Wiki Guy de Rambaud
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                                       Neriomagos/Aquae Nerii


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Buste de Nérios ou Nérius, terre cuite moulée et incisée, Ier - IIe siècle après J.C. (conservé à la maison du patrimoine de Néris-les-Bains).

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Plan des anciennes thermes romaines.

Neriomagos/Aquae Nerii est un complexe urbain d'origines gauloises qui devient une ville à l'époque romaine. Il est situé au sud du territoire biturige. C'est une agglomération secondaire de l'importance d’Argentomagus (Argenton-sur-Creuse)[1]. Le site est localisé à Néris-les-Bains, dans le département de l'Allier, en région Auvergne-Rhône-Alpes, au sud-ouest du Bourbonnais et au nord de la Combraille.

À l'époque gauloise, Néris s'appelle Neriomagos (marché de Neros)[2]. Dans la mythologie gauloise, Nerios ou Neris, est le dieu des sources jaillissantes, dieu topique de Néris, de ner (jaillir, source jaillissante). C'est alors une bourgade au commerce florissant, au carrefour de deux axes de passage. Les vertus des eaux de Neriomagos sont découvertes par les Celtes, il y a 2.400 ans.

Du temps de la colonisation romaine, Nerios est latinisé en Nerius, Neriomagos devient Aquae Nerii (les eaux de Nérius). Les eaux sont utilisées à dessein thérapeutique et deux établissements thermaux luxueux sont créés. De nombreux monuments sont construits : temples, thermes, villas, dont la villa de Cheberne.

Un détachement de la Legio VIII Augusta est cantonné à Aquae Nerii, au moment de la révolte de [1], vers la fin du Ier siècle. Un théâtre-amphithéâtre est construit pour offrir aux soldats et aux habitants des jeux du cirque et représentations théâtrales. Il reste de nombreux vestiges de cette présence, dont le camp romain des Chaudes.

Les invasions germaniques, en 275 après Jésus-Christ, détruisent une partie de la ville et la population s'enfuit, laissant des trésors monétaires non récupérés. Au IVe siècle, les thermes et les habitations sont en partie réaménagés et occupés à nouveau. Une seconde vague d'invasions détruit à nouveau la ville.

Du temps des Mérovingiens, les ruines gallo-romaine sont utilisées comme carrière de pierres par les habitants. Des blocs de pierre appartenant aux bâtiments publics sont ainsi utilisés pour les sarcophages maintenant exposés sous la pyramide de la place de l'Église.

Saint Patrocle évangélise Néris au VIe siècle et y construit une église et un couvent. Le roi carolingien Pépin Ier d’Aquitaine, petit-fils de Charlemagne, séjourne à Néris en 835 et 838.

L'église romane actuelle date du XIe siècle et est construite au même endroit que la basilique primitive du VIe siècle, elle-même érigée sur les ruines d'un monument romain.


Article détaillé : Argantomagus, une autre ville biturige colonisée par les Romains.


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Fragment de l’inscription monumentale découverte en 1867. Dédicace à Julius Equester (IIe siècle). Lucius Julius Equester notable de la cité des Bituriges Cubes, cumulant les hautes charges municipales administrative (duumvir) et religieuse, a financé avec toutes leurs décorations des bureaux, des boutiques et des portiques qui entourent les fontaines du dieu Nérius et les thermes publiques.

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NERIOMAGOS (époque gauloise)[]

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La période de La Tène[]

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Oppidum de Neriomagos. Néris-les-Bains, Parc du Camp de César.

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Vue aérienne d'un éperon barré.

Lors de la période de La Tène B/C1 : -420 av. J.-C. / -200 av. J.-C. se constituent des oppidums de statuts notables tels que Médiolanum ou encore Nériodunum, respectivement localisés sur les zones méridionales et orientales du territoire des Bituriges (rois du monde)[3].

Le site nérisien du 2e âge du fer se présente sous la forme d'un petit oppidum approximativement triangulaire et couvrant une superficie totale de 3 hectares. La mise en place de ces structures proto-urbaines est réalisée sur un vaste plateau à caractère granitique. L'ensemble de ses fortifications sont du type éperon barré. Son enceinte est encadrée sur deux de ses côtés par deux petits cours d'eaux, l'Eaux-Chaudes et le Cournauron (un affluent du Polier), et par une imposante butte de terre rectiligne doublée d'un vaste fossé, sur le troisième côté. Des vestiges d'habitats domestiques appartenant au complexe urbain initial de Néris-les-Bains ont été mis en évidence à proximité du ruisseau des Eaux-Chaudes[4].

Le camp de César soit considéré comme une fortification d'origine gauloise[5].

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Neriomagos[]

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Avaricum est la capitale des Bituriges.

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Le réseau urbain biturige (d’après Batardy et al., 2001, p.83).

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Maisons gauloises.

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Site gallo-romain de Cheberne. La plupart de ces sites sont déjà occupés avant la colonisation romaine.

Ce complexe urbain fait partie intégrante du territoire de la tribu gauloise des Bituriges Cubi. Du temps des Gaulois, l'actuelle Néris s'appelle Neriomagos, nom qui vient du nom du dieu Nerios, divinité protectrice des sources thermales[6], et magos, Neriomagos (marché de Neros). Ce nom est attesté par une inscription beaucoup plus tardive où les habitants de Néris s'intitulent encore Vicani Neriomagienses, c'est-à-dire les habitants du bourg de Neriomagus[7].

Nerios est un théonyme formé à partir de la racine indo-européenne de base hydronymique ner, qui est donc à l’origine du nom du vicus biturige de Neriomagus[8].

Le toponyme de l'ancienne cité de Néris-les-Bains est notamment attesté sur la table de Peutinger sous la forme de Aquis Neri ; dans l'œuvre Vie des Pères de Grégoire de Tours (chapitre consacré à saint Patrocle), sous la forme vicus Nereensim[9].

Le nom de la cité apparaît également sur plusieurs inscriptions épigraphiques, et est possiblement gravé sur la borne milliaire de Bruère-Allichamps sous la forme de Ner(iomago). L'agglomération biturige de Neriomagos doit vraisemblablement son développement au commerce florissant du à sa position privilégiée au carrefour d'importants axes de circulation. Les principales routes, que l'on retrouve sur la Table de Peutinger et sur l'Itinéraire d'Antonin, sont, la route de Tours/Caesarodunum à Autun/Augustodunum, via Bourges/Avaricum, ou celle de Poitiers/Lemonum à Clermont-Ferrand/Augustonemetum, puis Lugdunum qui passe par Argentomagus, Mediolanum et Aquae Nerii.

Nerio est une divinité comparable au dieu Borvo, divinité topique de Bourbon-L'Archambault (Allier) et de nombreuses autres sources thermales[10].

C'est une ville ou plutôt une bourgade campagnarde, sur la frontière avec les Arvernes, du temps de l'Indépendance gauloise.

Des sculptures représentant les dieux gaulois traditionnels sont retrouvées : des dieux avec des serpents, d'autres montrant Epona et l'abondance.

Le site des Villattes, étudié par Michel Desnoyers, entre 1974 et 1984, est repris par Simon Girond d’Hadès. Ce quartier situé en limite de la ville antique et non loin de Cheberne montre une occupation précoce de la fin du Ier siècle avant notre ère[11].

Les habitats des plateaux, occupés dès l'époque augustéenne, comme l'ont montré les fouilles récentes du Péchin et des Villattes, présentent un mode de construction et des activités artisanales qui témoignent de la permanence de la tradition indigène[12].

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NERIOMAGUS/AQUAE NERII (colonisation romaine)[]

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De Neriomagos à Neriomagus[]

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Restitution des monuments de la ville gallo-romaine par V. Bougerolle, (Ecole des Beaux-Arts).

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Argentomagus.

Neriomagos après la colonisation romaine, devient Neriomagus[13]. La nature des activités et des préoccupations de ses habitants change aussi. Neriomagos, la bourgade campagnarde du temps de l'indépendance gauloise va peu à peu devenir une station thermale gallo-romaine[14].

L'agglomération est nommée Neriomagus sur une dédicace du IIe siècle ap. J.-C. présentée à la Maison du Patrimoine, puis, sans doute plus tardivement, Aquae Nerii (les eaux de Nérius) sur la Table de Peutinger, dont les originaux sont d'anciennes cartes romaines, mais de différentes époques.

En Gaule, des bourgs de type urbain (tels Argentomagus ou Neriomagus chez les Bituriges Cubes) s'ajoutent aux chefs-lieux[15].

Neriomagus se développe du fait de sa position privilégiée au carrefour d’importantes routes préromaines. Du temps de Rome les échanges entres provinces se multiplient comme le nombre de voyageurs. Mais la source thermale va être à l'origine d'établissements thermaux.

La ville gallo-romaine, nettement séparée du secteur thermal, s'étend sur les plateaux qui surplombent le vallon où jaillit la source. Elle occupe essentiellement le plateau Nord-Est où se situe le centre monumental comprenant le forum et sa basilique, ainsi que le théâtre-amphithéâtre. La zone dominant le vallon thermal, au Sud-Est (quartier des Villattes), est également occupée de façon très dense par un habitat à vocation artisanale, tandis que le plateau Sud-Ouest, dont l'extrémité est constituée par l'éperon barré protohistorique, paraît beaucoup moins construit[16].

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Les établissements thermaux[]

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Etablissement Thermal de Néris. Élévation sur la Place.

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Buvette et à l'entrée vestiges romains.

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Chapiteau composite des thermes Sud.

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Le Péristyle de l'Etablissement thermal et ruines romaines.

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Etablissement thermal de Néris. Élévation sur le Jardin.

L'avancée granitique où est établi le site de Néris, d'une largeur de 1,5 km, présente la particularité d'être divisée par une vallée profonde creusée par le ruisseau des Eaux Chaudes ou des Chaudes, issu de la source thermale. Cette vallée, qui ne semble pas comporter d'habitations gallo-romaines, est consacrée aux activités thermales ainsi qu'au culte de la divinité des sources. Elle comporte deux établissements thermaux luxueux construits, l'un à son origine, près du captage des sources, au Sud, l'autre au Nord, à 350 m de distance, avant son point de tangence avec la vallée du Cournauron[17].

Les thermes ont un grand développement sous les Antonins (96 et 192 apr. J.-C.)

Neriomagus est considérée comme la principale station thermale des Bituriges Cubes[18].

Un chapiteau composite des thermes Sud vient d'une galerie composée de colonnes et de chapiteaux de granit qui n'est pas encore localisée avec précision. Elle pourrait peut-être correspondre à la zone de cours entourant les bâtiments principaux, délimitée par le mur d'enceinte[19].

Une inscription monumentale du IIe siècle, découverte en 1867, à proximité des thermes du sud, commémore leur financement avec toutes leurs décorations des bureaux, des boutiques et des portiques qui entourent les fontaines du dieu Nerius et les thermes publiques par Lucius Julius Equester. Ce Julius Equester est un flamine de Rome et d'Auguste, deux fois duumvir, notable d'Avaricum, la cité des Bituriges Cubes, venu faire une cure à Néris, veut remercier le dieu guérisseur de l'avoir soigné[20].

L'ensemble thermal est entouré d'un mur d'enceinte distant de 15 m de la façade Nord-Ouest et de 8,50 m des murs latéraux Sud-Ouest et Nord-Est, d'après la restitution de L. Esmonnot, mais il semble bien que seule la partie Nord-Ouest ait été reconnue avec certitude. Dans l'espace ainsi délimité, et parallèlement au mur de clôture Nord-Ouest, ont été dégagés partiellement trois murs parallèles dont les deux derniers sont reliés par de curieuses structures en hémicycle destinées probablement au soutènement des terres, aménagées en terrasse surplombant la vallée thermale[21].

L'ingénieur Lejeune précise que l'ensemble des constructions des thermes Sud présente de nombreux chaînages de brique :

Les parements de tous les murs découverts dans cette fouille étaient formés alternativement de quelques rangs de briques et de quelques rangs de moellons esmillés.

Ce mode de construction n'est guère utilisé avant la fin du Ier siècle de notre ère, ce qui nous permet d'avancer que l'ensemble de l'édifice n'a pas été construit avant la période flavienne[22].

Il est vraisemblable qu'il existe un édifice antérieur, mais sa construction n'a probablement guère eu lieu avant le milieu du Ier siècle. La présence de réemplois nombreux en fondation comme les colonnes et les entablements mentionnés par P. Boirot- Desserviers, les enduits recouvrant les marbres des piscines ainsi que les pierres sculptées servant de couverture à l'aqueduc dégagé dans l'angle Nord de l'enceinte [23].

Des vestiges d'un amphithéâtre, quelques riches villas et deux aqueducs sont encore debout.

Certains thermes gallo-romains mentionnés dans le tableau de Peutinger sont pour la plupart excavées. Ils sont très luxueux, avec des placages de marbre, certaines piscines sont encore visibles.

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Les piscines gallo-romaines[]

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Piscines romaines.

Les limites Sud-Est de l'ensemble thermal ne sont pas connues avec précision, mais la mention par P. Boirot-Desserviers d'une première piscine carrée, ayant au moins trente mètres de long, ainsi que le plan de L. Esmonnot qui figure le bord Nord-Ouest de cette piscine et le départ de trois gradins, atteste bien son existence[24].

Les piscines sont bordées par deux espaces rectangulaires symétriques de 7,14 m de largeur reconnus sur 39 m de longueur, dallés et revêtus de marbre blanc, correspondant probablement à des portiques latéraux[25].

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Les deux aqueducs[]

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Aqueducs de Neriomagus (carte).

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Eléments des deux aqueducs.

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Fragment de la frise des bas-reliefs en grès qui ornent à l'époque le soubassement du Castellum Aquae Privatum, édifié sur l'emplacement de l'hôpital de Néris.

La construction des deux aqueducs remonte à la première moitié du Ier siècle [26]. Le but est d'amener de l'eau froide nécessaire aux besoins de sa population. En effet, si cette agréable station offre aux curistes des eaux minérales et thermales appréciées, l'eau potable lui manque[27].

Les deux aqueducs sont désignés selon les toponymes de leurs lieux de départ : Aqueduc des Viviers et Aqueduc des Combes[28].

L'aqueduc des Viviers, d'une longueur de 35 kilomètres bien que Néris n'en soit qu'à 18 de son origine à vol d'oiseau, fait bonne figure parmi ses semblables de la Gaule romaine dont les longueurs varient de 8 (Fréjus) à 45 kilomètres (Arles), mis à part l'ouvrage exceptionnel allant du Mont-Pilat à Lyon (75 kilomètres)[29]. Amenant l'eau de 636 mètres d'altitude à 391 mètres, soit 245 mètres de dénivellation, le conduit offre des pentes diverses n'excédant pas 2 à 6 millimètres par mètre.

Il est à remarquer que depuis Ronnet il suit jusqu'à Néris la voie romaine de Bourges (Avaricum) à Clermont-Ferrand (Augustonemetum), de même qu'entre Ars et Ronnet un diverticulum de la même époque sensiblement parallèle à celle-ci. En un mot, des chemins bien entretenus permettaient de le contrôler sur toute sa longueur après avoir permis sa construction[30].


Le principe d'établissement du second aqueduc, celui des combes, est le même que celui utilisé pour l'ouvrage des Viviers. Il amène l'eau à Néris par gravité, en profitant de la pente des terrains traversés. Cet aqueduc est souterrain sur tout son parcours.

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La Legio VIII Augusta (Ier siècle)[]

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Le théâtre-amphithéâtre de Neriomagus/Aquae Nerii .

Un détachement de la Legio VIII Augusta est cantonné à Aquae Nerii, au moment de la révolte de [2], vers la fin du Ier siècle. Les légionnaires sont employés à la construction et l'embellissement de la cité.Des briques attestent que l'établissement des thermes a été construit ou réparé par la Legio VIII Augusta.

Un théâtre-amphithéâtre est construit pour offrir aux soldats et aux habitants des jeux du cirque et représentations théâtrales. Il reste de nombreux vestiges de cette présence, dont le camp romain des Chaudes.

Des tuiles portant la marque de la Legio VIII et la présence d'un camp sur le terrain indiquent qu'il y a un valetudinarium (= hôpital).

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Les quartiers artisanaux[]

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Cheberne : caldarium.

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Poteries (Maison du Patrimoine - Musée de la Civilisation Gallo-Romaine)

A partir du Ier siècle de notre ère, l’agglomération se développe vers le sud-est pour couvrir les versants du vallon thermal sur une surface avoisinant les 50 hectares[31].

Cette période voit naître des quartiers artisanaux spécialisés dans le travail de la poterie (Le Péchin, Cheberne), mais aussi des métallurgistes et des tabletiers[32].

Les habitats repérés sont construits sur solins en matériaux périssables (torchis, pisé ou pan de bois). Les constructions en dur apparaissent vraisemblablement vers le milieu du Ier siècle, au Péchin et aux Villattes. A la fin du Ier siècle sous l’époque flavienne, est marquée par une période d’essor des constructions en dur (murs maçonnés)[33].

Un nombre remarquable de bols de métal ainsi que de verre et de terre cuite sont été trouvés sur le site. Deux fours de potiers de la période tibérienne sont découverts. Ils sont utilisés pour cuire des bols domestiques et terre sigillée ordinaires. Mais des bols avec une glaçure de plomb sont aussi trouvés en vidant un four[34].

On remarque parmi ces quartiers une riche demeure, la villa Cheberne, qui démontre qu'il existe à Aquae Nerii une puissante élite locale[35].

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Les lieux de culte[]

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La structure monumentale mise au jour lors des fouilles rue Kléber pourrait être un temple.

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Bas-relief représentant la déesse Epona. Calcaire, Ier s. - IIIe s.[36].

Les vicus ou vicarii abondent dans des sites qui répondent pourtant à la définition du sanctuaire rural. La conception de grands cadres monumentaux installés en rase campagne comme autant de centres d'actions psychologiques destinés à romaniser les masses rurales. Ces grands ensembles monumentaux sont à caractère éminemment religieux, alors que G. Picard y voit avant tout la parure monumentale de la ville romaine transportée à la campagne, dans laquelle les édifices religieux ne sont qu'une des composantes. Nous nous opposons ainsi à l'image d'un cadre architectural qui a été imposé d'un seul coup par Rome avec l'aide des élites gauloises pour lui préférer celle d'un vicus évoluant avec son centre religieux et connaissant, à un ou plusieurs moments privilégiés, un embellissement parfois spectaculaire [37].

La mise en évidence de nombreux éléments de statuaires témoigne de l’importance des lieux de culte au sein de la ville[38].

Un certain nombre d'inscriptions sont trouvées, plusieurs d'entre elles avec le dévouement: Deo Nerio.

On peut dégager un sous-ensemble remarquable de constructions votives associées à des édifices de nature purement culturelle, tels que des théâtres. Ces complexes architecturaux simultanément religieux et culturels se dispersent ailleurs sur les franges du territoire biturige et à Argentomagus. Les fouilles archéologiques permettent de relever la présence de places dédiées aux officiants religieux — également dénommées caveas — au sein même des tribunes théâtrales. Ce constat conforte les rapports étroits qui existent entre la sphère religieuse biturige et le monde du spectacle. Il fait écho au procédé d'assujettissement que possédé l'autorité — et donc à travers elle les divers divinités — sur les événements culturels[39].

Une basilique est construite qui va devenir une église chrétienne[40].

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De Neriomagus à Aquae Nerii[]

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Nécropole gallo-romaine.

Plus tardivement, à une époque où les eaux chaudes semblent revêtir encore plus d'importance, le nom de la ville évolue en Aquae Nerii[41]. Aquae Nerii c'est effectivement les eaux de Nérius[42].

Il semble bien que ce nom officiel latin, Aquœ Nerii, attribué à la ville après le captage des sources et la construction du premier établissement thermal, probablement vers le milieu du Ier siècle de notre ère, n'ait pas été adopté par les habitants pour lesquels il correspond plus au nouveau quartier thermal qu'aux habitats des plateaux [43].

Les IIe et IIIe siècles correspondent à l'apogée de l’agglomération. Les quartiers des artisans se développent en trois nécropoles sont crées[44].

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Néris du temps des Invasions germaniques[]

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Plan général des ruines de Néris (Vicus neriomagus) après sa dernière destruction (Imp. de Auclaire (Moulins). 1885.

La Gaule est pillée par les Francs et les Alamans (275-276)[45]. Les invasions germanique détruisent une partie de la ville. La population s'enfuit, laissant des trésors monétaires non récupérés.

Aux IVe et Ve siècles, les thermes et les habitations sont en partie réaménagés et occupés à nouveau. Une vaste nécropole montre que la population est fortement christianisée[46].

Une seconde vague d'invasions détruit à nouveau la ville.

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Aquae Nerii sur la Table de Peutinger.

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NÉRIS AU HAUT MOYEN AGE[]

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L'époque mérovingienne[]

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Mur nord de l’église de Néris-les-Bains remployant le mur nord de la basilique romaine.

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Nécropole de Néris.

Saint Patrocle évangélise Néris au VIe siècle et y construit une église et un couvent. Le roi carolingien Pépin Ier d’Aquitaine, petit-fils de Charlemagne, séjourne à Néris en 835 et 838.

L'église romane actuelle date du XIe siècle et est construite au même endroit que la basilique primitive du VIe siècle, elle-même érigée sur les ruines d'un monument romain. Du temps des Mérovingiens, les ruines gallo-romaine sont utilisées comme carrière de pierres par les habitants. Des blocs de pierre appartenant aux bâtiments publics sont ainsi utilisés pour les sarcophages maintenant exposés sous la pyramide de la place de l'Église.

On le retrouve alors à Néris-les-Bains, ancienne ville gallo-romaine, qui conservait un culte vivace des dieux romains. Une situation qui désole Patrocle, devenu prêtre. Celui-ci s’empresse de construire un petit oratoire voué à St Martin. Après une quinzaine d’années passées en compagnie des Nérisiens, Patrocle se sent appelé vers d’autres cieux et se décide à partir.

Après la destruction des établissements thermaux, les eaux retrouvent leur parcours antérieur dans le vallon thermal. Un aménagement sommaire de bassins à proximité des captages permet probablement à la population de l'époque mérovingienne et carolingienne de bénéficier des vertus thérapeutiques de la source[47].

Il fait des études brillantes et décide d'entrer dans les ordres ; il est envoyé à la cour du roi Childebert Ier, fils de Clovis, mais revient à Bourges après la mort de son père.

Plutôt que de rester dans l'entourage de l'archevêque, il décide de se rendre à Néris où il passe une quinzaine d'années à consolider le christianisme et élève une chapelle dédiée à saint Martin. Mais il se sent appelé vers une vie de méditation dans la solitude, quitte Néris et s'installe à quelques kilomètres, à La Celle, où il vit en ermite.

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Du temps des Carolingiens[]

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Denier de Pepin Ier d'Aquitaine (817-838). Cabinet des Médailles, Paris.

Nerisio figure parmi les implantations humaines connues au IXe siècle[48].

La nécropole date probablement du VIe siècle, au moment de l'évangélisation de Néris par Saint Patrocle, et elle semble avoir été utilisée jusqu'à l'époque carolingienne, pendant laquelle la région appartient au domaine royal.

Le roi carolingien Pépin Ier d’Aquitaine, petit-fils de Charlemagne, séjourne à Néris en 835 et 838. Il y fait rédiger les chartes de Néris.

Une structure de pierre et de bois avec 368 bois relevés, marquant un moulin daté de l’époque carolingienne est découverte à Néris.

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RÉFÉRENCES[]

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  1. [www.culturecommunication.gouv.fr/content/.../file/article%20PDF.pdf‎ NERIOMAGUS/AQUAE NERII : Une agglomération secondaire de la cité des Bituriges Cubes (Néris-les-Bains, Allier), Claudine Girardy-Caillat, Jérôme Hénique, Carlotta Franceschelli]
  2. Patrimoine et traditions du thermalisme, André Authier, Pierre Duvernois, Christophe Lefébure, Privat, 1997.
  3. Le Berry Antique: Atlas 2000 ; monographie/article collectif, rédigé sous la direction de Françoise Dumazy, Olivier Buchsenschultz et Christophe Batardy ; édité par la Fédération pour l'Archéologie dans le Centre de la France dans la revue Archéologie du Centre de la France; année 2001, volume 21.
  4. Aquae Nerii / Neriomagus (Néris-les-Bains), sur L'Arbre celtique.
  5. [www.culturecommunication.gouv.fr/content/.../file/article%20PDF.pdf‎ NERIOMAGUS/AQUAE NERII : Une agglomération secondaire de la cité des Bituriges Cubes (Néris-les-Bains, Allier), Claudine Girardy-Caillat, Jérôme Hénique, Carlotta Franceschelli]
  6. Néris antique: nouvelles recherches sur l'histoire de Néris, Michel Desnoyers, M.J.C., 1978.
  7. Chapitre III : Néris-les-Bains (Allier), ville thermale gallo-romaine, Michel Desnoyers, Revue archéologique du Centre de la France, Année 1982, Volume 21, Numéro 2, pp. 145-168.
  8. Les dieux vénérés dans les agglomérations secondaires lémovices : étude épigraphique, Hélène Mavéraud-Tardiveau
  9. Aquae Nerii / Neriomagus (Néris-les-Bains), sur L'Arbre celtique.
  10. Chapitre III : Néris-les-Bains (Allier), ville thermale gallo-romaine, Michel Desnoyers, Revue archéologique du Centre de la France, Année 1982, Volume 21, Numéro 2, pp. 145-168.
  11. [www.culturecommunication.gouv.fr/content/.../file/article%20PDF.pdf‎ NERIOMAGUS/AQUAE NERII : Une agglomération secondaire de la cité des Bituriges Cubes (Néris-les-Bains, Allier), Claudine Girardy-Caillat, Jérôme Hénique, Carlotta Franceschelli]
  12. Chapitre III : Néris-les-Bains (Allier), ville thermale gallo-romaine, Michel Desnoyers, Revue archéologique du Centre de la France, Année 1982, Volume 21, Numéro 2, pp. 145-168.
  13. Patrimoine et traditions du thermalisme, André Authier, Pierre Duvernois, Christophe Lefébure, Privat, 1997.
  14. Néris antique: nouvelles recherches sur l'histoire de Néris, Michel Desnoyers, M.J.C., 1978.
  15. Rome et l'intégration de l'Empire (44 av. J.-C.-260 ap. J.-C.). Tome 1: Les structures de l'Empire romain, Nouvelle Clio, John Scheid, François Jacques, Presses Universitaires de France, 2010.
  16. Chapitre III : Néris-les-Bains (Allier), ville thermale gallo-romaine, Michel Desnoyers, Revue archéologique du Centre de la France, Année 1982, Volume 21, Numéro 2, pp. 145-168.
  17. Chapitre III : Néris-les-Bains (Allier), ville thermale gallo-romaine, Michel Desnoyers, Revue archéologique du Centre de la France, Année 1982, Volume 21, Numéro 2, pp. 145-168.
  18. Complémentarité entre monuments et dédicaces - Histoire culturelle
  19. Chapitre III : Néris-les-Bains (Allier), ville thermale gallo-romaine, Michel Desnoyers, Revue archéologique du Centre de la France, Année 1982, Volume 21, Numéro 2, pp. 145-168.
  20. 2000 ans de thermalisme: économie, patrimoine, rites et pratiques : actes du colloque tenu en mars 1994 à Royat (Puy-de-Dôme), Volume 4 de Collection "Thermalisme et civlisation" : Publications de l'Institut d'Etudes du Massif Central, Institut d'Études du Massif Central Clermont-Ferrand, Volume 4 de Thermalisme et civilisation, ISSN 1248-4911, Dominique Jarrassé, Presses Univ Blaise Pascal, 1996.
  21. Chapitre III : Néris-les-Bains (Allier), ville thermale gallo-romaine, Michel Desnoyers, Revue archéologique du Centre de la France, Année 1982, Volume 21, Numéro 2, pp. 145-168.
  22. Chapitre III : Néris-les-Bains (Allier), ville thermale gallo-romaine, Michel Desnoyers, Revue archéologique du Centre de la France, Année 1982, Volume 21, Numéro 2, pp. 145-168.
  23. Chapitre III : Néris-les-Bains (Allier), ville thermale gallo-romaine, Michel Desnoyers, Revue archéologique du Centre de la France, Année 1982, Volume 21, Numéro 2, pp. 145-168.
  24. Chapitre III : Néris-les-Bains (Allier), ville thermale gallo-romaine, Michel Desnoyers, Revue archéologique du Centre de la France, Année 1982, Volume 21, Numéro 2, pp. 145-168.
  25. Chapitre III : Néris-les-Bains (Allier), ville thermale gallo-romaine, Michel Desnoyers, Revue archéologique du Centre de la France, Année 1982, Volume 21, Numéro 2, pp. 145-168.
  26. L'identité de l'Auvergne: mythe ou réalité historique : essai sur une histoire de l'Auvergne des origines à nos jours, Daniel Martin, EDITIONS CRÉER, 2002.
  27. Les aqueducs gallo-romains de Néris, Louis Laville, Revue archéologique du Centre, Année 1964, Volume 3, Numéro 4, pp. 323-339.
  28. Les aqueducs gallo-romains de Néris, Louis Laville, Revue archéologique du Centre, Année 1964, Volume 3, Numéro 4, pp. 323-339.
  29. Les aqueducs gallo-romains de Néris, Louis Laville, Revue archéologique du Centre, Année 1964, Volume 3, Numéro 4, pp. 323-339.
  30. Les aqueducs gallo-romains de Néris, Louis Laville, Revue archéologique du Centre, Année 1964, Volume 3, Numéro 4, pp. 323-339.
  31. L’agglomération antique d’Aquae Nerii/Néris-les-Bains, Jérôme Besson
  32. L'identité de l'Auvergne: mythe ou réalité historique : essai sur une histoire de l'Auvergne des origines à nos jours, Daniel Martin, EDITIONS CRÉER, 2002.
  33. L’agglomération antique d’Aquae Nerii/Néris-les-Bains, Jérôme Besson
  34. H. Vertet, Lampe en bronze dédiée à Cybèle, trouvée à Néris, Revue archéologique du Centre 1 (1962) 348-50I; Informations, Gallia 25 (1967) 297-98I;29 (1971) 323-24I.
  35. L’agglomération antique d’Aquae Nerii/Néris-les-Bains, Jérôme Besson
  36. L’agglomération antique d’Aquae Nerii/Néris-les-Bains, Jérôme Besson]
  37. Les grands sanctuaires «ruraux» d'Aquitaine et le culte impérial, Myriam Fincker, Francis Tassaux, Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité Année 1992 Volume 104 Numéro 1 pp. 41-76.
  38. L’agglomération antique d’Aquae Nerii/Néris-les-Bains, Jérôme Besson
  39. Le Berry Antique: Atlas 2000 ; monographie/article collectif, rédigé sous la direction de Françoise Dumazy, Olivier Buchsenschultz et Christophe Batardy ; édité par la Fédération pour l'Archéologie dans le Centre de la France dans la revue Archéologie du Centre de la France; année 2001, volume 21.
  40. L'identité de l'Auvergne: mythe ou réalité historique : essai sur une histoire de l'Auvergne des origines à nos jours, Daniel Martin, EDITIONS CRÉER, 2002.
  41. L’agglomération antique d’Aquae Nerii/Néris-les-Bains, Jérôme Besson
  42. Patrimoine et traditions du thermalisme, André Authier, Pierre Duvernois, Christophe Lefébure, Privat, 1997.
  43. Chapitre III : Néris-les-Bains (Allier), ville thermale gallo-romaine, Michel Desnoyers, Revue archéologique du Centre de la France, Année 1982, Volume 21, Numéro 2, pp. 145-168.
  44. L'identité de l'Auvergne: mythe ou réalité historique : essai sur une histoire de l'Auvergne des origines à nos jours, Daniel Martin, EDITIONS CRÉER, 2002.
  45. Lucien Bély, Histoire de France, Éditions Jean-paul Gisserot, 2006 (ISBN 9782877478427).
  46. L'identité de l'Auvergne: mythe ou réalité historique : essai sur une histoire de l'Auvergne des origines à nos jours, Daniel Martin, EDITIONS CRÉER, 2002.
  47. Chapitre III : Néris-les-Bains (Allier), ville thermale gallo-romaine, Michel Desnoyers, Revue archéologique du Centre de la France, Année 1982, Volume 21, Numéro 2, pp. 145-168.
  48. Les implantations humaines en Poitou d'après les chartes des VIIe-IXe siècles, Elisabeth Carpentier, Cahiers de civilisation médiévale, Année 1993, Volume 36, Numéro 141, pp. 27-58.
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