir les habitans de la ville voisine de venir promptement à son secours. Le tocsin fait lever en masse tous ceux qui dans notre cité sont en état de porter les armes; ils courent à Romette par le chemin le plus court, et entourent cette colline étroite que tous apercevez au-dessus du village, et par laquelle Furmeyer menait ses gens pour les faire entrer dans la place[57].
Tout-à-coup il se voit presque entouré par la multitude des combattans de Gap; alors, prenant courage de la nécessité, il se met avec quinze hommes d'élite entre Romette et ceux qui venaient l'attaquer, non dans l'espoir de vaincre, mais pour détourner le péril qui menaçait sa troupe en se sacrifiant lui-même comme un nouveau Decius. Furmeyer, vaillamment secondé par ses quinze chevaliers bardés de fer, tombe avec furie au milieu des guerriers gapençais qu'il rencontre dans ce chemin creux qui conduit du Buzon à Romette, renverse d'abord cinquante salades, c'est-à-dire cinquante hommes de guerre qui portaient cette sorte de casque, taille les autres en pièces, et s'étant lassé de tuer, il poursuit les fuyards jusqu'aux portes de leur ville ; puis il s'en retourne à Romette, et le château se rend aussitôt par composition[58].
Deux jours après, la milice gapençaise, commandée par ce valeureux Cadet de Charance, sieur de Montalquier, qui dans la suite mérita à si juste titre l'admiration de ses concitoyens, revint à la charge avec le même courage et la même résolution; mais la fortune ne seconde nullement un si beau zèle; ils sont repoussés de nouveau par les vingt maîtres que Furmeyer envoie à leur rencontre, et Romette reste au pouvoir du vainqueur jusqu'à l'exécution de l'édit d'Amboise[59].

Une autre source l'Histoire de la vie du connestable de Lesviguières nous dit que :

Le Capitaine Cadet de Charence, depuis nomme Montauquier, & dont il fera fouvent fait mention en cette Histoire, estait l'yn de ceux-cy[60].
Vous désirez connaître, sans doute, le uom de ces quinze gentilshommes qui sauvèrent le capitaine Furmeyer des mains de ses compatriotes : je vous dirai donc avec M. le président de Thou, qui a bien voulu nous les transmettre, parce qu'ils lui ont paru dignes d'être conservés dans l'histoire, que l'on voyait parmi eux Saint-Germain, Albert et Martin de Champoléon, François de Bonne, seigneur des Diguières, les deux Chapans, Guy de Veynes, David de la Roche, tous braves soldats du pays; Jean Bontoux de Corp, Claude de Valloy, et deux de Gap appelés les Parisiens. Ajouterai-je, avec le vieux Mézerai, historien tout aussi judicieux, mais un peu plus mordant que le président de Thou, que tous ces braves gentilshommes, et ceux que dans la suite nous verrons déserter la foi catholique, étaient bien moins choqués des mœurs déréglées et de l'ignorance du clergé qu'ils n'aboyaient après ses richesses. Dans le siècle suivant, la plupart d'entre eux ne revinrent-ils pas au giron de l'église, et leur chef futur n'échangea-t-il pas sa nouvelle croyance contre l'épée de connétable ?[61].

120 catholiques sont morts, dont 80 au moins étaient enfants de Gap. Pour ce qui est des derniers défenseurs, le 13 mars 1563, ils sont précipités du haut du clocher de Romette et Mongin est pendu. Rochas dans sa Biographie du Dauphiné se contente d’écrire :

Il chastia quelques voleurs qui y estoient. Les protestants de Gap avaient demandé à Furmeyer de les mener à Gap, dans la creance ou que l’entrée ne leur en feroit pas refusée ou que fi elle l’etoit par le Gouverneur, leurs proches et leurs amis fe souleveroient contre lui, ce qui feroit une occafion de l’acquerir à leur parti.

Le Lieutenant-général désobéit néanmoins aux ordres de sa majesté et rallume la guerre civile en venant se fixer à Romette. Romette reste entre les mains des réformés jusqu’à l’édit d’Amboise. La communauté de Veynes doit fournir du blé à Furmeyer pour sa garnison de Romette.

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L’ASSASSINAT DE FURMEYER (FIN DÉCEMBRE 1565)[]

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Aaram7

Blason des Rambaud de Furmeyer sur une vieille maison d'Ancelle venant certainement de leur château détruit par les papistes.

Aar51

Carte de la première guerre de religion (1562-1563).

Aar53

Gap est dominée à partir de 1568 par la forteresse de Puymaure.

Aar24

Furmeyer se dit Lieutenant-général de la reine-mère au Dauphiné...

Signature furmeyer

Signature de Jacques de Rambaud.

A300

Jacques, Seigneur De furmeyer.

Aar4

Après sa mort Henri IV haranguant ses troupes.

Peu de temps après la paix est conclue le 19 mars 1563 entre les deux partis. La paix de l'Île-aux-Bœufs (près d'Orléans), en mars 1563, et l'Édit d'Amboise (ou paix d'Amboise) restreignent les libertés de culte. Les protestants ne peuvent s'assembler que dans les faubourgs d'une seule ville par bailliage ou sénéchaussée. Les seigneurs n'ayant pas de pouvoir de haute justice ne peuvent célébrer leur culte que dans le cadre familial. Les prisonniers sont libérés. L'édit est signé par Louis de Condé, chef des protestants, et Anne de Montmorency, chef de l’armée catholique. La paix signée à Amboise n’est pas receuë à Grenoble ni dans le Gresivodan. La guerre continue.

Après la pacification de 1563, le protestant Louis Aymé revient à Chorges, près de Gap. Le fait qu'il ait servi dans les troupes du capitaine Furmeyer a pour effet que le peuple catholique l'accueille en armes et le massacre sur la place publique[62].

En 1564 les protestants obtiennent un nombre égal de conseillers municipaux et de consuls à Gap, par décision du Parlement. Selon Joseph Roman cela vient du fait que les protestants sont 2 ou 3.000, dans une ville de 10.000 habitants et pas 200 ou 300, comme l’affirment des historiens partisans de la contre-réforme, comme Gauthier.

Furmeyer vit de ses biens au château d'Ancelle, à Montgardin, à Furmeyer et à Veynes. Il évite d'aller à Gap, où la violence perdure. Si ajoute la peste : 

En l'an 1563, la peste se mit en ceste ville, où elle dura longuemant. Le cappne Furmeyer feut, en se retirant, à Montgardin en janvier, lorsqu'on abandonait Gap pour la peste, selon les Meymoires pour l'advenir.

Après avoir narré l’exploit de Furmeyer à Romette et de ses gens, Videl ajoute :

Si le lecteur me demande compte de Romette et de Furmeyer, il sçaura que cettuy-ci périt par un malheureux assassinat et qu'en suite de la paix l'autre fut rendue aux catholiques.

Théodore Gauthier écrit sur la mort de Furmeyer :

Malgré la paix d’Amboise et le règlement politique que je viens de citer le capitaine Furmeyer fut mis à mort et sa maison rasée jusqu’aux fondements… lors d'une sédition qui s'éleva dans la ville épiscopale de Gap l’année suivante.

Donc, Théodore Gauthier situe son assassinat en 1564.

Suivant les Mémoires de Juvenis (1628 - 1705), c’est en 1564, en allant du bourg de Montgardin au hameau des Césaris, que Furmeyer est tué.

Pourtant, son frère, Jacques de Rambaud, l’ancien prévôt du chapitre de Gap, signe toujours à cette date Rambaud. Ses testaments, au contraire, et d'autres documents seront signés S de Furmeyer, preuve qu'il a alors succédé dans cette seigneurie à son frère.

Charronnet parle d’un massacre par la foule, lors d’une cette sédition, en 1567, et écrit que sa maison à Gap est brûlée et rasée.

Chorier précise qu’il a été assassiné à Gap : ....la peste serait venue, cette même année se joindre aux horreurs de la guerre civile. Comme à Gap l'épidémie de peste a lieu en 1565, qui est peut-être la bonne.

Furmeyer est encore en vie le 19 janvier 1565, il passe ce jour-là une quittance, mais comme le notaire ne dit pas s'il fait commencer l'année à la Nativité, l'Incarnation ou à Pâques, il y a doute si l'année exacte est 1565 ou 1566. Joseph Roman croit que c'est cette dernière date, car c'est en 1566 seulement, et à la fin de l'année que nous voyons Jacques de Rambaud, frère de Furmeyer et son héritier, prendre le titre de seigneur de Furmeyer[63]. Quand remplace-t-il exactement la première signature par la seconde, tout le problème est là ! Or, les protocoles de Mutonis, notaire et secrétaire capitulaire de Gap, contiennent l'acte de résignation par Jacques de Rambaud entre les mains d'Antoine Michel, de la prébende de Mont-Alquier, qu'il possède encore malgré son abjuration. Cet acte est signé Furmeyer et daté du 7 octobre 1566, preuve qu'à cette époque Antoine est mort, et que c’est Jacques, son frère, qui lui a succédé dans la possession de la terre de Furmeyer.

Il est à présumer même, que cet événement a lieu soit dans les derniers jours de l'année précédente, soit dans les premiers jours de janvier de 1566. Il existe en effet une expédition authentique d'une ordonnance du Vice-bailli de Gap, datée du 9 janvier 1566, dans laquelle ce magistrat décide :

... qu'à la suite des nombreux meurtres et rapines commis dans la ville de Gap à l’occasion de la misère et de l'épidémie qui y sévissent, il croit indispensable de nommer un magistrat spécial pour veiller à la sécurité publique.

Le capitaine Furmeyer est-il tué au milieu des émeutes qui ensanglantent à cette époque la ville de Gap en décembre 1565 ? Théodore Gauthier parle de fin 1565 et le vice-bailli de Gap réagit certainement après ces événements.

Les listes multi-urbaines du docteur Biraben nous apprennent que la peste sévit à Gap en 1565, mais pas en 1566, ce que confirme Chorier. La disette en France à la fin de l’année 1565 et au début de 1566 est grande. La moisson de 1565 est catastrophique du fait des rigueurs de l’hiver 1564-1565, comme l’écrit Leroy-Ladurie. Gap ne survit uniquement que grâce à son marché et à ses foires. L’écroulement de la production agricole se traduit par de la misère. La situation sécuritaire devient alors très déficiente et comme l’écrit Joseph Roman :

Antoine Rambaud de Furmeyer avait du se créer comme chef des protestants de nombreux ennemis qui prirent certainement, suivant les meurs du XVIe siècle, le premier prétexte venu pour se débarrasser de lui impunément.

En 1567, sa maison est renversée et des huguenots égorgés.

En 1572, Charles de Margaillan, seigneur de Miribel, punit ceux des Gapençais, qui dans un moment de fureur ont démoli la maison d'Antoine de Rambaud-Furmeyer.


Jacques de Rambaud, son frère, lui succède. Il est appelé après sa mort capitaine Furmeyer. Il est courageux et protestant sincère, mais est néanmoins beaucoup moins acharné que son frère et devient un diplomate qui essaie de mettre fin à ces guerres fratricides.

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NOTES ET RÉFÉRENCES[]

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Sources[]

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