Wiki Guy de Rambaud
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                               Augusta Emerita

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Plan de Augusta Emerita et l'Empereur.

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Pièce de monnaie faisant allusion au commerce des Jamón Serrano, datant du temps d'Auguste et Agrippa (source : Professeur de l'Université de Grenade, Juan Gonzalez Blanco (British Museum).

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Un denier qui comporte le buste d'Auguste sur une face et celui de Marcus Vipsanius Agrippa sur l'autre.

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Théâtre de Mérida.

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A Mérida - ex Augusta Emerita - statue de la louve allaitant Romulus et Rémus fondateurs de Rome, offerte par la ville de Rome.

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A l'intérieur de l'une des deux tours de captation d'eau du barrage romain de Proserpine.

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Torse de l'empereur Trajan divinisé retrouvé au Forum municipal.

Augusta Emerita — l'actuelle Mérida — capitale de Lusitanie romaine, puis au IIIe siècle du Diocesis Hispaniarum, est fondée par l'Empereur Octave Auguste, en 25 av. J.-C. et son Consul romain Marcus Vipsanius Agrippa[1]. Mais parmi les fondateurs il ne faut pas oublier Publio Carisio. Terminé les guerres contre les Cantabres et les Asturiens en 25 av. J.-C., il fait bâtir en partie Colonia Iulia Augusta Emerita[2] par des soldats des légions V Alaudae et X Gemina[3]. Ils sont remplacés par les légionnaires de la Legio IV Macedonica et de la Legio VI Victrix entre 19 et 13 av. J.-C..

Marcus Vipsanius Agrippa construit un théâtre à Mérida qui est inauguré entre les années 16 et 15 av. J.-C.[4]. Mérida est d'abord une ville pour les vétérans de guerre, les Emeritti, d'où le nom de la ville. La tribu Papiria - l'une des 35 tribus rustiques de Rome - est choisie par Auguste pour les citoyens romains de la colonie Augusta Emerita[5].

De nos jours, nous ne pouvons pas définir la fondation de Mérida comme le fruit d’une création entièrement augustéenne, parfait reflet de la métropole. Ce fait ne dénature pas l’importance de la ville à l’heure actuelle ; cela met en évidence qu’aujourd'hui, la chronologie ordonnée des monuments proposée par Richmond n’a pas de poids. On peut même ajouter, au vu de nos connaissances actuelles, qu’on ne peut établir une séquence diachronique sur la construction des différentes structures avec un degré de certitude acceptable[6].

Augusta Emerita devient l'une trois capitales provinciales de l'Hispanie romaine, celle de la Provincia Lusitania et Vettones, province impériale à légat de rang prétorien [7]. Jusqu'à la chute de l'Empire romain d'Occident, Emerita Augusta constitue un centre économique, juridique, militaire et culturel de l'Empire. Son rayonnement est tel qu'Ausone la définit comme la neuvième cité la plus importante du monde romain. L'une des principales préoccupations des conquérants romains est de pourvoir au besoin d'eau de Colonia Iulia Augusta Emerita, et ils le font avec une abondance et une magnificence qui vont mettre longtemps à être égalées[8].

Le théâtre romain, l'amphithéâtre, le cirque romain sont des bâtiments destinés au divertissement. Les barrages, les aqueducs, les thermes romains, les puits de neige, des ouvrages de génie civil (ponts, digue, avant-becs et systèmes d’adduction d’eau et d’égouts) sont liés à l'eau[9].

Les bâtiments publics du Forum municipal et d’autres espaces destinés au pouvoir sont à côté des monuments religieux comme le temple de Diane et le temple de Mars ou l'arc de Trajan.

Le site possède aussi de magnifiques exemples d’architecture privée comme la Casa del Anfiteatro, la Casa Basílica ou la Casa del Mitreo, représentatifs de la vie quotidienne et le columbarium...

Tous ensemble ils forment l'un des plus importants et étendu site archéologique de l'Espagne. Il est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en 1993 par l'UNESCO, comme un exemple remarquable de bâtiments publics de l'Empire romain et un témoignage d'une étape très significative de l'histoire de l'Espagne et du monde[10].

A partir de la fin du IIIe siècle Augusta Emerita est la capitale du diocèse d'Hisparium.

Au Ve siècle, Mérida a souffert des incursions des barbares (Vandales, Alains et Suèves, puis Wisigoths) qui ont envahi l'Hispanie en 409.

En 448, le roi suève Rechila meurt à Mérida. Plus tard, la ville devient brièvement la capitale du royaume wisigoth d'Espagne et le roi Agila Ier y est décédé en 555. Mérida est supplantée peu après par Tolède, sous le règne du roi Athanagild (555 - 567), mais conserve une certaine importance jusqu'à la chute du royaume wisigothique au début du VIIIe siècle.

Au VIIe siècle, de nombreuses monnaies wisigothiques sont frappées à Emerita.

En 713, le chef arabe Moussa Ibn Noçaïr conquiert la ville[11].

En 1230, elle est prise par les troupes d'Alphonse IX de Léon.

La ville moderne de Mérida est construite au-dessus d’Emerita, mais les vestiges archéologiques sont bien préservés et témoignent encore de la cité romaine. Les 22 éléments constitutifs du bien couvrent une superficie de 31 ha[12].

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La ville antique d'Augusta Emerita.

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ORIGINES DE MÉRIDA[]

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Estrémadure

De nos jours, Mérida se trouve en pleine Estrémadure espagnole, une des régions les plus désertes d’Europe, malgré la construction de barrages.

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Avant la période romaine[]

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Bracelet en or, période fin de l'âge du bronze.

La zone naturelle sur laquelle la ville actuelle se trouve Mérida, dans les collines du Calvaire et San Albín, flanqué par les cours du Guadiana et de l'Albarregas, est un endroit idéal pour la mise en place de groupes humains vivant de la collecte de fruits, de la chasse et de la pêche. Des artefacts se retrouvent dans le bassin de la Guadiana, datant du Paléolithique inférieur et démontre l'existence de l'occupation humaine dans ce domaine. C'est l'époque de l'apparition de traces des caractéristiques de ces périodes des industries lithiques dans la zone archéologique Morerías et dans les quartiers de Bodegones et de Abadias.

Mérida est donc peuplée depuis les temps préhistoriques comme le démontre de magnifiques bijoux en or, excavé de la tombe d'une jeune fille en 1870. Composé de deux fibules-bracelets, un brassard et une chaîne de six anneaux de fil en spirale.

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.=== Les Lusitaniens avant la période romaine === .

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Statues de guerriers lusitaniens dans le Musée national d'archéologie de Lisbonne.

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Les Lusitaniens.

D'origine indo-européenne pré-celtique, les Lusitaniens ne sont pas à proprement parler un peuple mais plutôt une confédération de différents peuples installés dans la partie orientale du territoire portugais, au cœur de régions inhospitalières et désertes. Vivant d'élevage et de razzias, ils sont rapidement confrontés au pouvoir romain, garant de la sécurité des peuples et cités placés sous sa domination.

Dans ce contexte, les conflits de voisinage commencent dès la fin du IIIe siècle av. J.-C. et se prolongent plus ou moins violemment et régulièrement jusqu'en 151 av. J.-C., année où le massacre de Lusitaniens par le gouverneur de l'Hispanie Ultérieure, Galba, entraîne une radicalisation du conflit. Ces guerres, menées par le chef lusitanien Viriate, se terminent avec l'assassinat de ce dernier par ses lieutenants et la conclusion de la paix avec les Romains en 139 av. J.-C. Elles nous sont largement connues, car les auteurs antiques en parlent beaucoup, notamment Appien, notre principale source de cette période.

Dès lors, les Lusitaniens se sont intégrés progressivement dans l'histoire romaine et ses conflits internes, comme dans les guerres sertoriennes, qui, de 80 à 72 av. J.-C., voient le général marianiste Sertorius se retrouver à la tête des Lusitaniens, ou encore l'épisode de la guerres civiles au cours duquel les Lusitaniens sont intégrés dans les différentes armées romaines, en particulier celles de Pompée et de ses fils.

Il existe avant la Colonia Iulia Augusta Emerita une petite bourgade qui, selon Strabon (géographe contemporain de la fondation de la ville), a déjà une population mixte, les romains côtoyant les indigènes[13].

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Fondation de la ville par l’Empereur Auguste[]

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Legio X Gemina.

Auguste

La capitale de Lusitanie romaine est fondée sous le nom d’Augusta Emerita, par l'Empereur Octave Auguste, en 25 av. J.-C..

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Légionnaires travaillant à une voie romaine ou une rue.

De 29 av. J.-C. à 13 av. J.-C., Octave, devenu Auguste, engage d'importants moyens militaires pour parachever la conquête de la péninsule ibérique. Avec six autres légions (I et II Augusta, IV Macedonica, V Alaudae, VI Victrix, IX Hispana) la X Gemina est envoyée lutter contre les Cantabres et les Astures dans le nord-ouest de l'Espagne (Hispania Tarraconensis). Cette guerre, difficile, dure dix ans. Les légions sont durement éprouvées par les tactiques de guérilla des guerriers celtes[14].

Augusta Emerita — l'actuelle Mérida — capitale de Lusitanie romaine, est fondée par l'Empereur Octave Auguste, en 25 av. J.-C. et son Consul romain Marcus Vipsanius Agrippa[15]. Mais parmi les fondateurs il ne faut pas oublier Publio Carisio. La ville est créée comme une réplique idéalisée de Rome[16].

Le but est de récompenser les légionnaires arrivés au bout de leur service, de créer un modèle de la romanité qui doit servir en quelque sorte de vitrine auprès des peuples conquis de ce qu’est la civilisation selon Rome[17] et de bâtir une capitale administrative, militaire et économique de la Lusitanie.


La légion X Gemina reste après ces guerres cantonnée en Hispanie pendant une longue période de temps. Ses légionnaires commencent à construire Mérida. Ils participent aussi à la construction de routes et de ponts sur la Via Augusta. Les légionnaires de cette légion font ses chantiers énormes avec d'autres de la légion V Alaudae[18], en 25 av. J.-C.. Puis ces deux légions sont remplacées par la Legio IV Macedonica et la Legio VI Victrix entre 19 et 13 av. J.-C.. La mission des légions est aussi de maintenir l'ordre, et a de fournir des escortes et des gardes aux gouverneurs et procurateurs de la provinces de Lusitania.

Mérida est d'abord une ville pour les vétérans de guerre, les Emeritti, d'où le nom de la Colonia Iulia Augusta Emerita[19].

La tribu Papiria - l'une des 35 tribus rustiques de Rome - est choisie par Auguste pour les citoyens romains de la colonie Augusta Emerita[20].

Les Emeritti se mélangent à une population pré-romaine et à d'autres Romains[21]. Strabon, III, 2, 15, cite en premier Augusta Emerita parmi les villes sinoicísticas, c'est à dire à la population mixte indigènes et Romains. Certainement aussi des populations d'autres provinces[22].

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La construction d'une capitale[]

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Numéraire émis par Publio Carisio pendant les guerres Cantabriques pour payer ses troupes avec son nom.

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Un ingénieur utilise le groma pour implanter le cadastre général.

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Légionnaires creusant des fossés.

Publio Carisio choisit soigneusement l’emplacement de la ville qui devient la capitale de la Provincia Lusitania et Vettones, province impériale à légat de rang prétorien, dix ans plus tard, sur les bords de l’Anas, aujourd’hui le Guadiana.

La Lusitanie est déjà profondément romanisée depuis la mort de Viriathe, grand chef lusitanien et opposant de Rome, assassiné en 139 av. J.-C. Nous sommes ici au bout du territoire occupé par les Vettons, un des peuples constituant la confédération lusitanienne. A partir de cette localisation, Rome contrôle les communications entre sa province de Bétique et le nord-ouest de la péninsule ibérique[23].

C'est dans ces conditions de progressive intégration que la Provincia Lusitania et Vettones, province impériale à légat de rang prétorien, est créée par Auguste dans son œuvre de réorganisation administrative globale de l'Empire. Elle provient de la division de l'Hispanie ultérieure en Lusitanie et Bétique. Cette création intervient vers 27 av. J.-C.. La capitale de cette province impériale est Augusta Emerita (Mérida) et le territoire en est divisé en différentes civitates qui reprennent souvent les limites géographiques des différents peuples ou ethnies qui habitant la zone avant la conquête romaine. La province compte alors une cinquantaine de cités pour une population estimée à 700.000 habitants.

Néanmoins, la Lusitanie est placée sous le contrôle d'Auguste et non sous celui du Sénat. Ce qui montre qu'elle est donc encore considérée comme une zone non pacifiée.

Auguste choisit la tribu Papiria pour y inscrire les nouveaux citoyens romains de la ville, d’origine indigène. L’attribution de la citoyenneté romaine aux indigènes est un facteur d’intégration majeur[24].

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La capitale de la Provincia Lusitania et Vettones[]

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Augusta Emerita, capitale de Lusitanie romaine.

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Plan d'Augusta Emerita.

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La province romaine de Lusitania.

Jusqu'à la chute de l'Empire romain d'Occident, Emerita Augusta constitue un centre économique, juridique, militaire et culturel de l'Empire. Son rayonnement est tel qu'Ausone la définit comme la neuvième cité la plus importante du monde romain (même qu'Athènes).

La Colonia Iulia Augusta Emerita devient vite un centre majeur d’Hispanie, tant culturel, politique qu’économique. Elle est sur des voies romaines d’importance majeure, comme la Via de la Plata (Route de l’Argent) qui la relie aux mines d’or de la région d’Asturica Augusta (Astorga) dans le nord, la route allant à Olisipo Felicitas Julia (Lisbonne) vers l’ouest ou la route allant vers Gades (Cadix) et le sud.

Augusta Emerita est une ville typiquement romaine, avec son réseau de rues en damier. La grande voie romaine traversant la ville d’est en ouest, le Decumanus Maximus, est encore partiellement visible de nos jours, la rue très commerçante Santa Eulalia ayant repris son tracé. La voie fait 6 m de large, suffisamment pour que les chars puissent se croiser. Entièrement pavé, comme le reste de la ville, le Decumanus Maximus est coloré, de par le choix des pierres utilisées : de la diorite noire, du quartzite orangé et de l’amphibolite verte. Pour protéger les passants des intempéries ou de la dureté du soleil, les trottoirs sont recouverts d’arcades au premier siècle de notre ère. La ville compte 40.000 habitants[25].

Après la conquête finale et totale de l’Hispanie par Marcus Vipsanius Agrippa, en 19 av. J.-C., Augusta Emerita vit dans la Pax Romana, trois siècles de paix. Cependant, entre 193 et 197, Septimio Severo réprime les notables des villes, en particulier ceux de Augusta Emerita, qui sont partisans de son rival Clodius Albino.

La Lusitanie connaît une nouvelle réorganisation administrative du temps des Flaviens, peut-être au cours du règne de l'Empereur Vespasien (69 - 79), avec la création des conventi, une subdivision des provinces et nouvelle entité juridictionnelle. Le gouverneur de la Lusitanie vient dans les capitales de ces conventi s'occuper principalement de la justice.

La Lusitanie est divisée en trois conventi :

Le conventus emeritensis ayant pour capitale Emerita Augusta.

Le conventus scallabitanus ayant pour capitale Scallabis (l'actuelle Santarém au Portugal).

Le conventus pacensis ayant pour capitale Pax Augusta (l'actuelle Beja au Portugal).

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La capitale du Diocesis Hispaniarum (IIIe s.)[]

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Diocesis Hispaniarum.

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Les porcs ibériques et les desehas de chênes font partie des paysages de la région de Emerita Augusta.

À la réorganisation administrative des Flaviens vient s'ajouter que celle de Dioclétien à la fin du IIIe siècle, qui ne change rien pour la Lusitanie qui conserve ses frontières et ses divisions. Elle est par contre intégrée au Diocesis Hispaniarum (Diocèse des Espagnes), qui englobe l'ensemble des provinces ibériques ainsi que la Maurétanie Tingitane africaine qui entretient de nombreux rapports commerciaux avec la Péninsule Ibérique.

La capitale du Diocesis Hispaniarum est établie dans la capitale de la province Lusitania, Emerita Augusta, ce qui représente un changement radical dans la politique impériale, car depuis l'époque d'Auguste, la province la plus importante d'Hispania et de premier rang c'est la Tarraconensis. La Tarraconensis doit céder sa place à la Lusitania.

La division du territoire du Bas Empire en diocèse survit à la Tétrarchie, et Constantin Ier se limite à regrouper divers diocèses dans les nouvelles Préfectures du Prétoire. Le Diocesis Hispaniarum est assigné à la Préfecture du prétoire des Gaules, avec les diocèses des Galiae et Britannia. Cependant, le diocèse disparaît en 409, quand les Vandales, Suèves et Alains sont entrés dans la Péninsule.

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L'amphithéâtre et le théâtre romain de Augusta Emerita.

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LES ÉDIFICES CULTURELS[]

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Restauration du théâtre romain.

C’est une période où la cité romaine se couvre de monuments, d’édifices destinés au plaisir et au confort du peuple. De ces grandes réalisations, beaucoup nous sont parvenues, à des degrés divers de conservation.

On peut voir des bâtiments emblématiques tels que le théâtre ou l’amphithéâtre, auxquels, malgré les inscriptions augustéennes qui décorent leurs tribunes, on peut attribuer une chronologie bien plus nuancée en raison des caractéristiques de leur construction[26].

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Théâtre romain[]

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Le plan du théâtre du temps des Romains.

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Le théâtre du temps des Romains.

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Le théâtre romain vers 1900. Il est presque totalement enfoui.

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En 1910, les fouilles archéologiques débutent. Dans les années 1960 et 1970, la reconstruction du mur de scène est achevée.

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Le théâtre romain et ses statues.

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Le théâtre du temps de sa splendeur.

Augusta Emerita est une ville connue mondialement pour son fabuleux théâtre romain, parfait exemple de l’architecture typiquement vitruvienne. Le théâtre est effectivement construit à la demande du consul Marcus Vipsanius Agrippa et inauguré entre les années 16 et 15 av. J.-C.. Le théâtre est fortement inspiré par l’ordre corinthien, notamment par les chapiteaux ainsi que par les tores et les scoties. La cimaise du fronton (arrondi) au second niveau comporte une frise. Les colonnes semblent être faites de marbre comme le stylobate du second niveau, mais on note aussi l’utilisation d’une brique rose ainsi que de simples pierres pour le fond du mur. La différence de couleur par endroits, comme sur le corps le plus à droite, suggère des restaurations visibles.

D'une capacité d’environ 6.000 spectateurs, il est adossé à la colline San Alban (point culminant de la ville) dont l’inclinaison donne une acoustique excellente. Il ne s’agit toutefois pas là d’un monument répondant aux goûts majoritaires des citoyens d’Augusta Emerita, qui comme partout ailleurs dans l’Empire, préfèrent les courses de char ou les combats de gladiateurs. Il s’agit avant tout d’un acte politique et culturel de premier ordre, Rome montrant les bienfaits de sa civilisation aux élites locales.

Son plan reste classique : un orchestre, la scène, un mur de scène et un hémicycle de gradins en pierre. Entre l’orchestre et les gradins, on trouve trois bancs, plus spacieux que le reste des places, bancs a priori réservés aux personnes de haut rang, comme les magistrats. Les gradins sont divisés en trois parties : basse, moyenne et haute. Il s’agit vraisemblablement, là encore, d’une division des classes sociales. On peut également distinguer les vomitoires situés entre les parties basse et moyenne.

La scène est beaucoup plus somptueuse. Le mur de scène est presque triomphal, comme la plupart des monuments romains. Il se compose de deux niveaux d’élévation, tous deux porteurs de colonnades. Différence notable avec d’autres monuments romains comme le Colisée, elles ne sont pas surmontées d’arcades mais d’une architrave. Le premier niveau met en scène des statues représentant des hommes en armure ou en toge. Peut-être des guerriers illustres ou des empereurs divinisés. Trois ouvertures permettent l’accès à la scène aux acteurs, deux latérales et une centrale qui donne sur un grand péristyle. Au-dessus de cette entrée centrale est installée la statue d’une femme, vraisemblablement une déesse, Vénus ou Cérès.

Le théâtre est remodelé à la fin du premier siècle du temps de Trajan[27]. C’est à ce moment que le spectaculaire mur de scène est construit, avec ses colonnes de marbre et ses statues. Au début quatrième siècle, sous Constantin, de nouvelles restaurations sont effectuées et une voie de circulation est créée autour de l’édifice[28].

Malheureusement, l’avènement du christianisme et son aversion pour les représentations théâtrales provoquent l’abandon du monument, qui tombe peu à peu en ruines et dans l’oubli jusqu’à être presque totalement enfoui. Vers 1900, on ne voit plus désormais que la partie supérieure de la cavea, les gradins du théâtre, divisés en sept parties égales séparées par les escaliers. Ces vestiges sont à l’origine de la légende des sept chaises, où se sont, paraît-il, assis sept rois maures pour délibérer sur le sort de la ville.

En 1910, les fouilles archéologiques débutent, avec les moyens de l’époque, limités. Très vite, un travail de reconstruction en utilisant la technique de l'anastylose est effectué. Dans les années 1960 et 1970, la reconstruction du mur de scène est achevée. Reconstruit avec les pierres retrouvées lors des fouilles, le vénérable édifice retrouve ainsi une partie de son lustre d’antan. Des reproductions identiques des statues sont remises en place, les originales étant conservées au Musée national d’art romain de Mérida.

Les chercheurs de toute l'Europe reprennent parfois ce projet archéologique important : l'excavation et l'étude multidisciplinaire du théâtre romain. Ils utilisent les dernières technologies, telles que les logiciels, les systèmes d'information géographique, le suivi GPS par satellite et de numérisation laser[29].

Avec parfois trois mille spectateurs, le théâtre romain classique revit à Mérida, après plusieurs siècles de silence[30].

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L'amphithéâtre[]

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Reconstitution de l'amphithéâtre d’Augusta Emerita.

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Combat entre un gladiateur et un lion.

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Comme le théâtre romain l’amphithéâtre est presque totalement enfoui.

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Ce qu'il reste de l'imposant amphithéâtre d’Augusta Emerita vers 1900.

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L'amphithéâtre dans les années soixante.

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Entrée principale de l'amphithéâtre romain de Mérida.

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L'amphithéâtre de nos jours.

L’élite va au théâtre, mais le peuple se rend à l’amphithéâtre. C’est ainsi qu’aux cotés de l’espace de représentation des arts de la scène se trouve celui des arts du combat. L’amphithéâtre d’Augusta Emerita est ainsi quasiment collé au théâtre de la ville, les deux constituant ensemble la grande zone de spectacles de la ville. Le plan de ses gradins est tout à fait similaire à celui du théâtre mais ses dimensions sont tout autres. L’amphithéâtre mesure 126 mètres de grand axe, 65 mètres de petit axe et peut accueillir presque 15.000 personnes, soit proportionnellement plus que le Colisée de Rome.

La construction de l'amphithéâtre est là encore prévu avec le théâtre et est bâti très bientôt. Comme en témoignent les inscriptions trouvées à l'intérieur, il est inauguré en 8 av. J.-C.. Ce travail achève le projet d'équiper la colonie Emerita Augusta, qui devient la capitale de la province de Lusitanie, d'un grand espace public pour les spectacles, en fonction de leur catégorie politique et administrative. Cet amphithéâtre est destiné aux combats entre gladiateurs, ou entre bêtes sauvages ou bien encore entre des hommes et des bêtes (venatio). Mais les courses du cirque vont devenir le spectacle préféré du peuple romain[31].

Il est utilisé pendant plus de 400 ans, jusqu’à son abandon final au Ve siècle, lorsque le christianisme devient la religion officielle. Partageant la même colline que le théâtre, il subit le même sort, avec son enfouissement quasi-total. Le haut des gradins sert au long des siècles de carrière de pierres bon marché, comme tant d’autres édifices de l’Antiquité. Ce qui en reste visible, une sorte de grand fossé (en fait la partie haute de la cavea), induit en erreur des auteurs du XVIe siècle, persuadés qu’il s’agit d’une naumachie, un lieu où se déroulent des batailles navales pour le spectacle. Il faut dire que la proximité des aqueducs renforce leurs suppositions. Il faut attendre les premières fouilles de 1919 pour qu’enfin la véritable fonction de l’édifice soit connue[32]. De l’amphithéâtre original, nous n’avons donc plus que la partie basse des gradins et les structures souterraines de l’arène.

L'amphithéâtre est elliptique, avec un grand axe de 126 m et 102 m inférieur à un, tandis que le sable est de 64 m par 41 m. Les stands ou cáveas sur son côté sont construits sur la colline de San Albín, comme le théâtre adjacent. Seize portes ouvertes à l'extérieur sur la façade, la principale est située à l'extrémité ouest. Deux des portes au nord sont fermées par le mur[33].

Comme dans presque tous les bâtiments romains de ce type, il est divisés en trois secteurs: ima, médias et summa cavea (sous-sol, niveau du sol et étages supérieurs. Ceux-ci ne sont pas seulement des vestiges et la cavea ima peut être observée du fait des travaux et recherches de Jose Menendez Pidal au milieu du XXe siècle[34].

A l'est, deux premières cages sont construites, une à chaque extrémité du petit axe de l'amphithéâtre. L'ouest est réservé aux personnages officiels, accessible par deux escaliers qui partent de la galerie à côté de la porte d'entrée. L'Orient a deux escaliers qui communiquent directement avec l’arène, est occupé par la personne qui finance le spectacle. Sur les deux fronts sont placés des inscriptions qui permettent de connaître la date d'inauguration du bâtiment et sont maintenant au Musée national d’art romain de Mérida.

Quelques vestiges découverts font supposer l'existence de deux autres salles d'honneur sur les portes à l'ouverture de l’arène aux extrémités de l'axe principal[35].

Dans l’arène elliptique les spectacles sont mis au point. Elle est séparée de la cavea par un haut podium pour protéger le public. Dans les temps anciens ce petit mur est recouvert de marbre, surmontée d'une corniche et décorée de peintures murales qui sont aujourd'hui conservés au Musée national d’art romain de Mérida et représentent les spectacles qui sont joués dans l'amphithéâtre. Au centre de l'arène une grande fosse est creusée en forme de croix sur lequel beaucoup d'opinions vont être exprimées. Très certainement elle est couverte d'un plancher en bois qui rend invisibles les cages d'animaux sauvages et le matériel de scène[36].

Deux longues galeries aux extrémités du grand axe permettent l'accès aux stands et l'entrée des gladiateurs dans l'arène. Des deux côtés de chacun d'eux, ainsi que de l’arène, les chambres réservées aux gladiateurs ou aux bêtes sauvages s'ouvrent. Comme il ressort d'une inscription trouvée dans la galerie sud, il est probable que certaines de ces chambres sont été consacrées à l'adoration de la déesse Némésis[37].

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Le cirque romain[]

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Le cirque romain du temps de sa splendeur.

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Char, aurige, et chevaux, mosaïque romaine de Emerita Augusta.

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Reconstitution d'un spectacle de cirque de la Rome antique.

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Un aurige.

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Du temps des chrétiens la naumachie remplace les courses de chars à Mérida.

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Vue aérienne du cirque romain vers 1930 - Service photographique de l'aviation militaire.

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La spina du cirque romain.

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Le cirque romain de nos jours.

Le cirque romain de Mérida est une ancienne enceinte pour les chars de course construites par les Romains dans la colonie romaine d'Augusta Emerita, au début du premier siècle de notre ère, quelques décennies après la fondation de la ville, à l’époque de Tibère. Il est achevé avec les Flaviens[38]. Construit en dehors des murs de la ville et il fait environ 440 m de long et 115 m de large. Ce cirque est l'un des plus importants de l'Empire romain après le Circus Maximus à Rome.

Avec l'officialisation du christianisme au IVe siècle commence le déclin des spectacles du cirque, mais il est utilisé jusqu'au sixième siècle. Après des siècles de négligence, la restauration des ruines et de leurs fondations, laisse deviner que ses dimensions sont préservées.

Les courses dans le cirque, ainsi que les spectacles de l'amphithéâtre, sont les deux types de spectacles qui sont aimés du peuple romain. Souvent ceux-ci sont financés par l'aristocratie pour commémorer un événement ou à des fins électorales ou propagandistes [39].

Ce cirque est le plus grand bâtiment public construit par les Romains dans la colonie d'Augusta Emerita, par sa taille et sa capacité d’accueil de spectateurs, et l'un des plus importants de l'Empire. Il est également l'un des rares cirques romains qui peuvent encore être vus en entier. Il est situé en dehors de la ville, à environ 400 mètres du grand complexe de bâtiments pour les spectacles de la colonie formé par le théâtre et l'amphithéâtre. Le bâtiment utilise en partie un terrain en pente douce[40].

L'introduction officielle du christianisme dans l'Empire romain correspond au début du déclin des spectacles du cirque. Bien que les conciles d'Elvira et Arles, au début du IVe siècle, interdisent les cours de chars et les comiques, selon une inscription trouvée près des carceres.

Un changement des spectacles est donc obligatoire dans le cirque pour empêcher leur interdiction. L'un des fils de l'Empereur Constantin, entre 337 et 340, parle de remplir d'eau l’arène pour y tenir des simulacres de batailles navales appelés naumachies[41].

Les gravures de Joseph Lavalée illustrent la naumachie de Mérida. C'est rare selon les archéologues du XXe siècle. Seuls deux édifices provinciaux, ceux de Vérone et de Mérida, semblent avoir une arène inondable et sont susceptibles d'apporter quelques éléments d'information de caractère technique[42]. De même, l'arène de l'amphithéâtre de Mérida a une fosse encore moins profonde que celle de Vérone : 1,50 mètre. Potter parle de l'amphithéâtre de Mérida et Yolanda Barroso et Francisco Morgado du cirque. Les aqueducs sont très proches des deux édifices.

Le cirque d'Augusta Emerita est utilisé, jusqu'au sixième siècle. La mort du aurige Sabiniano est datée de cette époque selon sa pierre tombale dans la basilique de Casa Herrera.

La passion pour ce type de spectacle est à l'origine de nombreuses œuvres d'art picturales, sculpturales, des céramiques ou travaux d'orfèvres, sur lesquels nous voyons les auriges célébrer leurs victoires, leurs chars et leurs chevaux[43].

A Augusta Emerita, le meilleur aurige de l'histoire de la Rome antique Cayo Apuleyo Diocles, est né en l’an 104. Diocles est notamment le sportif le mieux payé de tous les temps, avec une fortune évaluéee à plusieurs milliards d’euros d'aujourd'hui. Sur les 4.257 courses où il participa, il en remporte 1.462, pour une carrière de 24 ans[44].

La façade est à son extrémité ouest, moins incurvée, et finalement recouverte de granit et améliorée avec une décoration basée sur des pilastres du même matériau[45].

Les gradins ont une capacité d'environ 30.000 spectateurs, soit, presque tous les habitants de la ville à l'époque impériale, et sont distribués classiquement dans les trois secteurs: ima, médias et summa cavea. Les gradins profitent de la pente du terrain dans la partie sud de de hautes voûtes dans la partie nord.

Au XIXe siècle, Alexandre de Laborde distingue onze rangées de gradins, très détériorés, du fait du pillage multiséculaire de leurs pierres. Dans les endroits qui ont la meilleure visibilité on trouve les autorités et les juges[46].

L'arène avec ses 30.000 m² est un champ de courses. Il est divisé en deux moitiés par la spina, le mur central d'une longueur de 240 m et d'une largeur de 8,5 m autour duquel tournent les chars à deux chevaux, les quadriges. Chaque course test habituellement compte sept tours. Sur ce mur central on trouve et des obélisques, mais à Mérida il ne reste plus que les fondations[47].

Au centre de l'un des petits côtés, à l'ouest, est la Porta Pompae, aire de départ des processions des musiciens intermédiaires, des prêtres, des images religieuses et des auriges eux-mêmes qui doivent participer aux courses. De chaque côté de cette porte, on trouve les carceres (les garages de voitures), qui, dans ce cirque sont au nombre de douze, six de chaque côté, et sont séparés par des piliers quadrangulaires[48].

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Le théâtre romain de Mérida.

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.== LES ROMAINS ET L'EAU == .

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Alimenter en eau Augusta Emerita est un travail de Romain(s)[49].

Les Romains sont connus pour leurs édifices de spectacles et de loisirs, mais leurs plus grandes réalisations sont utilitaires. Combien de barrages, d’aqueducs, de fontaines, de thermes ou de ponts existent encore de nos jours ! Les Romains sont de grands consommateurs d’eau. Ils en ont besoin pour leurs fontaines, leurs thermes ou leurs jardins.

L'impulsion de l'archéologie urbaine développée ces dernières années dans la ville romaine d'Augusta Emerita permet de compléter la connaissance des structures destinées a la gestion de eau. J'étudie dans cet article les grands et les petits barrages qui permettent la captation de l'eau, les divers aqueducs qui en facilitent la distribution dans la ville, les systèmes de distribution et d'évacuation et aussi les bâtiments publics et privés ayant un rapport avec l'eau[50].

La domination romaine laisse autour de Mérida aussi des traces nombreuses et importantes, notamment pour irriguer la région et alimenter en eau Augusta Emerita[51].

L'une des principales préoccupations des conquérants romains est de pourvoir au besoin d'eau de Colonia Iulia Augusta Emerita, et de sa région. Ils le font avec une abondance et une magnificence qui vont mettre longtemps à être égalées[52].

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Les barrages autour d'Augusta Emerita[]

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La vallée du Guadiana (triangle noir Mérida).

La vallée du Guadiana, à la hauteur de Mérida, est formée d'un terrain peu perméable, semé de blocs de granit et de diorite. De débit très irrégulier, car les précipitations sont rares (4 à 600 millimètres) et l'évaporation intense, le Guadiana ne peut être d'une grande ressource pour l'irrigation. De là l'absolue nécessité de recueillir avec soin les eaux de pluie et des cours d'eau[53].

Autour d'Augusta Emerita une série de barrages existent en dehors de ceux de Proserpine et Cornalvoo. Ils sont moins connus, car se sont des réservoirs d'eau petits ou moyens. Vues leurs tailles ils sont liés à l'irrigation ou des points d'eau pour le bétail, même encore aujourd'hui. Ils ont été construits pour un usage privé, probablement dans des exploitations individuelles[54].

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Barrage romain de Proserpine[]

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Barrage romain situé dans le marais de Proserpine.

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Barrage romain de Proserpine.

Mérida a un besoin quotidien allant de 16.000 m³ à 20.000 m³ d’eau potable. Même si Mérida est traversée par le grand fleuve qu’est le Guadiana, cela ne suffit pas pour avoir une bonne eau à volonté, l’eau des fleuves et rivières étant déjà à cette époque moins bonne que l’eau de source.

Le barrage de Proserpine n’a jamais cessé d’être exploité depuis sa construction lors de la fondation de la ville. Il retient les eaux des rivières Pardilla et Adelfa. Construit dans le marais de La Albuhera, son nom provient d'une plaque retrouvée au XVIIIe siècle qui invoque la déesse Proserpine. Le mur en forme de talus, est construit en terre et ciment, recouvert de pierres de taille en granit. L'eau parvient à Mérida par une longue conduite hydraulique et par l'aqueduc de los Milagros.Le barrage est agrandi sous l’empereur Hadrien en 130, et atteint 21 m de hauteur pour 428 m de longueur. Bien que l'œuvre originale est romaine, au fil des siècles, elle subit de nombreuses rénovations[55]. Le barrage, toujours en place après deux millénaires, est un endroit très apprécié des habitants de la région.

Mais un seul barrage ne suffit pas à alimenter en eau une ville comme Augusta Emerita, capitale de Lusitanie. En plus du grand barrage de Proserpine, un autre, plus modeste, est construit.

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Le barrage de Cornalvo[]

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Le barrage de Cornalvo fait avec de la terre et un mur de soutènement en briques.

Le barrage de Cornalvo est tout de même impressionnant, il s’agit d’une véritable muraille de 220 m de long pour 18 m de hauteur. Construit en 130, même si une inscription sur les fondations date de l'époque d'Auguste[56] à 15 km au nord-est de la ville, il retient les eaux de l’Albarregas. Il est aujourd'hui encore en fonction[57] et intégré au Parc Naturel de Cornalvo, une zone protégée invitant à la promenade.

Les historiens sont confrontés à la datation de tous ces éléments. par conséquent, de reconnaître son origine et l'évolution dans l'agrandissement de la ville. La réalité est que si quelques-uns sont bien datés, la plupart posent des questions sérieuses encore non élucidées. Cette situation ne résulte pas d'un manque d'intérêt pour la question ou de l'absence de publications sur le sujet. Depuis Moreno de Vargas au XVIIe siècle les modifications chronologiques pour le même monument se succèdent[58].

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Aqueducs[]

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Nids de Cigognes blanches sur l'un des aqueducs d'Augusta Emerita, de nos jours Mérida.

Les aqueducs permettent d’apporter l’eau venant de sources parfois lointaines au plus près des citadins. Augusta Emerita, ville majeure de l’Hispanie en possède plusieurs, parfois grandioses comme peut l’être l’aqueduc des Miracles, comparable au Pont du Gard. Cet aqueduc hispanique construit au Ier siècle débute sa course au barrage romain de Proserpine.

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L'aqueduc des miracles[]

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La route de l'eau : aqueduc des miracles.

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Vestiges de canalisations trouvées en 2004 venant du barrage de Proserpine.

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Aqueduc des miracles transportant l'eau depuis le barrage de Proserpina, situé à 5 km de Merida.

L'aqueduc des Miracles alimente en eau le côté ouest de la ville[59]. Le point de collecte de l'eau, ou caput aquae, c'est le barrage de Proserpine, d'où part cet aqueduc qui serpente le long de près de 12 km. Il passe la plupart du temps par un tunnel souterrain. Il est connu sous le nom d'aqueduc des miracles parce que cela semble un miracle que certaines de ses arcades soient encore debout[60].

L'aqueduc des Miracles est érigé au début du Ier siècle en associant la pierre et la brique. Les piliers, de 3 mètres de côté sont reliées par des séries de trois arcs en plein-cintre en brique superposés. Sur les arcs supérieurs repose le canal d'acheminement de l'eau.

Après un parcours sinueux et souterrain de 12 km à partir du barrage de Proserpine, l’aqueduc arrive dans un bassin pour être purifiée. Puis il passe par le pont des Miracles. Il est situé dans la dernière partie du trajet. Les arcades sont assez bien conservées sur cette section de la vallée de la rivière Albarregas. Il surplombe la rivière à une hauteur maximale de 25 mètres.

De là l'aqueduc s'élance sur 827 mètres, jusqu'au castellum terminal du Cerro de El Calvario. Le castellum aqua (bassin de décantation) est situé dans l'actuel quartier de Santa Eulalia (les ruines en sont encore visibles). La structure de ladite section de l'aqueduc est caractéristique de Mérida. Il se compose de robustes mais élégants piliers, en rangées alternées de cinq blocs de granit avec autant de lignes de briques. Les arcs sont à des hauteurs différentes reliant les piliers, dont le noyau est opus caementicium. Les arches sont faites de briques, à l'exception de celles du pont qui a les clés de voûte en granit bien travaillé. 73 piliers sont encore debout plus ou moins en ruines.

L'étirement du canal en face du cimetière et de Ninfeo, situé au Cerro de El Calvario, date du temps de Claude ou Flavien.

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L'aqueduc de Cornalvo[]

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L'aqueduc de Cornalvo.

Pour l’aqueduc de Cornalvo des travaux importants sont exécutés contre l'envasement des canalisations[61].

De l’aqueduc de Cornalvo (appelé Aqua Augusta par les romains), chargé d’apporter l’eau du barrage jusqu'à la ville, il n'en reste pratiquement plus rien. Une galerie horizontale à faible pente qui conduit les eaux hors du massif du barrage de Cornalvo. Cette galerie en tunnel a 4 mètres de hauteur sur un peu plus de 1 mètre de largeur. A environ 3 kilomètres du barrage-réservoir, à quelque distance de la piste menant au cortijo de Gampomanes, on rencontre les ruines du canal de l'aqueduc. On le retrouve ensuite en bordure du chemin de Valverde, puis aux abords de Mérida, auprès de l'amphithéâtre. Il est formé d'une épaisse muraille en cailloutis, soutenue par des contreforts de construction irrégulière. A la partie supérieure court le canal revêtu intérieurement d'une couche de ciment mêlé à de la brique pilée[62].

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L'aqueduc de Rabo de Buey-San Lázaro[]

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L'aqueduc de Rabo de Buey-San Lázaro.

Le troisième aqueduc de Mérida capte les eaux des ruisseaux du nord-ouest, Valhondo, Las Tomas et Casa Herrera, et des sources souterraines. Il n’en reste aujourd'hui plus que trois piliers et deux arcs, à côté du monument du cirque romain.

Néanmoins, l’emplacement de l’aqueduc est si idéal qu’au XVIe siècle, un autre aqueduc est construit au même endroit, avec les matériaux de l'aqueduc romain.

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Thermes romains, puits de neige[]

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A gauche, un puits de neige. A droite, les thermes. On distingue un bassin, une canalisation…

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Tête venant des Thermes de la Calle General Aranda (Reyes Huertas à Mérida).

On ne présente plus le goût immodéré des Romains pour les bains et les thermes. Toute la population va quotidiennement aux thermes, riche ou pauvre. On en retrouve un peu partout dans la ville, généralement de tailles modestes, surtout par rapport à ce que l’on connait de l’Urbs de Rome.

On a retrouvé dans l’un de ces thermes ce que l’on interprète comme étant des puits de neige, des constructions spécialement conçues pour conserver la neige le plus longtemps possible. Il s’agit de très rares exemples au sein de l’Empire Romain, si ce n’est le seul. On y conserve visiblement des aliments. Il s’agit d’excavations effectuées à même la roche, à l’abri du soleil et du vent, où règne une température très fraîche. On sait, par plusieurs écrits, que les Romains apprécient la neige pour conserver leurs aliments et les refroidir ou les guérir de maladies…[63].

L’aqueduc appelé de nos jours San Lazaro date de la deuxième moitié du Ier siècle après J.-C. et réalise un virage dans son parcours pour s’approcher clairement de l’ensemble du cirque. De l’autre côté de la voie et à quelques mètres du parcours de l’aqueduc, sont construits des thermes de grandes dimensions et à usage public qui ont un lien clairement établi avec l’existence de la dite conduction dans les alentours[64].

¤ Thermes de la rue Reyes Huertas,

¤ Thermes romains de Alange. La plupart des vestiges romains sont situés à l’intérieur des murs d’enceinte de la colonie romaine, mais certains se trouvent à l’extérieur, comme les barrages, les aqueducs ou les thermes d’Alange, dans un environnement naturel, au cœur d’un paysage comparable à celui de l’époque romaine[65].

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Fontaine monumentale de Mérida[]

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La fontaine monumentale.

L’édification des aqueducs des Milagros se fait en même temps que la fontaine monumentale qui décore le cardo maximus dans la zone Nord à l’époque époque julio–claudienne[66].

Au terminus de l’aqueduc se trouve un château d’eau, un castellum divisorium, chargé de distribuer l’eau dans la ville. Situé sur la colline la plus haute de la ville, la colline du Calvaire, le castellum est orné d’un nymphée. Il s’agit d’une fontaine monumentale dédiée aux nymphes, divinités associées à la pureté de l’eau. Cette fontaine, située aujourd'hui sur la calle del Calvario, est à l’époque sur le Cardo Maximus, à deux pas d’une des portes monumentales de la ville.

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Pont sur le Guadiana[]

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Le pont romain sur le Guadiana par lequel on arrive à la colonie de l'Empire romain Augusta Emerita.

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Le pont romain (bloc philatélique).

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Le pont romain sur le Guadiana de nos jours.

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Pont romain sur le ruisseau appelé Albarregas et aqueduc de los Milagros.

Augusta Emerita, placée à la confluence du Guadiana et de son affluent l’Albarregas (Barraeca en latin), est traversée par plusieurs axes routiers majeurs de l’Hispanie romaine. Ces routes franchissent bien sûr les cours d’eau grâce aux ponts, d’une telle importance qu’ils sont toujours en usage aujourd'hui.

Le pont romain sur le Guadiana est à l’origine même de la ville. Il est d’époque augustéenne[67].

C’est à cet endroit que l’édification du pont est la plus aisée, grâce à une île centrale. Le pont est sur le tracé du Decumanus Maximus, une des principales artères de la ville. Il marque de ce fait l'entrée dans la cité, dont il détermine en partie la configuration.

Originellement, il s’agit de deux ponts, un de chaque côté de l’île, réunis par un bec protecteur. Il connait de multiples restaurations et changements. A l'époque romaine, le pont est allongé à plusieurs reprises. Au moins cinq arcs sont ajoutés afin que le chemin ne se trouve pas coupé par les crues du Guadiana. Au XVIIe siècle une crue emporte une partie de la structure en 1603. Les Espagnols y ajoutent plusieurs arcs. De nombreuses pierres provenant du théâtre romain sont utilisées pour cette restauration.

Il s’agit ici d’un des ponts les plus grands de l’Antiquité romaine. Composé d'une structure en béton, paré de blocs de granit, il se compose de soixante arches, réparties sur une longueur de 792 mètres.

En 1936, le commandant Luis Alarcón de la Lastra désamorce des charges explosives placées sur le pont romain de la ville dans le but de retarder l'avancée nationaliste. Le pont est devenu strictement piéton avec la mise en service du pont Lusitania en 1991, tout proche.

Au bout de la route de l’Argent se trouve un autre pont, permettant de traverser l’Albarregas, affluent du Guadiana. Comme son confrère sur le Guadiana, le pont est construit sous Auguste, au moment de la fondation même de la ville. Arrivée à Mérida, la route arrive au Cardo Maximus, l’axe principal nord-sud de toute ville romaine. Composé de quatre arcs, il fait 145 m de longueur, et se trouve aux environs immédiats de l’aqueduc des Miracles.

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Mérida : un des aqueducs romains.

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FORUMS D'AUGUSTA EMERITA[]

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Plan reconstruit d’Augusta Emerita avec la localisation des lieux de culte et de l’Ensemble Provincial du Culte Impérial (selon T. Barrientos et P. Mateos).

Au fil du temps, les Romains configurent une ville où les espaces publics liés à la représentation du pouvoir et de l’architecture, la décoration et l’ordre, ont pour objectif principal l’exaltation de la monarchie et, dans certains cas, du culte impérial lui-même[68].

Le forum est la plus importante place de la ville. C’est ici que se trouve l’administration publique. C'est l’endroit le plus prestigieux de la cité, où se trouve le temple du culte impérial.

Augusta Emerita, capitale provinciale de Lusitanie, est selon le poète du IVe siècle Ausone la 9e plus grande ville de l’Empire Romain, devant Athènes. A ce titre, la ville n’a n’ont pas un, mais deux forums.

Bon nombre de monuments reconstruits se trouvent en mauvais état lorsque les archéologues les retrouvent.

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Forum municipal[]

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Forum Civique[]

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Forum municipal.

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Plan reconstruit du forum d’Augusta Emerita lors de l’époque flavienne (selon R. Ayerbe, T. Barrientos et F. Palma extrait du livre El foro de Augusta Emerita).

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Place du Foro Colonial, et Temple. Ayerbe, R.; Barrientos, T.; Palma, F., p. 826.

Au sein de cette nouvelle configuration urbanistique pour Augusta Emerita, les promoteurs du complexe cherchent pour le Forum Civique un nouvel espace où construire l’ensemble, relativement éloigné du forum provincial, mais dans une zone prépondérante dans la trame urbaine. Le lieu choisi est un point élevé topographiquement et dans la zone centrale de la colonie, en le faisant coïncider avec le tracé du cardo maximusm dans sa partie nord[69], plus précisément près de la jonction de Cardus et decumanus maximus (les principales rues d'une ville romaine).

Parmi les monuments on trouve le soi-disant Temple de Diane et des thermes alimentés par l'aqueduc de Rabo de Buey-San Lázaro et même une fontaine[70].

Bien sûr, il doit y avoir une basilique civile. La basilica désigne durant l'Antiquité un grand édifice public destiné à abriter des activités commerciales, financières et judiciaires. Contrairement aux basiliques médiévales et modernes, les basiliques antiques n'ont pas de fonctions religieuses. C'est un lieu de rencontre pour le conseil municipal, la Curie, et un bureau pour les magistrats de la ville.

Le forum est entouré d'un portique, construit au Ier siècle, dont une partie est reconstruit. Il est décoré avec des têtes de Méduse alternant avec celle de et Jupiter Ammon. Ce type de décoration peut également être consulté sur le Forum d'Auguste à Rome[71].

Le forum municipal c'est là que sont prises toutes les décisions concernant la vie de la cité, c’est ici que l’on se donne rendez-vous, c’est ici que l’on vient pour les réunions officielles ou religieuses.

Avec la diffusion du christianisme, certains sites religieux sont adaptés aux nouveaux usages, tandis que d'autres sont abandonnés ou détruits. Cette zone est occupée par des bâtiments importants wisigothique et le temps émiral[72].

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Temple de Diane[]

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Le temple de Diane.

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Genius, la divinité protectrice du Sénat.

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Vue du forum à l'époque romaine. Ayerbe, R.; Barrientos, T.; Palma, F., 2009, p. 811.

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L'impératrice Agrippine mineure, découverte au forum, une manifestation du culte impérial.

Le site choisi pour la construction du temple est sur un point élevé de la ville. Ce choix d'emplacement du forum donne place la demeure de la divinité dans une position de premier plan afin qu'elle puisse veiller symboliquement sur le destin de la ville de lui (vitrubiana)[73].

Le bâtiment est construit à l'époque d'Auguste ou dans les premières années de la dynastie julio-claudienne (fin du Ier siècle av. J.-C./début du Ier siècle). Il est remanié à plusieurs reprises au cours de la période romaine, notamment du temps de Flavien[74].

De plan rectangulaire et entouré de colonnes, sa façade est orientée vers le forum. Celle-ci est formée de six colonnes surmontées d'un fronton. Il est d'inspiration corinthienne. On aperçoit en effet tores et scoties à la base des colonnes et des chapiteaux avec des feuilles d'acanthe qui surmontent des colonnes à fûts cannelés, peut-être en granit. Au-dessus de l’architrave apparaît une seconde bande, vraisemblablement le support d’une frise. Enfin, on peut remarquer que le temple ne respecte pas l’alignement de colonnes du temple grec.

Il est abandonné au Ve siècle, comme tous les autres temples païens.

Le nom de Temple de Diane est donné au XVIIe siècle par un historien local au XVIIe siècle. Ce sanctuaire n'a rien à voir avec Diane, déesse de la chasse dans la mythologie romaine. Il est en fait dédié au culte de l'empereur, et construit au début de l'Empire[75].

Les archéologues y trouvent une belle statue en bronze de Genius, la divinité protectrice du Sénat. Une sculpture en marbre de la tête de l'impératrice Agrippine mineure, épouse de Claude et mère de Néron, est retrouvée au niveau de Forum. Elle dated' autour de l'an 50. Cette sculpture comme celles d'autres membres de la famille julio-claudienne, montre qu'on est en présence du culte impérial[76]

Au XVIe siècle, le palais des comtes de Los Corbos est construit à l’intérieur du temple, contribuant peut-être à la sauvegarde de l’édifice romain. Le temple de Diane est aujourd'hui dépourvu de sa toiture, il s'agit néanmoins d'un édifice en bon état de conservation. C'est l'une des rares constructions religieuses à n'avoir pas excessivement souffert des outrages du temps.

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Portique du Forum municipal[]

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Le portique du forum municipal.

Le portique du forum municipal est monumental, décoré de nombreuses statues. Reconstruit en partie, l’essentiel se trouve aujourd'hui au Musée national d’art romain de Mérida. Il entoure un vaste jardin, où il est du temps des Romains agréable de venir prendre un peu de fraîcheur par une torride journée d’été juste avant d’aller aux thermes, tous proches.

Le portique du forum municipal est plus proche du quotidien des citoyens de la ville que les autres monuments administratifs ou religieux…

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Forum provincial[]

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L’ensemble du culte provincial impérial[]

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Forum provincial.

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Plan de l’Ensemble Provincial du Culte Impérial (Selon P. Mateos).

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Temple de l’ensemble du culte provincial impérial.

La construction de l’ensemble provincial de culte impérial est réalisée en pleine époque tibérienne (14 - 37). Pour pouvoir comprendre l’urbanisme du forum provincial il faut concevoir toute la zone comme une aire avec une unité spatiale au sein de l’urbanisme d’Augusta Emerita[77].

Une inscription analysée récemment ne confirme pas seulement le caractère provincial du complexe mais elle permet en plus, de préciser la chronologie de la construction du temple. Mais surtout, elle éclaire sur l’interaction du gouverneur avec les élites locales ; plus concrètement, elle nous montre l’identité du personnage sur qui L. Fulcinius Trio s’appuie pour l’exécution de l’ensemble du culte impérial provincial[78].

Le deuxième forum de Mérida réunit en un même lieu l’administration de la province et un grand temple qui sert de Capitole à la province. Situé sur l’actuelle Plaza Constitución, ce forum est à courte distance du forum municipal. On peut y accéder par l’Arc de Trajan, placé sur le Cardo Maximus. L’ensemble du culte provincial impérial et son temple sont probablement inauguré au cours de l’automne de l’année 30[79]. Comme c’est le cas à Rome avec le forum d’Auguste, l’ensemble provincial de culte impérial est le premier complexe connu à Augusta Emerita construit en marbre dans sa totalité, au milieu du Ier siècle.

Nous nous trouvons face à un ensemble monumental délimité par un portique sur, au moins, trois de ses côtés. Nous ne pouvons pas écarter l’idée qu’il existe également un portique sur le côté sud, au centre duquel est construite une porte monumentale à trois accès.

Le forum provincial d’Augusta Emerita a t'il un caractère provincial, est-il lié avec le culte de la province ? Mais à l’heure actuelle, il n’existe qu’un seul argument expliquant l’énorme effort de remodeler un espace urbain et de construire cet ensemble monumental : l’établissement du culte impérial provincial de la Lusitanie[80].

Nous nous trouvons face à la même politique qui pousse les Tarragonais à ériger le temple de Tarraco en l’année 15 après J.-C., en marquant ainsi le début du culte impérial provincial en Hispania[81].

La découverte récentes des restes d'un temple de la basilique Cella de barlonga construit par Tiberio (14 - 37) : puits, fondations, parties de chapiteaux dans la Calle Holguin montre que le temple dans l'enceinte du Forum est identique au Temple de la Concorde du Forum romain à Rome.

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L’Arc de Trajan[]

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Arc de Trajan.

Le monument traditionnellement appelé arc de Trajan n'est probablement pas un arc de triomphe, mais plutôt une entrée monumentale du forum romain. L'inscription commémorative est perdue, mais les historiens modernes s'accordent à le dater de l'époque de Tibère (Ier siècle)[82].

La porte, située sur le cardo maximus, sépare le forum provincial du forum municipal. L'arc, construit en granit, est revêtu de marbre, aujourd'hui disparu. Cette entrée imposante, connue sous le nom d’Arc de Trajan, a une largeur totale d’environ 18 m[83].

L’Arc de Trajan doit son nom uniquement à une tradition populaire se perdant dans la nuit des temps, aucune inscription n’ayant été retrouvée.

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La muraille romaine[]

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La muraille romaine.

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La Puerta del Puente

Aux extrémités des deux grandes rues, se trouvent les quatre portes qui donnent aux champs. Trois sont reconstruites dont la fameuse Puerta del Puente.

À Augusta Emérita, chaque porte de la ville représente une sortie bien définie pour les Romains :

¤ La Porte du Pont est la sortie occidentale du decumanus.

¤ La Porte de la Villa correspond à la sortie Est du decumanus qui coïncide avec la fin de la rue Sainte Eulalie, actuellement principale rue commerciale.

¤ La Porte de la rue Calderón de la Barca, certainement l’une des portes monumentales, correspond à la sortie Nord du cardo.


Deux autres portes n'existent plus :

¤ La sortie Sud du cardo.

¤ Et une autre, en majeure partie médiévale, malgré la possibilité d’une origine romaine.


L'enceinte, dont il ne reste que quelques pans, est massive : de 3.800 m de longueur, flanquée de 25 bastions. Elle entoure un espace de 70 hectares, en forme de triangle rectangle irrégulier au classique plan en damier. Les rues parallèles au Cardo Maximus et au Decumanus Maximus, se coupent aussi à angle droit.

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.=== Columbarium === .

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Columbarium de Mérida.

Les Columbarium sont deux bâtiments funéraires, sans toit partie d'une nécropole en dehors des murs de la ville romaine. Les matériaux utilisés pour la fabrication du bâtiment sont en pierre et en granit. Les deux bâtiments conservent leurs épigraphes des familles qui les possèdent, les Voconius et les Julius). Des citations d'épicuriens et stoïciens sont affichés dans les dalles, et les tombes et les arbres sont mélangés. Deux mausolées romains sont également sur le même site. Jusqu'aux années 1970, ce site est la maison-bidonville de la famille d'un travailleur.

Cette nécropole est utilisée du Ier siècle jusqu'à la période wisigothique.

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Le mausolée des Voconius et des Julius.[]

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C. Voconius y Caecilia Anus.

Les columbariums de deux familles importantes : les Voconius et les Julius, sont à ciel ouvert. Abrités dans la nécropole romaine du sud-est et classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, ils font partie de l’ensemble archéologique de Mérida.

À l’intérieur, des urnes funéraires et des portraits de famille des Voconius sont conservés. La porte d’entrée est encadrée par les dalles funéraires. Ces deux ouvrages relativement petits étaient destinés à conserver les restes mortuaires des membres des dites familles.

Les Voconius sont une famille appartenant à la première génération de Emeriti. Selon le chercheur Jonathan Edmonson, C. Voconius est peut-être l'un des eméritos qui se sont installés dans Colonia Iulia Augusta Emerita lorsque la colonie est fondée en l'an 25 av. J.-C., du fait de l'absence de cognomen ajouté à son nom, ce qui rend peu probable que l'enregistrement soit daté après le règne de Tibère.

Les Voconius sont de la tribu rustique de Rome, les Papirias[84]. L'épitaphe écrit sur la façade est orné d'une série de décorations militaires gagnés par leur ancêtre, C. Voconius, lors de son service dans les légions romaines comme centurion.

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Forum provincial d'Augusta Emerita.

DOMUS ROMAINES[]

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Somptueuses mosaïques des domus.

Qui dit ville romaine dit domus. Mérida, cité opulente de l’Empire Romain, nous livre 2.000 ans plus tard quelques indices sur les modes de vie de ses habitants, habitant de grandes domus pour les plus riches, ou de plus modestes maisons pour le petit peuple.

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La domus du Mithraïsme[]

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La maison du Mithraïsme.

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Villa romaine du mithraïsme.

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Musée national d’art romain de Mérida.

Cette résidence est trouvée fortuitement au début des années 1960, et est situé sur le versant sud du mont San Albín. Sa proximité de l'emplacement du mithraea, sanctuaire du culte de Mithra est à l'origine de son nom actuel, comme aussi la découverte de vestiges relatifs au culte à Mithra. Cette domus, située à l’extérieur de la ville, date de la fin du Ier siècle, et est donc antérieure au mithraea ce temple souterrain dédié au culte du dieu Mithra. Les restes du mithraeum sont en amont de la grande demeure.

Toute cette habitation est construite avec des blocs de pierre. Elle possède trois péristyles, ou colonnades, autour desquels sont disposées les dépendances. Les pièces sont décorées de mosaïques et de peintures murales d'une grande qualité. La mosaïque la plus importante est appelée cosmique,car elle représente le ciel, la terre et la mer. La maison, dans son ensemble, est d'une beauté extraordinaire.

Alimentée en eau par l’aqueduc de Cornalvo tout proche, la maison possède également des bassins et des canalisations pour recueillir l’eau de pluie en complément. L’eau provenant des aqueducs est répartie équitablement, ceux qui en veulent en plus grande quantité doivent résoudre le problème par leurs propres moyens.

L'alternance entre les espaces fermés et les espaces ouverts comme les atriums ou les péristyles est la règle dans cette demeure. Quelques-unes des sculptures découvertes sur le site sont en très bon état. Ce qui amène à penser qu'elles sont cachées à dessein.

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La domus de l’amphithéâtre[]

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Mosaïque, villae de l'amphithéâtre. Mérida.

Située à côté de l'amphithéâtre ; les vestiges correspondent en réalité à deux domus, bâties au Ier siècle, un tronçon de l'aqueduc de San Lázaro et une tour de décantation. Ils font partie de l'ensemble archéologique de Mérida, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.

La maison de la Tour d’eau la plus proche du castellum (la tour de décantation) et de l'aqueduc conserve son péristyle et plusieurs salles.

La maison la mieux conservée, la maison de l’amphithéâtre proprement dite, aux vestiges les plus nombreux, est la plus éloignée. Elle présente encore son péristyle, des salles et des couloirs ornés de mosaïques. Citons également l'intérêt et la beauté de la mosaïque de la salle à manger. Le site rassemble aussi d'autres murs ornés de fresques, des thermes, des cuisines, des canalisations, etc.

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Le quartier Morería[]

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Rue et ruines romano-arabes du quartier Morería.

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Structures romaines de la zone archéologique de Morería.

La Moreria est un ancien quartier de la ville, occupé d’abord par les Romains et les Wisigoths, puis par les Maures, dont le quartier tient son nom actuellement. C’est l’endroit idéal pour observer l’évolution urbanistique de Mérida pendant les premiers siècles de son existence.

La zone archéologique de Morería a une superficie de 12.000 mètres carrés; Il est situé juste à côté des bâtiments de la Junta de Extremadura, le long de la rivière Guadiana.

Ce site est en chantier depuis 1990. C'est l'un des plus importants de la présence romaine en Espagne. Mais il est important car il est la description exhaustive de l'évolution d'une ville (préhistoire, monde romain, wisigoth, al-Andalus, époque médiévale chrétienne, périodes modernes et contemporaines).

Les couches se sont superposées les unes aux autres de la fondation de mur , sous l'empereur Auguste. Après avoir traversé l'une des portes de ce mur (qui ensuite conduit au Forum provincial), le voyageur arrive à un ensemble de rues (configurées dans plusieurs blocs) où sont situées à 13 grandes maisons, des ateliers, des magasins et des quartiers wisigoths et islamique, sur ou avec les restes romains.

Au cours des XIIe et XIIIe siècles, l'emplacement de ce quartier se convertit en cimetière car situé hors de la ville. Après la Reconquête il est laissé aux Maures. Aux XVIe et XVIIe siècles, ce site archéologique devient un quartier artisanal.

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La domus du Mithraïsme.

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.== LE TEMPS DES INVASIONS == .


Les Germains[]

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Les Germains franchissent le Rhin (406).

La menace latente d'invasions germaniques du IVe siècle qui porte à une politique systématique de fortifications des cités lusitaniennes, dont on peut encore voir des vestiges à Conimbriga devient une réalité pour la péninsule ibérique au siècle suivant.

Gerontius, général romain d'origine bretonne, ayant noué d'excellents rapports avec les Suèves, les Alains, et les Vandales occupant l'Aquitaine, leur permet alors de passer au-delà des Pyrénées, à l'été 409, afin de bloquer les troupes de l’usurpateur Constant en Hispanie.

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Les Alains (412/418)[]

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Hispania (409 - 429).

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La grande migration des peuples (Suèves, Alains, Vandales).

Athaulf

Athaulf, roi des Wisigoths s'empare de Narbonne, en 414, et s'y marie avec Galla Placida, soeur de l'Empereur Honorius.

En 409, ce groupe hétéroclite de peuples germaniques - Vandales Hasdings et Sillings, Suèves et Alains - pille la péninsule Ibérique. Les faibles résistances des troupes romaines sur place, embourbées dans une guerre civile entre différents aspirants au trône impérial d'Occident, laisse la place à l'occupation germanique.

Attax (en latin : Atace ou Addace) est un chef alain du Ve siècle, successeur de Respendial. Il dirige les clans alains qui envahissent l'Hispanie en compagnie des Vandales et des Suèves. La péninsule est partagée entre ces peuples et la Lusitanie échoit aux Alains qui avaient aussi pris possession de la province de la Cartaginensis.

En 412, le roi Attax (en latin : Atace ou Addace) conquiert Mérida et y établit sa cour pendant six ans. Le Galliciense Regnum, par l'évêque Hidacio de Chaves (400 - 469) nous parle d'une nation méchante et en colère. Les historiens universitaires, Casimiro Torres et Reinhart, nous disent que Hydatius n'exprime là que la haine des grands propriétaires romains de Galice et Lusitanie, envers la nouvelle aristocratie. Selon la Monumenta Germaniae Historica, Auctores antiquissimi, de Christian Matthias Theodor Mommsen, Hydace est le fils de l'évêque Hydace de Mérida. Les autres chroniqueurs de l'époque, comme Paul Orose (ca 380 - ap. 417) et les études archéologiques contredisent en grande partie l'opinion négative sur les Germains de l'évêque d'origines hispano-romaines. Hidacio de Chaves (400 - 469) écrit :

Les désolations des Alains, Vandales et Suèves d'Espagne déclenchent quatre grands fléaux : le fer des soldats, les impôts qui consomment toutes les ressources du pays, la faim qui pousse au cannibalisme, et la peste. Du fait des cadavres des bêtes fauves qui infestent le pays.

Marc Lodewijckx, dans Archaeological and historical aspects of West-European societies: album amicorum André Van Doorselaer (Leuven University Press, 1996) nous dit, suite à ses recherches et fouilles archéologiques que :

Sous le règne de Hermeric (409 - 439), les relations avec la population locale semblent avoir été paisibles. Les Suèves s'établissent et mènent une vie paisible à Braga. Seules quelques églises sont détruites....

En 418, l'empereur romain d'Occident Honorius envoie en Hispanie les Wisigoths, alliés et soldats de l'Empire (fœderati), dirigés par le roi Wallia, pour combattre les Alains, les Vandales, et les Suèves. Attax, à la tête de troupes probablement peu nombreuses, est sévèrement battu dans le pays des Tartessiens (près de Gibraltar), et il trouve la mort dans la bataille.

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418/439, période trouble[]

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Jeunes Vandales à Carthage.

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Les conquêtes de Rechila.

Les Alains survivants se mettent alors sous l'autorité du roi des Vandales Hasdings, Gundéric, en Gallaecia (la Galice actuelle), puis quittent la péninsule en 429 sous l'égide du roi Genséric pour envahir l'Afrique du Nord, où ils vont fonder un royaume vandale aussi vaste qu'éphémère.

Heremigarius (ou Hermigarius), chef militaire en Lusitanie au début du Ve siècle, peut avoir été un monarque commun avec Hermeric, roi de Galice. Il est vaincu par le roi des Vandales Genseric, près de Mérida, en 429, et se noie durant la retraite. Selon, Galicia Sueva, de Casimiro Torres, Heremigarius est le père de Ricimer. Il appartient à la riche aristocratie suévo-vandale et est peut-être un parent de Hermeric. C'est aussi la conclusion de Michel Rouche. Felix Dahn, dans Die Könige der Germanen, pense qu'il est de la famille de Hermeric et même son successeur.

En 439, les Suèves restés seuls en péninsule Ibérique aux côtés des Romains étendent leur domination de la Gallaecia à la Lusitanie et à la Bétique orientale. En l'an 440, Rechila assiège la ville d'Augusta Emerita et obtient la capitulation de la capitale de la Lusitanie. La ville de Mérida est incorporée dans le royaume suève, qui en font leur capitale au Ve siècle sous le règne de Rechila. En 448, le roi suève meurt à Mérida.

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Du temps des Wisigoths (468 - 713)[]

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Le roi Agila Ier est assassiné à Augusta Emerita.

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Athanagilde Balthes.

En 468, les Wisigoths du roi Euric s’emparent de la Lusitanie et l’intègrent à leur royaume.

À partir du VIe siècle, Mérida devient un important centre politique et religieux (arien) wisigothique. L'un des principaux héritages est pour les futurs peuples de la péninsule ibérique la langue. Du latin vulgaire on passe au portugais et à l'espagnol modernes.

Plus tard, Mérida devient brièvement la capitale du royaume wisigoth d'Espagne. Peu de temps après le roi Agila Ier est défait dans la région de Séville (Hispalis) ; replié à Mérida (Augusta Emerita) y est assassiné par ses propres soldats, en mars 555 [85].

Le roi wisigoth Agila Ier y établit sa capitale vers 550. Cordoue refuse de reconnaître le roi Agila. Ce dernier l'assiège. Lors du siège de la ville, il pille la basilique située hors de cette ville, et profane le sépulcre de saint Asiscle et souille l'église en y décapitant les prisonniers, et en la transformant en étable pour les chevaux. Cette impiété porte au comble la fureur des habitants de Cordoue. Lors d'une sortie ils tuent son fils, pillent son bagage, et le contraignent de se retirer à Mérida.

Cette défaite enhardit Athanagilde Balthes (510-567), membre du clan Balthes[86] à former un parti contre Agila, il demande du secours à l'empereur Justinien, qui lui envoie le Patrice Liberius avec une armée.

De ce fait, en 551, les armées byzantines s'emparent de l'Andalousie avec le soutien des populations locales, principalement d'origines hispano-romaines. Les deux partis en viennent aux mains. Agila est encore vaincu, près de Séville. Tant de défaites font concevoir du mépris pour lui, en sorte que les troupes le massacrent à Mérida et mettent sur le trône, en 555, Athanagilde Balthes (510-567). Mérida est supplantée peu après par Tolède, sous le règne du roi Athanagild (555 - 567), mais conserve une certaine importance jusqu'à la chute du royaume wisigothique au début du VIIIe siècle.

En ce sixième siècle se dressent les figures de plusieurs évêques, appelés saints Pères de Mérida, qui démontrent que le christianisme yest enraciné fortement. Cette foi populaire donne montre la figure du martyr Santa Eulalia, sainte patronne de la ville.

Au VIIe siècle, de nombreuses monnaies wisigothiques sont frappées à Augusta Emerita.

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Les Maures (30 juin 713)[]

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Bataille de Guadalete (711).

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Musa ibn Nusayr réprimandant Tariq.

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Le fils d'Al-Hakam de Cordoue ordonne la construction de l'Alcazaba.

Abderraman II

Abd al-Ramman II de Cordoue.

C’est dans Mérida que l’armée wisigothique, vaincue en 711 par l’armée d’invasion musulmane, vient se retrancher.

En 713, le chef d'origines yéménites Moussa Ibn Noçaïr (632 - 716) mène une campagne dans la province de Lusitanie pour éliminer la résistance wisigothe. Son objectif, avant de rencontrer Tariq, est de prendre Mérida, capitale de la Lusitanie.

Après cinq mois de siège et de combats peu concluants, un groupe de Ceutiens fait semblant d'être des renforts chrétiens et réussit à convaincre les gardes de leur ouvrir les portes. Une fois à l'intérieur, les renforts, près de 700, massacrent les gardes et réussissent à garder les portes ouvertes pour que l'armée musulmane entre dans la ville et l'occupe [87].

Les Arabes andalous prennent les armes. Les Syriens les écrasent à la bataille de Aqua Portora, à côté Cordoue, en août 742. Leur chef, Thalaba ibn Salama al-Amili, est pourtant d'origines yéménites, comme la plupart des Arabes d'Andalousie. Mais, les vainqueurs sont des Syriens, des Arabes du Nord, appartenant au clan des Banu Qays[88].

L'autorité de Thalaba ne s'étend pas au-delà de Cordoue, où les régiments syriens se sont réfugiés.

Fin 742 ou début 743, Thalaba marche sur Mérida, une zone d'activité rebelle. Il se retrouve encerclé avec sa petite armée dans la forteresse de cette ville par les Andalous. Pensant qu'il n'a pas d'échappatoire, les Andalous font le siège de Mérida. Leurs familles et domestiques les rejoignent[89]. Cependant, un beau matin, alors que les assaillants se reposent, Thalaba lance une attaque inattendue. Il revient à Cordoue avec dix mille prisonniers, dont beaucoup de femmes et d'enfants. Il les vend comme esclaves[90].

Au début de l'occupation islamique cette ville mozarabe continue à se rebeller contre le pouvoir central cordouan, qui doit faire des campagnes militaires pour les soumettre entre 805 et 835. Sulayman attaque Cordoue, mais est vaincu et repoussé à Mérida. Capturé il est exécuté en l'an 800. Al-Hakam de Cordoue passe une grande partie de son règne à essayer de vaincre les rébellions venant de Tolède, Saragosse et Mérida.

Mérida subit pendant sept ans la répression d'une révolte. Un tel déploiement de cruauté n'est pas rare pendant cette période, envers les chefs des rebelles ou des chrétiens tués lors des expéditions dans le nord. Les cadavres sont crucifiés aux portes de Cordoue [91]. Jusqu'à ce que Abderrahman II de Cordoue, fils de Al-Hakam de Cordoue ordonne la construction de l'Alcazaba et de démanteler les murs romano-wisigothiques qui défendent la ville, laissant sa population et le pouvoir local sérieusement affaibli.

Mérida est le siège métropolitain en 1119, puis il déménage à Saint-Jacques-de-Compostelle.

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La Reconquista (1230)[]

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Alphonse IX de Leon

Alphonse IX de Leon libère Mérida.

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Le palais des comtes de Corbos construit dans le temple de Diane.

Noël 1229, Alfonso IX (1171 - 1230) quitte Alba de Tormes avec une armée considérable qui, outre les chevaliers et les soldats du Roi, regroupe ceux de l'Ordre Militaire du Temple, d'Alcántara et de Santiago, avec leurs maîtres. Ils son accompagnés de l'archevêque de Saint-Jacques-de-Compostelle et des évêques d'Oviedo, de Leon, Zamora et Coria. Au début du Carême (20 Février) ils partent au sud dans le but de saisir Mérida.

Lors de la Bataille de Alange (1230) les troupes musulmanes subissent une grande défaite. Ibn Hud est blessé. Selon Moreno de Vargas, l'armée chrétienne massacre les musulmans fuyant vers Badajoz.

Mérida refuse de se rendre, elle est attaquée par le pont romain et prise d'assaut.

Après cette victoire Alfonso IX (1171 - 1230) doit affronter des troupes musulmanes beaucoup plus nombreuses. Des sources indiquent que l'armée d'Ibn Hud est innombrable. Elle se compose d'environ 80.000 hommes (20.000 à pied et 60.000 à cheval). Pour gagner, le roi léonin et ses alliés traversent la Guadiana la nuit et le lendemain matin, le 15 mars 1230 (selon la Cordubense Cronicón) a lieu la confrontation en plein champ, une bataille rangée, une des plus remarquables du siècle.

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La basilique de Sainte Eulalie[]

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Récupération des éléments antiques pour construire la basilique de Sainte Eulalie.

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Basílica de Santa Eulalia : la crypte.

La basilique de Sainte Eulalie est une construction wisigothe, mais aussi romane, gothique et baroque, véritable exemple patrimonial adapté aux besoins de différentes générations [92].

En visitant la basilique de Sainte Eulalie (Santa Eulalia), on est frappés par la petite chapelle se trouvant devant la basilique. Elle est construite en 1612, en réutilisant des éléments issus de l’ancien temple de Mars. Selon la légende, cette petite chapelle est construite à l’emplacement même où Eulalie est morte. La chapelle est surnommée Hornito, c'est à dire le petit four, ce qui est une référence directe au martyr de sainte Eulalie, brûlée vive.

Sous l’église actuelle se trouve une crypte datant des débuts du christianisme en péninsule ibérique, où se trouve sans doute le tombeau de la martyre Eulalie, victime des persécutions de Dioclétien.

Pour la petite histoire, le premier texte littéraire connu d’une langue romane se différenciant très nettement du latin est la séquence de Sainte Eulalie, annonçant les débuts de la langue d’oïl et par conséquent de la langue française. Il est composé en 880 et nous raconte le martyre de sainte Eulalie de Mérida.

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Remparts Merida

Remparts Merida

Remparts Merida


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NOTES ET RÉFÉRENCES[]

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  1. Architecture of Spain, Reference guides to national architecture, ISSN 1550-8315, Alejandro Lapunzi, Greenwood Publishing Group, 2005.
  2. R. Étienne y F. Mayet La dénomination antique de Mérida, en Lucerna (Colectânea de estudos em homenagem a D. Domingos de Pinho Brandão), Porto, 1984, 159-172, y A. M. Canto, Colonia Iulia Augusta Emerita: Consideraciones en torno a su fundación y territorio, Gerión 7, 1989, 149-205.
  3. Cassius Dio 53, 261.
  4. André Chastagnol, Aspects de l'antiquité tardive, Rome, 1994, p. 43.
  5. Excmo. Ayuntamiento de Écija (1988). Actas del I Congreso sobre historia de Écija. Tomo I. ISBN 84-87165-05-2.
  6. L’architecture monumentale d’Augusta Emerita. De nouvelles perspectives, Pedro Mateos Cruz et Antonio Pizzo, p. 581-595
  7. Stadtbild und Elite: Tarraco, Corduba und Augusta Emerita zwischen Republik und Spätantike, Numéro 161 de Historia (Wiesbaden, Germany). ISSN 0341-0056, Sabine Panzram, Franz Steiner Verlag, 2002.
  8. Bulletin hispanique, Université de Bordeaux, Faculté des lettres et sciences humaines, Société de correspondance hispanique (France). Féret (Bordeaux), Henri Georg (Lyon), Paul Ruat (Marseille). 1915-04.
  9. Ensemble archéologique de Mérida
  10. Patrimonio Mundial Cultural de la Humanidad en ESPAÑA, Narciso Casas, Bubok, 2015.
  11. Mouloud Gaïd, Les Berbères dans l'Histoire : de la Kahina à l’occupation turque, éd. Mimouni, 1990, p. 17.
  12. Ensemble archéologique de Mérida
  13. A. M. Canto, Sinoicismo y stolati en Emerita, Caesaraugusta y Pax: una relectura de Estrabón III, 2,15, Gerión 19, 2001, 425-476.
  14. Augusta Emerita, capitale de Lusitanie romaine
  15. Architecture of Spain, Reference guides to national architecture, ISSN 1550-8315, Alejandro Lapunzi, Greenwood Publishing Group, 2005.
  16. Ensemble archéologique de Mérida
  17. Augusta Emerita, capitale de Lusitanie romaine
  18. Cassius Dio 53, 261.
  19. R. Étienne y F. Mayet La dénomination antique de Mérida, en Lucerna (Colectânea de estudos em homenagem a D. Domingos de Pinho Brandão), Porto, 1984, 159-172, y A. M. Canto, Colonia Iulia Augusta Emerita: Consideraciones en torno a su fundación y territorio, Gerión 7, 1989, 149-205.
  20. Excmo. Ayuntamiento de Écija (1988). Actas del I Congreso sobre historia de Écija. Tomo I. ISBN 84-87165-05-2.
  21. Alicia M. Canto, Sobre la verdadera fecha de la fundación de Mérida (2005).
  22. A. M. Canto, Sinoicismo y stolati en Emerita, Caesaraugusta y Pax: una relectura de Estrabón III, 2,15, Gerión 19, 2001, 425-476.
  23. Augusta Emerita, capitale de Lusitanie romaine
  24. Augusta Emerita, capitale de Lusitanie romaine
  25. Walking the Via de la Plata: The Camino de Santiago from Sevilla to Santiago de Compostela, Ben Cole, Bethan Davies, Pili Pala Press, 2004.
  26. L’architecture monumentale d’Augusta Emerita. De nouvelles perspectives, Pedro Mateos Cruz et Antonio Pizzo, p. 581-595
  27. NUEVOS ESTUDIOS SOBRE EL ANFITEATRO Y TEATRO ROMANO DE MÉRIDA
  28. NUEVOS ESTUDIOS SOBRE EL ANFITEATRO Y TEATRO ROMANO DE MÉRIDA
  29. NUEVOS ESTUDIOS SOBRE EL ANFITEATRO Y TEATRO ROMANO DE MÉRIDA
  30. Teatro romano de Mérida, 1933-1985: debate e historia, Volume 2 de Colección del Centro de Documentación del Festival de Mérida, José Monleón, Centro de Documentación, Festival de Mérida, 1985.
  31. Barroso Yolanda, Morgado Francisco, Mérida, Patrimonio de la Humanidad. Conjunto monumental. Mérida: Consorcio de la Ciudad Monumental Histórico-Artística y Arqueológica de Mérida (Depósito legal: BA-335-1996).
  32. Barroso Yolanda, Morgado Francisco, Mérida, Patrimonio de la Humanidad. Conjunto monumental. Mérida: Consorcio de la Ciudad Monumental Histórico-Artística y Arqueológica de Mérida (Depósito legal: BA-335-1996).
  33. Barroso Yolanda, Morgado Francisco, Mérida, Patrimonio de la Humanidad. Conjunto monumental. Mérida: Consorcio de la Ciudad Monumental Histórico-Artística y Arqueológica de Mérida (Depósito legal: BA-335-1996).
  34. Barroso Yolanda, Morgado Francisco, Mérida, Patrimonio de la Humanidad. Conjunto monumental. Mérida: Consorcio de la Ciudad Monumental Histórico-Artística y Arqueológica de Mérida (Depósito legal: BA-335-1996).
  35. Barroso Yolanda, Morgado Francisco, Mérida, Patrimonio de la Humanidad. Conjunto monumental. Mérida: Consorcio de la Ciudad Monumental Histórico-Artística y Arqueológica de Mérida (Depósito legal: BA-335-1996).
  36. Barroso Yolanda, Morgado Francisco, Mérida, Patrimonio de la Humanidad. Conjunto monumental. Mérida: Consorcio de la Ciudad Monumental Histórico-Artística y Arqueológica de Mérida (Depósito legal: BA-335-1996).
  37. Barroso Yolanda, Morgado Francisco, Mérida, Patrimonio de la Humanidad. Conjunto monumental. Mérida: Consorcio de la Ciudad Monumental Histórico-Artística y Arqueológica de Mérida (Depósito legal: BA-335-1996).
  38. L’architecture monumentale d’Augusta Emerita. De nouvelles perspectives, Pedro Mateos Cruz et Antonio Pizzo, p. 581-595
  39. Barroso Yolanda, Morgado Francisco, Mérida, Patrimonio de la Humanidad. Conjunto monumental. Mérida: Consorcio de la Ciudad Monumental Histórico-Artística y Arqueológica de Mérida (Depósito legal: BA-335-1996).
  40. Barroso Yolanda, Morgado Francisco, Mérida, Patrimonio de la Humanidad. Conjunto monumental. Mérida: Consorcio de la Ciudad Monumental Histórico-Artística y Arqueológica de Mérida (Depósito legal: BA-335-1996).
  41. Barroso Yolanda, Morgado Francisco, Mérida, Patrimonio de la Humanidad. Conjunto monumental. Mérida: Consorcio de la Ciudad Monumental Histórico-Artística y Arqueológica de Mérida (Depósito legal: BA-335-1996).
  42. Potter, D. S., Mattingly, D. J., Life, Death, and Entertainment in the Roman Empire, Michigan, University of Michigan, 1999, p. 233.
  43. Barroso Yolanda, Morgado Francisco, Mérida, Patrimonio de la Humanidad. Conjunto monumental. Mérida: Consorcio de la Ciudad Monumental Histórico-Artística y Arqueológica de Mérida (Depósito legal: BA-335-1996).
  44. Augusta Emerita, capitale de Lusitanie romaine
  45. Barroso Yolanda, Morgado Francisco, Mérida, Patrimonio de la Humanidad. Conjunto monumental. Mérida: Consorcio de la Ciudad Monumental Histórico-Artística y Arqueológica de Mérida (Depósito legal: BA-335-1996).
  46. Barroso Yolanda, Morgado Francisco, Mérida, Patrimonio de la Humanidad. Conjunto monumental. Mérida: Consorcio de la Ciudad Monumental Histórico-Artística y Arqueológica de Mérida (Depósito legal: BA-335-1996).
  47. Barroso Yolanda, Morgado Francisco, Mérida, Patrimonio de la Humanidad. Conjunto monumental. Mérida: Consorcio de la Ciudad Monumental Histórico-Artística y Arqueológica de Mérida (Depósito legal: BA-335-1996).
  48. Barroso Yolanda, Morgado Francisco, Mérida, Patrimonio de la Humanidad. Conjunto monumental. Mérida: Consorcio de la Ciudad Monumental Histórico-Artística y Arqueológica de Mérida (Depósito legal: BA-335-1996).
  49. Walking the Via de la Plata: The Camino de Santiago from Sevilla to Santiago de Compostela, Ben Cole, Bethan Davies, Pili Pala Press, 2004.
  50. Augusta Emerita, arqueologia urbana, gestión del agua. Pedro Mateos Cruz, Rocío Ayerbe Vélez, Teresa Barrientos Vera, Santiago Feijoo Martinez
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  52. Réservoirs et aqueducs antiques à Mérida, Bulletin hispanique, Université de Bordeaux, Faculté des lettres et sciences humaines, Société de correspondance hispanique (France). Féret (Bordeaux), Henri Georg (Lyon), Paul Ruat (Marseille). 1915-04.
  53. Réservoirs et aqueducs antiques à Mérida, Bulletin hispanique, Université de Bordeaux, Faculté des lettres et sciences humaines, Société de correspondance hispanique (France). Féret (Bordeaux), Henri Georg (Lyon), Paul Ruat (Marseille). 1915-04.
  54. Augusta Emerita, arqueologia urbana, gestión del agua. Pedro Mateos Cruz, Rocío Ayerbe Vélez, Teresa Barrientos Vera, Santiago Feijoo Martinez
  55. Barroso Yolanda, Morgado Francisco, Mérida, Patrimonio de la Humanidad. Conjunto monumental. Mérida: Consorcio de la Ciudad Monumental Histórico-Artística y Arqueológica de Mérida (Depósito legal: BA-335-1996).
  56. Klaus Grewe: Die Talsperren des römischen Mérida (Spanien). Derselbe: Meisterwerke antiker Technik. Von Zabern, Mainz 2010, ISBN 978-3-8053-4239-1, S. 19–24.
  57. Miguel Arenillas, Juan C. Castillo: Dams from the Roman Era in Spain. Analysis of Design Forms (mit Anhang), Santiago Huerta (Hrsg.): Proceedings of the First International Congress on Construction History: Madrid, 20th–24th January 2003, Instituto Juan de Herrera, Madrid 2003, ISBN 84-9728-070-9
  58. Augusta Emerita, arqueologia urbana, gestión del agua. Pedro Mateos Cruz, Rocío Ayerbe Vélez, Teresa Barrientos Vera, Santiago Feijoo Martinez
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  63. Augusta Emerita, capitale de Lusitanie romaine
  64. L’architecture monumentale d’Augusta Emerita. De nouvelles perspectives, Pedro Mateos Cruz et Antonio Pizzo, p. 581-595
  65. Ensemble archéologique de Mérida
  66. L’architecture monumentale d’Augusta Emerita. De nouvelles perspectives, Pedro Mateos Cruz et Antonio Pizzo, p. 581-595
  67. L’architecture monumentale d’Augusta Emerita. De nouvelles perspectives, Pedro Mateos Cruz et Antonio Pizzo, p. 581-595
  68. L’architecture monumentale d’Augusta Emerita. De nouvelles perspectives, Pedro Mateos Cruz et Antonio Pizzo, p. 581-595
  69. L’architecture monumentale d’Augusta Emerita. De nouvelles perspectives, Pedro Mateos Cruz et Antonio Pizzo, p. 581-595
  70. Augusta Emerita, Civic Forum
  71. Augusta Emerita, Civic Forum
  72. El Foro de la Colonia Augusta Emerita, el conocido como Templo de Diana y su entorno
  73. El Foro de la Colonia Augusta Emerita, el conocido como Templo de Diana y su entorno
  74. El Foro de la Colonia Augusta Emerita, el conocido como Templo de Diana y su entorno
  75. L’architecture monumentale d’Augusta Emerita. De nouvelles perspectives, Pedro Mateos Cruz et Antonio Pizzo, p. 581-595
  76. Augusta Emerita, Civic Forum
  77. L’architecture monumentale d’Augusta Emerita. De nouvelles perspectives, Pedro Mateos Cruz et Antonio Pizzo, p. 581-595
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