Wiki Guy de Rambaud
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Al-Andalus en 814.

Al-Hakam Ibn Hisham Ibn Abd al-Rahman Ier (arabe : الحكم بن هشام) est né le 24 décembre en 770[1], dans le palais d'al-Rusafa à Cordoue et décédé, le 21 mai 822, au palais d'al-Rusafa. Il est enterré sous le site de la mosquée de Cordoue.

Al-Hakam est le troisième émir omeyyades d'al-Andalus (Ibérie du temps des Maures) à partir de 796 jusqu'à 822. Pour le chroniqueur Ibn Hazm c'est le plus sanguinaire des émirs omeyyades et un despote.

Biographie[]

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Les guerres et révoltes[]

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Abd ar Rahman

Son grand-père, Abd al-Rahman

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Les Banu Qasi et la frontière nord d'al-Andalus.

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Un prisonnier crucifié par des Maures.

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Tolède.

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Mercenaires africains.

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Les Baléares sont conquises par al-Hakam.

Al-Hakam est le deuxième fils de Hisham Ier de Cordoue. Son père, pour des raisons inconnues, le préfère à son frère aîné Abd al-Malik. Il combat très jeune les ennemis de son père. Al-Hakam durant sa jeunesse est connu pour sa gaieté et son souhait de continuer sur la voie tracée par son père.

Son règne commence par des difficultés.

En 796, le roi des Asturies, Alphonse II, demande de l'aide à Charlemagne et prend Lisbonne en 798.

Toujours en 796, son oncle, Abd-Al·lah ibn Abd-ar-Rahman al-Balansí, rentre d'exil et, à Valence, reprend la guerre contre son neveu, Al-Hakam. Suleiman, à Tanger, un autre de ses oncles, fils de son grand-père Abd al-Rahman Ier soutient Abd Allah.

Abd-Al·lah amène ses deux fils Ubayd Allah et Abd al-Malik à la cour de Charlemagne, à Aix-la-Chapelle, pour négocier de l'aide. Sulayman attaque Cordoue, mais est vaincu et repoussé à Mérida. Capturé il est exécuté en l'an 800. Abd-Al·lah est gracié, mais contraint de rester à Valence[2].

Al-Hakam se signale par sa cruauté lors de sa guerre contre Louis, fils de Charlemagne, mais il ne peut l'expulser de la Catalogne. En 800, le prince Louis pille les villes d'Huesca et de Lérida et met le siège devant Barcelone, qu'il prend en 803. Al-Hakam massacre les habitants des villes qui tombent en son pouvoir.

Al-Hakam passe une grande partie de son règne à essayer de vaincre les rébellions venant de Tolède, Saragosse et Mérida. Les gouverneurs profitent de ses défaites pour se révolter, parmi lesquels les puissants Banu Qasi. Il doit instaurer la terreur pour venir à bout de ses troubles. Les insurgés attaquent deux fois jusqu'à Cordoue. Des bandes de pillards berbères habitent les montagnes et n'en descendent que pour piller les villages des alentours.

L'armée d'al-Hakam est incapable peu nombreuse ne peut empêcher toutes ces attaques. Elle est constituée de nombreux mamelouks, de mozarabes et de Slaves. Al-Hakam créé une armée professionnelle à temps plein de soldats esclaves. Ces derniers, les Esclavons? forment la garde personnelle d'al-Hakam[3].

Aux conflits dus à la légitimité dynastique, aux guerres tribales, aux razzias berbères s'ajoutent ceux dus aux groupes religieux qui se permettent de donner leurs avis et même de critiquer l'émir aAl-Hakam. Ils ne le considèrent pas assez pieux et se forment en une véritable caste au sein de l'État. Ils complotent même contre leur dirigeant en souhaitant le remplacer par son cousin Ibn-Châmmas, mais ce dernier fidèle au sultan l'avertit du complot et une partie des meneurs sont exécutés[4].

Dans le même temps al-Hakam joue l'apaisement en donnant aux villes en majorité muladies ou mozarabes, des gouverneurs issus de leur peuple, comme Amrous gouverneur de Tolède. Malgré tout, les notables de la ville trahissent l'émir. Ubaid Allah prend le pouvoir à Tolède et proclame sa principauté indépendante. C'est une tentative pour détrôner al-Hakam et le remplacer par son cousin Mohammed ibn al-Kasim.

Quand le complot est découvert, sa réaction est immédiate. Al-Hakam envoie son fils Abd al-Rahman II de Cordoue exécuter les meneurs lors de la journée appelée Journée de la Fosse[5]. Le 16 novembre 806, 72 nobles (certains auteurs parlent de 5.000) sont massacrés lors d'un banquet, puis crucifié et exposé sur les rives de la rivière Guadalquivir.

La terreur de ce massacre calme toutes les rébellions dans le pays durant une décennie. Mérida subit pendant sept ans la répression d'une révolte. Un tel déploiement de cruauté n'est pas rare pendant cette période, envers les chefs des rebelles ou des chrétiens tués lors des expéditions dans le nord. Les cadavres sont crucifiés aux portes de Cordoue [6].

Le nom d'al-Hakam est insulté dans les rues et lors des prêches des mosquées. Des mercenaires africains, surnommés les muets, car ne parlant pas arabe, rendent ses sujets et esclaves de plus en plus rebelles[7].

En mai 814, un soldat de sa garde assassine un artisan de Cordoue. Immédiatement c'est l'émeute autour du palais. Cette rébellion menée par d'autres religieux, dans la banlieue d'al-Ribad, sur la rive sud du Guadalquivir.

Le sultan et ses hommes prennent peur. Al-Hakam fait assassiner tous les détenus dans les prisons. Puis il envoie quelques cavaliers incendier les maisons des révoltés. La population de la ville desserre l'étau qui pèse sur al-Hakam et son palais.

Son armée massacre une partie des protestataires. 300 notables sont capturés et crucifiés. Les autres se divisent en deux groupes, le premier composé d'environ 10.000 personnes part pour pour l'Égypte, puis pour l'île de Crête, où ils fondent leur propre dynastie. Le second, composé de 8.000 familles, s'installe à Fès, où le prince Idris Ier les accueille dans sa nouvelle capitale. Le sultan sort victorieux de la journée de la Révolte du Faubourg. Les religieux sont pour la plupart graciés, mais contraints à l'exil. Quelques révoltés deviennent des pirates levantins[8].

C'est sous le règne d'al-Hakam que les Baléares sont conquises. Elles resteront musulmanes jusqu'au milieu du XIIIe siècle. A partir de 810 les attaques s'intensifient à nouveau contre le royaume des Asturies et en 816 l'émir al-Hakam lancé une importante offensive.

S'il ne réussit pas à empêcher l'avancée des Francs, les succès de ces derniers ne sont pas à la hauteur des moyens engagés.

Cordouans exilés

Cordouans exilés

Cordouans exilés


Débuts de la civilisation andalouse[]

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Jardin de Ziryab.

Son règne consolide énormément le pouvoir de l'émirat, et il laisse à son fils, Abd al-Rahman II de Cordoue, un état pacifié et stable, qui permet à ce dernier d'être le précurseur de la civilisation andalouse.

Lui-même n'est pas étranger aux arts, il invite à Cordoue le poète Ziriab, qui introduit en al-Andalous de nombreuses pratiques orientales, dans les domaines des arts, des sciences et des cultures.

Al-Hakam meurt en 822, après avoir régné pendant 26 ans. Il mérite d'être surnommé Abu'l Assi, le Père du mal. Ses contemporains lui reprochent d'être peu croyant et surtout alcoolique.

Famille[]

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Abderraman II

Abd al-Ramman II de Cordoue

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Les Omeyades et Mahomet.

Al-Hakam est le fils de Hisham Ier de Cordoue et d'une concubine nommée Zokhrouf[9].

Ibn Idhari cite Heloa comme la mère de l'émir Abd al-Ramman II de Cordoue. Al-Hakam est le père de[10] :

  • Abd al-Ramman II de Cordoue (792 - 852), émir omeyyade de Cordoue 822 - 852
  • Al-Mughira
  • Saïd
  • Umayya
  • Al-Walid bin al-Hakam dirige une armée qui attaque la Galice en 838[11].

Al-Hakam a une concubine nommée Ajab. Elle crée une fondation pour les lépreux dans la banlieue de Cordoue[12]. La colonie de lépreux est financée par le produit de la Munyat 'Ajab, un domaine crée par Ajab[13]. Un de ses neveux doit répondre du crime grave de blasphème, car il dit, lors d'une revue militaire, un jour de fortes pluies, en voyant les chaussures en cuir des soldats dans les flaques d'eau : Le cordonnier est en train de laver ses cuirsErreur de référence : Balise <ref> incorrecte : noms incorrects, par exemple trop nombreux. :

  • Abou Abd al-Malik Marwan.

Un autre concubine s'appelle Mut'a. Elle est à l'origine d'un cimetière qui existe encore au Xe siècle. Ce cimetière est au nord de la ville.

La Historia Arabum affirme que l'émir al-Hakam a 19 fils et 21 filles.

Notes et références[]

  1. Histoire de l'Afrique et de l'Espagne intitulée Al-Bayano' l-mogrib, Volume 2, Ibn al-Adhārī, Edmond Fagnan, P. Fontana & Cie 1904.
  2. Nagendra Kr Singh, International encyclopaedia of Islamic dynasties, Anmol Publications PVT. LTD., 2002.
  3. André Clot, L'Espagne musulmane : VIIIe-XIe siècle, 2004.
  4. Reinhart Pieter Anne Dozy, Histoire des Musulmans d’Espagne : jusqu’à la conquête de l’Andalousie par les Almoravides (711 - 1110), E.J. Brill, 1861.
  5. Reinhart Pieter Anne Dozy, Histoire des Musulmans d’Espagne : jusqu’à la conquête de l’Andalousie par les Almoravides (711-1110), E.J. Brill, 1861.
  6. Collins Roger, Early Medieval Spain, New York: St. Martin's Press 1983.
  7. Reinhart Pieter Anne Dozy, Histoire des Musulmans d’Espagne : jusqu’à la conquête de l’Andalousie par les Almoravides (711 - 1110), E.J. Brill, 1861.
  8. Nagendra Kr Singh, International encyclopaedia of Islamic dynasties, Anmol Publications PVT. LTD., 2002.
  9. Fagnan, E. (trans. & ed.) Histoire des Almohades d´Abd el-Wahid Merrakechi (Algiers 1893).
  10. Moorish Spain page at Medieval Lands
  11. Barrau-Dihigo, L. (1989) Historia politica del reino Asturiano (718-910).
  12. Caroline Goodson, Anne E. Lester, Carol Symes, Cities, texts, and social networks, 400-1500: experiences and perceptions of medieval urban space, Ashgate Publishing, Ltd., 2010.
  13. D. Fairchild Ruggles, Gardens, landscape, and vision in the palaces of Islamic Spain, Penn State Press, 2003.
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