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[[File:Aheu24.jpg|thumb|260px|Chasseurs-cueilleurs à la période épipaléolithique.]]
 
Dans les années cinquante, le suivi de l'exploitation des gravières des moyennes terrasses de l'Indre et de ses affluents a mis au jour à Fléré, Clion, Châtillon des industries du paléolithique en général remaniées. Des découvertes fortuites d'outils très anciens (plus de cent mille ans) sont enregistrées sur l'ensemble des communes du canton<ref>[http://chatillon.sur.indre.over-blog.fr/page-5830462.html. ''Histoire rapide de Chatillon'']</ref>.
 
Dans les années cinquante, le suivi de l'exploitation des gravières des moyennes terrasses de l'Indre et de ses affluents a mis au jour à Fléré, Clion, Châtillon des industries du paléolithique en général remaniées. Des découvertes fortuites d'outils très anciens (plus de cent mille ans) sont enregistrées sur l'ensemble des communes du canton<ref>[http://chatillon.sur.indre.over-blog.fr/page-5830462.html. ''Histoire rapide de Chatillon'']</ref>.
   

Version du 9 décembre 2016 à 13:38

brouillon


Aacl3

En bleu l'agglomération antique et les limites du bourg actuel.

Aacl

Claudiomagus est à la frontière entre les Bituriges et les Turons.

Claudiomagus. Il s'agît de l'actuelle commune de Clion-sur-Indre, située à la frontière entre les Bituriges Cubi et les Turons.


À l'époque gallo-romaine, une dizaine de villes des Trois Gaules (la Lyonnaise, la Belgique, et l'Aquitaine) portent des noms que l'on peut qualifier d'hybrides, c'est à dire formés d'un »premier élément d'origine celtique et d'un second d'origine latine. Le cas du vicus de Claudiomagus, aujourd'hui Clion (Indre), est une exception. Ce toponyme est composé d'un premier thème, le nom de l'empereur Claude (41 - 54 ap. J.-C.), associé au terme gaulois, magos, marché[1].

Claudiomagus, du fait de sa position géographique, est aux temps païens un lieu fréquenté de culte et de marché[2]. Outre son sanctuaire, il compte aussi un théâtre, une nécropole et des constructions avec des mosaïques, des céramiques et des monnaies.

Clion devient un centre chrétien important, ecclesia celebris, avec martyria (religione sanctorum) et confréries de vierges (sacrarum virginum multitudine)[3]. Cette localité est mentionnée par Sulpice Sévère (363 - 410/429) au IVe siècle - Ve s. ap. J.-C. dans ses Dialogues[4]. Elle compte aussi une nécropole au Ve siècle.

Martin fonde cette paroisse et passant en cet endroit couche dans la sacristie[5].

CLAUDIOMAGUS

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A la préhistoire

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Aheu24

Chasseurs-cueilleurs à la période épipaléolithique.

Dans les années cinquante, le suivi de l'exploitation des gravières des moyennes terrasses de l'Indre et de ses affluents a mis au jour à Fléré, Clion, Châtillon des industries du paléolithique en général remaniées. Des découvertes fortuites d'outils très anciens (plus de cent mille ans) sont enregistrées sur l'ensemble des communes du canton[6].

Les phases finales du paléolithique sont présentes à Murs (Les Chaumeries), à Fléré (le cimetière), à Clion (le Pié de Bourges) et à Cléré-du-Bois (Bertins)[7].

On ne connait pas dans notre canton de site d'habitat des âges des métaux mais les tumulus, ces grandes buttes de terre à vocation funéraire, présents à Clion (trumulus de Gennebault), à Châtillon (vallée du Palis) ou à Cléré-du-Bois (Bertins) témoignent de l'occupation à cette époque[8].

Les voies de communication

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ANB

Neriomagos/Aquae Nerii.

Venant de la métropole des Arvernes, Clermont-Ferrand/Augustonemetum, une voie pré-romaine, importante et encore largement utilisée à l’époque mérovingienne, permet de rejoindre la métropole des Parisii via la métropole des Carnutes. Après Clermont-Ferrand/Augustonemetum, elle passe par Neriomagus/Aquae Nerii, Montluçon, La Châtre, Ardentes et Villedieu-sur-Indre, avant d’arriver à Clion-sur-Indre.

Les villae gallo-romaines

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Les cinq siècles de paix romaine connurent une forte expansion démographique et un intense développement de l'agriculture dû notamment aux vastes fermes implantées par de riches propriétaires. Les bâtiments de ces immenses exploitations sont révélés par la photographie aérienne, une maison de maître monumentale est ainsi décrite au Grand Mée, à Clion[9].

On trouve 36% de villae pour le territoire biturige[10].

La villae du Grand Mée

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Aacl1

Claudiomagus et villae du Grand Mée.

Aacl1

Localisation de la villa de Clion, “le Grand Mée”.

La villae du Grand Mée située sur un plateau, à 50 m d’un cours d’eau, fait 400 x 150 m = 6 ha) présente un plan également inhabituel pour le territoire biturige. En effet, elle possède une pars urbana (résidence du maît) très développée, avec cour péristyle (d’environ 140 sur 130 m) et une entrée monumentale[11].

À l’extérieur de la cour résidentielle a également été observé d’avion un bâtiment (d’environ 24 sur 14 m), composé de quatre salles dont l’une à abside semi-circulaire. Il correspond sans doute à l’annexe balnéaire (du mortier de tuileau et des tubulures ont été ramassés en surface). La pars rustica (exploitation agricole) a surtout été reconnue par prospection au sol (dirigée par R. Lecourt). Elle est matérialisée par dix concentrations de matériel qui suggèrent la présence d’une série de bâtiments agricoles alignés. Ces concentrations sont alignées régulièrement le long d’un axe parallèle à celui de la pars urbana. Il est possible d’y voir la disposition de bâtiments le long d’un mur de clôture délimitant la pars rustica[12].

Le mobilier recueilli en surface est daté du Ier siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère. La villa pourrait être en relation avec l’agglomération de Claudiomagus, située à 4,5 km au nord-ouest[13].

Claudiomagus

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Claudiomagus est une ville-marché à la frontière des Turons et des Bituriges

Ce toponyme évoque une ville-marché placée sous le parrainage de l'Empereur Claude (41-54). En 1980, les prospections aériennes de Jean Holmgren ont révélé sur le flanc sud du Pié-de-Bourges la présence d'un théâtre et d'un sanctuaire clos comportant au moins deux temples et diverses annexes. Une nécropole a été localisée à proximité vers l'ancien abattoir. Divers objets mobiliers (fragment de bas relief, torse d'homme en grès, statuette de sanglier en bronze, nombreux éléments de décor en marbre, mosaiques, monnaies et céramiques) ont été retrouvés lors des prospections dans l'environnement immédiat. La présence de bâtiments publics (temples, théâtre) permet de supposer que l'agglomération de Claudiomagus a joué un rôle important lors de la romanisation de notre pays châtillonnais[14].

Le théâtre

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flanc sud du Pié-de-Bourges la présence d'un théâtre et d'un sanctuaire clos comportant au moins deux temples et diverses annexes[15].


un sanctuaire avec théâtre à Clion-sur-Indre — antique Claudiomagus cité par sulpice- severe — aux confins des civitates des Bituriges et des Turons (holmgren 1980)[16].

Le monastère de femmes

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Eglise de Clion, clocher et chevet pris depuis le sud-est.

Les maisons de recluses, les congrégations de femmes se développent parallèlement. saint Martin (316 - 397) en visite quelquefois sur sa route, notamment à Claudiomagus ou Clion, sur les confins de la Touraine et du Berry, vers la fin de sa vie.

Saint Martin de Tours trouve à Clion une forte communauté chrétienne, ce qui atteste que la commune est déjà christianisée à la fin du IVe siècle[17]. Des moniales sont enfermées dans un couvent à Clion[18].

L'église Sainte Colombe de Clion sur Indre, est dédiée à Sainte Colombe, martyre gauloise. D’origine romane, elle a été fortement remaniée. Seuls échappent à la reconstruction la chapelle seigneuriale et le chevet roman de l’église qui conserve à l’extérieur les modillons très primitifs de sa corniche.

Saint Martin fait étape à Claudiomagus (vers 395)

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Aacl

Épitaphe d'Allovera gravée autour du monogramme inscrit dans un cercle.

Aacl3

Parement d’autel orné de scènes de la vie de saint Martin de Tours.

Le Blant nous montre une épitaphe gravée autour du monogramme inscrit dans un cercle. Il dit devoir cet estampage à M. Daiguson, correspondant de la Société des Antiquaires de France. L'abbé Blanchet, curé dé Buzançais, lui adresse, au sujet de cette pièce, une lettre intéressante.

Cette pierre a été trouvée en 1880 à Clion, département de l'Indre, dans les fouilles faites pour la construction d'un nouveau presbytère. Une note de son confrère, Longnon, lui apprend que cette localité est l'ancien Claudiomagus sur la position duquel on ne s'était pas accordé. Ce bourg est nommé dans le deuxième Dialogue de Sulpice Sévère comme l'un de ceux où passe saint Martin (316 - 397). Il a fondé cette paroisse[19].

Sulpice Sévère écrit dans Dialogues :

Je vous ai déjà raconté tant de merveilles, que je devrais vous avoir satisfait ; mais puisque je ne puis me refuser à vos désirs, je parlerai encore jusqu’à la fin du jour. Lorsque je regarde cette paille préparée pour nos lits, je me souviens que la paille du lit de Martin fut l’occasion d’un miracle ; voici comment la chose se passa. Le bourg de Claudiomagus se trouve sur les limites du Berri et de la Touraine ; là est une église célèbre par la piété de ses Saints et le troupeau non moins glorieux de ses vierges. Martin. Martin passant en cet endroit couche dans la sacristie. Après son départ, les vierges s’y précipitèrent en foule, baisèrent les endroits où le Saint s’était assis où arrêté, et se partagèrent la paille où il avait reposé. L’une d’elles, quelques jours après, suspendit au cou d’un énergumène la paille qu’elle avait recueillie par respect, et aussitôt, plus vite que je ne vous le raconte, le démon fut chassé et la personne délivrée[20].

L'épitaphe d'Allovera paraît à Le Blant postérieure d'un siècle à la mort de saint Martin[21].

La nécropole du Ve siècle

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Des sépultures gallo-romaines sont découvertes à Clion (Manson)[22].

Une autre nécropole est localisée à proximité vers l'ancien abattoir[23].

Une nécropole du Ve siècle, à la sortie de l’agglomération, sur la droite avant le passage de l’Ozance, qui matérialise sans doute la frontière,


RÉFÉRENCES

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  1. Claudiomagus, Encyclopédie de l'Arbre Celtique
  2. HISTOIRE DE LA GAULE, TOME VII. — LES EMPEREURS DE TRÈVES. I. — LES CHEFS. CAMILLE JULLIAN, PARIS 1920.
  3. HISTOIRE DE LA GAULE, TOME VII. — LES EMPEREURS DE TRÈVES. I. — LES CHEFS. CAMILLE JULLIAN, PARIS 1920.
  4. Claudiomagus, Encyclopédie de l'Arbre Celtique
  5. Croire et guérir: La foi en Gaule dans l'Antiquité tardive, Nouvelles Etudes Historiques, Aline Rousselle, Fayard, 1990.
  6. Histoire rapide de Chatillon
  7. Histoire rapide de Chatillon
  8. Histoire rapide de Chatillon
  9. Histoire rapide de Chatillon
  10. Critina GANDINI, Des campagnes gauloises aux campagnes de l’Antiquité tardive.La dynamique de l’habitat rural dans la cité des Bituriges Cubi (IIe s. av. J.-C. - VIIe s. ap. J.-C.), 33e suppl. à la RACF, ed FERAC, Tours 2008.
  11. Alain Ferdière, Cristina Gandini, Pierre Nouvel et Jean-Luc Collart, Les grandes villae à pavillons multiples alignés dans les provinces des Gaules et des Germanies : répartition, origine et fonctions, p. 357-446
  12. Alain Ferdière, Cristina Gandini, Pierre Nouvel et Jean-Luc Collart, Les grandes villae à pavillons multiples alignés dans les provinces des Gaules et des Germanies : répartition, origine et fonctions, p. 357-446
  13. Alain Ferdière, Cristina Gandini, Pierre Nouvel et Jean-Luc Collart, Les grandes villae à pavillons multiples alignés dans les provinces des Gaules et des Germanies : répartition, origine et fonctions, p. 357-446
  14. Histoire rapide de Chatillon
  15. Histoire rapide de Chatillon
  16. Les bains et l'environnement de la villa gallo-romaine de la Pétonnière à Paulnay (Indre) / The baths and environment of the gallo-roman villa of La Pétonnière at Paulnay (Indre), Coulon Girault J., Y. Bourin, Marinval, Denis [Traducteur], P. Charon, Revue archéologique du Centre de la France, Année 1985, Volume 24, Numéro 2, pp. 191-214.
  17. Archives départementales de l’Indre, Berry médiéval : à la découverte de l’Indre au Moyen Âge, catalogue d’exposition, Châteauroux, Archives départementales de l’Indre, 2009, p. 18.
  18. Croire et guérir: La foi en Gaule dans l'Antiquité tardive, Nouvelles Etudes Historiques, Aline Rousselle, Fayard, 1990.
  19. Croire et guérir: La foi en Gaule dans l'Antiquité tardive, Nouvelles Etudes Historiques, Aline Rousselle, Fayard, 1990.
  20. Sulpice Sévère, Dialogi, II, 8. Palerme, 1969.
  21. Nouveau recueil des inscriptions chrétiennes de la Gaule antérieures au VIIIe siècle, Le Blant, Edmond (1818-1897), Impr. nationale (Paris) 1892.
  22. Histoire rapide de Chatillon
  23. Histoire rapide de Chatillon